04/01/2021
il faut vivre et mourir dans l’amour de la vérité
... No comment . Même si ce n'est pas toujours facile .
-- C'est vrai ! : https://www.youtube.com/watch?v=LdcASSiZO1w
-- Oui c'est bien vrai ça ! dit la Mère Denis ( mais pas Marie-Louise ) : https://www.youtube.com/watch?v=s4g2CVdGjj0
-- Oui c'est bien vrai de vrai ! : https://www.youtube.com/watch?v=pCnMTbLotls
... Paroles de femmes : optimistes .
-- Et puis voilà le "C'est pas vrai ! " d'un homme , réaliste, pessimiste : https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=c%...
... Vivent les femmes !
Chrysanthèmes, symboles de la vérité constante ! Funny , is n't it ?
« A Charles -Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
4 septembre 1765.
Premièrement, mes divins anges sauront que c’est la chose du monde la plus aisée d’envoyer au suppliant un paquet de vers contre-signé.
Secundo, que je renverrai sur-le-champ en droiture, à M. le duc de Praslin, la pièce entière dûment corrigée, avec la préface honnête et modeste du petit ex-jésuite , et si mes anges sont contents, ils remettront le tout à Lekain, qui saisira le temps le plus favorable pour imprimer l’ouvrage à son profit, supposé qu’il puisse y avoir du profit, et que le public ne soit pas lassé de tant d’œuvres dramatiques.
Troisièmement, mes anges me permettront-ils de leur présenter la pancarte ci-jointe ?1 M. Fabry, dont il est question, a rendu en effet des services, en réglant les limites de la France, de la Suisse, et de Genève. Si mes anges ont la bonté de m’assurer des intentions favorables de M. le duc de Praslin, je serai bien content, et je ferai grand plaisir à M. Fabry.
Notre résident se porte mieux, mais M. Tronchin ne croit pas qu’il en réchappe . Il peut se tromper, tout grand médecin qu’il est. Vingt personnes demandent déjà cette place.
Je crois que M. le duc de Praslin est instruit du mérite de M. Astier, qui est employé depuis longtemps 2. Je ne le connais pas, mais je sais qu’il est tout à fait pour la bonne cause, et extrêmement circonspect.
Je suis extrêmement content de M. Damilaville ; c’est un homme d’une probité courageuse.
Il faut vous dire un petit mot de la vertu de Jean-Jacques Rousseau, qui est dans un autre goût.
Il vient d’être avéré que, pour être admis à la communion des fidèles dans le village où il aboie, il a promis, par un écrit signé de sa main, qu’il écrirait contre le livre abominable d’Helvétius . Son curé, avec lequel il s’est brouillé, comme avec le reste du monde, a été obligé de faire imprimer cette belle promesse . Il est bien triste pour la philosophie que ce misérable en ait pris le manteau pendant quelque temps , mais il ne faut pas que Platon cesse de philosopher parce que le chien de Diogène veut mordre ; il faut vivre et mourir dans l’amour de la vérité.
Je baise plus que jamais le bout des ailes de mes anges. »
1 Lettre non connue destinée sans doute à Choiseul, dans laquelle V* demande quelque distinction pour Fabry . Le 23 décembre 1768, Du Pan écrit à Freudenreich que Fabry « était allé à Paris recevoir le cordon de Saint-Michel et les ordres de M. de Choiseul. »
2 En Hollande .
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03/01/2021
J'espère que la démarche inattendue du Parlement ne servira qu'à augmenter l'empressement du public
... Vous allez me trouver monomaniaque, mais là encore je vois une incitation , tout à fait raisonnable, à se faire vacciner contre ce méchant Covid-19, pour autant que le Parlement nous surprenne par une exemplarité inhabituelle jusqu'à présent .
Hélas , la réalité est là, notre lenteur bureaucratique proverbiale justifie la colère du président : https://www.bfmtv.com/politique/pas-a-la-hauteur-des-francais-la-colere-de-macron-sur-la-lenteur-de-la-campagne-de-vaccination_AN-202101030018.html
soutenue par celle du monde médical : https://www.lci.fr/sante/covid-19-coronavirus-pandemie-fi...
« A Charles Manoël de Végobre Avocat
à Genève
Ferney 3è septembre 1765
La lettre dont vous m'honorez, monsieur, me confirme dans mon sentiment ; on est bien ferme dans son opinion quand elle est autorisée par vous . J'ai écrit plusieurs fois à Lausanne à M. Seigneux de Correvon tout ce que vous me faites l'honneur de me mander . Je lui ai fourni quelques pièces intéressantes, qui ne sont point connues . Je lui ai conseillé de ne pas imprimer tout ce grand nombre de factums qui disent tous la même chose . Il s'est chargé de faire une préface historique telle que vous semblez la demander . Je n'ai aucun commerce avec ce Grasset qui ne mérite assurément pas qu'on en ai avec lui . Je crois que vous ne ferez pas mal de représenter à M. de Correvon les mêmes choses que vous avez bien voulu m'écrire .
Quant à l'estampe de Mme Calas j’ai déjà quelques souscriptions , et M. Tronchin étant à Genève en a bien davantage . Elles avaient à Paris la plus grande vogue . J'espère que la démarche inattendue du Parlement ne servira qu'à augmenter l'empressement du public . Cette entreprise seule est capable de dédommager amplement la famille Calas .
Permettez que je vous adresse pour la respectable veuve, ce petit billet que M. Debrus mettra dans son paquet, ou que vous mettrez dans le vôtre, si vous écrivez à Paris .
J'ai l'honneur d'être avec tous le sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
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02/01/2021
J’accepte, monsieur, la proposition que vous me faites ... Quand j’aurai besoin d’argent, je vous en demanderai
... Entendez-vous monsieur Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance ?
« A Jacob Bouthillier de Beaumont
à Genève
Je prends la liberté, monsieur, d’être très fâché contre vous . M. Bernoulli 1 a dîné à Sacconex, au lieu de me faire l’honneur de dîner chez moi. Cela n’est pas bien ; il doit savoir combien je respecte son nom.
J’accepte, monsieur, la proposition que vous me faites. Vous pouvez garder quinze mille livres, et à l’égard des dix louis légers, vous pouvez me les envoyer avec l’appoint, jusqu’à concurrence de 291 livres à votre loisir ; et les 15 000 livres net vous resteront aux conditions que vous proposez. Quand j’aurai besoin d’argent, je vous en demanderai.
J’ai l’honneur d’être bien sincèrement, monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
A Ferney 3 septembre 1765. »
11:02 | Lien permanent | Commentaires (0)
01/01/2021
Alcibiade peut avoir fait quelques sottises, mais Alcibiade a fait de belles choses . Aussi le préfère-t-on à tous les citoyens inutiles qui n’ont fait ni bien ni mal
... Emmanuel Macron peut "avoir fait quelques sottises, mais ... " etc., etc.
Faute de grives, mangeons des merles et accordons le bénéfice à celui qui fait plutôt qu'à celui qui stagne . Et vaccinons-nous !
BONNE SANTE
ET
TOUT LE RESTE A L'AVENANT
Dans le bon sens ...
« A Charles Michel, marquis du Plessis-Villette
1er septembre [1765] 1
Il y a longtemps, monsieur, que je médite de vous écrire. Le séjour de Mlle Clairon m’a un peu dérangé ; et après son départ il a fallu réparer le temps que les plaisirs avaient dérobé à ma philosophie.
Je ne connaissais point le mérite de Mlle Clairon ; je n’avais pas même l’idée d’un jeu si animé et si parfait. J’avais été accoutumé à cette froide déclamation de nos froids théâtres, et je n’avais vu que des acteurs récitant des vers à d’autres acteurs, dans un petit cercle entouré de petits-maîtres.
Mlle Clairon m’a dit que ni elle ni Mlle Dumesnil n’avaient déployé l’action dont la scène est susceptible que depuis que M. le comte de Lauraguais a rendu au public, assez ingrat, le service de payer de son argent la liberté du théâtre et la beauté du spectacle 2. Pourquoi nul autre homme que lui n’a-t-il contribué à cette magnificence nécessaire ? et pourquoi ce même public s’est-il plus souvenu de quelques fautes de M. de Lauraguais 3 que de sa générosité et de son goût pour les arts ? Les torts qu’un homme peut avoir dans l’intérieur de sa famille ne regardent que sa famille ; les bienfaits publics regardent tous les honnêtes gens. Alcibiade peut avoir fait quelques sottises, mais Alcibiade a fait de belles choses . Aussi le préfère-t-on à tous les citoyens inutiles qui n’ont fait ni bien ni mal.
Je ne sais pas encore quelle espèce de vie vous mènerez ; mais comme je ne vous ai vu faire que des actions généreuses, comme vous avez un cœur sensible et beaucoup d’esprit, et que par-dessus tout cela vous allez être très riche, vous devez bien vous attendre qu’on épluchera votre conduite. Vous vous trouverez entre la flatterie et l’envie, mais j’espère que vous vous démêlerez très habilement de l’une et de l’autre. Pardonnez à ma petite morale.
Je ne vous envoie point les versiculets faits en l’honneur de Mlle Clairon. On en tira quelques exemplaires . Mlle Clairon en emporta une moitié, mes nièces se jetèrent sur l’autre ; je n’en ai pas à présent . Dès que j’en aurai recouvré une, je vous l’enverrai . Mais en vérité, ces bagatelles ne sont bonnes qu’aux yeux de ceux pour qui elles sont faites . Elles sont comme les chansons de table, qu’il ne faut chanter qu’en pointe de vin.
Je vous remercie de toutes vos nouvelles. Souvenez-vous toujours de la bonne cause : ce n’est pas assez d’être philosophe, il faut faire des philosophes .
Si vous voyez M. le comte de La Touraille, ne m’oubliez pas auprès de lui. Il me paraît avoir bien de la raison, de l’esprit, et du goût ; cela n’est pas à négliger. »
1 L'édition Œuvres du marquis de Villette « améliore » le texte sur quelques points mineurs .
2 Il a payé pour débarrasser la scène de spectateurs .
3 Son épouse a plaidé pour obtenir leur séparation . Voir : http://histoire-bibliophilie.blogspot.com/2013/07/linfatigable-comte-de-lauraguais.html
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31/12/2020
j'en enverrais du moins par la poste à quelques-uns de mes amis afin qu'ils ne crient pas
... Mes meilleurs voeux !
Désirer un peu de bien et le dire à ceux qu'on aime, rien de mal pour ceux qui nous sont indifférents, et envoyer au diable ceux qu'on déteste .
Pour de vrai !
« A Gabriel Cramer
[août-septembre 1765]
On avait en vue que l’Écriture sainte et point du tout M. Rillet qui ne ressemble en rien à saint Matthieu.
Monsieur Caro veut-il bien avoir la bonté de se charger, quand il ira à Genève, d'un group qui m'attend chez M. Beaumont, et je le rembourserai sur ce group de l'argent qu'il a bien voulu avancer pour moi, pour le Scheurler. »
« A Gabriel Cramer
[août-septembre 1765]
Si monsieur Gabriel a encore quelques Claironades il est supplié d'en envoyer à Ferney . Je n'en emportai que deux .
Si la planche est rompue, ne conviendrait-il pas de l'imprimer en in-8° ? La planche servirait pour le 3è volume et j'en enverrais du moins par la poste à quelques-uns de mes amis afin qu'ils ne crient pas .
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30/12/2020
Ce livre est farci d’érudition orientale, dont on ne peut me soupçonner qu’avec une extrême injustice
... Ah ! oui, parlons-en de l'érudition orientale !
Les Droits de l'Homme sont particulièrement bafoués dans cette portion du globe, et effectivement il serait tout à fait injuste de dire que l'Orient en est un des promoteurs le plus ardent .
Mme Loujaïne Al-Hathloul pourrait encore en parler si elle avait le droit à la parole dans ce sale pays qu'est l'Arabie Saoudite, -ou plutôt ce possiblement beau pays,- dirigé par des lâches hypocrites . Pourquoi n'y a-t-il que la France et l'Allemagne pour essayer de lui faire rendre justice, exiger sa libération, et arrêter -enfin peut-être-, de dérouler le tapis rouge à des "princes" [sic] descendants de brigands esclavagistes , ordonnateurs de tortures et exécutions ?
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/28/l...
« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville
31è auguste 1765 à Ferney 1
Mon cher et ancien ami, j’ai pensé comme l’Académie de Rouen 2 . J’ai trouvé les conquérants normands très bien chantés , et j’ai été fort aise que vous ayez donné le prix au jeune M. de La Harpe. Il a passé quelques jours dans mon ermitage ; et comme j’aime beaucoup à corrompre la jeunesse, je l’ai fort exhorté à suivre la détestable carrière des vers. C’est un homme perdu. Il fera certainement de bons ouvrages, moyennant quoi il mourra de faim, sera honni et persécuté ; mais il faut que chacun remplisse sa destinée. La vôtre est de vivre heureux, de ne cultiver les lettres que pour votre plaisir, de vous partager très prudemment entre les plaisirs de la ville et ceux de la campagne. Je suis tout juste la moitié aussi prudent que vous ; la campagne seule peut me plaire même pendant l’hiver.
Je suis bien aise que l’abbé Bazin vous ait amusé. Il y a un abbé Bazin à Paris qui croit avoir fait ce livre, et qui s’est plaint à moi assez plaisamment qu’on eût mis dans le titre, par feu M. l’abbé Bazin. Je lui ai prouvé que depuis Bazin, roi de Thuringe, il y avait eu plusieurs grands hommes de ce nom, et que ce n’était pas lui qui avait fait cette philosophie. Je sais bien que des gens ont cru que j’étais de la famille des Bazin ; mais je n’ai point cette vanité. Ce livre est farci d’érudition orientale, dont on ne peut me soupçonner qu’avec une extrême injustice.
J’ai eu chez moi Mlle Clairon, qui a bien voulu jouer Aménaïde et Electre sur mon petit théâtre. Madame Denis a très bien joué Clytemnestre ; Mme de Florian s’est tirée à merveille du rôle de la simple et tendre Iphise. Pour mademoiselle Clairon, elle nous a tous étonnés ; j’en suis encore transporté. Je crois qu’elle quitte le théâtre, moyennant quoi il faut qu’on le ferme.
Adieu, mon cher ami : toute la famille vous fait mille tendres compliments . Conservez votre santé. »
1 Le manuscrit original est endommagé et les mots absent ont été supplléés grâce à la copie Beaumarchais-Kehl ; V* répond à une lettre du 13 août 1765 . Voir : https://www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1997_num_46_1_2295#etnor_0014-2158_1997_num_46_1_T1_0071_0000
2 Le 25 août 1765 l'Académie de Rouen couronne le poême de la Harpe : La Délivrance de Salerne et la fondation du royaume des deux-Siciles . Voir : https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/11910286/te/page3 et https://books.google.fr/books?id=5P_f7AMj1pAC&pg=PA236&lpg=PA236&dq=la+Harpe%C2%A0:+La+D%C3%A9livrance+de+Salerne+et+la+fondation+du+royaume+des+deux-Siciles&source=bl&ots=P-4Z5LWw7i&sig=ACfU3U2HwQYiBDpoTVUDURh3SadwRgxWdQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj_jYPvgvHtAhUOCRoKHeqZD0MQ6AEwB3oECAgQAg#v=onepage&q=la%20Harpe%C2%A0%3A%20La%20D%C3%A9livrance%20de%20Salerne%20et%20la%20fondation%20du%20royaume%20des%20deux-Siciles&f=false
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
29/12/2020
J'en ferai l'emploi que vous jugerez le plus convenable
... De quoi ? Du vaccin anti-Covid, bien sûr ! Mes deltoïdes (d'athlète ) sont libres, à vous de les mettre sur la liste des zones à piquer avant la St Glinglin .
« A Jacob Bouthillier de Beaumont
31è auguste 1765, à Ferney
J'ai été un peu malade, monsieur, et je n'ai pu avoir l'honneur de vous remercier des offres obligeantes que vous voulez bien me faire . Je vous supplie de donner à M. Gabriel Cramer l'argent de mes lettres de change .
Il doit arriver de Bâle par la messagerie un group à mon adresse . Je vous supplie de vouloir bien le faire retirer chez M. Astruc, directeur du coche de Suisse . J'en ferai l'emploi que vous jugerez le plus convenable .
J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
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