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01/04/2020

De quelque manière qu’on veuille expliquer la chose, le fond est si obscur, et si mal exprimé, qu'il est impossible de l'attribuer à un ministre

... Et pourtant si !

Et pas seulement le 1er avril !

Vous voulez un nom ? Muriel Pénicaud , -ministre du Travail, pour mémoire- remarquable oratrice aux idées aussi claires que son expression qui donnent une idée du noeud gordien : Alexandre, au secours !

23 mars 2020 – Télétravail d'intérêt national | Blagues et Dessins

Et n'oublions pas Sibeth Ndiaye, Gaston Lagaffe triste, plus proche d'un Grincheux mâtiné de Simplet, qu'elle reste non seulement confinée, mais muette , elle ne nous manquera pas . Au passage, je souligne la lâcheté du Point qui condamne Bernard Mabille au motif qu'il serait coupable de racisme envers cette dame pour l'avoir moquée (à juste titre, si on ne veut pas être faux-cul ! ) : https://www.ozap.com/actu/-le-point-des-excuses-apres-une...

Sibeth Ndiaye, décontractée de la communication | Urtikan.nethttps://www.urtikan.net/dessin-du-jour/sibeth-ndiaye-deco...

 

 

 

« A Jean-François Gamonet

[vers le 20 janvier 1765] 1

L'auteur du mémoire veut justifier, sur trois points, le faussaire qui prit le nom du cardinal de Richelieu .

Le premier chef est celui de la taille, que le prétendu Testament politique propose de faire payer à toutes les cours supérieures .

L'auteur du mémoire dit que les seigneurs en Flandre sont soumis à la taille ; mais il ne peut inférer de là que le parlement de Paris et la Chambre des comptes doivent la payer ; en voici la raison évidente .

L'impôt sur les terres ayant toujours été payé dans la Flandre autrichienne comme en Angleterre, sans distinction de personnes, n'est point avilissant ; il l'est en France ; il n'a jamais été imposé que sur les roturiers qui représentent les anciens serfs de la glèbe 2. Il serait également odieux et impraticable de réduire les premiers magistrats du royaume à la condition des anciens serfs, de leur ôter jusqu’au privilège des bourgeois de Paris, et de mettre quelquefois un chancelier et un premier président dans la dépendance d'un collecteur de village . Cette idée est si ridicule qu’elle ne mérite pas d'être réfutée 3.

Le second chef est l'idée non moins absurde d'enrôler la noblesse, et de la faire servir par force dans la cavalerie . Si le cardinal de Richelieu avait fait une telle proposition, il eût mérité que la noblesse assemblée l'eut condamné à lui demander pardon à genoux 4.

Le troisième point est le galimatias sur les finances qu'on trouve au chapitre 9 du Testament politique .

L'auteur du mémoire explique très bien ses propres idées, mais l'auteur du Testament exprime très mal les siennes . On ne peut donner un sens raisonnable à ce chapitre 9 du Testament, même en entendant tout le contraire de ce qu'il dit .

Les premières rentes constituées, dit-il, sur la taille qui se vendent d'ordinaire au denier cinq, ne doivent être considérées et remboursées que sur ce pied .

Ces rentes sur les tailles avaient d'abord été constituées au denier seize, c'est-à-dire, elles rendaient six et un quart du capital par année .

Le faussaire, qui après le nom du cardinal de Richelieu, propose de rembourser au denier cinq, veut-il dire dans soin langage inintelligible, qu'on remboursera le capital de rente de six un quart, comme si on remboursait le capital de la rente de cinq ? Cela est absurde . Veut-il dire qu'on remboursera au denier vingt le capital établi au denier seize ? C'est encore la même ineptie, car le roi rembourserait plus qu'il n'aurait reçu .

De quelque manière qu’on veuille expliquer la chose, le fond est si obscur, et si mal exprimé, qu'il est impossible de l'attribuer à un ministre .

De ces rentes sur les tailles, créées en divers temps, et en divers deniers, les unes se vendaient un peu plus, les autres un peu moins dans le public, mais je ne connais aucun traité sur les finances, aucun livre, aucun mémoire dans lequel il soit dit que ces capitaux perdissent soixante et quinze pour cent dans le commerce .

Cette supposition d'un capital de cent mille livres réduit à vingt cinq mille livres, ne pourrait encore disculper l'auteur du Testament politique . Car supposons que je vous rembourse vos vingt cinq mille livres à cinq pour cent, c’est-à-dire au denier vingt ( que le Testament appelle mal à propos le denier cinq) ; comment en sept ans et demi vous aurai-je remboursé la rente de vingt-cinq mille livres à cinq pour cent , c'est-à-dire au denier vingt ? Ce denier vingt toujours appelé le denier cinq dans le Testament, ferait au bout de sept ans et demi 18 750 livres et non pas vingt-cinq mille livres . L'auteur du mémoire qui cherche à jeter quelque jour sur ce chaos, et qui veut pallier les erreurs du faussaire, imagine que par le denier cinq on peut entendre qu'un contrat qui valait d'abord deux mille francs de fond n'en valait plus que cinq cents. Mais certainement cinq cents sont le quart de deux mille et ne sont pas le denier cinq 5.

Quand le fils de Samuel Bernard, maître des requêtes et surintendant de la maison de la reine, fit une banqueroute de quatre millions, dans laquelle je fus compris pour cent mille livres, on nous fit espérer d'abord que nous ne perdrions que soixante-quinze pour cent ; on ne nous dit pas, messieurs, vous serez remboursés au denier cinq ; mais il n’y eut point de calcul à faire car nous perdîmes tout 6.

Enfin de quelque façon qu'on s'y prenne, le Testament reste un monument d'absurdité que les ignorants admirèrent, séduits par un grand nom 7. On a souvent approuvé des livres comme on en a condamné d'autres , sans les lire 8.

P.-S. – L'auteur de cette réponse présente ses très humbles obéissances à monsieur de Villette et à monsieur Gamonet . »

1 Le texte donné ici est tiré de la copie contemporaine qui semble littérale ; elle est disposée sur deux colonnes : à gauche la lettre de V*, à droite les réponses de Gamonet, qu'on donne dans les notes qui suivent ici .

2 Voir : page 13 , http://corpusrural.free.fr/Textes_pdf/VANDERPOOTEN_Michel_Voltaire.pdf

et « M. de Voltaire ignorerait-il que dans le gouvernement primitif des iles Britanniques les peuples étaient serfs comme dans toute la Gaule ? Nous sommes aussi différents qu'eux aujourd'hui de ce qu'eux et nous étions alors . S'ils ont redressé le reste de l'ancienne barbarie qui leur était commune avec nous, pourquoi ne la redresserions-nous pas aussi ? Et qu'y aurait-il de plus avilissant pour un chancelier de France à payer la taille que pour un chancelier d’Angleterre ? avilissant de participer aux moyens nécessaires à la défense commune ? Bon Dieu ! est-ce bien M. de Voltaire qui parle ainsi ? Dans ce cas, que toute la noblesse serve donc sans être soudoyée, c'est la condition sous laquelle elle fut exemptée de la taille représentée chez elle par l'obligation au service personnel, mais si elle se dispense de servir quand elle le veut, et si en servant elle reçoit une solde, des pensions, dès lors son service n'est pas plus gratuit que celui des roturiers et par conséquent le motif de son exemption cesse de droit . »

3 « En ce cas là M. de Voltaire a donc eu tort de blâmer le contraire, car il a voulu dire quelque chose lorsqu'il a dit que Ce pays serait digne des Hotentots où l'un payerait et l'autre ne payerait : nous sommes sûrement ces mêmes Hotentots dont il a voulu parler, il fallait donc ne pas blâmer alors leur usage ou ne pas l'approuver aujourd'hui . »

4 « Mais qu'est-ce donc que le ban et l'arrière-ban et qu'étaient donc nos anciennes compagnies de cent hommes d'armes ? »

5 « M. de Voltaire ni moi ne savions pas, quand nous avons écrit, qu'il paraîtrait en décembre 1764 un édit qui exécuterait ce que propose le Testament politique, et dans lequel toute ma façon d'expliquer une opération fort claire en soi serait convertie en chose de fait : M. de Voltaire qui ne m'a répondu qu'en février 1765  aurait pu cependant connaître cet édit,mais selon toute apparence,il ne l'avait pas encore vu . »

6 « Cette historiette ne se rapporte pas plus à ma question qu'à la déposition du dernier grand visir . »

7 « Pas plus absurde, cependant, que ne l'est toute cette réponse-ci . »

8 « Peut-être n'est-il pas un auteur qui n'y ait gagné par-ci par-là. »

31/03/2020

Est-il vrai que les esprits sont un peu calmés

... Malheureusement non .

 

« A Gabriel Cramer

à Genève

[vers le 20 janvier 1765] 1

Mon cher Caro, l'Académie se plaint toujours de n'avoir pas reçu son livre . Je vous demande en grâce de faire finir ses plaintes et de ne me pas brouiller avec trente-neuf confrères . Est-il vrai que les esprits sont un peu calmés au sujet de ces lettres si décentes et si raisonnables de Jean-Jacques ? Aurai-je quelque feuilles de la Destruction ? »

1 La date est suggérée par le fait que cette lettre semble représenter le dernier effort de V* pour amener Cramer à envoyer un exemplaire de Corneille à l'Académie ; le 25 il y renonce, voir lettre du 25 janvier 1765 à d'Alembert : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/02/correspondance-avec-d-alembert-partie-36.html

30/03/2020

Comment peut-on imaginer une telle absurdité ?

... Soigner du Covid-19 par la prière !

Faites une recherche "covid-19 -prière ", vous n'avez pas fini de rire , -- jaune (pour rester dans le ton du virus ) .

La réalité, mes chers amis, dépasse l'entendement , tous les religieux de tous bords sont prescripteurs de ce merveilleux médicament , suivis par une foule d'abrutis qui , assurés de l'immunité, risquent d'être de misérables transporteurs du virus , avant qu'en toute justice divine ils soient rayés de la carte. 

N'oublions pas Pinocchio Ier- Donald Trump qui compte sur les cloches de Pâques pour sauver le pays . C'est extraordinaire, mais banal maintenant aux USA de Trump, que la courbe des morts soit parallèle à celle de Wall Street : à la hausse ! USA great again ! USA greatest provider of death !

Kaceto.net

Pour appeler Dieu, appuyez sur un buzzer !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

[vers le 18 janvier 1765] 1

Quelle horreur ! quelle abomination ! Mon cher frère , il y a donc en effet des diables ? vraiment je ne le croyais pas. Comment peut-on imaginer une telle absurdité ? Suis-je un prêtre ? Suis-je un ministre ? En vérité cela fait pitié. Mais ce qui fait plus de pitié encore, c’est l’affreuse conduite de Jean-Jacques : on ne connaît pas ce monstre.

Tenez, voilà deux feuillets de ses Lettres de la montagne, et voilà la lettre que j’ai été forcé d’écrire à Mme la maréchale de Luxembourg, qu’il a eu l’adresse de prévenir contre moi. Je vous prie de n’en point tirer de copie, mais de la faire lire à M. d’Argental . C’est toute la vengeance que je tirerai de ce malheureux. Quel temps, grand Dieu, a-t-il pris pour rendre la philosophie odieuse ! le temps même où elle allait triompher.

Je me flatte que vous montrerez à Protagoras-Archimède la copie que je vous envoie. Je vous avoue que tous ces attentats contre la philosophie par un homme qui se disait philosophe me désespèrent.

Frère Gabriel doit avoir envoyé une petite lettre de change payable à Archimède. Je verrai lundi les premières épreuves 2, il sera servi comme il mérite de l’être. Si vous voulez être informé de toutes les horreurs de Jean-Jacques, écrivez à Gabriel, il vous en dira des nouvelles. »

1 Les éditions suivant la copie Beaumarchais-Kehl datent du 12 janvier . On la date du 18 par référence d'un « lundi » qui est un vendredi ce 18 janvier 1765.

2 La destruction des jésuites, de d'Alembert .

Dans l'énorme quantité de requêtes qu'on vous présente, oserai-je me flatter que vous jetterez un coup d’œil sur la mienne ?

... Lisez Voltaire !

Par exemple, Zadig, le préféré de Mam'zelle Wagnière, qui sera , je le souhaite le "basilic" qui vous guérira, sinon du Covid, mais surement au moins de l'ennui : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/v...

howcase SHOWCASE #MAGAZINE #SHOPPING #VITRINES# PARIS# HIVER 2017 ...

Allons bosser

 

 

« A Thibault Dubois

17è janvier 1765 au château de Ferney

en Bourgogne par Genève 1

Monsieur,

Dans l'énorme quantité de requêtes qu'on vous présente, oserai-je me flatter que vous jetterez un coup d’œil sur la mienne ? Je n'ai marié Mlle Corneille à M. Dupuits que parce que j'ai vu en lui un jeune homme au-dessus de son âge , intelligent, sage, actif, et remplissant tous ses devoirs . Mgr le duc de Choiseul, et Mme la duchesse de Gramont qui protégèrent ce mariage, daignèrent me faire espérer qu'ils ne laisseraient pas dans l'oisiveté son ardeur de servir le roi .

Il a été d'abord mousquetaire noir, il a eu ensuite la cornette de la compagnie de M. le duc de Chevreuse dans la colonelle générale des dragons . Ses supérieurs ont toujours été aussi contents de lui que je le suis, et en ont rendu témoignage . Je l'ai laissé faire des sujets au roi les deux premières années de son mariage . Il demande actuellement à continuer son service de dragon ou de cavalier après avoir très bien fait celui de jeune marié .

Il est prêt de payer l'argent qui conviendra, pour la place qu'on voudra lui donner . Soyez sûr, monsieur, que je ne prendrais pas la liberté de vous écrire en sa faveur , si je n'étais sûr de vous présenter un sujet digne de vos bontés .

J'ai l'honneur d'être bien respectueusement,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Le nom du destinataire est connu par une mention « M. Dubois » d'une autre main, au bas de la première page du manuscrit . Ce personnage est secrétaire du ministre de la Guerre, et secrétaire général des Suisses et Grisons : https://books.google.fr/books?id=ij8oAAAAYAAJ&pg=PA118&lpg=PA118&dq=thibault+dubois+1765&source=bl&ots=Eg_Yq7Awtm&sig=ACfU3U0bnC8t2pTBnR1ObuwKmyfnZnekww&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwirkNH5u8LoAhWQkxQKHfWHANUQ6AEwDXoECBQQAQ#v=onepage&q=thibault%20dubois%201765&f=false

on a très bien fait de supposer que la Trinité ne compose qu’un seul Dieu ; car si elle en avait eu trois, ils se seraient coupé la gorge pour quelques querelles de bibus

... Et que dire des guerres monstrueuses des dieux orientaux !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

17 janvier 1765 1

Mon cher ange, d’abord comment se porte Mme d’Argental ? ensuite comment êtes-vous avec le tyran du tripot ? J’ai bien peur, par tout ce qu’il m’écrit, qu’il ne soit très fâché contre vous ; c’est une de ces grandes injustices, car je l’ai bien assuré que vous n’aviez ni ne pouviez avoir aucune part à la distribution des dignités comiques 2; et il doit savoir que c’est en conséquence de sa permission expresse, datée du 17 de septembre 1764, que je disposais des rôles. Son grand chagrin, son grand cheval de bataille est que les provisions par moi données au tripot ont passé par vos aimables mains . En ce cas, vous auriez donc été trahi, les tripotiers vous auraient compromis. Voilà une grande tracasserie pour un mince sujet. Cela ressemble à la guerre des Anglais, qui commença pour quatre arpents de neige ; mais je m’en remets à votre prudence.

Je vous avoue que je suis un peu dégoûté de tous les tripots possibles ; je vois évidemment que celui de Cinna et d’Andromaque est tombé pour longtemps. Quand une nation a eu un certain nombre de bons ouvrages, tout ce qu’on lui donne au-delà fait l’effet d’un second service qu’on présente à des convives rassasiés. Je vous le répète, l’opéra-comique fera tout tomber. Une musique agréable, de jolies danses, des scènes comiques, et beaucoup d’ordures, forment un spectacle si convenable à la nation, que le Petit Carême de Massillon 3 ne tiendrait pas contre lui. Je crois fermement qu’il faut que les comédiens ordinaires du roi aillent jouer dans les provinces trois ou quatre ans . S’ils restent à Paris, ils seront ruinés.

J’ai eu, par contre-coup, ma petite dose de tracasserie au sujet de ce fou de Jean-Jacques ; sa conduite est inouïe. Saint Paul n’en usa pas plus mal avec saint Pierre, en annonçant le même Évangile. Je vois qu’on a très bien fait de supposer que la Trinité ne compose qu’un seul Dieu ; car si elle en avait eu trois, ils se seraient coupé la gorge pour quelques querelles de bibus 4.

A l’ombre de vos ailes.

V.

Vous avez dû recevoir deux lettres de moi sous l'enveloppe de M. le duc de Praslin .

Mes divins anges, miséricorde ! mes dîmes ! mes dîmes !5 »

1 L'édition de Kehl supprime le post-scriptum qui est biffé sur la copie Beaumarchais .

3 Le recueil des Sermons de Massillon, évêque de Clermont […] Petit carême, 1757 réédité plus de cent fois : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k310364b.image

4 Une chose de « bibus » est une chose de peu de valeur . Le mot semble dérivé de bibelot, par substitution plaisante d'un suffixe latin au suffixe original .

5 Une lettre de d'Argental écrite le 16 janvier 1765 et qui est conservée se termine ainsi : « M. de Praslin vous adressera votre passeport [pour Moultou] . Il m'a chargé en attendant de vous dire beaucoup de choses de sa part et de vous recommander de n'être inquiet ni de Genève ni des dîmes. »

29/03/2020

Permettrez-vous que je m'adresse encore à vous pour une autre douzaine ?

... Confiné 12 jours de plus après le 15 avril ? Si on me le demande, dire oui c'est vraiment s'il n'y a pas d'autre solution pour le bien de tous . Les cerisiers sont en fleur et un foutu virus nous agresse . Ô la nature !

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« A Henri Rieu

[vers le 15 janvier 1765] 1

Mon très cher Corsaire, j'ai écrit en Angleterre pour avoir les deux autres tomes du Warburton, mais ceux que je vous ai envoyés sont indépendants des premiers, à peine est-il parlé de Moïse dans les deux que vous n'avez pas encore . Voulez-vous bien avoir la bonté de faire donner à Mme Denis les Paméla cousus, enveloppés et ficelés, sans dire ce que le paquet contient . Permettrez-vous que je m'adresse encore à vous pour une autre douzaine ? Je vous embrasse du meilleur de mon cœur ; j'aurais bien voulu être du voyage de Mme Denis . »

1 Voir les notes des lettres précédentes du 5 janvier 1765 et du 10 janvier 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/03/10/j-attends-tres-tranquillement-les-evenements-6219013.html et

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/03/20/cette-requete-en-produira-rien-mais-elle-fera-voir-au-public-que-j-ai-fait.html

Il semble qu'en réponse à la lettre du 5 janvier, Rieu ait écrit à V* de ne pas envoyer un recueil complet de Warburton, car il ne lui manquait que deux volumes . Mais l'allusion à Paméla n'est guère plus claire que dans la lettre ci-dessus . On peut également rappeler que Mme Denis a joué un rôle capital dans la genèse de la « Paméla » de V*, à savoir Les lettres d'Amabed (voir la notice de conte : https://www.persee.fr/doc/litts_0563-9751_1998_num_38_1_1762

28/03/2020

j’ai demandé une belle ratification du traité

... dit le maire de Sanary-sur-Mer, Ferdinand BERNHARD qui ne craint pas le ridicule :

https://actu.orange.fr/france/confinement-comme-il-y-a-toujours-de-bonnes-raisons-de-sortir-un-maire-interdit-de-s-eloigner-a-plus-de-10-m-de-chez-soi-magic-CNT000001oV0ZR.html

L'enfer est pavé de bonnes intentions ! Et l'incohérence est fille de l'ignorance et du trouillomètre à zéro .

Si mon maire le décidait ainsi, je ne pourrais pas même aller à ma boite aux lettres, ni sortir ma poubelle, ni jeter mes déchets végétaux sur le tas de compost .

Le numéro du 12 mars du Courrier international est illustré par une caricature d'André-Philippe Côté.

Conseil municipal  à Sanary-sur-Mer

 

 

« A Sébastien Dupont, Avocat au

Conseil souverain d'Alsace

à Colmar

15è janvier 1765 à Ferney 1

J’ai suivi vos conseils, mon cher ami ; j’ai demandé une belle ratification du traité, avec une expédition des registres de la chambre de Montbéliard. On aime tant à se flatter, que j’ose toujours espérer, malgré mon triste état, de vous voir au printemps, et d’examiner ce Montbéliard. Il y a des gens devers la Franche-Comté qui prétendent que la créance n’est nullement assurée ; mais je m’en rapporte plus à vous, qui êtes instruit du fond de l’affaire, qu’à ces messieurs, qui n’ont que des doutes vagues, et fondés seulement sur la défiance qu’on a toujours des princes. Cette défiance est encore fortifiée par les querelles de M. le duc de Virtemberg avec ces États. On dit que ces querelles sont plus vives que jamais ; elles n’ont heureusement rien de commun avec les terres d’Alsace et de Franche-Comté. M. de Montmartin est un brave et honnête gentilhomme qui n’aurait pas voulu me tromper ; ainsi je crois que je puis me livrer à une douce sécurité.

Nous avons à Ferney un de vos compatriotes ; c’est M. le chevalier de Boufflers, un des plus aimables enfants de ce monde, tout plein d’esprit et de talents. Si vous étiez ici, il ne nous manquerait rien. Madame Denis qui n’écrit point, mais qui vous aime beaucoup, vous fait les plus tendres compliments. 

V.»

1 Sur le manuscrit original, mention « franco » et « par Bâle », et cachet « Basle ».