11/05/2024
dans une histoire, il y a toujours plusieurs choses mal sonnantes pour beaucoup d’oreilles. On dit que ceux qui ont les plus longues vous font quelques petites difficultés
... On le constate vraiment en voyant un certain nombre d'humoristes qui ont à pâtir de l'humeur d'aigres-pisseux ces temps-ci , comme Guillaume Meurice qui a osé mettre au grand jour un Netanyahou infernal : https://www.ladepeche.fr/2024/05/03/ne-touchez-pas-a-guil...
Cet homme est vraiment fou de peur, incapable d'écoute ; Israël c'est folie de lui laisser le moindre pouvoir
« A Charles-Joseph Panckoucke
[octobre-novembre 1768] 1
L’Académie de Rouen, monsieur, me fait l’honneur de m’écrire que vous êtes chargé, depuis un mois, de me faire parvenir deux exemplaires du discours qui a remporté le prix 2. Je ne crois pas que les commis de la douane des pensées trouvent rien de contraire à la théologie orthodoxe, dans l’Éloge de Pierre Corneille. Peut-être seront-ils plus difficiles pour le Siècle de Louis XIV et de Louis XV 3, attendu que, dans une histoire, il y a toujours plusieurs choses mal sonnantes pour beaucoup d’oreilles. On dit que ceux qui ont les plus longues vous font quelques petites difficultés.
Notre ami Gabriel m’a averti que vous désiriez que je fisse une petite galanterie à monsieur le Chancelier 4 et à M. de Sartines. Je leur envoie quatre volumes en beau maroquin, à filets d’or ; mais cela ne désarmera pas les ennemis du sens commun, et n’empêchera pas les dogues de Saint Médard d’aboyer et de mordre. Vous aurez à combattre : car vous et moi nous pouvons nous vanter d’avoir quelques rivaux.
Des gredins du Parnasse ont dit que je vends mes ouvrages. Ces malheureux cherchent à penser pour vivre, et moi je n’ai vécu que pour penser. Non, monsieur, je n’ai point trafiqué de mes idées ; mais je vous avertis qu’elles vous porteront malheur, et que vous les vendrez à la livre très bon marché, si on s’opiniâtre à faire un si prodigieux recueil de choses inutiles. Un auteur ne va point à la gloire, et un libraire à la fortune, avec un si lourd bagage. Passe pour de gros dictionnaires ; mais pour de gros livres de pur agrément, c’est se moquer du public ; c’est se faire un magasin de coquilles et d’ailes de papillons 5.
Quant à votre entreprise de la nouvelle encyclopédie, gardez-vous bien, encore une fois, de retrancher tous les articles de M. le chevalier de Jaucourt. Il y en a d’extrêmement utiles, et qui se ressentent de la noblesse d’âme d’un homme de qualité et d’un bon citoyen, tels que celui du Labarum. Gardez-vous des idées particulières et des paradoxes en fait de belles-lettres. Un dictionnaire doit être un monument de vérité et de goût, et non pas un magasin de fantaisies. Songez surtout qu’il faut plutôt retrancher qu’ajouter à cette encyclopédie. Il y a des articles qui ne sont qu’une déclamation insupportable. Ceux qui on voulu se faire valoir en y insérant leurs puérilités ont absolument gâté cet ouvrage. La rage du bel esprit est absolument incompatible avec un bon dictionnaire. L’enthousiasme y nuit encore plus, et les exclamations à la Jean-Jacques 6 sont d’un prodigieux ridicule.
Je vous embrasse sans cérémonie, mais de tout mon cœur. »
1 Copie Beaumarchais-Kehl ; édition Kehl . Pour la date, on se souviendra que c'est le 20 octobre 1768 que V* a répondu à l'envoi de Du Boullay ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/05/03/j-ai-eu-soin-d-avertir-plusieurs-fois-qu-on-ne-doit-juger-le-6496817.html ) ; le terminus ante quem est fixé par le fait que Panckoucke ne signa le contrat pour la nouvelle Encyclopédie que le 16 décembre 1768.
2 Éloge de Corneille, par Gaillard ; voir lettre du 28 septembre 1768 à d'Argental :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/10/apres-qu-on-a-joue-le-tartuffe-et-mahomet-il-ne-faut-desespe-6493483.html
3 Effectivement les Mémoires secrets notent à la date du 20 décembre : « Le Siècle de Louis XV, par M. de Voltaire, est aussi arrêté . Le parlement a trouvé mauvais que cet historien censurât son jugement de M. de Lally, et ne veut point d'appel de ses arrêts, même à la postérité . Il s'est élevé contre l'ouvrage, qui ne paraît plus que clandestinement ; »
4 Maupéou .
5 Ces deux phrases depuis Un auteur [ …] manquent dans le manuscrit.
6 Dans l’Encyclopédie, au mot Encyclopédie, Diderot s’écrie : « Ô Rousseau, mon cher ami ! je n’ai jamais eu la force de me refuser à ta louange : j’en ai senti croître mon goût pour la vérité et mon amour pour la vertu. »
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10/05/2024
on se retire bien volontiers du monde. C’est un grand bal où il ne faut pas s’aviser de paraître lorsqu’on ne peut plus danser
... Il est pourtant une danse qu'il faut supprimer, c'est la funeste danse macabre qui sévit encore sur tous les continents .
Osons pourtant chanter avec Jacques Higelin et les enfants : https://www.bing.com/videos/riverview/relatedvideo?q=hugue%20aufray%20dylan%20int%C3%A9grale&mid=57E7055334368B64AC6557E7055334368B64AC65&ajaxhist=0
Pour tant d'humains qui ne verront pas demain
« A Jean-François de La Lande, etc.
rue du Battoir
à Paris
31è octobre 1768 1
Je ne sais pas ce que vous voulez dire, mon cher enfant, avec le prix de l’Académie . Il est certain que vous l’avez eu, car tout le public éclairé vous l’a donné, et il n’y a, je crois, pas un seul de mes confrères qui n’ait souscrit à la fin au jugement du public 2. Il est démontré en rigueur que vous avez eu le prix ; et, si vous n’avez pas reçu la médaille, ce n’est assurément qu’une méprise.
Est-ce qu’en voyant la fortune de votre fils aîné, le Comte de Varvick 3, vous n’avez pas envie de lui donner un petit frère cadet ? Je vous assure que cela ferait une très jolie famille.
Nous avons perdu un très bon académicien dans l’abbé d’Olivet ; il était le premier homme de Paris pour la valeur des mots ; mais je crois son successeur, l’abbé de Condillac, un des premiers hommes de l’Europe pour la valeur des idées. Il aurait fait le livre de l’Entendement humain, si Locke ne l’avait pas fait, et, Dieu merci, il l’aurait fait plus court 4. Nous avons fait là une bien bonne acquisition.
Il y a quelque temps que je n’ai vu M. Hennin. Je ne puis vous dire quand il partira. Je ne sais nulle nouvelle ni du monde, ni de mes voisins : je suis enterré. Il y a huit mois que je n’ai mis le pied hors de chez moi. Quand on est vieux malade, on se retire bien volontiers du monde. C’est un grand bal où il ne faut pas s’aviser de paraître lorsqu’on ne peut plus danser. Pour Mme de La Harpe et vous, je vous conseille de danser de toute votre force.
Le vieux malade vous embrasse de tout son cœur. »
1 Original date et adresse de la main de Wagnière, ainsi que la formule et l'initiale imitant la main de V* ; corps de la lettre de la main de Bigex ; en outre cette lettre ne porte pas moins de cinq cachets : O S E au-dessus de P D ; 6è Lvée ; L au-dessus de 28, en rouge ; E au dessus de 2 , dans un cercle ; E au-dessus de 18, en rouge ; édition Supplément au recueil, II, 115-116.
2 Voir la lettre du 2 septembre 1768 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/20/je-ne-vois-partout-que-des-extravagances-des-systemes-de-cyr-6490529.html
3 Le Comte de Warwick, de La Harpe, a été repris le 15 octobre 1768 pour trois représentations qui eurent du succès .
4 Voir les différences et les convergences de Locke et Condillac: https://www.persee.fr/doc/xvii_0294-1953_1986_act_23_1_2235
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en fait d’ouvrages de goût, il ne faut jamais répondre ; en fait d’histoire, il faut répondre toujours, j’entends sur les choses qui en valent la peine, et principalement celles qui intéressent la nation
... A appliquer sans réserve . Ça fait gagner du temps .
« A Charles-Jean-François Hénault
31è octobre 1768 à Ferney
Ah ! nous voilà d’accord, mon cher et illustre confrère. Oui, sans doute, j’y mettrai mon nom 1, quoique je ne l’aie jamais mis à aucun de mes ouvrages. Mon amour-propre se réserve pour les grandes occasions, et je n’en sais point de plus honorable que celle de défendre la vérité et votre gloire.
J’avais déjà prié M. Marin 2 de vous engager à prêter les armes d’Achille à votre Patrocle, qui espère ne pas trouver d’Hector. Je lui ai même envoyé en dernier lieu une liste des faits qu’on ne peut guère vérifier que dans la bibliothèque du roi, me flattant que M. l’abbé Boudot voudrait bien se donner cette peine. Je vous envoie un double de cette liste ; elle consiste en dix articles principaux qui méritent des éclaircissements 3.
Vous jugerez par ces articles mêmes que le critique a de profondes et de singulières connaissances de notre histoire, quoiqu’il se trompe en bien des endroits.
Il serait convenable que vous lussiez cet ouvrage ; vous seriez bien plus à portée alors de m’éclairer. Vous verriez combien le style, quoique inégal, peut faire d’illusion. Je sais qu’on a envoyé à Paris six cents exemplaires de la première édition, et que le débit n’en a pas été permis ; mais l’ouvrage est répandu dans les provinces et dans les pays étrangers ; il est surtout vanté par les protestants ; et, comme l’auteur semble vouloir défendre la mémoire d’Henri IV, il devient par là cher aux lecteurs qui n’approfondissent rien.
Vous voyez évidemment, par toutes ces raisons, qu’il est absolument nécessaire de le réfuter.
M. Marin a entre les mains une carte sur laquelle l’imprimeur m’a écrit que l’ouvrage est de M. le marquis de Bélestat ; mais je suis persuadé que ce libraire m’a trompé, et que l’auteur a joint à toutes ses hardiesses celle de mettre ses critiques sous un nom qui s’attire de la considération.
M. le marquis de Belestat est un jeune homme 4 de mérite qui m’a fait l’honneur de m’écrire quelquefois. Le style de ses lettres est absolument différent de celui de la critique qu’on lui impute ; mais on peut avoir un style épistolaire naturel et faible, et un style plus fort et plus recherché pour un ouvrage destiné au public.
Quoi qu’il en soit, je lui ai écrit en dernier lieu 5 pour l’avertir qu’on lui attribue cette pièce ; je n’en ai point eu de réponse 6. Peut-être n’est-il plus à Montpellier, d’où il avait daté les dernières lettres que j’ai reçues de lui.
Vous voilà bien au fait, mon cher et illustre confrère ; vous jugerez si j’ai cette affaire à cœur, si votre gloire m’est chère, si un attachement de quarante années peut se démentir. Je vous répéterai ici mon ancienne maxime : en fait d’ouvrages de goût, il ne faut jamais répondre ; en fait d’histoire, il faut répondre toujours, j’entends sur les choses qui en valent la peine, et principalement celles qui intéressent la nation.
Si vous m’envoyez les instructions qui me sont nécessaires, je vous prie de me les adresser par M. Marin, qui me les fera tenir contresignées.
Il ne me reste qu’à vous embrasser avec la tendresse la plus vive, et à vous souhaiter une vie longue et heureuse, que vous méritez si bien. Tant que la mienne durera, vous n’aurez point de serviteur qui vous soit plus inviolablement attaché. »
1 Dans sa lettre du 17 octobre 1768 Voltaire parlait de publier une défense de Hénault contre l’Examen de la nouvelle Histoire de Henri IV. Mais il fit seulement quelques notes ; voir Le Siècle de Louis XIV , page 532 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome15.djvu/542
2 La dernière lettre à Marin est du 19 août : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/10/n... . Il faut qu’il en ait une de perdue. (Beuchot.)
3 L'édition de Kehl donne cette liste que voici :
« 1° Voir dans l’Avis aux bons Catholiques, imprimé à Toulouse, et qui est à la Bibliothèque du roi parmi les recueils de la Ligue, si. dans cet écrit, la validité du mariage de Jeanne d’Albret avec Antoine de Bourbon est contestée : et s’il est vrai que le pape Grégoire XIII signifia qu’il ne regardait pas ce mariage comme légitime. Cette dernière partie de l’anecdote me paraît entièrement fausse.
« 2° Voir si, dans le contrat de mariage de Marguerite de Valois et du prince de Béarn, Jeanne d’Albret prit la qualité de majesté fidélissime.
« 3° Consulter les manuscrits concernant les premiers états de Blois ; et voir si les députés furent chargés d’une instruction portant que les cours de parlement sont les états généraux au petit pied.
« 4° Savoir si Marguerite de Valois eut en dot les sénéchaussées du Quercy et de l’Agénois, avec le pouvoir de nommer aux évêchés et aux abbayes.
« 5° Savoir s’il est vrai que la sentence rendue par le juge de Saint-Jean-d’Angely porte que la princesse de Condé sera appliquée a la question.
« 6° Savoir si, par l’édit de mars 1552 et l’édit de décembre 1563, la nouvelle religion est véritablement autorisée, et si elle y est appelée religion prétendue réformée ;
« 7° S’il est vrai que Jeanne d’Albret se soit opposée longtemps au mariage du prince de Béarn son fils, depuis Henri IV, avec Marguerite ;
« 8° S’il est vrai qu’en dernier lieu on ait retrouvé, au greffe du parlement de Rouen, un édit de Henri IV, de janvier 1595, qui chassait tous les jésuites du royaume. Il est sûr que Henri IV assura le pape qu’il ne donnerait point cet édit. De Thou dit que cet édit ne fut point accordé ; ce fait est très-important.
« 9° Savoir s’il est vrai que le roi Charles VI ne fut déclaré majeur qu’à l’âge de vingt-deux ans ; il fut pourtant sacré en 1380, âgé de treize ans et quelques jours, et le sacre faisait cesser la régence.
« 10° N’est-il pas vrai qu’avant l’édit de Charles V les rois étaient majeurs à vingt et un ans, et non à vingt-deux ?
(Note de Voltaire.)
4 Né en 1725 il a à l'époque quarante trois ans .
5 Voir les lettres du 15 octobre 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/24/si-je-me-comptais-encore-au-nombre-des-vivants-je-desirerais-6495590.html
et du 17 octobre 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/29/j-ai-cru-devoir-a-votre-merite-et-a-l-estime-que-vous-m-avez-inspiree-les-i.html
6 Le marquis de Bélestat finit par répondre à V* ce qui suit : « Je savais, monsieur, qu'on débitait publiquement l'ouvrage dont vous me parlez , avec la lettre initiale de mon nom . Je le lus il y a quelque temps à l’Académie, et je ne vois pas ce qui pourrait m'engager à le désavouer . La page 24 que vous avez fait copier est une critique vague de l'éducation donnée à la plupart des princes , et n'est applicable à aucun d'eux en particulier . Vous prétendez, monsieur, qu'on sent aisément l'allusion coupable qui règne dans ce passage . Pour moi je ne trouve coupable que celui qui tordrait le sens naturel de mes paroles pour faire une allusion satirique .
Quant au président Hénault, j'en ai dit ce qu'en pensent tous ceux qui sont versés dans notre histoire, et je ne sais point ce qui peut vous avoir donné lieu de m'écrire que je l'ai cruellement outragé . Je ne devine pas non plus quelle est la calomnie qui peut me faire des ennemis puissants et me nuire le reste de ma vie . J'aurais même raison de m'offenser de ce mot et de plusieurs autres de votre lettre, si je ne voyais que vous n'ayez pas mesuré vos termes dans la fausse supposition que l'ouvrage n'était pas de moi . Du reste je ne souffrirais pas que qui que ce soit abusât de mon nom, et je crois que M. La Beaumelle l'entreprendrait moins qu'un autre .
Je viens à votre première lettre par laquelle j'aurais dû commencer . Vous me demandez dans quelles sommes j'ai puisé l'anecdote touchant les parlements . Je l'ai prise dans les mémoires de la Ligue et dans les mémoires de Nevers, où vous trouverez tout au long l'instruction dressée par les états . J'en avertis le lecteur dans mon écrit . Je sentais bien qu'un pareil fait ne pourrait être avancé sans la preuve en main . Si je n’étais à la campagne ( où l'on m'a renvoyé vos lettres fort tard ) dépourvu de livres je vous citerais la page des Mémoires du duc de Nevers pour vous épargner la peine de chercher.
J'ai l'honneur d'être, monsieur, avec l'admiration et l'estime que j'ai pour vos rares talents, et l’attachement inviolable que je vous ai voué pour la vie, votre très humble et très obéissant serviteur
« De Bélestat de Gardouch.
Le 20 décembre 1768.
De Beaupuy près Grisolles route de Montauban. »
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09/05/2024
s'il doit mourir dimanche, il faut qu'il lui parle samedi , et s'il doit mourir lundi, il faut qu'il lui parle dimanche
... Conseil à Macron concernant un vieux chef d'Etat du type Biden ou Charles III ? Concernant Xi Jinping, c'est fait . Concernant les vieux Poutine et Netanyahou, ça reste à faire , leur mort ne semblant malheureusement pas encore au programme de cette fin de semaine ... mais pas impossible ; le parallèle entre ces deux-là peut choquer, mais trop de sang versé par leurs ordres est encore plus choquant , c'est dit .
« A Gabriel Cramer
Il est incontestable que le vieux malade solitaire a beaucoup de choses à dire avant de mourir à monsieur Caro Gabriele ; par conséquent, s'il doit mourir dimanche, il faut qu'il lui parle samedi , et s'il doit mourir lundi, il faut qu'il lui parle dimanche . Cela posé, il attend monsieur Cramer avec impatience.
N. B. - Jacobi 1 n'a rien envoyé ces jours-ci et on est aux filets 2.
28 octobre 1768. »
1 Le relieur .
2 L'expression être au filet est enregistrée par Bescherelle au sens d' « attendre, espérer en vain » . Mais si le pluriel a ici un sens, on doit songer à une allusion aux filets d'or que le relieur met sur la couverture des livres de luxe . En ce cas, V* voudrait dire que le travail approche de sa fin . Précisément, cette interprétation est appuyée par une mention de reliure en maroquin à filets d'or pour ces ouvrages dans la lettre d'octobre-novembre 1768 à Panckoucke : « Je leur envoie [ Maupéou et de Sartines] quatre volumes en beau maroquin, à filets d'or, mais cela ne désarmera pas les ennemis du sens commun [...] »
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08/05/2024
La dernière affaire en Corse près de Borgo est bien plus considérable qu'on ne croyait
... U Borgu, où le meilleur : https://ville-borgo.com/decouvrir-la-ville/ peut servir de cadre au pire : https://www.sudradio.fr/societe/proces-de-bastia-poretta-...
« A Jean-François-René Tabareau
et à
Joseph Vasselier
26è octobre [1768]
Le bibliothécaire de monsieur Tabareau lui fait les plus sincères compliments ainsi qu'à monsieur Vasselier . La dernière affaire en Corse près de Borgo 1 est bien plus considérable qu'on ne croyait . Cette entreprise sera longue et dispendieuse . Il faut trente mille hommes pour attaquer dans des montagnes trente mille guerriers qui combattent pour leur liberté .
On recommande les incluses à monsieur Vasselier . »
1 Prise de Borgo par les Corses, couronnant une série de succès et qui met un moment les troupes françaises en péril . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Borgo
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Je ne veux point mourir sans avoir rendu justice à un homme mort si généreusement pour la patrie
... Le défunt en question, c'est Bernard Pivot , dont les seules armes furent l'esprit, le talent, la curiosité, la franchise et la gourmandise éclairée . Il lut la correspondance de Voltaire pour en tirer une citation vantant le vin du Beaujolais, -son pays d'adoption - , telle celle-ci : " N'auriez-vous point du nectar cette année [1759] en Beaujolais, de bon nectar, bien couvert, bien savoureux, bien fort en sève, de bonne garde, rien le talent de médiocre, en un mot, du beaujolais qu'on puisse donner hardiment pour du bourgogne ?" qui est un compliment tout relatif. Pour les autres citations, veuillez faire une recherche " Beaujolais" dans ce blog, sans modération : http://voltaireathome.hautetfort.com/apps/search/?s=Beaujolais
M. Pivot vous ne mourrez jamais dans le coeur de ceux qui vous ont connu, vous êtes pour toujours parfaitement honorable .
En user sans remord
https://www.vitisphere.com/actualite-101901-mort-de-bernard-pivot-lecrivin-ultime.html
« Au chevalier de Lorry
Au château de Ferney, le 26 octobre 1768 1
Monsieur, je vous aurais remercié sur-le-champ, si mon âge et mes maladies me l’avaient permis. Je suis bien affligé de n’avoir pas su plus tôt l’étonnante action qui doit immortaliser votre régiment et la mémoire de M. d’Assas. Je n’aurais pas manqué d’en parler dans le Siècle de Louis XIV et de Louis XV, que l’on vient d’imprimer ; j’en suis si touché que je vais faire une addition qui sera envoyée à tous les libraires qui débitent ce livre. Je ne veux point mourir sans avoir rendu justice à un homme mort si généreusement pour la patrie.»
1 Copie contemporaine ; édition « Réponse de M. de Voltaire », Mercure de France , avril 1769 ; I, 172, qui est la source de la copie et est donc suivie : https://books.google.fr/books?id=iTUTZhXPm_MC&hl=fr&pg=PA1#v=onepage&q=r%C3%A9ponse&f=false
Voir aussi page 354 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome15.djvu/364
. La lettre de Lorry est du 14 octobre 1768, et fut imprimée dans le Journal encyclopédique du 1er mai 1769, page 447 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k15230122/f115.item
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07/05/2024
Voici un rogaton qu’on m’envoie de Marseille
... Non, évidemment, il ne s'agit pas de la flamme olympique , reçue en grande pompe et qui pour un instant va faire oublier le claquement des Kalashnikovs .
J'appelle les Marseillais à quelque modestie après ce descriptif d'un des leurs ( ou de tous les supporters de l'OM ? ), qui me fait bien rire: "Un corps faible monté sur deux fesses de singe, A deux minces talons deux gros pieds attachés, Par cinq doigts superflus dans leur marche empêchés, Deux mamelles sans lait, sans grâce, sans usage, Un crâne étroit et creux couvrant un plat visage, Tristement dégarni du tissu de cheveux ."
« A Marie-Anne Fiquet du Boccage
26è octobre 1768
Les jolis vers qu’on m’avait envoyés pour le jour de saint François étaient signés D B , mais, madame, ils n’étaient pas si jolis que les vôtres. Quelle est donc la dame dont le nom ose commencer comme celui de Mme Du Boccage, et qui ose faire des vers presque aussi bien qu’elle ?
La méprise m’a valu une réponse charmante ; qu’on m’attrape 1 toujours de même.
Voici un rogaton qu’on m’envoie de Marseille 2 . J’ai imaginé qu’il amusera ma sainte, car les notes sont pieuses. »
1 V* a d'abord écrit Attrapez-moi au lieu de qu'on m'attrape.
2 Le Marseillois et le Lion , de Voltaire ; voir et écouter : https://www.youtube.com/watch?v=S5UeKnekbgg
Lire avec les notes : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome10.djvu/151
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