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12/04/2025

Je ne croirai les Welches dignes d’être Français que quand on représentera, publiquement et sans contradiction, une pièce où les droits des hommes sont établis contre les usurpations des prêtres

... Peut-on compter sur une ministre de l'acabit de Rachida Dati pour que cela se réalise régulièrement ? Le doute m'habite . Elle est bien trop vénale et femme d'affaires, la culture n'est pas intéressante (au sens pécunier ) . Heureusement, bon coup de frein de l'Assemblée : https://www.liberation.fr/economie/medias/reforme-de-laud...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

27 septembre 1769

Voici encore une autre requête que Chabanon me prie de présenter à mes anges. Mais qu’a-t-il besoin de moi ? pourquoi prendre un si grand tour ? Je suppose qu’il a parlé lui-même. Il s’agit d’une place de garde-marine 1 que le chevalier de Vezieux sollicite auprès de M. le duc de Praslin. Le chevalier de Vezieux est neveu de M. de Chabanon, et recommandé par M. le duc de Nivernais. Un mot de mes anges, placé à propos, fera grand bien.

On attend à Lyon que M. de Sartines ait déclaré à un de ses amis qu’il ne se mêle point des spectacles de cette ville, et qu’il ne leur veut aucun mal. Tout se fait bien ridiculement dans votre pays welche. Si M. le duc de Richelieu avait voulu, Les Guèbres auraient été joués à Fontainebleau sans le moindre murmure. Vous n’avons actuellement de ressource que dans Orangis. Il se pourrait bien que M. le duc d’Orléans priât bientôt cette troupe de venir jouer à Saint-Cloud 2 ou à Villers-Cotterets . Ce serait un bel encouragement. Je ne croirai les Welches dignes d’être Français que quand on représentera, publiquement et sans contradiction, une pièce où les droits des hommes sont établis contre les usurpations des prêtres 3.

Le vieux solitaire malade lève de loin ses mains aux anges. »

1 Les gardes marines correspondaient aux cadets dans l'armée, ou aux midships de la marine anglaise .

2 Le château de Saint-Cloud appartenait alors à la famille d’Orléans.

3 Plusieurs mots de cette phrase se retrouvent dans le titre d’un opuscule publié par Voltaire l’année précédente ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/201

et lettre du 24 juin 1768 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/02/07/il-s-imagine-que-c-est-moi-qui-ai-souleve-tous-les-esprits.html

11/04/2025

Les jeunes gens font très bien d’être amoureux ; mais il ne faut pas pour cela négliger ses talents ; au contraire, il faut les cultiver pour plaire encore plus à sa maîtresse

... Croyez-en le Patriarche, il sait ce que c'est qu'aimer . Cela est valable pour les jeunes gens, et aussi , réciproquement, pour les jeunes femmes , bien sûr .

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon

27è septembre 1769

J'ai l’honneur, mon cher confrère, d’être en aucune relation avec M. le duc de Nivernais, malgré la belle réputation que j’ai sur son compte. Il m’a un jour refusé tout net d’interposer son autorité pour une affaire de bibus au collège des Quatre-Nations 1, quoiqu’il soit aux droits du fondateur. Depuis ce temps-là, je me suis contenté de le respecter et de l’aimer, sans lui rien demander. M. et Mme d’Argental sont très en état d’appuyer votre demande, quoique vous n’ayez nul besoin d’appui. Je vais leur écrire, non pas pour me donner les airs d’animer leur zèle en votre faveur, mais pour les remercier, et pour prendre sur moi tous les bons offices qu’ils vous rendront 2. Je ne sais ce que fait La Borde ; je n’entends plus parler de lui : je crois qu’il oublie totalement la musique en faveur de la danse 3. Les jeunes gens font très bien d’être amoureux ; mais il ne faut pas pour cela négliger ses talents ; au contraire, il faut les cultiver pour plaire encore plus à sa maîtresse ; c’est l’avis de votre vieux confrère, qui vous sera toujours tendrement attaché.

V. »

1 On ignore ce que c'est que cette affaire de bibus, c'est à dire sans importance . V* s'était adressé au duc comme à son confrère de l'Académie .

Voir : https://www.francegenweb.org/wiki/index.php?title=Coll%C3%A8ge_des_Quatre_Nations

3 La maîtresse de La Borde est une danseuse .

10/04/2025

J'avais toujours désiré que la gestion de mon bien ne dépendit de personne

... Et c'est uniquement pour ça que je n'ai pas révélé le montant exact de mon patrimoine " dit Rachida Dati, qui n'en est plus à une malversation près . Et dire que cette engeance est ministre ; le truandage paie encore en France , nous aussi nous connaissons la corruption à tous étages : https://fr.statista.com/infographie/8162/corruption-dans-...

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http://justice.cloppy.net/index.php/notes/2008/11/20/le-f...

Dati-Sarkozy, même but : fric et pouvoir

 

 

« A Marie-Louise Denis

On vous envoie, ma chère amie, ces rogatons 1 pour vous amuser si vous avez du temps de reste , ou pour amuser quelqu'un de vos amis .

Que dites-vous de Lekain qui s'est avisé de jouer Gustave à Toulouse, au lieu de paraître dans le rôle de Vandôme comme il l'avais promis ? M. de Chimène prétendait qu'il ferait jouer Les Guèbres à Fontainebleau, et qu'il en avait parole de M. le maréchal de Richelieu . M. de Richelieu m'a mandé tout le contraire, et je m'y attendais bien . On donnera à Fontainebleau Les Scythes, Mérope et Tancrède .

Je commence à craindre que l'affaire de Sirven ne soit point finie avant la Saint-Martin, et que ma santé ne me permette pas de faire le voyage de Toulouse, malgré les empressements qu'on me témoigne . Quelque chose qui arrive, je crois que vous devez conclure votre marché avec Mme d'Erlach, et que le plus tôt sera le mieux . C'est mon cœur qui vous parle, il n'y a point de meilleur conseiller que l'amitié . Si vous ne vous ennuyez pas à Ferney, ma vie y sera heureuse . Si nous allons dans un pays chaud, il faudra y essuyer l'embarras insupportable des nouvelles connaissances . Choisissez , encore une fois, je suis à vos ordres .

Puisque votre neveu d'Hornoy n'est point à Paris, ne pouvez-vous pas vous transporter chez M. de Laleu et lui demander le contrat passé avec le prince et la princesse de Guise ? Je ferais signifier en Lorraine au régisseur de Régicour . On ne peut, autant qu'il m'en souvient, demander que cinq années d'arrérages, et on nous en doit plus de dix ; cela est bien cruel . L'homme d’affaires nommé Le Sueur que M. de Laleu emploie ; et que je paie, n'a point fait apparemment les diligences nécessaires, quoique j'aie toujours recommandé qu'on les fit . Si toutes nos affaires vont de même nous n'aurons pas de quoi donner des spectacles .

J'espère un succès plus prompt dans les affaires de Montbéliard, malgré le guignon attaché aux vieux malades . Je crois que ce guignon se répand sur l'affaire proposée par Mme Lelong . M. de La Sourdière m'a fait entendre à demi-mot qu'elle ne réussirait pas . Si j'en avais cru ma façon de penser,je ne me serais pas remis entre les mains de votre notaire que je crois un homme très dur, et pour qui j'ai toujours eu le plus sincère mépris . J'avais toujours désiré que la gestion de mon bien ne dépendit de personne . Vous savez quel enchaînement m'a fait esclave des autres . Il faut se soumettre à la destinée et achever malgré moi ma pauvre vie dans la dépendance . Si vous m'aimez je me croirai libre, et je serai consolé ; l’amitié vaut mieux que tous les notaires . J'attends votre dernière résolution, elle réglera toutes les miennes . 

V.

25è septembre 1769.»

1Que sont ces rogatons ? Dieu et les hommes, 1769, en faisait peut-être partie .Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Dieu_et_les_hommes/%C3%89dition_Garnier

09/04/2025

c'est à vous, monsieur, que je dois avoir recours

... C'est du Sarkozy ? Ah l'amour du pognon et du pouvoir, jusqu'où ça mène : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/proc%C3%A8s-ka...

 

 

« A Jean-Gabriel-Amable-Alexandre Riquet de Bonrepos 1

24è septembre 1769 à Ferney 2

Monsieur,

Ayant écrit au juge des Sirven nommé par vous 3 une lettre dans laquelle il a fallu que votre nom se trouvât, j'ai cru qu'il était de mon devoir de vous en envoyer la copie ainsi que du billet que j’écris à Sirven 4, et si le juge subalterne n'ose pas faire rendre ce billet à un accusé qui est en prison, c'est à vous, monsieur, que je dois avoir recours, et je vous conjure de vouloir bien ordonner que ce billet lui soit rendu pour consoler et encourager un innocent très malheureux que l'horreur de la prison et la longueur des formes peuvent jeter dans le désespoir . Je n'ai aucune recommandation auprès de vous, mais votre équité me suffit .

Je ne prendrai point la liberté de vous parler du fond de l'affaire, vous la connaissez mieux que moi, et je ne pourrais que répéter ce que j'ai dit dans ma lettre à M. Astruc 5. Permettez-moi seulement de vous assurer que si mon âge et ma santé me permettaient d'aller à Toulouse je viendrais implorer vos bontés pour Sirven ; et je présume que je les obtiendrais d'un cœur aussi juste et aussi généreux que le vôtre .

J'ai l'honneur d'être avec bien du respect . »

2 Minute corrigée par V*. Ed. M. C. , « Lettres diverses relatives à Voltaire », Revue rétrospective, 1828 .

3 Les juges nommés par Camille Rabaud étaient Pierre-Joseph Landes, à Mazamet, et Astruc , qui prit sa place .

5 Cette lettre à Jean-François-Antoine Astruc, que Besterman mentionne à la date du 24 septembre 1769 , sous le numéro D 15914 ne nous est connue que par les allusions qu'y fait ici V*.

08/04/2025

Avez-vous besoin d’argent ? Je vous en aurai

... Promesse trumpienne ? Trompeuse, à coup sûr ! 

USA rich again ? Illusion de démagogue . 

Les pays les plus pauvres encore plus pauvres, ça c'est certain dans un monde déséquilibré par un président qui ne l'est pas moins : https://www.ladepeche.fr/2025/04/08/editorial-droits-de-douane-de-trump-la-promesse-dun-chaos-mondial-12622901.php

1 Ramsés (Cuba) 7.jpg

https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20250314-actu-...

 

 

« A Pierre-Paul Sirven, Féodiste 1, chez M. d'Espérandieu, château d'Aiguefonde, près Mazamet

À Ferney, 24 septembre 1769 2

Consolez-vous, mon cher Sirven, ne perdez point courage. Je vous enverrai vos filles s’il le faut, et je viendrai moi-même si ma santé me le permet. Avez-vous besoin d’argent ? Je vous en aurai. Je suis sûr de votre innocence comme de mon existence. J’espère tout de la raison et de l’équité de votre juge. Je sais que monsieur le procureur général est très bien intentionné ; il a trop de lumières et trop de vertu pour ne pas vous faire rendre justice. Plus vous avez été malheureux, plus vous aurez de mérite devant Dieu et devant les hommes. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Voltaire. »

1 Un féodiste ou plutôt un feudiste est un « homme versé dans la matière des fiefs », Littré .

2 Le manuscrit olographe est passé à la vente Capelle, chez Laverdet à Paris le 6 juin 1849 . Ed. Beaune. L'adresse est prise des « Lettres inédites », 1878.

« Mon ami, fais le signe de la croix, car tu vois bien que j’ai les deux mains occupées. »

...

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« A Gottlob Louis , comte de Schomberg

22 septembre 1769

Les vieux malades, monsieur, n’écrivent pas quand ils veulent ; mais j’en connais un qui a le cœur bien sensible pour toutes vos bontés.

Je profite de l’avis que vous m’avez donné de vous adresser quelques paquets sous l’enveloppe du petit-fils d’Henri IV 1. Il m’a paru que Les Guèbres n’étaient point indignes de paraître aux yeux d’un prince dont le grand-père a fait l’édit de Nantes. Henri IV parla au Parlement à peu près comme l’empereur s’exprime dans cette tragédie. Je ne sais si on ne pourrait pas s’en amuser à Villers-Cotterets 2. Il y a une bonne troupe de citoyens qui jouent cette pièce auprès de Paris, à Orangis. J’imagine que cette petite société se rendrait volontiers aux ordres de monseigneur le duc d’Orléans. M. et Mme de La Harpe sont les principaux acteurs ; je puis vous assurer qu’ils vous feraient grand plaisir.

Vous aurez bientôt M. le marquis de Jaucourt. Je souhaite que les eaux savoyardes aient fait du bien à ses oreilles. M. de Bourcet est venu tracer la nouvelle ville de Versoix. Il dit que la Corse est un bon pays qui peut nourrir trois cent mille hommes, s’il est bien cultivé ; en ce cas, le pays que j’habite est bien loin de ressembler à la Corse. Tous ceux qui reviennent de Corse prétendent que la réputation de Paoli était un peu usurpée. S’il s’est mêlé d’être législateur, il ne s’est pas mêlé d’être héros. Quoi qu’il en soit, cette conquête fait beaucoup d’honneur à M. le duc de Choiseul . Il gagne un royaume d’une main, et il bâtit une ville de l’autre. Il pourrait dire comme Lully à un page, pendant qu’il tonnait : « Mon ami, fais le signe de la croix, car tu vois bien que j’ai les deux mains occupées. »

Conservez-moi vos bontés, monsieur ; elles consolent ma solitude et mes souffrances ; comptez à jamais sur mes tendres et respectueux sentiments. »

2 C'est dans son château de Villers-Cotterets que le duc d'Orléans avait l'un des plus célèbres théâtres d’amateurs de France ; on y représenta plusieurs pièces de Marivaux qui je furent jamais représentées à la Comédie-Française .

Je conçois bien à toute force qu’on soit fripon pour devenir pape ou roi ; je conçois qu’on se permette quelques petites perfidies pour devenir la maîtresse d’un roi ou d’un pape ; mais les méchancetés inutiles sont bien sottes

... Brame toujours Marine mais avoue qu'au fond tu es soulagée de ne pas risquer d'être présidente , incapable que tu serais de mettre en route un programme qui n'est basé que sur des "contre" , destructeur ; et ta fumeuse majorité, dont tu rebats les oreilles, n'est que relative et le RN n'est qu'une planche pourrie . Malhonnête tu es, malhonnête tu restes . 

Marre de voir ces singeries ! https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/verif-la-moitie-des-decisions-de-premiere-instance-sont-elles-revoquees-en-appel-comme-l-assure-marine-le-pen-2363722.html

RNistes vous êtes des naïfs couillonnés, quand vous réveillerez-vous ? Trop tard , je le crains .

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

20è septembre 1769 1

Oui, madame, je veux vous adresser mes idées sur le style d’aujourd’hui, sur l’extinction du génie, et sur les abus de ce qu’on appelle esprit . Mais avant d’entreprendre cet ouvrage, il faut que je vous parle de cette Histoire du Parlement que vous vous êtes fait lire. Vous vous apercevrez aisément que les deux derniers chapitres ne peuvent être de la même main qui a fait les autres ; ils sont remplis de solécismes et de faussetés. Le barbouilleur qui a joint ce tableau grimaçant aux autres, qui paraissent assez fidèles, dit autant de sottises que de mots.

Il prend le président de Bésigny pour le président de Nassigny. Il dit que le roi a donné des pensions à tous les juges de Damiens, et il est public qu’il n’en a donné qu’aux deux rapporteurs. Il se trompe sur toutes les dates, il se trompe sur M. de Machault 2.

Si vous vous souvenez de ce petit ouvrage que M. de Belestat s’attribuait 3, et qu’il était incapable de faire, vous trouverez que ces deux chapitres sont du même style. Je ne veux pas approfondir cette nouvelle iniquité ; mais je vous répéterai ce que je viens d’écrire à votre grand-maman . Il y a autant de friponneries parmi les gens de lettres, ou soi-disant tels, qu’à la cour. Je ne veux pas les dévoiler, pour l’honneur du corps . Je suis comme les prêtres, qui sauvent toujours, autant qu’ils le peuvent, l’honneur de leurs confrères. Il y a pourtant tel confrère 4 que j’aurais fait pendre assez volontiers.

La Beaumelle fit autrefois une édition de La Pucelle 5, dans laquelle il y avait des vers contre le roi et contre Mme de Pompadour ; et malheureusement ces vers n’étaient pas mal tournés. Il les fit parvenir à Mme de Pompadour elle-même, avec un sinet 6 qui marquait la page où elle était insultée . Cela est plus fort que les deux derniers chapitres.

On joua de pareils tours à Racine ; et Le Misanthrope de Molière en cite un de cette espèce 7. Ce qui m’étonne, c’est qu’on fasse de ces horreurs sans aucun intérêt que celui de nuire, et sans y pouvoir rien gagner. Je conçois bien à toute force qu’on soit fripon pour devenir pape ou roi ; je conçois qu’on se permette quelques petites perfidies pour devenir la maîtresse d’un roi ou d’un pape ; mais les méchancetés inutiles sont bien sottes. J’en ai vu beaucoup de ce genre en ma vie ; mais, après tout, il y a de plus grands malheurs, et je n’en sais point de pires que la perte des yeux et de l’estomac. Par quelle fatalité faut-il que la nature soit notre plus cruelle ennemie ? Je commence déjà à redevenir votre confrère quinze-vingt, parce qu’il est tombé de la neige sur nos montagnes. Je pourrais bien aller passer mon hiver dans les pays chauds, comme font les cailles et les hirondelles, qui sont beaucoup plus sages que nous.

Vous m’avez parlé quelquefois d’un petit livre sur la raison des animaux 8. Je pense comme l’auteur. Les essaims de mes abeilles se laissent prendre une à une pour entrer dans la ruche qu’on leur a préparée ; elles ne blessent alors personne, elles ne donnent pas un coup d’aiguillon. Quelque temps après, il vint des faucheurs qui coupèrent l’herbe d’un pré rempli de fleurs qui convenaient à ces demoiselles ; elles allèrent en corps d’armée défendre leur pré, et mirent les faucheurs en fuite.

Nos guerres ne sont pas si justes ; il s’en faut de beaucoup. Si on se contentait de défendre son bien, on n’aurait rien à se reprocher ; mais on prend le bien d’autrui, et cela n’est point du tout honnête.

Cependant il faut avouer que nous sommes un peu moins barbares qu’autrefois ; la société est un peu perfectionnée. Je m’en rapporte à vous, madame, qui en êtes l’ornement.

Je me mets à vos pieds.

V. »

1 Original ; éd. Kehl . La lettre à laquelle répond V* n'est pas connue, mais curieusement Mme Du Deffand écrivait à V* ce même 20 septembre 1769 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7672

4 L'évêque Biord .

6 Un signet , c'est l'ancienne prononciation du mot .