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19/05/2025

vous êtes actuellement instruit du contenu de la sentence

... C'est ainsi que Laurent Wauquiez a appris le résultat de l'élection l'opposant à Bruno Retailleau ; il est réduit à être la cinquième roue du carrosse ; et c'est heureux : https://www.lefigaro.fr/politique/bruno-retailleau-largement-elu-president-des-republicains-l-homme-de-beauvau-nouvel-espoir-de-la-droite-20250518

 

 

 

« A Joseph Audra

30 novembre 1769 1

Mon cher philosophe, vous êtes actuellement instruit du contenu de la sentence. Je conseille à Sirven de faire tout ce que vous et M. de La Croix lui ordonnerez. Son innocence ne peut plus être contestée. Faudra-t-il qu’il lui en coûte de l’argent pour avoir été si indignement accusé, pour avoir été exilé de sa patrie pendant sept ans, et pour avoir vu mourir sa femme de douleur ? Je suis prêt à payer les 224 livres de frais auxquels on le condamne ; mais il serait plus juste que le juge de Mazamet les payât. Il est vrai que Sirven était contumax ; mais il ne fallait pas le condamner, lui et sa famille, quand on n’avait nulle preuve contre lui. Le juge et le médecin méritaient tous deux d’être mis au pilori avec un bonnet d’âne sur leur tête.

Je suis bien malade ; je ne puis écrire à M. de La Croix ; je vous supplie de lui dire que je suis près de l’aimer autant que je l’estime. Bonjour, mon cher philosophe. »

1 Copie contemporaine ; l'original est passé à la vente Charavay le 17 avril 1880 ; l 'éd. Kehl, suivie des autres éditions, porte à tort deux cent quatre-vingt livres au lieu de 224.

18/05/2025

Est-ce la peine de vivre quand on souffre ? oui, car on espère toujours qu’on ne souffrira pas demain

... Mais quand l'espérance est déçue, que tout soin ne permet plus qu'une survie lamentable de notre "machine" , alors il est temps de passer au point mort et couper le contact. Les élus qui doivent décider des modalités de ce dernier acte doivent arrêter d'ergoter, de pinailler , des pays voisins sont en avance sur nous ; c'est bien français que de vouloir réinventer l'eau chaude . En attendant des gens souffrent désespérément . Assez !

A suivre : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/fin-de-vie-les-d%C3%A9put%C3%A9s-approuvent-un-droit-%C3%A0-laide-%C3%A0-mourir/ar-AA1EZ7PL?ocid=BingNewsSerp

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

29è novembre 1769

Vous êtes le premier, mon cher ange, à qui je dois apprendre que l’innocence de Sirven vient de triompher, que les juges lui ont ouvert les prisons, qu’ils lui ont donné mainlevée de ses biens saisis par les fermiers du domaine ; mais il faut qu’il y ait toujours quelque amertume dans la joie, et quelque absurdité dans les jugements des hommes. On a compensé les dépens entre le roi et lui ; cela me paraît d’un énorme ridicule. De plus, il est fort incertain que messieurs du domaine rendent les arrérages qu’ils ont reçus. Sirven en appelle au parlement de Toulouse. J’ose me flatter que ce parlement se fera un honneur de réparer entièrement les malheurs de la famille Sirven, et que le roi payera les frais tout du long. Ce n’est pas là le cas où il faut lésiner, et sûrement le roi trouvera fort bon que les dépens du procès retombent sur lui.

J’ai vu, dans une gazette de Suisse, que M. le duc de Praslin quittait le ministère 1. Ce n’est certainement pas le suisse de votre porte qui mande ces belles nouvelles ; mais il y a dans Paris un Suisse bel esprit, qui inonde les Treize-Cantons des bruits de ville les plus impertinents.

Mais comment se porte Mme d’Argental ? On dit qu’elle est languissante, qu’elle fait des remèdes . Je la plains bien, je sais ce que c’est que cette vie-là. Est-ce la peine de vivre quand on souffre ? oui, car on espère toujours qu’on ne souffrira pas demain ; du moins, c’est ainsi que j’en use depuis plus de soixante ans. Ce n’est pas pour rien que j’ai fait un opéra où l’espérance arrive au cinquième acte. On dit que la Pandore de La Borde a très bien réussi à la répétition ; mais il y a certains vers où l’on dit que le mari de Pandore doit obéir ; cela est manifestement contraire à saint Paul, qui dit expressément 2 : Femmes, obéissez à vos maris. Je croyais avoir rayé cette hérésie de l’opéra.

Mille tendres respects, mon cher ange, à vous et à Mme d’Argental.

V. »

1 Effectivement, le Supplément aux Nouvelles de divers endroits du 18 novembre 1469 annonce cette nouvelle ; des bruits de ce genre circulèrent à de nombreuses reprises . En fait, la chute de Choiseul et de son cousin le duc de Praslin n'aura lieu que le 24 décembre 1770.

2 Dans son Épître aux Éphésiens, v. 22, il dit : « Mulieres viris suis subditæ sint ; » « Que les femmes soient soumises à leurs maris. » et dans son Épître aux Colossiens, III, 18 : « Mulieres, subditæ estota » »Femmes, soyez soumises. »

Il me semble que non seulement vous êtes en droit de rentrer actuellement dans vos biens, mais de vous faire payer des arrérages de cinq ou six années

... Ce serait tellement bien si on pouvait dire cela aux Ukrainiens , et aux civils Palestiniens pris entre le Hamas et la folie sanguinaire de Netanayahou . Hélas, irréaliste à ce jour, et impossible à jamais .

 

 

« A Pierre-Paul Sirven

[A Mme la veuve Lavaysse

pour rendre s.l.p.

à monsieur Sirven

à Toulouse]

Mon cher Sirven, j'ose espérer que le parlement vous rendra une justice encore plus complète que les juges de Castres . Vous devez être déclaré entièrement innocent, et obtenir mieux qu'un hors-de-cour . Il me semble que non seulement vous êtes en droit de rentrer actuellement dans vos biens, mais de vous faire payer des arrérages de cinq ou six années . Je ne sais s'il ne faudra pas un ordre exprès du roi, ces arrérages ayant été perçus par les fermiers du domaine . En tout cas, je me charge de faire présenter la requête .

Pour les deux cent quarante livres, comme ce sont les frais de contumace, je doute qu'on vous les remette ; mais n'en soyez pas embarrassé, je vous ferai tenir cet argent .

J'instruis vos filles du gain de votre procès, car il est en effet gagné puisque vous êtes libre, et qu'il ne s'agit à présent que du plus ou moins d'argent .

Je vous embrasse de tout mon cœur . Adieu, mon cher Sirven, faites bien mes compliments à M. de La Croix et à M. l'abbé Audra ; ma vieillesse et mes maladies m'empêchent de leur écrire .

A Ferney 29è novembre 1769."

17/05/2025

Il est têtu, mais il a raison de l'être

... Volodymyr Zelensky , en particulier . Un tête à tête avec Poutine est demandé ; quel faux fuyant va trouver ce dernier ? Pour l'instant l'initiateur du carnage en Ukraine refuse tout cessez-le-feu , sale assassin par procuration : https://www.ouest-france.fr/europe/ukraine/guerre-en-ukraine-voici-ce-sur-quoi-russes-et-ukrainiens-se-sont-accordes-en-turquie-269418d6-3291-11f0-b184-9fce0c190a12

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[29 novembre 1769 ?] 1

Sirven a gagné son procès ; Il rentre dans ses biens à 240 livres près . Il est sorti de prison, et il veut en appeler au parlement . Il est têtu, mais il a raison de l'être .

Allons donc, que ces monts albanois viennent m'arracher une heure de mon temps, demain mercredi, à dîner, mais que monsieur Cramer y soit .

V. »

1 Original ; éd. Gagnebin . La lettre de Sirven à laquelle répond V*, datée du 18 novembre, annonçait que Sirven était mis « hors de cour » mais qu'il avait à payer 224 livres pour frais de « purgation de contumace » . Elle ne parvint à V* que le 28, ainsi que l'apprend une lettre de Wagnière à Marie-Anne Ramon et Jeanne Sirven, ce qui permet de penser qu'elle fut interceptée .

16/05/2025

le sérail est obligé d’apaiser les murmures par des mensonges : triste ressource ; la fraude est bientôt découverte, et alors l’indignation redouble...la vérité perce à travers la fumée du canon

... Triste mascarade en Turquie , le faux-fuyant est au goût du jour, Poutine et Trump restent des forts en gueule , fidèles du Grand-Yaka , préoccupés d'abord de se remplir les poches .

La colombe de la paix a du plomb dans l'aile : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/%C3%A9chec-des-...

 

 

 

«  À Catherine II, impératrice de Russie.

À Ferney, 28 novembre 1769

Madame, la lettre du 18 octobre 1, dont Votre Majesté impériale m’honore, me rajeunit tout d’un coup de seize ans ; de sorte que me voilà un jeune homme de soixante ans, tout propre à faire une campagne dans vos troupes contre Moustapha. J’avais été assez faible pour être alarmé des fausses nouvelles de quelques gazettes qui prétendaient que les Turcs étaient revenus à Chotin, qu’ils s’en étaient rendus maîtres, et qu’ils rentraient en Pologne. Vous ne sauriez croire de quel poids énorme la lettre de Votre Majesté m’a soulagé.

Par les derniers vaisseaux arrivés de Turquie à Marseille, on apprend que le nombre des mécontents augmente à Constantinople, et que le sérail est obligé d’apaiser les murmures par des mensonges : triste ressource ; la fraude est bientôt découverte, et alors l’indignation redouble. On a beau faire tirer le canon des Sept-Tours et de Tophana pour de prétendues victoires, la vérité perce à travers la fumée du canon, et vient effrayer Moustapha sur ses tapis de zibeline.

Je ne serais point étonné que ce tyran imbécile (qu’il me pardonne cette expression) ne fût détrôné dans quatre mois, quand votre flotte sera près des Dardanelles, et que son successeur ne demandât humblement la paix à Votre Majesté. Il ne m’appartient pas de lire dans l’avenir, encore moins même dans le présent ; mais je ne saurais m’imaginer que les Vénitiens ne profitent pas d’une si belle occasion. Il me semble que Votre Majesté prend Moustapha de tous les sens.

Quand une fois on a tiré l’épée, personne ne peut prévoir comment les choses finiront. Je ne suis point prophète, Dieu m’en garde ! mais il y a longtemps que j’ai dit 2 que si l’empire turc est jamais détruit, ce ne sera que par le vôtre. Je me flatte que Moustapha payera bien cher son amitié chrétienne pour le nonce du pape en Pologne. Tout ce que je sais bien certainement, c’est que, Dieu merci, Votre Majesté est couverte de gloire. Je ne suis plus indigné contre ceux qui l’ont contesté, car leur humiliation me fait trop de plaisir. Ce n’est pas sur les seuls Turcs que vous remportez la victoire, mais sur ceux qui osaient être jaloux de la fermeté et de la grandeur de votre âme, que j’ai toujours admirée.

Que Votre Majesté impériale daigne agréer mon remerciement, ma joie, mes vœux, mon enthousiasme pour votre personne, et mon profond respect. »

15/05/2025

Monsieur, il n’y a qu’une seule chose qui ait pu m’empêcher de répondre sur-le-champ à votre très aimable lettre

... "Je ne vous supporte pas, je ne peux pas vous blairer !" : réponse du berger à la bergère ( on connait trop la gueule de ces deux là ) : Trump vs Poutine ; bon  prétexte pour se défiler et laisser passer une occasion de cesser le feu en Ukraine . Qu'ils aillent au diable

 

 

« A János Fékété, comte de Galánta 1

À Ferney, le 27 novembre 1769

Monsieur, il n’y a qu’une seule chose qui ait pu m’empêcher de répondre sur-le-champ à votre très aimable lettre et à vos très jolis vers, c’est que j’ai été sur le point de mourir. Peut-être dois-je au plaisir que vous m’avez fait d’être encore en vie ; mais vous n’avez pas pu faire le miracle tout entier. Je suis si faible que je ne peux même entrer dans aucun détail sur les beautés de votre ouvrage. Je n’ai précisément que la force de vous remercier. Si je vis, je vous supplie de me conserver vos bontés ; et si je meurs, je vous demande votre souvenir.

Pardon d’une lettre si courte. Il faut tout pardonner à un vieillard qui n’en peut plus, et qui vous est très tendrement attaché. »

14/05/2025

La manie qu’on a aujourd’hui de le dénigrer me paraît bien étrange

... Mais que le président ne s'inquiète pas, nul président dans l'histoire de notre république n'a échappé à un étrillage en règle par l'opposition , ça fait partie du lot des élus , comme hier soir : https://www.msn.com/fr-fr/divertissement/celebrites/c-est-votre-%C3%A9chec-emmanuel-macron-s%C3%A9v%C3%A8rement-tacl%C3%A9-par-gilles-bouleau-d%C3%A8s-le-d%C3%A9but-de-son-interview-tf1-le-pr%C3%A9sident-lui-r%C3%A9pond-s%C3%A8chement/ar-AA1EIkzW?ocid=winp1taskbar&cvid=4509729392ad4e9e9f1b34fdcb25a346&ei=44

 

 

« À Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

22 novembre 1769

Je n’ai pu encore, monseigneur, avoir les Souvenirs 1, mais j’ai l’honneur de vous envoyer un petit ouvrage 2 qui ne doit pas vous déplaire , car, après tout, vous avez servi sous Louis XIV, vous avez été blessé au siège de Fribourg ; il me semble qu’il vous aimait. La manie qu’on a aujourd’hui de le dénigrer me paraît bien étrange. Rien assurément ne me flatterait plus que de voir mes sentiments d’accord avec les vôtres.

On me mande que les Scythes viennent d’être représentés dans votre royaume de Bordeaux, avec un très grand succès. Quelque peu de cas que je fasse de ces bagatelles, je vous supplie toujours de vouloir bien ordonner que les comédiens de Paris me rendent la justice qu’ils me doivent : car, en effet, du temps de Louis XIV, ils ne manquaient point ainsi aux lois que les premiers gentilshommes de la chambre leur avaient données. Il est si désagréable d’être maltraité par eux, que vous me pardonnerez mes instances réitérées : je vous demande cette grâce au nom de mon ancien attachement et de vos bontés.

Agréez, monseigneur, mon très tendre respect. »

2 Journal de la cour de Louis XIV, depuis 1684 jusqu’à 1715, avec des notes intéressantes ; Amsterdam (Genève), 1770, in-8°. L’éditeur du volume et l’auteur des notes est Voltaire ; voir ces notes : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome28.djvu/259