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06/08/2025

Vous avez fait une bien belle action

... On pourrait vous le dire un jour si vous appliquez les recommandations claires de la Sécurité routière, telles que celles-ci : le système tirette : https://www.securite-routiere.lu/dangers-de-la-route/systeme-tirette/

Grand Duché du Luxembourg, petit par la superficie, grand pour la sécurité, qu'on se le dise au pays des Gaulois râleurs !

 

 

 

« A François de Caire , Ingénieur

en chef, Chevalier de Saint-Louis

à Versoix

21è février 1770 à Ferney

Monsieur,

Vous avez fait une bien belle action, et dont M. le duc de Choiseul sentira sans doute tout le mérite . Vous avez logé les fugitifs attachés à la France chez les Représentants qui ne passent pas pour être fort amis de la France 1.

Le sieur Roland devait vous apporter les compliments et les remerciements que nous vous devons Mme Denis et moi ; mais il n'est pas revenu .

Nous voudrions bien être en état de venir faire notre cour à l'accouchée 2 ; mais ce maudit temps et mes maladies ne me permettent pas d'obéir aux sentiments de mon cœur.

Je me borne malheureusement à vous assurer de loin de mon sincère et respectueux dévouement .

V. »

1 Les réfugiés ont été logés provisoirement dans des maisons sises en sol français appartenant à de riches Genevois ; voir Jean-Pierre Ferrier : Le duc de Choiseul, Voltaire et la création de Versoix-la-Ville, 1922, p. 38 .

Et voir : https://www.tdg.ch/en-1768-choiseul-veut-un-port-et-une-ville-a-versoix-119340768976

2François de Caire vient d'avoir un fils nommé Charles-Henry-François-Marie . La marraine, Anne-Marie de Périse de Bourcet, absente , a été représentée par Mme Denis au baptême le 6 février 1770 .

05/08/2025

ce n’est pas assez pour moi que vous désiriez d’avoir été mal informé

... Poutine doit en être vert de rage : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/coup-de-ma%C3%AEtre-du-renseignement-ukrainien-les-secrets-d-un-sous-marin-nucl%C3%A9aire-russe-d%C3%A9voil%C3%A9s/ss-AA1JRsw2?ocid=winp1taskbar&cvid=6891262472ca4597908e3251d6e30ec6&ei=41#image=1

Des têtes militaires russes vont encore tomber . Poutine va décimer davantage ses propres rangs que les Ukrainiens ne le peuvent .

 

 

« A Charles de Brosses, baron de Montfalcon

21è février 1770 à Ferney

En vérité, monsieur, ce n’est pas assez pour moi que vous désiriez d’avoir été mal informé. Il serait bien triste pour nous deux que vous eussiez pu imaginer un moment qu’on eût eu la bêtise d’étêter des arbres en les ébranchant, et que moi j’eusse eu l’autre bêtise de vendre mes ébranchages 1, lorsque j’ai quinze feux dans mon château, et que je suis obligé de faire venir du bois de quatre lieues dans cet abominable pays, où l’on manque de tout, et où ma seule consolation est de jouir de deux terres franches, avantage qu’on n’a point ailleurs.

Au reste, je doute fort que M. Salles obtienne jamais les privilèges que vous avez obtenus pour Tournay 2. Soyez très sûr, et j’en sais des nouvelles, que le roi ne pardonnera jamais aux Genevois leur conduite. Ils viennent en dernier lieu d’égorger des habitants qui avaient envoyé leurs signatures au ministère pour se retirer a Versoix. Ils ont tué entre autres un vieillard de quatre-vingts ans qui se promenait dans les rues en robe de chambre. Ils ont blessé, à coups de crosse de fusil, une femme grosse qui en mourra. Toute la ville est en armes et en combustion. Deux mille habitants vont quitter cet antre de la discorde.

Vous n’avez pas fait assurément un mauvais marché avec moi. Vous le savez, et vous me devez de l’amitié en dédommagement. Je regarderai cette amitié comme d’un prix fort supérieur à celui que je vous ai payé.

Je dois, en vous parlant de Tournay pour la dernière fois, vous observer 3 que le fermier Chouet 4, ivrogne, fils du syndic Chouet, ivrogne, petit-fils du libraire Chouet, ivrogne, avait cru, en faisant la contrebande des blés, gagner des sommes immenses et vous payer ce que vous voudriez de votre terre. Mais les choses sont bien changées depuis la liberté de l’exportation des grains. Soyez très persuadé qu’actuellement vous ne retireriez pas de Tournay mille francs si vous la faisiez régir. Voilà l’état des choses. Croyez-moi sur ma parole. Je n’ai aucun intérêt de vous déguiser la vérité ; et quand je dis mille francs, c’est beaucoup trop.

Pour des fermiers, vous savez qu’on n’en trouve point. Quand je vous ai proposé de faire affermer vous-même la terre par Girod, c’était uniquement pour vous convaincre de la vérité de tout ce que je vous dis, et pour vous faire voir que je suis très heureux d’en retirer environ quinze à seize cents livres, c’est-à-dire douze cent francs en argent et le reste en fournitures qui valent tantôt au-dessus de cent écus et tantôt au-dessous.

Tout cela, monsieur, étant bien nettement expliqué et dans la vérité la plus exacte et la plus incontestable, il ne me reste qu’à vous demander l’honneur de votre amitié. J’ai celui d’être, avec tous les sentiments que je vous dois,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. »

1 Quoique les dictionnaires ne donnent que ébranchement, celui d'ébranchage qu'utilise V* marque mieux le résultat de l'opération que le précédent .

2On a dit que ce document est conservé .

Après le traité de Lyon (27 janvier 1601), par lequel la Bresse, le Bugey et le pays de Gex furent cédés à Henri IV par le duc de Savoie en échange du marquisat de Saluces, le roi confirma l’exemption de tailles et divers autres privilèges et franchises pour les fonds que les habitants de Genève possédaient dans le pays de Gex. Un dénombrement de ces fonds fut fait en 1609, et la terre de Tournay s’y trouva comprise, parce que Jean de Brosses, son possesseur, avait droit de bourgeoisie à Genève. — Le président de Brosses obtint, à titre de confirmation, le renouvellement de ces privilèges en 1755. — Il paraîtrait qu’en 1770, un sieur Salles, Genevois, marchandait Tournay ; et Voltaire cherche à inquiéter M. de Brosses sur la conclusion de ce marché, subordonnée, ce semble, à la question de conservation des privilèges en cas de vente. (Th. Foissey.)

 

3 La première édition ajoute un sic après ce mot ; en fait on rencontre fréquemment observer au lieu de faire observer au XVIIIè siècle .

04/08/2025

Rien ne contente plus les yeux, rien ne délasse plus

... que le succès de champions et championnes français.es .

Vive Pauline Ferrand-Prévot et vive Léon Marchand et vive Maxime Grousset et Yohann Ndoye-Brouard et Yann Le Goff !

https://www.lefigaro.fr/sports/autres-sports/les-geants-f...

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 20 février 1770] 1

Je reçois dans ce moment, mon cher ami, les trois volumes de l'Histoire de Charles Quint 2 que M. Robertson m'envoie . Le livre est imprimé avec des interlignes lesquelles sont doubles à chaque paragraphe . Tous les livres sont imprimés ainsi en Angleterre . Rien ne contente plus les yeux, rien ne délasse plus le lecteur . C'est l'intérêt du libraire puisque moyennent cet arrangement le livre est plus goûté, et de quatre tomes on en fait cinq .

Comme il se pourra très bien qu'il y ait cinq volumes il est clair qu'il faut lâcher cet ouvrage tome à tome, et par le débit du premier vous jugerez aisément du nombre des exemplaires que vous tirerez des tomes suivants . J'espère que vous n’aurez pas à vous repentir de votre entreprise . Peut-être que ma main-d’œuvre ne sera pas trop bonne mais je vous assure que la matière est riche, belle, intéressante et utile .

Aurez-vous bientôt fini vos abominables aventures de Genève ? Croyez-moi, donnez- vous tout entier aux Questions sur l’Encyclopédie .

Vous pouvez mander à Panckoucke que cet ouvrage, de la manière dont il est conçu, ne convient point du tout au Dictionnaire philosophique 3.

Mille compliments à toute votre famille .

N.B. – L’aventure des prisonniers de l'Encyclopédie obligera à changer quelques lignes à l'avant-propos . »

1 Original ; post-scriptum autographe ; éd . Gagnebin . La date est fixée par celle des lettres du 21 février 1770 à Mme Du Deffand et du 26 février 1770 à Robertson .

3Ces mots marquent l'abandon définitif du projet Panckoucke ; voir lettre du 12 janvier 1770 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/06/20/elle-s-en-ira-en-fumee-comme-toutes-les-affaires-qui-trainen-6552212.html

03/08/2025

La sainte cité est devenue un enfer

... Chaque religion a sa cité sainte, mais il en est une qui bat des records, c'est Jerusalem où le diable est Netanyahou : https://www.courrierinternational.com/reveil/2025-08-03#a...

et son acolyte le ministre de la Sécurité nationale , Ben Gvir, est son âme damnée exécutive : https://french.wafa.ps/Pages/Details/234397

Sale temps pour la paix !

 

 

« A Jean-François-René Tabareau

et à Joseph Vasselier

20è février 1770 à Ferney 1

Monsieur Tabareau et monsieur Vasselier savent sans doute ce qui se passe dans Genève . On y assassine dans les rues des vieillards de quatre-vingts ans et des femmes grosses . La sainte cité est devenue un enfer . Grâce au ciel on ne voit point de pareilles horreurs à Lyon 2.

Continuez-moi tous deux votre amitié .

V. »

1 Original ; éd. Kehl . Voir la lettre du 24 avril 1769 à Tabareau à laquelle celle-ci se trouve amalgamée : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/10/25/nous-autres-francais-mon-cher-ami-nous-ne-sommes-pas-dignes-6520336.html

02/08/2025

vous verrez que je ne vous ai point oublié

... mon cher Voltaire, et je continuerai de vous lire par-dessus votre épaule pour vous publier tant que je pourrai . Vale .   

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini, Secrétaire

intime, Historiographe de S.A.E.

à Manheim

En me proposant, mon cher ami, le voyage dont vous me parlez, nous oubliez que j’ai soixante-seize ans, et que je ne sortirai de mon lit que pour aller nella bara 1 ; mais vous verrez que je ne vous ai point oublié 2.

Vous pouvez dire à Waechter 3 que non-seulement je lui achèterai des médailles, mais que je lui en ferai vendre.

Le triste état de ma santé ne me permet pas de vous écrire une plus longue lettre.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

V.

20 février 1770 à Ferney. »

1 Traduction dans la bière . Noter que l'italien moderne distingue bara, tombe ou bière de barra , barre.

2 Collini, rapprochant cette expression de quelques autres d’autres lettres de Voltaire, dans son édition explique qu’elle est l’annonce d’un legs dans son testament. Il ajoutait : « Il est mort sans avoir fait les dispositions qu'il projetait . Je ne regrette pas les dons qu'il se proposait de me faire ; l'intention qu'il en a manifestée m'est un gage assez précieux de son attachement et de son amitié . » Mais pour pouvoir s'exprimer en ces termes, Collini devait supprimer de son ouvrage une lettre postérieure du 31 janvier 1771 où il exprime sa reconnaissance pour un « bienfait » de V* qui lui a fait payer cent écus .

01/08/2025

Je voudrais avoir une douzaine de pintes d'excellente eau de lavande ; deux livres de bonne cire de graveur à cacheter ; deux milliers de clous dorés pour les fauteuils, et un tonneau de bon vin potable du Dauphiné ou du Beaujolais

.... Petite commande trumpienne ? A quel taux les droits de douane ?

"Pour être libres, il faut être craints. Nous n'avons pas été assez craints" Macron dixit . Se prend-il pour David aidé de Dieu face à Goliath ? https://www.franceinfo.fr/replay-radio/l-edito-politique/edito-droits-de-douane-un-accord-bien-loin-de-l-europe-puissante-dont-reve-emmanuel-macron_7368901.html

 

 

 

« A Gaspard-Henri Schérer, Banquier

à Lyon

19è février 1770 à Ferney 1

J'ai recours à vos bontés, monsieur . Je voudrais avoir une douzaine de pintes d'excellente eau de lavande ; deux livres de bonne cire de graveur à cacheter ; deux milliers de clous dorés pour les fauteuils, et un tonneau de bon vin potable du Dauphiné ou du Beaujolais . Je ne connais personne à qui m'adresser pour ces petites commissions . Si vous avez en main quelqu’un qui puisse s'en charger, je vous serai très obligé . Pardonnez-moi cette petite importunité et ne l'imputez qu'à la confiance que j'ai en vos bontés, et aux sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Original signé, cachet « Genève ». Le manuscrit est endossé : « Reçue le 20 février ».

31/07/2025

Ne vous affligez pas, tout ira bien, je vous en réponds

...et "Nous n'en resterons pas là !" clame, dressé sur ses ergots, le chef des gaulois Emmanuel Ier à propos de l'accord commercial imposé par Trump . C'est bien un "jour sombre" non pas pour l'Europe, mais dans la tête de Bayrou, esprit embrumé s'il en est . C'est cucul la praline que de croire faire plier le principal capitaliste du monde : blablabla encore et toujours : https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2025-07-30/accord-commercial/macron-deplore-que-l-ue-n-ait-pas-reussi-a-se-faire-craindre-par-trump.php

Je préfère regarder le Tour féminin, elles savent ce qu'elles veulent et ne se gargarisent pas de paroles vides .

 

 

« A Gabriel Cramer

à Genève

19è février 1770

Je vous plains beaucoup encore une fois, mon cher ami, vous et votre ville . Vous avez bien raison de dire que rien n'est plus triste ; mais n'ajoutez pas à vos justes chagrins celui de craindre pour les prisonniers de la Bastille 1. Vous sentez bien qu'ils sont là mieux qu'au greffe du Parlement, ou dans les caves des jacobins 2 chez lesquels le clergé s'assemble . Le roi qui a fait rendre la première édition fera rendre sûrement la seconde .

Votre petite drôlerie 3 d'ailleurs ne périclitera point, et passera beaucoup plus aisément que vos effrontés Mélanges . Vous en débiterez d'ailleurs dans toute l'Europe, surtout, tome à tome ; et vous serez le maître d'y mettre le prix . On ne vous contrefera point quand vous aurez bien pris vos mesures, et vous pourrez mettre au second tome un avis qui décréditera les contrefaçons . D'ailleurs si vous persistez dans la forme que vous donnez à votre édition, il faut absolument retrancher une ligne de chaque page 4 ; il faut mettre un blanc à chaque alinéa d’un paragraphe, au lieu du blanc qu'on a mis jusqu’à présent aux citations en vers . On a imprimé ces citations comme si elles étaient des titres ; je marquerai dorénavant par un signe particulier les paragraphes auxquels il faudra mettre un blanc . Je vous prie, en attendant de m'envoyer le plus tôt que vous pourrez, la première et la seconde feuille corrigées selon mes vues .

J'ai encore à vous avertir qu'il y aura des pages entières chargées de notes qui doivent être marginales , et d'autres dont les notes doivent être au bas de la page .

Recommandez bien, je vous prie, qu'on m'envoie les épreuves sur du papier moins abominable. Il était impossible d'écrire sur les marges de l'épreuve qu'on m'a envoyée .

Ne vous affligez pas, tout ira bien, je vous en réponds .

Quand vous serez de loisir songez au grand papier, et aimez un peu votre vieux garçon qui travaille pour vous depuis quinze ans . »

1 L'édition de Panckoucke du Supplément à l'Encyclopédie, dont les trois premiers volumes avaient été imprimés, fut saisie, et demeura six ans à la Bastille sous scellés . Le Supplément à l’Encyclopédie fut saisi en partie après une plainte de l’Assemblée générale du clergé français. Les 6 000 premiers exemplaires des trois premiers volumes ont été confisqués et enfermés à la Bastille . Les volumes suivants furent finalement imprimés à Genève, sous contrôle des éditeurs genevois, avec des modifications pour calmer le mécontentement calviniste notamment autour de l’article sur Genève .

2  Le couvent des Dominicains de la rue Saint-Jacques, où se réunissait l'assemblée du clergé .

3  Les Questions sur l’Encyclopédie .

4  On a ici le plus ancien document attestant que la composition typographique des Questions avait dès lors commencé .