05/12/2012
Je sens combien le métier est difficile et je vous jure que je ne voudrais pas le recommencer
... Parole de retraité !
« A Charles PALISSOT de MONTENOY
Je hasarde , monsieur, ce petit mot de réponse , rue du Dauphin où vous demeuriez l'année passée et où je suppose que vous êtes encore . Votre jugement sur la pièce nouvelle 1 confirme ce qu'on m'en a déjà mandé . Je sens combien le métier est difficile et je vous jure que je ne voudrais pas le recommencer .
J'ai été longtemps en peine de votre ami M. Patu . Je désire de tout mon cœur qu'il repasse par mon petit ermitage à son retour : mais il sera triste qu'il y revienne seul . Il avait un compagnon de voyage 2 que je regretterai toujours et à qui je souhaiterais un emploi auprès de mon lac hérétique plutôt qu'en terre papale .
C'est une chose bien flatteuse pour moi que Mme la princesse de Robecq 3 ait bien voulu ne pas m'oublier ; j'ambitionnais son suffrage quand elle ornait les premières loges de sa présence . Je désirais son souvenir ; je l'en remercie bien respectueusement et je vous prie de me mettre à ses pieds . Soyez sûr, monsieur, que votre souvenir n'est pas moins précieux pour moi que celui des belles princesses .
Aux Délices 15 août [1757] »
1 Iphigénie en Tauride, de Guymond de La Touche, représentée pour la première fois le 4 juin 1757 avec un grand succès .
2 Lors de son séjour en octobre 1755, Patu était accompagné de Palissot, et lors du second en novembre 1756, il était avec d'Alembert .
3 Anne-Marie de Montmorency, (1728-1760) , fille du maréchal-duc de Luxembourg et de Marie-Sophie Colbert-Seignelai,épousa en 1745 Anne-Louis-Alexandre de Montmorency , prince de Robecq . Elle mourut le 4 juillet 1760, deux mois après la représentation de la comédie Les Philosophes ( où elle se fit porter mourante) qu'elle protégea particulièrement.
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04/12/2012
puisse la paix qu'on demande être accordée, nos rentes sur la Compagnie des Indes être payées malgré les vaisseaux qu'on nous prend, le crédit subsister malgré les emprunts et le commerce fleurir malgré les Prussiens et les Anglais
... Voilà qui est nécessaire et suffisant, et d'une troublante actualité .
« A Jean-Robert TRONCHIN
à Lyon
Le petit Mathieu âgé de neuf ans et demi est venu tout seul et s'est fait servir sur la route , disant qu'il était à moi et que je payerai tout . Voilà un joli enfant . Je vous demande pardon , monsieur, des inutiles embarras que je vous ai donnés 1 . Il n'y a point de poste où je n'aie des excuses à vous faire .
Il n'est que trop vrai que M. de Richelieu est chargé d'une triste commission 2. Puisse-t-elle être heureuse, puisse la paix qu'on demande être accordée, nos rentes sur la Compagnie des Indes être payées malgré les vaisseaux qu'on nous prend, le crédit subsister malgré les emprunts et le commerce fleurir malgré les Prussiens et les Anglais .
Nous avons bu à votre santé en famille avec toute la tribu dont je suis . Buvez à la mienne qui est bien chétive . Adieu mon cher monsieur .
11 août [1757] »
1 Voir lettre du 8 août au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/30/oserais-je-monsieur-vous-prier-de-vouloir-bien-envoyer-a-cet.html
2 Remplacer le maréchal d'Estrées qui pourtant vient de remporter une victoire : voir lettre du 6 août 1757 à Chennevières : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/28/les-francais-ont-eu-l-honneur-de-coucher-sur-le-champ-de-bat.html
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03/12/2012
Pas un mot sur l'établissement des manufactures, rien sur les communications des fleuves, sur les travaux publics, sur les monnaies, sur la jurisprudence, sur les armées de terre et de mer
... Pour une fois , on dirait que ceci est une déclaration de la droite à M. Montebourg, à quelques menus détails près ! Est-ce la rupture avec Audrey Pulvar qui lui ôte le sens commun ?
« A M. Ivan Ivanovitch SCHOUVALOW.
Des Délices, près de Genève 11 août 1757
Monsieur, celle-ci est pour informer Votre Excellence que je lui ai envoyé une esquisse de l'Histoire de l'empire de Russie sous Pierre le Grand, depuis Michel Romanof 1 jusqu'à la bataille de Narva. Il y a des fautes que vous reconnaîtrez aisément. Le nom du troisième ambassadeur qui accompagna l'empereur dans ses voyages est erroné. Il n'était point chancelier, comme le disent les Mémoires de Le Fort, qui sont fautifs en cet endroit. Je ne vous ai envoyé, monsieur, ce léger crayon qu'afin d'obtenir de vous des instructions sur les erreurs où je serais tombé. C'est une peine que vous n'aurez pas sans doute le temps de prendre; mais il vous sera bien aisé de me faire parvenir les corrections nécessaires. Le manuscrit que j'ai eu l'honneur de vous adresser n'est qu'une tentative pour être instruit par vos ordres. Le paquet a été envoyé à Paris, le 8 août (nouveau style 2), à M. de Becktejef 3, et, en son absence, à monsieur l'ambassadeur 4.
Je me suis muni, monsieur, de tout ce qu'on a écrit sur Pierre le Grand, et je vous avoue que je n'ai rien trouvé qui puisse me donner les lumières que j'aurais désirées. Pas un mot sur l'établissement des manufactures, rien sur les communications des fleuves, sur les travaux publics, sur les monnaies, sur la jurisprudence, sur les armées de terre et de mer. Ce ne sont que des compilations très-défectueuses de quelques manifestes, de quelques écrits publics, qui n'ont aucun rapport avec ce qu'a fait Pierre Ier de grand, de nouveau, et d'utile. En un mot, monsieur, ce qui mérite le mieux d'être connu de toutes les nations ne l'est en effet de personne. J'ose vous répéter que rien ne vous fera plus d'honneur, rien ne sera plus digne du règne de l'impératrice que d'ériger ainsi, dans toute la terre, un monument à la gloire de son père. Je ne ferai qu'arranger les pierres de ce grand édifice. Il est vrai que l'histoire de ce grand homme doit être écrite d'une manière intéressante c'est à quoi je consacrerai tous mes soins. J'observerai d'ailleurs avec la plus grande exactitude tout ce que la vérité et la bienséance exigent. Je vous enverrai tout le manuscrit dès qu'il sera achevé. Je me flatte que ma conduite et mon zèle ne déplairont pas à votre auguste souveraine, sous les auspices de laquelle je travaillerai sans discontinuer, dès que les mémoires nécessaires me seront parvenus.
J'ai l'honneur d'être avec les sentiments respectueux d'un attachement véritable
Monsieur
de Votre Excellence
le près humble et très obéissant serviteur
Voltaire »
1 Michel Romanov avait été élu tsar en 1613 ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Ier_de_Russie
la bataille de Narva eut lieu le 30 novembre 1700 ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Narva
Voir aussi lettre du 7 août au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/07/n-peut-encore-parler-de-quelques-faiblesses-d-un-grand-homme.html
2 Voir passage du calendrier julien au grégorien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_passage_du_calendrier_julien_au_calendrier_gr%C3%A9gorien#Nombre_de_jours_.C3.A0_rajouter_au_calendrier_julien_pour_rattraper_le_calendrier_gr.C3.A9gorien
3 Becktejeff (ou Beckteieff ou Beckteiew) figure dans l'Almanach royal de 1757 comme chargé des affaires de l'impératrice Élisabeth auprès de Louis XV.
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02/12/2012
Quand on a débauché quelqu'un, monsieur, il est bien juste d'avoir quelque bienveillance pour lui
... Et quand on en débauche des milliers, comme le font certains grands groupes industriels, il semble bien que nulle bienveillance ne vienne apporter la plus mince compensation , celle-ci étant bien entendue réservée aux sacro-saints actionnaires .
Voir et lire : Débauche

« A David-Louis CONSTANT de REBECQUE, seigneur d'HERMENCHES 1
Aux Délices 9 août [1757]
Quand on a débauché quelqu'un, monsieur, il est bien juste d'avoir quelque bienveillance pour lui . Vous m'en deviez un peu puisque c'est vous qui m'avez fait Suisse . Vous savez bien que ni Fanime 2 ni le bonhomme Lusignan 3 n'auraient pas pris une maison à Lausanne s'ils n'avaient pas eu le bonheur de vivre avec vous et avec votre aimable famille . Vous nous avez donné nos lettres de naturalité . Nous nous sommes trouvés dans Paris grâce à vous et aux vôtres . Je ne suis plus fait pour les plaisirs mais je sens combien votre société en donne . J'attends aujourd’hui dans mon petit ermitage M. et Mme la marquise de Gentil . C'est ce soir qu'il méritera le nom des Délices . Que ne puis-je avoir l'honneur de vous y posséder ! Mais vous ne nous donnez que les hivers ; et vous servez une princesse qui mérite qu'on lui donne toutes ses journées .
Je suis très affligé de la mort de ce vrai philosophe Koenig 4 dont j'ai été le martyr . Je mourrai dans l'opinion qu'il avait raison et qu'il fut indignement traité par l'académie de Berlin ou plutôt par le charlatan tyrannique président 5 de cette académie . Il fallait bien que je vinsse habiter un pays libre puisque j'ai été le défenseur et la victime de la liberté .
Tout tranquille que je suis et tout philosophe que je veux être je vous avoue que je ne peux m'empêcher de m'intéresser à la tragédie qui se joue en Allemagne . Voilà beaucoup de grands acteurs sur la scène . J'en ai vu quelques uns de fort près et ma curiosité est très pardonnable .
Je ne me flattais pas que Mgr le duc Louis de Brunswik daignât se souvenir de moi . Je lui ai fait ma cour à Bruxelles il y a bien longtemps . C'est à vous monsieur que je dois ses bontés et celles de M. d'Affry 6. Vous étiez accusés autrefois vous autres messieurs les Suisses de n'aimer que la guerre ; en voici un à qui les provinces unies devront la paix . Il ne pouvait leur rendre un plus grand service .
Savez-vous bien que les Genevois se forment ? Ils ont une Comédie 7, non pas à la vérité dans leur sérieuse ville, mais aux portes . Ils laissent prendre les dehors et bientôt ils capituleront . La troupe est bonne mais en vérité elle ne vaut pas la vôtre .
Nous espérons boire ce soir à votre santé avec madame votre sœur et M. le marquis de Gentil . Nous avons eu ici monsieur votre frère . Je compte voir plus d'une fois monsieur votre fils 8 quand on l'inoculera . Il a du courage comme vous . Il est fait pour se présenter de bonne grâce au danger . Sa santé m'a paru fortifiée . Mme d'Hermenches sera probablement à Genève pendant l'inoculation, nous serons à ses ordres à tous les moments .
Adieu monsieur, Mme Denis vous fait mille compliments, vous connaissez le tendre et respectueux attachement du bonhomme
Lusignan . »
4 Johann Samuel König était mort à Zuilestein le 22 juillet 1757 . http://fr.wikipedia.org/wiki/Johann_Samuel_K%C3%B6nig
6 Louis-Auguste-Augustin comte d'Affry, à l'époque ambassadeur de France auprès des Etats ; il passait pour être le seul Suisse à avoir reçu le cordon du Saint-Esprit .http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Auguste_d%E2%80%99Affry
7 Les archives de Genève conservent à la date du 8 mai 1757 la mémoire d'une troupe de Lemoyne « entrepreneur d'une troupe de comédiens qui a représenté longtemps à Dijon, comme il paraît par une lettre de M. le comte de Tavannes » à qui le Conseil refusa la permission de donner une représentation à Genève . Elle s'installa donc à Carouge qui faisait alors partie du territoire de Sardaigne .
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01/12/2012
Oserais-je monsieur vous prier de vouloir bien envoyer à cette diligence pour savoir ce qu'est devenu ce pauvre petit Mathieu ?
... Je suis toujours très ému par les touchantes attentions de Voltaire pour les enfants ; sa discrètion, et sa fierté aussi je crois, l'ont empêché de manifester au grand jour son manque d'enfant de son sang, enfin je le suppose . Il aurait été un grand'père gateau remarquable .
Au fait, est-ce bien vrai qu'il n'y a qu'un cheveu sur la tête à Mathieu ?

« A M. [Jean] Robert TRONCHIN, à Lyon
8 août [1757 ] à nos Délices.
Je serais bien mortifié si M. de Richelieu était assez malheureux pour être nommé à la place du maréchal d'Étrées 1, qui, après des marches à la Fabius, vient de gagner une bataille 2 à la Scipion. Une telle démarche rendrait le gouvernement et le maréchal de Richelieu également odieux, et il n'aurait rien de mieux à faire qu'à embrasser le maréchal d'Étrées, le féliciter, servir sous lui deux jours, remercier le roi, et s'en retourner . Mais heureusement je crois M. de Richelieu destiné ailleurs 3.
On me mande de l'armée de Bohème qu'on croit le roi de Prusse sans ressource , mais il y en 4 jusqu'au dernier coup à cet abominable lansquenet de la guerre .
Je vous remercie de vos bontés pour ce petit Pichon 5. Je ne savais pas qu'il avait l'honneur de s'appeler Mathieu en son nom de baptême . Son père l'a inscrit sur le registre de la diligence sous ce beau nom de Mathieu tout court . Il est parti le 28 recommandé au cocher et doit être arrivé le 2 d'août si je ne me trompe . Je présume que monsieur son père étant cocher aura obtenu toute la bienveillance du cocher du coche .
Oserais-je monsieur vous prier de vouloir bien envoyer à cette diligence pour savoir ce qu'est devenu ce pauvre petit Mathieu ?
On dit que Louisbourg est bloqué par l'amiral Oborn 6. Puissent tous les amiraux être au fond de la mer et que les fonds de la compagnie subsistent 7. Bonsoir mon très cher correspondant .
V. »
1 Voir lettre du 6 août 1757 à Chennevières : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/28/les-francais-ont-eu-l-honneur-de-coucher-sur-le-champ-de-bat.html
2 Bataille d'Hastenbeck . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Hastenbeck
3 V* pense à l'armée qui se formait à Metz ; elle fut finalement confiée au maréchal de Soubise avec les conséquences désastreuses qu'on verra à Rossbach : voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Rohan,_prince_de_Soubise
5 Voir lettre du 29 juillet 1757 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/25/j-aime-mieux-elever-un-pichon-que-servir-un-roi.html
6 Amiral Holburn, qui abandonna l'attaque contre Louisbourg car il n'avait que dix-sept vaisseaux de ligne face à dix-huit . Ironie du sort, il avait fait partie quelques mois auparavant de la cour martiale qui condamna l'amiral Byng .Voir page 264 : http://books.google.fr/books?id=vkgTAAAAYAAJ&pg=PA264&lpg=PA264&dq=Amiral+Holburn&source=bl&ots=Ko3n4xOZHB&sig=YvauU3E-5GhKh4sgTvixONjVIHM&hl=fr&sa=X&ei=ub-4UO_HLYao8gTIoICoCA&ved=0CDYQ6AEwAQ#v=onepage&q=Amiral%20Holburn&f=false
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30/11/2012
Portez-vous bien, madame, pour voir le dénoûment de tout ceci
... A savoir la Palestine reconnue Etat observateur à l'ONU .
Je ne félicite pas l'ambassadrice des USA, Susan Rice qui déclare que cela met plus "d'obstacles sur le chemin vers la paix" . Rice US (de l'oncle Sam qui colle au fric) ou oranges d'Israël (fruits à pépins sans nombre), mêmes produits à boycotter tant que les USA soutiendront Israel pour envoyer des "pruneaux" contre leurs voisins ; ce qui ne fait pas le compte pour les cinq fruits et légumes quotidiens, d'où cette franche nocivité .

« A Madame Marie-Ursule de KLINGLIN, comtesse de LUTZELBOURG 1.
Aux Délices, 6 août [1757].
Madame, vous avez eu la consolation de voir monsieur votre fils 2 mais où va-t-il ? où est-il ? Pardonnez à mes questions, et souffrez l'intérêt que j'y prends. On dit à Paris que le maréchal de Richelieu va prendre le commandement de l'armée du maréchal d'Étrées, et j'en doute. On dit que ce maréchal d'Étrées a gagné une bataille le 26 juillet 3, et j'en doute encore. Les affaires du roi de Prusse paraissent bien mauvaises. On ne parle que de postes emportés par les Autrichiens, de convois coupés, de magasins pris. On ajoute que les officiers prussiens désertent, et que le roi de Prusse en a fait arquebuser quarante pour s'attacher les autres davantage on dit qu'il a fait mettre en prison un prince d'Anhalt 4. On me mande de l'armée autrichienne que le roi de Prusse est sans ressource. Voici bientôt le temps où Mme Denis pourrait demander les oreilles de ce coquin de Francfort, qui eut l'insolence de faire arrêter dans la rue, la baïonnette dans le ventre, la femme d'un officier du roi de France, voyageant avec le passe-port du roi son maître.
On croit à Vienne que si le roi de Prusse succombe, il sera mis au ban de l'empire, et que ceux qui ont abusé de son pouvoir seront punis.
Les Russes avancent dans la Prusse. L'ennemi public sera pris de tous côtés. Vive Marie-Thérèse! Portez-vous bien, madame, pour voir le dénoûment de tout ceci. »
1Veuve de Valter de Lutzelbourg depuis 1736 : voir page 220 : http://books.google.fr/books?id=rU8VAAAAQAAJ&pg=PA220&lpg=PA220&dq=Marie-Ursule+de+KLINGLIN,+comtesse+de+LUTZELBOURG&source=bl&ots=ET3nMrhztw&sig=_5yomnlV2U4JR_OFQ99UfvlbbAk&hl=fr&sa=X&ei=Ate3UNIZytCEB7_XgagO&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=Marie-Ursule%20de%20KLINGLIN%2C%20comtesse%20de%20LUTZELBOURG&f=false
3 Voir lettre du 4 juin 1757 à la même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/06/09/vivre-avec-d-honnetes-gens-au-jour-la-journee-ne-penser-ni-a.html
4 Pendant la bataille de Kolin, Frédéric a sorti son épée contre le prince Maurice von Anhalt-Dessau qui discutait un de ses ordres, apparemment incorrect .
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29/11/2012
je veux douter afin de n'avoir pas de fausse joie
... Dit Fillon avant la confirmation des résultats .
"Ce n'est guère le temps d'ôter le commandement à celui qui vient de remporter une victoire" répliqua Copé .
Et pendant ce temps-là, Sarko fait la gueule, on le fait travailler pour des nèfles, l'opposition se déglingue, belles preuves de programme commun s'il en est . L'Union des Mauvais Perdants montre sa vraie face, et ce n'est pas la Joconde !
L'Amour vache
Mestik fecit
« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine
6 août 1757
Ma chère nièce je remercie d'abord , avec votre permission, le grand écuyer de Cyrus 1 de ses nouvelles . M. le maréchal de Richelieu m'avait parlé des chars et les avait renvoyés en Assyrie . Je doute fort qu'il aille au pays de Hanovre relever le maréchal d'Estrées à moins que M. d4Estrées ne soit blessé à mort . On prétend que le 24 juin 2 il y a eu bataille, ne vous déplaise, entre les Français et les Hanovriens, que ceux-ci ont été coucher à Hamelen et que les Français ont couché sur le champ de bataille faute de lits . Je doute de cette bataille mais si elle est vraie ce n'est guère le temps d'ôter le commandement à celui qui vient de remporter une victoire .
Non seulement nous savons depuis quinze jours la prise de Gabel en Bohème, mais nous savons celle de Gorlitz sur le chemin de la Silésie et celle de Zittau ; et peut-être en savons nous trop, car je doute de Zittau . On parle d'un convoi coupé, on dit que la foudre s'en mêle et qu'elle est tombée par prélude sur un magasin de Luc 3, qu'il abandonne Leimerits, qu'il ne sait que faire et que dans son dépit il a fait arquebuser quarante de ses officiers pour attacher les autres à son service ; quel Salomon ! Je doute de tout cela . On l’écrit de Ratisbonne. On me mande de l'armée autrichienne de Bohême que Luc est perdu . Je doute encore ; mais les choses s'éclairciront dans peu . C'est un prince très éclairé, très au fait, très bon officier qui me mande que ce Luc est sans ressource et cependant je veux douter afin de n'avoir pas de fausse joie .
Cette litanie de mes doutes étant épuisée je prie M. le Grand Écuyer de vouloir bien nous mander ce qu'il aura de certain ... »
2 Lapsus calami , V* pense sans doute 24 juillet, ce qui est une date aussi erronée . Voir lettre du 6 août 1757 à François de Chennevières : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/28/les-francais-ont-eu-l-honneur-de-coucher-sur-le-champ-de-bat.html
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