19/12/2012
Il y a bien du temps que j'ai fait vœu de ne lire aucun journal
... Je suis las des nouvelles de chiens écrasés et des stériles bisbilles politiques . Le rapport qualité/prix des baveux flirte avec le néant, d'où mon enthousiasme chaque jour renouvelé pour la correspondance voltairienne .
Que dire de mieux ?

« A David-Louis CONSTANT de REBECQUE, seigneur d'HERMENCHES 1
Aux Délices 12 septembre [1757]
Vous avez grande raison monsieur ; la passion a plus de part que l'intérêt à tous ces grands mouvements et jamais on n'a pu mieux appliquer le vers d'Horace
Quidquid delirant reges plectuntur Achivi 2
Je doute fort des quatre-vingt-cinq mille hommes . Le roi de Prusse vient de m'écrire qu'il ne lui reste qu'à vendre cher sa vie et les restes de la liberté germanique etc 3. J'ai été attendri de sa lettre et je me suis souvenu que je l'avais aimé . Mais mon goût pour la liberté et pour la retraite l'emporte sur tous les rois . Puissent tous ces grands tourbillons qui entrainent tant de provinces ne vous point empêcher de venir cet hiver donner le mouvement et la vie à Lausanne . Venez être sultan, roi, républicain, et amant . Sous quelque forme que vous paraissiez vous serez les délices de la société . Je n'ai plus qu'une vieillesse languissante à vous offrir mais vous la ranimerez . Les tailleurs et les plumassiers vont être employés . On vous cherche des virtuoses pour votre orchestre . Votre présence hâtera tous les préparatifs . Il se pourra faire que quelques Parisiens viennent à nos fêtes . Si les hommes étaient sages voilà à quoi ils passeraient une partie de leur temps . Cela vaut un peu mieux que de s'égorger et de se nuire .
J'ai entendu dire comme vous, monsieur, qu'on avait imprimé une prétendue lettre de moi dans le Mercure galant 4 à Paris il y a sept ou huit mois et que cette lettre a occasionné quelques sottises et quelques réponses à ces sottises dans une Mercure de Neuf Châtel 5. Je n'ai rien lu de ces ennuyeuses bagatelles . Elles sont méprisées à Genève où il y a beaucoup de gens d'esprit et de bon sens . Il y a bien du temps que j'ai fait vœu de ne lire aucun journal , ils sont presque tous faits par de pauvres diables qui prennent le parti qu'on veut pour un écu et qui inondent le public de pauvretés et de mensonges, être l'objet de leurs rapsodies c'est être condamné aux bêtes .
On dit ici que la flotte anglaise a déjà débarqué à Stade 6. Cet événement pourrait bien changer la face des affaires . On n'a point vu depuis Charlemagne tant de bruit pour si peu de chose . Vous regardez le spectacle de plus près et vous pourriez bien devenir acteur . Vous réussirez dans ce genre de tragédie comme dans le nôtre et je m'intéresserai toujours monsieur à tous vos succès avec le plus tendre attachement . Mme Denis vous présente comme moi ses obéissances .
J'oubliais de vous dire que monsieur votre frère 7 nous a crevés à la Sablière . Mon Dieu la belle situation ! Celle des Délices n'en approche pas . Adieu monsieur conservez vos bontés pour votre nouveau Suisse
V... »
2 De toutes les folies des rois, ce sont les Achéens qui portent la peine
3 Voir lettre du 29 août 1757 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/13/i...
4 Le Mercure de France s'est nommé galant jusqu'en 1716, et V* ironise en continuant à le qualifier ainsi .
5 Voir encore lettre du 29 août à d'Alembert .
6 La prétendue « armée d'observation » s'était retirée à Stade où elle devait être dissoute lorsque la convention de Klosterzeven serait ratifiée ; elle ne le fût pas , ce qui changera le cours des évènements .
7 Marc-Sanuel-François de Rebecque époux de Charlotte Pictet, habitait la Chablière près de Lausanne . Voir : http://gw0.geneanet.org/bourelly?lang=fr;pz=philippe+laurent+paul;nz=bourelly;ocz=0;p=marc+samuel+francois;n=constant+de+rebecque
15:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
18/12/2012
Les femmes sont paresseuses elles sont plus longtemps à leur toilette qu'à leur secrétaire
... Hola ! holala ! je viens de faire fuir plus de cinquante pour cent , -statistiquement parlant,- de mes lecteurs, soit cent pour cent des lectrices . Qu'il me soit permis de mettre à part Mam'zelle Wagnière qui est naturellement belle et n'a pas besoin de prendre de longues heures pour s'apprêter ; elle fait remarquablement mentir Voltaire ici, il n'est qu'à voir son beau blog MonsieurdeVoltaire .
De même que Voltaire je suis aussi un peu paresseux sans avoir l'excuse (?) d'une longue toilette et profite de la mode qui est à la barbe de trois jours (et plus si affinité ) . Mon PC , secrétaire du XXIè siècle, chauffe régulièrement pour mon plus grand plaisir et avale la correspondance de Volti sans rechigner ; pourvou que ça doure !
Allez, persiste et signe, j'envoie .
Feu origine des mondes

« A François de CHENNEVIERES
Des Délices 12 septembre 1757
Quand Mme Denis écrit c'est comme si j'écrivais et quand je tiens la plume c'est elle qui parle . Les femmes sont paresseuses elles sont plus longtemps à leur toilette qu'à leur secrétaire . Je suis aussi un peu paresseux mon cher monsieur . Nous autres Suisses nous nous mettons en mouvement avec difficulté mais nous sommes bonnes gens, nous aimons tendrement nos amis et nous vous supplions de vouloir bien continuer les nouvelles . Nous attendons avec impatience le papier 1 dont vous parlez et je me flatte que messieurs des postes ne trouveront pas le contreseing suspect . Voulez-vous bien faire remettre ce petit billet 2 à la poste sous contreseing ? Cela épargnera toujours le port de cent lieues à l'ami Thiériot . »
1 Mysis et Glaucé, ballet représenté en 1748, imprimé seulement en 1764 dans les Loisirs de M. de C***. Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/09/en-fait-d-amour-il-faut-parler-et-faire.html
2 Sans doute la lettre du même jour à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/18/vous-apprendrez-messieurs-les-parisiens-qu-il-y-a-des-plaisi.html
17:34 | Lien permanent | Commentaires (3)
vous apprendrez, messieurs les Parisiens, qu'il y a des plaisirs ailleurs que chez vous
... Et que pour moi, Ferney-Voltaire et Lyon l'emportent . Et ceci pour des raisons et publiques et intimes .

« A M. Nicolas-Claude THIERIOT.
chez Mme la comtesse de Montmorency
rue Vivienne à Paris
Aux Délices, 12 septembre [1757].
J'ai reçu un gros paquet des Mémoires de l'abbé Hubert 1, une lettre de M. de La Popelinière, et rien de son compère. Le compère est-il malade ? méprise-t-il ses anciens amis parce qu'ils sont des Suisses? est-il à la campagne? dans quelque terre des Montmorency ? S'il n'était pas occupé auprès des grandes et belles dames, je lui dirais Venez passer l'hiver à Lausanne, dans une très-belle maison que je viens d'ajuster, et puis venez passer l'été aux Délices on vous donnera des spectacles l'hiver, et vous verrez, l'été, le plus beau pays de la terre; et vous apprendrez, messieurs les Parisiens, qu'il y a des plaisirs ailleurs que chez vous. De plus, vous mangerez des gelinottes, dont vous ne tâtez guère dans votre ville; mais vous êtes des casaniers. Écrivez-moi donc; morbleu, quel paresseux ! Adieu. Vale, amice.
V.
Cette lettre des Délices vous viendra peut-être par Versailles. »
1 Voir lettre du 23 juillet 1757 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/24/i...
17:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/12/2012
s'il n'est pas ars , il est en lieu où il doit se repentir
... Avec ou sans le curé d'Ars ?
Il est des lieux où le repentir n'est pas permis

« A Charles-Augustin FERRIOL, comte d'ARGENTAL
conseiller d'honneur au parlement à Paris
Des Délices 12 septembre [1757]
Mon divin ange, moi qui n'ai pas pris les eaux de Plombières , je suis bien malade et je suis puni de n'avoir point été faire ma cour à Mme d'Argental . Je voudrais qu'on eût brûlé avec la fausse Jeanne le détestable auteur de cette infâme rapsodie 1: elle est incontestablement de La Beaumelle mais s'il n'est pas ars 2, il est en lieu où il doit se repentir .
On dit que c'est l'abbé de Bernis qui a ménagé le rétablissement du parlement 3. Si cela est, il joue un bien beau rôle dans l'Europe et en France . Je ne lui ai jamais écrit depuis mon absence . J'ai toujours craint que mes lettres ne parussent intéressées et je me suis contenté d'applaudir à sa fortune sans l'en féliciter . Qui eût cru quand le roi de Prusse faisait des vers contre lui 4 que ce serait lui qu'il aurait un jour le plus à craindre !
Les affaires de ce roi , mon ancien disciple et mon ancien persécuteur vont de mal en pis . Je ne sais si je vous ai [fait]5 part de la lettre qu’il m’a écrite il y a environ trois semaines . J'ai appris dit-il que vous étiez intéressé à mes succès et à mes malheurs . Il ne me reste qu'à vendre cher ma vie, etc. Sa sœur, la margrave de Bareith m'en écrit une beaucoup plus lamentable 6. Allons, ferme, mon cœur, point de faiblesse humaine 7 .
Mon cher ange j'écrirai pour Brizard 8 tout ce que vous ordonnerez . Ayez la bonté de m'instruire de son admission dans le rang des héros dès qu'on l'aura reçu . J'espère que l'autre héros de Mahon gouvernera mieux son armée que le tripot de la comédie .
A propos de Mahon savez-vous que l'amiral Byng m'a fait remettre en mourant sa justification ? Me voilà occupé à juger Pierre le Grand et l'amiral Byng . Cela n'empêchera pas que je n'obéisse à vos ordres tragiques . Si qua numina loeva sinunt audit que vocatus Apollo 9.
En voilà beaucoup pour un malade . Mme Denis et le Suisse V. vous embrassent tendrement . »
3 Les membres du parlement qui avaient résigné leurs charges, après des négociations compliquées furent rappelés et le Parlement reprit ses travaux le 29 août avec résignation .
4 V* commentera dans une de ses lettres l'épître de Frédéric au comte Gotter qui contient ces vers imités de Boileau :
Je n'ai pas tout dépeint, la matière est immense,
Et je laisse à Bernis sa stérile abondance .
6 Voir à ce propos les lettres du 29 août 1757 à la margravine de Baireuth : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/14/il-est-bien-a-souhaiter-pour-elle-et-pour-l-allemagne-et-pou.html
et du même jour à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/13/il-y-a-des-sots-il-y-a-des-fanatiques-et-des-fripons-mais-je.html
8 Jean-Baptiste Britard nommé Brizard a fait ses débuts le 30 juillet 1757 et fut reçu àla Comédie le 1er avril 1758 . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Brizard_%28acteur%29
9 Virgile, Georgiques , IV, 6-7 : si certains destins contraires le permettent et si Apollon prête l'oreille à nos invocations .
16:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
tout le monde veut avoir les pieds chauds pour mieux raisonner
... Et la tête froide ! Ce qui me conduit à conseiller de bonnes chaussettes à nos élus et décideurs lorsqu'ils ont à ramener des affaires sur la moquette le tapis, et ne pas avoir la tête trop près du bonnet .
Don Quichotte lui aussi affirme que Sancho Pança .
Petits pieds d'un raisonneur en couches-culottes

« A Jean-Robert TRONCHIN
à Lyon
A Lausanne 9 septembre [1757]
L'insatiable Mme Denis ne finira-t-elle point d'exercer la bonté et la patience de Monsieur Tronchin et M. Camp ? Elle dit qu'il lui faut des tapis de pied . Elle prétend qu'après tant de bons offices ces messieurs ne seront pas poussés à bout . Elle les supplie de lui faire obtenir deux 1 cents aunes de ces grosses moquettes à fond rouge à carreaux à compartiments dans le goût des tapis de Turquie . Elle dit qu'il y en a partout en France, que tout le monde veut avoir les pieds chauds pour mieux raisonner, que ces tapis coûtent trois livres l'aune, que c'est même une étoffe plus forte que la moquette ordinaire . En un mot elle se recommande à la faveur de Monsieur Tronchin . Prenez donc en gré ma requête mon cher monsieur et pardonnez aux importuns . On dit la paix du parlement faite . Je voudrais bien que celle de l'Europe le fût aussi . Nous retournons aux Délices où nous attendons vos ordres .
V. »
1 Le mot deux a été ajouté au dessus de la ligne manuscrite .200 aunes = 800 pieds soit à peu près 89 mètres, ce qui donne une petite idée de la taille des pièces au Chène .
15:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
16/12/2012
je crois qu'en toute affaire le moindre bruit que faire se peut est toujours le mieux
... Pour vivre heureux, vivons cachés ... des journalistes, de la police, des gendarmes, du fisc, de sa concierge, de Fesses de bouc !!
Ne pas faire de vagues (comme disait Tabarly !)

« A M. Élie BERTRAND.
Au Chêne, à Lausanne, 9 septembre [1757].
Mon cher théologien, mon cher philosophe, mon cher ami, vous avez donc voulu absolument qu'on répondit à la lettre 1 du Mercure de Neuf Châtel. M. Polier de Bottens, qui méditait de son côté une réponse, vient de m'apprendre qu'il y en a une qui paraît sous vos auspices 2. Il m'a dit qu'elle est très-sage et très-modérée cela seul me ferait croire qu'elle est votre ouvrage. Mais, soit que vous ayez fait une bonne action, soit que j'en aie l'obligation à un de nos amis, c'est toujours à vous que je dois mes remerciements. Je lirai un journal pour l'amour de vous, et je ne lirai que ceux où vous aurez part. Il n'y a plus qu'une chose qui m'embarrasse. Vous savez avec quelle indignation tous les honnêtes gens de la ville voisine des Délices avaient vu l'écrit auquel vous avez daigné faire répondre. Je leur avais promis non-seulement de ne jamais combattre cet adversaire, mais d'ignorer qu'il existât. Je vais perdre toute la gloire de mon silence et de mon indifférence. On verra paraître une réfutation, on m'en croira l'auteur, ou du moins on pensera que je l'ai recherchée. On dira que c'est là le motif de mon voyage à Lausanne; ajoutez, je vous en supplie, à votre bienfait celui de me permettre de dire que je ne l'ai point mendié. Que votre grâce soit gratuite comme celle de Dieu.
Puisque la lettre est remplie, dit-on, de la modération la plus sage, n'est-il pas juste qu'on en fasse honneur à l'auteur ? Boileau se vanta, en prose et en vers 3, d'avoir eu Arnauld pour apologiste. Ne pourrai-je pas prendre la même liberté avec vous ? Je pars demain pour ma petite retraite des Délices j'espère que j'y trouverai vos ordres. J'ai besoin de quelque preuve qui fasse voir que je n'ai point manqué à ma parole. Une chose à laquelle je manquerai encore moins, c'est à la reconnaissance que je vous dois.
Il paraît que M. de Paulmy n'a point perdu sa place 4, et que le colonel Janus 5 n'a point gagné de victoire. Les fausses nouvelles dont nous sommes inondés sont assurément le moindre mal de la guerre.
Comme j'allais cacheter ma lettre, je reçois la vôtre; vous me mettez au fait en partie. Il y a un petit fou 6 à Genève, mais aussi il y a des gens fort sages. J'aurais bien voulu que M. Bachy 7 eût été votre voisin c'est un homme fort aimable, philosophe, instruit; on en aurait été bien content.
Il faut que je présente une requête par vos mains à M. le banneret de Freudenreich, protecteur de mon ermitage du Chêne. M. le docteur Tronchin m'a défendu le vin blanc . M. le bailli de Lausanne a toujours la bonté de me permettre que je fasse venir mon vin de France. Mais à présent que je suis dans la ville, il me faudra un peu plus de vin, et je crains d'abuser de l'indulgence et des bons offices de monsieur le bailli. Quelques personnes m'ont dit qu'il fallait obtenir une patente de Berne; je crois qu'en toute affaire le moindre bruit que faire se peut est toujours le mieux. Je m'imagine que la permission de monsieur le bailli doit suffire; ne pourriez-vous pas consulter sur mon gosier M. le banneret de Freudenreich ? Je voudrais bien pouvoir avoir l'honneur d'humecter un jour, dans la petite retraite du Chêne, les gosiers de M. et de Mme de Freudenreich, et le vôtre. Je retourne demain aux Délices, voir mes prés, mes vignes et mes fruits, et mener ma vie pastorale c'est la plus douce et la meilleure. Je vous embrasse tendrement.
V. »
2 « Réponse à la lettre insérée dans le Journal helvétique de juin adressée à M. de Voltaire » Journal helvétique Neufchâtel aout 1757 ; il s'agissait toujours de l'affaire Calvin-Servet . Voir lettre du 4 septembre 1757 à Bertrand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/16/n-etant-point-de-la-paroisse-je-ne-dois-pas-entrer-dans-les.html
3 Voir Boileau Épîtres, X, vers 122 ; page 153 : http://books.google.fr/books?id=caA5AAAAcAAJ&pg=PA421&lpg=PA421&dq=Ep%C3%AEtres,++X,+vers+122+boileau&source=bl&ots=hOpuTFPyGc&sig=FQdW4dN9wceUdprvkt0CJ049mUc&hl=fr&sa=X&ei=PADOUKyxJMSwhAfrkIHwAw&ved=0CDMQ6AEwAA#v=onepage&q=Ep%C3%AEtres%2C%20%20X%2C%20vers%20122%20boileau&f=false
4 Le marquis récemment nommé ministre est tombé en défaveur (car n'étant pas un courtisan assidu) mais ne quitter son poste qu'en février ou mars 1758 .
5 Attaqué par deux majors-généraux autrichiens, près de Landshut, le 14 auguste précédent, Janus, colonel au service de Frédéric II, les avait repoussés vivement. (Clogenson.) Voir lettre du 2 septembre à François Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/01/si-quid-novisti-rectius-istis-candidus-imperti.html
7 Le comte François de Baschi Saint-Estève, ambassadeur de France à Lisbonne .http://gw1.geneanet.org/favrejhas?lang=fr;p=francois;n=de+baschi+saint+esteve
18:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
n'étant point de la paroisse, je ne dois pas entrer dans les querelles des curés
... Pas plus que celles des imams, des rabbins, des gourous, des dirigeants potentiels de l'UMP ! dis-je au bistro en face de l'église .

« A M. Élie BERTRAND.
Lausanne, 4 septembre [1757] part le six
Plus la robe dont vous me parlez, monsieur, est salie ailleurs 1, plus la vôtre est pure. Je conseille aux gens en question de faire laver la leur, mais je ne gâterai pas la mienne en me frottant à eux. La robe royale est plus dangereuse encore; elle est trop souvent ensanglantée. S'il y a quelques nouvelles touchant les barbaries du meilleur des mondes possibles, vous me ferez un grand plaisir de soulager un peu ma curiosité. Vous ne me parlez point de la réponse que vous m'aviez annoncée dans votre précédente. Je vous demande en grâce de me dire si elle paraitra et, en cas qu'elle paraisse, je vous supplie instamment de faire ajouter que je n'ai aucune connaissance de cette dispute historique et critique, et que la lettre 2 qui m'est attribuée dans le Mercure de France, et sur laquelle cette dispute est fondée, n'est point du tout conforme à l'original. Ce que je vous dis est la pure et l'exacte vérité , en un mot, n'étant point de la paroisse, je ne dois pas entrer dans les querelles des curés.
Je suis très-fâché de la destitution de M. de Paulmy 3 plût à Dieu qu'il fût resté en Suisse . Il aurait écrit des lettres intelligibles et agréables.
Mille tendres respects à M. et Mme de Freudenreich. Si vous voyez M. l'avoyer Steiger, je vous supplie de lui dire que Mme de Fontaine lui fait ses compliments, et que je lui présente mon respect.
Je vous embrasse, mon cher philosophe, du meilleur de mon cœur.
V. »
1 Le 2 septembre Élie Bertrand a écrit : « J'ai quelquefois honte de ma robe, monsieur, quand je vois gens qui la portent se déshonorer par des cabales, dont l'envie est la première cause et que la malignité soutient . » Ici, V* fait allusion sans doute à Jacob Vernet .
2 La lettre à Thieriot, du 26 mars 1757; page 194 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f197.image
3 En fait le marquis n'a pas perdu sa place .Le marquis de Paulmy, devenu le successeur du comte d'Argenson son oncle, le 2 février 1757, comme ministre de la guerre, remplit ces fonctions jusqu'au 22 mars 1758. Il avait été ambassadeur en Suisse, de 1748 à 1751.
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