12/12/2012
vous me continuerez vos bons offices et vos soins obligeants pour m'aider à passer tranquillement ce qui me reste à vivre
... Disent en choeur Chichi et Valéry à leurs épouses respectives et au minsitère des Finances qui est le pourvoyeur de leurs retraites princières . J'exclus volontairement Sarko dont l'espérance de vie me parait trop longue pour qu'il puisse en toute sérénité faire la même demande à Carla . Qui vivra verra !
Qui fera long feu ?

« A M. Guillaume-Claude de LALEU 1
Aux Délices, 23 août 1757.
Je vous renvoie ci-joint, monsieur, mon testament, que j'avais mis en dépôt chez vous en juin 1750. S'il y a quelque codicille à faire, je serai obligé de suivre la jurisprudence du pays où je suis, et la loi de France établie pour les testaments faits en pays étranger. Il n'y aura ni discussion, ni embarras, ni dettes, et puisque vous voulez bien être mon exécuteur testamentaire, vous trouverez que vous n'êtes pas chargé d'une régie difficile; ce qu'il y aura à recevoir de Cadix, ce qu'on devra de mes rentes viagères, les liquidations de mes droits sur la succession de Bernard 2 et dans la régie de Goesbriant 3, seront au profit de mes héritiers.
Vous ne devez pas douter de ma reconnaissance et de celle de Mme Denis. Je me flatte que vous me continuerez vos bons offices et vos soins obligeants pour m'aider à passer tranquillement ce qui me reste à vivre.
Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
Voltaire »
1 Laleu : http://en.wikipedia.org/wiki/User:EE_Project/Guillaume_Claude_de_Laleu . http://gw1.geneanet.org/fbg3?lang=fr;p=guillaume+claude;n=de+laleu
http://www.dencheres.fr/400172507204/ex-libris-de-guillaume-claude-de-laleu.html
2 Samuel-Jacques Bernard, comte de Coubert : voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Samuel-Jacques_Bernard_%281686-1753%29
3 Le comte de Goesbriant à qui V* a prêté de l'argent il y a environ 20 ans . Voir : http://books.google.fr/books?id=qEM6AAAAcAAJ&pg=PA334&lpg=PA334&dq=goesbriant+voltaire&source=bl&ots=Omu9uOM1F2&sig=A7tKG1EkjII0zoc8zq-JnxluvnU&hl=fr&sa=X&ei=pIrIUI2eN8XKhAfnt4DQDg&ved=0CEQQ6AEwAw#v=onepage&q=goesbriant%20voltaire&f=false
Voir lettre du 18 mars 1737 à Moussinot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/03/18/je-suis-dans-une-situation-a-avoir-toujours-besoin-d-une-som.html
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11/12/2012
c'est peu de chose d'exister en peinture
... Et ça l'est encore moins d'être (ou plutôt "paraitre") sur fesses de bouc et/ou à la télévision !
Miroir aux alouettes ?
« A Pierre-Joseph THOULIER d'OLIVET
de l'Académie française
rue de la Sourdière
à Paris
Aux Délices près de Genève 22 août [1757]
Un Cramer, mon cher maître, m'a dit de vos nouvelles, que vous vous portiez mieux que jamais, que vous vous souvenez encore de moi, et que [vous] voulez que j'envoie mon maigre visage pour mettre à côté de votre grosse face. Tout cela est-il vrai? et ma physionomie ne sera-t-elle point de contrebande? Que faites-vous de tant de portraits? Bientôt le Louvre ne les contiendra pas. Portez-vous bien et conservez-vous, voilà le grand point ; c'est peu de chose d'exister en peinture. Si j'avais un portrait de Cicéron, je l'encadrerais avec le vôtre. Mais pour moi, je ne serai tout au plus qu'avec Capistron ou Crébillon. Dites-moi, je vous prie, si, révérence parler, vous n'êtes pas notre doyen ? Il me semble que cette sublime dignité roule entre M. le maréchal de Richelieu et vous 1.
J'ai bien une autre question à vous faire. Olivet n'est-il pas dans mon voisinage près de Saint-Claude 2? N'allez-vous jamais chez vous? Ne pourrait-on pas espérer de vous voir dans mon ermitage des Délices? Je mourrais content. Interim vale et tuum discipulum ama.
Le Suisse V.»
2 Non, c'est plus au nord à Salins : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Joseph_Thoulier_d'Olivet
15:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
je le remercie de l'ouvrage aussi solide que bien écrit
... Que j'attends avec impatience, à savoir le livret 2012 édité par la société "Voltaire à Ferney" et qui est le cinquième d'une série devant en comporter 21 : http://voltaire-a-ferney.org/13.html
Petit papa Noël, etc, etc ... j'y crois encore ! il reste 20 jours pour être dans les temps .
Mais j'ai les crocs !!

le 22 août 1757
Je suis très sensible de la confiance que monsieur Luc a bien voulu me témoigner et je le remercie de l'ouvrage 2 aussi solide que bien écrit qu'il m'a prêté . Je serais venu le lui rapporter moi-même et lui faire mes remerciements si ma mauvaise santé avait pu me le permettre . »
1 Une copie de cette lettre fut envoyée par Luc à Rousseau le 24 septembre qui lui répondit le 10 octobre .
2 Observations sur les savans incrédules et sur quelques uns de leurs écrits , Genève 1762 : http://books.google.fr/books?id=aqQFAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
14:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
09/12/2012
ce que je sais, c'est que vous êtes dans la nécessité de faire quelque chose d'éclatant, et que vous le ferez.
... Monsieur le président François Hollande, premier du nom .
« A M. le maréchal duc de RICHELIEU.
Aux Délices, 21 août [1757].
Mon héros, c'est en tremblant que je vous écris. Je n'aurais pas été peut-être importun à Strasbourg, mes lettres peuvent l'être quand vous êtes à la tête de votre armée. Je vous jure que, sans la maladie de ma nièce, j'aurais assurément fait le voyage. Je voudrais vous suivre à Magdebourg, car je m'imagine que vous l'assiégerez. Il y a plus de quatre mois que j'eus l'honneur de vous mander qu'on en viendrait là. Je ne prévoyais pas alors que ce serait vous qui vous mesureriez contre le roi de Prusse mais vous savez avec quelle ardeur je le souhaitais. Vous irez peut-être à Berlin, et d'Argens 1 viendra au-devant de vous. Sérieusement, vous voilà chargé d'une opération aussi brillante qu'en ait jamais fait le maréchal de Villars 2. Je vous connais, vous ne traiterez pas mollement cette affaire-là et, soit que vous ayez en tête le duc de Cumberland, soit que vous vous adressiez au roi de Prusse, il est certain que vous agirez avec la plus grande vigueur. Je ne sais pas ce que c'est que la dernière victoire remportée sur le duc de Cumberland 3; j'ignore si c'est une grande bataille, si les ennemis avaient assez de forces, si les Anglais viennent ajouter quinze mille hommes aux Hanovriens; mais ce que je sais, c'est que vous êtes dans la nécessité de faire quelque chose d'éclatant, et que vous le ferez.
Permettez que je vous parle du commissaire du roi pour les domaines des pays conquis c'est un M. de Laporte 4, qui sera sans doute chargé plus d'une fois de vos ordres. J'espère que vous en serez très-content. Vous le trouverez très-empressé à vous obéir. Je fais, dans ma retraite, mille vœux pour vos succès, pour votre gloire, pour votre retour triomphant.
Favori de Vénus, de Minerve, et de Mars, soyez aussi heureux que le souhaitent votre ancien courtisan le Suisse Voltaire et sa nièce. »
1 Voir : http://ub-dok.uni-trier.de/argens/bio/bio.htm
et : http://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Jean-Baptiste_Boyer_d%E2%80%99Argens
2 Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Louis_Hector_de_Villars#Carri.C3.A8re_diplomatique_et_militaire
3 Voir par exemple la lettre du 4 juin 1757 à Mme de Lutzelbourg : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/06/09/vivre-avec-d-honnetes-gens-au-jour-la-journee-ne-penser-ni-a.html
et lettre du 6 août 1757 à Chennevières : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/28/les-francais-ont-eu-l-honneur-de-coucher-sur-le-champ-de-bat.html
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08/12/2012
cet ouvrage, que j'entreprends, qui convient à mon âge, à mon goût, aux circonstances où je me trouve
... Est un blog voltairien, dit James, et en écho , "itou !" dit Mam'zelle Wagnière .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
Aux Délices 19 août [1757]
Je commence, mon cher ange, par vous dire que Tronchin s'est trompé sur les eaux de Plombières, et que j'en suis très-aise. J'avais pris la liberté d'écrire à Mme d'Argental contre les eaux 1, et je me rétracte, mais à l'égard des eaux d'Aix-la-Chapelle, je trouve que ce serait au duc de Cumberland à les prendre, et non pas au maréchal d'Étrées. Il vient de gagner une bataille il faut que M. de Richelieu en gagne deux, s'il veut qu'on lui pardonne d'avoir envoyé aux eaux un général heureux. A l'égard du roi de Prusse, l'affaire n'est pas finie, il s'en faut beaucoup. Il est encore maître absolu de la Saxe et si les Anglais envoient quinze mille hommes à Stade, l'armée de France peut se trouver dans une position embarrassante. Je me hâte de quitter cet article pour venir à celui de Fanime. Je vous avoue que je ne suis guère en train à présent de rapetasser une tragédie amoureuse, et que le
czar Pierre a un peu la préférence. Comment voulez-vous que je résiste à sa fille? Il ne s'agit pas ici de redire ce qui s'est passé aux batailles de Narva et de Pultava, il s'agit de faire connaître un empire de deux mille lieues d'étendue, dont à peine on avait entendu parler il y a cinquante ans. Il me semble que ce n'est pas une entreprise désagréable de crayonner cette création nouvelle, c'est un beau spectacle de voir Pétersbourg naître au milieu d'une guerre ruineuse, et devenir une des plus belles et des plus grandes villes du monde , de voir des flottes où il n'y avait pas une barque de pêcheur, des mers se joindre, des manufactures se former, les mœurs se polir, et l'esprit humain
s'étendre.
J'ai au bord de mon lac un Russe 2 qui a été un des ministres de Pierre le Grand dans les cours étrangères. Il a beaucoup d'esprit, il sait toutes les langues, et m'apprend bien des choses utiles. J'ai vu chez moi des jeunes gens nés en Sibérie, il y en a un 3 que j'ai pris pour un petit-maître de Paris. C'est donc, mon cher ange, ce vaste tableau de la réforme du plus grand empire de la terre qui est l'objet de mon travail. Il n'importe pas que le czar se soit enivré, et qu'il ait coupé quelques têtes 4, au fruit. Il importe de connaître un pays qui a vaincu les Suédois et les Turcs, donné un roi à la Pologne, et qui venge la maison d'Autriche. On me fait copier les archives, on me les envoie. Cette marque de confiance mérite que j'y sois sensible. Je n'ai à craindre d'être ni satirique ni flatteur, et je ferai bien tout mon possible pour ne déplaire ni à la fille de Pierre le Grand ni au public. Je me suis laissé entraîner à me justifier auprès de vous sur cet ouvrage, que j'entreprends, qui convient à mon âge, à mon goût, aux circonstances où je me trouve. Une autre fois je vous parlerai au long de cette pauvre Fanime; mais je crois qu'il faut laisser oublier le grand succès de l'Iphigénie en Tauride. Mes Russes prirent la Tauride il y a dix-huit ans. Adieu, mon divin ange je vous embrasse mille fois. »
1 Voir lettre du 1er août 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/28/vous-auriez-passe-par-lyon-vous-auriez-vu-l-illustre-et-sain.html
2 Veselovski .Voir lettre du 19 février à celui-ci : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/10/08/je-dirais-que-tout-cela-est-d-une-creation-nouvelle-et-j-ent.html
4 Sur cet épisode, voir page 443 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411350z/f446.image
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07/12/2012
je suis condamné par la nature à planter des choux quand vous allez cueillir des lauriers
... Question de goûts !
Du chou ou du laurier, je choisi le chou (dans lequel tout garçon nait ) naturellement !
« A Louis-François-Armand du Plessis , duc de Richelieu
Si j'étais moins vieux, moins infirme, je n'écrirais point à mon héros, je viendrais en Allemagne, je serais témoin de sa nouvelle gloire . Mais monseigneur , je suis condamné par la nature à planter des choux quand vous allez cueillir des lauriers .
J'aurai du moins des protecteurs auprès de vous, MM. de Châteauvieux 2 qui se chargent de ma lettre ont l'honneur et le plaisir de servir sous vous . Ce sont de braves gentilshommes de nos cantons qui se sont mis à aimer la France de tout leur cœur et qui vont l'aimer bien davantage en combattant sous vos ordres .
Ils ont levé il y a quelques années des compagnies à leurs dépens . Il sont fils d'un des chefs les plus respectables de la république de Genève . Comme je suis genevois six mois de l'année et que me voilà dans mon semestre, je n'ai pu choisir de meilleurs garants de mon tendre et respectueux attachement pour vous . Je suis extrêmement attaché à toute leur famille et je ne me conduis pas maladroitement avec vous en prenant pour vous faire ma cour les plus sages et les plus braves officiers du monde qui ambitionnent autant que moi de vous plaire.
Recevez avec votre bonté ordinaire le profond et tendre respect du Suisse .
V.»
2 Fils de Michel Lullin, seigneur de Châteauvieux, qui occupa diverses charges publiques à Genève . Antoine et Jea-Louis, officiers du régiment de Diesbach ( Antoine fut tué à Sondershausen en 1758), et Jacques-André qui leva le régiment de Châteauvieux et fut fait marquis par Louis XVI ; d'autres membres de la famille furent aussi au service de la France .
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06/12/2012
Votre administration devient de jour en jour plus légère
... Ah ! si au moins c'était vrai !!
On peut rêver .
« A Jean-Robert Tronchin
à Lyon
15 août [1757]
J'ai une demi-douzaine de remerciements à vous faire mon cher monsieur pour une demi-douzaine d'articles de votre lettre du 12 .
Votre administration devient de jour en jour plus légère . Voilà 130 000 livres tournois à l'électeur palatin et 60 000 livres tournois sur les fonds de France quand vous aurez pris pour 30 000 livres tournois d'annuités pour mon compte . Or permettez-moi de vous faire très humblement une petite difficulté que voici.
Il vous reste dites-vous 350 000 livres tournois portant intérêt . Mais si vous prenez des annuités pour 30 000 livres tournois comment peut-il rester 350 000 livres tournois ? Il n'en restera que 320 000 . Encore de ces 320 000 il faudra réserver une somme de 20 000 livres pour le courant . Voici en attendant mon approbation car je vous assure que j'approuve tout ce que vous faites .
Je n'approuve pas de même la destitution du maréchal d'Estrées, mais après qu'il a un peu battu le duc de Cumberland il faut que M. de Richelieu batte beaucoup le roi de Prusse ce qui n'est pas une besogne fort aisée .
J'attends le paquet de Thieriot 1 . Ce sont des papiers genevois qui reviennent à Genève . C’est une liasse de manuscrits de l'abbé Hubert 2 où l'on dit qu'il y a de bonnes choses . Bonsoir mon cher correspondant .
V. »
1 Voir lettre du 23 juillet 1757 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/24/il-faudra-ou-qu-il-meure-a-la-romaine-ou-qu-il-se-console-a.html
et du 12 septembre au-même : page 263 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f266.image
2Voir lettre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/24/il-faudra-ou-qu-il-meure-a-la-romaine-ou-qu-il-se-console-a.html
05:10 | Lien permanent | Commentaires (0)

