Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Cette requête est pour monsieur Gabriel ou pour monsieur Philibert

... Quand serez-vous ministres ?

Ce n'est pas que je m'impatiente, le pays fonctionne aussi bien sans vous qu'avec, et qui que ce soit, Pierre, Paul, Jacques, -la sainte trinité bien connue, à laquelle il faudra bien un jour ajouter une trinité féminine telle que Julie, Marie, Brigitte-, devrait pouvoir faire l'affaire , au point où nous en sommes . Quand j'entends que les syndicats policiers ont hâte de voir leur nouveau ministre, je les soupçonne de simplement savoir qui engueuler en priorité , faute de s'attaquer frontalement au premier ministre ou au président .

Wait and see !

 

 

« A Gabriel Cramer

[octobre 1763] 1

Cette requête est pour monsieur Gabriel ou pour monsieur Philibert . On demande en outre six exemplaires des nouvelles remarques sur l'Histoire générale 2. Plus il faut remarquer que M. le comte de Lauraguais demande à payer douze louis pour sa souscription Corneille et dit qu'on peut tirer sur lui une lettre de change dans son château . On demande si Mme la duchesse de La Rochefoucauld a souscrit .

Mille amitiés à toute la famille . »

2 Ce passage confirme le titre donné par les éditeurs de Kehl à cet ouvrage : Nouvelles remarques sur l'histoire, à l'occasion de l'Essai sur les mœurs et l'Esprit des nations . Mais lorsqu'il parut en 1763 dans l'Essai sur les mœurs, le titre qu'il portait était Conclusions et examen de ce tableau, et les éditions modernes l'ont repris . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Essai_sur_les_m%C5%93urs/Avertissement_de_Beuchot

Lire la suite

11/10/2018 | Lien permanent

On dit que le pape veut faire une procession pieds nus pour implorer la vengeance divine ... Je conseille au Saint-Père

... Remarquons qu'il est venu s'entrainer à Marseille et roule plus qu'il ne marche . Dur, dur , le grand âge avec autant de responsabilités et une Eglise malmenée par la faute de brebis galeuses de tous grades . Il en est réduit à faire cette requête : "Nom de Zeus, que la foudre les poudroie !"

Phobie_des_pieds.jpg

Sourire pour partir du bon pied

 

 

« Au comte Alexandre Romanovitch Vorontsov

16 février 1768 à Ferney

Monsieur, mon ami Bourdillon est tout honteux de s'être trompé sur l'évêque de Cracovie 1 . Il devait bien penser que cet homme se dédirait et jouerait quelque mauvais tour à la raison humaine, puisqu'il est prêtre . Ce vieux bonhomme de Bourdillon est même tout étonné que vous n'ayez pas eu la bonté de réparer sa faute en faisant mettre en marge quelque petite note honnête sur la perfidie épiscopale . Il dit que M.  le prince Repnin a très bien fait et qu'il l'en remercie de tout son cœur .

On dit que le pape veut faire une procession pieds nus pour implorer la vengeance divine contre une certaine impératrice qui remet la nature humaine dans ses droits en établissant la liberté de conscience . Je conseille au Saint-Père d'attendre les grandes chaleurs pour faire cette procession . Rien n'est plus malsain pour un vieux Vénitien que de marcher pieds nus en hiver .

Je vous envoie , monsieur, un Sermon prêché à Bâle, que peut-être vous ne connaissez pas encore . Il pourra bien être brûlé à Rome, mais je ne crois pas qu'il le soit à Moscou . Si on prêche encore quelques sermons dans ce goût-là, j'aurai l'honneur de vous en faire part, car je sais combien vous aimez la parole de Dieu .

J'ai l'honneur d'être, avec le plus grand respect, monsieur, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur

V. »

Lire la suite

28/09/2023 | Lien permanent

une âme ... les sots n’en ont pas





« A Frédéric II roi de Prusse

5 mai [1741]



Je croyais autrefois que nous n’avions qu’une âme,
Encor est-ce beaucoup, car les sots n’en ont pas ;
Vous en possédez trente, et leur céleste flamme
Pourrait seule animer tous les sots d’ici-bas.

Minerve a dirigé vos desseins politiques ;
Vous suivez à la fois Mars, Orphée, Apollon ;
Vous dormez en plein champ sur l’affut d’un canon ;
Neiperg fuit devant vous aux plaines germaniques.

César, votre patron, par qui tout fut soumis,
Aimait aussi les arts, et sa main triomphale
Cueille encor des lauriers dans ses nobles écrits ;
Mais a-t-il fait des vers au grand jour de Pharsale ?

A peine ce Neiperg est-il par vous battu,
Que vous prenez la plume en montrant votre épée ;
Mon attente, ô grand roi ! n’a point été trompée,
Et non moins que Neiperg mon génie est vaincu.


Sire, faire des vers et de jolis vers après une victoire,[victoire de Molwitz le 10 avril ; V* dans ses Mémoires écrira : « … le maréchal de Schwerin … gagna la bataille aussitôt que le roi de Prusse se fut enfui. Le monarque revint le lendemain, et le général vainqueur fut peu après disgrâcié » !] est une chose unique et par conséquent réservée à Votre Majesté. Vous avez battu Neiperg et Voltaire. Votre Majesté devrait mettre dans ses lettres des feuilles de laurier, comme les anciens généraux romains. Vous méritez à la fois le triomphe du général et du poète, et il vous faudrait deux feuilles de laurier au moins.

J’apprends que Maupertuis est à Vienne ; je le plains plus qu’un autre [Maupertuis avait été pris, dépouillé et envoyé à Vienne avec les prisonniers. V* le 2 mai fait des plaisanteries à Valori sur ce sujet. Dans ses Mémoires, il mettra le savant « suiv[ant] Sa Majesté sur son âne, du mieux qu‘il p(o)u(vai)t« !] ; mais je plains quiconque n’est pas auprès de votre personne. On dit que le colonel Camus [Camas mort de maladie le 14 avril] est mort bien fâché de n’être pas tué à vos yeux. Le major Knobertoff [le 2 juin, Frédéric écrit à V* que c’est le major de dragons Knobelsdorff qui a été tué, et non l’architecte du même nom que connait V*] (dont j’écris mal le nom) a eu au moins ce triste honneur dont Dieu veuille préserver Votre Majesté. Je suis sûr de votre gloire, grand roi, mais je ne suis pas sûr  de votre vie ; dans quels dangers et dans quels travaux vous la passez, cette vie si belle ! des ligues à prévenir ou à détruire, des alliés à se faire ou à retenir, des sièges, des combats, tous les desseins, toutes les actions et tous les détails d’un héros ; vous aurez peut-être tout, hors le bonheur. Vous pourrez, ou faire un empereur ou empêcher qu’on en fasse un,[Charles VI, empereur, est mort en octobre 1740] ou vous faire empereur vous-même ; si ce dernier cas arrive, vous n’en serez pas plus sacrée Majesté pour moi.

J’ai bien de l’impatience de dédier Mahomet à cette adorable Majesté [dédicace qui figurera en 1743 dans l‘édition de Mahomet]. Je l’ai fait jouer à Lille,[par La Noue le 25 avril] et il a été mieux joué qu’il ne l’eût été à Paris,[« La Noue avec sa physionomie de singe a joué … bien mieux que n’eût fait Dufresne. »] mais, quelque émotion qu’il ait causée, cette émotion n’approche pas de celle que ressent mon cœur en voyant tout ce que vous faites d’héroïque. » [cf. lettre à Cideville du 13 mars]

Lire la suite

05/05/2010 | Lien permanent

On a oublié le cadavre sur lequel on vient de faire toutes ces expériences, et les expériences subsisteront

http://www.deezer.com/listen-4248092

cadavre-exquis-couv.jpg

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

des académies de Paris

rue Simon-le-Franc à Paris

 

10 juin [1760]

 

Mon cher philosophe et mon maître,les si, les pourquoi sont bien vigoureux 1 ; les remarques sur la Prière du déiste, fines et justes 2; cela restera. On pourrait y joindre les que, les oui, les non, parce qu'ils sont plaisants,3 et qu'il faut rire. On a oublié le cadavre sur lequel on vient de faire toutes ces expériences,4et les expériences subsisteront. La Vision est bien,5 c'est un grand malheur et une grande imprudence d'avoir mêlé dans cette plaisanterie Mme la princesse de Robecq. J'en suis désespéré, ce trait a révolté. Il n'est pas permis d'insulter à une mourante . M. le duc de Choiseul doit être irrité 6. On ne pouvait faire une faute plus dangereuse. J'en crains les suites pour la bonne cause. On a mis en prison Robin mouton du Palais-Royal 7. Cela peut aller loin. Cette seule pierre d'achoppement peut renverser tout l'édifice des fidèles.

 

Palissot m'a écrit en m'envoyant sa pièce. J'ai prié M. d'Argental de vouloir bien lui faire passer ma réponse , et d'en faire tirer copie ne varietur. Je lui dis dans cette réponse que je regarde les Encyclopédistes comme mes maîtres etc.

 

Sa lettre porte qu'il n'a fait sa comédie que pour venger Mmes Robecq et de La Marck d'un libelle insolent de Diderot contre elles, libelle avoué par Diderot 8. Je lui dis que je n'en crois rien, je lui dis qu'on doit éclaircir cette calomnie, et voilà que dans la Vision on insulte Mme la princesse de Robecq. Cela est désespérant . Je ne peux plus rire. Je suis réellement très affligé.

 

Dès que la préface ou postface de la comédie des Philosophes parut, je fus indigné, j'écrivis à Thiriot. Je le priai de vous parler et de chercher le malheureux libelle de La vie heureuse du malheureux La Mettrie qu'on veut imputer à des philosophes 9. La cour ne sait point d'où sont tirés ces passages scandaleux et les attribuera aux frères et on aura les philosophes en horreur.

 

Ô frères soyez donc unis. Fratrum quoque gratia rara est.10

 

Mandez-moi, je vous en supplie, où l'on en est. On fera sans doute un recueil des pièces du procès 11. Serait-il mal à propos de mettre à la tête une belle préface dans laquelle on verrait un parallèle des mœurs, de la science, des travaux, de la vie des frères, de leurs belles et bonnes actions, et des infamies de leurs adversaires ?

 

Mais, ô frères, soyez unis.

 

Quand je vous écrivis en beau style académique je m'en fous, et que vous me répondîtes en beau style académique que vous vous en foutiez, c'est que je riais comme un fou d'un ouvrage de quatre cents vers fait il y a quelque temps 12, où Fréron et Pompignan et Chaumeix jouent un beau rôle. On dit que ce poème est imprimé. Il est, je crois , de feu Vadé, dédié à Me Abraham, et Me Joly est prié de le faire brûler. La palissoterie est venue sur ces entrefaites, et j'ai dit : ah ! Vadé, pourquoi êtes-vous mort avant la palissoterie ?13

 

Et alors on m'envoyait de mauvais quand 14et de mauvais pourquoi contre moi 15, et je disais je m'en fous en style académique.

 

Je vous enverrai le catéchisme newtonien, mais pas si tôt. Il faut l'achever, le copier, faire des figures, et voilà Pierre le Grand 16qui me talonne et qui me fait oublier mon catéchisme. Mais je n'oublie pas vos bontés.17

 

Et dîtes au diacre Thiriot qu'il persévère dans son zèle , et qu'il m'envoie toutes les pièces des fidèles et toutes celles des fanatiques et des hypocrites ennemis de la raison, et soyez unis en Épicure, en Confucius, en Socrate et en Epictète, et venez aux Délices qui sont devenues l'endroit de la terre qui ressemble le plus à Éden, et où l'on se fout de Me Joly, et de Me Chaumeix. Cependant mon ancien disciple roi 18 est un peu follet, et je le lui ai écrit, et il n'en est pas disconvenu. Dieu vous comble toujours de ses grâces, et vivez indépendant, et aimez-moi. »

 

Encore un'ostie d'cadavre :

http://www.deezer.com/listen-12016

Lire la suite

10/06/2011 | Lien permanent

ses organes ne se déploient que dans la passion

"le premier mérite d’un acteur est de se faire entendre." : celui d'un guide aussi.

Oyez ! Oyez ! braves gens, le château de Voltaire à Ferney-Voltaire (01210) ouvre ses portes jusqu'au 31 octobre 2010 .

Qu'on se le dise !

Comme Jean-PhilippeRameau, je bats le rappel :

 http://www.youtube.com/watch?v=_3nb29ACNJA&feature=re... : le rappel des oiseaux !

En fait dans le parc du château ce sont les oiseaux qui chantent leurs amours et je les crois de bon augure .

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

Conseiller d’honneur du Parlement

rue de la Sourdière à Paris.

 

Aux Délices près de Genève

2 avril 1755

 

             Lekain est parti, mon cher ange, avec un petit paquet pour vous. Ce paquet contient les quatre derniers magots [4 dernier actes de L’Orphelin de la Chine], il vous sera aisé de juger du premier par les quatre ; je vous l’enverrai incessamment ; il n’y a plus que quelques ongles à terminer. Vous y trouverez encore quatre autres figures qui appartiennent à la chapelle de Jeanne [4 chants de La Pucelle annoncés le 6 février]; et je vous promets de temps en temps quelque petite cargaison dans ce goût, si Dieu me permet de travailler de mon métier.

 

             Lekain a été, je crois bien étonné : il a cru retrouver en moi le père d’Orosmane et de Zamor, et il n’a trouvé qu’un maçon, un charpentier et un jardinier ? Cela n’a pas empêché pourtant que nous n’ayons fait pleurer presque tout le Conseil de Genève ; la plupart de ces messieurs étaient venus à mes Délices, nous nous mîmes à jouer Zaïre pour interrompre le cercle ; je n’ai jamais vu verser plus de larmes ; jamais les calvinistes n’ont été si tendres [Ce même jour il écrit à Jean-Robert Tronchin : « Nous avons joué presque toute la pièce de Zaïre devant les Trochin et les syndics … Calvin ne se doutait pas que des catholiques feraient un jour pleurer des huguenots dans le territoire de Genève . Le fameux acteur Lekain … nous a bien aidés … Mme Denis a lu Zaïre à merveille, et j’ai fait le bonhomme Lusignan. »]. Nos Chinois ne sont pas  malheureusement dans ce goût ; on n’y pleurera guère, mais nous espérons que la pièce attachera beaucoup : nous l’avons jouée Lekain et moi [Lekain, parlant de ce séjour qu’il situe par erreur à Ferney, décrira la scène effroyable que lui a faite V* quand il a joué le rôle de Gengis devant lui ; il reconnaitra que c’est grâce à ses conseils qu’il eut un grand succès à Paris]; elle nous faisait un grand effet. Lekain réussira beaucoup dans le rôle de Gengis aux derniers actes, mais je doute que les premiers lui fassent honneur ; ce qui n’est que noble et fier, ce qui ne demande qu’une voix sonore et assurée, périt absolument dans sa bouche ; ses organes ne se déploient que dans la passion ; il doit avoir joué fort mal Catilina ; quand il s’agira de Gengis, je me flatte que vous voudrez bien le faire souvenir que le premier mérite d’un acteur est de se faire entendre.

 

             Vous voyez, mon cher et respectable ami, que malgré l’absence, vous me soutenez toujours dans mes goûts. Ma première passion sera toujours l’envie de vous plaire. Je ne vous écris point de ma main ; je suis un peu malade aujourd’hui, mais mon cœur vous écrit toujours. Je suis à vous pour jamais : madame Denis vous en dit autant. Mes tendres respects à toute la famille des anges.

 

Lire la suite

02/04/2010 | Lien permanent

Je suis très persuadé que si on peut s'entendre et se donner un peu de peine, la tolérance sera regardée dans quelques a

... Oui, ami Voltaire, encore faut-il que la bonne volonté soit là, dans tous les camps !

 

 

« A Claude-Adrien Helvétius

26 juin [1765] 1

Je vous ai toujours dans la tête et dans le cœur, mon cher philosophe, quoique vous m'ayez entièrement oublié . Vous m’avez affligé en ne venant point dans mes déserts libres au retour d'une cour despotique ; ma douleur redouble quand j'apprends que vous désespérez de la cause commune . Un général tel que vous doit inspirer de la constance aux armées . Je vous conjure de prendre courage, de combattre, et je vous réponds de la victoire . Ne voyez-vous pas que tout le Nord est pour nous, et qu'il faudra tôt ou tard que les lâches fanatiques du Midi soient confondus ? L'impératrice de Russie, le roi de Pologne ( qui n'est pas un imbécile, faisant de mauvais livres avec un secrétaire ex-jésuite ) , le roi de Prusse, vainqueur de la superstitieuse Autriche, bien d'autres princes arborent l'étendard de la tolérance et de la philosophie . Il s'est fait depuis douze ans une révolution dans les esprits, qui est sensible . Plusieurs magistrats dans les provinces font amende honorable pour l'insolente hypocrisie de ce malheureux Omer, la honte du parlement de Paris . D'assez bons livres paraissent coup sur coup . La lumière s'étend certainement de tous côtés . Je sais bien qu'on ne détruira pas la hiérarchie établie puisqu'il en faut une au peuple . On n'abolira pas la secte dominante ; mais certainement on la rendra moins dominante et moins dangereuse . Le christianisme deviendra plus raisonnable et par conséquent moins persécuteur . On traitera la religion en France comme en Angleterre et en Hollande, où elle fait le moins de mal qu'il soit possible . Nous de sommes pas faits en France pour arriver les premiers . Les vérités nous sont venues d'ailleurs ; mais c'est beaucoup de les adopter . Je suis très persuadé que si on peut s'entendre et se donner un peu de peine, la tolérance sera regardée dans quelques années comme un baume essentiel au genre humain . Le nom d'Omer Joly sera aussi odieux et aussi ridicule que celui de Fréron . C'est à vous à soutenir vos frères et à augmenter leur nombre . Vous savez qu'il est aisé d'imprimer sans se compromettre, la Gazette ecclésiastique 2 en est une belle preuve . Est-il possible que des sages ne puissent parvenir dans Paris à faire avec prudence ce que font les fanatiques avec sécurité ? Quoi ! ces malheureux vendront des poisons et nous ne pouvons pas distribuer des remèdes ? Nous avons à la vérité des livres qui démontrent la fausseté et l'horreur des dogmes chrétiens ; nous aurions besoin d'un ouvrage qui fit voir combien la morale des vrais philosophes l'emporte sur celle du christianisme , cette entreprise est digne de vous ; il vous serait bien aisé d'alléguer un nombre de faits très intéressants qui serviraient de preuves . Ce serait un amusement pour vous et vous rendriez un service au genre humain . Éclairez les hommes mais soyez heureux ; vous méritez de l'être et vous avez de quoi l'être . Personne ne s'intéresse plus que moi à votre félicité ; mais je tiens qu'elle sera plus parfaite lorsque sans vous compromettre, vous aurez contribué à confondre l'erreur . Le secret témoignage qu'on se rend alors à soi-même est une des meilleures jouissances . Votre lâche Fontenelle ne vivait que pour lui ; vivez pour vous et pour les autres . Il ne songeait qu’à montrer de l'esprit, servez-vous de votre esprit pour éclairer le genre humain . Je vous embrasse dans la communion des fidèles .

V. »

1 Le manuscrit a été écrit par un secrétaire occasionnel, avec des fautes que V* a corrigées de sa main ; sur quoi il a ajouté, en bas de première page « pardon pour l'imbécile qui écrit sous ma dictée . »

2 Interdites les Nouvelles ecclésistiques continuent à paraître sous le manteau .

Lire la suite

20/10/2020 | Lien permanent

J'aurai l'honneur d'entrer dans un plus long détail avec vous quand il en sera temps

... disent les seize doctorants qui ont, ce mercredi, présenté leurs thèses en seulement trois minutes ( et je parie mon pesant de cacahuètes qu'ils n'ont jamais fait partie de ces râleurs boutonneux qui saccagent universités et lycées pour s'opposer à une sélection justifiée et inéluctable ) . Bravo aux jeunes talentueux : https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/06/14/ma-these... 

PS .- Il n'y a pas que le foot au monde .

Philippe Le Bouteiller, gagnant de la cinquième édition du concours entouré de Colin Gatouillat (2e) et Camille Vautier (3e).

 

 

 

« A Pierre Mariette

A Ferney , 23 juin [1763]

Je vous suis très obligé monsieur d'avoir eu la bonté de faire rectifier la petite omission du bureau, au sujet des lettres patentes .

M. Dupuits joint ses remerciements aux miens . Il vous a recommandé deux petites affaires, l'une pour l’exportation de ses blés que M. de Courteilles a renvoyée à l'intendant, et qui n'est qu'une chose de faveur dont nous sommes peu en peine , l'autre est une requête au conseil pour ne pas payer la capitation en deux différents endroits ; elle est accompagnée de pièces justificatives . Vous l'avez remise au bureau de M. d'Ormesson . M. Dupuits lui a écrit . Ce qu'il demande paraît juste. Quand vous aurez occasion de parler aux commis de ce bureau ou à M. d'Ormesson lui-même j'espère que cette affaire ne souffrira pas grande difficulté .

J’ai présenté une autre requête au roi en son Conseil au nom de Mme Denis, ma nièce, pour avoir nos causes commises au Conseil concernant les droits de notre terre de Ferney, droits fondés sur les traités des rois avec les dominations voisines, droits qui nous ont été confirmés . Nous réclamons les arrêts du Conseil qui défendent aux parlements de reconnaître ces droits . Il reste à savoir si nous devons obtenir en général une commise de nos causes au Conseil, ou attendre qu'on nous attaque . J'aurai l'honneur d'entrer dans un plus long détail avec vous quand il en sera temps . Je vous explique seulement en général ce dont il s'agit afin que vous soyez au fait si on vous parle de ma requête aux bureaux de M. de Saint-Florentin 1.

Je viens à la grande affaire des Calas qui vous a fait tant d'honneur . Il est bien étrange que le procureur général de Toulouse n'ait pas envoyé les procédures au Conseil le onze de ce mois qui est l'échéance du terme prescrit par le roi .

Nous nous flattons que vous demanderez le renvoi au Grand Conseil . C'est ce qui peut arriver de plus favorable .

Je pense qu'il faut bien se donner de garde de rien écrire sur cette affaire ni en vers ni en prose . Elle est en règle . Les déclamations sont inutiles, et il n'appartient qu'à vous d'écrire, quand on instruira la révision du procès . On espère tout de votre sagesse, de votre véritable éloquence et de votre bonne volonté .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois monsieur votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Saint-Florentin a écrit à V* le 9 juin 1763 : « Le roi ayant bien voulu, monsieur, permettre à madame votre nièce de faire les échanges portés dans la requête qui m'a été remise de sa part, je vous en donne avis avec plaisir, et que les lettres patentes confirmatives seront adressées incessamment à son avocat au conseil . Quant au nouveau mémoire qui était joint à la lettre que vous avez eu agréable de m'écrire, je ne manquerai pas de m'en faire rendre compte [...] .»

Lire la suite

15/06/2018 | Lien permanent

ne se souvenir que du besoin que nous avons de nous soutenir les uns les autres...faudra-t-il que nous soyons la victime

...

 

« A Claude-Joseph Dorat, ancien

Mousquetaire du roi

près de la barrière Vaugirard

à Paris

23è Mars 1767 à Ferney

Je réponds, monsieur, à votre lettre du 17 de mars, et je vous demande en grâce qu’après ce dernier éclaircissement il ne soit plus jamais question entre nous d’une affaire si désagréable.

Tout ce que j’ai mandé à M. le chevalier de Pezay est dans la plus exacte vérité. Il est très vrai que je n’ai jamais montré à personne ni vos lettres, ni vos premiers vers imprimés  1, ni vos seconds manuscrits.

Il est très vrai que madame Denis, ayant appris de Paris l’effet dangereux que pouvait faire l’avis imprimé chez Jory, me demanda, en présence de M. de La Harpe, ce que c’était que cette triste aventure. J’avais la pièce, et je ne la communiquai pas ; je dis que vous aviez tout réparé, que je vous croyais un très bon cœur, que vous m’aviez écrit une lettre pleine de candeur, que vous étiez, de toute façon, au-dessus de la jalousie, qui est le vice des esprits médiocres. Je citai un endroit de votre lettre, très bien écrit, et qui m’avait fait impression. Si M. de La Harpe a fait quelque usage de cette seule confidence, je l’ignore entièrement. Je viens de lui parler ; il m’a dit qu’il était très affligé d’avoir eu sujet de se plaindre de vous. Je vous prie de considérer que c’est un jeune homme qui a autant de talents que peu de fortune. Il a une femme et des enfants. Qui pourra seconder ses talents, sinon des gens de lettres aussi capables d’en juger que vous ? Nous sommes dans un temps où la littérature n’est que trop persécutée ; elle le serait certainement moins, si ceux qui la cultivent étaient unis. Il faut tout oublier, monsieur, et ne se souvenir que du besoin que nous avons de nous soutenir les uns les autres. Nous avons tous la même façon de penser ; faudra-t-il que nous soyons la victime de ceux qui ne pensent point, ou qui pensent mal ?

Ce qui est encore malheureusement très vrai, c’est que, lorsque votre avis parut, lorsqu’on eut la cruauté d’y remarquer l’injustice publique faite par nos ennemis communs à certains ouvrages, j’avais, dans ce temps-là même, une affaire très sérieuse, et la calomnie me poursuivait vivement.

Je ne vous dissimulai pas combien il était dangereux pour moi d’être confondu avec Rousseau, convaincu, aux yeux de M. le duc de Choiseul, et même à ceux du roi des manœuvres les plus criminelles. Je pousserai même la franchise avec vous jusqu’à vous avouer que je venais de recevoir des reproches de M. le duc de Choiseul sur les affaires qui concernaient ce Genevois. Vous voyez que vous aviez fait beaucoup plus de mal que vous ne pensiez en faire.

N’en parlons plus  j’ai tout oublié pour jamais, et je ne suis sensible qu’à votre mérite et à vos politesses. Je veux que M. le chevalier de Pezay en soit le garant. Tout ce que j’oserais exiger d’un homme aussi bien né que vous l’êtes, ce serait de sentir combien votre supériorité doit vous écarter de tout commerce avec Fréron. Ni ses mœurs ni ses talents ne doivent le mettre à portée de vous compter parmi ceux qui le tolèrent.

Ceux qui, comme vous, monsieur ont tant de droits de prétendre à l’estime du public, ne sont pas faits pour soutenir ceux qui en sont l’exécration.

Je donne actuellement tout mon temps à l'affaire des Sirven, et je ne me souviens qu'avec horreur que Fréron osa jeter des soupçons sur l'innocence des Calas dans une de ses feuilles qu'on m'envoya et qui est la seule que j'aie jamais vue de ce misérable .

Si vous voyez Mlle Dubois, je vous supplie de lui dire que je ferai tout ce qui sera en moi pour la satisfaire . Je voudrais que les rôles qu'elle voudra bien jouer fussent dignes d'elle 2.

J'ai l'honneur d'être, monsieur, sans compliment, et avec la plus grande sincérité, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire. »

2 Les trois paragraphes précédents, omis par la copie Beaumarchais-Kehl, manquent dans toutes les éditions .

Lire la suite

08/09/2022 | Lien permanent

Je m'étonne que, parmi tant de démonstrations alambiquées de l'existence de Dieu, on ne se soit pas avisé d'apporter le

 Pour la première fois depuis la période révolutionnaire, et celle de Voltaire qui la précéda,hier, un feu d'artifice a été tiré depuis le parc du château de Voltaire .

Très beaux feux accompagnés -et soulignant- de la musique de Rameau et le livret de Volti écrits pour la Princesse de Navarre .

http://www.youtube.com/watch?v=9tvN6KwMSCI&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=HBex8q0XSrw&NR=1

http://www.youtube.com/watch?v=wuoFMFIFqqM&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=qDbgTWtPrLc&feature=related

 

Plusieurs milliers de personnes ont donc franchi les grilles et profité du spectacle, non sans avoir, pour beaucoup, profité des frites et grilllades diverses, d'un petit orchestre très dynamique et de l'illumination de la façade du château.

Ah! j'allais oublier !

Temps superbe qui aurait fait baver d'envie le président (comment quel président ? le grand N.S. bien évidemment, qui se prend parfois pour l'autre N.S., Notre Seigneur ...) s'il n'avait pas eu le nez creux en annulant la garden party élyséenne.

Ici, les invités payaient leur nourriture et leur boisson ! Et ne cherchaient pas à se montrer devant la caméra .

 

Révolutionnaire !

"quand le prince enrichit ses sujets, il faut bien que leurs taxes augmentent.": petit détail, juste pour donner du coeur au ventre à ceux qui partent en vacances, une "mesurette" démesurée d'augmentations programmées pour les tax payers que nous sommes .Nous ne sommes plus au siècle de Voltaire, où philosophiquement il admettait de payer plus en gagnant plus ; de nos jours payons d'abord pour enrichir le(s) prince(s), et tâchons de nous enrichir, en nous serrant la ceinture.

Amusez-vous bien quand même ...

 

 

« A Frédéric, prince héritier de Prusse


 

[Vers le 15 juillet 1738]

Monseigneur,


 

Quand j'ai reçu le nouveau bienfait dont Votre Altesse Royale m'a honoré,[le 17 juin, Frédéric a envoyé en même temps que des réflexions métaphysiques, ses Considérations sur l'état présent du corps politique de l'Europe, et « un meuble » pour le cabinet de Mme du Châtelet] j'ai songé aussitôt à lui payer quelques nouveaux tributs. Car quand le prince enrichit ses sujets, il faut bien que leurs taxes augmentent . Mais, Monseigneur , je ne pourrai jamais vous rendre ce que je dois à vos bontés. Le dernier fruit de votre loisir est l'ouvrage d'un vrai sage, qui est fort au-dessus des philosophes ; votre esprit sait d'autant mieux douter qu'il sait mieux approfondir. Rien n'est plus vrai, Monseigneur, que nous sommes dans ce monde sous la direction d'une puissance aussi invisible que forte, à peu près comme des poulets qu'on a mis en mue pour un certain temps, pour les mettre à la broche ensuite, et qui ne comprendront jamais par quel caprice le cuisinier les fait ainsi encager ; je parie que si ces poulets raisonnent, et font un système sur leur cage, aucun ne devinera que c'est pour être mangés qu'on les a mis là. Votre Altesse Royale se moque avec raison des animaux à deux pieds qui pensent savoir tout ; il n'y a qu'un bonnet d'âne à mettre sur la tette d'un savant qui croit savoir bien ce que c'est que la dureté, la cohérence, le ressort, l'électricité, ce qui produit les germes, les sentiments, la faim, ce qui fait digérer, enfin qui croit connaitre la matière, et qui pis est l'esprit ; il y a certainement des connaissances accordées à l'homme ; nous savons mesurer, calculer, peser jusqu'à un certain point. Les vérités géométriques sont indubitables, et c'est déjà beaucoup ; nous savons à n'en pouvoir douter, que la lune est beaucoup plus petite que la terre, que les planètes font leur cours suivant une proportion réglée, qu'il ne saurait y avoir moins de trente millions de lieues de trois mille pas d'ici au soleil ; nous prédisons les éclipses, etc. Aller plus loin est un peu hardi, et le dessous des cartes n'est pas fait pour être aperçu. J'imagine les philosophes à systèmes comme des voyageurs curieux, qui auraient pris les dimensions du sérail du Grand Turc, qui seraient même entrés dans quelques appartements, et qui prétendraient sur cela deviner combien de fois Sa Hautesse a embrassé sa sultane favorite, ou son icoglan,[un page du Grand seigneur] la nuit précédente.



 

Mais, Monseigneur, pour un prince allemand, qui doit protéger le système de Copernic, Votre Altesse Royale me paraît bien sceptique ; c'est céder un de vos États pour l'amour de la paix ; ce sont des choses, s'il vous plait, qu'on ne fait qu'à la dernière extrémité ; je mets le système planétaire de Copernic, moi, petit Français, au rang des vérités géométriques, et je ne crois point que la montagne de Malabar puisse jamais le détruire.[le 17 juin, Frédéric écrit : « … tous ces systèmes (des « philosophes ») ont un degré de probabilité, cependant ils secontredisent tous. Les Malabares ont calculé les révolutions des globes célestes sur le principe que le soleil tournait autour d'une grande montagne de leur pays, et ils ont calculé juste. »]



 

J'honore fort messieurs du Malabar, mais je les crois de pauvres physiciens . Les Chinois, auprès de qui les Malabares sont à peine des hommes, sont de fort mauvais astronomes . Le plus médiocre jésuite est un aigle chez eux ; le tribunal des mathématiques de la Chine, avec toutes ses révérences et sa barbe en pointe, est un misérable collège d'ignorants, qui prédisent la pluie et le beau temps, et qui ne savent pas seulement calculer juste une éclipse ; mais je veux que les barbares du Malabar aient une montagne en pain de sucre, qui leur tient lieu de gnomon [= cadran solaire] . Il est certain que leur montagne leur servira très bien à leur faire connaître les équinoxes, les solstices, le lever et le coucher du soleil et des étoiles, les différences des heures, les aspects des planètes, les phases de la lune ; une boule au bout d'un bâton nous fera les mêmes effets en rase campagne, et le système de Copernic n'en souffrira pas.



 

Je prends la liberté d'envoyer à Votre Altesse Royale mon système du plaisir [cinquième Discours sur l'homme]; je ne suis point sceptique sur cette matière, car depuis que je suis à Cirey, et que Votre Altesse Royale m'honore de ses bontés, je crois le plaisir démontré.



 

Je m'étonne que, parmi tant de démonstrations alambiquées de l'existence de Dieu, on ne se soit pas avisé d'apporter le plaisir en preuve. Car , physiquement parlant, le plaisir est divin, et je tiens que tout homme qui boit de bon vin de Tokay, qui embrasse une jolie femme, qui, en un mot, a des sensations agréables, doit reconnaître un être suprême et bienfaisant ; voilà pourquoi les anciens ont fait des dieux de toutes les passions ; mais comme toutes les passions nous sont données pour notre bien-être, je tiens qu'elles prouvent l'unité d'un Dieu car elles prouvent l'unité de dessein. Votre Altesse Royale permet-elle que je consacre cette épître à celui que Dieu a fait pour rendre heureux les hommes,[le Discours comporte une adresse au « Grand prince, esprit sublime, heureux présent du ciel » (= Frédéric) que V* modifiera après la mésaventure de Francfort] à celui dont les bontés font mon bonheur et ma gloire ? Mme du Châtelet partage mes sentiments. Je suis avec un profond respect et un dévouement sans bornes,



 

Monseigneur, etc . »

 

 

Lire la suite

15/07/2010 | Lien permanent

ces beaux mots : Vous ne savez ce que vous dites ; j'ajoute à présent que vous ne savez ce que vous faites

... Ô combien de nos politiques, combien de nos chefs (?) religieux, combien de syndicalistes à la petite semaine (qui ne représentent qu'eux mêmes ) sont justiciables de ce jugement qui n'a pas pris une ride .

 

 

 

« A Nicolas-Claude THIERIOT.
[Aux Délices, 23 juin 1760].
La poste part; je n'ai que le temps de vous dire, mon cher ami, que vous ne savez ce que vous dites ; que je sais mieux que vous l'aventure de Robin, et les sentiments de ceux qui l'ont fait coffrer, et le tort extrême qu'on a eu de fourrer Mme la princesse de Robecq dans une querelle de comédie; et qu'on trouve à Versailles le Mémoire de Pompignan aussi sot qu'à Paris, et qu'un compliment de M. de La Vauguyon 1 n'est qu'un compliment, et qu'il ne faut point s'alarmer, et que les bons cacouacs auront toujours le public pour eux, et qu'il faut rire.
Par quelle fatalité me dit-on toujours : « Vous avez lu le Mémoire de Pompignan ; que dites-vous de ce mémoire et de sa généalogie?» Et personne ne me l'envoie, et je suis tout honteux.
J'ai reçu une grande lettre de Jean-Jacques Rousseau 2; il est devenu tout à fait fou ; c'est dommage.
J'ai commencé ma lettre, mon cher ami, par ces beaux mots : Vous ne savez ce que vous dites ; j'ajoute à présent que vous ne savez ce que vous faites, car il vaudrait bien mieux venir aux Délices, dans la chambre des fleurs, que d'aller chez un médecin dont vous n'avez pas besoin, puisque vous êtes gros et gras.
J'ai vu Marmontel; il est gros et gras aussi, et, de plus, m'a paru fort aimable. Il soutient sa disgrâce en homme qui ne la méritait pas.
J'ai la Vision, j'en ai deux exemplaires ; mais, pour Dieu, faites- moi avoir Moses's Légation 3, et l'Interprétation de la Nature 4.
Je suis dans un commerce très-vif avec le bienheureux Palissot; je lui ai écrit une lettre paternelle 5, en dernier lieu, dans laquelle je lui propose de faire une rétractation publique.
Adieu, adieu; une autre fois je vous en dirai davantage ; mais il faudrait venir chez nous. Je vous embrasse tendrement. 

Le Suisse V.»

1 Antoine-Paul-Jacques de Quélen, duc de La Vauguyon, nommé dans le Poème de Fontenoy, vers 195 (voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-poeme-de-fonten... ). Il était alors gouverneur du duc de Bourgogne, mort en 1761. Il n'est plus guère connu aujourd'hui que par son billet d'enterrement, que Grimm rapporte tout au long dans sa Correspondance littéraire, février 1772. Voir aussi : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_de_Qu%C3%A9len_de_S...

 

Lire la suite

30/06/2015 | Lien permanent

Page : 182 183 184 185 186 187 188 189 190 191 192