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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

La manière me touche mille fois plus que le bienfait

...

Et comme je ne vous veux que du bien, je vous conseille ceci : http://www.dailymotion.com/video/x4xejhq_etre-zen-dans-sa...

Keep cool !

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« A Jean-Robert Tronchin

Aux Délices le 10 janvier 1762

Vous me demandez, mon cher monsieur, combien je vous demanderai de contribution au mois de février et de mars . Cela pourra monter en tout à près de douze mille livres et je crois que je vous prierai de plus de m'envoyer une accolade de deux cents louis . Je pense très sérieusement à l'abus extrême que nous faisons ma nièce et moi de vos bontés et de celles de M. Camp . Quelques indulgents que vous soyez cela doit vous fatiguer à la longue . Il faut que Mme Denis et Mlle Corneille aient quelques amusements . Ils sont bien dus à la bonté qu'elles ont d'habiter le pays de Gex neuf mois de l'année . Je voudrais mettre un peu d'ordre dans les plaisirs et dans les affaires de Mme Denis . J'ai compté qu'ayant payé toutes les dettes de la maison, ayant fait des provisions considérables de toute espèce et lui abandonnant le revenu de la terre de Ferney elle pouvait avec cent louis par mois subvenir à toutes les dépenses en comptant les bagatelles qu'elle ferait venir de Lyon .

Voyez, mon cher monsieur, si vous pourriez pousser la bonté jusqu'à daigner entrer dans cet arrangement à commencer au 1er février . Il faudrait alors faire un compte nouveau et nous résoudre à ne prendre dorénavant sur nos fonds de Lyon que douze cents louis par an qui seraient distraits de la masse . Je compte que je les pourrai rembourser au bout de l'année . Par cet arrangement je mettrais un ordre certain et invariable dans ma petite fortune .

Vous m'enverriez à bon compte deux cents louis à votre loisir dans la quinzaine présente et ce serait le seul argent que je vous demanderai pour moi dans toute l'année .

Quant à M. Camp s'il pousse la galanterie jusqu'à vouloir bien se donner la peine d'acheter tous les chiffons dont Mme Denis l'importune 1 il faut bien endurer sa bonté, mais si cela le fatigue il peut ordonner à quelqu'un en qui il aura confiance de se charger de cet importun détail et ce qu'elle aura acheté pendant le mois sera imputé sur les cent louis d'or . Approuvez-vous mes idées ? Il me semble qu'elles sont conformes aux vôtres . Par cette opération de finance nous n'aurons jamais de dettes criardes . Vous me pardonnez sans doute toutes ces petites libertés que je prends avec vous mais elles sont dictées par la confiance que vos bontés me donnent .

Vous serez peut-être aussi surpris que moi de cette pancarte du roi que je vous envoie . Je l'ai reçue avec une lettre de M. de Saint-Florentin et j'en ai été tout stupéfait . Je croyais cette pension morte avec ma place d'historiographe . Il y a un temps infini que je n'y pensais plus et je ne sais pourquoi on me paye l'année 1758 . La manière me touche mille fois plus que le bienfait . J'ai encore recours à vous pour ce bienfait même . Il me semble que votre ami M. Duverger peut me faire payer . Voici ma quittance 2. Je vous donne toujours quelque peine nouvelle . Ma lettre est bien longue, je vous ennuie mais il faut que je vous dise encore combien je vous aime .

Briasson m'avait annoncé une caisse de livres . Elle ne vient point . »

1 Voir un extrait de la lettre de Mme Denis à Ami Camp , en note dans la lettre du 4 janvier 1762 à Mme de Fontaine : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/01/03/j-ai-cru-d-ailleurs-m-apercevoir-que-les-remords-et-la-relig-5894355.html

2 Cette phrase prouve que Wagnière fait tort à V* quand il écrit à Longchamps : « Dès que M. le duc de Choiseul [en fait le comte de Choiseul] fut entré dans le ministère, il fit, à l'insu de M. de Voltaire, qu'il ne connaissait pas personnellement, renouveler le brevet de cette pension du roi, et le lui envoya ; mais M. de Voltaire n'a jamais voulu la toucher . »

 

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07/01/2017 | Lien permanent

mettons-nous à l'eau de rose pour leur plaire

... Mais moi, je suis plutôt du genre à envoyer sur les roses quand je ne suis pas d'humeur à en offrir .

 Voir : http://caroleaubert.blogspot.fr/2010/07/texte.html

eau de rose epiderme3.jpg

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 Aux Délices 8 novembre [1757]

 Cela est d'une belle âme mon cher ange de m'envoyer de quoi vous faire des infidélités . Je veux avoir des procédés aussi nobles que vous . Vous trouverez le premier acte assez changé . C'est toujours beaucoup que je vous donne des vers quand je suis abîmé dans la prose, dans les bâtiments et dans les jardins . J'ai bien moins de temps à moi que je ne croyais, on s'est mis à venir dans mes retraites; il faut recevoir son monde, dîner, se tuer, et, qui pis est, perdre son temps. J'en ai trouvé pourtant pour votre Fanime; mais je vous avertis que je la veux un peu coupable, c'est-à-dire coupable d'aimer comme une folle, sans avoir d'autres motifs de sa fuite que les craintes que l'amour lui a inspirées pour son amant. Je serai d'ailleurs honteux pour le public s'il reçoit cette tragédie amoureuse plus favorablement que Rome sauvée et qu'Oreste ; cela n'est pas juste. Une scène de Cicéron, une scène de César, sont plus difficiles à faire, et ont plus de mérite que tous les emportements d'une femme trompée et délaissée. Le sujet de Fanime est bien trivial, bien usé mais enfin vos premières loges sont composées de personnes qui connaissent mieux l'amour que l'histoire romaine. Elles veulent s'attendrir, elles veulent pleurer, et avec le mot d'amour on a cause gagnée avec elles. Allons donc, mettons-nous à l'eau de rose pour leur plaire.
Oublions mon âge. Je ne devrais ni planter des jardins, ni faire des vers tendres; cependant j'ai ces deux torts, et j'en demande pardon à la raison. Je ne décide pas plus entre Brizard 1 et Blainville 2 qu'entre Genève et Rome 3. Je vous envoie, selon vos ordres, mon compliment à l'un et à l'autre, et vous choisirez.
Vraiment, on 4 m'a demandé déjà la charpente de mon visage pour l'Académie. Il y a un ancien portrait 5 d'après La Tour, chez ma nièce de Fontaine il faut qu'elle fasse une copie de ce hareng sauret; mais elle est actuellement avec son ami 6 et ses dindons dans sa terre, et ne reviendra que cet hiver. Vous aurez alors ma maigre figure. D’Alembert s'était chargé auprès d'elle de cette importante négociation. Je ne suis pas fâché que mon Salomon du Nord ait quelques partisans dans Paris, et qu'on voie que je n'ai pas loué un sot. Je m'intéresse à sa gloire par amour-propre, et je suis bien aise en même temps, par raison et par équité, qu'il soit un peu puni. Je veux voir si l'adversité le ramènera à la philosophie. Je vous jure qu'il y a un mois qu'il n'était guère philosophe; le désespoir l'emportait; ce n'est pas un rôle désagréable pour moi de lui avoir donné dans cette occasion des conseils très-paternels. L'anecdote est curieuse. Sa vie et, révérence parler, la mienne sont de plaisants contrastes; mais enfin il avoue que je suis plus heureux que lui c'est un grand point et une belle leçon. Mille respects à tous les anges. »

1 Jean-Baptiste Britard , acteur qui a débuté en juillet 1757: voir lettre du 12 septembre 1757 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/17/s-il-n-est-pas-ars-il-est-en-lieu-ou-il-doit-se-repentir.html

2 Pierre-Jean Fromentin de Blainville , acteur de la Comédie Française , 142è sociétaire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9taire_de_la_Com%C3%A9die-Fran%C3%A7aise

4 Voir lettre du 22 août 1757 à Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/11/c-est-peu-de-chose-d-exister-en-peinture.html

5 Portrait (pastel) de 1736 dont un exemplaire est au château de Voltaire à Ferney-Voltaire .

6 Le marquis de Florian .

 

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26/01/2013 | Lien permanent

J'entre dans tous les détails, je voudrais sauver ce petit garçon . Qu'ordonnez-vous ? A propos la France est aussi mal

... Et tant pour la maladie des corps que pour la maladie de l'Etat, Voltaire sait de quoi il parle .  Très humainement, très afffectueusement il donne la priorité à un enfant, lui accordant les mêmes soins qu'à lui-même . Trop de personnes oublient cette facette du patriarche, ne retenant que l'homme d'esprit dans le meilleur des cas, l'homme d'affaire dans le pire . Comment ne pas aimer ce gaillard là ?

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« A monsieur le professeur Théodore Tronchin

à Genève

Dimanche [1757/1758] au soir

Mon cher Esculape, mon petit malade 1 après avoir pris sa seconde dose d'émétique avant hier fut encore bien purgé par le bas de matières fétides et rendit un paquet de vers parmi lesquels il y en avait un de six pouces de long . Je lui donnai une décoction de rue, de petite centaurée, de menthe, de chicorée sauvage, et pour adoucir la vivacité que cette tisane pourrait porter dans un sang irrité par la fièvre, je lui fais prendre de demi-heure en demi-heure entre ces potions , une émulsion légère . La fièvre subsiste, continue avec redoublement, mais moins violente . Il a dormi un peu . La tête n'est point embarrassée mais il y a toujours mal . Le bout de la langue est du rouge le plus vif mais il s'en faut de beaucoup que l’œil soit net . Il ne l'est guère, je crois, dans ces maladies . La peau n'est pas ardente . Depuis qu'il a rendu des vers il n'a pas été à la garde-robe . Ne conviendrait-il pas de lui ôter sa tisane antivermineuse qui peut l'échauffer et continuer à délayer beaucoup les humeurs ?

N. b. qu'il a toujours la bouche ouverte et qu'il lui est difficile de la fermer . J'entre dans tous les détails, je voudrais sauver ce petit garçon . Qu'ordonnez-vous ?

A propos la France est aussi malade que lui . Mademoiselle votre fille est-elle palliée 2? »

1 C'est sans doute le petit Pichon, voir lettre du 8 août 1757 à Jean-Robert Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/30/oserais-je-monsieur-vous-prier-de-vouloir-bien-envoyer-a-cet.html

2 Normalement, « pallier »signifie « soulager une maladie sans la guérir » . V* semble appliquer le terme à la malade elle-même au sens de « soulager » .

 

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02/03/2013 | Lien permanent

je plains beaucoup plus ceux qu'on égorge que ceux qu'on ruine .

... Cependant si on peut se dispenser de ces deux plaies, je suis preneur , et pas seulement un 29 février !

 A propos de ruine ,"Il est plaisant d'avoir dépensé cinq ou six cents millions pour quelques voyages dans la Hesse en quatre ans . On aurait fait le tour du monde à meilleur marché" , en est-ce une pour la France et les voyages présidentiels en Allemagne, et en particulier le récent tour du monde de Fanfoué, notre représentant de commerce de luxe ? J'ose espérer qu'il y a un retour sur investissement .

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As you like it !

 

 

« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg

Pour Dieu, madame, envoyez-moi le portrait de Mme de Pompadour ; j'aimerais mieux avoir le vôtre mais vous ne voulez pas vous faire peindre ; il faut faire quelque chose pour ses amis, madame . Si vous n'avez pas de copiste à Strasbourg, osez me confier l'original . J'ai de la probité, je suis exact, je ne le garderai pas quinze jours ; faites-moi cette petite faveur, je vous en conjure .

Où est actuellement monsieur votre fils ? Je plains ses chevaux, quelque part qu'il soit, car je crois les retraites promptes, et les fourrages rares . Il est plaisant d'avoir dépensé cinq ou six cents millions pour quelques voyages dans la Hesse en quatre ans . On aurait fait le tour du monde à meilleur marché . Je n'ai d'autre nouvelle dans mon enceinte de montagnes sinon qu'on ne me paie point ; mais je plains beaucoup plus ceux qu'on égorge que ceux qu'on ruine .

Avez-vous actuellement, madame, auprès de vous votre fidèle compagne ? vous portez-vous bien ? êtes-vous contente ? Je rencontrai hier dans mon chemin un borgne, et je me réjouis d'avoir encore deux yeux . Je rencontrai ensuite un homme qui n'avait qu'une jambe, et je me félicitai d'en avoir deux, toutes mauvaises qu'elles soient . Quand on a passé un certain âge, il n'y a guère que cette façon là d'être heureux ; cela n'est pas bien brillant, mais c'est toujours une petite consolation . Un beau soleil est encore un grand plaisir ; mais il me semble que vous n'avez jamais chaud sur vos bords du Rhin . N'avez-vous pas fait embellir et peigner votre jardin ? autre ressource qui n'est pas à négliger . Je vous avertis, madame, que j'ai fait les plus beaux potagers du royaume ; vous ne vous en souciez guère . Puissiez-vous avoir le goût de cet amusement ; mais on ne se donne rien . Si vous n'êtes pas née jardinière, vous ne le serez jamais .

Au château de Ferney pays de Gex

en Bourgogne 10è mars 1761. »

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29/02/2016 | Lien permanent

il n'y a pas moyen que j'aille me fourrer à travers de leurs tracasseries

... C'est sans doute l'arrière-pensée de Joe Biden qui pourtant, le couteau dans les reins, apporte l'aide des USA à Israel pour éviter «davantage de tragédie» aux civils . J'ose espérer que les civils des deux bords seront également épargnés si on veut un jour voir déposer les armes : https://www.lefigaro.fr/international/conflit-israel-hama...

Je crains bien de ne pas le voir de mon vivant ( et une fois mort et désintégré, je serais infiniment fâché que quelques molécules de moi-même servent à fabriquer quelque arme que ce soit ).

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Mardi au soir 1er mars [1768]

Mon cher ministre, mon ministre prédicant, j'ai l'honneur de vous renvoyer votre gazette. Elle donne quelques espérances aux cœurs bien faits. Je commence à croire que les ordres donnés à tous les gouverneurs de place sont quelque chose de sérieux.

La petite mièvreté de La Harpe n'est pas si sérieuse 1; mais elle est certaine et avérée. Je sais que le Gallien en avait retenu quelques vers; mais je suis très sûr qu'il n'en avait point pris de copie . D'ailleurs cet Antoine, ce sculpteur dont La Harpe prétendait tenir le manuscrit, a été interrogé par un de mes amis. Sa réponse a été que La Harpe était un menteur, et quelque chose de pis. Cette infidélité m'a fait beaucoup de peine. Mais je pardonne aisément. J'attends les beaux jours pour vous venir voir dans votre château de Gaillardin 2, car pour Genève, il n'y a pas moyen que j'aille me fourrer à travers de leurs tracasseries.

Maman est partie, me voilà ermite. Vous savez que le diable le devint quand il fut vieux. Mais, quoi qu'on dise, je ne suis pas diable.

Intérim vale.

V. »

1 Il avait pris copie du second chant de la Guerre civile de Genève, et soustrait quelques autres ouvrages de Voltaire; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/25

2 Sur ce château de Gaillardin, voir lettre du 20 avril 1767 à Rieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/10/24/toutes-les-tuiles-qu-il-voudra-mais-ce-n-est-pas-encore-le-temps-de-cuirete.html

Mais depuis le 4 décembre 1767, Hennin a loué pour neuf ans une maison neuve appelée « Perette » dans la quartier de Cornavin .

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18/10/2023 | Lien permanent

quand deux partis acharnés l’un contre l’autre affirmaient la même chose, il était clair qu’ils affirmaient la vérité

... C'est bien ce que veulent nous faire croire la droite et la gauche , extrêmes ou non, en cette période où l'on cherche une solution légale pour régler l'immigration en France (et au-delà ) .

Et pendant ce temps-là ...

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https://www.cartooningforpeace.org/cartoonotheque/migrati...

 

« A Emmanuel Frédéric von Fischer

5è avril 1768 à Ferney 1

Je vois, monsieur, par la lettre dont vous m’honorez, du 31è mars, que je suis précisément comme le Bikestarf de Londres, à qui le docteur Swift et le docteur Arbutnot prouvèrent qu’il était mort. Il eut beau déclarer dans les papiers publics qu’il n’en était rien, que c’était une calomnie de ses ennemis, et qu’il se portait à merveille, on lui démontra qu’il était absolument mort ; que trois gazettes de Tories et trois autres gazettes de Wighs l’avaient dit expressément ; que quand deux partis acharnés l’un contre l’autre affirmaient la même chose, il était clair qu’ils affirmaient la vérité ; qu’il y avait six témoins contre lui, et qu’il n’avait pour lui que son seul témoignage, lequel n’était d’aucun poids. Enfin le pauvre homme eut beau faire, il fut convaincu d’être mort ; on tendit sa porte de noir, et on vint pour l’enterrer 2.

Si vous voulez m’enterrer monsieur, il ne tient qu’à vous, vous êtes bien le maître. J’ai soixante-quatorze ans, je suis fort maigre, je pèse fort peu, et il suffira de deux petits garçons pour me porter dans mon tombeau, que j’ai fait bâtir dans le cimetière de mon église. Vous serez quitte encore de faire prier Dieu pour moi, attendu que dans votre communion on ne prie point pour les morts. Mais moi je prierai Dieu pour la conversion de votre correspondant, qui veut que je sois en deux lieux à la fois ; ce qui n’est jamais arrivé qu’à saint François-Xavier, et ce qui paraît aujourd’hui moralement impossible à plusieurs honnêtes gens.

J’ai l’honneur d’être, pour le peu de temps que j’ai encore à vivre, monsieur, votre très. »

 

 

 

1 Copie ; édition « Lettre de M. de Voltaire à un gazetier, qui avait assuré que cet illustre écrivain avait été obligé de quitter Ferney », Gazette littéraire, 1777 . la lettre à laquelle répond V* n'est pas connue.

2 Swift, sous le nom de Bickerstaff a «  prédit » et « confirmé » en 1708 la mort de John Partridge ; voir page 339 : https://fr.wikisource.org/wiki/Swift_d%27apr%C3%A8s_des_travaux_r%C3%A9cens

et : http://hoaxes.org/archive/permalink/the_predictions_of_isaac_bickerstaff

 

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02/12/2023 | Lien permanent

je n’ai demandé les oreilles de personne,

"Toute cette vie ne doit être qu'un amusement"

Moi aussi, comme le pape je fais mes compliments à Volti qui faute d'être sûr d'une vie éternelle, tient à la qualité de la vie terrestre.

Lu et approuvé !

 

Il est des rencontres que l'on fait et qui ne donnent pas des liens selon son coeur, par peur de s'engager, par timidité, par sottise . Et ça laisse des regrets d'occasions manquées.

Les cyniques disent qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets , je n'ai jamais voulu basculer dans ce camp, les remords ne me valent rien .

 

Ma rencontre avec Volti, je pense qu'elle devait couver depuis des années avant de me mettre devant cette évidence : Voltaire , je t'aime ! (en tout bien tout honneur ). Et plus je fais sa connaissance , plus je l'aime !

Comme on peut le faire d'une personne de chair qui vous bouscule, charme, enchante, bouleverse, ravit . Et celle-ci existe, je l'ai rencontrée ...

 

 

 

 

 

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

 

                            A Ferney 25è ou 27è novembre 1771.

 

                            On me mande, Monseigneur, qu’un Anglais, très anglais, qui s’appelle M. Muller [John Miller de Ballicassy] , homme d’esprit, pensant et parlant librement, a répandu dans Rome qu’à son retour il m’apporterait les oreilles du Grand Inquisiteur dans un papier de musique ; et que le pape en lui donnant audience lui a dit : Faites mes compliments à M. de Voltaire, et annoncez-lui que sa commission n’est pas faisable, le Grand Inquisiteur à présent n’a plus ni yeux ni  oreilles .

 

                            J’ai bien quelque idée d’avoir vu cet Anglais chez moi [qui aurait pris au sérieux la demande de V* et l’aurait effectivement transmise à Rome], mais je puis assurer Votre Eminence que je n’ai demandé les oreilles de personne, pas même celles de Fréron  et de La Beaumelle.

 

                            Supposé que ce Muller ait tenu ce discours dans Rome, et que le pape lui ait fait cette réponse, voici ma réplique ci-jointe. Je voudrais qu’elle pût vous amuser, car après tout cette vie ne doit être qu’un amusement. Je vous amuse très rarement par mes lettres, car je suis bien vieux, bien malade et bien faible. Mes sentiments pour vous ne tiennent point de cette faiblesse, ils ne ressemblent point à mes vers. Agréez mon tendre respect, et conservez vos bontés pour le vieillard de Ferney.

 

Le Grand Inquisiteur selon vous, très Saint Père,

N’a plus ni d’oreilles ni d’yeux.

Vous entendez très bien ; vous voyez encor  mieux,

Et vous savez surtout bien parler et vous taire.

Je n’ai point ces talents ; mais je leur applaudis.

Vivez longtemps heureux dans la paix de l’Eglise,

Allez très tard en paradis :

Je ne suis point pressé qu’on vous canonise.

Aux honneurs de là-haut rarement on atteint.

Vous êtes juste et bon, que faut-il davantage ?

C’est bien assez, je crois qu’on dise : il fut un sage.

Dira qui veut : il fut un saint.

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27/11/2009 | Lien permanent

C'est beaucoup d'être indépendant ; mais d’avoir trouvé le secret de l'être en France, cela vaut mieux

... Notre bureaucratie tatillonne doublée des normes européennes fait la vie dure aux travailleurs indépendants, libéraux comme paysans . L'auto-entreprenariat prend du plomb dans l'aile  et le salariat est à la ramasse .

Hé ! François, ramène moi du monoï et fait la bise aux vahinés, dopé au kava !

NDLR : cette dernière allusion vient d'une association d'idées tirée par la barbichette : vahiné => sucre vanillé bien connu, sucre vanillé => gâteau, gâteau du Pays de Gex => papette, papette=> Papeete, CQFD !

 Image illustrative de l'article Tarte à la papette

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tarte_%C3%A0_la_papette

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine

27 février 1761 à Ferney

Nos montagnes couvertes de neige et mes cheveux devenus aussi blancs qu'elles, m'ont rendu paresseux, ma chère nièce ; j'écris trop rarement . J'en suis très fâché, car c'est une grande consolation d'écrire aux gens qu'on aime : c'est une belle invention que de se parler de cent cinquante lieues pour vingt sous .

Avez-vous lu le roman de Rousseau ?1 Si vous ne l'avez pas lu, tant mieux . Si vous l'avez lu, je vous enverrai les Lettres que le marquis de Chimènes croit avoir faites sur ce roman suisse . Ce marquis de Chimènes est venu se camper chez nous avec tout son train et tous ses vers . Nous montrons l'orthographe à la cousine issue de germaine de Polyeucte et de Cinna . Si celle-là fait jamais une tragédie, je serai bien attrapé . Elle fait du moins de la tapisserie : je crois que c'est un des beaux arts, car Minerve, comme vous savez , était la première tapissière du monde . Il n'y a que la profession de tailleur qui soit au dessus , Dieu ayant été lui-même le premier tailleur, et ayant fait des culottes pour Adam quand il le chassa du paradis terrestre à coups de pied au cul .

Votre sœur embellit les dedans de Ferney, et moi je me ruine dans les dehors . C'est une terrible affaire que la création . Vous avez très bien fait de vous borner à rapetasser . Je vous crois actuellement bien à votre aise dans votre château ; mais je vous plains de n'avoir ni grand jardin ni grand lac : ce n'est pas assez d'avoir trois mille gerbes de champart 2, il faut que la vue soit satisfaite .

Le grand écuyer de Cyrus aura beau faire, il ne formera point de paysage où la nature n'en a pas mis . J'ai peur qu'à la longue le terrain ne vous dégoûte . Quand vous voudrez voir quelque chose de fort au-dessus des Délices, venez chez nous à Ferney . Surtout n'allez jamais à Paris : ce séjour n'est bon que pour les gens à illusion, ou pour les fermiers généraux . Vive la campagne, ma chère nièce ; vivent les terres, et surtout les terres libres où l'on est chez soi maître absolu, et où l'on n'a point de vingtièmes à payer . C'est beaucoup d'être indépendant ; mais d’avoir trouvé le secret de l'être en France, cela vaut mieux que d'avoir fait la Henriade .

Nous allons avoir une troupe de bateleurs auprès des Délices ; ce qui fait deux avec la nôtre . En attendant que nous ouvrions notre théâtre, je m'amuse à chasser les jésuites d'un terrain qu'ils avaient usurpé, et à tâcher de faire envoyer aux galères un curé de leurs amis . Ces petits amusements sont nécessaires à la campagne . Il ne faut jamais être oisif .

Votre jurisconsulte est-il à Hornoy ou à Paris ? Votre conseiller clerc qui écrit de si jolies lettres tous les jours de courrier à ses parents, est-il allé juger ? Le grand écuyer travaille-t-il en petits points ? Montez-vous à cheval ? Daumart est au lit depuis cinq mois sans pouvoir remuer . Tronchin vous a guérie parce qu'il ne vous a rien fait . Mais pour avoir fait quelque chose à Daumart, ce pauvre garçon en mourra, ou sa vie sera pire que la mort . C'est une bien malheureuse créature que ce Daumart ; mais son père était encore plus sot que lui, et son grand-père encore plus . Je n'ai pas connu le bisaïeul, mais ce devait être un rare homme .

J'ai commencé ma lettre par le roman de Rousseau, je veux finir par celui de La Popelinière . C'est , je vous jure, un des plus absurdes ouvrages qu'on ait jamais écrits : pour peu qu'il en fasse encore un dans ce goût, il sera de l'Académie .

Bonsoir : portez-vous bien . Je ne vous écris pas de ma main ; on dit que j'ai la goutte, mais ce sont mes ennemis qui font courir de bruit là . Je vous embrasse de tout mon cœur . »

1 Le passage « Avez-vous lu.... tous ses vers. » supprimé sur le manuscrit fut néanmoins imprimé, sauf la dernière phrase .

2 Dans la jurisprudence féodale, le champart est une portion du produit de la terre perçus par le seigneur d'une tenure .

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22/02/2016 | Lien permanent

Je vois, avec une sainte joie, combien votre cœur est touché des vérités sublimes de notre sainte religion, et que vous

... Se disent réciproquement l'Arabie Saoudite et le Qatar à l'occasion du hajj, rituel et énorme commerce, version 2018 : http://www.france24.com/fr/20180817-arabie-saoudite-mecqu...

Les pèlerins ne sont pas des saints, pas plus les musulmans que ceux de toutes autres religions/superstitions, et leur concentration  apporte un anonymat qui permet des actes délictueux noyés dans la masse , et avec la bénédiction d'Allah . Mohammed, tes adorateurs ne valent pas mieux après pèlerinage qu'avant , ils restent aussi bornés , et dans leurs têtes ça continue à tourner bêtement comme autour du caillou sacro-saint .

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Noter les rubriques : Ambiance , Humour, Divers

Que pense Patrick Sébastien face à ces redoutables concurrents en rigolade ?

 

 

« A Claude-Adrien Helvétius

25è août 1763 1

Monsieur,

Pax Christi 2. Je vois, avec une sainte joie, combien votre cœur est touché des vérités sublimes de notre sainte religion, et que vous voulez consacrer vos travaux et vos grands talents à réparer le scandale que vous avez pu donner, en mettant dans votre fameux livre 3 quelques vérités d’un autre ordre, qui ont paru dangereuses aux personnes d’une conscience délicate et timorée, comme MM. Omer Joly de Fleury, MM. Gauchat, Chaumeix, et plusieurs de nos pères.

Les petites tribulations que nos pères éprouvent aujourd’hui les affermissent dans leur foi ; et plus nous sommes dispersés, et plus nous faisons de bien aux âmes. Je suis à portée de voir ces progrès, étant aumônier de M. le résident de France à Genève ; je ne puis assez bénir Dieu de la résolution que vous prenez de combattre vous-même pour la religion chrétienne dans un temps où tout le monde l’attaque et se moque d’elle ouvertement. C’est la fatale philosophie des Anglais qui a commencé tout le mal. Ces gens-là, sous prétexte qu’ils sont les meilleurs mathématiciens et les meilleurs physiciens de l’Europe, ont abusé de leur esprit jusqu’à oser examiner les mystères. Cette contagion s’est répandue partout. Le dogme fatal de la tolérance infecte aujourd’hui tous les esprits ; les trois quarts de la France au moins commencent à demander la liberté de conscience : on la prêche à Genève.

Enfin, monsieur, figurez-vous que lorsque le magistrat de Genève n’a pu se dispenser de condamner le roman de M. J.-J. Rousseau, intitulé Émile, six cents citoyens sont venus 4 par trois fois protester au conseil de Genève qu’ils ne souffriraient pas que l’on condamnât, sans l’entendre, un citoyen qui avait écrit à la vérité contre la religion chrétienne, mais qu’il pouvait avoir ses raisons, qu’il fallait les entendre ; qu’un citoyen de Genève peut écrire ce qu’il veut, pourvu qu’il donne de bonnes explications.

Enfin, monsieur, on renouvelle tous les jours les attaques que l’empereur Julien, les philosophes Celse et Porphyre, livrèrent, dès les premiers temps, à nos saintes vérités. Tout le monde pense comme Bayle, Descartes, Fontenelle, Shaftesburi, Bolingbroke, Colins, Wolston ; tout le monde dit hautement qu’il n’y a qu’un Dieu, que la sainte vierge Marie n’est pas mère de Dieu, que le Saint-Esprit n’est autre chose que la lumière que Dieu nous donne. On prêche je ne sais quelle vertu qui, ne consistant qu’à faire du bien aux hommes, est entièrement mondaine et de nulle valeur. On oppose au Pédagogue chrétien 5 et au Pensez-y bien 6, livres qui faisaient autrefois tant de conversions, de petits livres philosophiques qu’on a soin de répandre partout adroitement. Ces  petits livres se succèdent rapidement les uns aux autres. On ne les vend point, on les donne à des personnes affidées qui les distribuent à des jeunes gens et à des femmes. Tantôt c’est le Sermon des Cinquante, qu’on attribue au roi de Prusse ; tantôt c’est un Extrait du Testament de ce malheureux curé Jean Meslier, qui demanda pardon à Dieu en mourant d’avoir enseigné le christianisme ; tantôt c’est je ne sais quel Catéchisme de l’honnête Homme, fait par un certain abbé Durand. Quel titre, monsieur, que le Catéchisme de l’honnête Homme ! comme s’il pouvait y avoir de la vertu hors de la religion catholique !

Opposez-vous à ce torrent, monsieur, puisque Dieu vous a fait la grâce de vous illuminer. Vous vous devez à la raison et à la vertu indignement outragées : combattez les méchants comme ils combattent, sans vous compromettre, sans qu’ils vous devinent. Contentez-vous de rendre justice à notre sainte religion d’une manière claire et sensible, sans rechercher d’autre gloire que celle de bien faire. Imitez notre grand roi Stanislas, père de notre illustre reine, qui a daigné quelquefois faire imprimer de petits livres chrétiens entièrement à ses dépens. Il eut toujours la modestie de cacher son nom, et on ne l’a su que par son digne secrétaire M. de Solignac. Le papier me manque ; je vous embrasse en Jésus-Christ.

JEAN PATOUREL, CI-DEVANT JÉSUITE. »

2 La paix du Christ (soit avec vous ) . Formule par laquelle les jésuites commençaient leurs lettres . V* pastiche leur style, et pousse la plaisanterie jusqu'à écrire la lettre par une main inconnue, peut-être même avec une orthographe particulière (il écrit résident sous la forme rhésident ).

3 De l'esprit .

4 Le 18 juin et le 8 août 1763 .

5 Le pédagogue chrétien, ou la Manière de vivre chrétiennement, de Philippe d'Outreman, vers 1630 ; V* dans sa bibliothèque un exemplaire d’une des nombreuses rééditions postérieures . La dernière édition de l'ouvrage est de 1866 . Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k858859n.image

6 Pensez-y bien : courtes réflexions sur les quatre fins et le purgatoire, d'André Colinot, 1721 ; voir : http://data.bnf.fr/10304128/andre_colinot/

et : http://www.chire.fr/A-143337-pensez-y-bien-ou-reflexions-sur-les-quatre-fins-dernieres.aspx

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22/08/2018 | Lien permanent

Lorsque des hommes comme vous élèvent leurs voix pour réprouver tous ces ouvrages que l'ignorance et l'avidité débitent

 

 

 

 

« A MESSIEURS DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE 1

Novembre 1755.

Messieurs, je crois qu'il n'appartient qu'à ceux qui sont, comme vous, à la tête de la littérature, d'adoucir les nouveaux désagréments auxquels les gens de lettres sont exposés depuis quelques années.

Lorsqu'on donne une pièce de théâtre à Paris, si elle a un peu de succès, on la transcrit d'abord aux représentations, et on l'imprime souvent pleine de fautes. Des curieux sont-ils en possession de quelques fragments d'un ouvrage, on se hâte d'ajuster ces fragments comme on peut; on remplit les vides au hasard, on donne hardiment, sous le nom de l'auteur, un livre qui n'est pas le sien. C'est à la fois le voler et le défigurer. C'est ainsi qu'on s'avisa d'imprimer sous mon nom il y a deux ans, sous le titre ridicule d'Histoire universelle 2, deux petits volumes sans suite et sans ordre, qui ne contenaient pas l'histoire d'une ville, et où chaque date était une erreur. Quand on ne peut imprimer l'ouvrage dont on est en possession, on le vend en manuscrit; et j'apprends qu'à présent on débite de cette manière quelques fragments, informes et falsifiés, des mémoires que j'avais amassés dans les archives publiques sur la Guerre de 1741 3. On en use encore ainsi à l'égard d'une plaisanterie 4 faite, il y a plus de trente ans , sur le même sujet qui rendit Chapelain si fameux. Les copies manuscrites qu'on m'en a envoyées de Paris sont de telle nature qu'un homme qui a l'honneur d'être votre confrère, qui sait un peu sa langue, et qui a puisé quelque goût dans votre société et dans vos écrits, ne sera jamais soupçonné d'avoir composé cet ouvrage tel qu'on le débite. On vient de l'imprimer d'une manière non moins ridicule et non moins révoltante.

Ce poème a été d'abord imprimé à Francfort, quoiqu'il soit annoncé de Louvain, et l'on vient d'en donner en Hollande deux éditions qui ne sont pas plus exactes que la première, cet abus de nous attribuer des ouvrages que nous n'avons pas faits, de falsifier ceux que nous avons faits, et de vendre ainsi notre nom, ne peut être détruit que par le décri dans lequel ces œuvres de ténèbres doivent tomber.

C'est à vous, messieurs, et aux Académies formées sur votre modèle, dont j'ai l'honneur d'être associé, que je dois m'adresser. Lorsque des hommes comme vous élèvent leurs voix pour réprouver tous ces ouvrages que l'ignorance et l'avidité débitent, le public, que vous éclairez, est bientôt désabusé.

Je suis avec beaucoup de respect, etc. »

 

1 Cette lettre, dont il n'existe aucune trace dans les archives de l'Académie française, avait été, ainsi que la réponse de M. Duclos, secrétaire de l'Académie, en novembre, mise par les éditeurs de Kehl dans une note de leur préface de la Pucelle.

3 Voir tome XV, l'avertissement de Beuchot placé en tête du Précis du siècle de Louis XV : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411331n/f148.image

4 La Pucelle d'Orléans.

 

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25/03/2012 | Lien permanent

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