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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Paul viendra voir Antoine et apprendre de lui à se passer du reste des hommes .

... Heureux hommes, fidèles, marions les, s'ils veulent bien !

Et déboutons Boutin , Bolloré Vincent ("catho intégriste", comme dit Fanfoué), Barjot Frigide et tous les soi-disant Bien-pensants, butés déblatérants .

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Au delà de la rigolade, un vrai projet de vie qui ne doit pas être réservé aux hétérosexuels soumis aux lois religieuses .

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche

A Ferney, 14 septembre [1761]

J'ai ouvert, monsieur, l'incluse que je vous renvoie ; vous qui êtes la main de la justice, vous pardonnerez à ma main indiscrète ; ce mot de seigneur de Ferney aurait trompé un homme plus attentif .

Cependant , quand j'ai vu votre nom, je me suis dit : l'écrivain a raison ; oui assurément, monsieur de La Marche est seigneur de Ferney, et il demeure bien peu de temps dans sa terre . Je suis son vassal et je regrette mon seigneur ; j'irai assurément lui prêter foi et hommage dans son royaume de La Marche ; Mme Denis et Cornélie-Chiffon m'ôteront mes éperons et me tiendront les mains jointes .

Si vous êtes dans votre royaume à la  réception de ma lettre, voulez-vous employer votre graveur 1 pour Corneille ? Les Cramer lui payeront quatre louis pour chaque planche in-8° . Il n'aurait qu'à commencer par ces deux-ci en les rectifiant . Voilà les sujets, vous guideriez son talent . Il y aura dix estampes à graver . Notre Bourgogne aura l'honneur de toute l'entreprise de l'édition de Corneille . Vous ne sauriez croire combien vous me rendez cette idée chère . J'ai été sur le point d'aller faire imprimer notre Corneille au Louvre ; mais je ne veux pas quitter ma retraite, et ce mot de Louvre m'effraie, quoiqu'il appartienne à un roi qui me rassure . Je suis si bien dans ma solitude que ma constance est sans mérite, et je n'en sortirai que pour vous . Paul viendra voir Antoine et apprendre de lui à se passer du reste des hommes .

Je suppose que M. Tronchin est venu recevoir vos ordres à Lyon 2. Allez embellir La Marche , allez faire à Paris le bonheur de votre famille et de vos amis, et revenez ensuite faire le vôtre dans votre respectable retraite .

Neglectae dominus splendidior rei 3.

Nous compterons toujours, Mme Denis et moi, parmi nos plus heureux moments ceux que nous avons eu l'honneur de passer avec vous . Nous en disons autant à M. le président de Ruffey ; je le supplie de daigner se souvenir de l'avocat Arnould, et je demande pardon de toutes mes libertés . Adieu, monsieur, agréez les très tendres respects de

V. »

1 D'après l'éditeur, le graveur de Fyot de La Marche était Louis-Gabriel Monnier, ; cependant aucune des illustrations du Corneille de Voltaire n'est signée de lui . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Gabriel_Monnier

et pages 388-389 : https://books.google.fr/books?id=7wxAAAAAcAAJ&pg=PA38...

2 Voir lettre du 9 septembre 1761 à JR Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/08/15/j... . La veille du jour où V* écrit cette lettre, Fyot de La Marche lui écrivait de Lyon pour le remercier du séjour effectué chez lui .

3 Maître plus opulent d'un bien négligé ; d'après Horace, Odes, III, xvi, 25 qui donne Contemptae pour Neglectae .

 

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21/08/2016 | Lien permanent

il ne faut écrire que ce qui est digne de la postérité, et qu'il faut laisser les petits détails aux petits faiseurs d'a

... Ce qui nous amènera à envoyer au pilon 99,9% de la production littéraire, dont les élucubrations d'hommes/femmes politiques fournissent l'essentiel détestable .

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« A Ivan Ivanovitch Schouvalov 1

Monsieur, votre très aimable M . de Soltikof vient de me régaler d'un gros paquet dont Votre Excellence m'honore . Il contient les estampes d'un grand homme 2, quelques lettres de lui, et une de vous monsieur qui m'est aussi précieuse pour le moins que tout le reste . Mon premier devoir est de vous faire mes remerciements et de vous assurer que je me conformerai à toutes vos intentions . Je bâtis pour vous la maison dont vous m'avez fourni les matériaux, il est juste que vous y soyez logé à votre aise .

Je crois avoir déjà rempli une partie de vos vues en déclarant que je ne prétendais point faire l'histoire secrète de Pierre le Grand, et en trompant ainsi la malignité de ceux qui haïssent la gloire et celle de votre Empire .

Je sais bien que dans les commencements je ne pourrai pas faire taire l’envie, mais si l'ouvrage est écrit de manière à intéresser les lecteurs le livre reste et les critiques s’évanouissent .

C'est ce qui est arrivé à l'Histoire de Charles XII longtemps combattue et enfin reconnue pour véritable . Le certificat du roi Stanislas ne porte que sur les faits militaires et politiques, ce certificat est déjà une grande présomption en faveur de la vérité avec laquelle j'écris l'histoire de votre auguste législateur, et des preuves plus fortes se tireront des mémoires que Votre Excellence daignera me communiquer 3.

Je n'ai pris dans les mémoires de M. de Bassevits et dans ceux que je me suis procurés que ce qui peut contribuer à la gloire de votre patrie, et à celle de l'empereur Pierre Ier . J'abandonne le reste à la malignité de vos ennemis et des miens .

M. le duc de Choiseul et tous nos meilleurs juges ont trouvé que j'ai fait voir assez heureusement dans ma préface qu'il ne faut écrire que ce qui est digne de la postérité, et qu'il faut laisser les petits détails aux petits faiseurs d'anecdotes . Ce sera à vous monsieur à me prescrire l'usage que je devrai faire des particularités que les mémoires manuscrits de M. de Bassevits m'ont fournis . J'aurai l'honneur de vous envoyer cahier par cahier , ce que j'aurai fait du second . Ensuite je réformerai ce qui doit l'être dans le premier, et on mettra ce que vous avez bien voulu m'envoyer d'estampes à la tête de ce premier volume . Encore une fois monsieur je ne suis que votre secrétaire . Il est bien vrai que vous avez choisi un secrétaire trop vieux et trop malade, mais il vous consacre avec joie le peu de temps qu'il lui reste à vivre . J'admirais Pierre Ier en bien des choses, et vous me l'avez fait aimer . Le bien que vous faites aux lettres dans votre patrie me la rend chère . Quelqu'un a fait Le Russe à Paris . Je me regarde comme un Français en Russie .

Disposez d'un homme qui sera, tant qu'il respirera, avec l'attachement le plus vrai et les sentiments les plus remplis de respect et d'estime,

monsieur

de Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire .

A Ferney 8 juin 1761 . »

 

1 Manuscrit olographe, minute olographe dont le texte est assez différent de celui de la lettre envoyée pour que Besterman le donne ; l'édition de Kehl et suivantes omettent la formule depuis Monsieur ...

2 « […] 260 empreintes du portrait qui doit présenter à la postérité les traits du héros » écrivait Schouvalov à V* le 29 avril [10 mai n.s.]

3 « […] je ne dois pas vous faire mystère de quelques réflexions critiques de plusieurs personnes tant d' ici que de dehors . On est surpris i) de ce qu'au lieu de mettre votre nom à la tête de l'ouvrage, vous ne vous êtes désigné que par l'auteur de l’Histoire de Charles XII . 2) Que vous citiez la lettre du rois Stanislas qui a dû :

pardonner à la nécessité

Un reste de vengeance et de sévérité .[Zaïre, acte I, sc. 4…]

On est surpris dis-je que vous citiez cette lettre comme pour apposer le sceau de la vérité à ce qui est de préjudiciable à la gloire de Pierre Ier, dans l'Histoire de Charles XII, qui n'est liée avec celle-ci, que par les évènements de la guerre . Voilà les traits, monsieur, par lesquels on tâche d'envenimer ma joie et de me faire du tort . » Ibid.

 

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05/05/2016 | Lien permanent

la nature en saura toujours plus que la médecine. La philosophie apprend à se soumettre à l’une, et à se passer de l’aut

... Le virus a toujours une longueur d'avance, mais il ne passera pas par moi !

Il trouvera une personne tout à fait réceptive en la personne de Mme Hidalgo . C'est une cruche qui ne sait toujours pas comment on porte un masque : la petite barrette sus- nasale n'est pas là pour indiquer où est le haut, il faut la pincer , sinon autant porter un très chic masque en dentelle de Calais ou un string de même  .

string

Sobre, élégant, réutilisable, effet garanti   ( il me rappelle -allez chercher dans votre inconscient- le Chat du Rabbin, de Joann Sfar que j'adore )

L'art Du Chat Du Rabbin   de joann sfar  Format Relié

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

25è novembre 1765

Votre mal de gorge et votre amaigrissement me déplaisent beaucoup . Vous savez si je m’intéresse à votre bien-être et à votre long être. Notre Esculape Tronchin ne guérit pas tout le monde . Mme la duchesse d’Anville pourra bien rester tout l’hiver à Genève. Quoi qu’il fasse, mon cher ami, la nature en saura toujours plus que la médecine. La philosophie apprend à se soumettre à l’une, et à se passer de l’autre ; c’est le parti que j’ai pris.

Cette philosophie, contre laquelle on se révolte si injustement, peut faire beaucoup de bien, et ne fait aucun mal. Si elle avait été écoutée, les parlements n’auraient pas tant harcelé le roi et tant outragé les ministres. L’esprit de corps et la philosophie ne vont guère ensemble. Je crains que l’archevêque de Novogorod , dont vous me parlez, ne puisse les soutenir dans la seule chose où ils paraissent avoir raison, et qu’après avoir combattu mal à propos l’autorité royale sur des affaires de finance et de forme, ils ne finissent par succomber quand ils soutiennent cette même autorité contre quelques entreprises du clergé.

Mais la santé de M. le dauphin est un objet si intéressant, qu’il doit anéantir toutes ces querelles. La bulle Unigenitus, et toutes les bulles du monde, ne valent pas assurément la poitrine et le foie d’un fils unique du roi de France.

Mme Denis ne se porte pas trop bien ; elle me charge de vous dire combien elle vous aime et vous estime. Elle attend les boites de confitures 1 que vous voulez bien nous envoyer . Il n’y a qu’à les mettre au coche de Lyon.

Embrassez pour moi MM. Diderot et d’Alembert, quand vous les verrez. Toute mon ambition est que la cour puisse les connaître, et rendre justice à leur mérite, qui fait honneur à la France. Qu’est devenu le très paresseux Thieriot ? Il m’écrit une ou deux fois l’an par boutade. Vous savez probablement que Jean-Jacques est à Strasbourg, où il fait jouer le Devin du Village 2. Cela vaut mieux que de chercher à mettre le trouble dans Genève, et d’être lapidé à Môtiers-Travers. Les magistrats et les citoyens sont toujours divisés , je ne les vois les uns et les autres que pour leur inspirer la concorde , c’est la boussole invariable de ma conduite.

Je vous demande en grâce de presser M. de Beaumont sur l’affaire des Sirven ; elle me paraît toute prête ; le temps est favorable . Je ne crois pas qu’il y ait un instant à perdre.

Je vous embrasse du meilleur de mon cœur. »

1 Sur ces prétendues « confitures » (Lettre de Thrasybule à Leucippe, etc. )voir lettre du 16 octobre 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/13/y-a-t-il-rien-de-plus-tyrannique-par-exemple-que-d-oter-la-l-6297342.html

2 Cette pièce y fut en effet représentée en sa présence le 10 novembre 1765. Voir : https://operabaroque.fr/ROUSSEAU_DEVIN.htm

et : http://www.rousseau-chronologie.com/fuiteenangleterre65-66.html

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20/03/2021 | Lien permanent

On ne peut pas toujours être tendre

... dira -en substance- Emmanuel Macron en recevant ce jour les représentants des syndicats ouvriers et patronaux après la réception et la fête pour les Bleus , ou comment passer du coq à l'âne . Pas toujours marrant d'être président !

De même dit Vladimir Poutine qui fait mettre en prison quatre Pussy Riot qui ont foulé la pelouse sacrée de France-Croatie : https://www.20minutes.fr/sport/coupe_du_monde_2018/230884...

Les quatre Pussy Riot avaient interrompu la finale

Non ! non, ce n'est pas ainsi qu'on trace les lignes sur le terrain !

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

A Ferney, 29 juillet [1763] 1

Monseigneur,

Je me suis imaginé qu’à la longue je pourrais bien vous ennuyer en vous parlant de la douceur de vivre à la campagne, et de cultiver en paix la philosophie et son jardin 2. J’ai voulu animer un peu le commerce littéraire dont Votre Éminence veut bien m’honorer . Je ne me suis pas borné à faire mes foins ; j’ai fait une tragédie 3. Celle-ci n’a pas été faite en six jours. Il faut avouer que j’y en ai mis douze. Je ne peux travailler que rapidement, quand une fois je suis échauffé . Vous sentez bien qu’il vaut autant esquisser son sujet en vers qu’en prose . Cela est moins ennuyeux pour les personnes qu’on prend la liberté de consulter, et on corrige ensuite les mauvais vers qu’on a faits, et les bons qu’on a faits mal à propos. Daignez donc agréer l’ouvrage que je soumets à vos lumières et que je confie à vos très discrètes bontés, car la chose est un secret.

Je n’ai rien à vous dire sur le sujet . Vous connaissez les masques, vous savez que Fulvie avait eu du goût pour Octave 4 du temps de son mariage avec Antoine, et que c’était une femme assez vindicative. Je sais bien que peu de belles dames pleureront à cette tragédie . Elle est plus faite pour ceux qui lisent l’histoire romaine que pour les lecteurs d’élégies. On ne peut pas toujours être tendre . Le genre dramatique a plus d’une ressource. J’étais apparemment dans mon humeur noire quand j’ai fait cette besogne.

Je ne vous demande point pardon d’avoir agrandi la petite île du Reno 5 où les triumvirs s’assemblèrent . Je crois qu’il n’y avait place que pour trois sièges ; mais vous savez que nous autres poètes nous agrandissons et rapetissons selon le besoin. Enfin je souhaite que cette débauche d’esprit vous amuse une heure . Si vous avez la bonté d’en consacrer une autre à me dire mes fautes, je vous serai plus obligé que d’ordinaire les auteurs ne le sont en pareil cas. J’aimerais bien mieux entendre vos sages réflexions que les lire. Je ne vous dis pas combien je regrette de ne pouvoir vous faire ma cour, et présenter mon respect à celui que j’ai vu le plus aimable des hommes.

etc. etc etc .

V. »

1 Un fac similé partiel du manuscrit figure au catalogue de la vente Sotheby du 11 juin 1968 .

2 en son jardin est ajouté par V* en marge .

3 Le Triumvirat .

4 V* a d'abord écrit Antoine corrigé .

5 Où est placée la scène d'Octave .

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17/07/2018 | Lien permanent

Le nonce s'est enfui la queue entre les jambes, pour l'aller fourrer entre les fesses

... Diable !

Le XXIè siècle sait aussi mettre au jour de sales affaires impliquant des religieux de tous grades , y compris les nonces qui sont aussi pourris que le dernier des derniers obsédés sexuels : sous les ornements sacerdotaux, la charogne : https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/troisieme-pla...

 

 

 

« A Jean-François Marmontel

Il y a longtemps, mon cher confrère, que je connais l'origine de la querelle des conseillers Coré, Datan et Abiron , avec l'évêque du veau d'or 1; mais le bon de l'affaire, c'est qu'elle fut citée solennellement à un concile de Reims, à l'occasion d'un procès que les chanoines de Reims avaient contre la ville.

Où diable avez-vous trouvé le livre de Gaumin 2? savez-vous que rien n'est plus rare, et que j'ai été obligé de le faire venir de Hambourg? Je ne suis pas mal fourni de ces drogues-là. Il est bien triste qu'on joue encore sur les tréteaux de la Sorbonne, tandis que la Comédie est déserte. Voilà ce qu'a fait la retraite de Mlle Clairon. Elle a laissé le champ libre à Riballier et au singe de Nicolet 3.

J'ai lu hier le Vencelas que vous avez rajeuni 4. Il me semble que vous avez rendu un très grand service au théâtre. Mme Denis est bien sensible à votre souvenir et moi, très affligé d'être abandonné tout net par M. d'Alembert; mais s'il se porte bien, et s'il m'aime toujours un peu, je me console.

Présentez, je vous prie mes respects à madame de Geoffrin . Elle doit être fort contente des succès du roi son ami . C'est une grande joie dans tout le Nord. Le nonce 5 s'est enfui la queue entre les jambes, pour l'aller fourrer entre les fesses. Il santissimo padre ne sait plus où il en est. Il pourra bien, à la première sottise qu'il fera, perdre la suzeraineté du royaume de Naples. Le monde se déniaise furieusement, les beaux jours de la friponnerie et du fanatisme sont passés.

Mon cher confrère, bénissons l'être des êtres, et moquons-nous des sots.

V.

13è janvier 1768. 6

Voulez-vous bien donner cette lettre à M. Saurin . »

1 Dans les Nombres, chapitre xvi : https://www.aelf.org/bible/Nb/16

2 Voir la note, tome XXX, page 347 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome30.djvu/357

et lettre du 3 juin 1765 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/10/02/m-6267404.html

V* a sans doute acheté la nouvelle édition de Johann Albert Fabricius , De vita et morte Mosis libri tres, 1714 , qui contient les écrits de Gilbert Gaulmin et autres . L'original hébreu est une des sources de l'histoire de la rébellion de Korah, Dathan et Abiron .

Voir : https://books.google.fr/books?id=rVIdamUtsPUC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

3 Molé.

Sur ce « singe de Nicollet », voir lettre du 4 mars 1767 au marquis de Florian : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/08/12/en-verite-il-s-agit-dans-cette-affaire-de-l-honneur-de-la-fr-6396068.html

4 Venceslas, tragédie de Rotrou, rajeunie par M. de Marmontel, 1759 , figure dans le cinquième volume du Théâtre français ( voir lettre du 18 avril 1767 à Rieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/10/18/vous-me-ferez-un-plaisir-extreme-de-faire-depecher-les-feuil-6407183.html

6 L'édition de Kehl introduit des modifications et opère des coupures ; voir lettre 7134 de https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

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09/08/2023 | Lien permanent

Il faut une religion au peuple, mon ami ; mais il la faut plus pure et plus dépendante de l’autorité civile...Tout cela

... " pure et plus dépendante de l'autorité civile", entendez-vous bien fanatiques religieux de tout poil jusques et y compris les dits libres penseurs intolérants . Le laïcisme public est-il si difficile à concilier avec la religion privée, ou plutôt la religion avec le civisme ?

A ce propos, voir https://www.toupie.org/Citations/Civisme.htm avec une attention particulière pour une citation de Simone Veil à propos de Poutine, en 2008 : "Quand on cherche à séduire Poutine, on lui décerne volontiers des brevets de civisme, passant sous silence ses manquements aux sacro-saints droits de l'Homme."  Nous sommes loin des déclarations d'amour d'une Marine Le Pen pour le dictateur , et le nez dans notre puante hypocrisie diplomatique pour sauver la livraison de gaz et pétrole ; pas de quoi être fiers .

 

 

 

« A Sébastien Dupont

Avocat au Conseil souverain à Colmar

Au château de Ferney, 15 octobre.

Je crois bien, mon cher ami, que les chiens qu’on a fessés aboient ; mais je vous assure que tous les honnêtes gens en rient, à commencer par ceux qui composent le Conseil du roi, et par le roi lui-même ; je pourrais vous en dire des nouvelles. Soyez sûr que d’un bout de l’Europe à l’autre il s’est fait depuis quelque temps dans les esprits une révolution qui n’est ignorée peut-être que des capucins de Colmar et des chanoines de Porrentruy 1. Le gendre du premier ministre d’Espagne 2, qui est venu chez moi, m’a appris qu’on venait de limer les dents et de couper les griffes à l’Inquisition . On lui a ôté jusqu’au privilège de juger les livres et d’empêcher les Espagnols de lire. Ce qui se passe en Italie doit vous faire voir combien les temps sont changés. On débite actuellement dans Rome la cinquième édition della Riforma d’Italia, livre dans lequel il est démontré qu’il faut très peu de prêtres et point de moines, et où les moines ne sont jamais traités que de canaille. Il faut une religion au peuple, mon ami ; mais il la faut plus pure et plus dépendante de l’autorité civile 3. C’est à quoi l’on travaille doucement dans tous les États. Il n’y a presque aucun prince qui ne soit convaincu de cette vérité, il y en a quelques-uns qui vont bien plus loin. Tout cela n’empêche pas qu’on ne doive être sage ; il ne faut triompher que quand la victoire sera complète. Les chiens qui jappent encore pourraient mordre. J’aurais plus d’une chose à vous dire si j’avais le bonheur de vous voir dans mon heureuse retraite avec celle que j’en ai fait la souveraine. Faites comme vous voudrez ; mais je ne veux point mourir sans vous avoir embrassé. En attendant, je vous prie, mon cher ami, de contribuer à me faire vivre, en voulant bien recommander à M. Rosé de me payer le quartier qu’il me doit . J’ai trente personnes à nourrir, et trente mille francs à donner par an à ma famille . Vous concevez bien qu’il faut que M. Rosé m’aide.

Je vous embrasse le plus tendrement du monde.

V. »

1 Écrit Porentrou dans le manuscrit ; c'est sans doute ainsi que le prononçait V*.

2 Le marquis de Mora , gendre du ministre Aranda .

3 On a dit que V* ne semblait pas voir que livrer entièrement le clergé et les dogmes à l'autorité civile aboutirait à une sorte de totalitarisme . N'oublions pas : « Le droit de dire et d'imprimer ce que nous pensons est le droit de tout homme libre, dont on ne saurait le priver sans exercer la tyrannie la plus odieuse. »[Questions sur les miracles]

Pour savoir de quoi on parle , voir : https://www.toupie.org/Dictionnaire/Totalitarisme.htm

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26/04/2024 | Lien permanent

on dit que dans votre pays on fait le mal assez vite et qu'on l'oublie de même.

 

 

 

 

« A Étienne-Noël Damilaville


 

4 auguste 1766


 

J'ai communiqué à votre ami [V* lui-même] votre lettre du 28. Je vous ai écrit par nos correspondants de Lyon. Nous attendons, Monsieur, des lettres d'Allemagne pour l'établissement en question [« colonie » ou « manufacture » philosophique de Clèves ; cf. lettres du 23 juillet à Diderot et d'Alembert]. Je suis toujours très persuadé que votre ami de Paris [« Tonpla » = « Platon » = Diderot] y trouverait un grand avantage. Il n'y a peut-être que la mauvaise santé de mon correspondant de Suisse qui pût déranger ce projet ; mais si la chose était une fois en train, ni les maladies ni sa mort ne pourraient empêcher l'établissement de subsister . Il ne s'agit que de se rassembler sept ou huit bons ouvriers dans des genres différents, ce qui ne serait point du tout malaisé.


 

Le seigneur allemand [Frédéric] à qui on s'était adressé a eu la petite indiscrétion d'en dire quelque chose à un jeune homme qui peut l'avoir mandé à Paris [±]. On n'était point encore entré avec lui dans les détails [±±]. On ne lui avait point recommandé le secret ; on a tout lieu d'espérer qu'étant actuellement mieux instruit cette petite affaire pourra se conclure avec la plus grande discrétion.


 

On soutient toujours à Hornoy que tout ce qu'on a dit du sieur Belleval est la pure vérité [cf. lettre du 28 juillet]. Ces anecdotes peuvent très bien s'accorder avec les autres, elles servent à redoubler l'horreur et l'atrocité de cette affaire qui est peut-être entièrement oubliée dans Paris ; car on dit que dans votre pays on fait le mal assez vite et qu'on l'oublie de même.


 

Nous doutons fort que le Dictionnaire des sciences et des arts [ = Encyclopédie] soit donné de longtemps aux souscripteurs de Paris. Mais, quoi qu'il en soit, le projet de réduire cet ouvrage [±±±] et de l'imprimer en pays étranger est extrêmement approuvé . Plût à Dieu que je visse le commencement de cette entreprise ! Je mourrais content dans l'espérance que le public en verrait la fin.


 

On dit qu'on fait des recherches chez tous les libraires dans les provinces de France. On a déjà mis en prison à Besançon un libraire nommé Fantet [V* écrira Lettre d'un membre du conseil de Zurich à M. D*** avocat à Besançon, au sujet du commerce de livres philosophiques du libraire Fantet, 1767]. Nous ne savons pas encore de quoi il est question.


 

Toute notre famille vous fait les plus tendres compliments. Nous espérons de vous incessamment le mémoire en faveur du Breton [ = La Chalotais ; cf. lettre du 1er avril 1766 à Damilaville] et ensuite du Languedochien [ = Sirven].


 

Adieu, Monsieur, on vous aime bien tendrement.

Boursier et compagnie.



 

On me recommanda, ces jours passés, une lettre pour un notaire ; en voici une autre qu'on m'adresse pour un procureur ; l'amitié ne rougit point de ces petits détails. »



±Frédéric se défendra le 1er septembre d'avoir parlé du projet ; il « n'a ni vu ni parlé au fils de l'Hippocrate moderne », c'est-à-dire à Louis-François Tronchin (en Prusse), fils de Théodore Tronchin, médecin alors à Paris.

L'indiscrétion pouvait venir de duc de Brunswick qui avait séjourné à Ferney et à qui V* avait parlé du projet, ou de La Correspondance littéraire.

Aux d'Argental, le 15 août, il dément la rumeur qu'il s'installe en Prusse : « Ce qui a fait courir le bruit … c'est que le roi de Prusse m'ayant mandé qu'il donnerait aux Sirven un asile dans ses États, je lui ai fait un petit compliment, je lui ai dit que je voudrais les y conduire moi-même... » ; cf. lettre à Mme du Deffand du 24 septembre.


 

±± Quelques réserves de Frédéric le 7 août : « Vous me parlez d'une colonie de philosophes qui se proposent de s'établir à Clèves. Je ne m'y oppose point ; je puis leur accorder tout ce qu'ils demandent, au bois près,que le séjour de leurs compatriotes a presque entièrement détruit dans ces forêts (guerre de Sept ans) ; toutefois à condition qu'ils ménagent ceux qui doivent être ménagés, et qu'en imprimant ils observent de la décence dans leurs écrits. »


 

±±± Le 28 juillet : il faudrait « réduire à quatre lignes les ridicules déclamations des Cahusac et de tant d'autres … fortifier tant de bons articles … Il y a un volume de planches dont on pourrait très bien se passer... »

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02/08/2010 | Lien permanent

persécuter un homme de lettres ! Ce serait reprocher à Mélancthon d'avoir fait condamner Luther à Rome

... Philippe Mélanchthon a eu le mérite d'être franc et clair , alors que Jean-Luc Mélenchon est clair comme les notions de médecine de Jean-Marie Bigard, et, jaloux comme un pou, pleure que lui on ne l'écoute pas plus qu'un bateleur de foire qui vend le fil à couper le beurre .

Image

Pour une fois, je me suis résolu à consulter Twitter : ô misère ! A fuir !

https://twitter.com/JLMelenchon/status/136233731869527244...

 

 

« A Jean-André De Luc

à Genève

Au château de Ferney

20è octobre 1765, au soir

C'est un grand bonheur pour moi, monsieur, que votre recherche des anciens titres de Ferney m'ait valu votre visite . J'en aime mieux ma terre depuis que je sais que vos ancêtres l'ont possédée ; et après avoir eu l'honneur de vous entretenir, j'ai souhaité que vous voulussiez bien regarder ma maison comme la vôtre .

Quant à M. Rousseau je ne suis pas encore revenu de mon étonnement . Comment a-t-on pu imaginer que j'aie eu la moindre part au décret contre lui à Genève ? Moi, monsieur ! j'aurais plutôt coupé la main du syndic qui a signé cet arrêt . Moi persécuter un homme de lettres ! Ce serait reprocher à Mélancthon 1 d'avoir fait condamner Luther à Rome . Cette calomnie est absurde, et la plupart des calomnies le sont .

Je n'ai jamais mérité que M. Rousseau m'insultât, cependant vous savez quelles lettres il m'a écrites . Que m'importe que M. Rousseau ait été, ou non , secrétaire d'ambassade ? Pourquoi m'écrit-il ces étranges mots ? Vous avez menti si vous avez dit que je n'ai pas été secrétaire d'ambassade ; et j'ai menti si je n'ai pas été secrétaire d'ambassade ?2

Pourquoi s'en prendre à moi, qui en dix ans n'ai pas mis le pied quatre fois dans Genève, et qui n'ai ni écrit, ni parlé contre lui à personne ?

Qu'arriverait-il si je faisais imprimer la lettre qu'il m'a écrite et ses lettres de Venise ? Quel peut avoir été son dessein en m'enveloppant dans ses querelles ? Il faut absolument qu'on ait voulu nous aigrir l'un contre l'autre 3, et cela est bien injuste et bien maladroit .

Quand vous me connaitrez mieux, monsieur, vous verrez combien je suis éloigné d'accabler les infortunés, et de flatter les persécuteurs . L'exemple des Calas, et quelques autres, pouvaient vous faire connaître mon caractère . Vous verrez qu'il est digne du vôtre, et si je mérite que vous soyez touché des intérêts respectueux avec lesquels j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

2 Citation pas entièrement exacte ; voir lettre du 12 juin 1765 à François Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/10/12/tout-ce-qui-est-a-ferney-vous-dit-les-choses-les-plus-tendre-6269139.html

3 Selon Th. Besterman, il y a là peut-être l'une des explications de la durée de la brouille entre V* et JJ Rousseau : Théodore Tronchin et d'autres Genevois pourraient l'avoir entretenue pour des motifs de parti . Il n'en reste pas moins que l'attitude de Rousseau contre le théâtre est pour V* un motif de ressentiment primordial .

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18/02/2021 | Lien permanent

on ne peut pas toujours exposer sa vie, quelque agréable que cela soit

... Aussi n'exposerai-je pas la mienne sur ce qu'il est convenu de nommer les réseaux sociaux .

Fesses de bouc et autres sont une immense ménagerie où l'on expose et parle de son cul faute de QI dépassant ce niveau .

 Bien évidemment Volti parle de ceux qui risquent leur vie et non pas de tous ces aigre-pisseux qui pètent d'orgueil en affichant la cohorte de leurs prétendus amis .

 J'attend avec impatience le bug planétaire qui mettra le soukh dans ces réseaux , ou  : comment perdre de vue en une seconde 215 789 amis , et n'avoir plus comme relations que son poisson rouge et son voisin de palier : bonjour l'angoisse ! Il va falloir parler en direct à l'un des deux au moins . Choix cornélien !

 

réseauxsociaux.jpg

 

 

« A LOUIS-EUGÈNE,
prince de Wurtemberg.

Aux Délices, 14 juin [1756]

Un Suisse, un solitaire, un de vos serviteurs les plus tendrement attachés, qui ne lit point les gazettes, qui ne sait rien de ce qui se passe dans ce monde, sait pourtant que Votre Altesse sérénissime est au milieu des coups de canon, dans une île de la Méditerranée 1, qui appartenait autrefois à Vénus, ensuite aux Carthaginois; qui n'est pas faite pour des Anglais, et qui sera bientôt tout entière à M. le maréchal de Richelieu. Si vous êtes là, monseigneur, comme je n'en doute pas, vous avez très-bien fait d'y venir en si bonne compagnie. On ne peut pas toujours être à l'affût d'un canon ou au bivouac, on ne peut pas toujours exposer sa vie, quelque agréable que cela soit. Il y a toujours du temps de reste avec la gloire, et c'est ce qui m'encourage à écrire à Votre Altesse sérénissime. Je me donne rarement cet honneur, parce que les plaisirs ne sont pas faits pour moi. Un vieux malade retiré sur les bords d'un lac n'est plus fait pour entretenir un jeune prince guerrier, quelque philosophe que soit ce prince.
Si, dans les moments de relâche que vous donne le siège, vous vous occupez à lire, il parait depuis peu des Mémoires du feu marquis de Torcy 2, dignes d'être lus de Votre Altesse. Elle y verra un détail vrai et instructif des humiliations que Louis XIV eut à essuyer pendant qu'il demandait grâce aux Hollandais. Vous contribuez actuellement, monseigneur, à une gloire aussi grande que ces abaissements furent tristes.
La Beaumelle, après avoir déterré, je ne sais comment, les Lettres de Mme de Maintenon, en a inondé le public. Vous verrez dans ces lettres peu de faits, et encore moins de philosophie 3. Le même La Beaumelle a compilé sur des manuscrits six volumes de Mémoires pour servir à l'histoire de Louis XIV et de sa cour; mais il a mêlé au peu de vérités que ces mémoires contenaient toutes les faussetés que l'envie de vendre son livre lui a suggérées, et toutes les indécences de son caractère. Peu d'écrivains ont menti plus impudemment.
Je vous dirai la vérité, monseigneur, quand je vous dirai qu'il ne tient qu'à moi d'aller dans un pays4 où j'ai fait autrefois ma cour à Votre Altesse, et que ce n'est pas dans ce pays-là que je voudrais lui renouveler mes hommages.
Je crois que M. le prince de Beauvau a souvent le bonheur de vous voir. C'est après vous, monseigneur, celui dont je suis le plus fâché d'être éloigné. Votre Altesse sérénissime sait à quel point et avec quel tendre respect je lui serai toujours dévoué. »

1 Minorque .

2 Jean-Baptiste Colbert , marquis de Torcy : voir tome XIV, page 55. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113308/f72.image.r=.langFR

3 Voir tome XXVIII, page 287 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113444/f290.image.r=.langFR

et XXVI, 161 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411342c/f164.image.r=.langFR

où, par erreur, Voltaire ne donne que cinq volumes à ces Mémoires.

4 La Prusse, V* y fait allusion dans sa lettre à Collini du 23 mai : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/05/23/d-avoir-soin-de-fermer-la-grille-d-entree-de-ma-maison-les-d.html

et du 4 juin à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/07/09/c-est-un-ane-qui-affiche-sa-patrie.html

On envoya le duc de Nivernais en ambassade à Potsdam, et Frédéric se moqua du poète diplomate.

 

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11/07/2012 | Lien permanent

et je conclus que si j'avais un fils qui dût éprouver les mêmes traverses je lui tordrais le cou par tendresse paternell

http://www.dailymotion.com/video/x6icl5_beaumarchais-lins...

Voici un extrait de ce film d'Edouard Molinaro que j'ai eu le plaisir de voir hier soir dans un cadre qui me tient à coeur, le parc du chateau de Voltaire .

Je peux vous assurer qu'Edouard Molinaro, à 82 ans, garde une clarté d'esprit égale à sa simplicité, simplicité et complicité également partagée par son épouse.

Donc grands plaisirs, avec une visite nocturne, très chiche en lumignons (le CMN n'aurait-il pas de budget pour quelques bouts de chandelles qu'il sait parfois brûler par les deux bouts ) , ce qui est un comble pour illustrer la vie d'un homme des Lumières, mais talent des acteurs qui campaient (avec plus ou moins d'exactitude) des proches de Voltaire.

Accompagnement par de jeunes guides qui n'ont eu qu'une journée pour mettre au point leur intervention, pour ceci bravo, grand bravo ! mais pour certains détails de la vie voltairienne, à corriger impérativement.

C'est à l'image de la vie, du bon et du moins bon ! A reconnaitre ! Progresser et s'améliorer .

 

Régalez-vous :

http://www.allomovies.com/viewf.php?id=YOF8XFVDEOTJMEEG&a...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

A Postsdam 22 juillet [1752]



Mon cher ange, on m'a mandé que vos volontés célestes étaient que l'on représentât incessamment cette Amélie [représentée le 17 août] que vous aimez, et qu'on m'exposât encore aux bêtes dans le cirque de Paris. Votre volonté soit faite au parterre comme au ciel. J'ai envoyé sur-le-champ à M. de Thibouville [le 15 juillet], l'un des juges de votre comité, à qui Madame Denis a remis la pièce, quelques petits vers à coudre au reste de l'étoffe. Il ne faut pas en demander beaucoup à un homme tout absorbé dans la prose de Louis XIV et entouré d'éditions comme vos grands-chambriers le sont de sacs. Je ne sais pas encore quel parti prend ma nièce sur sa Coquette [dans le Journal de la Librairie, le 4 mai, d'Hémery dit qu'elle ne parvenait pas à faire recevoir sa pièce par les Comédiens]. Apparemment qu'elle veut attendre ; vous ne doutez pas que je n'eusse la politesse de lui céder le pas.



J'attends demain de ses nouvelles, je tremble toujours pour elle et pour moi. Un oncle et une nièce qui donnent à la fois des pièces de théâtre donnent l'idée d'une étrange famille. Dancourt n'a-t-il pas fait La Famille extravagante [comédie en un acte de Le Grand, représentée la première fois en 1709]? On la donnera probablement pour petite pièce. Heureusement vos prêtres sont plus fous que nous, et leur folie n'est pas si agréable. Mais vos gredins du Parnasse sont de grands malheureux. On ôte à Fréron le droit qu'il s'était arrogé de vendre les poisons de la boutique de l'abbé Desfontaines [#]. Je demande sa grâce à M. de Malesherbes [en effet, le 13 juin ; d'Hémery note dans le Journal de la Librairie du 4 août 1752 : « … M. de Malesherbes a permis a Fréron de dire partout que les feuilles étaient rendues avant qu'il eut reçu la lettre de Voltaire ; ce qui est vrai. » Les Lettres … ne parurent pas entre fin avril et début octobre.] et le scélérat pour récompense fait contre moi des vers scandaleux qui ne valent rien . Mes anges, si Amélie réussissait après le petit succès de Rome sauvée, moi présent, les gens de lettres me lapideraient ou bien ils me donneraient à brûler aux dévots et allumeraient le bûcher avec les sifflets qu'ils n'auraient pu employer. Il faut vivre à Paris riche et obscur, avec mes amis, mais être à Paris en butte au public ! j'aimerais mieux être une lanterne des rues exposées au vent et à la grêle. Pardon, mes anges, mais quelquefois je songe à tout ce que j'ai essuyé, et je conclus que si j'avais un fils qui dût éprouver les mêmes traverses je lui tordrais le cou par tendresse paternelle.



Je vous ai parlé encore plus à cœur ouvert dans ma dernière lettre, mon cher et respectable ami. Je ne vous ai jamais donné une plus grande preuve d'une confiance sans bornes [##]. Je mérite que vous en ayez en moi.



Je serais bien affligé si la Coquette [La Coquette punie, de Mme Denis] recevait un affront. Je me consolerais plus aisément de la disgrâce d'Amélie et du Duc de Foix. Il y a d'autres évènements sur lesquels il faudra prendre son parti. Voulez-vous voir toute ma situation, et tous mes sentiments ? J'aime passionnément mes amis, je crains Paris, et le repos est nécessaire à ma santé et à mon âge. Je voudrais vous embrasser et je suis retenu par mille chaines jusqu'au mois d'octobre. On m'assure positivement que Le Siècle sera fini dans ce temps-là [la deuxième édition reconnue par V*, faite à Dresde par Walther ; le 8 juillet, à Walther : « Je crains d'être obligé de faire un voyage vers la fin de septembre, et je prévois que votre édition ne sera pas prête pour ce temps-là. »], et que je pourrai faire un petit voyage pour vous aller trouver. Cette idée me console. L'amitié seule remplit le cœur. Mon cher ange, conservez-moi cette amitié précieuse qui fait le charme de la vie. Quelque chose qu'on puisse penser de moi à la cour et à la ville, que les uns me blâment, que les autres regrettent leur victime échappée, que les gredins m'envient, que les fanatiques m'excommunient, aimez-moi et je suis heureux. Je vous embrasse tendrement.



V. »


#A la demande de Mme Denis, la publication des Lettres sur quelques écrits de ce temps a été interdite car Fréron avait donné le 25 mars un portrait satirique de V* et l'avait ensuite accusé le 5 avril d'avoir volé à La Motte le madrigal à la princesse Ulrique.

Desfontaines est mort le 16 décembre 1745 et Fréron a repris les Jugements sur les écrits modernes (jusqu'en 1746) ; avant la mort de Desfontaines, il le remplaçait déjà aux Observations sur les écrits modernes (jusqu'en 1743). Par ailleurs il lança les Lettres à la comtesse de *** sur quelques écrits modernes (1745-1746), puis en février 1749, Les lettres sur quelques écrits de ce temps.


##A d'Argental, le 11 juillet : « Elle [Mme Denis]me paraît entièrement décidée à livrer bataille( c'est à dire faire jouer sa pièce), elle a une confiance entière en M. d'Alembert. C'est un homme de beaucoup d'esprit, mais connait-il assez le théâtre ? Cette extrême confiance en M. d'Alembert pourrait bien d'ailleurs justifier un peu mon absence. Vous voyez si je vous ouvre mon cœur. »

On pourrait en déduire que V* soupçonnait une liaison entre sa nièce et d'Alembert.

 

 

Petite note sur Gudin, dont il est question dans Beaumarchais l'insolent : http://books.google.fr/books?id=MwHgAAAAMAAJ&pg=PA433...

 

 

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22/07/2010 | Lien permanent

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