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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Le public est d’opinion Qu’il eût dû faire Tout le contraire

... M. Macron, où en êtes-vous si peu de temps avant des élections importantes : https://www.letelegramme.fr/france/europeennes-chez-renai...

Renaissance ou pas ? En êtes-vous encore seulement à la fin du Moyen-Âge ? il serait grand temps d'arriver aux Temps modernes .

Sans titre.jpg

 

 

 

« A Bernard-Joseph Saurin, de l'Académie

française, etc.

rue Neuve-des-Petits-Champs, vis-à-vis

la rue de Louis-le-Grand

à Paris

1er juillet 1768

Mon ancien ami, mon philosophe, mon faiseur de beaux vers, je vous remercie tendrement de votre Beverlei 1. Le solitaire des Alpes vous a l’obligation d’avoir été ému pendant une grande heure . Il n’est pas ordinaire d’être touché si longtemps. De l’intérêt, de la vigueur, une foule de beaux vers : voilà votre ouvrage. Je n’ai point lu le Beverlei anglais 2, mais je ferais la gageure imprévues 3 qu’il n’y a que de l’atrocité.

Au reste, j’ai été fort étonné que Mme Beverlei ait reçu cent mille écus de Cadix : car, pour moi, je viens d’y perdre vingt mille écus, grâce à MM. Gilly, que probablement vous ne connaissez point.

Oui, sans doute, multæ sunt mansiones in domo patris nostri 4, et vous n’êtes pas mal logé. Je voudrais bien savoir ce qu’a dit ce maraud de Fréron, qui demeure dans la cave.

Savez-vous la petite espèce d’épigramme qu’un Lyonnais, lequel est bien loin d’être poëte, a faite, comme par inspiration, en feuilletant le Tacite de La Bletterie ? Il était en colère de ne pouvoir lire le latin, qui est imprimé en pieds de mouche, et de ne lire que trop bien la traduction française, voici les vers qu’il fit sur-le-champ :

Un pédant dont je tais le nom 5,
En inlisible caractère
Imprime un auteur qu’on révère ;
Tandis que sa traduction
Aux yeux, du moins, a de quoi plaire.
Le public est d’opinion
Qu’il eût dû faire
Tout le contraire.

Cela m’a paru naïf. Cet hypocrite insolent de La Bletterie est berné en province comme à Paris . Que le bon Dieu bénisse ainsi tous les apostats qui sont trop orgueilleux , car cela n’est pas bien d’être fiers. »

2 Sur le Gamester, d'Edward Moore, voir lettre du 14 mai 1768 ci-dessus.

3 Allusion à La gageure imprévue, une comédie de Sedaine, jouée le 27 mai 1768.

4 Evangile selon Jean, XIV, 2 , cité inexactement :« In domo patris mei mansiones multæ sunt. » (Jean, xiv, 2.). Voir : http://bibleglot.com/pair/FreSegond/Vulgate/John.14/

Il y a bien des demeures dans la maison de mon père.

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18/02/2024 | Lien permanent

Point de mauvaise cause qui ne trouve un défenseur, et point de bonne cause qui n'ait un adversaire ; mais à la longue l

... Mauvaise cause : la longueur interminable de cette lettre et de ses notes, et pourtant je veux la terminer et mettre en ligne .

Bonne cause (d'arrêt) : Voltaire mérite que je me décarcasse un peu malgré la fatigue, Mam'zelle Wagnière est mon modèle d'assiduité .

Let's go !

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« A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet

A Ferney , 20 août 1761 1

Vous m’aviez donné, mon cher Maître 2, le conseil de ne commenter que les pièces de Corneille qui sont restées au théâtre. Vous vouliez me soulager ainsi 3 de mon fardeau, et j’y avais consenti, moins par paresse que par le désir de satisfaire plus tôt le public ; mais j’ai vu que dans la retraite j’avais plus de temps qu’on ne pense, et ayant déjà commenté toutes les pièces de Corneille qu’on représente, je me vois en état de faire quelques notes utiles sur les autres.

Il y a plusieurs anecdotes curieuses qu’il est agréable de savoir. Il y a plus d’une remarque à faire sur la langue. Je trouve, par exemple, plusieurs mots qui ont vieilli parmi nous, qui sont même entièrement oubliés, et dont nos voisins les Anglais se servent heureusement. Ils ont un terme pour signifier cette plaisanterie, ce vrai comique, cette gaieté, cette urbanité, ces saillies qui échappent à un homme sans qu’il s’en doute ; et ils rendent cette idée par le mot humeur, humour, qu’ils prononcent yumor ; et ils croient qu’ils ont seuls cette humeur, que les autres nations n’ont point de terme pour exprimer ce caractère d’esprit. Cependant c’est un ancien mot de notre langue, employé en ce sens dans plusieurs comédies de Corneille. Au reste, quand je dis que cette humeur est une espèce d’urbanité, je parle à un homme instruit, qui sait que nous avons appliqué mal à propos le mot d’urbanité à la politesse, et qu’urbanitas signifiait à Rome précisément ce qu’humour signifie chez les Anglais. C’est en ce sens qu’Horace dit : Frontis ad urbanœ descendi praemia 4, et jamais ce mot n’est employé autrement dans cette satire que nous avons sous le nom de Pétrone, et que tant d’hommes sans goût ont prise pour l’ouvrage d’un consul Pétronius 5.

Le mot partie se trouve encore dans les comédies de Corneille pour esprit. Cet homme a des parties. C’est ce que les Anglais appellent parts. Ce terme était excellent ; car c’est le propre de l’homme de n’avoir que des parties ; on a une sorte d’esprit, une sorte de talent ; mais on ne les a pas tous. Le mot esprit est trop vague ; et quand on vous dit, Cet homme a de l’esprit, vous avez raison de demander duquel.

Que d’expressions nous manquent aujourd’hui, qui étaient énergiques du temps de Corneille ! et que de pertes nous avons faites, soit par pure négligence, soit par trop de délicatesse ! On assignait, on appointait un temps, un rendez-vous ; celui qui arrivait au lieu convenu au moment marqué 6, et qui n’y trouvait par son prometteur, était désappointé. Nous n’avons aucun mot pour exprimer aujourd’hui cette situation d’un homme qui tient sa parole, et à qui on en manque. Nous avons renoncé à des expressions absolument nécessaires, dont les Anglais se sont heureusement enrichis .

Une rue, un chemin sans issue, s’exprimait si bien par non-passe, impasse 7, que les Anglais ont imité , et nous sommes réduits au mot bas et impertinent de cul-de-sac, qui revient si souvent, et qui déshonore la langue française.

Je ne finirais point sur cet article, si je voulais surtout entrer ici dans le détail des phrases heureuses que nous avions prises des Italiens, et que nous avons abandonnées. Ce n’est pas d’ailleurs que notre langue ne soit abondante et énergique ; mais elle pourrait l’être bien davantage. Ce qui nous a ôté une partie de nos richesses, c’est cette multitude de livres frivoles, dans lesquels on ne trouve que le style de la conversation, et un vain ramas de phrases usées et d’expressions impropres. C’est cette malheureuse abondance qui nous appauvrit.

Je passe à un article plus important, qui me détermine à commenter jusqu’à Pertharite. C’est que dans ces ruines on trouve des trésors cachés. Qui croirait, par exemple, que le germe de Pyrrhus et d’Andromaque est dans Pertharite ? Qui croirait que Racine en ait pris les sentiments, les vers même ? Rien n’est pourtant plus vrai, rien n’est plus palpable. Un Grimoald, dans Corneille, menace une Rodelinde de faire périr son fils au berceau, si elle ne l’épouse :  

Son sort est en vos mains : aimer ou dédaigner ,

Va le faire périr, ou le faire régner.8

Pyrrhus dit précisément, dans la même situation,

Je vous le dis, il faut ou périr ou régner.9

Grimoald, dans Corneille veut

Punir sur ce fils innocent

La dureté d’un cœur si peu reconnaissant. 10.

Pyrrhus dit, dans Racine :  

Le fils me répondra des mépris de la mère.11

Rodelinde dit à Grimoald :  

Comte, penses-y bien, et, pour m’avoir aimée,

N’imprime point de tache à tant de renommée ;

Ne crois que ta vertu, laisse-la seule agir,

De peur qu’un tel effort ne te donne à rougir.

On publierait de toi que le cœur d’une femme,

Plus que ta propre gloire, aurait touché ton âme ;

On dirait qu’un héros si grand, si renommé,

Ne serait qu’un tyran, s’il n’avait point aimé.12

Andromaque dit à Pyrrhus :  

Seigneur, que faites-vous, et que dira la Grèce ?

Faut-il qu’un si grand cœur montre tant de faiblesse,

Et qu’un dessein si beau, si grand, si généreux,

Passe pour le transport d’un esprit amoureux !

Non, non, d’un ennemi respecter la misère,

Sauver des malheureux, rendre un fils à sa mère,

De cent peuples pour lui combattre la rigueur

Sans lui faire payer son salut de mon cœur,

Malgré moi, s’il le faut, lui donner un asile ;

Seigneur, voilà des soins dignes du fils d’Achille. 13

L’imitation est visible ; la ressemblance est entière. Il y a bien plus, et je vais vous étonner : tout le fond des scènes d’Oreste et d’Hermione est pris d’un Garibalde et d’une Edvige, personnages inconnus de cette malheureuse pièce inconnue. Quand il n’y aurait que ces noms barbares, ils eussent suffi pour faire tomber Pertharite ; et c’est à quoi Boileau fait allusion quand il dit,  

Qui de tant de héros va choisir Childebrand. 14

Mais Garibald, tout Garibald qu’il est, ne laisse pas de jouer avec son Edvige absolument le même rôle qu’Oreste avec Hermione. Edvige aime encore Grimoald, comme Hermione aime Pyrrhus . Elle veut que Garibalde la venge d’un traître qui la quitte pour Rodelinde. Hermione veut qu’Oreste la venge de Pyrrhus, qui la quitte pour Andromaque :

EDVIGE

Pour gagner mon amour il faut servir ma haine. 15

HERMIONE.

Vengez-moi, je crois tout.16

GARIBALD 

Le pourrez-vous, madame ? et savez-vous vos forces ?

Savez-vous de l’amour quelle sont les amorces ?

Savez-vous ce qu’il peut ? et qu’un visage aimé

Est toujours trop aimable à ce qu’il a charmé ?

Non, vous vous abusez, votre cœur vous abuse, etc.17

ORESTE.

Et vous le haïssez ! Avouez-le, madame,

L’amour n’est pas un feu qu’on renferme en une âme ;

Tout nous trahit, la voix, le silence, les yeux ;

Et les feux mal couverts n’en éclatent que mieux. 18  

Ces idées que le génie de Corneille avait jetées au hasard, sans en profiter, le goût de Racine les a recueillies et les a mises en œuvre ; il a tiré de l’or, en cette occasion, de stercore Ennii 19.

Les raisonneurs sans génie, et qui dissertent aujourd’hui sur le siècle du génie, répètent souvent cette antithèse de La Bruyère , que Racine a peint les hommes tels qu'ils sont, et Corneille tels qu'ils devraient être 20. Ils répètent une insigne fausseté car jamais ni Bajazet ni Xipharès 21, ni Britannicus, ni Hippolyte, ne firent l'amour comme ils le font galamment dans les tragédies de Racine ; et jamais César n'a dû dire dans le Pompée de Corneille, à Cléopâtre, qu'il n'avait combattu à Pharsale que pour mériter son amour avant de l'avoir vue 22. Il n'a jamais dû lui dire que son glorieux titre de premier du monde, à présent effectif, est anobli par celui de captif 23 de la petite Cléopâtre âgée de quinze ans, qu'on lui amena dans un paquet de linge longtemps après Pharsale.

Ni Cinna ni Maxime n'ont dû être tels que Corneille les a peints . Le devoir de Cinna ne pouvait être d'assassiner Auguste pour plaire à une fille qui n'existait point . Le devoir de Maxime n’était pas d'être sottement amoureux de cette même fille, et de trahir à la fois Auguste , Cinna et sa maîtresse . Ce n’était pas là ce Maxime à qui Ovide écrivait qu'il était digne de son nom :

Maxime, qui tanti mensuram nomines imples 24.

Le devoir de Félix dans Polyeucte <

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il n'y a jamais eu de cérémonie qui ne fût suivie d'un grand dîner

... Pour Charles III, végétarien, qu'auront-ils au menu ? Une quiche ! ce qui est tout à fait raccord avec ce qu'on pense de ce vieux machin couronné sur le tard . Son choix : des épinards . On est pourtant loin de Popeye , même si Camilla de son côté n'est pas sans rappeler la beauté d' Olive Oyl : https://www.youtube.com/watch?v=smf1CEvoVKE&ab_channe...

https://www.slate.fr/story/245417/couronnement-charles-iii-different-predecesseurs-elizabeth-ii

 

 

 

« A Jacques Lacombe

J'ai parlé à M. Laurent, monsieur,il est comme vous savez l'auteur de L'Ingénu . Il m' a paru très fâché de toutes les fautes qui fourmillent dans son Huron .

Premièrement, dans la seconde édition de Lausanne, page 32 : que si en effet monsieur l'Ingénu son neveu n'avait pas eu le bonheur de naître en Basse-Bretagne, il n'en avait pas moins d'esprit . Il y a dans l'original : que si en effet M. l'Ingénu n'avait pas eu le bonheur d'être élevé en Basse-Bretagne . En effet il est dit plus haut qu'on l'avait emmené à l'âge de deux ans. Une telle faute est capable de décrier un Huron à tout jamais .

2° On a toujours mis la reine de Candace au lieu de la Reine Candace .

M. Laurent , ci-devant capucin, auteur du Compère Matthieu , est un grand théologien qui sait que Candace était le titre des reines d’Éthiopie comme Pharaon était le titre des rois d’Égypte .

3° Page 52 : comme il n'y a jamais eu de cérémonie qui ne fût suivie d'un grand dîner . Cela n'est pas français, à ce que dit M. Laurent ; il faut : Comme il n'y eut jamais de cérémonie .

4° Page 71 : aux empressements de cet amant terrible . Il y a deux fois terrible dans cette page, cela choque beaucoup l'oreille délicate de l'auteur du Compère Matthieu . Il y a dans l'original : de cet amant redoutable .

5° Page 80 : le baignèrent de larmes de tendresse . L'original porte : le baignèrent de larmes de joie et de tendresse .

6° Page 3 de la seconde partie : florissante depuis cinq cents siècles . L'éditeur s'est trompé d’environ quarante-cinq mille ans . Il doit y avoir : depuis plus de cinquante siècles au moins .

7° Page 17 , il y a une ligne et demie répétées, et on a oublié à la fin de la page la réflexion très sensée que fait l'Ingénu sur l’Émilie de Cinna . La voici :

Je suis fâché pourtant , dit-il, que cette brave fille reçoive tous les jours des rouleaux de l'homme qu'elle veut faire assassiner ; je lui dirais volontiers ce que j'ai lu dans les Plaideurs : Eh ! Rendez-donc l'argent .

8° page 38, il y a un galimatias incompréhensible : Nous voici tous les deux dans les fers sans pouvoir la demander .

Il est impossible d'imaginer ce que cela veut dire . Le texte porte : Nous voici tous deux dans les fers sans savoir qui nous y a mis, sans pouvoir même le demander .

9° Page 116 : La surprise et la douleur remplissent son âme . Il y a dans l'original : saisissent son âme, parce que le mot remplir se trouve à la ligne suivante .

M. Laurent quoique demeurant à Utrecht 1, est fort délicat sur la langue française .

Voyez, monsieur, si vous pouvez réparer toutes ces injustices faites à M. Laurent et à la famille de Kerkabon .

J'oubliais encore une faute essentielle qui se trouve au premier tome, page 35 . Le baillif présenta à Mlle de Saint-Yves un grand nigaud de fils.

Remarquez que le baillif était déjà parti, et qu'ainsi il y a un contresens capable de faire mourir M. Laurent de douleur . Le texte porte : Le baillif avant de prendre congé, etc.

Au reste, au lieu de mettre des lettres initiales au nom du Saint-Pouange, il n'y a qu'à mettre le marquis de Ménange ; cela déroute encore plus et est plus agréable au lecteur . Vous devriez bien, monsieur, faire une jolie petite édition qui sera fort bien reçue en Basse-Bretagne .

16è septembre [1767].

1 Du Laurens, qui vécut à Utrecht .

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28/04/2023 | Lien permanent

J'ai peur que les places d'Alsace ne dépendent des dames de Paris, et que deux cents louis ne l'emportent sur le zèle le

Bien évidemment, de nos jours , aucun homme, aucun, ne réussit par le soutien d'une femme ,  parisienne ou non, en Alsace ou en Auvergne ! on le saurait !! Quoique , quoique ...

 

Whores of Mensa Dames de Paris Lindner Dennis Mardou.jpg

http://forbiddenplanet.co.uk/blog/2008/whores-of-mensa-les-dames-de-paris/

Traduction : Les Putains de Mensa . A voir ...

...Sachant que les dames présentes sur cette couverture, et non "sous la couverture", ne sont pas des putains, que nenni ...

...Sachant qu'elles ont fait bouger la société, donc les hommes ...

...Sachant que Mensa est une association regroupant ceux qu'il est commun de nommer "surdoués" ...

 


Quant à ceux qui l'emportent par la puissance de l'argent, plutôt que par le zèle de servir et d'être utile, la liste est longue, trop longue ...

Notre XXIè siècle a encore un côté furieusement XVIIIè, -siècle,- tendance XVIè, -arrondissement ,- car on ne change pas les bonnes vieilles recettes du pouvoir .

 Trouvez-moi un élu SMIcard !

 

 

 

« A Sébastien Dupont

Avocat

A Prangins, pays de Vaud, près Nion, 7 janvier [1755]

Sur votre lettre du 31 décembre, mon cher ami, j'écris à M. de La Marche une lettre à fendre les cœurs ; j'importunerai encore M. d'Argenson . J'écrirais au confesseur du roi, et au diable, s'il le fallait , pour votre prévôté ; et si j'étais à Versailles, je vous réponds qu'à force de crier, je ferais votre affaire . Mais je suis à Prangins, vis-à-vis Ripaille,1 et j'ai bien peur que des prières du lac de Genève ne soient point exaucées sur les bords de la Seine . Je vous aimerais mieux bailli de Lausanne que prévôt de Munster . Tâchez de vous faire huguenot, vous serez magistrat dans le bon pays Roman . J'ai peur que les places d'Alsace ne dépendent des dames de Paris, et que deux cents louis ne l'emportent sur le zèle le plus vif, et sur la plus tendre amitié . Je ne vous écris point de ma main, parce que je souffre presque autant que vos juifs . Il est vrai que j'ai la consolation de n'avoir point de P. Kroust 2 à mes oreilles . J'ai les Mandrins à ma porte ; j'aime encore mieux un Mandrin 3 qu'un Kroust . Adieu ; si vous êtes prévôt, je serai le plus heureux des hommes . Mille tendres respects à Mme Dupont . Que devient la douairière Goll ?4

Je vous prie de vouloir bien envoyer chercher M. de Turckeim,5 de le remercier de ma part, et de lui demander ce qu'il lui faut pour ses débours et pour ses peines, moyennant quoi je lui enverrai un mandement sur son frère . Pardon . »


1 Ripaille est effectivement presque en face de Prangins , sur la rive sud du lac Léman, ce qui fait qu'on prétend à Prangins et à Nyon que ce fut au château de Guiger que V* composa ces vers :

Au bord de cette mer où s'égarent mes yeux,

Ripaille , je te vois, ...etc.

Voir les notes de l’Épître LXXXV de mars 1755 : L’Auteur arrivant dans sa terre près du lac de Genève : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113266/f364.image

 

2 Le père Kroust, moine fanatique et violent, frère du confesseur de la dauphine, et recteur des jésuites, avait à leur instigation, en 1750 fait brûler le Dictionnaire de Bayle en place publique de Colmar .A propos de ce Kroust ou Croust voir page 500, article Jésuites , ou Orgueil : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113355/f503.image

voir page 167 au chapitre XV de Candide : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411337x/f185.image

voir page 105 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411340m/f108.image

 

3 Louis Mandrin, contrebandier fameux, rodait alors en Savoie ; il sera pris quelques mois plus tard et roué vif le 26 mai 1755 à Valence . On publiera son Testament politique en 1755 à Genève .

.http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Mandrin

V* aura de la sympathie pour celui qui s'attaque aux fermiers généraux et « mange les mangeurs de gens. »

 

4 « Cette bonne dame Goll », logeuse de V* à Colmar, à partir du 2 octobre 1754, rue des Juifs, qui vient de perdre son mari en décembre 1754.

 

5 Turckeim, de Colmar avait été chargé du transport des caisses de V* et Mme Denis .Voir lettre à Dupont du 26 décembre 1754 : page 306 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f309.image....

 

Whores of Mensa 4 dames de paris detail.jpg(a detail from the cover showing some of the women, including Josephine Baker, Marjane Satrapi and Marie Antoinette; (c) the WOM crew, who are all presumably sitting back smoking Gauloise and drinking Pernod in a pavement cafe in Montmartre as we speak)

 

 

 

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05/11/2011 | Lien permanent

Elle dépense un argent infini à courir, et à plaider . Si elle s'était tenue tranquille elle serait à présent plus riche

... Mais de qui s'agit-il ?  Quel divorce ?

Serait-ce celui de Anne Heche ? Illustre inconnue de moi-même et de mon chat, que je n'ai pas eu beaucoup de mal à trouver pour illustrer les propos de Voltaire : http://www.staragora.com/news/le-divorce-de-anne-heche-lui-coute-bonbon/91493

 ruinée par un divorce.jpg

 

 NDLR - Ceci est ma deux mille et unième note mise en ligne , et je compte bien aller au delà du troisième millier en ce troisième millénaire après Jules César (J. C.) . Mais quelle malice m'a poussé à parler de divorce le jour de la Saint Valentin  ?

 

 

« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

major des gardes du prince d'Orange

à Lausanne

Aux Délices 26 janvier [1759]

J'allais, monsieur, vous faire mon triste compliment lorsque j'ai reçu votre lettre . La première idée que j'ai eue a été la crainte que votre régiment ne reçut quelque contrecoup de ce triste événement 1. Mais vous me rassurez en me disant que M. le prince de Brunswik est à la tête de tout . Je désire passionnément qu'il ait autant de crédit que de bonne volonté et qu'on ne sacrifie pas les plus belles troupes de terre , à la marine . Je conçois qu'il n'y a pas moyen de vous prêter cet hiver à vos amusements . Oserai-je vous supplier de vouloir bien dans vos moments de loisir, m'instruire de votre sort ? Vous ne pouvez avoir cette condescendance que pour quelqu'un qui prenne un intérêt plus vif que moi à tout ce qui vous regarde . Vos singuliers talents et les agréments de votre esprit ne sont pas le seul mérite qui m'attache à vous . Vous devez aller à grand pas aux places que M. le général Constant 2 a si dignement remplies . J'espère que la mort de son Altesse Royale ne nuira point à votre avancement . J'ai peur que ces circonstances ne vous rappellent en Hollande . En ce cas je quitterais bien vite mes petits châteaux et mes ouvriers pour venir prendre congé de vous .

M. de Bentinck est-il du conseil de tutelle ? Il paraît qu'il n'est pas de celui de sa femme . Elle dépense un argent infini à courir, et à plaider . Si elle s'était tenue tranquille elle serait à présent plus riche que lui . Toute ma famille vous présente ses obéissances . Je prie madame d'Hermenches et toutes vos dames de vouloir bien agréer mon profond respect . 

V.

Me voici velours à trois couleurs, français, genevois et suisse . On en est infiniment plus libre et c'est à quoi j'ai toujours visé .»

1 Peut-être la mort d'Anne d'Angleterre, princesse d'Orange, survenue le 12 janvier et dont il est question plus loin .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_de_Hanovre

2 Père de David-Louis : Samuel, baron de CONSTANT de REBECQUE, lieutenant-général, né le 26 novembre 1676 à Lausanne, mort le 6 janvier 1756 à Lausanne .

 

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14/02/2014 | Lien permanent

la casse absorbe toutes mes idées

... Dit le loubard de banlieue en mettant le feu à la voiture qu'il vient de voler .

Eh bien ! moi cette casse, tout comme celle que prenait Voltaire, vulgairement parlant, ça me fait ch... !

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« A Jean-Robert TRONCHIN

à Lyon

12 octobre [1757]

Je laisse là les rois pour cet ordinaire mon cher monsieur et je me borne à mes petits besoins dont vous m'avez permis de vous faire l'exposé et auxquels vous subvenez si humainement . Il faut que vous sachiez que tous les bons vins de liqueur que vous m'avez envoyés seront bus à Lausanne et qu'il ne me restera rien pour le petit ermitage auprès de Genève . Si donc vous trouvez en votre chemin et à votre loisir des vins de liqueur qui vous plaisent et dont vous vouliez me faire part je vous supplierai de les adresser à M. Cathala, me flattant qu'il voudra bien les garder jusqu'à mon retour . Il ne m'importe de la quantité pourvu qu'ils puissent se garder et à l'égard du temps vous en êtes le maitre pendant tout l'hiver . Mais il y a un objet bien plus important . M. le docteur Tronchin m'ordonne plus de casse 1 qu'il ne me permet de vin . Au nom d'Hippocrate ne me laissez point manquer de casse . Ayez la bonté monsieur de me recommander à votre droguiste . Je ne dis pas à votre apothicaire car vous n'en avez point . Faites moi avoir vingt livres de casse en bâton pour mon hiver . Ce n'est pas trop . Les vins de liqueur sont pour mes convives et la casse pour moi . Les tapis d'Aubusson peuvent plaire à Mme Denis mais à moi, il faut plus de casse qu'au malade imaginaire . Les affaires de la Saxe iront comme elles voudront mais je ne peux vivre sans casse .

Après avoir traité cette importante matière je pourrais vous dire que j'attends la confirmation du voyage prétendu du comte de Gotter et même celui de la margrave de Bareith . Mais la casse absorbe toutes mes idées . Bonsoir mon cher correspondant . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur .

V. »

 

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07/01/2013 | Lien permanent

je n’ai pu dire que ce que je pense, et non ce que je ne pense pas. Il me suffit du témoignage de ma bonne conscience

... Que dire de plus ? ou de mieux ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental 1

Je reçois, mes divins anges, la lettre du 19 avril, qui n’est point du tout griffonnée, et que mes beaux yeux d’écarlate ont très bien lue. Nous sommes pénétrés, Maman et moi, de vos bontés angéliques, et de celles de M. le duc de Praslin. Il est vrai que nous sommes un peu embarrassés avec le parlement de Dijon, parce que si nous lui disons , notre affaire est au Conseil, nous l’indisposons ; si nous demandons des délais, nous semblons nous soumettre à sa juridiction . Monsieur le premier président 2 ne peut refuser plus longtemps de mettre la cause sur le rôle ; je m’abandonne à la miséricorde de Dieu.

Pour l’affaire des Roués, elle est toute prête, et j’ose croire qu’ils vaudront mieux qu’ils ne valaient. J’attends votre copie pour la charger d’énormes cartons depuis le commencement jusqu’à la fin.

Honneur et gloire aux auteurs de la Gazette littéraire . Qu’ils retranchent, qu’ils ajoutent, qu’ils adoucissent, qu’ils observent les convenances que je ne peux connaître de si loin ; tout ce que j’envoie leur appartient, et non à moi. Je me suis adressé à Cramer pour l’Espagne et l’Italie, mais je n’ai rien du tout.

Je suis toujours enchanté de la discrétion de M. de Chimène ; mais je vous assure que ses attentions charmantes ne diminuent en rien ma sensible reconnaissance pour mes anges . Si j'osais les supplier de faire mes plus tendres remerciements à messieurs de la Littéraire, je leur serais très obligé .

Ce Duchesne est comme la plupart de ses confrères ; il préfère son intérêt à tout, et même il entend très mal son intérêt en baissant un prix 3 qu’il devrait augmenter. J’ai passé ma vie dans ces vexations-là ; je n’ai connu que vexations, et j’espère bien en essuyer jusqu’à mon dernier jour. Je m’attends bien aussi aux clameurs des fanatiques de Pierre Corneille ; mais je n’ai pu dire que ce que je pense, et non ce que je ne pense pas. Il me suffit du témoignage de ma bonne conscience. Puissent mes deux anges jouir d’une santé parfaite . Que les eaux fassent tout le bien qu’elles peuvent faire . Je vous souhaite beaucoup de bonnes tragédies et de bonnes comédies pour cet été . Mais ni les étés ni les hivers ne donnent pas beaucoup de ces sortes de fruits ; ils sont très rares en tout pays. Aimez-moi, je vous en conjure, indépendamment de votre passion pour le théâtre, je vous aime uniquement pour vous, et je vous serai attaché à tous deux jusqu’au dernier moment de ma vie. 

V.

28è avril 1764.»

1 L'édition de Kehl suite à la copie Beaumarchais, suivie par les autres éditions, omet le 4è paragraphe .

2 Fyot de La Marche .

3 Il s'agit ici des Commentaires qu'on voulait imprimer séparément .

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25/05/2019 | Lien permanent

il faut défendre les faibles

... Voltaire le dit, Voltaire le fait .

Malheureusement les occasions de le faire ne manquent pas, comme ici : https://www.20minutes.fr/monde/2317843-20180806-video-eta...

 Le taudis où étaient retenus les 11 enfants «qui ressemblaient à des réfugiés du Tiers-monde» à Amalia (Nouveau-Mexique), le 4 août 2018.

 Les humains peuvent être de sacrés salopards . Quelques-uns , comme Voltaire, agissent pour le bien, et  c'est la majorité, sinon ...

 

« A Etienne-Noël Damilaville

14 auguste [1763]

Mon cher frère, ma philosophie est réduite à ne vous parler que de procès depuis quelque temps . Les vingtièmes et les dîmes ont été mes problèmes, et voici un nouveau procès que vous m'annoncez, au sujet d'une farce anglicane . S'il y avait une étincelle de justice dans messieurs de la justice , ils verraient bien que l'affectation de mettre mon nom à la tête de cet ouvrage est une preuve que je n'en suis point l'éditeur, ils verraient que le titre qui porte Genève est encore une preuve qu'il n'a pas été imprimé à Genève . Mais Omer ne connait point les preuves . Je me crois obligé de le prévenir . J'envoie à mon neveu d'Hornoy, conseiller au parlement, un pouvoir 1 de poursuivre criminellement les éditeurs du libelle , et à vous mon cher frère j'envoie cette déclaration 2 que je vous supplie de faire mettre dans les Petites affiches en cas de besoin, et dans tous les papiers publics, le tout pour sauver l 'honneur de la philosophie .

Je vous ai dépêché parmi les paperasses immenses dont je vous ai accablé, une procédure concernant les jésuites mes voisins . Le serrurier de mon village ayant travaillé pour eux fut payé en deux voies de bois de chauffage . Les créanciers d'Ignace se sont imaginés que ce pauvre homme avait acheté des jésuites une grande forêt . Ils l'ont assigné à venir rendre compte au parlement de Paris . J'ai donc produit les défenses de mon serrurier : car il faut défendre les faibles ; et je vous les ai adressées pour mon procureur Pinon du Coudray . À quoi faut-il passer sa vie ! Et quel embarras je vous donne ! Il faut que vous soyez bien philosophe pour le souffrir .

Vive felix 3; et écr l'inf .

Nous l'écr – nous l'écr. »

1 Ce pouvoir a disparu, mais le texte figure dans l'édition Clogenson : « Ayant appris qu'on a imprimé à Paris et qu'on débite sous mon nom une prétendue tragédie anglaise intitulée Saül et David, je prie mon neveu M. d'Hornoy, conseiller au parlement, de bien vouloir donner de ma part un pouvoir au sieur Pinon du Coudray, procureur, de poursuivre criminellement les auteurs de cette manœuvre et de cette calomnie. / Fait aux Délices près de Genève, 13 auguste 1763./Voltaire. »

2 C'est l'avertissement qu'on a retrouvé dans la lettre du même jour à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/08/06/il-n-est-pas-permis-de-tromper-ainsi-le-public-6070887.html

3 Vis heureux .

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07/08/2018 | Lien permanent

Il est nécessaire d'arrêter la source des poisons qui vont infecter votre ville

... Que ce soient des poisons microbiens ou des éléments extrémistes, tout autant terroristes les uns que les autres . Masques, lotions hydro-alcooliques, savon contre les microbes, expulsion des islamistes ( entre autres indésirables ). Le Covid-19 tue déjà bien assez sans y ajouter les assassinats pour prétendus motifs religieux .

 

Mis en ligne le 18/11/2020 pour le 9/9/2015

 

 

« A Michel Lullin de Châteauvieux

Du 9 septembre [1760] au soir

Monsieur, cette affaire n'est pas prête à finir . Je rends compte à M. le duc de Choiseul et à monsieur le chancelier 1; j'écris à Lyon ; j'envoie deux lettres de Rigolet ; il est d'ailleurs important d'avoir le manuscrit que ce malheureux a imprimé, et dont il a envoyé des exemplaires à Bardin . Il est nécessaire d'arrêter la source des poisons qui vont infecter votre ville . J'ignore si le Conseil communique aux juges de Lyon l'interrogatoire de Bardin 2; mais s'il ne juge pas convenable de faire cette démarche, le Magnifique Conseil voudra-t-il bien avoir la bonté de me faire communiquer copie de cet interrogatoire afin que je la produise comme pièce authentique, en vertu de laquelle les juges de Lyon puissent empêcher désormais Rigolet et autres de faire passer à Genève des libelles scandaleux ; et me faire tenir le manuscrit de ces infâmes Dialogues paraphé et signé du lieutenant de police de Lyon ? Lequel manuscrit j'aurai l'honneur de vous remettre, me bornant à cette démarche, et m'en remettant à la prudence du magnifique Conseil . J'ai l'honneur d'être, avec bien du respect etc. »

1 Les lettres à Choiseul et Lamoignon ne nous sont pas parvenues ; en revanche les deux lettres adressées à Lyon semblent bien être celle du même jour à Jean-Robert Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/18/je-vous-supplie-de-ne-pas-perdre-un-moment-et-d-employer-tou-6278195.html

et celle du 10 septembre 1760 à Christophle de Laffrusse de Seynas : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/18/la-conduite-de-ce-malheureux-doit-etre-sans-doute-reprimee-e-6278193.html

2 Il est fait mention de l'interrogatoire de Bardin parmi les pièces reproduites par Bestermann .

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09/09/2015 | Lien permanent

Je n'en serai pas le témoin, mais j'applaudis de loin aux progrès de l'art dont on vous sera redevable.

 ... Dis-je aussi au nouveau ministre de la culture Aurélie Philipetti .

Quel art nouveau pourrrait-il naitre ces proches années ? Jeunes gens, la balle est dans votre camp !

Pour en savoir plus sur cette  femme à la mine dynamique (et qui pourrait être ma fille ) :

http://www.gouvernement.fr/gouvernement/aurelie-filippetti

Je fais des voeux pour que les travaux programmés et infiniment retardés au château de Voltaire puissent enfin avoir lieu , comme prévu dorénavant, dès cette année .

Le CMN, et l'administration sont à l'image de ce géant velu sur qui poussent des citrouilles dans le parc du château de Voltaire ( si la nature est farceuse, et je le souhaite, ce géant pourrait bien se retrouver avec une grosse paire de coucougnettes cet automne ; je vous tiens au courant ! )

 

géant endormi chez volti6961.JPG


Mme Isabelle Le Courriel Lemesle a préféré démissionner de son poste de présidente ( je mets "présidente" car je sais qu'elle déteste ça, préférant le titre de "président" ! ) du Centre des Monuments Nationaux, je ne sais pourquoi , avez-vous une idée ?

Qui va devenir calife à la place de la califette ?

De ce changement point de trace sur le site du CMN, qui fidèle à sa routine , n'est jamais totalement à jour !


 

 

 

 

« A M. Jean BLANCHET.

Aux Délices, près de Genève, 3 avril [1756]

Recevez, monsieur, mes très-sincères remerciements de l'ouvrage 1 ingénieux et profond que vous avez eu la bonté de m'envoyer. Il respire le goût et la connaissance des beaux-arts. Le physicien y conduit toujours le musicien. Un tel ouvrage ne pouvait être fait que dans le plus éclairé des siècles. Je souhaite qu'il forme des artistes dignes de vos leçons. Je n'en serai pas le témoin, mais j'applaudis de loin aux progrès de l'art dont on vous sera redevable.
J'ai l'honneur d'être, avec tous les sentiments d'estime, etc.

1 Jean Blanchet, né à Tournon en 1724, mort à Paris en 1778, avait été jésuite, puis médecin. Il est auteur de l'Art, ou les principes philosophiques du chant, 1755, in-12; nouvelle édition, 1756, in-12 : http://books.google.fr/books?id=l1sGAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

 

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19/06/2012 | Lien permanent

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