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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je compte ne faire imprimer un programme que quand j'aurai eu les avis de l'Académie

... "Autant vous dire que ce n'est pas demain la veille du jour où vous pourrez le lire", aurait dit en aparté le candidat, plus people que jamais, Sarkozy ; l'opération séduction est commencée, prêt à toutes les manoeuvres pour être à nouveau le premier sur le trône, Bling Bling Ier nous la joue "plus aimable et plus compétent que moi, tu meurs !". Combien de gogos va-t-il attirer ? trop, à mon goût .

 

 

 

«  A François de Chennevières

Je vous renvoie mon cher ami, la lettre de M. de Boismont 1. Toute la réponse que je peux faire, c'est que l'exemplaire ne coûtera que deux louis, soit qu'on l'imprime en douze ou treize volumes in-8° soit qu'on le donne en huit ou neuf volumes in-4° . Je sais bien qu'il y aurait de la perte à ce prix sans les secours du roi, des princes, et des premiers du royaume . Pour moi qui ne suis point grand seigneur, mais qui m'intéresse vivement à cette entreprise, je souscris pour la valeur de cent exemplaires . J'ai déjà commenté Le Cid, Horace, Cinna, Pompée, Rodogune, Polyeucte, Théodore, Le Menteur, Héraclius . J'envoie mes observations à l'Académie, à mesure que je les fais .

Je profite des lumières de mes confrères, et avec cette précaution, j’espère que cet ouvrage servira à fixer la langue chez les étrangers 2; c'est un monument que j'ai élevé à la gloire de Corneille et de ma nation . Je ne suis pas étonné de l'intérêt que vous prenez à cette entreprise . Je compte ne faire imprimer un programme que quand j'aurai eu les avis de l'Académie sur les pièces que je commente . Le fardeau est un peu lourd, mais je le porte avec grand plaisir . Si j'avais plus de loisir, l’ouvrage irait plus vite . J'embrasse très tendrement mon cher ami, et la sœur du pot . Mme Denis en fait autant . 

Ferney 31è august 1761.»

1 Un M. de Boissemont apparaît dans la liste des souscripteurs du théâtre de Corneille .

Voir aussi : https://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2004-4-page-595.htm

2 V* paraît « fixiste » dans ses conceptions du monde, et plus particulièrement dans le domaine de la langue .

 

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07/08/2016 | Lien permanent

prescrire une méthode générale que je tâcherais de proportionner aux différents tempéraments, en donnant, par exemple, d

... Voltaire nous fait une démonstration de médecine holistique avant l'heure , avec de pauvres moyens, mais le coeur y est .

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 Et pour qui est le remède de cheval ?

 

 

« A Monsieur le docteur Théodore Tronchin

à Genève

[janvier 1760]

Mémoire

Les maladies continuent dans les campagnes, ce sont des fièvres doubles tierces , ou continues avec redoublement . Plusieurs malades sont attaqués d'un flux de sang, sont fort agités, et ont beaucoup d'inquiétude dans les jambes . Le domestique qui m'est mort aux Délices, et qui avait éprouvé ces symptômes commença, dès qu'il se sentit attaqué, par aller se faire saigner à Genève, sans consulter personne ; prit beaucoup de quinquina et augmenta beaucoup son mal . Un de ses frères, fermier dans le pays, lui amena un médecin fort fameux du village de Chêne . Cet illustre médecin qui je crois ne sait pas lire, a fait languir le malade tout le moins qu'il a pu .

J'ai traité le jeune garçon dont je prends soin en suivant de point en point les ordres de monsieur Tronchin . Il est dans la convalescence ; je traiterai de même les fièvres qui ne sont point accompagnées de flux de sang, mais pour ces dernières qui courent aussi dans Genève, et dont monsieur Tronchin a connu le caractère, pourrait-il avoir la bonté de me prescrire une méthode générale que je tâcherais de proportionner aux différents tempéraments, en donnant, par exemple, des doses plus fortes aux tempéraments plus robustes ?

Notre pays de Gex n'est pas assez peuplé pour y tuer nos laboureurs et nos vignerons .

Mon cher docteur, quand je vins ici je ne m'attendais pas que je serai en vie en 1760, et que j'aurais soin de la vie des autres . Vous avez raison de dire que la vie qui reste aux Français est bien malheureuse . On les a traités comme le médecin de Chêne a traité mon domestique . N'êtes-vous pas dans le cas de souffrir beaucoup des remèdes de nos ministres ? n'avez-vous pas une suppression d'annuités et de billets ? J'ai peur que le mal ne soit incurable .

A dimanche .

V. »

 

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21/01/2015 | Lien permanent

Je m’instruirai moi-même en cherchant à instruire les autres.

.... Ceci résume le but de ce blogounet voltairien, connaitre et aimer Voltaire comme moi .

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«A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet

Mon cher maître, j’avais prié frère Cramer de vous demander vos conseils sur cette édition de Pierre Corneille, qui ne me donnera que bien de la peine, mais qui pourra être utile aux jeunes gens, et surtout au petit-neveu et à la petite-nièce, qui ne la liront point ; du moins mademoiselle Corneille ne la lira de longtemps. Son petit nez retroussé n’est pas tourné au tragique. Il me faudra pour le moins encore un an avant que je la mette au Cid, et je lui en donne deux pour Héraclius.

Je vois avec douleur, mon cher maître, que le secrétaire perpétuel 1 n’a pas eu pour vous toutes les attentions qu’on vous doit. Mais je crois que vous n’en adopterez pas moins un projet que vous avez eu il y a longtemps, et que vous m’avez inspiré. Je n’attends que la réponse à ma lettre, que M. de Niversais 2 a communiquée à l’Académie, pour entreprendre cet ouvrage. Il sera la consolation de ma vieillesse. Je m’instruirai moi-même en cherchant à instruire les autres. J’aurai le bonheur d’être utile à une famille respectable . Je ne peux mieux prendre congé. Ayez donc la bonté de me guider. Conseillez, pressez ces éditions de nos auteurs classiques.

Un imbécile qui avait autrefois le département de la librairie fit faire par un malheureux Lasserre les préfaces des pièces de Molière ; il faut effacer cette honte.

Au reste, mon cher sous-doyen, vivons . Vous avez déjà vécu environ quinze ans de plus que Cicéron, et moi plus que La Motte. Achevons à la Fontenelle. C’est la seule chose que je vous conseille d’imiter de lui.

A Ferney 15 juin [1761] 3»

1 Duclos .

3 L'édition Desoer place cette lettre en 1762, suivie par les autres éditions jusqu'à ce que Georges Avenel la place correctement en 1761 .

 

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12/05/2016 | Lien permanent

Jouissez maintenant du repos

... Vous tous, humains et bêtes, qui avez montré que le monde paysan français, ce n'est pas de la gnognote .

 

« A Anne-Rose Calas

Tous ceux qui ont eu le bonheur, madame, de vous servir dans une affaire si juste doivent se féliciter également . Vous savez que je n'ai jamais douté de l'évènement de votre procès . Il me paraît que le Conseil du roi est engagé à vous donner satisfaction entière, en obligeant les juges de Toulouse d'envoyer la procédure et les motifs . Jouissez maintenant du repos . Je vous fais les plus tendres et les plus sincères compliments aussi bien qu'à mesdemoiselles vos filles . Vous vous êtes conduite en digne mère et en digne épouse, et on doit vous honorer autant qu’on doit abhorrer le jugement de Toulouse . Songez pour votre consolation que l’Europe entière réhabilite la mémoire de votre mari . Vous êtes un grand exemple au monde . Je serai toujours avec tous les sentiments qui vous sont dus, madame, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire .

15è mars 1763 1

 

Observez, madame, que l’ordre au parlement de Toulouse d'envoyer les procédures 2 est une espèce de flétrissure pour lui, et que cet article vous donne une victoire entière ; aussi n'a-t-il pas passé d'une voix unanime, comme l'ordre d'envoyer les procédures . Regardez donc votre mari et votre famille comme entièrement justifiés aux yeux du roi, du Conseil, et de toute l'Europe . Le reste ne sera qu’une discussion de procédures et ne consistera que dans les formes juridiques, et quelque chose qui arrive soyez très sûre que tout le public sera pour vous .

Je félicite M. Dumas, je l'embrasse de tout mon cœur, je n'ai point de termes pour lui marquer mon estime . »

1 L'édition Lettres curieuses est sans date ; l'édition Coquerel est seule à donner le post scriptum .

2 Une main contemporaine a remplacé ces deux mots sur le manuscrit par les motifs . Cette correction est légitime . V* distingue en effet les procédures et les motifs de l’arrêt ; voir lettre du même jour à de Rebecque .

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04/03/2018 | Lien permanent

Je sais que ce sera un hasard si l'on trouve ce que l'on cherche

... Le président idéal ?

Actuellement on n'a que des numéros perdants .

Reconquérir son ex grâce à 3 effets psychologiques

Echec !

 

 

« A Jacob Vernes, Ministre

à Séligny

près de Copet

J'ai eu l'honneur, monsieur, d'envoyer chez M. votre frère cet Abrégé qu'on m'a enfin rendu . Je vous prie de vouloir bien me le renvoyer par la même voie lorsque vous l’aurez parcouru . Il est devenu excessivement rare . Si vous voulez en orner votre bibliothèque , je vous en donnerai un aussitôt que j'en aurai reçu d’Allemagne .

Ce n'est point pour moi que je demandais un cultivateur, je n'en ai nul besoin ; c'est pour un gentilhomme dont la terre est située vers les bords du Rhin . On voudrait ou un fermier auquel on ferait une bonne composition, ou un régisseur . On 1 souhaiterait surtout un homme au-dessus de l'état de paysan . Il serait égal qu'il eût une famille ou qu'il n'en eût point . On voudrait de préférence un homme né protestant, soit anabaptiste, soit morave, soit plutôt arminien . On dit qu'il y en a quelques-uns cachés en Suisse qui sont très honnêtes gens . Je sais que ce sera un hasard si l'on trouve ce que l'on cherche . J’ai pensé que vous étiez à portée plus que personne de faire cette découverte . L'homme que vous procureriez pourrait faire une petite fortune s'il avait du mérite .

Vous savez qu'on a imprimé les pièces du procès, ou plutôt du procédé généreux de M. Hume avec Jean-Jacques . Ce Jean-Jacques ne joue pas un beau rôle dans cette affaire ; elle lui fait plus de tort que tout ce qui lui est arrivé jusqu'ici . Votre très humble et très obéissant serviteur

V. 

27è octobre 1766.»

1 V* a fait une marque en marge de cette ligne et ajouté en bas de page : « La terre ne consiste qu'en grains, et en pâturages . »

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24/01/2022 | Lien permanent

vous goûterez l'auream mediocritatem

 

 

 

 

« A Claude-Etienne Darget

A Lausanne 10 février [1758]

Je vois avec douleur, mon cher et ancien ami, que dans le meilleur des mondes possibles de Leibnitz vous paraissez n'avoir pas le meilleur lot ; et que lorsque tout est bien votre vessie est toujours un peu mal . Vous ne semblez guère plus content de votre fortune que de votre vessie . Durum , sed levius fit patientia 1. J'ai toujours été fort surpris que les personnes qui vous aiment et qui connaissent vos talents ne vous aient pas utilement employé comme ils le pouvaient . Il se fait actuellement des fortunes immenses dans des entreprises auxquelles vous aviez travaillé autrefois . Il me semble qu'il y avait de la justice à ne vous pas exclure . Le moindre intérêt dans ces affaires est une chose très considérable ; si vous avez perdu toute espérance de ce côté vous goûterez l'auream mediocritatem 2 d'Horace . Mais il faut songer à votre santé qui est le véritable bien . J'éprouve qu'on peut très bien prendre patience dans un état de langueur et de faiblesse ; mais on la perd dans les souffrances continuelles . Vous êtes à portée des soulagements : que seriez-vous devenu en Prusse loin des secours ? Vous me paraissez bien informé de ce pays-là . Je crois celui qui en est le maître encore plus malheureux cent fois que vous . Sa santé est très dérangée ; il n'a ni plaisirs ni amis ; et il est embarrassé dans un labyrinthe dont on ne peut sortir qu'à travers des flots de sang . Quelque chose qui arrive il est à plaindre . Il est difficile que la France et l'Autriche lui pardonnent et qu'à la longue il ne succombe pas .

J'ai oublié le nom du premier écuyer du prince de Prusse qui me venait voir quelquefois ; ne vous en ressouvenez-vous point ? Il me semble qu'il était originaire de Saxe . Le général Kiow 3 l'était aussi mais je ne le crois point arquebusé comme on l'a dit . Je ne crois point non plus au carcan de l'abbé de Prades . Comment et en quoi aurait-il trahi le roi de Prusse ? Il n’était certainement auprès du roi en campagne que pour lui faire la lecture . Du moins le roi me l'a mandé ainsi quatre jours avant la bataille de Rosbach 4. Il ne lui faisait point part de ses desseins militaires, qu'il ne confie pas même à ses officiers généraux , il ne le chargeait pas de négociations . L'abbé de Prades n'avait pas plus de crédit à Breslau que vous et moi ; il n'y connait personne . Je maintiens qu'il n'a pu trahir le roi de Prusse . Il aura écrit quelque lettre indiscrète et ce qui n'est point un crime ailleurs en est un dans ce pays-là, vu les circonstances présentes . Voilà ce que je pense : je crois l'abbé de Prades aussi mauvais chrétien que La Mettrie, mais ce n'est point un traitre . Je peux me tromper, j'attendrai que le temps me désabuse .

Le prince Henri m'a fait l'honneur de m'écrire de Dresde où il est adoré . La princesse Amélie est allée à Breslau ce qui m'étonne beaucoup . Mme la margrave de Bareith a une santé pire que la vôtre . Elle est enchantée des victoires de son frère mais elle craint les revers et elle est lasse de tant de dévastations . Comptez qu'on doit se trouver très heureux dans une douce retraite . Ce M. Coste dont vous me parlez n'est-il pas parent du traducteur 5 de Locke ?

Le papier me manque . Vale et me ama .

V. »

1 Cela est dur mais la patience l'adoucit . Horace, Odes I, xxiv, 19.

2 Médiocrité dorée . Horace Odes , II, x, 5.

4 La bataille est du 5 novembre 1757 et l'on n'a pas la lettre de Frédéric correspondant à la date indiquée par V* ; dans une lettre du 9 novembre il lui rappelle Potsdam où il « lisai[t] Sadic [Zadig] à l'abbé ».

5 Pierre Coste .

 

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09/06/2013 | Lien permanent

je vous avertis pourtant qu'il y a de très jolies femmes à convertir dans Lausanne

 ... Chat alors !

Excuse me ! I must go !!

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« A Claude-Henri de Fuzée de Voisenon 1

[mars 1758]

Mon cher évêque 2, j'ai été enchanté de votre souvenir et de votre beau mandement israélite 3; on ne peut pas mieux demander à boire ; c'est dommage que Moïse n'ait donné à boire que de l'eau à ces pauvres gens ; mais je me flatte que vous ferez pour Pâques prochain au moins une noce de Cana ; ce miracle est bien au-dessus de l'autre , et rien ne vous manquera plus quand vous aurez apaisé la soif des buveurs de l'ancien et du nouveau testament . Franchement votre petit ouvrage est très bien fait et très lyrique . Mondonville 4 doit vous avoir beaucoup d'obligation, et j'ai plus de soif de vous revoir que vous n'en avez de venir à mes petites Délices . Mais ce n'est pas aux Délices qu'il fallait venir, c'est à Lausanne ; Mme Denis y a la même réputation que Mlle Clairon a dans votre pays . Vous seriez assez étonné de voir des pièces nouvelles en Suisse, et mieux jouées en général qu'elles ne le seraient à Paris ; c'est à quoi nous avons passé notre hiver pour nous dépiquer du malheur de nos armées . Nous vous aurions très bien logé; nous vous aurions fait manger force gélinottes et de grosses truites : nous vous aurions crevé, et M. Tronchin vous aurait guéri . Mais vous n'êtes pas un prêtre à faire une mission chez nous autres hérétiques ; jamais votre zèle ne sera assez grand pour venir sur notre beau lac de Genève ; je vous avertis pourtant qu'il y a de très jolies femmes à convertir dans Lausanne . Mme Denis se souvient toujours de vous avec bien de l'amitié et n'en compte pas sur vous davantage ; vous nous écrivez une fois en cinq ans ; nous reconnaissons là les mœurs de Paris ; encore est-ce beaucoup que dans vos dissipations vous vous soyez ressouvenu une fois de vos amis qui ne vous oublient jamais, et qui savent autant que vos Parisiennes combien vous êtes aimable . Nous ne regrettons pas beaucoup de choses, mais nous regrettons toujours le très aimable et très volage évêque de Montrouge . »

1Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Henri_de_Fus%C3%A9e_de_Voisenon

Cette lettre est faite en réponse à l'abbé de Voisenon qui lui avait envoyé son motet français Les Israélites sur la montagne d'Horeb . Voisenon écrit plusieurs livrets d’oratorios en français : Casanova aurait inspiré le thème du premier, Les Israelites à la montagne d’Horeb, joué pour la première fois en 1758 . Voir : http://books.google.fr/books?id=Pe4FAAAAQAAJ&pg=PA217&lpg=PA217&dq=Les+Isra%C3%A9lites+sur+la+montagne+d%27Horeb+voisenon&source=bl&ots=dEsqmAmCLX&sig=-mx8anmdz0CfLiq9cdDqhC24lus&hl=fr&sa=X&ei=UB_jUanbNomThQf51oHwBg&ved=0CDQQ6AEwAQ#v=onepage&q=Les%20Isra%C3%A9lites%20sur%20la%20montagne%20d%27Horeb%20voisenon&f=false

2 « L'abbé de Voisenon avait signé sa lettre L'évêque de Montrouge, maison charmante située aux environs de Paris, appartenant au duc de Lavallière, et qu'on peut appeler le diocèse des muses lorsqu'il y a un tel évêque. » : note de l'édition .

3 Le motet de Voisenon avait paru dans le Journal encyclopédique .

4 Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, compositeur et violoniste (1711-1772) devait composer sur le texte de Voisenon le « motet français » Les Israélites sur le mont Horeb créé cette même année .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Joseph_Cassan%C3%A9a_de_Mondonville

 

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15/07/2013 | Lien permanent

Je vous répète que les Français ne l'abandonneront pas . Elle est trop vertueuse et trop belle

 ... Mme Taubira ?

... Angela ?

S'il est question de vertu, on peut y croire . Quant à la beauté, elle est sûrement intérieure comme on le dit si bien .

 Ces deux qualités sont-elles en trop dans les cas présents ?

 

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« De Marie-Louise Denis et Voltaire

à Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck

Aux Délices 5 [octobre 1758] au soir

Mon premier soin, madame, après avoir vu M. Grim a été d'envoyer chez le peintre pour le portrait de votre divine impératrice 1 . Il me les a apportés tous deux ce matin . Ma sœur 2 trouve toujours le premier meilleur que le second . Mon oncle et moi nous les trouvons bien tous les deux . M. Grim aurait pu s'en charger si le peintre n'avait encore exigé de les garder trois jours . Ainsi nous vous enverrons ces portraits par le carrosse de Genève qui arrive à Lausanne mercredi prochain 11 du courant . On les empaquettera dans une petite boite à votre adresse, et vous aurez la bonté , madame, d'ordonner qu'on aille prendre ce petit paquet à l'arrivée du carrosse à Lausanne .

Je vous promets aussi de faire travailler M. Huber 3, et de ne lui laisser ni paix ni trêve qu'il n'ait fait ce que vous lui demandez . J'ai écrit à Lyon pour vos dessus de souliers . Dès que je les aurai nous verrons où vous serez et comment on pourra vous les faire tenir .

Je ne songe point à votre départ, madame, sans une grande douleur . Pourquoi vous être montrée à nous si bonne, si spirituelle, si aimable pour disparaître si promptement . Vous emportez nos cœurs et vous ne nous laissez que des regrets . Nous parlons sans cesse de vous . Mon oncle vous respecte et vous aime . Il dit toujours qu'il faut que vous demeuriez en Suisse, que vous n'êtes pas assez philosophe, que c'est de toutes les vertus la seule qui vous manque . Il serait bien capable de vous la donner si vous voulez vous laisser endoctriner par lui . A propos de doctrine ce n'est point celle de M. Grim qui m'intéresse, c'est celle de M. Donop 4 que je veux combattre, c'est son âme qu'il faut sauver . Je voudrais le voir bon catholique aux pieds de votre incomparable impératrice . Je vous répète que les Français ne l'abandonneront pas . Elle est trop vertueuse et trop belle . Permettez- moi de ne pas croire un mot de votre nouvelle . Mais soyez bien sûre, madame, que mes sentiments pour vous sont inaltérables .

J'ai mille respects à vous offrir de toute notre maison, de celle de Mme Pictet et de toutes les personnes qui ont eu l'honneur de vous connaître ici .

Oui, madame, le vieux Suisse voudrait que vous n'eussiez ni besoin d'empereurs, ni goût pour les cours . Oui, vous êtes digne d'être philosophe, vous embelliriez nos climats, vous y introduiriez les grâces . Lausanne deviendrait une ville charmante, le lac Major ne tiendrait pas devant le lac de Genève, mais vous n'aimez que le Danube et leurs Sacrées Majestés . Allez donc , mais songez que vous ne serez jamais plus aimée chez les Marcomans 5 et chez les Abates que dans nos paisibles retraites .

V. »

1 Marie-Thérèse d'Autriche .

2 Marie-Thérèse de Fontaine .

3 Le peintre Jean Huber dont il sera encore question pendant des années jusqu'en 1778 .

5 Les Marcomans habitaient la Bohème, et les Abates la Dacie . La mention de ces derniers est intéressante et fait penser à la fin du chapitre III de Candide qui est contemporain .

 

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14/11/2013 | Lien permanent

je ne voudrais pour rien au monde mener la vie d'Abraham, qui s'en allait comme un grand nigaud

 

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Prince Wallon remarquable, Charles-Joseph serait peut-être surpris par l'évolution, si tant est qu'on puisse parler d'évolution dans le cas de la Belgique . Ce n'est pas une révolution , ni une involution, alors où est la solution ?

Je suis heureux de constater que les Belges prouvent au monde politique qu'un pays peut très bien vivre sans gouvernement pondeur de lois nouvelles . Les anciennes suffisent largement , et le peuple, divisé pour de sottes raisons clochemerlesques, se débrouille fort bien pour faire des affaires et prospérer . Leur taux de croissance fait envie, et je préconiserais volontiers la suppression en France  des quelques centaines de coupeurs de cheveux en quatre que sont les élus privilégiés pour relancer le commerce et réduire le chomage . On peut rêver !

 

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Après avoir ri en lisant la tirade sur Abraham et sa "jeune" épouse, je réécoute Devos :

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Et s'il en est besoin, pour confirmer les écrits de Volti , en chanson :

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Et comme jazz et humour vont bien ensemble :

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« A Charles-Joseph, prince de Ligne i

 

18è février 1764, à Ferney

 

Monsieur,

Il n'y a que le bel état où mes yeux sont réduits qui m'ait pu priver du plaisir et de l'honneur de vous répondre . Je suis devenu à peu près aveugle ; et je suis dans l'âge où l'on commence à perdre tout pièce à pièce ; il faut savoir se soumettre aux ordres de la nature, nous ne sommes pas nés à d'autres conditions . Cela fait un peu de tort à notre théâtre . Il n'y a point de rôle pour un vieux malade qui n'y voit goutte, à moins que je ne joue celui de Tirésie ii. Je n'ai d'autre spectacle que celui des sottises et des folies de ma chère patrie ; je lui ai bien de l'obligation, car sans cela la vie serait assez insipide . Après avoir tâté un peu de tout, j'ai cru que la vie de patriarche était la meilleure . J'ai soin de mes troupeaux comme ces bonnes gens, mais Dieu merci, je ne suis point errant comme eux, et je ne voudrais pour rien au monde mener la vie d'Abraham, qui s'en allait comme un grand nigaud, de Mésopotamie en Palestine, de Palestine en Égypte, de l'Égypte dans l'Arabie Pétrée, ou à pied, ou sur son âne, avec sa jeune et jolie petite femme, noire comme une taupe, âgée de quatre-vingts ans, ou environ, et dont tous les rois ne manquaient pas de tomber amoureux . J'aime mieux rester dans mon petit ermitage avec ma nièce et la petite famille iii que je me suis faite .

 

Mme Denis a dû vous dire, Monsieur, combien votre apparition nous a charmés dans notre retraite ; nous y avons vu des gens de toutes nations, mais personne qui nous ait inspiré tant d'attachement, et donné tant de regrets . Daignez encore recevoir les miens, et agréez le respect avec lequel j'ai l'honneur d'être,

Monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire »

 

i Charles Joseph, prince de Ligne : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Joseph_de_Ligne

Il rendit visite à Voltaire en juin 1763, et en fera la relation dans Mes conversations avec M. de Voltaire : pages 257-268 : http://www.chjdeligne-integral-34melanges.be/images/10/re...

ii Tirésias, devin aveugle de Thèbes, personnage du cycle d'Oedipe .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tir%C3%A9sias

iii Marie-Françoise Corneille et son mari Dupuits, et la sœur de celui-ci .

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23/02/2011 | Lien permanent

Souvenez-vous combien cette lettre me donna d'ombrage et combien vous me rassurâtes

 ... Lorsque je reçus ce pli du ministère de l'Intérieur il y a peu . Mais que me veut-on ? Va-t-il falloir encore passer au tiroir-caisse ?

Nenni, vous me rendiez ce petit point imperceptible  dont l'absence ne m'empêchait pas de dormir, ni de conduire , plutôt bien (n'est-ce pas Mam'zelle Wagnière ?), si bien même que trois années sans fausse note (pas même de mon teinturier qui, lui, est plus scrupuleux que mon ex-garagiste) me valent de retrouver un permis avec "le nombre maximal de points" ( dommage, il n'y a pas de point bonus ).

 

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Pour effacer le gris du ciel et le cafard : Softly, as in a morning sunrise : http://www.deezer.com/track/5796947

 et un petit Eté indien de derrière les fagots : http://www.deezer.com/track/7385474




« A François TRONCHIN

conseiller d’État à Genève

Au Chêne à Lausanne 4 septembre [1757]

Mon cher maître et confrère je vous envoie deux lettres, celle de M. Bertrand premier pasteur de Berne, et celle que j'écris à M. le doyen Le Fort 1. Si après avoir vu ces pancartes et en avoir conféré avec M. Tronchin Boissier 2 et avec M. Esculape 3 après son retour d'Etoy, vous jugez à propos de faire rendre celle que j'écris à M. le ministre Le Fort, je vous supplierai en ce cas de vouloir bien avoir la bonté de recevoir la réponse . A l'égard de la lettre de M. Bertrand voulez-vous bien me la garder jusqu'à mon retour ? Vous voyez, mon cher ami avec quelle liberté je m'adresse à vous, mais enfin c'est vous qui m'avez débauché ? Souvenez-vous de la plaisante lettre qu'un certain Tartuffe 4 m'écrivit lorsque j'étais prêt de signer à Prangins avec M. de Labat . Souvenez-vous combien cette lettre me donna d'ombrage et combien vous me rassurâtes . J'ai ici un des plus beaux logements du monde mais votre amitié me fera toujours donner la préférence à l'ermitage des Délices ; vous me l'avez rendu cher et je me flatte que dorénavant il me sera plus cher encore . Je compte sur vous et sur vos amis . Mme Denis se joint à moi . Vous connaissez ses sentiments pour vous et combien nous vous sommes dévoués l'un et l'autre .

Vous saurez que le roi de Prusse vient de m'écrire qu'il ne doute pas que je n'aie partagé ses succès et ses malheurs et qu'il lui reste à vendre cher sa vie, etc.5 Sa sœur Mme de Bareith m'écrit la lettre la plus lamentable . Me voilà occupé à consoler des têtes couronnées mais elles ne feront jamais mon bonheur et vous ferez le mien .

Adieu le plus aimable des hommes .

Votre très honoré et obéissant serviteur ,

V. »

2 Jean-Robert II Tronchin (1710-1793), meilleure tête politique du patriciat genevois , qui organisa un grand dîner l'été 1756 pour honorer d'Alembert, puis fera condamner le Dictionnaire Philosophique en 1765 .

3 Théodore Tronchin, le médecin .

4 Ce Tartuffe est Jean-Jacob Vernet ; voir la réponse de V* du 9 février 1755 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/11/24/je-deteste-l-intolerance-et-le-fanatisme-je-respecte-vos-loi.html

 

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15/12/2012 | Lien permanent

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