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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

votre métier de héros et votre place de roi ne rendent pas le cœur bien sensible

... Et le poste de président de la république ne rend pas moins lâche ni moins malhonnête , nicht wahr Nicolas ?

Je crois que nous allons avoir de magnifiques déclarations digne d'un Cahuzac et des affaires gigognes au déroulement interminable, pour le plus grand profit d'avocats et une pure perte de temps de réflexion pour la paix .

Malheur à celui par qui le scandale arrive !

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 A chacun son tour d'être jugé, juste retour de bâton , souviens-toi, Nicolas l'agité

 

« A FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
19 mai [1759] 1.
Sire, vous êtes aussi bon frère que bon général ; mais il n'est pas possible que Tronchin aille à Schwedt, auprès du prince votre frère 2. Il y a sept ou huit personnes de Paris, abandonnées des médecins, qui se sont fait transporter à Genève, ou dans le voisinage, et qui croient ne respirer qu'autant que Tronchin ne les quitte pas. Votre Majesté pense bien que, parmi le nombre de ces personnes, je ne compte point ma pauvre nièce, qui languit 3 depuis six ans. D'ailleurs Tronchin gouverne la santé des Enfants de France, et envoie de Genève ses avis deux fois par semaine ; il ne peut s'écarter; il prétend que la maladie de monseigneur le prince Ferdinand sera longue. Il conviendrait peut-être que le malade entreprît le voyage, qui contribuerait encore à sa santé, en le faisant passer d'un climat assez froid dans un air plus tempéré. S'il ne peut prendre ce parti, celui de faire instruire Tronchin toutes les semaines de son état est le plus avantageux.
Comment avez-vous pu imaginer que je pusse jamais laisser prendre une copie de votre écrit adressé à M. le prince de Brunswick?4 Il y a certainement de très-belles choses ; mais elles ne sont pas faites pour être montrées à ma nation. Elle n'en serait pas flattée; le roi de France le serait encore moins, et je vous respecte trop l'un et l'autre pour jamais laisser transpirer ce qui ne servirait qu'à vous rendre irréconciliables. Je n'ai jamais fait de vœux que pour la paix. J'ai encore une grande partie de la correspondance 5 de Mme la margrave de Baireuth avec le cardinal de Tencin, pour tâcher de procurer un bien si nécessaire à une grande partie de l'Europe. J'ai été le dépositaire de toutes les tentatives faites pour parvenir à un but si désirable ; je n'en ai pas abusé, et je n'abuserai pas de votre confiance au sujet d'un écrit qui tendrait à un but absolument contraire.
Soyez dans un parfait repos sur cet article. Ma malheureuse nièce, que cet écrit a fait trembler, l'a brûlé, et il n'en reste de vestige que dans ma mémoire, qui en a retenu trois strophes trop belles.
Je tombe des nues quand vous m'écrivez que je vous ai dit des duretés 6. Vous avez été mon idole pendant vingt années de suite;
Je l'ai dit à la terre, au ciel, à Guzman même.7
Mais votre métier de héros et votre place de roi ne rendent pas le cœur bien sensible: c'est dommage, car ce cœur était fait pour être humain, et, sans l'héroïsme et le trône, vous auriez été le plus aimable des hommes dans la société.
En voilà trop si vous êtes en présence de l'ennemi, et trop peu si vous étiez avec vous-même dans le sein de la philosophie, qui vaut encore mieux que la gloire.
Comptez que je suis toujours assez sot pour vous aimer, autant que je suis assez juste pour vous admirer; reconnaissez la franchise, et recevez avec bonté le profond respect du Suisse
VOLTAIRE.

1 Minute olographe avec la mention de V* « copie de ma lettre du 19 mai au r[oi] de Prusse » et ajout de Wagnière « elle doit être de 1758 »

2 Ferdinand de Prusse. On sait par Catt, secrétaire de Frédéric que ce dernier fut « extrêmement piqué » de la lettre de V* et y répondit d'un façon aussi agressivement insolente qu'on peut l'imaginer : « Apprenez qu'à moins que celui que vous savez ne revienne sur terre faire des miracles, mon frère n'ira chercher personne . Il est encore , Dieu merci, assez grand pour faire venir et payer des médecins suisses ; et vous savez que les frédérics, en plus grande quantité que les louis, l'emportent sur eux chez les médecins, les poètes, et quelquefois même chez les philosophes qui, occupés de vaines spéculations, ne font guère réflexion sur la partie morale de leur science . » ; il conclut : « Mais êtes-vous sage à soixante-et-dix ans ? Apprenez à votre âge de quel style il convient de m'écrire . Comprenez qu'il y a des libertés permises et des impertinences intolérables aux gens de lettre raisonnables . » ; lettre du 10 juin 1759 . or ceci n'est qu’une version édulcorée, sur la remarque de Catt , au vu de la première esquisse, que « Voltaire pourrait en faire un mauvais usage et se fâcher . »

3 Mme Denis avait quelquefois mal à une cuisse, par suite des mauvais traitements qu'elle éprouva, avec son oncle, en juin 1753, à Francfort; mais Frédéric s'ennuyait beaucoup d'entendre parler de cette nièce de Voltaire, et celui-ci ne manque pas d'asticoter Frédéric à ce sujet . Voyez sa lettre du 12 mai 1760 : « Tenez-le-vous donc pour dit, et que je n'entende plus parler de cette nièce qui m'ennuie, et qui n'a pas autant de mérite que son oncle pour couvrir ses défauts. »  page 385 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f399.image.r=12%20mai%201760

5 De septembre à novembre 1757.

6 La lettre de Voltaire où il y avait des duretés est perdue, à moins que Frédéric ne regarde comme telles les expressions du dernier alinéa de la lettre du 27 mars 1759 .

7 Alzire, acte III, scène 4. Vers 799 page 28 : http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/VOLTAIRE_ALZIRE.pdf

 

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02/07/2014 | Lien permanent

il est bien dangereux d’avoir été témoin des actions secrètes d’un homme puissant.

 Puisqu'il va être question de Tombeau, en voici un qui s'écoute :

http://www.youtube.com/watch?v=GXRZQIfxlIU

http://www.youtube.com/watch?v=7jAPs2JigEQ&feature=re...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tombeau_de_Couperin

tombeau couperin.jpg

Et un qui se fréquente ! J'en connais même qui se font une gloire d'avoir usé quelques fonds de culottes (pour ceux et celles qui en portent encore ! ) sur les bancs de cette vénérable chose . Grand titre de gloire que de présenter une thèse dans les mêmes lieux que Elisabeth Tessier, grande devineresse devant l'éternel ... Enfin, nul n'est parfait ! Admirez cette belle pièce montée ...

sorbonne.jpg

 Volti est-il oui ou non l'auteur du Tombeau de la Sorbonne ?

Il le nie .

Que faire ? Que dire ?

Ne pas le croire , c'est irrespectueux , non ?

Le croire, c'est ne pas le connaitre !

Alors lisez !

http://www.voltaire-integral.com/Html/24/04_Tombeau.html

 

 

« A Marie-Louise Denis

[lettre autographe et authentique]

 

n° 28

Ecrit le seize janvier [1753] partira quand il pourra.

 

                            J’envoie un exprès hors des frontières des Etats du roi de Prusse. Je l’envoie où je voudrais assurément être moi-même. Il mettra ce paquet à la poste à l’adresse de M. Tirou de Mauregard. Je vais vous confier le secret de ma vie, mais si jamais votre main gauche sait ce qu’a fait votre main droite dans cette affaire je suis perdu sans ressource.

 

                            Peut-être avez-vous déjà engagé milord Maréchal [envoyé du roi de Prusse] et La Condamine à ne pas débiter dans Paris que je suis l’auteur du Tombeau de la Sorbonne. C’est un service que votre amitié et votre zèle éclairé m’auront déjà rendu.

                            Voici maintenant de quoi il  s’agit. Vous le voyez assez par les papiers ci-joints, c’est à dire par une lettre de l’abbé de Prades, et par un morceau de la même main. Cet abbé de Prades est actuellement le favori du roi de Prusse en attendant Baculard d’Arnaud que Maupertuis fait revenir [V* avait fait chasser d’Arnaud en 1750 par le roi de Prusse]. Vous savez que ce  prince a mandé à son envoyé que je suis l’auteur du Tombeau. Vous avez ici la preuve du contraire. Mais je vous avertis que vous risquez ma liberté et ma vie, si d’Alembert, si La Condamine, si La Virotte [Louis-Anne de La Virotte, entre autres, traducteur de l’Exposition des découvertes philosophiques de m. le chevalier Newton de Maclaurin Colin, 1749 ] ont jamais le moindre doute sur ce que je vous confie. Je suis bien loin de vouloir que le public et la Sorbonne imputent à l’abbé de Prades un écrit qui quoique pardonnable à son juste ressentiment [De Prades avait été contraint à la fuite après la condamnation de la thèse qu’il avait soutenue à la Sorbonne, et V* l’avait accueilli en Prusse] lui fermerait pour jamais le portes de sa patrie où il prétend retourner. Je ne veux pas manquer à l’abbé de Prades. Je ne le dois pas .Je ne veux pas non plus me manquer à moi-même. Il serait affreux d’être un délateur, il serait également cruel de passer pour l’auteur d’un tel libelle, surtout dans un  temps où l’on veut faire passer pour un libelle scandaleux l’innocente plaisanterie faite sur les ouvrages de Maupertuis [Diatribe du docteur Akakia ]. Que faut-il donc faire ? Il faut montrer à M. d’Argenson sous le sceau du secret les deux papiers qui font voir évidemment que je ne suis pas l’auteur du Tombeau de la Sorbonne [A-t-il été rédigé par de Prades et corrigé par V* . On le met actuellement dans l’édition de ses Œuvre complètes .]. Ces deux papiers sont attachés ensemble avec une épingle. Ils sont de la même main et l’un des deux est une des feuilles mêmes de l’original du Tombeau de la Sorbonne. Par-là, M. d’Argenson sera convaincu. Il pourra certifier au roi que je ne suis pas l’auteur du libelle. C’est tout ce que je veux. Le public dira ce qu’il voudra, mais les connaisseurs ne m’imputeront pas un ouvrage où il est dit que la Sorbonne était dans un cul-de-sac et qu’elle a fracassé son vaisseau [en citant à peu près cette phrase, en octobre –novembre 1752, il écrit à Frédéric : « Cela ressemble au fameux plaidoyer fait contre les putains de Paris . Elles allèrent dans le rue Brisemiche chercher un abri contre les tempêtes élevées sur leurs têtes dans le rue Chapon . »], et qui est  rempli de platitudes pareilles, un ouvrage où il n’est question  que de gens dont je n’ai jamais entendu parler. Exigez de M. d’Argenson qu’il n’accuse jamais l’abbé de Prades, mais qu’il me justifie, et si je suis encore à Berlin ne m’écrivez sur cette affaire que d’une manière qu’on ne puisse pénétrer.

 

                            A l’égard des persécutions cruelles que Maupertuis m’a fait souffrir, je tâcherai de m’en tirer, je tâcherai d’obtenir mon congé du roi. Mais songez qu’on a voulu à la fois me perdre à Paris par le Tombeau de la Sorbonne, et à Berlin par la critique des œuvres de Maupertuis, qu’on veut me retenir pour m’accabler, et que le plus grand préalable est de me laver du Tombeau de la Sorbonne qui peut fort bien être brûlé à Paris.

 

                            Voici à présent l’histoire du procès de Maupertuis avec toutes les pièces. Si Lambert veut les imprimer, je crois qu’elles ne peuvent faire  qu’un très bon effet. Mais il faut qu’il garde le plus profond secret, et qu’on ne sache jamais que cela a été imprimé à Paris.

 

                            Accusez-moi réception de mes numéros. J’ai bien peur que vous n’ayez de très mauvaises nouvelles à me mander .Il est important qu’on sache que j’ai tout remis au roi de Prusse [clé de chambellan et croix de l’ordre du mérite], qu’il m’a tout rendu, et qu’il parlemente un peu, mais sachez encore une fois qu’il est plus difficile de sortir d’ici que de la Sibérie, et qu’il est bien dangereux d’avoir été témoin des actions secrètes d’un homme puissant. Le roi de Prusse ne sait pas que je suis incapable de lui manquer jamais. S’il me connaissait, il ne me persécuterait pas d’une manière si horrible. Je vous parle avec confiance dans les lettres qui ne vont pas par ses Etats, mais dans les autres, il me semble que je me suis expliqué avec retenue.

 

                                      Je reçois votre n° 25 du 27 décembre. Voilà une lettre prudente. Le résultat est qu’il faut vaincre. Il faut rendre de toutes façons Montjeu [= Frédéric] abominable, et démasquer des coutures. Le reste viendra dans son temps, ou ma mort aura tout fini.

 

                            Il ne faut montrer à Frémont [= d’Argenson ? ] la conviction de ce qui regarde le Tombeau qu’en cas que ce Tombeau fasse encore du bruit. Il faut qu’à force d’esprit vous fassiez savoir à la Barios [= Mme de Pompadour)] les horreurs où vous m’apprenez que ce Montjeu s’est emporté contre elle.

 

                            Il faut faire imprimer toute l’histoire du procès ci-jointe [ à Koenig, il écrit le 29 janvier : « On y vend (à Paris) le bon docteur Akakia avec une petite histoire de toute l’aventure » : c’est La Querelle qui parait dans le Journal de la Librairie  le 15 janvier 1753] ou plutôt il faut faire ce que vous jugerez convenable. Mais je croirai toujours qu’il est de la plus grande importance que la Diatribe soit bien publique, et qu’on voie que ce n’est pas là un libelle. C’est la malheureuse brochure du R. d. P. qui est un libelle [ Lettre d’un académicien de Berlin à un académicien de Paris (œuvres de FrédéricII) qui fait référence à la Réponse d’un académicien de Berlin à un académicien de Paris, adressée par V* à la Bibliothèque raisonnée le 18 septembre ]. On a imprimé dans les Nouvelles littéraires de Leipzig que l’auteur d’un si innocent libelle méritait de louer Maupertuis après avoir fait l’éloge de La Mettrie. On imprime partout des choses aussi fortes. Je vous jure que je n’y ai nulle part. Je les apprends le dernier, mais on peut me les imputer. Que voulez vous ? je sais souffrir et mourir. Dites à votre sœur qu’elle prend très mal son temps pour m’envoyer des plaisanteries. Ayez la bonté, je vous en supplie, de faire mettre dans le Mercure cet avertissement.

 

                            Point de Rome sauvée dans ces circonstances. Ecrivez-moi hardiment tout ce qui se passe dans le goût de votre n° 19. Aimez-moi, et croyez que j’ai autant de courage que de tendresse pour vous. Au nom de Dieu ayez soin de votre santé.

 

                            Prenez bien  garde à cette affairé délicate, songez que Bauprès [=Richelieu] est un babillard, que personne sur la terre ne doit être instruit que M. d’Argenson, qu’il faut instruire de tout.

 

 

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16/01/2010 | Lien permanent

Les dieux seuls daignèrent paraître A cet hymen précipité

... N'étant pas dieu, -enfin pas encore,- je n'ai rien vu ; ceux qui se prennent pour des dieux quand ils fréquentent des vedettes guère plus, et je vous laisse avec ce mariage sur les bras , rendez-vous dans ... 10 ans ?

https://www.voici.fr/news-people/actu-people/vincent-cass...

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You know what ?

 

 

« A Gabriel Cramer

à Genève

[29 décembre 1763]

Il y a une grosse faute dans le récit de Théone l'égrillarde, elle dit :

Les dieux seuls pouvaient comparaître

A cet hymen précipité .

Corrigez :

Les dieux seuls daignèrent paraître

A cet hymen précipité 1.

Je supplie monsieur Caro de ne donner aucune copie des Trois manières . Ce conte n'est pas si plaisant que celui de la vieille et de sire Robert, mais il est plus galant, et les dames honnêtes s'en accommoderont mieux .

Si monsieur Caro reçoit des nouvelles de Paris samedi matin, il est supplié de m'en faire part . »

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28/12/2018 | Lien permanent

Il est à croire que vous ne vous bornerez pas à cet essai

... Le cannabis médical, vaste programme : détendez-vous ! Yo man !

https://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/cannabis/cannabis-medical-l-article-a-lire-pour-tout-comprendre-a-l-experimentation-lancee-en-france_4327571.html

Le gouvernement doit lancer en mars une expérimentation du cannabis médical auprès de 3 000 patients. (ELLEN LOZON / FRANCEINFO)

Belle plante

 

 

« A Jean-François Cailhava de L'Estendoux

Au château de Ferney 30 novembre 1765 1

Je ne puis trop vous remercier, monsieur, de la bonté que vous avez eue de me faire partager le plaisir que vous avez donné à tout Paris . Je n'ai point été étonné du succès de votre pièce 2: non seulement elle fournit beaucoup de jeu de théâtre, mais le dialogue m'en a paru naturel et rapide ; elle est aussi bien écrite que bien intriguée . Il est à croire que vous ne vous bornerez pas à cet essai, et que le théâtre français s'enrichira de vos talents . Ma plus grande consolation dans ma vieillesse languissante est de voir que les beaux-arts que j'aime sont soutenus par des hommes de votre mérite .

J'ai l'honneur d'être avec toute l'estime qui vous est due, monsieur, etc. »

1 L'édition Mémoires secrets, du 2 janvier 1766, paraît pour cette fois moins soignée que celle de Kehl qui est ici suivie .

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27/03/2021 | Lien permanent

ce poème, et la vie de l'auteur, et tout au monde, sont bien peu de chose

 J'ai choisi ce titre uniquement pour contrarier l'auteur de ces lignes ; Voltaire, "la vie de l'auteur" , lorsqu'il s'agit de toi, n'est pas "bien peu de chose" pour moi .  Sinon , je cesserais immédiatement de le lire et de comprendre sa pensée . Je peux vous assurer que ce n'est pas pour demain !

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 !

 

 

 

« A M. Claude-Etienne DARGET.

Aux Délices, près de Genève, 11 juin 1755.

Premièrement je vous jure, mon ancien ami, que je n'ai point lu les réponses de La Beaumelle1 . En second lieu, vous devez le connaître pour le plus impudent et le plus sot menteur qui ait jamais écrit, c'est un homme qui, sans avoir seulement un livre sous les yeux, s'avisa de faire des notes au Siècle de Louis XIV, et d'imprimer mon propre ouvrage en le défigurant, avançant à tort et à travers tous les faits qui lui venaient en tête, comme on calomnie dans la conversation. C'est un coquin qui, sans presque vous connaître, vous insulte, vous et M. d'Argens, et tout ce qui était auprès du roi de Prusse, pour gagner quinze ducats. C'est ainsi que la canaille de la littérature est faite. Encore une fois, je n'ai point lu sa réponse, et rien ne troublerait le repos de ma retraite sans le manuscrit dont vous me parlez2. Il ne devait jamais sortir des mains de celui à qui on l'avait confié, il me l'avait juré, et il m'a écrit encore qu'il ne l'avait jamais prêté à personne. C'est un grand bonheur qu'on se soit adressé à vous, et que cet ancien manuscrit soit entre des mains aussi fidèles que les vôtres. Vous savez d'ailleurs que ce Tinois qui transcrivit cet ouvrage se mêlait de rimailler.
Le frère de M. Champaux m'avait donné Tinois comme un homme de lettres; c'est un fou, il fait des vers aussi facilement que le poète Mai3, et aussi mal. Il faut qu'il en ait cousu plus de deux cents de sa façon à cet ouvrage, qui n'est plus par conséquent le mien. Dieu me préserve d'un copiste versificateur . On m'a dit que La Beaumelle, dans un de ses libelles, s'était vanté d'avoir le poème que vous avez, et qu'il a promis au public de le faire imprimer après ma mort. Je sais qu'il en a attrapé quelques lambeaux. S'il avait tout l'ouvrage qu'on m'impute, il y a longtemps qu'il l'eût imprimé, comme il imprime tout ce qui lui tombe sous la main. Il fait un métier de corsaire en trafiquant du bien d'autrui. Les Mandrins sont bien moins coupables que ces fripons de la littérature, qui vivent des secrets de famille qu'ils ont volés, et qui font courir, d'un bout de l'Europe à l'autre, le scandale et la calomnie.
Il y a aussi un nommé Chévrier4 qui s'est vanté, dans les feuilles de Fréron, de posséder tout le poème mais je doute fort qu'il en ait quelques morceaux. Il en court à Paris cinq ou six cents vers, on me les a envoyés, je ne m'y suis pas reconnu. Cela est aussi défiguré que la prétendue Histoire universelle, que cet étourdi de Jean Néaulme acheta d'un fripon. Tout le monde se saisit de mon bien comme si j'étais déjà mort, et le dénature pour le vendre.
Ma consolation est que les fragments de ce poème, que j'avais entièrement oublié, et qui fut commencé il y a trente ans, soient entre vos mains. Mais soyez très-sûr que vous ne pouvez en avoir qu'un exemplaire fort infidèle. Je suis affligé, je vous l'avoue, que vous en ayez fait une lecture publique. Vingt lettres de Paris m'apprirent que ce poème avait été lu tout entier à Vincennes, j'étais bien loin de croire que ce fût vous qui l'eussiez lu. Je fis part à M. le comte d'Argenson de mes alarmes je lui demandai aussi bien qu'à M. de Malesherbes les ordres les plus sévères pour en empêcher la publication. J'étais d'autant plus alarmé que, dans ce temps-là même, un nommé Grasset écrivit à Paris au sieur Corbi5, qu'il en avait acheté un exemplaire manuscrit mille écus.
Enfin je suis rassuré par votre lettre6, et vous voyez par la mienne que je ne vous cache rien de tout ce qui regarde cet ancien manuscrit. Après toutes ces explications je n'ai qu'une grâce à vous demander. Vous avez entre les mains un ouvrage tronqué, incorrect, et très-indécent, faites une belle action, jetez- le au feu, vous ne ferez pas un grand sacrifice, et vous assurerez le repos de ma vie. Je suis vieux et infirme, je voudrais mourir en paix, et vous en avoir l'obligation.
Le roi de Prusse a voulu avoir pour son copiste le fils de ce Villaume7 que j'ai emmené de Potsdam avec moi. Je le lui ai rendu, et j'ai payé son voyage, je crois qu'il en sera content, heureusement il ne fait point de vers. Adieu, conservez-moi votre amitié; écrivez-moi. Voulez-vous bien remercier pour moi M. de Croismare de son souvenir, et permettre que je fasse mes compliments à M. Duverney? Je me flatte que votre sort est très- agréable, je m'y intéresserai toujours très-tendrement, soyez-en
bien sûr.
Ma pauvre santé ne me permet plus guère d'écrire de ma main. Pardonnez à un malade. Comptez que ce poème, et la vie de l'auteur, et tout au monde, sont bien peu de chose. »

2 La Pucelle que Darget a lue à Vincennes.

3 Le poète Mai ou May mort en 1719 eut une vie longue et misérable et fut un un poète sans succès . Il est cité dans la Fête de Bélébat de V* , 1725 : Voir page 286 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411318m/f301.image.r=.langFR

4 Voir lettre du 15 octobre 1754 à d'Argental où V* nomme outre Tinois, un certain Chevrier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/09/28/on-me-vole-mon-bien-de-tous-cotes-et-on-le-denature-pour-le.html

7 C'est certainement de lui dont parle Colini dans Mon séjour auprès de M. de Voltaire , page 72 : « … deux domestiques, dont un était de Potzdam, et servait de copiste. »

 

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05/02/2012 | Lien permanent

ma tête n'est pas si bonne que la sienne

... Et à tous ceux qui en douteraient encore, je demanderai de me lire, et de lire ensuite mon cher Voltaire . Plus de doute ? je m'en doutais !

 Ma tête... dans les nuages

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« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

[vers le 25 août 1758] 1

J'ai l'honneur d 'envoyer à monsieur d'Hermenches la lettre de Mme la margrave de Bade .

En voici encore une autre . Si le soupers me réussissaient, je viendrais ce matin lui demander des nouvelles de son bandeau 2 mais ma tête n'est pas si bonne que la sienne .

Mes respects à madame .

V. »

1 Date estimée en supposant que la lettre de Caroline-Louise de Hesse-Darmstadt, dont il est question dans la lettre du 12 août 1758 [http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/10/02/j... ] fut envoyée par V* dès son retour de voyage .

2 Est-ce un bandeau mis en cas de maux de tête ? Le seigneur d'Hermenches a été souffrant , voir lettre de juillet-août 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/26/j-ai-attendu-que-vous-fussiez-entierement-retabli-5182026.html

 

 

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06/10/2013 | Lien permanent

Il faut vivre, tout le reste n'est rien

 ... Dieu vous entende mon cher Volti , et vous exauce afin que ce reste soit sans conséquence !

Oserai-je vous rappeler que vous dîtes "le superflu, chose très nécessaire " ? Ce qui doit donner, après division, un reste non négligeable, non ? Bon à prendre aussi, oui ?

Je serai heureux si ce reste est, comme disait Raymond Devos,  "trois fois rien, car trois fois rien c'est déjà quelque chose " et je saurai m'en contenter .

http://www.youtube.com/watch?v=Td4pqnCCo0M

 http://www.youtube.com/watch?v=eAxFoVGh6I4

ce-qu’il-faut-pour-vivre.jpg


 

«A Sophie-Frédérique-Wilhelmine de Prusse, margravine de BAIREUTH

Aux Délices, 27 septembre [1758]. 1

Madame, si ce billet trouvait Votre Altesse royale dans un moment de santé et de loisir, je la supplierais de faire envoyer au grand homme son frère 2 cette réponse du Suisse 3; mais mon soin le plus pressé est de la supplier d'envoyer à Tronchin 4 un détail de sa maladie.

Vous n'avez jamais eu, madame, tant de raisons d'aimer la vie, vous ne savez pas comment cette vie est chère à tous ceux qui ont eu le bonheur d'approcher de Votre Altesse royale, comptez que, s'il est quelqu'un sur la terre capable de vous donner du soulagement et de prolonger des jours si précieux, c'est Tronchin. Au nom de tous les êtres pensants, madame, ne négligez pas de le consulter, et s'il était nécessaire qu'il se rendît auprès de votre personne, ou si, ne pouvant pas y venir, il jugeait que vous pouvez entreprendre le voyage, il n'y aurait pas un moment à perdre. Il faut vivre, tout le reste n'est rien. Je suis pénétré de douleur et d'inquiétude, ces sentiments l'emportent encore sur le profond respect et le tendre attachement du vieux frère ermite suisse.

Voltaire.

J'espère que monseigneur sera de mon avis. »

1 Revue française, mars 1866; tome XIII, page 371.

2 Frédéric II .

3 Lettre perdue .

4 Théodore Tronchin, médecin genevois .

 

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06/11/2013 | Lien permanent

Ce qui n'est pas dans la nature ne peut jamais plaire

... Notre ex-ministre de l'Ecologie, ambassadrice aux pôles ( bientôt à Pôle emploi si elle continue ), Ségolène, depuis qu'on la fait courir d'un pôle à l'autre et faire la belle, est-elle assez "nature" pour plaire ? Si j'en crois les réactions des membres du gouvernement, non !

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« A Etienne-Noël Damilaville

[30 janvier 1763 ?] 1

Il y a un grand malheur pour La Poule à ma tante 2: c'est qu'il n'y a jamais eu de tante qui voulût que sa poule ne pondit point . Ce qui n'est pas dans la nature ne peut jamais plaire . Le conte est trop long et trop faible ; cette poulaille-là ne doit pas faire fortune .

Je prie mon cher frère de faire parvenir cette lettre à frère Protagoras 3. Frère Helvétius est-il à Paris ? Il faudrait l'engager à faire quelque chose d'honnête, à condition qu'il ne demanderait point de privilège .

Frère Platon est occupé à son Encyclopédie, mais n'y a-t-il point quelque bon frère qui puisse rendre service ? Écrasez l'infâme, vous dis-je . »

1 L'édition de Kehl amalgame cette lettre avec celle du 28 janvier 1763 et la donne certainement incomplète ; il est regrettable que la copie Beaumarchais ne nous en soit pas parvenue .

3 Cette lettre à d'Alembert ne nous est pas parvenue .

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29/12/2017 | Lien permanent

je ne crois les nouvelles que quand elles sont bien confirmées

... Fi des fake news des réseaux sociaux et l'immédiateté de leurs mensonges ! Face de bouc , je ne te rejoindrai jamais, tu es aussi inutile pour moi qu'un I-Phone à une baleine . Un temps de réflexion, c'est ce qui me semble le strict nécessaire dès lors qu'on ne se trouve pas en danger physique immédiat , sinon nous ne sommes que des abrutis .

 Image associée

Pin-accro des réseaux sociaux - charges à tête creuse .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

Aux Délices 4è mars 1764 1

Mon cher frère, j’ai reçu votre lettre du 26 février. Vous êtes un homme inimitable, et plût à Dieu que vous fussiez imité ! Vous favorisez les fidèles avec un zèle qui doit avoir sa récompense dans ce monde-ci et dans l’autre . M. Herman , qui est l’auteur de la Tolérance, vous doit mille tendres remerciements en qualité de votre frère, et Cramer, en qualité de libraire, vous en doit autant. Vous savez combien je m’intéresse à cet ouvrage, quoique j’aie été très fâché qu’on m’en crût l’auteur. Il n’y a pas de raison à m’imputer un livre farci de grec et d’hébreu et de citations de rabbins.

M. Herman trouve que l’idée d’en distribuer une vingtaine à des mains sûres, à des lecteurs sages et zélés, est la meilleure voie qu’on puisse prendre. Il faut toujours faire éclairer le grand nombre par le petit . Mon avis est que si la cour s’effarouchait de ce livre, il faudrait alors le supprimer, et en réserver le débit pour un temps plus favorable. Je ne suis point en France, et je suis même très aise qu’on sache que je n’y suis pas ; mais j’aurai toujours un grand respect pour les puissances, et je ne donnerai aucun conseil qui puisse leur déplaire . J’aime M. Herman, mais je ne veux point faire pour lui des démarches qu’on puisse me reprocher. Il pense lui-même comme moi, quoiqu’il ne soit pas Français, et il s’en rapporte entièrement à vos bontés et à votre prudence.

Je n’ai envoyé les Trois manières qu’à M. d’Argental, à condition qu’il vous les montrerait. Dieu me préserve d’être assez ingrat pour vous cacher quelque chose. !

Vous me rendrez un très grand service d’empêcher ce corsaire de Duchesne d’imprimer les Trois manières. Ce chien de Temple du goût 2, ou du dégoût, a mis en pièces cinq ou six de mes ouvrages : je suis indigné contre lui.

Tout ce qui s’est fait depuis quelque temps étonne les étrangers ; mais on est persuadé de la prudence du roi et on croit que le royaume lui devra sa paix intérieure, comme il lui doit sa paix publique.

On dit qu’il y a dans Paris cinq députés du parlement de Toulouse . J’espère qu’ils ne nuiront point aux pauvres Calas. On dit que M. le marquis Du Mesnil a ordre de se défaire de sa charge de lieutenant général du Dauphiné 3, mais je ne crois les nouvelles que quand elles sont bien confirmées .

Vous m’apprenez qu’on tourmente les protestants d’Alsace . Vous savez qu’il n’y a point de calvinistes dans cette province, mais des luthériens à qui on a laissé tous leurs privilèges. Ils sont des sujets très fidèles, et n’ont jamais remué : je serais bien surpris qu’on les molestât. Ce n’est assurément pas l’intention de M. le duc de Choiseul qu’on persécute personne.

J’ai communiqué à M. Herman votre remarque sur le peuple juif. On ne peut être plus atroce et plus barbare que cette nation, cela est vrai ; mais si on trouve des exemples incontestables de la plus grande tolérance chez ce peuple abominable, quelle leçon pour des peuples qui se vantent d’avoir de la politesse et de la douceur ! Si je voulais persuader à une nation d’être fidèle à ses lois, je ne trouverais point de meilleur argument que celui des troupes de voleurs qui exécutent entre eux les lois qu’ils se sont faites. Ainsi M. Herman dit aux chrétiens , si les barbares Juifs ont toléré les sadducéens, tolérez vos frères . Voyez si vous êtes content de cette réponse de M. Herman.

Vous ne me parlez plus de Thieriot : est-il dans votre société aussi négligé que négligeant ? Adieu, mon cher frère.

Ecr l'inf .

N.B. – Ne pourrai-je parvenir à voir le libelle attribué à l'abbé de Caveyrac, intitulé Il est temps de parler ?

Trouve-t-on le mandement de l’archevêque ? Est-il vrai qu’il y ait des prêtres embastillés ? C’est un bon temps pour écr. l’inf. »

1 Dans une copie ancienne manquent les passages suivants , suivie par les éditions : On dit que M. le marquis …. bien confirmées et dans le N.B. … le mandement de l'archevêque ?

2 Qui représente l'enseigne de la librairie Duchesne . Voir : https://data.bnf.fr/fr/12258659/nicolas-bonaventure_duchesne/

3 Le marquis Du Mesnil fut effectivement remplacé par Gaspard , duc de Clermont-Tonnerre, et mourut deux mois après . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Louis_Joachim_de_Chastellier-Dumesnil

et lettre du 7 novembre 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/10/30/il-ne-s-agit-pas-tous-les-jours-mes-divins-anges-de-conspira-6101089.html

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30/03/2019 | Lien permanent

vous serez bien aise de voir les belles choses que fait le roi de Prusse

http://wn.com/Merope_(opera) : Mérope, version différente de celle de Graun écrite sur le livret (partiellement ) du roi de Prusse en 1756, où l'on peut admirer les prouesses vocales de hautes-contre .

En tout cas, ça me plait bien .

 

mérope the lost pleïade pleyades21_07.jpg

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

[vers le 7 février 1756] i

 

Je vous demande pardon, mon cher ange, de vous envoyer tant de vers et point de nouvelle tragédie . Mais j'imagine que vous serez bien aise de voir les belles choses que fait le roi de Prusse . Il m'a envoyé toute la tragédie de Mérope mise par lui en opéra ii. Permettez que je vous donne les prémices de son travail . Je m'intéresse toujours à sa gloire iii. Vous pourriez confier ce morceau à Thieriot, qui en chargera sans doute sa mémoire et qui sera une des trompettes de la renommée de ce grand homme . Je ne doute pas que le roi de Prusse n'ait fait de très beaux vers pour le duc de Nivernais iv; mais jusqu'à présent on ne connait que son traité en prose avec les anglais.

 

Mille respects à tous les anges . »


i Voir autre version de cette lettre MMCCCXXIII, page 320 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80033k/f324.image.p...

ii Au final, le livret sera conjoint de Frédéric et de Gianpietro Tagliazucchi, la musique de Carl Heinrich Graun ; cet opéra fut interprété le 26 mars 1756 à Berlin. Voir : http://operabaroque.fr/GRAUN.htm

iii Le 26, à d'Argental : « Il est vrai que je ne pouvais mieux me venger de l'auteur de Mérope opéra qu'en vous en envoyant un petit échantillon. », ce qui n'est pas flatteur : page 325 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80033k/f329.image.p...

Le 10 février à d'Alembert : « Les vers vous en paraitront fort lyriques et paraissent faits avec facilité. » : plus gentil : pages 321-322 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80033k/f325.image.p...

Vers le 10 février, il écrivit à Jean-Robert Tronchin : « Ce monarque pendant qu'il faisait son traité faisait un opéra en vers français de ma tragédie de Mérope. », plus admiratif .

iv Allusion sans doute à l'épigramme qu'aurait faite Frédéric contre le duc de Nivernais, envoyé de France en Prusse au moment où la Prusse signait un traité d'alliance avec l'Angleterre, ennemie de la France .

Dans ses Mémoires, V* écrit à ce propos : « Le roi de France voulant le retenir dans son alliance, lui avait envoyé le duc de Nivernais ... qui faisait de très jolis vers ... (Frédéric) se moqua du roi de France, et signa son traité avec l'Angleterre le jour même que l'ambassadeur arriva à Berlin, joua très poliment le duc et pair,et fit une épigramme contre le poète. » En fait, le duc arriva le 12 janvier, le traité fut ratifié à Londres le 16 janvier, et en Prusse le 16 février ; le duc fut très bien reçu, et on ne retrouve pas l'épigramme .

 

 

 

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12/02/2011 | Lien permanent

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