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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Mais, comme on dit, il faut vouloir, et on ne veut pas assez

... "on", y compris moi-même .

200+ Citations de chats qui vous feront rire, sourire (et+)

Le hasard étant parfois sympathique , je me suis retrouvé heureusement face à l'ami Voltaire dimanche matin, et j'espère que Mam'zelle Wagnière aussi : https://www.france.tv/france-5/une-maison-un-artiste/une-maison-un-artiste-saison-7/1037591-voltaire-le-patriarche-de-ferney.html

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

28 juillet 1766 1

J’ai reçu toutes vos lettres, mon cher ami. Je suis toujours dans le même état, à la même place, et dans la même résolution. Il y a un homme puissant 2 dans l’Europe qui est aussi indigné que nous. Voici le moment de prendre un parti, pour peu qu’on trouve des âmes fortes et courageuses qui nous secondent.

J’ai dévoré le mémoire 3et je me flatte qu’il sera bientôt public. Notre ami Élie l’aurait fait plus éloquent. Ce mémoire devait être un beau commentaire sur le livre des Délits et des Peines. On dit que ce commentaire paraîtra bientôt : mais l’ignorant doit rentrer dans sa coquille, et ne se montrer de plus de six mois. Je crois vous avoir déjà dit quelque chose du lièvre qui craignait qu’on ne prît ses oreilles pour des cornes 4.

J’ai relu tous les détails que vous m’avez écrits. Vous jugez de l’impression qu’ils ont faite sur moi. Que ne puis-je être avec vous, et vous ouvrir mon cœur !

Si le Platon moderne 5 voulait, il jouerait un bien plus grand rôle que l’ancien Platon. Je suis persuadé, encore une fois, qu’on pourrait changer la face des choses. Ce serait d’ailleurs un amusement pour vous et pour lui de faire une nouvelle édition de ce grand recueil des sciences et des arts, de réduire à quatre lignes les ridicules déclamations des Cahusac 6 et de tant d’autres, de fortifier tant de bons articles, et de ne plus laisser la vérité captive. Il y a un volume de planches dont on pourrait très-bien se passer. En un mot, en réduisant l’ouvrage, je suis certain qu’il vous vaudrait cent mille écus. Mais, comme on dit, il faut vouloir, et on ne veut pas assez.

On vous supplie de donner cours aux incluses. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. : il manque la dernière phrase ; les Éditions Littéraires n'identifient pas le destinataire .

2 Frédéric II de Prusse .

3 Ce mémoire , annoncé à V* par Thieriot le 17 juillet 1766 est l’ensemble des Mémoires à consulter pour les sieurs Moisnel, Dumaisniel de Saveuse et Douville de Maillefer datés du 27 juin 1766

4 La Fontaine, livre V, fable iv. :Les oreilles du lièvre : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/oreilliev.htm

5 Diderot .

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25/10/2021 | Lien permanent

Faut-il donc en France être oppresseur ou opprimé, et n’y a-t-il pas un état mitoyen ?

... La question reste d'actualité , deux siècles après Voltaire, si j'en crois les dires des différents partis politiques, de la majorité ou de l'opposition . Mais leurs voix discordantes ne valent pas la belle voix de Maurane que j'aime tout particulièrement dans ce chant tou(t)chant : https://www.youtube.com/watch?v=kEg5-v8O9cU

 Résultat de recherche d'images pour "maurane"

... Dans cette décharge de rêves en pack
Qu´on bazarde au prix du pétrole
Pour des cols-blancs et des corbacs
Qui se foutent de Mozart, de Bach ...

 ... https://www.youtube.com/watch?v=2A7QejRAILM

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

11 mai 1763

Je vous ai écrit plusieurs fois, mon cher frère, et je ne vous ai envoyé d’autre paquet que celui qui était pour M. le comte de Bruc chez M. le marquis de Rosmadec à l’hôtel Rosmadec rue de Bièvre faubourg Saint-Germain. Je vois que vous ne l’avez pas reçu. Je vous ai prié de parler à M. Jeannel, d’offrir le paiement du paquet, et de redemander la lettre à vous adressée, qui était sous votre enveloppe. Je vous ai demandé s’il était vrai que M. d’Alembert vous eût fait toucher 600 livres.

Je vous ai surtout écrit au sujet de l’Histoire générale, et je vous ai prié, en dernier lieu, d’empêcher l’ami Merlin de rien débiter avant que j’eusse vu les mémoires que M. le président de Mesnières et M. l’abbé de Chauvelin ont la bonté de me fournir et sur lesquels je compte rectifier les derniers chapitres.

Je vous ai encore prié de faire savoir à Protagoras qu’un Anglais était chargé d’une lettre pour lui. Voilà à peu près la substance de tout ce que j’ai mandé à mon frère depuis un mois. J’y ajoutais peut-être que l’infâme était traitée dans nos cantons comme elle le mérite, et que le nombre des fidèles se multipliait chaque jour ; ce qui est une grande consolation pour les bonnes âmes.

Il est bien douloureux que la poste soit infidèle, et que le commerce de l’amitié, la consolation de l’absence, soient empoisonnés par un brigandage digne des houzards. C’est répandre trop d’amertume sur la vie. Je me sers cette fois-ci de la voie de M. d’Argental, sous l’enveloppe de M. de Courteilles.

Il faut encore que je vous dise que je vous ai demandé des nouvelles de l’arrangement des finances. On nous a mandé que le parlement s’opposait aux vues de la cour, et que le roi pourrait bien tenir un lit de justice. Voilà ma confession faite.

Je suis toujours dans une grande inquiétude sur le paquet de M. de Bruc . Nous vivons dans un bois rempli de voleurs.

Faut-il donc en France être oppresseur ou opprimé, et n’y a-t-il pas un état mitoyen ?

Je vous embrasse, mon frère, vous et les frères ?

Ecrasez l’infâme. »

 

 

 

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08/05/2018 | Lien permanent

Vous avez ri des grimaces des singes dans le pays des singes, et les singes vous ont déchiré

... Mais toi ami Cabu, tu vis encore !

Toujours aussi cons ! - 300 dessins toujours... - Cabu - Livres - Furet du  Nord

https://www.furet.com/livres/toujours-aussi-cons-300-dess...

 

 

« A Jacques-Marie-Bertrand Gaillard d'Etallonde

Le 10 février [1767]

Dans la situation où vous êtes, monsieur, j’ai cru ne pouvoir mieux faire que de prendre la liberté de vous recommander fortement au maître que vous servez aujourd’hui. Il est vrai que ma recommandation est bien peu de chose, et qu’il ne m’appartient pas d’oser espérer qu’il puisse y avoir égard ; mais il me parut, l’année passée, si touché et si indigné de l’horrible destinée de votre ami et de la barbarie de vos juges qu'il me fit l’honneur de m’en écrire plusieurs fois avec tant de compassion et tant de philosophie, que j’ai cru devoir lui parler à cœur ouvert, en dernier lieu, de ce qui vous regarde. Il sait que vous n’êtes coupable que de vous être moqué inconsidérément d’une superstition que tous les hommes sensés détestent dans le fond de leur cœur. Vous avez ri des grimaces des singes dans le pays des singes, et les singes vous ont déchiré. Tout ce qu’il y à d’honnêtes gens en France (et il y en a beaucoup) ont regardé votre arrêt avec horreur. Vous auriez pu aisément vous réfugier, sous un autre nom, dans quelque province ; mais, puisque vous avez pris le parti de servir un grand roi philosophe, il faut espérer que vous ne vous en repentirez pas. Les épreuves sont longues dans le service où vous êtes ; la discipline, sévère , la fortune médiocre, mais honnête. Je voudrais bien qu’en considération de votre malheur et de votre jeunesse il vous encourageât par quelque grade. Je lui ai mandé que vous m’aviez écrit une lettre pleine de raison, que vous avez de l’esprit, que vous êtes rempli de bonne volonté, que votre fatale aventure servira à vous rendre plus circonspect et plus attaché à vos devoirs.

Vous saurez sans doute bientôt l’allemand parfaitement ; cela ne vous sera pas inutile. Il y aura mille occasions où le roi pourra vous employer, en conséquence des bons témoignages qu’on rendra de vous. Quelquefois les plus grands malheurs ont ouvert le chemin de la fortune. Si vous trouvez, dans le pays où vous êtes, quelque poste à votre convenance, quelque place que vous puissiez demander, vous n’avez qu’à m’écrire à la même adresse, et je prendrai la liberté d’en écrire au roi. Mon premier dessein était de vous faire entrer dans un établissement qu’on projetait à Clèves 1, mais il est survenu des obstacles . Ce projet a été dérangé, et les bontés du roi que vous servez me paraissent à présent d’une grande ressource.

Celui qui vous écrit désire passionnément de vous servir, et voudrait, s’il le pouvait, faire repentir les barbares qui ont traité des enfants avec tant d’inhumanité. »

1 La colonie de philosophes ,essentiellement antichrétiens , à dont il a été question dès 1766 .

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20/06/2022 | Lien permanent

Cela pourrait faire croire que le maître de la poste a été du complot .

... N'est-ce pas Nanard Carpette ?

 Il y a de quoi perdre le nord dans cette histoire sans queue ni tête

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« A Louis-Elisabeth de La Vergne, comte de Tressan

A Lausanne 7 mars 1758

Je reçois, mon adorable gouverneur, une lettre de l'abbé Légier qui ne me paraît pas en effet de la même écriture que son premier envoi . Mais je peux me tromper, j'étais fort malade, et je vis à peine la signature cette première fois . Il paraît repentant . Je prends la liberté de vous adresser la réponse que je lui fais 1. Il y a quelque apparence qu'elle ne lui parvienne pas par la poste puisqu'il dit n'avoir pas reçu le paquet à lui envoyé .

Je pense que cette noirceur est une affaire finie . Il est pourtant assez singulier que le maître de la poste dise n'avoir pas reçu ce paquet renvoyé . Cela pourrait faire croire que le maître de la poste a été du complot . Je n'y entends rien . Vous êtes sur les lieux et votre place vous autorise à vous faire rendre compte de cette malversation du commis des postes, supposé qu'en effet il soit coupable de la suppression d'un paquet . Je vous demande bien pardon de toutes les libertés que je prends avec vous . Mais après les extrêmes bontés que vous m'avez témoignées dans cette affaire où l'on a l'insolence de vous compromettre, après les marques d’amitié que vous m'avez données et que je n'oublierai de ma vie, je trouve dans vos bontés mêmes l'excuse de toutes les peines que je vous donne .

Vous savez la mort du cardinal de Tencin . Son chapeau pourra couvrir la tête de l'abbé de Bernis 2. Vous voilà actuellement sous la coupe de M. le gouverneur de Metz 3. Si en se chargeant du ministère de la guerre il voulait troquer avec vous de gouvernement, ce serait une bonne affaire . On assure que les Russes sont maîtres de tout le royaume de Prusse 4, que l'armée du prince de Clermont est entre Zell et Lunebourg, et qu'on s'attend à une bataille . Moi je n'assure rien sinon que je vous serai attaché jusqu'au dernier moment de ma vie avec la plus tendre et la plus respectueuse reconnaissance .

V. »

1Lettre non connue .

4 Le comte Wilhelm Fermor qui avait remplacé Apraksin, avait passé la frontière le 16 janvier et s'était emparé de Königsberg le 22 . il avait alors proclamé l'impératrice souveraine de la Prusse orientale .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Stenbock#Les_comtes_von_Stenbock-Fermor

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Stepan_Fiodorovitch_Apraxine

 

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06/07/2013 | Lien permanent

Notre nation n'a de goût que par accident

... Et l'élan pour restaurer Notre Dame ne fait que confirmer ce constat voltairien .

Ici on peut dire "goût pour les vieilles pierres", ce qui ne m'étonne aucunement dans un pays où l'esprit de clocher est si vif et le sentiment de propriétaire si prédominant .

Je suis estomaqué par les sommes récoltées ou promises pour ce tas de cailloux [sic], écrin de reliques pour croyants béats qui ne supporteraient pas la moindre analyse scientifique .

[NDLR : James est particulièrement outré,  et ne supporte pas qu'on puisse en si peu de temps apporter autant d'argent qu'on refuse aux Restos du Coeur et au Droit au Logement, pour ne citer qu'eux ].

Au reste , je suis pour la reconstruction, nos ancêtres en ont assez bavé pour édifier ce monument qui ne doit pas disparaitre .

 

 

 

« A Nicolas-Sébastien Roch de Chamfort 1

[mars 1764] 2

Je saisis, monsieur, avec vous et avec M. de La Harpe 3, un moment où le triste état de mes yeux me laisse la liberté d'écrire . Vous parlez si bien de votre art, que si même je n'avais pas vu tant de vers charmants dans La Jeune Indienne 4, je serais en droit de dire, voilà un jeune homme qui écrira comme on faisait il y a cent ans 5. La nation n'est sortie de la barbarie que parce qu'ils s'est trouvé trois ou quatre personnes à qui la nature avait donné du génie et du goût qu'elle refusait à tout le reste . Corneille par deux cents vers admirables, répandus dans ses ouvrages, Racine par tous les siens, Boileau par l'art inconnu avant lui de mettre la raison en vers, un Pascal, un Bossuet, changèrent les Welches en Français ; mais vous paraissez convaincu que les Crébillon, et tous ceux qui ont fait des tragédies aussi mal conduites que les siennes, et des vers aussi durs et aussi chargés de solécismes, ont changé les Français en Welches . Notre nation n'a de goût que par accident, il faut s'attendre qu'un peuple qui ne connut pas d'abord le mérite du Misanthrope et d'Athalie, et qui applaudit à tant de monstrueuses farces, sera toujours un peuple ignorant et faible, qui a besoin d'être conduit par le petit nombre des hommes éclairés ; un polisson comme Fréron ne laisse pas de contribuer à ramener la barbarie . Il égare le goût des jeunes gens qui aiment mieux lire pour deux sous ses impertinences, que d'acheter chèrement de bons livres, et qui même ne sont pas souvent en état de se former une bibliothèque . Les feuilles volantes sont la peste de la littérature .

J'attends avec impatience votre Jeune Indienne . Le sujet est très attendrissant . Vous savez faire des vers touchants, le succès est sûr, personne ne s'y intéressera plus que votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

2 Copie Beaumarchais-Kehl datée de janvier 1764 par l'éditeur, suivi par les autres éditions ; mais il faut voir la lettre du 25 mai au même . Le manuscrit olographe est passé en vente à Paris le 20 mars 1903 chez Charavay .

3 S'il s'agit d'une lettre de La Harpe, elle n'est pas connue .

4 Comédie en un acte, en vers, représentée le 30 avril 1764 ; voir : http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/CHAMFORT_LAJEUNEINDIENNE.pdf

5 Chamfort est né en 1741 .

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19/04/2019 | Lien permanent

Dans presque toutes les entreprises il ne faut que de la hardiesse

...

 

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

28 juillet 1760

A la belle philosophe , et à l'aimable Habacuc 1,

Non, il n’est point impossible que frère Diderot entre , et si cela est impossible, il faut le rendre possible . Mme de Pompadour peut le protéger, et si on veut j'en écris et j'en fais parler à Mme de Pompadour . Elle est très capable de cette belle action . Les dévots crieront ! Frère Diderot peut les apaiser . Tous les gens de lettres seront pour lui . Quoi, après avoir hasardé la Bastille avec courage, il n’aurait pas le courage d'essayer de confondre ses ennemis et les nôtres ? Quelle pusillanimité ! Il faut faire une brigue, une ligue, remuer ciel et terre, vaincre ou du moins jouir de l'honneur d'avoir combattu . C'est beaucoup, c'est tout d'entrer en lice quand les infâmes prétendent qu'on n'ose se montrer . Dans presque toutes les entreprises il ne faut que de la hardiesse . Quoi, Saint-Foix 2 aura le courage de traduire le Journal chrétien devant le lieutenant criminel, et l'auteur de l'Encyclopédie n'oser pas demander une place à l'Académie ! Ma belle philosophe inspirez votre courage aux frères , et que les frères triomphent .

On avait envoyé de Paris la note sur les remontrances de Lefranc, on l'a mise comme on l'a reçue ; on n'a jamais eu ces remontrances sur les bords du lac . Lefranc est bien fier d'avoir fait ces remontrances, mais on lui en fait aujourd'hui . Cela le rend peut-être plus fier encore .

Il n'est donc pas vrai qu'on ait envoyé vingt-deux jésuites au paradis du haut d'une échelle, mais serait-il vrai qu'un corps considérable eût été battu parles Hessois, Daun par Luc, Bussy 3 par les Anglais à Ponticheri ? Cela est dur mais si les infâmes sont battus je me console . Mais je ne me console point d'être loin de ma belle philosophe et de mon cher Habacuc . Je la suis en idée dans ses beaux bois au bord de sa rivière, et mon idée est toujours remplie d'elle .

V. »

1 Habacuc et Grimm sont des « petits prophètes ».

2 Germain-François Poullain de Saint-Foix, historien et dramaturge fécond, accusé par Le Journal chrétien (mai 1760, p. 22-24) d'avoir attaqué  la religion dans ses Essais historiques sur Paris , 1754-1755, publia une Requête présentée à M. le lieutenant-criminel, 1760 , que V* réimprima dans le Recueil des facéties parisiennes sous le titre de Factum du sieur Saint-Foix.

3 Charles-Joseph Palissier, marquis de Bussy-Castelnau .

 

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28/07/2015 | Lien permanent

Nous apprenons par la sœur de M. Thurot que Dieu est juste.

Note mise en ligne et rédigée le 2 juin 2011.

 

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

 

2è février 1767

 

Nous apprenons par la sœur de M. Thurot 1 que Dieu est juste . Nous ne savons point encore de détails ; mais nous pensons que sa justice doit écraser les diables, et que surtout le diable Jeannin doit être recommandé forcément à M. de La Reynière . J'en ai écrit à M. de Chauvelin . Je vous demande en grâce de m'aider , et de venger la sœur de Thurot . Je respire enfin ; je ne fais plus de paquets , et nous répétons Les Scythes.

 

Vous devez avoir reçu à présent les deux exemplaires envoyés à M. le duc de Praslin bien corrigés . Si vous en voulez encore une copie, on vous l'enverra, mais vous pouvez aisément faire porter sur vos anciens exemplaires les corrections qui sont sur les nouveaux, et vous pouvez aussi en donner un à M. de Thibouville . Il distribuera les rôles selon vos ordres . Et de tout ceci il n'y aura pour vous que du plaisir .

 

Je crois qu'il est convenable que j'écrive un petit mot de reconnaissance à M. de Montyon 2, quoique l'abbé du Grand Conseil 3 et Mlle Thurot ne m'aient pas encore instruit des détails . Permettez donc que je mette ma lettre pour M. de Montyon dans votre paquet .

 

Mettez-moi, je vous prie, aux pieds de M. le duc de Praslin . M. le duc de Choiseul nous a délivrés de la famine 4, qu'il soit béni ; et vous aussi, mes anges qui avez si bien battu des ailes dans cette maudite affaire . Je me flatte que Mme d'Argental est en bonne santé .

 

Respect et tendresse .

 

V. »


 

2 En poste aux Affaires étrangères, il devait juger l'affaire de contrebande.

3 L'abbé Mignot, neveu de V*.

4 Famine due au blocus de Genève par les troupes françaises ; voir lettre du 9 janvier à Choiseul : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/09/blocus-d-hier-chaos-k-o-d-aujourd-hui.html

 

Et là, je vais m'abandonner à un humour grinçant  :

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Point de duc de Choiseul, ni de Voltaire, pour y remédier !

A nous d'agir !

Dieu semble bien inefficace pour sa création .

 

Comme disait Jacques Chancel : Et Dieu dans tout ça ?

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02/02/2011 | Lien permanent

C'est aux Français à avoir la foire

 ... Eux qui sont si habitués à la faire pourraient bien se retrouver foireux , hélas .

 Je ne résiste pas à montrer cet exemple de plan qui laisse rêveur (si on croit au Père Noêl ! )

 plan foireux.jpg

 

« A Pierre Pictet

[vers le 15 avril 1758]

C'est aux Français à avoir la foire . On les a chassés jusqu'à Vesel . On leur a pris deux vaisseaux de 80 pièces de canon . Luc 1 assiège Shvednits . Les Anglais vont tenter une nouvelle descente vers La Rochelle . Le gouvernement fait de nouveaux emprunts, et Paris fait des chansons .

Mme d'Epinay a quitté les Délices .

Je suis toujours un peu malingre, et très reconnaissant de vos bontés .

V. »

1 Surnom moqueur de Frédéric II, donné par V* qui nommait son singe du même nom .

 

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31/07/2013 | Lien permanent

Tout sera dans l'ordre

...

 

« A Gabriel Cramer

[juillet-août 1765]

Je pense qu'il vaut mieux en effet placer toute la prose de suite dans ce 3è volume qui sera terminé par Adélaïde, La Femme qui a raison , et quelques petites pièces de poésie 1. Tout sera dans l'ordre, et les trois volumes de monsieur Caro pourront être de requise 2. »

1 Ce ne peut se rapporter qu'au troisième volume des Nouveaux mélanges . Cette phrase montre que V* se soucie de l’ordre dans lequel figurent les différentes pièces dans un volume, bien que cet ordre ne soit pas chronologique .

2 Une chose de requise est une chose rare (le mot requise n'apparait que dans cette expression ).

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18/11/2020 | Lien permanent

il m'a fallu repasser par des palais après avoir été dans les cavernes

http://www.deezer.com/listen-247596

 

http://www.frenergie.ch/Infos/frenews73.html

Claude Monnier: le retour aux cavernes....

Non ! il ne s'agit pas de Volti !

Mais c'est encore ce qui me fait plaisir en furetant sur le Net, de tomber au hasard de recherches [caverne] sur de l'instructif et inattendu.

Remontons dans le temps ...

Un peu de tourisme :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Schwetzingen

Schwetzingen01.jpg

 

 

 

«  A Marie-Louise Denis



 

A Schwitzingen auprès de Mannheim

5 août [1753]



 

J'ai été un peu de temps sans vous écrire. Ce n'est pas trop ma faute, ma chère enfant. J'étais malade à Mayence, et je comptais partir de jour en jour, d'heure en heure, dès que j'en aurais la force. Ensuite vous savez que ma destinée est du temps des Astolphes et des Alcines [personnages de Orlando furioso de l'Arioste], il m'a fallu repasser par des palais après avoir été dans les cavernes. Vous sentez bien qu'à Mayence je n'ai pu me dispenser de remercier l'Electeur de la part que ce prince et ses ministres daignèrent prendre au malheur qui vous est arrivé. Le comte de Stadian, premier ministre de l'Électeur [comte Anton Heinrich Friedrich Stadion-Warthausen], a une fille de beaucoup de mérite qui s'appelle Mme la comtesse de Shall. Elle vous regrettait beaucoup, elle était très fâchée de n'avoir pu vous faire oublier à Mayence les indignités de Francfort. Vous n'avez pas besoin à Paris de ces consolations, mais il est toujours agréable d'apprendre qu'on s'intéresse à vous, et que votre mérite n'est point ignoré. De Mayence j'ai été à Manheim, j'y suis retombé encore assez mal . Les maux et les devoirs prennent du temps. C'est un devoir indispensable pour moi de faire ma cour à Leurs Altesses Électorales, et de les remercier des bontés dont elles m'ont honoré. Je suis actuellement dans la maison de plaisance de Mgr l'Electeur palatin. Il ne me manque que la santé pour y jouir de tous les plaisirs qu'on y goûte. Comédie française [le 11, il écrira qu'on lui a joué quelques unes de ses pièces : Zaïre, L'Indiscret, Alzire], comédie italienne, grand opéra italien, opera buffa, ballets, grande chère, conversation, politesse, grandeur, simplicité, voilà ce que c'est que la cour de Manheim. Je sens que je serais enchanté si je me portais bien, et si les agréments de cette cour ne perdaient dans mon cœur beaucoup de leur prix par l'impatience et le besoin que j'ai de me rejoindre à vous. Je compte absolument m'arracher dans deux ou trois jours à toutes les consolations qu'on daigne ici me prodiguer pour aller chercher auprès de vous la seule que je sois capable de bien sentir. Vous devez penser qu'au milieu des nouvelles délices dont je suis environné, il règne dans mon cœur bien de l'amertume, et que les horreurs que vous avez éprouvées à Francfort [cf. lettre du 20 juin à la margravine et du 8 juillet au vénérable conseil de Francfort] corrompent tous les plaisirs de la route.



 

Je ne doute pas que vous n'ayez vu M. d'Argental ; il n'est pas toujours à la campagne, vous aurez retrouvé encore à Paris beaucoup de vos amis, et, leurs sentiments pour vous se seront ranimés. Vous n'en paraîtrez que plus aimable pour avoir été malheureuse ; votre accident est d'un genre si noble qu'il ajoute à votre mérite [Elle « avait fait le voyage de Francfort pour venir (l)e consoler. »]. Souffrir pour une bonne action est une récompense pour un cœur comme le vôtre. J'aimerais mieux votre situation que celle des personnes au nom desquelles vous avez été si indignement traitée . Je vous prie de faire mes compliments à votre frère et à votre sœur. Leur sensibilité et leur conduite à votre égard me les rendent bien chers. Je vous embrasse tendrement. S'il y a quelque chose de nouveau je vous supplie de m'en instruire à Strasbourg. »

 

 

Volti se languit de sa nièce, tout comme Orphée d'Eurydice : http://www.deezer.com/listen-765208

 

 

 

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05/08/2010 | Lien permanent

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