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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

votre zèle est égal à votre raison . Je hais les tièdes

... Je vous le dis froidement .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

15è mars 1765 1

Que vous avez une belle âme ! mon cher frère . Au milieu des soins que vous donnez pour les Calas vous portez votre sensibilité sur les Sirven . Que n'avons-nous à la tête du gouvernement des cœurs comme le vôtre ! Par quel aveuglement funeste peut-on 2 souffrir encore un monstre qui depuis quinze cents ans déchire le genre humain, et qui abrutit les hommes quand il ne les dévore pas !

M. d'Argental doit recevoir dans quelques jours deux paquets de mort-au-rats, qui pourront au moins donner la colique à l'infâme . Il doit partager la drogue avec vous .

Je crois qu'en effet il ne sera pas mal de publier la lettre qu'un certain V. vous a écrite sur les Calas et sur les Sirven . Cela pourra préparer les esprits, et on verra ce qu'on pourra faire avec M. d'Argental . M. le premier président de Toulouse est très bien disposé . Il s'agira de voir si monsieur le vice-chancelier voudra qu'on ôte à ce parlement une affaire qui lui ressortit de plein droit . Les Sirven ont été condamnés à Castres ; s'ils vont à Toulouse n'est-il pas à craindre que des juges irrités ne fassent rouer, pendre, brûler ces pauvres Sirven, pour se venger de l'affront que la famille Calas leur a fait essuyer ? Je ferai un mémoire que je vous enverrai, mais ces Sirven sont bien moins instruits des procédures faites contre eux que ne l'étaient les Calas . Ils ne savent rien, sinon qu'ils ont été condamnés, et qu’ils ont perdu tout leur bien . D'ailleurs, n'étant jugés que par contumace, je ne vois pas comment on pourrait faire pour les soustraire à leurs juges naturels .

Le procédé de M. de Beaumont m'inspire de la vénération . Son nom d'Elie me fait soupçonner qu'il n'est pas d'une famille papiste , et la générosité de son âme me persuade qu'il est un de nos frères . Laissons d'ailleurs juger les Calas, ne troublons pas actuellement leur triomphe par une nouvelle guerre . Je me flatte bien que vous m'apprendrez le plein succès auquel je m'attends . On verra immédiatement après ce qu'on pourra faire pour les Sirven . Ce sera une belle époque pour la philosophie qu'elle seule ait secouru ceux qui expiraient sous le glaive du fanatisme . Remarquez, mon cher frère, qu'il n'y a pas eu un seul prêtre qui ait aidé les Calas, car Dieu merci l'abbé Mignot n'est pas prêtre .

Voulez-vous bien faire parvenir le petit billet ci-joint à la veuve Calas ?3

Adieu, mon cher frère, vous êtes un homme selon mon cœur ; votre zèle est égal à votre raison . Je hais les tièdes .

Qu'est-ce , je vous prie, que Le Pyrrhonien raisonnable du marquis d'Autrey 4, qui croit prouver géométriquement le péché originel ? Écr l'inf, écr l'inf vous dis-je . Je vous embrasse de toutes mes pauvres forces . »

1 L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais insère dans cette lettre une partie de celle du 22 mars 1765 (datée par erreur du 12 mars dans l'édition de Kehl ). La correction est faite par Georges Avenel, édition Moland , 1941.

2 Correction du texte de l'édition Besterman qui omet le on .

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01/06/2020 | Lien permanent

ceux qui comme vous font un usage si heureux de leurs talents

... Sont des modèles que je salue, je parle ici de tous les handicapés qui surmontent leurs déficits, et dont certains sont à Rio pour repousser leurs limites :

http://cpsf.france-paralympique.fr/rio-2016/

 Bravo à vous !

 Sans faire d'impasse, cependant je suivrai particulièrement le tir à l'arc, allez savoir pourquoi !

 

 

 

 

« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore

Au château de Ferney 23è septembre 1761 1

C'est à Henri IV, monsieur, et à Gabrielle d'Estrées à vous remercier de leur héroïde 2. Pour moi, monsieur, je suis si enchanté de votre jolie épître 3, que je ne sais comment vous en remercier . La prose n'est pas digne de répondre à vos vers, je n'ose pas me servir avec vous du langage de la poésie . Je suis si occupé de Pierre Corneille , qu'il n'y a pas moyen de faire des vers quand on lit les siens . Je me borne actuellement à commenter ce grand homme, et à estimer bien véritablement ceux qui comme vous font un usage si heureux de leurs talents . J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 L'édition Ricci donne 22 pour quantième par suite d'une mauvaise lecture de la copie Blin de Sainmore.

2 Blin de Sainmore avait envoyé à V* une héroïde intitulée Gabrielle d'Estrées à Henri IV( au château d'Anet, 1761) ; sur Blin de Sainmore : https://ihrf.univ-paris1.fr/enseignement/outils-et-materiaux-pedagogiques/textes-et-sources-sur-la-revolution-francaise/dictionnaire-biographique-des-employes-du-ministere-de-linterieur/dictionnaire-biographique-b/

3 La dédicace de l'ouvrage commence ainsi :

Ô toi, dont le brillant génie

Près de Corneille et de Milton

Tient le sceptre de l'harmonie

Et vole aux cieux avec Newton ;

Toi, qu'Apollon toujours caresse,

Toi , qui chantas si bien le roi

Dont j'osai peindre la maîtresse,

Divin Voltaire, inspire-moi […]

Voltaire fit encore une autre réponse , en vers ; voir lettre du 15 décembre 1761 .

 

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07/09/2016 | Lien permanent

Avez-vous la Perpétuité de la foi ?

... Si oui, vous êtes sur courant continu , courant alternatif, courant faible ou haute tension , toujours à la merci d'un court-circuit . Personnellement je n'ai foi qu'en deux et deux font quatre et qu'il faut bien regarder à droite et à gauche avant de traverser la rue .

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 25/9/2015

 

 

« A Gabriel Cramer

à Genève

[vers le 25 septembre 1760]

Je ne pouvais deviner que l'auteur de l'Histoire de l'empereur Charles VI s'appelait La Lande 1, que ce La Lande était frère de Mme de Montpérou, qu'il amènerait ici sa sœur, qu'il viendrait diner chez moi , et que le premier imprimé qu'il verrait ici serait notre Pierre Ier .

Voulez-vous caro Gabriele, me faire le plaisir d'ôter ces mots page 8 de la préface, telles sont l'histoire de 2 l'empereur Charles VI et du prince Eugène 3.

Voulez-vous mettre à la place :

tels 4 sont les mémoires du maréchal de Barvik , du comte de Bonneval, et tant d'autres .

Avez-vous la Perpétuité de la foi ?

Et réponse de Claude 5?

Tuus V. »

1 Histoire de l'empereur Charles VI, 1743 de P. A. de La Lande .

2 Mot suivi de Charles d rayé .

3 Ces ouvrages étaient cités comme exemples de « mensonges historiques », d'où l'embarras de V* .

4 V* a d'abord écrit telles rayé ensuite .

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25/09/2015 | Lien permanent

la Pucelle d'Orléans, échappée au bûcher

... Rejoint, au Panthéon des héros nationaux jégendaires , Guillaume Tell et Robin des Bois . Echapper au bucher anglais allumé par l'évêque Cauchon pour retomber dans les flammes du Front national entretenues par le vibrionant candidat Sarkozy, quelle déveine !

Si elle ne brûla pas c'est donc qu'elle fût réfractaire !

 

Refractaire.jpg

Voir un autre réfractaire remarquable :

http://motsaiques2.blogspot.fr/2012/02/p-118-le-16-fevrier-1885-la-police.html


 

« A M. Élie BERTRAND

à BERNE.

A Monrion, 24 janvier [1756]

Pour répondre à votre difficulté, mon cher monsieur, sur l'histoire de Jeanne d'Arc 1, je vous dirai que, quelques années après sa mort, il y eut une grosse créature fraîche, belle et hardie, accompagnée d'un moine, qui alla s'établir à Toul, et se dit la Pucelle d'Orléans, échappée au bûcher. Le moine contait par quel miracle cette évasion s'était opérée on leur fit un grand festin dans l'hôtel de ville, et les registres en font foi. L'illusion alla si loin qu'un homme de la maison des Armoises épousa cette aventurière, croyant épouser la Pucelle d'Orléans et c'est de ce mariage que descend le marquis des Armoises d'aujourd'hui. Voilà pourquoi, monsieur, on a prétendu, en Lorraine, que la
Sorbonne et les Anglais n'avaient point consommé leur crime, et que la Pucelle d'Orléans, pucelle ou non, n'avait point été brûlée 2. Cette aventure n'est point extraordinaire dans un temps où il n'y
avait point de communication d'une province à une autre, et où l'on faisait son testament quand on entreprenait le voyage de Nancy à Paris.

Je reçois dans le moment votre lettre, et celle de cet autre aventurier qui va chercher de nouveaux malheurs chez les Vandales. Sa conduite paraît d'un fou, et son billet est d'un Gascon. Mais ce n'est pas sa folie, c'est son malheur qu'il faut soulager. Je vous remercie de tout mon cœur des dix écus que vous avez eu la bonté de lui donner de ma part. Vous avez poussé trop loin la générosité, en l'aidant aussi vous-même de votre bourse. Mais enfin c'est votre métier de faire de bonnes actions. Comme vous ne me mandez point par quelle voie je dois vous rembourser les dix écus, permettez que je vous en adresse le billet inclus pour M. Panchaud.

Êtes-vous informé que, le 21 décembre, il y a eu un nouveau tremblement de terre à Lisbonne, qui a fait périr soixante et dix- huit personnes? On compte cela pour rien. Les Français préparent une descente en Angleterre. Qu'allait-il faire dans cette galère 3 . Quel optimisme que tout cela ! Heureux les hommes ignorés qui vivent chez eux en paix , plus heureux ceux qui vivent avec vous Je vous embrasse de tout mon cœur. Je vous remercie je vous supplie de présenter mes respects à M. le baron de Freudenreich.
Tuus semper. »

 

1 Voir page 502 , dans Éclaircissements historiques : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411340m/f505.image.r=.langFR

3 Fourberies de Scapin, de Molière .

 

 

 

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10/05/2012 | Lien permanent

Je suis bienfaiteur de l’Église ; je veux m’en faire craindre et aimer.

... Et ce n'est que justice .

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« A Etienne-Noël Damilaville 

Il ne faut pas rire ; rien n’est plus certain que c’est un homme de l’Académie de Dijon 1 qui a fait cette drôlerie. Il est fort connu de madame Denis ; et cette madame Denis, quoique fort douce, mangerait les yeux de quiconque voudrait supprimer la tirade des romans 2, surtout dans un second acte.

J’ai trouvé, moi qui suis très pudibond, que les jeunes demoiselles que leurs prudentes mères mènent à la comédie pourraient rougir d’entendre un bailli qui interroge Colette, et qui lui demande si elle est grosse. Je prierai mon Dijonnais d’adoucir l’interrogatoire.

Je remercie infiniment M. Diderot de m’envoyer un bailli qui sans doute vaudra mieux que celui de la pièce. Je crois qu’il faut qu’il soit avocat, ou du moins qu’il soit en état d’être reçu au parlement de Dijon ; en ce cas, je l’adresserais à mon conseiller, qui me doit au moins le service de protéger mon bailli. Sûrement un homme envoyé par M. Diderot est un philosophe et un homme aimable. Il pourrait aisément être juge de sept ou huit terres dans le pays, ce qui serait un petit établissement.

Je ne sais pas trop comment frère Thieriot s’ajuste avec les excommuniés du sieur Le Dains 3. Frère Thieriot ne doit pas paraître : je m’en rapporte à lui, il est sage.

J’ai mis mes prêtres à la raison, évêque, official, promoteur, jésuite ; je les ai tous battus, et je bâtis mon église comme je le veux, et non comme ils le voulaient. Quand j’aurai mon bailli philosophe, je les rangerai tous. Je suis bienfaiteur de l’Église ; je veux m’en faire craindre et aimer.

Je lève les mains au ciel pour le salut des frères.

V.

Frère Thieriot a-t-il le diable au corps de vouloir qu’on imprime la Conversation du cher Grizel ?

15 juin [1761] »

1 V* dit vrai puisqu'il est maintenant membre de l'académie de Dijon .

 

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11/05/2016 | Lien permanent

la tolérance ne peut être amenée que par l'indifférence . Voilà ce qui fait que les Anglais sont heureux, riches et trio

... On en reparlera après le Brexit ... Quid des voeux de notre président ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

5è novembre 1764 aux Délices

Voici, mon cher ange, un autre procès, jugez-moi avec M. Le duc de Praslin, et jugez le cardinal de Richelieu . Ce petit procès peut amuser et faire diversion . Je crois que M. le maréchal de Richelieu, et Mme la duchesse d’Aiguillon, tout opiniâtres qu'ils sont, m'accorderont liberté de conscience sur le testament de leur grand-oncle ; et je me flatte que M. de Foncemagne leur avocat ne sera pas mécontent de la discrétion avec laquelle je plaide contre lui .

Dès que mes fluxions sur mes yeux me permettront d'entrevoir le jour, je reprendrai les Roués en sous-œuvre ; et dès que vous m'aurez marqué quels rôles il faut donner à Mlle Doligny et de Luzy, je leur enverrai les provisions de leurs charges .

Je vous supplie de remarquer que c'est une vérité certaine que le Portatif est de plusieurs mains, et ce n'est pas un petit avantage pour l'affermissement du règne de la raison, que plusieurs personnes, parmi lesquelles il y a même des prêtres, aient contribué à cet ouvrage . Des conseillers de Genève en ont vu de leurs yeux des preuves démonstratives, et doivent même l'avoir mandé à M. Crommelin . C'est une vérité dont personne ne doute ici . La sottise qu'on a faite à Genève n'a été qu'un sacrifice au parti de Jean-Jacques 1 qui a toujours crié qu'il fallait brûler l'évangile puisqu'on avait brûlé Émile . Où serait donc le mal ? où serait l'inconvenance, si M. le duc de Praslin, convaincu de la vérité que le Portatif est de plusieurs mains, disait dans l'occasion, il est de plusieurs mains. En quoi cela pourrait-il le compromettre ? J'ai su que les Omer se trémoussaient beaucoup . Cette famille n'est pas philosophe . Le règne de la raison avance, mais plus elle fait de progrès, plus le fanatisme s'arme contre elle . On ne laisse pas d'avoir quelque obligation à ceux qui combattent pour la bonne cause, ainsi il ne faut pas qu'ils soient martyrs . Le fanatisme qui a tant désolé le monde ne peut être adouci que par la tolérance, et la tolérance ne peut être amenée que par l'indifférence . Voilà ce qui fait que les Anglais sont heureux, riches et triomphants depuis environ quatre-vingts ans . J'en souhaite autant aux Welches .

Mes yeux en compote m'obligent à remettre mon voyage de Virtemberg et du Palatinat . Je crierai toujours sur le Portatif comme un aveugle qui a perdu son bâton pour peu que maître Omer instrumente . 

V.»

1 J.-J. Rousseau vient précisément d'écrire la 4 novembre à Du Peyrou, en parlant du Dictionnaire philosophique : « Il est agréable à lire ; il y règne une bonne morale ; il serait à souhaiter qu'elle fut dans le cœur de l'auteur et de tous les hommes . Mais ce même auteur est presque toujours de mauvaise foi dans les extraits de l’Écriture ; il raisonne souvent fort mal, et l'air de ridicule et le mépris qu'il jette sur les sentiments respectés des hommes, rejaillissant sur les hommes mêmes, m'apparait un outrage fait à la société et punissable devant les tribunaux humains . »

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27/12/2019 | Lien permanent

J’ai eu l’honneur de vous écrire un petit mot touchant une assez grosse partie de finances

... monsieur Fillon !

Signé : le juge d'instruction .

Qui sème le vent récolte la tempête , etc.

Et qui vole un oeuf vole un boeuf , ce qui n'est pas très rassurant quand c'est en bande organisée ; il semble que le détestable couple Balkany a fait école .

Fanfoué Fillon, amateur de vitesse, de voitures de sport, vous avez encore fait une sortie de route, la dépanneuse LR, conduite par un certain Nicolas S* actuellement en RTT, n'est pas disponible ; mettez le warning, le triangle, et marchez, marchez, on ne vous attend plus nulle part .

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Belle tête de ... gagnant ?

 

 

« A Ami Camp

banquier à Lyon

Aux Délices , 10è février 1762 1

Vous voilà donc veuf,2 monsieur, et chargé seul de tout le fardeau ? mais vous vous en démêlerez bien, en attendant la première place de fermier général vacante .

J’ai reçu le petit group que vous avez eu la bonté de m'envoyer .

Voici une lettre de change qui n'est pas prête d'être acquittée, et qui restera probablement quelque temps dans votre portefeuille .

J’ai eu l’honneur de vous écrire un petit mot touchant une assez grosse partie de finances . Mme Dupuits, ma voisine, veut absolument que je lui prête douze mille francs à Pâques, pour acheter une compagnie de cavalerie à son neveu .

Mme d'Albertas, mon autre voisine, demande actuellement six mille francs pour son mari ; ce mari, premier président de la chambre des comptes de Provence, est actuellement à Paris . Voudriez-vous, monsieur, avoir la bonté de lui mander que vous avez de ma part deux mille écus à son service ; que je vous en ai prié ; qu'il n'a qu'à faire son billet à ordre, soit pour une année, soit pour deux, c'est à dire de six mille trois cents, ou de six mille six cents 3.

Mille tendres remerciements de toutes vos bontés .

V.

Je suppose que vous avez eu celle de faire donner quatre louis à Grenier dont j'ignorais la demeure . »

1 Original autographe à partir de la formule, cachet « Genève ».

3 On voit donc que l'intérêt , pour ce genre de prêt était de 5% par an .

 

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02/02/2017 | Lien permanent

Quand madame la présidente saura cela, elle se fâchera, car les femmes aiment à se fâcher contre leurs maris

... Hey Donald, te voilà prévenu ! Quel que soit le motif de la fâcherie, je suppose qu'il sera justifié, avec un énergumène de ton acabit, il n'y a que l'embarras du choix .

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Question demande de money, elle maîtrise le sujet !

 

 

« A Jean-Baptiste, marquis d'Albertas

[vers le 5 novembre 1761] 1

Monsieur le premier président des comptes, vous comptez mal, car vous avez compté quarante-cinq louis à un homme pour les compter à madame votre femme , et il les a comptés à une autre, et ce n'est pas là le compte . Quand madame la présidente saura cela, elle se fâchera, car les femmes aiment à se fâcher contre leurs maris ; et elle dira : si mon mari m'a fait voyager de petits Suisses, j'en ferai voyager de grands et cela ruinera la maison car les Suisses sont chers .

Envoyez-lui donc bien vite beaucoup d'argent , car elle n'en a point, et il ne faut pas qu'une femme soit sans argent, car on ne sait point ce qui peut arriver .

Ne croyez plus, parce que vous êtes couleur de rose et blanc, et le plus honnête homme du monde, qu'un Suisse couleur de rose et blanc soit aussi honnête homme, car il y a des fripons de toutes les couleurs . Ne confiez plus votre cher argent à ceux qui vivent aux dépens d'autrui, car pour ces gens-là rien n'est plus prochain que l'argent .

Croyez qu'il est presque nécessaire de connaître les hommes pour connaître les Suisses, car aujourd’hui rien ne ressemble plus à un homme qu’un Suisse . Il en a été de même, comme vous voyez, qui commencent à se former, car ils prennent les mœurs des nations polies .

Réparez vite vos torts, car c'est le moyen de faire qu'on vous les pardonne, et surtout qu'on vous garde le secret .

Consolez-vous aussi le plus tôt que vous pourrez, car rien n'est plus triste que d’avoir du chagrin ; et pour vous consoler croyez que vous n'êtes ni le seul ni le premier qui ait été attrapé par le petit Suisse, car malheureusement le malheur d'autrui console . »

1 L'édition de Kehl place la lettre fin 1765 suivie par toutes les éditions . Mais on sait que Mme d'Albertas séjourna à Genève en 1761-1762, et la présente lettre se réfère manifestement à un incident rapporté par Charlotte Constant de Rebecque le 1er novembre 1761 . d'Albertas avait confié à un nommé Mingard de Lausanne, divers objets à porter à sa femme, avec une somme de 45 écus . Cette somme avait été dilapidée par Mingard qui n'avait alors pas pu la remettre à la destinataire . Voir page 87 et suiv. : http://www.archivesfamillepictet.ch/bibliographie/documen...

 

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11/11/2016 | Lien permanent

Je ne sais point encore les conditions de la paix . Mais qu'importent les conditions ? On ne peut trop l’acheter .

... Il serait bon que tous les va-t-en-guerre écoutent ceux qui , comme Voltaire, ont une volonté de paix au prix de sacrifices qui, en tout état de cause, ne peuvent pas égaler ceux d'une quelconque guerre, si petite soit-elle .

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https://vn.ambafrance.org/Operations-de-Maintien-de-la-Pa...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

3 novembre [1762] 1

Mon cher frère, je suis toujours émerveillé que trois vingtièmes 2 ne vous dérobent ni à la philosophie ni à la littérature . Il me semble que cela fait honneur à l'esprit humain . Sera-t-il dit que je mourrai sans vous avoir vu dans ma retraite avec le cher frère Thieriot et l'illustre frère Diderot ?

Voici une lettre pour un digne frère 3; ce n'est pas un Omer . Je vous supplie de la faire tenir . Que Dieu nous donne des procureurs généraux qui ressemblent à celui-là ! Notre cher frère saura qu'on est honteux sur cette méprise de cette belle lettre anglaise . J'ai bien crié, et je le devais . Il n'est pas mal de mettre une bonne fois le ministère en garde contre les calomnies dont on affuble les gens de lettres .

Je ne sais point encore les conditions de la paix . Mais qu'importent les conditions ? On ne peut trop l’acheter .

L'affaire des Calas n'avance point ; elle est comme la paix . Puissions-nous avoir pour nos étrennes de 1763 un bon arrêt et un bon traité ! Mais tout cela est fort rare .

Poursuivez l'infâme . Je ne fais point de traité avec elle .

Et frère Thieriot où dort-il ? Valete, fratres . »

1 La copie Beaumarchais est sans les deux derniers mots . Cette lettre n'est certainement pas authentique sous cette forme . Comment V* pourrait-il se plaindre que Thieriot ne vienne pas le voir alors qu'il venait de passer cinq mois à Ferney ? Pourtant , le milieu de la lettre semble correctement daté .

2 L'impôt du vingtième (5%) était passé progressivement à 2 puis 3 vingtièmes (15%).Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vingti%C3%A8me

3 Sans doute celle du 6 novembre 1762 à La Chalotais , datée du 3 dans l'édition de Kehl : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/05/correspondance-annee-1762-partie-30.html

 

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28/09/2017 | Lien permanent

vingt-quatre à Misoprist

... ... Pas plus , pas moins, deux douzaines ! Combien , dites-vous ? Non, ce n'est pas le nombre de clients dans un nouveau supermarché, non plus que celui des touristes dans un des plus beaux villages français , ou la mise sur l'étalon d'un notaire dans la troisième à Fouilly-les-Oies, c'est simplement du Voltaire tout pur !

Lot de 24 exemplaires médailles diverses écus européen,… - 27454616-279 |  Interencheres.com

24 écus qui ont si peu vécu

 

 

« A Pierre-Alexandre du Peyrou

[5 janvier 1766 ?] 1

[Il lui a envoyé par la voiture de Berne un manuscrit enveloppé dans une toile cirée ; du Peyrou peut le faire imprimer comme il lui plaît à la seule condition que vingt-quatre exemplaires soient livrés à du Peyrou et vingt-quatre à Misoprist .]

1  Le contenu de cette lettre n'est connu que par les mentions qu'en fait du Peyrou dans une lettre à JJ. Rousseau en date du 13 janvier 1766, dont voici un extrait : « Neuchâtel , 13 janvier 1766, n° 16 / « […] A présent, je vais vous parler de moi et de M. de V[oltaire] . Je crois vous avoir parlé des Lettres à l'occasion des miracles que je recevais sans savoir de qui . Mme Cramer de Lon, que je connais depuis l'année 1757, m'envoya les précédentes que je lui demandai, et notre correspondance se réveilla . Comme elle connaît beaucoup V, je profitai de l'occasion pour lui parler de nos lamas et de leurs productions en y joignant mes remarques , bien sûr que tout cela serait communiqué à l'auteur des Lettres, et c'est ce que je voulais . J'espérais qu'il profiterait de tout cela pour assommer nos prêtres et cela est arrivé . Outré contre cette race, le ton dont j'en ai parlé dans ma correspondance, a persuadé à V avec beaucoup de raison que je verrais volontiers tous ces gens démasqués et couverts de ridicules . J'ai supposé tout cela, et voici sur quoi . On continuait régulièrement à m'envoyer les Lettres à mesure qu'elles paraissaient et depuis quelque temps elles roulaient sur nos affaires . Enfin , la 18è me parvint il y a peut-être à quinze jours, avec un billet dont voici la copie : [lettre de V* du 28 décembre 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/04/18/a... ] »

Je répondis à M. Misoprist pour lui dire que des deux imprimeurs que nous avons ici l'un est un pédant tout à fait livré à la compilation de son Mercure, et à la dévotion des prêtres, l'autre un homme de bonne composition, mais fort gêné , qui se chargerait de faire imprimer ailleurs, etc., etc. Sur quoi j'ai reçu mercredi passé avec la 20è Lettre, une réponse par où on me mande avoir remis au carosse de Berne un manuscrit en toile cirée, dont je ferais l'usage que je voudrais, en le remettant à un imprimeur sous la seule condition d'en livrer vingt-quatre exemplaires pour moi et vingt-quatre pour M. Misoprist . Le billet est trop long pour le copier . Mais il décèle M. Misoprist, et me fait conclure que ce M. Misoprist est V. »

La déduction de du Peyrou est juste, Misoprist n'est qu’un des innombrables pseudonymes transparents de V*.

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27/04/2021 | Lien permanent

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