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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Dieu vous donne la paix le plus tôt qu'il pourra ; les gens qui bâtissent en ont autant besoin que ceux qui couchent dan

... C'est vrai , mais quelle paix peut on attendre et atteindre quand on couche dans la rue ?

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« A François de Chennevières

Vos contes sont très jolis, mon cher monsieur . Mlle de Bazincour 1 est une bonne emplette, et de bonne emplette ; je peux en parler ainsi sans conséquence, à mon âge .

Nous savons très bien avant vous toutes les nouvelles du dehors, vous devriez bien nous dire un petit mot du dedans . La confiance est-elle revenue ? mange-t-on toujours sur des cul noirs ? M. de Montmartel aide-t-il encore le ministère de son crédit ? prête-t-il de l'argent ? Vous n'en savez rien . La cour doit être très affligée de la perte de Madame Infante ; mais hélas ! à la cour chacun ne songe qu'à soi . Il faut être bien aveuglé par le préjugé, pour ne se pas faire inoculer quand on n'a pas eu la petite vérole à trente ans . Est-il possible que tant de funestes exemples ne servent à rien à notre malheureuse nation ? On ne fait pas plus de difficulté dans le petit pays où j'ai choisi ma retraite de se faire inoculer 2, que de prendre une médecine de précaution . Mais la raison parle en vain, l'ancienne erreur domine toujours . On dit que vous avez quatorze jésuites à Versailles pendant qu'on en chasse trois cents du Portugal . Dieu vous donne la paix le plus tôt qu'il pourra ; les gens qui bâtissent en ont autant besoin que ceux qui couchent dans la rue ; personne ne paie , on meurt de faim dans le pays de Gex, comme ailleurs ; mauvaise récolte, mauvaises vendanges, mortalité de moutons . Dites-moi quel est l’hôpital le plus voisin, sous votre direction, et j'irai m'y établir moi, ma nièce, un grand petit neveu que j'ai, un homme de lettres qui est venu s'établir chez moi, le secrétaire qui vous écrit, et vingt domestiques, envoyez-nous vite un billet pour être reçus, ou consolez-nous par vos lettres .

Mille respects à la sœur du pot 3.

V.

15 décembre [1759] »

1 Elle logeait chez V* et Mme Denis ; voir lettre du 22 octobre 1759 à Chennevières : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/11/07/on-pretend-que-paris-rit-toujours-autant-qu-il-murmure-5484636.html

2 Allusion à l'inoculation de Mme d'Epinay ; voir lettre du 5 août 1759 à Mme d'Epinay : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/09/06/nous-ne-manquerons-pas-de-venir-admirer-le-courage-et-voir-l-5441715.html

 

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23/12/2014 | Lien permanent

Vous verrez quel parti votre droiture et votre prudence pourront prendre dans cette conjoncture

... Voilà bien deux qualités qui sont totalement absentes chez Mme Nicole Belloubet , garde des Sceaux, dont la première réaction, après les menaces subies par  la jeune Mila, montre le vrai fond de sa pensée qui est parfaitement insupportable .

Comment peut-on être ministre de la justice quand on ne connait pas le B-A -BA du droit, c'est lamentable ; «L’insulte à la religion» est «évidemment une atteinte à la liberté de conscience» : difficile de dire plus de conneries en si peu de mots . "Evidemment !" Evidemment , il est plus facile de se mettre du côté des barbus menaçants que de la fille qui dit tout/trop haut ce qu'elle pense et a parfaitement le droit d'exprimer . Au nom de la liberté de pensée et de parole que vous semblez si bien méconnaitre , permettez que je vous trouve pour le coup d'une lâcheté coupable .

"L'insulte à la religion !" Laquelle ? Quand tous les dieux se mettront d'accord, on en reparlera, mais pas avant .

https://www.liberation.fr/france/2020/01/30/affaire-mila-...

https://charliehebdo.fr/2020/01/societe/laicite/affaire-m...

 

 

« A Henri Rieu

[novembre-décembre 1764]

Je vous envoie, mon cher ami, un exemplaire du livre arrivé de Hollande . Vous reconnaitrez aisément que le titre peut avoir été substitué à celui dont je vous ai parlé . Il est très vraisemblable qu'il aura imprimé deux titres, l'un pour nous, l'autre pour le public . Vous avez vu la lettre qui ne permet pas d'en douter . Je me flatte que ce libraire fera de sérieuses réflexions sur ce que vous aurez eu la bonté de lui mander . Il ne lui en coûtera qu'un carré de papier pour être honnête homme et pour s'épargner à lui et à ses protecteurs des chagrins cruels . Je lui ai écrit moi-même pour l'avertir de l'injustice qu'on lui fait de le croire capable d'un telle infamie et je crois que ma lettre ne peut ni le compromettre ni l’effaroucher . Mais j'attends beaucoup plus de vos remontrances que des miennes .

Je vous supplierai, mon cher ami, quand vous serez à Genève , d'empêcher qu'il n'entre aucun de ces livres dans la ville . J'ai bien peur que Marc-Michel n'en ait envoyé quelques-uns à Philibert, vous en jugerez par la note que je joins ici et que M. Coladon a envoyée . Vous verrez quel parti votre droiture et votre prudence pourront prendre dans cette conjoncture . Vous pourriez demander à acheter un de ces exemplaires ; vous le confronteriez et engageriez Philibert à n'en point vendre dans la ville . En un mot, mon cher ami, j'espère en vous, et je me flatte que nous nous verrons avant que vous quittiez votre campagne . »

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01/02/2020 | Lien permanent

Ce qu'il y a de cruel c'est que les empoisonneurs sont récompensés, et les bons médecins persécutés

...

 

« A Etienne-Noël Damilaville

24è auguste 1764 1

Mon cher frère, je reçois votre lettre du 15 . J'espère que vous verrez bientôt le Genevois anglais 2 qui vous apportera le paquet, à moins qu'il ne soit dévalisé par Belzébuth .

Je vous garderai assurément le secret sur ce que vous me mandez du secrétaire 3. Ce n'était pas ainsi qu'en usaient les premiers fidèles . Pierre et Paul se querellèrent, mais ils n'en contribuèrent pas moins à la cause commune . Quand je songe quel bien nos fidèles pourraient faire s'ils étaient réunis le cœur me saigne .

Je n'ai assurément nulle envie de lier aucun commerce avec le calomniateur 4; j'ai été bien aise seulement de vous informer qu'il commençait à se repentir .

Je sens bien qu'on aurait pu faire un ouvrage plus instructif que la lettre de Sainmore 5, mais il importe fort peu qu'on se charge d’éclairer les hommes sur de mauvais vers, sur des pensées alambiquées et fausses ; sur des personnages qui ne sont point dans la nature ; sur des amours bourgeoises et insipides ; c'est contre des erreurs plus importantes et plus dangereuses qu'il faudrait leur donner du contrepoison . Ce qu'il y a de cruel c'est que les empoisonneurs sont récompensés, et les bons médecins persécutés . Ne pourrai-je jamais faire avec vous quelque consultation ? Vous avez d'excellents remèdes, mais nos malades sont comme Pourceaugnac qui voulait battre son médecin 6.

Adieu, ne nous rebutons pas, nous avons fait quelques cures, et c'est de quoi nous consoler . Courage, écr l'inf. »

1 L'édition de Kehl , d'après une copie Beaumarchais, est un amalgame de deux versions abrégées de la présente lettre et de celle du 7 septembre 1764, suivie par les autres éditions .

3 Pinot Duclos .

4 Palissot ; voir sa lettre à V* du 9 août 1764 , écrite en termes conciliants mais fermes . Il écrit notamment , à propos de Diderot, de Marmontel et d''autres « philosophes » : « J'avoue cependant que j’aimerais encore mieux me réconcilier avec quelques uns de ces messieurs qu'avec certains anti-philosophes . Mais pour rien au monde, je ne voudrais admettre à ma communion les écrivains scandaleux qui ont osé, dans une fougue imprudente, saper tous les fondements de la morale et de nos devoirs naturels . Il est possible, à la vérité, que le fanatisme et la superstition ne soient pas moins horribles ; mais les excès d’un parti ne justifient pas ceux de l'autre . »

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21/10/2019 | Lien permanent

J’ai un assez joli théâtre à Ferney ; mais je vais le faire abattre si vous n’êtes pas assez philosophe pour y venir. Vo

...Et vous, Mam'zelle Wagnière, êtes la seule qui me fasse regretter Lyon . Où êtes-vous ? comment allez-vous ?

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« A Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude Clairon

Aux Délices, 24 Juillet 1764.

Quoique j’aie très peu vécu à Paris, mademoiselle, j’y ai vu retrancher au théâtre la première scène de Cinna. Je vous félicite de l’avoir rétablie 1, et encore plus de n’avoir point dit, ma chère âme 2. Je vous prie de vouloir bien lire les remarques sur l’épître dédicatoire qui est au-devant de Théodore . Vous y verrez que je mérite, aussi bien que M. Huerne, les censures de maître Le Dains 3 , mais vous y verrez en même temps que les papes et leurs confesseurs approuvent un art que vous avez rendu respectable par vos talents et par votre mérite. J’ai passé ma vie à combattre en faveur de votre cause, et je suis presque le seul qui ait eu ce courage. Si les acteurs qui ont du talent avaient assez de fermeté pour déclarer qu’ils cesseront de servir un public ingrat tant qu’on cessera de leur rendre les droits qui leur appartiennent, on serait bien obligé alors de réparer une si cruelle injustice. Il y a longtemps que je l’ai proposé ; mes conseils ont été aussi inutiles que mes services.

Je ne sais comment les imprimeurs allemands ont imprimé dans Les Horaces, situation plus haute, au lieu de situation plus touchante ; mais ce sont des Allemands, et les Français ne seront que des Welches tant qu’ils s’obstineront à vouloir flétrir le seul art qui leur fasse honneur dans l’Europe. Médiocres et faibles imitateurs presque dans tous les genres, ils n’excellent qu’au théâtre, et ils veulent le déshonorer.

J’ai un assez joli théâtre à Ferney ; mais je vais le faire abattre si vous n’êtes pas assez philosophe pour y venir. Vous seule m’avez quelquefois fait regretter Paris. Comptez que personne ne vous honore autant que votre, etc. »

1 En conformité avec l'avis donné au début de ses notes sur Cinna . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome31.djvu/327

2 Dans son commentaire sur Horace, V* a écrit qu'au lieu de commencer la scène 5 de l'acte II par Iras-tu, Curiace ?, texte de la version de la pièce révisée par Corneille pour l'édition définitive de 1660, Mlle Clairon est revenue au texte primitif de l'édition de 1639, qui était « Iras-tu, ma chère âme ? » Il faut supposer que, dans l'intervalle, il a appris que cette indication est fausse .

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14/09/2019 | Lien permanent

la vie est courte . Y a-t-il aujourd’hui quelques nouvelles ?

... Jour des défunts selon la tradition catholique .

What's up doctor ?

Des fleurs ! qui bien entendu n'ont pas eu plus d'un kilomètre à faire depuis le domicile du vivant jusqu'à la dernière demeure de l'honorable défunt confiné pour toujours ( enfin pas tout à fait, puisque tous ses atomes sont intégralement rendus à la planète terre d'où il vient ; c'est ainsi que je conçois la vie éternelle, un recyclage permanent de nos particules élémentaires, poussières d'étoiles dès l'origine ).

Et l'âme ? fruit de l'orgueil humain ! hypothèse religieuse , sans plus .

Le chrysanthème : la fleur des empereurs | Nippon.com

 

 

« A Gabriel Cramer

M. de Voltaire prie monsieur Cramer d’envoyer le cinquième tome afin que le père Adam fasse l'errata, et pour qu'il puisse l'envoyer à M. le chancelier corrigé à la main . »

 

« Monsieur Gabriel devrait bien imprimer une trentaine d'exemplaires de ce petit écrit, pour l'édification de ses amis et pour la sienne . »

 

« M. Cramer est prié d'envoyer chez Jacoby trois huit, et trois neuf, trois exemplaires complets à Ferney, un exemplaire avec feuilles blanches à Ferney . »

 

«M. Gabriel Cramer

à Genève 

M. de Voltaire prie monsieur Cramer de lui envoyer la dernière feuille où se trouve le mot Enchantement, et d'ordonner qu'on ne la tire pas . On a deux ou trois pages curieuses à y ajouter . »

 

« M. de Voltaire prie monsieur Cramer de vouloir bien lui faire avoir le catalogue des livres d'une bibliothèque que l'on vend à Bâle . La Gazette dit que ce catalogue se trouve chez MM. les frères de Tournes . »

 

« M. Gabriel Cramer est prié de se souvenir des choses qu'il a promises hier à M. de Voltaire ; la vie est courte . Y a-t-il aujourd’hui quelques nouvelles ? »

 

« [Monsieur Gabriel est prié de se souvenir que ses bâtiers de typographes font assez de fautes pour faire mourir de douleur un pauvre diable d'auteur.](traduit de l'anglais )1 »

 

« Nulle nouvelle de monsieur Gabriel, monsieur Gabriel est un négligent, mon cher Gabriel m'abandonne, na . »

 

« On a ajouté un petit brimborion au paquet, pour avertir monsieur Cramer qu'il est absolument nécessaire qu'on envoie les feuilles du tome des additions, attendu qu'il y a plusieurs traits curieux répandus dans le corps de l'ouvrage, et qu'il faut choisir les plus intéressants, pour les insérer dans le volume nouveau . On travaille toujours à l'errata . Il est nécessaire parce qu'il est considérable . C'est encore une nouvelle raison pour que l'auteur renvoie les feuilles du nouveau tome . »

1Manuscrit olographe passé à la vente William F. Gable à New York le 13 février 1924.

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02/11/2020 | Lien permanent

On ne veut pas être milicien, même en temps de paix... On y sera peut-être moins effarouché de tirer au sort à qui servi

... Demandez aux Suisses !

https://www.courrierinternational.com/sites/ci_master/files/styles/image_original_2048/public/assets/images/chappatte_2019-09-10-7892.jpg?itok=cN2QVtwa

 

 

 

« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches Colonel

et major au régiment suisse

d'Eptingue

à Landrecies .1

[26 mars 1766]

Je ne croyais pas, monsieur, que je dusse mouiller de mes larmes la réponse que je vous dois depuis si longtemps 2. Je regretterai Mme Constant toute ma vie ; monsieur votre frère est inconsolable ; elle remplissait les devoirs d'épouse, de mère, et tous ceux de l'amitié 3. M. Constant reste avec quatre enfants . Que deviendront-ils ? Quel parti prendra-t-il ? Si ses enfants n'étaient pas aussi aimables qu'ils le sont, je dirais qu'il eût bien mieux fait de se point marier, et de rester auprès de vous . Je sais que vous êtes adoré dans votre régiment, je m'y attendais bien . M. le duc de Choiseul a fait en vous une bien bonne acquisition, et nous nous en apercevrons si nous avons le malheur d'avoir la guerre . Il y a eu dans nos quartiers un peu de mutinerie pour les milices . Beaucoup de gens qui craignaient d'avoir le gros lot à cette loterie, se sont enfuis à Genève . On ne veut pas être milicien, même en temps de paix . Il semble que tous ces gens-là soient devenus philosophes . Le pays où vous êtes est un peu plus guerrier . On y sera peut-être moins effarouché de tirer au sort à qui servira l’État .

Conservez-moi vos bontés, monsieur, et ne m'oubliez pas , je vous en prie, auprès de M. le duc d'Aremberg et de M. le prince de Ligne quand vous leur écrirez .

Mme Denis et toute ma petite famille postiche vous font les plus sincères compliments .

V. »

1 La fin de l'adresse a été ajoutée d'une autre main .

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01/07/2021 | Lien permanent

je ne veux pas payer pour lui

... Paroles de socialiste désavouant son appartenance à NUPES et niant toute allégeance à ce fichu Mélenchon : https://www.euractiv.fr/section/assemblee-nationale/news/...

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

1er Mars [1768]

Quoique vous ne soyez qu’un excommunié, mon divin ange, vous voyez bien pourtant que je brave les foudres de Rome, pour vous écrire. Votre prince et ses ministres sont bien honteux, comme je le présume 1.Voici une petite pièce qui court dans Lyon 2. Irez-vous croire encore que cela est de moi ? Vous seriez bien loin de compte. L’auteur de la Lettre au docteur Pansophe 3, de l’Ode contre les rois belligérants 4, du Catéchisme 5, etc., est un plaisant plus goguenard que moi, et je ne veux pas payer pour lui.

Madame Denis va vous voir avec M. et Mme Dupuits. Leur voyage est nécessaire . Que ne puis-je en être !... Mais…

Par Dieu, comment se porte madame d’Argental ? »

1 Voir, sur les affaires de Parme avec le pape, le chap. XXXIX du Précis du Siècle de Louis XV. (Georges Avenel.) : https://fr.wikisource.org/wiki/Pr%C3%A9cis_du_si%C3%A8cle_de_Louis_XV/Chapitre_39

2Lettre de l'archevêque de Cantorbery à l'archevêque de Paris : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/09/facetie-lettre.html

3Sur cette lettre, voir lettre du 31 décembre 1768 à d'Alembert : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/07/correspondance-avec-d-alembert-partie-51.html

Wilkes attribue dès l'origine , en 1766, la Lettre à V*, ainsi qu'il l'écrit à Suard le 20 mai 1766 . V* l'attribue à Bordes .

5 On attribuait généralement cette œuvre antireligieuse à V* ; lui-même l'avait plus d'une fois utilisée dans ses travaux . Mais il semble que Bordes en est l'auteur, quoique V* l'eût éditée ; voir Georges B. Watts « Voltaire and Le Catéchumène » Kentucky foreign language quarterly, 1957.

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11/10/2023 | Lien permanent

Élève ta patrie, et cherche à la vanter 

... Mot d'ordre pour tous les députés, y compris ceux de NUPES et RN , n'en déplaise à Mélenchon le dépité et Marine la donneuse de leçons , et vice-versa .

https://www.lefigaro.fr/politique/direct-assemblee-nation...

 

 

 

« A Henri Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville

Après avoir écrit à mes anges et à Lekain 1, il m’est venu un scrupule, mon cher marquis, et ce scrupule est qu’Athamare ne répond rien à ces deux vers d’Indatire :

Apprends à mieux juger de ce peuple équitable,
Égal à toi sans doute et non moins respectable.

Je sais bien qu’il doit être pressé de lui parler d’Obéide ; mais il me semble aussi que la bienséance théâtrale exige qu’Athamare ne laisse pas le discours d’Indatire sans réplique. Je crois qu’il conviendrait qu’il répondît ainsi :

Élève ta patrie, et cherche à la vanter ;
C’est le recours du faible, on peut le supporter.
Ma fierté, que permet la grandeur souveraine,
Ne daigne pas ici lutter contre la tienne.
Te crois-tu juste au moins ?

 

Indatire.

Oui, je puis m’en flatter…2

etc.

Ces quatre vers me paraissent d’ailleurs nécessaires pour relever Athamare. Je viens de faire partir pour M. d’Argental, sous l’enveloppe de M. le duc de Praslin, un exemplaire où ces quatre vers se trouvent avec quelques autres corrections qui m’ont paru essentielles . Je les recommande aux bontés de M. de Thibouville. Je suppose qu’il a bien voulu donner le rôle d’Obéide à Mlle Durancy, et qu’il voudra bien aussi lui donner ses conseils. Il me semble que ce rôle, joué avec la passion convenable, peut faire beaucoup d’honneur à l’actrice. Mais je défie tous les acteurs de jouer avec plus de sensibilité que mon cœur en ressent pour tous les soins que vous daignez prendre.

V.

14è février 1767. »

2 Les Scythes, Ac. IV, sc. 2 : https://théâtre-documentation.com/content/les-scythes-voltaire#Scene_II-10

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30/06/2022 | Lien permanent

Vous étiez très belle quand vous passâtes par ma cabane, en revenant des palais d’Italie. Vous ne devez avoir changé en

... On peut être patriarche et continuer à aimer les femmes en appréciant toutes leurs beautés .

 

 

« A Marie-Anne Fiquet du Boccage, etc.

Rue Neuve Saint -Augustin

à Paris

2è avril 1767 au château de Ferney 1

Bion et Moschus, madame, vous ont bien de l’obligation de les avoir embellis, et moi d’avoir bien voulu m’envoyer vos deux très jolies imitations 2. Je m’imagine que votre beauté est tout comme votre esprit. Vous étiez très belle quand vous passâtes par ma cabane, en revenant des palais d’Italie. Vous ne devez avoir changé en rien . Une femme ne s’avise point de faire des vers amoureux sans inspirer de l’amour.

Mon petit La Harpe est enchanté de la bonté que vous avez de le faire normand . Le voilà enrôlé sous vos drapeaux. C’est Sapho qui met Phaon de son académie . Il a plus d’esprit et de génie que Phaon, et peut-être autant de grâces . Cela n’a que vingt-sept ans.

Il semble fait également

Et pour le Pinde et pour Cithère,

Et pourrait être votre amant

Aussi bien que votre confrère.

Mais je vous avertis, madame, qu’il est coupable, comme moi, de préférer Jean Racine à Pierre Corneille. J’ai peur que, dans le fond de l’âme, vous ne tombiez dans le même péché. Je crois que c’est à cause de mon hérésie que Cideville ne m’écrit plus ; il m’a abandonné tout net comme un réprouvé. Faites-moi grâce : il ne faut pas que je sois excommunié partout.

Mille remerciements, madame, et mille respects.

V.

Comptez que je vous suis attaché pour le reste de ma vie .»

1 Post scriptum autographe .

2 Il ne s'agit ici ni de La Mort d'Abel, ni du Paradis perdu, imitations respectives de Gessner et de Milton comme le dit Besterman, mais d'une Imitation des Idylles de Bion et de Moschus dont Mme du Boccage a dû envoyer des morceaux manuscrits . Voir : http://remacle.org/bloodwolf/poetes/falc/bion/bionmoschus3.htm

et : https://books.google.fr/books?id=eJstyAEACAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

et : https://www.cairn.info/revue-litteratures-classiques1-201...

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19/09/2022 | Lien permanent

Je ferai tout pour eux excepté de les voir . Ma porte est fermée à double tour pour tout le monde

... Paroles de président, ou de première ministre avant un remaniement ministériel envisagé depuis longtemps et qui semble bien être proche ( la période des soldes est là ) : https://www.lefigaro.fr/politique/remaniement-gabriel-att...

 

 

 

« A Marie-Louise Denis

Ma chère nièce, je me sers de la main de notre ami Bigex pour répondre à votre lettre du 29 . Premièrement je vous prie de dire à M. Guesseman que quand on écrit à Moscou on n' a de réponse qu'au bout de quatre mois , et que les impératrices ne répondent quelquefois qu'au bout de six ans . Vous m'étonnez beaucoup de me dire que les frères Cramer font une souscription 1 . Je ne sais pas un mot de cela . Frère Cramer le conseiller est trop important pour que je le voie ; frère Cramer le libraire est trop dissipé ; il est à Tournay et ne m'instruit de rien . Je n'ai rien vu de son édition qui probablement sera pleine de fautes . Je n'aime de libraires que ceux qui sont à mes ordres . Cependant les frères Cramer sont cause que je suis venu m'enterrer entre les Alpes et le mont Jura . Nous avons actuellement quatorze officiers dans Ferney ; Mallet et moi leur avons fourni des lits, des draps, des pots, des serviettes . M. Dupuits est allé les complimenter . Je ferai tout pour eux excepté de les voir . Ma porte est fermée à double tour pour tout le monde . Si vous voyez le duc de … 2 ne manquez pas de lui dire que j'ai déjeuné plus d'une fois avec vous, que c'est une chose absolument nécessaire dans un pays où tout le monde déjeune, les uns plus, les autres moins ; que l'air est dévorant, que les médecins ordonnent qu'on mange, et qu'il faut mépriser assez les hommes pour faire comme eux ; que je crains surtout ceux qui n'osent pas manger et qui mangeront un jour ; qu'au reste je suis son admirateur . Le premier des hommes de ce siècle, c'est lui ; le second, c'est le comte d'Aranda, et le troisième peut-être est le fils de l’ambassadeur d'Espagne qui est venu passer quelques jours avec moi et qui contribuera certainement avec le premier ministre son beau-père à réformer la nation espagnole . Le duc de Villa Ermosa vous a remis ou doit vous remettre un très gros paquet . Vous savez que M. Dupain a des appointements . Je n'écrirai à mes neveux que dans quinze jours, afin de donner à M. de Laleu le temps d’arranger nos petites affaires . Je les embrasse tendrement aussi bien que l'enfant . J'ignore si M. de Florian est encore à Paris . Ma santé est toujours bien faible et la solitude m'est absolument nécessaire . Voilà un compte exact de ma vie . Ce qu'elle a de plus agréable c'est que vous m'aimez et que je vous aime de tout mon cœur .

V.

4 mai 1768. »

1 Certainement pour l'édition quarto . Voir : https://www.christies.com/en/lot/lot-5996766

2 Choiseul ; la suite peut s'expliquer parle fait que Choiseul passait pour avoir l'estomac délicat , ou plus probablement y voir une allusion à la communion de ses pâques (Jacques P. )

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05/01/2024 | Lien permanent

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