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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

aujourd’hui les meilleurs écrivains ne pourraient dire que ce qu’on sait. Le dégoût est venu de l’abondance

... Le dégoût de la lecture atteindra-t-il un jour le dégoût que montrent les jeunes ( et souvent leurs parents ) pour toute nourriture autre que les sacro-saintes chips et les divins hamburgers inondés de coca ? J'en ai peur parfois, et les petit(e)s gros(ses) brayant "j'aime pas ça !" à tort et à travers, ne savent pas de quoi ils se privent, et ne sachant pas distinguer une carotte d'un navet, ne sauront pas plus  distinguer Voltaire de Bernard-Henri Lévy .

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Dis-moi ce que tu n'aimes pas et je te dirai ce qui te restes à apprendre

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon

Au château de Ferney, 2 septembre [1764] 1

Je vous dois, monsieur, de l’estime et de la reconnaissance, et je m’acquitte de ces deux tributs en vous remerciant avec autant de sensibilité que je vous lis avec plaisir 2. Vous pensez en philosophe, et vous faites des vers en vrai poète. Ce n’est pas la philosophie à qui on doit attribuer la décadence des beaux-arts. C’est du temps de Neuton qu’ont fleuri les meilleurs poètes anglais ; Corneille était contemporain de Descartes, et Molière était l’élève de Gassendi. Notre décadence vient peut-être de ce que les orateurs et les poètes du siècle de Louis XIV nous ont dit ce que nous ne savions pas, et qu’aujourd’hui les meilleurs écrivains ne pourraient dire que ce qu’on sait. Le dégoût est venu de l’abondance. Vous avez parfaitement saisi le mérite d’Homère ; mais vous sentez bien, monsieur, qu'on ne doit pas plus écrire aujourd'hui dans son goût qu’on ne doit combattre à la manière d’Achille et de Sarpédon. Racine était un homme adroit ; il louait beaucoup Euripide, l’imitait un peu (il en a pris tout au plus une douzaine de vers), et il le surpassait infiniment. C’est qu’il a su se plier au goût, au génie de la nation un peu ingrate pour laquelle il travaillait . C’est la  seule façon de réussir dans tous les arts. Je veux croire qu’Orphée était un grand musicien : mais s’il revenait parmi nous pour faire un opéra, je lui conseillerais d’aller à l’école de Rameau.

Je sais bien qu’aujourd’hui les Welches n’ont que leur opéra-comique ; mais je suis persuadé que des génies tels que vous peuvent leur ramener le siècle de Louis XIV ; c’est à vous de rallumer le reste du feu sacré qui n’est pas encore tout à fait éteint. Je ne suis plus qu’un vieux soldat retiré dans sa chaumière. Je souhaite passionnément que vous combattiez contre le mauvais goût avec plus de succès que nous n’avons résisté à nos autres ennemis 3. C’est avec ces sentiments très sincères que j’ai l’honneur d’être, monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »



1 Le manuscrit autographe est passé à la vente Liepmanssohn en 1920 ; l'édition de Kehl place la lettre en 1766 . la rectification de date fut faite par Beuchot .

2 Chabanon a envoyé à Voltaire son opuscule : Sur le sort de la poésie en ce siècle philosophe, 1764, , avec une dissertation sur Homère considéré comme poète tragique, et une tragédie en un acte intitulée Priam au camp d’Achille.

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108144k/f1.image

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Paul_Guy_de_Chabanon

3 Entendu les Anglais et Prussiens lors de la Guerre de Sept ans .

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25/10/2019 | Lien permanent

Nous avons ressenti au milieu de nos quatre pieds de neige, un singulier plaisir

... Paroles de Niçois !Image associée

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Aux Délices 14è mars 1763 1

Nous avons ressenti au milieu de nos quatre pieds de neige, un singulier plaisir, quand nous avons appris que nos huit juges de Toulouse avaient un pied de nez, et qu'il fallait qu'ils rendissent compte de leur bel arrêt . Nous ne vous avons pas peu d'obligations, mes divins anges, et nos huguenots vous bénissent de tout leur cœur . Je ne peux m'empêcher d'écrire un petit mot de remerciement à M. le duc de Praslin, et j'en charge vos mains angéliques .

J'ai des gardes à vue 2; mais rien ne tient contre nos neiges . Il faut espérer que le printemps me raccommodera ma visière 3; mais songez à la vôtre ; car quelque gai qu'on puisse être, il est triste d'être quatre-vingts .

On ne dit pas de bien de Théagène et Chariclée 4; vous savez que c'était par là que Racine avait commencé 5; je souhaite à M. Dorat qu'il finisse par une Phèdre .

Je ne sais si vous avez lu la lettre du bacha de Bonneval que vous m'avez envoyée . On pourrait en y corrigeant quelque chose la rendre curieuse et intéressante .

M. le premier président de La Marche, dit que si vous êtes mes anges, vous êtes ses archanges . Je le voudrais aussi philosophe qu'il est homme de bien . Je vous prie de lui dire combien je lui suis attaché . Je ne vous envoie point de pompignades, on m'a pris tout ce que j'en avais . Il faudrait que frère Damilaville, ou frère Thieriot, les fît imprimer à Paris ; rien n'est plus aisé, c'est l'affaire de deux heures .

Mme Denis est toujours malade, et j'ai peur qu'elle le soit longtemps . Claude Dupuits et Marie Corneille sont à vos pieds et moi aussi .

Et le tripot au diable ."

1 D'après la copie Beaumarchais, mais la lettre est demeurée inédite ; le mot au duc de Praslin n'est pas connu .

2 Vu le contexte, sans doute des visières pour protéger les yeux .

5 Théagène et Chariclée sont les héros des Ethiopiques, fameux roman grec d'Héliodore que Racine avait lu dans son enfance .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_%C3%89thiopiques_(H%C3%...)

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26/02/2018 | Lien permanent

Quand il y aura quelque chose qui sera digne que vous en parliez, je vous prie de ne pas m’oublier

... M. Gabriel Attal, qu'il doit être dur de brasser du vent, fût-il élyséen ! "Le confinement n'est pas une fatalité ! "

https://www.bfmtv.com/politique/gabriel-attal-assure-que-...

Est-ce fatalité que le manque de doses de vaccin pour la première injection mène, dès hier,  à une impossibilité d'avoir le premier rendez-vous avant la St Glinglin ? C'est de la non-assistance à personnes en danger !

Demain on rase gratis ! ouaich ! Virus tu as encore de beaux jours devant toi !

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XVIIIè ou XXIè siècle, on nous raconte de belles histoires de lendemains qui chantent

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

Mon ancien ami, je commence à être aussi paresseux que vous l’étiez, ou du moins à le paraître. Je comptais vous écrire par M. Damilaville ; il a heureusement pour moi différé son retour à Paris de jour en jour. Je lui donne ma lettre ; elle vous parviendra comme elle pourra. Deux choses me charment dans ce M. Damilaville, sa raison et sa vertu. Pourquoi faut-il qu’un homme de son mérite languisse dans la perception du vingtième ? Voilà un métier bien indigne de lui.

Mlle Clairon va jouer à Fontainebleau, mais y aura-t-il un Fontainebleau ? On dit que l’indisposition de Mgr le dauphin dérange ce voyage 1. Nous autres, pauvres laboureurs du pied des Alpes, nous savons mal les nouvelles de la cour, et nous nous contentons de dire dans nos chaumières sanitatem regi da, et sanitatem filio regis 2.

Je ne connais plus du tout cette Adélaïde dont vous me dites tant de bien . Il y a trente ans que je l’ai oubliée. Il plut alors au public de la condamner ; il plaît au public d’aujourd’hui de l’applaudir, et il me plaît à moi de rire de ces inconstances. J’ai prié qu’on m’envoyât une copie de cette pièce, car je veux juger aussi à mon tour.

J’ai ici un jeune dragon nommé M. de Pezay 3 qui fait des vers tout pleins d’esprit et d’images. Il m’en a apporté de son ami M. Dorat 4, avec qui il loge à Paris 5 ; ce M. Dorat en fait aussi de charmants ; cela ragaillardit ma vieillesse, que M. Damilaville soutient par sa philosophie. Je me trouve entre la raison et les Grâces ; vous ne seriez pas de trop assurément dans cette bonne compagnie-là.

Quand il y aura quelque chose qui sera digne que vous en parliez, je vous prie de ne pas m’oublier, et surtout de me dire comment votre santé se trouve des approches de l’hiver.

Avez-vous fait le mariage dont vous me parliez  6? Je vous embrasse du meilleur de mon cœur,

V.

4è octobre 1765. »

1 La cour alla à Fontainebleau, Mlle Clairon n'y alla pas ;le dauphin Louis mourra le 20 décembre 1765.

2 Donne de la santé au roi, et la santé au fils du roi .

3 Alexandre-Frédéric-Jacques Masson, marquis de Du Pezay est un correspondant de V*, né en 1741 et mort en 1777 ; voir une de ses lettres à V* du lundi 30 juin 1760 pour le remercier de l'avoir guéri de ses superstitions . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Masson_de_Pezay

et http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050430a1c/?letters=decade&s=1760&r=710

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

5 Ces deux mots sont ajoutés au-dessus de la ligne sur la manuscrit .

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04/02/2021 | Lien permanent

Mon Dieu ! Qu'on a été bête !

...Mis en ligne le 28/01/2022 pour le 25/7/2015 .

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental 1

A Ferney 25 juillet 1760

Mon cher ange saura d'abord que toute ma joie est finie . Nous sommes plus battus dans l'Inde qu'à Minden . Je tremble que Ponticheri ne soit flambé . Il y a trois ans que je crie Ponticheri, Ponticheri ! Ah quelle sottise de se brouiller avec les Anglais pour un ut et Annapolis 2 sans avoir cent vaisseaux ! Mon Dieu ! Qu'on a été bête ! Mais est-il vrai qu'on a un peu pendu vingt jésuites à Lisbonne ? C'est quelque chose, mais cela ne rend point Ponticheri !

Pour me consoler il faut que je vous parle d'un petit garçon de douze ans . Il s'appelle Bussi 3. Il est fils d'une comédienne, il a de grands yeux noirs, joue joliment Clistorel 4, chante, a une jolie voix, est fait à peindre, est doux, poli , et bien élevé, et réduit je crois à l'aumône . Corbi n'a-t-il pas l'Opéra-Comique ? Corbi n'est-il pas votre protégé , ne pourrai-je pas lui envoyer ce petit garçon , il ferait une bonne emplette . Daignerez-vous lui en parler ?

Est-il vrai que vous vous êtes opposé à la réception de la petite Durancy 5 ; pourquoi ? Il me semble qu'on en peut faire une très jolie laideron de soubrette ?

Puisque je vous parle d'acteurs, je veux bien vous parler de pièce . Jouera-t-on l’Écossaise , ne sera-ce point un crime de mettre Frélon sur le théâtre après qu'il a été permis d'y jouer Diderot par son nom ?

Je ne sais plus que devenir . Je suis entre Socrate, L’Écossaise, Médime, Tancrède, et Le Droit du Seigneur . Vous avez réglé l'ordre du service . Tous les plats sont prêts . Mais non ne peut mettre en vers Socrate, à cause de la multiplicité des acteurs .

Un petit mot de l'abbé de Morellet . Ne le protégez-vous pas ? Ne parlez-vous pas pour lui à M. le duc de Choiseul ? Mme la duchesse de Luxembourg ne s'est-elle pas jointe à vous ? Et Diderot ? Pourquoi ne pas faire une bonne brigue pour le mettre de l'Académie ? Quand il n'aurait pour lui que quelques voix, ce serait toujours une espérance pour la première occasion, ce serait un préliminaire . Il n'aurait qu'à prévenir le public qu'il ne veut point entrer cette fois mais faire voir seulement qu'il est digne d'entrer . Eh qui sait s'il n'entrera pas tout d'un coup , s'il ne fléchira pas les dévots dans ses visites, si Mme de Pompadour ne se fera ps un mérite de le protéger, si M. le duc de Choiseul ne se joindra pas à elle ?

Mon divin ange, jouez ce tour à la superstition, rendez ce service à la raison, mettez Diderot de l'Académie . Il n'y a que Spinoza que je pusse lui préférer .

Mille respects aux anges .

Est-il permis d'insérer dans votre paquet cette lettre pour Duclos ? »

1 Les éditions et le manuscrit olographe, à la suite de la copie Beaumarchais omettent la dernière phrase .

2 V* a déjà discuté cette formule litigieuse et sa traduction comme aussi Annapolis ; voir lettre du 21 mai 1760 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/05/23/m... ; à cette date , Pondichery n’était pas encore prise .

3 Ce personnage n'est pas exactement connu ; voir cependant Lyonnet , I, 270

4 Rôle dans Le Légataire universel, de Regnard .

5 Magdeleine Durancy ; ce passage infirme Lyonnet qui dit que V* ne la prit sous sa protection qu'en 1767 .

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25/07/2015 | Lien permanent

On prendra ensuite son parti après avoir épuisé tous les moyens de réussir ... Certainement il y a de l'argent et vous d

... C'est le résumé de la tactique et du résultat espérés pour le budget de la France . Voir : https://www.capital.fr/votre-argent/budget-2025-hausse-de...

 

 

 

« A Marie-Louise Denis

Ma chère nièce, Lefèvre m'a mandé l'aventure assez désagréable qui lui est arrivée au sujet des Deux Frères 1. Cela me parait très injuste, et aurait pu s'éviter en prenant quelques précautions que je lui ai indiquées . J'en écris aux anges, peut-être ne serait-il pas mal de s'adresser à M. le maréchal de Richelieu par Mme d'Egmont, ou par quelque autre personne . Comme je ne vois les choses que de fort loin je ne puis rien proposer qu'au hasard, et je dois m'en rapporter à ceux qui sont sur les lieux.

Je ne crois pas que Mme la Présidente 2 ait un grand goût pour ces petites curiosités là ; mais il se pourrait très bien qu'elle les protégeât sans les aimer beaucoup . C'est une chose dont j'ai vu des exemples . Mais comment parvenir à faire parler ? À qui s'adresser ? Il n'y a guère d'espérance de réussir par cette voie . Le plus court serait à mon avis qu'on fit relire le procès au juge qui s'est d'abord déterminé trop sévèrement . J'ai redemandé aux anges le factum auquel la partie plaignante a ajouté environ quatre-vingts lignes, le tout précédé d'un avertissement très raisonnable , qui détruirait les applications odieuses que sans doute on aura faites . On prendra ensuite son parti après avoir épuisé tous les moyens de réussir .

Ce qui m'intéresse davantage, et ce qui me cause plus de chagrin, c'est votre projet de quitter Paris, où je me flattais que vous seriez heureuse . Vous y jouirez certainement de près de cinquante mille livres de rente . L'affaire de Wirtemberg s'arrange de jour en jour, et prend la forme la plus sûre et la plus inaltérable . Il ne m'en coûtera que deux ou trois quartiers des arrérages de cette année que je sacrifie pour assurer tout le reste . Vous jouissez à présent de plus de trente mille livres de revenu . Vous êtes sage, vous n'avez point de goût ruineux . Je ne vois pas , encore une fois, pourquoi Paris vous déplairait . Pour moi je comptais venir achever mes jours auprès de vous dans quelque faubourg lorsque j'aurais achevé tous les travaux qui m'occupent . Je travaille moins que vous ne pensez ; j'ai deux hommes auprès de moi qui me soulagent beaucoup et je soutiens ma faible santé non seulement par un régime exact, mais par la retraite même qui me donnent la facilité de me livrer à des assujettissements que la vie de Paris ne permet pas . Je ménage mes mauvais yeux en me faisant faire la lecture ; je ne mange plus de viande ; je ne vois plus personne ; je suis enseveli, que deviendriez-vous dans mon tombeau ? Il n'est pas dans la nature que vous puissiez supporter la vie à laquelle je suis réduit .

Mandez-moi donc quel était votre projet . Mandez-moi si M. le maréchal de Richelieu vous paiera, et si vous ne tirerez pas incessamment quelque chose de la succession de Guise . Certainement il y a de l'argent et vous devez en toucher .

L'affaire de La Borde m'inquiète beaucoup . Je vous prie encore une fois de me renvoyer mon billet de trois mille livres à Laleu, puisque vous ne voulez pas en faire usage ; je vous en ferai tenir un autre à la première occasion . Je vous prie surtout de me mander quel est ce projet que vous aviez . Si c'est de vous retirer à Lyon  je doute que ce parti pût convenir à vous et à moi , et assûrément une jolie maison dans un faubourg de Paris ( dès que mes affaires seront arrangées ) serait plus agréable et plus honnête de toute façon . Je m'imaginais que vous vivriez à Paris avec votre frère, mais je vois que cela n'est guère compatible avec les arrangements qu'il a pris . En un mot, quelque chose qui arrive, votre bien-être me sera toujours cher, et sera mon objet principal . Je ne puis prendre aucun parti cette année ; il faut auparavant que je mettre toutes mes affaires en règle ; que je finisse le Châtelard ; que les engagements de Laborde soient éclaircis, que le procès de Choudens soit terminé ; et que je n'aie plus rien qui m'arrête . Comptez que je ne laisse pas d'être dans quelque embarras . Si je meurs tout est fini, et si je vis je vivrai pour vous .

V. »

1 Les Guèbres .

2 C'est un des noms de code de Mme Du Barry.

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04/10/2024 | Lien permanent

Mais surtout ne nous pressons pas, je vous en conjure

 Voici un Vent du Nord fait pour vous réchauffer : Vive l'amour :

http://www.youtube.com/watch?v=vDoX2qafwUs

Et comme je suis dans les "instruments" à vent, un autre Vent du nord, nettement plus frais que le précédent, un peu mièvre aussi me direz-vous (style pourtant "nettement" (?!!) plus percutant que celui d'une première dame de France, ce qui n'est pas très difficile) ; aussitôt entendu, aussitôt oublié !:

http://www.youtube.com/watch?v=zJUGEy9zpy0&feature=mo...

S'il fait froid dehors, ferme la porte !

J'ai fermé la porte et il fait toujours aussi froid dehors ...

  Après les vents, les cordes, -de violons- et cordes vocales du sud : Bajazet :

http://www.youtube.com/watch?v=jvKoyD1OQSU&feature=re...

 Un petit rappel, en passant , puisque Volti parle de théâtre ce jour, pensons à lire/relire Mahomet ou Le Fanatisme : voir note du 20 juin 2006 : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://passouline.blog...

Ayons plus qu'une pensée pour Shahbaz Bhatti, ministre (chrétien, mais ce n'est pas là l'essentiel) pakistanais, assassiné par ces cinglés, -et j'ajoute dégueulasses-, talibans parce qu'il s'élevait contre la loi sur le blasphême .

Quel plus grand blasphême peut-on accomplir que le meurtre ?

“Ce n’est pas cruel de tuer les blasphémateurs, car le blasphème en lui-même est une telle brutalité que celui qui le commet n’a pas le droit de vivre en ce monde, et il n’existe aucun pardon pour le blasphémateur,” a dit M. Hammadi Jasarat .

 Comme Gargantua, je "compisse tous ces aigrepisseux !"

pisser2.gif

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

3 mars 1760

 

Mon divin ange, le vent du nord me tue . Je n'ai pas pensé au tripot i depuis que ce maudit vent souffle dans ma vallée .

 

J'apprends que Spartacus ii n'est pas malefaciatis mais il est de frigidis . Je m'en suis douté, un gladiateur ne saurait être tendre, et j'ai peur que l'esprit de Saurin ne tienne un peu de la trempe du gladiateur .

 

Envoyez-moi donc, m'allez-vous dire, la tendre Aménaïde et la passionnée Fanime . Oui sans doute ; elles partiront dans huit jours . Vous n'avez qu'à dire l'adresse, et vous serez obéi sur le champ ; j'opine pour Aménaïde et la chevalerie iii. Cela est tout neuf, cela ne ressemble à rien et la Fanime ressemble à tout : elle a les yeux d'Ariane, le nez de Didon, le menton de Roxane, elle n'a malheureusement pas d'Acomat iv; et le beau garçon qui fait l'amoureux est fort au dessous de Bajazet . Donnons toute la préférence aux chevaliers qui paraissent pour la première fois avec leurs boucliers et leur haubert, et aux rimes croisées v et à la pompe du spectacle . Mais surtout ne nous pressons pas, je vous en conjure . Je ne peux pas imaginer que le public aille aux spectacles avec un esprit bénévole vi quand on est sans vaisseaux et sans vaisselle vii et qu'on ne peux faire ni la guerre ni la paix . Je suis bien las d'ailleurs des fréronades ; et il est triste à mon âge d'être toujours dans le public comme le faquin viii de l'académie de Dugast auquel on tire . Les amusements innocents de ma retraite et de ma vieillesse n'ont pu me mettre à l'abri des coups de ce malheureux Fréron . Il faut avouer que ce rôle est insupportable , et qu'il est bien avilissant .

 

Mon autre persécuteur, M. l'abbé d'Espagnac, est plus poli, aussi lui ai-je envoyé respectueusement un nouveau mémoire qui sera le dernier, après quoi je tendrai le cou ix. J'ai peur d'être dégoûté de mes terres en France comme de tragédies . On m'a saisi mon pain sous prétexte d'un manque de formalité au bureau de la frontière x. Je m'en suis plaint à M. le duc de Choiseul et je lui ai dit combien il était dur de ne pouvoir manger son pain que les Grecs appellent ton arton .

 

Pour Luc je n'entends pas , mon cher ange, ce que vous imaginez quand vous me dites que je serai trop vengé . Il a près de cent mille hommes, le prince Ferdinand aura une armée formidable et qui pis est il y aura une quinzaine de mille d'Anglais dans cette armée . Je fais beaucoup de vœux et j'ai peu d'espérance .

 

A l'égard des lettres de Luc à moi qu'on a imprimées je ne les ai point vues, mais j'ai les minutes de toutes ces lettres que je lui renvoyais corrigées, et qu'un Bonneville lui a, dit-on , volées xi. J'ai mis la main à tout ce qu'on à imprimé de Luc . Il a été un peu ingrat . M. de Choiseul ne vous a-t-il rien confié touchant cette comique Majesté ? ne savez-vous rien ? Dites-moi donc quelque chose .

 

Comment se porte Mme Scaliger xii? Mille tendres respects .

 

V. »

 

 

iTripot = théâtre.

ii Tragédie de Bernard-Joseph Saurin, jouée le 20 février 1760 ;

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard-Joseph_Saurin

Spartacus :

http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica...

v Voir lettres du 19 mai et 24 octobre 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/24/o...

vi Au sens étymologique du terme = bienveillant .

vii La vaisselle d'argent a été donnée à la Monnaie sous le ministère Silhouette, par arrêt du 26 octobre 1759 .

V* dira ne pas avoir envoyé sa propre vaisselle : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/12/05/j...

viii Le faquin est le mannequin sur lequel on s'exerce (on tire) dans les académies d'escrime .

http://fr.wiktionary.org/wiki/faquin

Académie Dugast : voir sur : http://www.paris-pittoresque.com/rues/341.htm

http://www.lesvilsfaquins.org/

ix L'affaire de la conservation des droits seigneuriaux n'est pas terminée, même à Ferney ; voir lettre du 29 juin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/29/le-dieu-des-jansenistes-il-commande-pour-qu-on-n-obeisse-pas.html#more

et 24 octobre 1759 à d'Argental :

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/24/o...

x Voir lettre du 8 février à De Brosses et lettre du 6 février à Mme d'Epinay : page 354 lettre MMCML : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80034x/f359.image.r...

xi Sur l'impression en France des œuvres de Frédéric, voir la lettre du 26 janvier à la duchesse de Saxe-Gotha : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/01/26/j...

xii Surnom de Mme d'Argental .

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03/03/2011 | Lien permanent

j’ai peu de crédit dans ce monde

... Si Macron a encore une once de réalisme, il doit en être convaincu maintenant :

https://www.france24.com/fr/europe/20240227-troupes-occidentales-en-ukraine-emmanuel-macron-face-%C3%A0-l-opposition-europ%C3%A9enne-et-fran%C3%A7aise

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

27 Juillet 1768

Vous savez, mon cher ange, que vos ordres me sont sacrés, et que le souffleur de la Comédie 1 aura son petit recueil, si la douane des pensées le permet. J’ai adressé le paquet à Briasson le libraire, et l’ai prié de le faire rendre audit souffleur. Le succès de cette affaire dépend de la chambre syndicale. Vous savez que j’ai peu de crédit dans ce monde. J’espère en avoir un peu plus dans l’autre, grâce aux bons exemples que je donne.

Je ne suis pas revenu de ma surprise, quand on m’a appris que ce fanatique imbécile d’évêque d’Annecy, soi-disant évêque de Genève fils d’un très mauvais maçon, avait envoyé au roi ses lettres et mes réponses. Ces réponses sont d’un père de l’Eglise qui instruit un sot. Je ne sais si vous savez que cet animal-là a encore sur sa friperie un décret de prise de corps du parlement de Paris, qu’il s’attira quand il était porte-Dieu à la Sainte-Chapelle-Basse. En tout cas, je suis très bien avec mon curé, j’édifie mon peuple ; tout le monde est content de moi, hors les filles.

Que Dieu vous ait en sa sainte garde, mes chers anges ! Je ne sais pas ce que c’est que la vie éternelle, mais celle-ci est une mauvaise plaisanterie.

A propos, j’ai coupé la tête à des colimaçons 2 : leur tête est revenue au bout de quinze jours ; le tonnerre les a tués . Dites à vos savants qu’ils m’expliquent cela. »

1 Delaporte. (G.Avenel.)

2 Voyez Les Colimaçons du R.P. l’Escarbotier. (G.Avenel.)

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28/02/2024 | Lien permanent

je vous garantis qu'ils ne trouveront pas les 50 millions . Si je les avais, je ne les donnerais pas

...

 

 

 

« A Élie Bertrand 1

Voici mon cher ami votre brevet de Lyonnais 2. Si vous voulez m'envoyer quatre lignes pour le secrétaire éternel 3 tout sera dit .

On n'a pas pu avoir l'honneur de vous recevoir plus tôt parce que l'Académie n'est ressuscitée que depuis peu 4 et vous êtes le premier qu’elle adopte .

Je serais très surpris qu'il y eût un Boudon député des protestants auprès du roi 5. Il n'y a point de protestants en France aux yeux de la cour , il n'y a que des nouveaux convertis . On ne connait pas plus de corps de protestants que de corps de Turcs . Si par hasard il y en a dans les provinces on veut n'en rien savoir . Ni le clergé ni la noblesse ni le tiers état, ni les parlements n'ont le droit d'avoir un député résident à la cour .

Il se peut faire que quelques négociants huguenots aient imaginé de prêter 50 millions et qu'ils aient envoyé Boudon pour cette affaire, mais je vous garantis qu'ils ne trouveront pas les 50 millions . Si je les avais, je ne les donnerais pas . Je souhaite que Boudon réussisse, mais j'en doute .

On dit que les jésuites ont fait révolter le Portugal contre le roi . Il le mérite bien pour avoir demandé la permission au pape de punir des sujets tonsurés et parricides .

Mille tendres respects à M . et Mme de Freydenrik .

La Saxe et le Portugal jouent un piètre rôle dans le meilleur des mondes possibles .

10 avril [1759] »

1 Date ajoutée par Bertrand qui complète celle de V* par l'année et ajoute l'initiale V à la fin .

2 Bertrand avait été nommé membre associé de l'académie de Lyon .

3 Pernetti .

4 Par la fusion en 1758 de l'Académie des sciences et belles lettres et celle des beaux arts .

5 Voir Histoire des églises des déserts, de Charles Coquerel, 1841, tome II, 344 -...

 

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03/06/2014 | Lien permanent

Soyez sûr qu'ils vendront leur vaisselle d'argent plutôt que de ne pas payer

... Disent les Amis de Nicolas Sarkozy (et Carla ?) qui doit encore quelques sous (quelques fifrelins qui lui arrachent le coeur au moment de les lâcher ) que les membres de l'Union des Mauvais Payeurs se refusent (enfin) à rembourser pour leur leader maximo . Ô merveilleuse naïveté ou admirable mensonge, les deux étant monnaie courante (c'est d'actualité ), et me laissant froid .

 ... Itou ! disent les amis de Nanard L'Esbrouffe, et comment ne pas les croire, le Père Noël étant de la famille .

 ... OK ! disent les amis des évadés fiscaux , et là je ris jaune .

 

vaisselle d argent.jpg

 

« A Jean-Louis Labat, baron de Grandcour

A Schwessingen près de Manheim

26 juillet [1758]

Mon cher baron, Mme le duchesse de Saxe-Gotha me mande du 17 juillet 1 qu'on n'avait point encore de réponse à la lettre que son ministre vous avait écrite . Je ne doute pas qu'à présent on n'ait de vos nouvelles dans cette cour . Je suis sûr que vous avez déjà consommé cette petite négociation de la négoce . Rien n'est plus simple . Comptez qu'il ne faut qu'un billet signé du duc et de la duchesse . Soyez sûr qu'ils vendront leur vaisselle d'argent plutôt que de ne pas payer . Je réponds de tout . Jamais affaire n'a été plus sûre . Vous avez apparemment déjà pris 80 mille livres ou 90 mille sur mon compte . Je vous exhorte à finir cette affaire au plus tôt, ou pour mieux dire je vous en félicite .

Le Rhin et le Neckar sont débordés dans tout le Palatinat, la communication des villes interceptée, les biens de la terre perdus, l'armée jadis Clermont et les Hanovriens souffrent également . Dix mille Saxons que le roi avait pris à son service marchent de Strasbourg à travers les eaux pour aller renforcer et affamer nos troupes . Les Russes ont déjà fait des courses en Poméranie et en Silésie . Luc est très embarrassé . Mais tout le monde l'est aussi , on se ruine, et il ne résulte de tout cela que le malheur public . Ne m’oubliez jamais auprès de ces dames , de toute votre famille et du grand docteur . J'espère vous renouveler bientôt les sentiments qui vous attacheront toujours le Suisse

V. »

1 Lettre encore inconnue .

 

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24/09/2013 | Lien permanent

On s'attend à des évènements qui auraient donné un grands poids à son opinion et à ses bons offices

 ... Hélas, io millions de fois hélas, le roi des Shadoks, Shadoko Sarko 1er, comme la timide violette dont c'était la fête s'est prudemment fait discret, il préfère que ce soit Copé qui tende la sébille et ne se sent pas prêt à verser quelque obole que ce soit . Soutenu par l'Union des Mauvais Perdants, il l'est, soutien des susdits, il n'est et ne sera pas . Partager sa galette ? Non, mais pour qui ils se prennent ces dirigeants d'un parti de loosers ?

 http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20130707trib000774387/55-millions-d-euros-c-est-le-montant-total-des-dettes-de-l-ump.html

 

devises shadok.jpg

 

« A Jean-Robert Tronchin

A Lausanne 7 mars [1758]

C'est grand dommage, mon cher monsieur, car on comptait beaucoup sur lui 1. On s'attend à des évènements qui auraient donné un grands poids à son opinion et à ses bons offices . Tout est évanoui . Dites-moi je vous prie si ce triste événement ne retardera pas votre voyage à Paris ? Il me semble que la confiance qu'il avait en vous peut rendre votre présence nécessaire à Lyon . Mon ami M. d'Argental n'aura-t-il d'autre part à tout cela que celle de porter le deuil ? Son oncle ne lui a-t-il rien laissé ? On dit que M. de Montferrat est son principal héritier . Je concevrais plus aisément comment on aurait favorisé Mme de Montferrat .

Je comptais aller aux Délices . Il m'a fallu rester à Lausanne parce qu'on dit que j’y ai du plaisir . J'attends de vos nouvelles à Lausanne . Mme Denis et moi nous ne sommes point cardinaux mais nous vous aimons tendrement et nous vous sommes plus attachés que tout le sacré collège . Permettez-nous d'insérer les incluses dans ce paquet .

V.

M. Camp est supplié de vouloir bien envoyer le plus vite qu'il pourra vingt-cinq aunes de taffetas jonquille pour rideaux à l'adresse de M. Cathala par la messagerie ou le coche . Nous lui serons infiniment obligés . »

1 Le cardinal de Tencin décédé le 2 mars 1758 .

 

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07/07/2013 | Lien permanent

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