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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

il n'a pas dit un mot qui puisse faire croire que les ministres de Genève ne sont pas chrétiens

...  Et pendant ce temps-là de prétendus chrétiens Français venaient encore une fois semer le désordre pour marquer leur opposition au mariage pour tous . Ces manifestants à la petite semaine, à la triste mine et au front bas ont bien entendu demandé moult démissions gouvernementales sous prétexte d'avoir été refoulés par les forces de l'ordre .

http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/debordements-au-rassemblement-anti-mariage-gay-24-03-2013-1645119_240.php

 

Christine Boutin a fait son caca nerveux.

Guaino est tout fiel, comme d'hab.

Wauquiez qui sans doute refuse à ses enfants l'horrible accès à Internet s'indigne de l'usage des lacrymogènes "contre des enfants", lesquels selon moi courent bien plus de dangers sous la houlette de  leurs parents obtus .

Copé chef de sous-parti (et sous bien partis aussi ! ) n'a pas manqué d'encourager les sympathisants de l'Union des Minus Présidentiels à aller grossir les rangs des manifestants ; aux dernières nouvelles, ça ne s'est pas vu .

Avant les lacrymo

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Bon , là , j'ai envisagé une participation massive de dits-chrétiens, et je dois avouer que je sais par voie directe que nos curés ont bien travaillé leurs ouailles au corps et qu'ils défendent bec et ongles le marché du mariage religieux à l'ancienne . Qu'ils le gardent , mais qu'ils fichent la paix à ceux qui veulent un lien légal sans plus, une égalité avec les monsieur-madame aux avantages légaux indiscutables que ne pouvaient avoir les vrais couples homosexuels .

J'y reviens, avec tous ces crétins chrétiens , discrétos, on devait bien trouver musulmans et juifs qui ont sur ce point une tolérance zéro, en toute hypocrisie . S'il n'y avait pas d'homosexuels à kippa ou en djellabah, ça se saurait ! Vous aussi, priez, priez pour être tolérants, mais je crois que je pisse dans un violon en demandant celà .

 

 

« A monsieur le professeur Théodore Tronchin

à Genève

Mercredi [18 janvier 1758] à midi

J'apprends le danger où est monsieur votre fils . Mon cher Esculape je compte sur votre art, vous aurez donné deux fois la vie à cet enfant si digne de vivre . Vous êtes sans doute uniquement occupé de cette négociation avec la nature, et vous laissez actuellement reposer celle de votre clergé .

Si vous écrivez une seconde fois à M. d'Alembert il vous répondra probablement qu'il m'a chargé de ses intentions et alors il ne sera peut être pas impossible de trouver un biais qui contente tout le monde .

Il vous a déjà répondu qu'il n'a pas dit un mot qui puisse faire croire que les ministres de Genève ne sont pas chrétiens etc. , c'est un commencement de paix .

Le temps calmera les esprits et je serais très heureux de pouvoir y contribuer .

Mais de quelque religion que soient vos prêtres la mienne est de vous aimer et de m'intéresser toute ma vie bien tendrement à tout ce qui vous touche . C’est aussi la profession de foi de Mme Denis .

V. »

 

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24/03/2013 | Lien permanent

grosse tête, petites pensées

« J’ai changé l’Europe, mais je n’ai pas changé Cohn Bendit » dixit Nicolas imperator (un ami dit : nabot-léon). C’est vrai l’Europe est devenue « E.U. hope » et peut-être « E.U. rope » (pour nous pendre ?). Il a l’impression d’avoir changé, - en mieux bien sûr!. Je trouve personnellement qu’il a toujours la grosse tête. A-t-il changé de chapeau pour une pointure supérieure ? Ce grand « sentimental » m’agace toujours autant, il me laisserait indifférent s’il n’avait pas une telle place. Baste ! je laisse là ce roi de cour de récré !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

Il faut que vous me pardonniez, mon cher ange. Je suis un bon Suisse qui avait trop pris les choses à la lettre. Vous me mandiez qu’on [le gouvernement français] a plus de ménagements et plus de jalousie qu’un amant et une maîtresse, et que mes correspondances mettaient obstacle à un retour qu’on pourrait attribuer à ces correspondances mêmes. Daignez considérer que le temps où vous me parliez ainsi, était précisément celui où le bon Suisse n’avait fait aucune difficulté d’avouer à Mme de P.[ompadour] ses liaisons que je crus un peu dangereuses sur votre lettre. Rien n’est assurément plus innocent que ces liaisons ; elles se sont bornées comme je vous l’ai dit, à consoler un roi qui m’avait fait beaucoup de mal, et à recevoir les confidences du désespoir dans lequel il était plongé alors. Je vous avertis que le roi de Prusse et l’impératrice pourraient voir des lettres que j’ai écrites à Versailles, sans que ni l’un ni l’autre  pût m’en savoir le moindre mauvais gré. J’avais cru seulement que le désespoir où je voyais le roi de Prusse pouvait être un acheminement à une paix générale si nécessaire à tout le monde et qu’il faudra faire à la fin. Je ne m’attendais pas alors que nos chers compatriotes se couvriraient d’opprobre, et qu’une armée de cinquante mille hommes fuiraient comme des lièvres devant six bataillons dont les justaucorps viennent à la moitié des fesses ; je ne prévoyais pas que les Hanovriens assiégeraient Harbourg, et qu’ils seraient plus forts que M. de Richelieu. Nous avons grand besoin d’être heureux dans ce pays là, car nous y sommes en horreur pour nos brigandages, et méprisés pour notre lâcheté du 5 novembre. Les Autrichiens disent qu’ils n’ont pris Breslau que parce qu’ils n’avaient pas de Français avec eux. Enfin nous n’avons d’appui en Allemagne que ces mêmes Autrichiens qui se moquent de nous. Il faut espérer que M. de Richelieu rétablira notre crédit et notre gloire, et que les succès de Marie-Thérèse nous piqueront d’honneur…..Vous voyez que je suis aussi bon Français que bon Suisse.

         Tout bon que je suis j’ai toujours sur le cœur les quatre baïonnettes que ma nièce eut dans le ventre. J’aurais voulu que le roi de Prusse eût réparé cette infamie, mais je vois qu’il est difficile de venir à bout de lui, même en lui prenant Breslau.

         Au moment que je griffonne, la nouvelle vient de Francfort que nous avons été malmenés devant Harbourg. Je n’en veux rien croire. Ce sont des hérétiques qui le mandent. Passons vite.

On a joué à Vienne L’Orphelin de la Chine, l’impératrice l’a redemandé pour le lendemain. Voilà des nouvelles de tripot assez agréables. Le tripot de la guerre n’est pas si plaisant. Venons à l’article du portrait. Donnez-moi des dents et des joues et je me fais peindre par Van Loo. En attendant, mon cher ange, envoyez au charnier St Innocent. Mon effigie est là trait pour trait.

 

 

         J’ai actuellement chez moi Mme d’Epinay qui vient demander des nerfs à Tronchin. Il n’y a point là de salmigondis [allusion à Mme de Montferrat = « joli salmigondis de dévotion et de coquetterie »]. Cela est philosophe, bien net, bien décidé, bien ferme. Je la quitte pourtant et je vais au palais Lausanne. Vous verrez, mon cher ange, des Ecossais francisés, des Douglas qui ont des terres dans mon voisinage, qui ont un procès au Conseil, au rapport de M. de Courteille.

         Je baise pour eux le bout de vos ailes. Je demande votre protection. Mais vous ! vous ! vous avez une affaire et point d’audience. Cela est drôle. Pour Dieu expliquez-moi cela. Et vale et ama nos.

 

         Voltaire

         Aux Délices le 17 décembre 1757 »

 

         « au charnier St Innocent. Mon effigie est là trait pour trait. » : terriblement réaliste et humoriste ce sacré gaillard ; il ne sait pas que plus de vingt ans l’attendent encore.

 

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         Mme d’Epinay, « Cela est philosophe, bien net, bien décidé, bien ferme. Je la quitte pourtant » : le manque de nerfs de cette dame a dû être cette fois un vice rédhibitoire et l’attrait de la chaleur de sa résidence lausannoise supérieur aux qualités de « cela ». La description tient en quatre épithètes, et si Mme d’Epinay en avait eu connaissance aurait-elle apprécié ? Ou alors aurait-elle été outrée d’être « cela » ? Féministes de tous pays qu’en dîtes-vous ?

 

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17/12/2008 | Lien permanent

le prix est modique ; mais il faut qu'il le soit ; le bon marché fait le débit, la cherté éloigne ... mais il faut que c

... Je reconnais bien là ce génial Voltaire qui ne souffre pas la médiocrité . Combien d'auteurs ne lui arrivent pas à la cheville ? innombrables .

 

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Diamonds

No tears

 

 

« A Gabriel Cramer

Monsieur Gabriel saura que le roi souscrit pour deux cents exemplaires . J'en ai déjà plus d'une cinquantaine d'ailleurs . On demande un in-quarto . Il faudra donc que mon cher Gabriel s'arrange en conséquence pour le papier et pour les estampes . L'ouvrage sera prêt avant qu'on ait recueilli toutes les souscriptions . Il est vrai que le prix est modique ; mais il faut qu'il le soit ; le bon marché fait le débit, la cherté éloigne . On peut commencer à prendre , en toute sûreté, tous les arrangements nécessaires . Tout le reste va son train ; et si on a un peu de santé on ne laissera pas les presses des deux frères oisives . Mon cher Gabriel est attendu avec impatience .

En ce moment on reçoit le paquet de mon cher Gabriel du 6è juillet . Mille remerciements, et nul embarras . Ceci ne sera point une souscription ordinaire ; ce sont rois, princes, ministres, ducs, archiducs, qui honorent la cendre de Corneille, et qui favorisent les yeux noirs de Cornélie-chiffon . Je me charge de tout, je réponds de tout ; prenez les caractères où il y en a, Bâle ou Paris, ne m'importe ; mais il faut que cela soit du beau, in-4° absolument, et d'autant plus in-4° que quand cet habit aura servi à Pierre mon maître, il servira à François son serviteur . Somme totale, j'espère que le public, et les deux frères seront contents .

N.B. – J'ai annoncé dans une façon de petit programme à la main 1, que tous ceux qui travaillaient à cet ouvrage, n'avaient en vue que l'honneur de la nation . J'ai même imputé ce sentiment aux graveurs . Il faut tâcher qu’ils ne me désavouent pas . Mille tendres amitiés de toutes les Délices, le 12è juillet 1761. »

1 Le memorandum relatif à l'édition de Corneille cité dans la lettre du 1er juillet 1761 à Saint-Florentin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/06/08/la-france-sait-honorer-la-cendre-des-grands-hommes-et-proteg-5812596.html

 

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16/06/2016 | Lien permanent

Le public est d'opinion Qu'il eût dû faire Tout le contraire

... Jacques Doillon, Benoit Jacquot, Abdellatif Kechiche ,Philippe Garrel, Luc Besson, Christophe Ruggia, Nicolas Bedos et autres profiteurs du cinéma, chacun de ces hommes a agi en prédateur et doit en subir les conséquences , un talent dans un métier ne doit pas faire absoudre les saloperies de la bête humaine :

https://www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/4075392-20240209-doillon-jacquot-kechiche-arrete-cinema-commence-agression-sexuelle

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

28 juin 1768 1

Un homme qui n'a jamais fait de vers voulait lire le texte de Tacite imprimé à la suite de La Bletterie, et n'en peuvent venir à bout, tant il est mal imprimé, la colère lui a inspiré cet impromptu :

Un pédant dont je tais le nom

En illisible caractère

Imprime un auteur qu'on révère,

Tandis que la traduction

Aux yeux du moins a de quoi plaire ;

Le public est d'opinion

Qu'il eût dû faire

Tout le contraire .

Cette naïveté m'a amusé ; je souhaite qu’elle amuse tous ceux qui aiment mieux Tacite que La Bletterie . Ah ! Pourquoi M. d’Alembert n'a-t-il pas traduit tout Tacite ? Quelle différence ! Pour rendre ce Tacite, il faut avoir de l''esprit, c'est un point capital auquel notre ami La Bletterie a manqué . Cet orgueilleux phrasier 2 n'a d'autre parti à prendre que de se refaire convulsionnaire .

On embrasse bien tendrement le seul homme digne de traduire Tacite . »

1 Édition Charles Henry « Lettres inédites de Voltaire à d'Alembert d'après un manuscrit de la collection de M. Guillaume Guizot » ; Le Temps, 2 août 1884 .

Voir : https://hal.science/hal-00783330/document

2 C'est un nouveau mot à l’époque ; on le retrouve dans Le Taureau blanc, chap. IX . Littré en cite un exemple chez La Harpe, et un comme adjectif dans les œuvres de Mme de Genlis . Voir aussi A. François, Histoire de la Langue française, t . VI, p. 1309 .

Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Taureau_blanc/Chapitre_IX#cite_note-1

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10/02/2024 | Lien permanent

Je voudrais vous entendre dans ce beau jour où vous prononcerez sans le savoir votre éloge en faisant celui de votre pré

... Mais ce qui vaut pour des hommes de valeur au XVIIIè siècle, n'est plus réalité en cette fin 2016 et début 2017 .

Trump faire l'éloge d'Obama ? la fièvre quarte doit me troubler exagérément pour que j'ai un infime instant l'idée de ce scénario .

 Sarkozy le roi de la formule crétine, faire l'éloge de Fanfoué pour en avoir des retombées favorables ? James, la démence te gagne !

Marine la mégère pas apprivoisée, passer de la pommade à l'ennemi héréditaire, ne serait-ce que le temps d'une ligne, évoquer une -une seulement- décision socialiste qui ait son agrément ? James, deux grands messieurs en blouse blanche te demandent de monter dans l'ambulance !

Surtout pas d'excuses !

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche

A Ferney 4 novembre [1761] 1

Je sors de la fièvre, mon respectable et digne appui, mon maître dans le chemin de la vertu et des arts ; mais mon sang n'est allumé que par le plaisir que me fait votre lettre du 30 octobre . Je voudrais vous entendre dans ce beau jour où vous prononcerez sans le savoir votre éloge en faisant celui de votre prédécesseur 2.

Je vous remercie tendrement de la bonté que vous avez de permettre que vos graveurs travaillent pour Corneille . Quoi, votre amitié va même jusqu'à souffrir que j'aie l'honneur de vous envoyer le portrait d'un homme aussi médiocre que maigre ? Je l'enverrai par pure obéissance . J'y ferai travailler dès que je serai aux Délices .

C'est donc cette maudite guerre qui empêche Mme la marquise de Paulmy de venir vous voir ! Car son droit chemin serait par Berlin, et non plus par le mont Crapac 3! Que cette guerre est triste ! Et que de maux de toute espèce elle cause !

Pour ma guerre avec le fétiche elle n'est que ridicule . Si je veux de monsieur votre frère pour arbitre ! Oui, sans doute ; en pouvez-vous douter ? Et s'il avait voulu de vous, quel autre arbitre eussè-je pu prendre ! Mais il a refusé le père et le fils ; acceptera-t-il le frère ? Il a osé dire à monsieur votre fils , qui me l'a mandé, qu'il avait fait une vente réelle ; et moi je lui abandonne tout mon bien si sa vente n'est pas simulée . L’objet est ridicule : j'en conviens, mais le procédé est infâme ; et si cette lâcheté est prouvée en justice, comme elle le sera, quelque crédit qu'il ait dans l'antre de Gex, comment peut-il rester dans le parlement ?

Mon affaire ne doit pas contenir deux lignes . Si vous avez fait une vente réelle, je paie . Si vous m'avez trompé, faites vite une vraie vente, vendez votre charge . Voilà un plaisant premier président de Besançon ! Oui monsieur, je m'en rapporte à monsieur votre frère et je suis très sûr qu'il sera indigné comme l'est toute la province et tout Genève . Pour moi je ne sens que vos bontés, et c'est avec le plus grand respect .

V. »

1 Date complète endossée sur le manuscrit par La Marche .

2 Ce prédécesseur est Jean de Berbisey dont la charge fut remplie par Fyot de La Marche en 1745, et qui mourut en 1755 à l'âge de quarante-neuf ans .Voir : http://data.bnf.fr/16244149/jean_de_berbisey/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Premiers_pr%C3%A9sidents_du_Parlement_de_Bourgogne

et : http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=21231_52

 

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10/11/2016 | Lien permanent

Je voudrais vous entendre dans ce beau jour où vous prononcerez sans le savoir votre éloge en faisant celui de votre pré

 

 

Fatigué fatigué :  http://www.deezer.com/listen-3018672

La fièvre monte : http://www.deezer.com/listen-4651201

Que cette guerre est triste ! Guerre des hommes : http://www.deezer.com/listen-4651209

 

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« A Claude-Philippe Fyot de La Marche [i]

 

A Ferney 4 novembre [1761]

 

Je sors de la fièvre, mon respectable et digne appui, mon maître dans le chemin de la vertu et des arts ; mais mon sang n'est allumé que par le plaisir que me fait votre lettre du 30 octobre. Je voudrais vous entendre dans ce beau jour où vous prononcerez sans le savoir votre éloge en faisant celui de votre prédécesseur.[ii]

 

Je vous remercie tendrement de la bonté que vous avez de permettre que vos graveurs travaillent pour Corneille. Quoi ! Votre amitié va même jusqu'à souffrir que j'aie l'honneur de vous envoyer le portrait d'un homme aussi médiocre que maigre ? Je l'enverrai par pure obéissance . J'y ferai travailler dès que je serai aux Délices.

 

C'est donc cette maudite guerre qui empêche Mme la marquise de Paulmy de venir vous voir ! Car son droit chemin serait par Berlin, et non par le mont Crapac [iii] ! Que cette guerre est triste ! Et que de maux de toute espèce elle cause!

 

Pour ma guerre avec le fétiche [iv] elle n'est que ridicule. Si je veux de monsieur votre frère [v] pour arbitre ? Oui sans doute ; en pouvez-vous douter ? Et s'il avait voulu de vous, quel autre arbitre eussé-je pu prendre ! Mais il a refusé le père et le fils ; acceptera-t-il le frère ? Il a osé dire à monsieur votre fils qui me l'a mandé, qu'il avait fait une vente réelle ; et moi je lui abandonne tout mon bien si sa vente n'est pas simulée. L'objet est ridicule [vi]: j'en conviens, mais le procédé est infâme ; et si cette lâcheté est prouvée en justice, comme elle le sera, quelque crédit qu'il ait dans l'antre de Gex, comment peut-il rester dans le parlement ?

 

Mon affaire ne doit pas contenir deux lignes. Si vous avez fait une vente réelle, je paie. Si vous m'avez trompé, faites vite une vraie vente : vendez votre charge. Voilà un plaisant premier président de Besançon ! Oui, Monsieur, je m'en rapporte à monsieur votre frère et je suis sur qu'il sera indigné comme l'est toute la province et tout Genève. Pour moi, je ne sens que vos bontés, et c'est avec le plus profond respect.

 

 

V. »

 

ii Il succède à Jean de Berbisey au parlement de Dijon .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Premiers_pr%C3%A9sidents_du_...

 

iii = Les Carpathes car elle doit aller en Pologne rejoindre son mari ambassadeur.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Ren%C3%A9_de_Voyer_d...

 

iv « le fétiche » = le président De Brosses qui écrivit : Du culte des dieux fétiches ou Parallèle de l'ancienne religion de l'Egypte avec la religion actuelle de Nigritie , 1760

http://books.google.fr/books?id=bsecIlNrohYC&printsec...

 

v Charles-Philippe Fyot de Neuilly, premier président du parlement de Dôle.

 

vi De fait il s'agit de « douze moules de bois » (dit Mme Denis) valant « douze écus » (dit De Brosses) livrés par Charlot Baudry à V*. V* refuse de payer s'il n'est pas prouvé que la vente du bois par De Brosses est antérieure à la signature du contrat d'acquisition de Tournay.

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 http://www.dailymotion.com/video/x58pah_generique-woody-w...

http://www.youtube.com/watch?v=bFdeuh6_1-I

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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04/11/2010 | Lien permanent

J'aime mieux élever un Pichon que servir un roi

 ... Que ceci rabatte un peu le caquet d'ignares qui ont osé parlé de pingrerie à propos de Voltaire et qui dans le même temps glorifient JJ Rousseau qui, lui, a abandonné ses enfants . Je connais deux Pichon, et il m'est agréable de penser qu'ils pourraient être des descendants du "pauvre petit" recueilli par Voltaire . Voltaire qui agace, oui, celà est, mais Voltaire touchant et attentionné c'est aussi une des facettes de cet homme de bien , on ne le dira jamais assez .

 

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« A Jean-Robert Tronchin

[29 juillet 1757]

Voilà donc mon cher monsieur notre affaire terminée avec l’Électeur palatin . Elle me paraît assez bonne . Je vous remercie d'y avoir contribué . Il ne s'agit plus que de vivre mais il est plus aisé de se faire des rentes viagères que d'en jouir longtemps . Vous verrez que vos Délices mériteront leur nom malgré le soin que prit M. Mallet de bâtir une maison écrasée .

Nous avions bu deux demi-bouteilles du petit tonneau malaga quand vous nous avez instruits de la méprise 1 . Ainsi reste à 128 . Il n'y a plus moyen de les envoyer à leur destination . Tout sera réparé en faisant tenir au baron Labat ce que vous me destiniez .

Rien de nouveau de la Bohème . On se flatte toujours qu'il y aura quelques batailles, quelques milliers d'hommes égorgés pour nous amuser . Vale .

V.

 Il y a une autre grâce à vous demander . C'est pour les Pichon . Ces Pichon sont une race de femmes de chambre et de domestiques transplantés à Paris par Mme Denis et consorts . Une Pichon vient de mourir à Paris et laisse deux petits Pichon . J'ai dit qu'on m'envoyât un Pichon de dix ans pour l'élever . Aussitôt un Pichon est parti pour Lyon . Ce pauvre petit arrive, je ne sais comment . Il est à la garde de Dieu . Je vous prie de le prendre sous la vôtre . Cet enfant est ou va être transporté de Paris à Lyon par le coche ou par charrette . Comment le savoir ? où le trouver ? J'apprends par une Pichon des Délices que le petit est au panier de la diligence . Pour Dieu daignez vous en informer . Envoyez-le nous de panier en panier . Vous ferez une bonne œuvre . J'aime mieux élever un Pichon que servir un roi, fut-ce le roi des Vandales 2. Je vous embrasse de tout mon cœur .

V.

Vous savez la prise de Gabel et du beau régiment, le vieux Wartemberg à parements noirs, plus 500 housards prisonniers . Si on prend Gorlits qui est au delà de Gabel, on est en Silésie . Cependant l'ennemi est toujours en Bohême . On se livre dans Vienne à une joie folle . On chante des chansons du Pont-Neuf sur le roi de Prusse . »

2 Frédéric II de Prusse .

 

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25/11/2012 | Lien permanent

il y a des gens capables de dire : qu'importe qu'on ait roué ou non, un calviniste ? C'est toujours un ennemi de moins d

http://mathematique.hautetfort.com/fractal-zoom-mandelbro...

Oui, tout est dans tout, et le désordre ordonné .

 

Petit fait divers du pays de Gex au XXème siècle.

Dans le merveilleux petit village des irréductibles gaulois(es) de Cessy , réfrénant toujours leur envie d'adhérer à la CCPG (Communauté de Communes du Pays de Gex), dans ce fief disais-je de Jojo Emery, maire par droit divin (ou plutôt droit du vin, "honnête" marchand de vin et autres liquides ! ), des gens du voyage vinrent s'installer dans la plus parfaite illégalité .

Prise courant sauvage sur un poteau d'éclairage public, prise d'eau aux toilettes du stade de foot, dépot d'ordure à tout-va et bris de lavabos publics sont très vite constatés.

Les Bleus, si prompts à venir si vous laissez votre radio clamer trop bruyamment votre goût pour le reggae ou Mireille Matthieu, ces Bleus qui, vous le remarquez sont dotés d'une majuscule respectueuse, sont forts vigilants (si, si !! ), cette foi encore restent sur la touche ( au sens propre, nous sommes sur un stade de foot ).

Devinez qui seul fut capable de les renvoyer sans violence, sans contrainte : le service fiscal de la douane, ou plutôt exactement la crainte du contrôle dont , fort astucieusement les menaça un élu . L'annonce du contrôle fut faite le soir, et au matin il ne restait aucune caravane, seulement les traces de dégats imbéciles faits par des malotrus, geignards pour se faire assister et menaçants pour abuser du bien d'autrui, collectif ou privé .

Ce qui fait que je trouve l'idée de faire contrôler fiscalement ces gens là me semble opportune, même si elle vient bien tardivement . Dix contrôleurs pour trois cents camps ! Je sens quand même l'efficacité d'un coup d'épée dans l'eau . L'adversaire n'est pas un modeste salarié ou commerçant qui dit "amen" quand le fisc vient lui chercher noise . A suivre ...

 

 

 

 

 

« A Théodore Tronchin

 

[vers le 28 juillet 1762]

 

Voici, mon cher grand homme, le mémoire tel qu'il est fait pour les catholiques [Mémoire de Donat Calas pour son père, sa mère et son frère, du 22 juillet]. Nous nous faisons tout à tous, avec l'apôtre [cf. Corinthiens] ; il m'a paru qu'un protestant ne devait pas désavouer sa religion, mais qu'il devait en parler avec modestie et commencer par désarmer, s'il est possible, les préjugés qu'on a en France contre le calvinisme [%], et qui pourraient faire un très grand tort à l'affaire des Calas. Comptez qu'il y a des gens capables de dire : qu'importe qu'on ait roué ou non, un calviniste ? C'est toujours un ennemi de moins dans l'État 1.

 

Soyez très sûr que c'est ainsi que pensent plusieurs honnêtes ecclésiastiques. Il faut donc prévenir leurs cris par une exposition modeste de ce que la religion protestante peut avoir de plus raisonnable. Il faut que cette petite profession de foi honnête et serrée laisse aux convertisseurs une espérance de succès. La chose était délicate, mais je crois avoir observé les nuances.

 

Nous avons une viande plus crue pour les pays étrangers [Histoire d'Élisabeth Canning et des Calas, dont la margravine de Bade-Dourlac accuse réception le 24 août]. Ce mémoire-ci est pour la France, et il est au bain-marie. Je crois que je serai obligé de mettre en marge à la main la déposition qui fait parler Calas après être étranglé, comme dans Le Maure de Venise.[dans Othello, Desdémone prononce quelques mots après avoir été étranglée !]

 

Je vous prie de considérer que Pierre Calas , à la fin de sa déclaration, insiste sur la raison qui doit déterminer le conseil à se faire représenter les pièces. Cette raison n'est point l'intérêt de Pierre Calas, ni la mémoire de Jean Calas, dont le conseil se soucie fort peu, c'est le bien public, c'est le genre humain que le conseil doit avoir en vue, et c'est surtout la dernière idée qui doit rester dans l'âme du lecteur.[%%]

 

Je doute fort que je puisse venir chez vous de bonne heure ; faites moi savoir, je vous prie, par le porteur, jusqu'à quelle heure vous gardez la maison. »

1 Il ne faut pas oublier que la France est en guerre avec des pays protestants (Angleterre et Prusse), et que, comme dans les guerres de la fin du règne de LouisXIV, des accusations de trahison avaient été portées contre certains protestants français de l'intérieur ou de l'extérieur .

% Le mémoire débute par : « Je commence par avouer que toute notre famille est née dans le sein d'une religion qui n'est pas la dominante. On sait assez combien il en coûte à la probité de changer. Mon père et ma mère ont persévéré dans la religion de leurs pères. On nous a trompés peut-être ... »

 

%% Déclaration de Pierre Calas, du 23 juillet, se terminant ainsi : « … le conseil confirmera l'arrêt du public, s'il daigne seulement voir les pièces … je sens qu'il importe au genre humain qu'on soit instruit jusque dans les derniers détails de tout ce qu'a pu produire le fanatisme, cette peste éxécrable du genre humain. »

 

 

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29/07/2010 | Lien permanent

pour le roi, je ne lui ferai point de grâce ; il aura affaire à moi

...

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 Roi noir, roi blanc, ils ne sont rien sans aide

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ARGENTAL.
17 mars 1760.
Le tripot l'emporte sur la charrue et sur la métaphysique. Vous êtes obéi, mon divin ange, vous et Mme Scaliger ; un Tancrède et une Médime 1 partent sous l'enveloppe de M. de Courteilles, et ceci est la lettre d'avis. Vous saurez encore que, comme il s'agit toujours d'Arabes dans ces deux pièces, j'y ai joint un petit éclaircissement en prose sur le prophète Mahomet 2, dont je mets quelques exemplaires aux pieds de Mme Scaliger comme aux vôtres. Si vous connaissez quelque savant dans les langues. orientales, vous pourrez l'en régaler; c'est du pédantisme tout pur.
Vous êtes bien véritablement mon ange gardien ; vous me protégez contre le diabloteau 3 Fréron sans m'en rien dire; c'est la fonction des anges gardiens ; ils veillent autour de leurs clients, et ne leur parlent point. Que voulez-vous que je vous dise? vous êtes plus adorable que jamais, et j'ai pour vous culte de latrie 4.
J'ai saisi l'occasion pour demander une espèce de grâce, ou plutôt de justice, à M. de Courteilles. On me persécute, ne vous déplaise, de la part du conseil ; on veut que je sois haut-justicier ; on fait pendre, ou à peu près, de pauvres diables en mon nom.
On me fait accroire que rien n'est plus beau que de payer les frais, et on va saisir mes bœufs pour me faire honneur. Je suis toujours en querelle avec le roi, mais je le mène beau train. J'ai déjà fait bouquer 5 messieurs du domaine; je l'emporterai encore sur eux, car j'ai raison, et M. de Courteilles entendra raison. Je vous en fais juge; lisez la lettre 6 que je lui écris, seulement pour vous en amuser et pour la recommander. La charge d'ange gardien n'est pas avec moi un bénéfice simple. Vous avez encore eu l'endosse d'un abbé d'Espagnac ; tout cela est fini. Je ne le traite pas comme le roi ; je crains un conseiller-clerc bien davantage, et j'aime mieux payer cent pistoles que je ne dois pas, que d'avoir un procès avec un grand chambrier qui en sait plus que moi. Mais, pour le roi, je ne lui ferai point de grâce ; il aura affaire à moi, avec ma chienne de haute justice. Poussez cela, je vous prie, vivement avec M. de Courteilles.
Luc est plus fou que jamais ; je suis convaincu que, s'il voulait, nous aurions la paix. Je ne désespère encore de rien ; mais il faudrait que M. le duc de Choiseul m'écrivît au moins un petit mot de bonté. Cela n'est-il pas honteux que je reçoive quatre lettres 7 de Luc contre une de votre aimable duc ?
Et M. le maréchal de Richelieu, autre négligent, autre Pococurante 8; que fait-il ? ne le voyez-vous pas ? n'a-t-il pas des filles ? ne rit-il pas dans sa barbe de tout ce qui se passe? Est-il vrai que les jésuites ont fait pour quinze cent mille francs 9 de lettres de change qu'ils ne payent point? Il n'y a qu'à les mettre entre les mains des jansénistes : il faudra bien qu'ils payent.
Mon Dieu, que si j'ai de bon foin cette année je serai heureux!
Je baise plus que jamais le bout de vos ailes avec la plus tendre reconnaissance.
Madame Scaliger, si je n'ai pas fait dans Tancrède tout ce que vous vouliez, écrivez contre moi un livre.

V. »

2 La Lettre civile et honnête, etc.; le tout au sujet de Mahomet; http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65298757

3 Variante de diableteau qu'on retrouvera dans une lettre du 5 février 1765 à Damilaville dont on ne possède cependant pas l'original : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/05/le-premier-voyageur-qui-partira-pour-paris-vous-apportera-un.html

4 Sur le culte de latrie, « dulie = culte de respect et d'honneur, par opposition au culte de latrie, qu'on rend à Dieu seul. », dulie qui donne « aduler » et latrie qui donne « idolâtrie ».

5 Faire bouquer quelqu'un : « Lui faire baiser ce qu'il ne veut pas baiser » Littré, et au figuré « lui faire faire ce qu'il ne veut pas « 

6 Nous ne connaissons pas cette lettre. (Clogenson) , et peut-être d'Argental a jugé bon de ne pas la transmettre .

7 Nous ne connaissons pas ces lettres. (Clogenson .)

8 Personnage de Candide.

9 Lisez 1500000 livres. Les jésuites furent condamnés comme solidaires avec le Père Sacy, puis supprimés et bannis. Le président de Brosses appelait l'arrêt relatif aux 1,500,000 livres, une avanie à la turque. (Note du premier éditeur.)

 

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16/03/2015 | Lien permanent

Après avoir tracassé toute sa vie dans l’héroïsme et dans les arts, qu'emporte-t-on dans le tombeau , un vain nom qui ne

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« A Frédéric II, roi de Prusse

[vers le 5 juin 1759] 1

Vos derniers vers sont aisés et coulants,

Ils semblent faits sur les heureux modèles

Des Sarasin, des Chaulieu, des Chapelle :

Ce temps n'est plus . Vous êtes du bon temps .

Mais pardonnez au lubrique évangile

Du bon Pétrone, et souffrez sa gaîté .

Je vous connais, vous semblez difficile ;

Mais vous aimez un peu d'impureté ,

Quand on y joint la pureté du style .

Pour Maupertuis de poix-résine enduit,

S'il fait un trou jusqu'au centre du monde,

Si dans ce trou male mort le conduit,

J'en suis fâché ; car mon âme n’abonde

En fiel amer, en dépit sans retour .

Ce n'est pas moi qui le mine et le tue ;

Ah ! C'est bien lui qui m'a privé du jour,

Puisque c'est lui qui m’ôta votre vue .

Voilà tout ce que je peux répondre , moi malingre et affublé d'une fluxion sur les yeux, au plus malin des rois et au plus aimable des hommes, qui me fait sans cesse des balafres, et qui crie qu'il est égratigné 2. Balafrez MM. de Daun et Fermer, mais épargnez votre vieille et maigre victime .

Votre majesté dit qu'elle ne craint point notre argent . En vérité le peu que nous en avons n'est pas redoutable . Quant à nos épées vous leur avez donné une petite leçon ; Dieu vous doint 3 la paix, sire, et que toutes les épées soient remises dans le fourreau ! Ce sont les dignes vœux d'un philosophe suisse . Tout le monde se ressent de ces horreurs, d'un bout de l'Europe à l'autre . Nous venons d'essuyer à Lyon une banqueroute de dix-huit cent mille francs, grâce à cette belle guerre .

Pour le parlement de Paris, ce tripot de tuteurs des rois diffère un peu du parlement d'Angleterre . Les sottises dites à haute voix par tant de gens en robe, et avocats et procureurs, ont germé dans la tête de Damiens, bâtard de Ravaillac ; les sottises prononcées par les jésuites ont couté un bras au roi de Portugal ; joignez à cela ce qui se passe de la Vistule au Main, et voilà le meilleur des mondes possibles tout trouvé .

Encore une fois, puissiez-vous terminer bientôt cette malheureuse besogne ! Vous êtes législateur, guerrier, historien, poète, musicien, mais vous êtes aussi philosophe . Après avoir tracassé toute sa vie dans l’héroïsme et dans les arts, qu'emporte-t-on dans le tombeau , un vain nom qui ne nous appartient plus ; tout est affliction ou vanité 4 comme disait l'autre Salomon, qui n'était pas celui du Nord . À Sans-Souci, à Sans-Souci, le plus tôt que vous pourrez .

De Prades est donc un Doëg,5 un architophel 6? Quoi ! il vous a trahi, quand vous l'accabliez de biens ! Ô meilleur des mondes possibles, où êtes-vous ! Je suis manichéen comme Martin 7.

Votre majesté me reproche dans ses très jolis vers de caresser quelquefois l'inf... ; et , mon Dieu, non ; je ne travaille qu'à l'extirper ; et j'y réussis beaucoup parmi les honnêtes gens . J'aurai l'honneur de vous envoyer dans peu un petit morceau 8, qui ne sera pas indifférent .

Ah ! Croyez-moi, sire, j'étais tout à fait pour vous ; je suis honteux d'être plus heureux que vous, car je vis avec des philosophes, et vous n'avez autour de vous que d’excellents meurtriers en habits écourtés . À Sans-Souci, sire, à Sans-Souci ; mais qu'y fera votre diablesse d'imagination , est-elle faite pour la retraite , oui, vous êtes fait pour tout .

Votre grammairien de Potsdam .9 »

1 Cette lettre répond à une lettre de Frédéric II du 18 mai 1759 : page 96 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f108.image.r=roi%20de%20prusse

 qui comportait vers et prose . Frédéric II recevra la présente le 29 juin 1759 selon Catt .

2 Frédéric disait : «  … vous caresserez encore l'infâme d'une main, et l’égratignerez de l’autre, vous la traiterez comme vous en usez envers moi et envers tout le monde . »

5 L'Édomite qui tua les prêtres de Nob sur le commandement de Saül ; Samuel I, XXI, 1-9 ; XXII, 6-23 ; http://saintebible.com/1_samuel/22-9.htm

6 Achitophel, qui se rallia à Absalon révolté contre David . Bien que V* n'ait pas récemment mentionné de Préades, du moins dans les lettres que nous connaissons, Frédéric lui consacrai un paragraphe de sa lettre du 18 mai 1759, voir réf. Note 1 .

7 Dans Candide , évidemment .

8 Le Sermon des cinquante ? Dont l'idée remonte au temps de Potsdam .

9 La formule finale est empruntée à Catt .

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27/07/2014 | Lien permanent

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