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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Passe encore pour du bœuf et des perdrix, mais manquer de casse ! cela est intolérable

... Ne nous méprenons pas, ce n'est pas de casse matérielle dont il s'agit, celle ci est plutôt surabondante en ce moment .

Passez-moi la casse et je vous passerai le  séné , telle est la politique de Poutine à ce jour qui renoue avec le grand jeu des échanges de prisonniers, réminiscence de la guerre froide sans doute ( KGB for ever ! ). Ce triste sire, à l'égal des produits sus-nommés nous fait bien ch....

On se dit tout" - Okapi 100% ADO – Le blog des années collège

-MOI d'abord !

-NON, moi !

 

 

« A Pierre de Buisson, chevalier de Beauteville

À Ferney, 9è janvier 1767 1

Monsieur, je comptais avoir l’honneur de venir présenter Les Scythes à Votre Excellence, et je déménageais comme la moitié de Genève ; mais il plut à la Providence d’affliger mon corps des pieds jusqu’à la tête. Je la supplie de ne vous pas traiter de même dans ce rude hiver. Je vous envoie donc les Scythes comme un intermède à la tragi-comédie de Genève.

On a logé des dragons autour de mon poulailler, nommé le château de Tournay. Maman D[enis] ne pourra plus avoir de bon bœuf sur sa [table ]. Elle envoie chercher de la vache à Gex. Je ne sais pas même comment on fera pour avoir les lettres qui arrivent au bureau de Genève. Il aurait donc fallu placer le bureau dans le pays de Gex. Ce qu’il y a de pis, c’est qu’il faudra un passeport du roi pour aller prendre de la casse chez Colladon 2. Passe encore pour du bœuf et des perdrix, mais manquer de casse ! cela est intolérable . Il se trouve à fin de compte que c’est nous qui sommes punis des impertinences de Jean-Jacques et du fanatisme absurde de De Luc le père 3, qu’il aurait fallu bannir de Genève à coups de bâton, pour préliminaire de la paix.

Que les Scythes vous amusent ou ne vous amusent pas, je vous demande en grâce de les enfermer sous cent clefs, comme un secret de votre ambassade. M. le duc de Choiseul et M. le duc de Praslin sont d’avis qu’on joue la pièce avant qu’elle paraisse imprimée. Je ne suis point du tout de leur avis ; mais je dois déférer à leur sentiment autant qu’il sera en moi.

Daignez donc vous amuser avec Obéide 4, et enfermez-la dans votre sérail, après avoir joui d’elle, et que M. le chevalier de Taulès en aura eu sa part.

Le petit couvent de Ferney, faisant très maigre chère, se met à vos pieds.

J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect,

monsieur,

de Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur.

Voltai[re]. »

1 Original signé dont le papier est endommagé .

2 Plusieurs écrivains genevois ont porté le nom de Colladon. Un Théodore Colladon, de Bourges, avait exercé la médecine à Genève au commencement du xviie siècle. Il est à croire qu’il y avait, en 1767, à Genève, un apothicaire de ce nom ; mais les expressions de casse, eau, bouteilles de Colladon, sont employées par Voltaire pour désigner les ouvrages philosophiques. (Beuchot)

Voir aussi lettre du 14 novembre 1757 à Schouvalov : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/30/vous-devez-avoir-recu-une-petite-caisse-d-une-liqueur-qu-on.html

3 Jacques-François de Luc, né en 1698, mort en 1780 ; voir une note page 541 du chant IV de la Guerre de Genève : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome9.djvu/551

4 Personnage de la tragédie des Scythes.

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19/04/2022 | Lien permanent

C'est une belle vertu que la douceur et la bonté mais la justice est une vertu nécessaire

... Douceur - Bonté - Justice . Les deux premières sans la troisième seraient des vertus superflues .

Voilà ce qu'on peut mettre en parallèle avec notre célèbre et idéale déclaration tronant au fronton de nos monuments républicains : Liberté-Egalité-Fraternité , et on sait ce qu'il en est en réalité sur le terrain .

La fraternité semble bien être la dernière des vertus dès lors que la politique s'en mêle, en particulier à l'UMP (Un Minable Parti ) ; une consolation : voir que Juppé est encore assez intelligent pour se rendre compte que Copé est un coq fier de sa haute place sur le tas de fumier, et aussi pour son appel à Sarko pour qu'il mette un peu les mains dans la mouise qu'il a laissée .

 

copé ump tas de fumier.png

 

 

« A Charlotte-Sophie von Altenbourg, comtesse Bentinck

Aux Délices 30 juillet [1757]

Tout ce que vous voulez bien m'apprendre de votre procès 1 Madame, me fait plus de plaisir qu'au plus déterminé des plaideurs . Laissons-là les chansons et allons au solide . Vous attendiez-vous madame, il y a un an que les Français seraient les gardiens de vos terres ? Dites-moi je vous prie si en effet ils ne pourraient pas vous servir à Kniphausen 2? n'êtes-vous pas toujours la maîtresse de ce domaine ? en jouissez-vous pleinement ? Vous ne m'en dites rien, et voilà ce que je veux savoir . Je présume assez que si vous êtes toujours dame souveraine de Kniphausen vous ne viendrez point à Monrion . Je serai puni de votre bonheur mais je me consolerai en vous sachant heureuse . Ce que vous me faites l'honneur de me mander est bien bon et bien consolant . Mais je ne serai point content si l'adverse partie n'est condamnée à l'amende et aux dommages et intérêts . Je ne doute pas que ce ne soit l'intention de votre illustre avocat . Pourquoi faut-il que votre chicaneur vive toujours aux dépens d'autrui ? C'est une belle vertu que la douceur et la bonté mais la justice est une vertu nécessaire .

J'ai été sur le point d'aller trouver le favori de Mars 3 qui l'était autrefois de Vénus . Mais ma pauvre nièce est malade et il faut la garder . Elle n'a pas porté santé depuis la belle aventure de Francfort 4. Figurez-vous madame ce que c'est pour une pauvre parisienne délicate qui voyage avec un passeport du roi de France, de se trouver arrêtée dans une rue de Francfort par un marchand prussien avec des soldats, la baïonnette sur le ventre, conduite à pied en prison au milieu de la populace, volée, maltraitée, couchant au milieu de quatre soldats et cela dans la ville où l’empereur a été couronné et où pour toute consolation on lui disait qu'un marchand prussien devait avoir plus de crédit que l'empereur .

Elle fut six mois malade à la mort et ne s'est jamais rétablie . On nous vola plus de douze mille écus, cela peut s'oublier, on se console de la perte de l'argent mais la perte de la santé pour le reste de la vie est quelque chose . Je suis bien sûr que le roi de Prusse n'avait point commandé toutes ces horreurs . Il est trop juste, trop humain, trop sage pour avoir jamais imaginé d'outrager ainsi une étrangère qui n'était point dans ses États, qu'il ne connaissait point , qui n'avait rien à démêler avec lui . Je crois même que s'il savait à quelles énormités les nommés Smith et Freytag s’emportèrent pour nous voler notre argent, il se servirait de son crédit à Francfort pour en faire justice, il saurait que son résident Freytag a été deux ans à la brouette de Dresde pour un vol et que son conseiller Smith convaincu de fausse monoye avait été condamné par une commission impériale , il ne soutiendrait point de pareils scélérats . Mais il a actuellement d'autres affaires et je ne dois pas l'importuner de ces bagatelles . Bonsoir madame . Mille respects . »

1 Ayant rompu son mariage d'avec Willem Bentinck en 1728, séparée juridiquement en 1740, elle fut de longues années en procès pour obtenir pensions et reconnaissance de propriété sur des terres . V* soutint certaines de ses démarches à Versailles .Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/13/il-y-a-de-belles-imaginations-madame-que-le-repos-effarouche.html

3 Le maréchal duc de Richelieu, le « héros » .

4 Voir la relation des évènements et son avis sur Frédéric II à partir de son départ de Berlin : page 203 et suiv. : http://books.google.fr/books?id=2_pBAAAAYAAJ&pg=PA205&lpg=PA205&dq=Smith+et+Freytag+francfort&source=bl&ots=ZJ_4IVANHy&sig=On1967FkP2bIl6gSmhN7rHyFjrY&hl=fr&sa=X&ei=vEazUIrqPNGwhAfpwoH4CA&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=Smith%20et%20Freytag%20francfort&f=false

V* , sachant que son courrier est souvent lu frauduleusement, use de termes polis envers Frédéric dont Mme de Bentinck n'est pas dupe .

 

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26/11/2012 | Lien permanent

Favorisez-nous, je vous en conjure, engagez vos camarades messieurs les ministres étrangers à nous donner la préférence

 

Foin du concombre espagnol, donnons la préference au français !

le-concombre-masque-2.jpg

 

 

Que d'âneries dites sur ce cucurbitacé hébergeur de bactéries tueuses . Le consommateur me semble en être un, -cucurbitacé-, de la noble espèce des cornichons ! Ne savez-vous pas qu'il est tout bête et suffisant de laver la nourriture que l'on veut manger crue . L'eusses-tu cru ?

Quant aux pertes de revenu annoncées par les tueurs de toros, un bref calcul ma laisse penser que les produits agricoles d'outre- Pyrénées doivent être, pour le moins, plaqués or ! Je sens venir un monstre chantage à l'échelle européenne pour récupérer ce qu'ils n'ont pas réellement perdu .

escherichia_coli.jpg

 

Escherichia coli, toi qui hante mon colon depuis des lustres, toi qui vit en bonne intelligence avec une foultitude de microbes semblables sans lesquels je ne serait pas en vie , E. coli reste sage et ne mute pas , pas de fandango, pas de corrida, pas de catagnettes en folie,  je tiens à ma peau . Je vais continuer à te nourrir régulièrement et n'inviterai pas à ma table ces mortelles étrangères .

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

4è juin 1770

 

Mon cher ange, je vous dirai d'abord pour m'insinuer dans vos bonnes grâces que l'abbé de Châteauneuf 1 s'est arrangé tout comme vous l'avez voulu avec Le Dépositaire . Ninon n'a point couché avec le jeune Gourville, et quant à M. Agnant il n'est point un ivrogne à balbutiement et à hoquets, c'est un buveur du quartier qui peut regarder les gens fixement et d'un air comique en disant son mot mais qui n'est point du tout ivre, et en cela même il est un personnage assez neuf au théâtre .

 

Dès que messieurs du clergé seront prêts à plier bagage 2, je vous enverrai celui de Ninon . L’Encyclopédie 3 ne me laisse pas à présent à moi .

 

Venons à présent au profane . Je crains bien que M. le duc de Praslin ne fasse pas sitôt des présents de montres aux janissaires et aux douaniers de la Porte Ottomane . Vous savez comme on s'égorge dans la patrie de Sophocle et de Platon, comme on massacre et comme on pille . Cependant si nos consuls restent, si M. le duc de Praslin veut des montres, nous sommes à ses ordres .

 

M. le duc de Choiseul a la bonté de nous en prendre . Favorisez-nous, je vous en conjure, engagez vos camarades messieurs les ministres étrangers 4 à nous donner la préférence . Si nous avions une estampe de votre prince nous lui enverrions une montre avec son portrait en émail, qui ne serait pas chère . Nous avons fait celui du roi et de Mgr le dauphin qui ont parfaitement réussi . Nous faisons à présent celui de M. le comte d'Aranda. C'est une entreprise très considérable . M. l'abbé Terray 5 en a fait une bien cruelle en me saisissant deux cent mille francs d'argent comptant qui n'avaient rien à démêler avec les deniers de l’État 6, et qui auraient servi à bâtir des maisons pour nos artistes et à augmenter la fabrique . Il a fait un mal irréparable . Je vous prie très instamment , mon cher ange, de distribuer les petits avis imprimés ci-joints 7. Je vous aurai la plus grande obligation. Un mardi suffira pour mettre ma fabrique à la mode .

On avait bien trompé, ou du moins voulu tromper M. le duc de Choiseul quand on lui avait dit que les Natifs de Genève massacrés par les Bourgeois n'étaient que des gredins et des séditieux 8. Je vous assure que ceux qui travaillent chez moi sont les plus honnêtes gens du monde, les plus sages, les plus dignes de sa protection .

 

Dites bien, je vous prie, à messieurs les deux ducs 9 combien je leur suis attaché . Mon cœur vous en dit toujours autant . »

 

1 Autrefois familier de Ninon de Lenclos, parrain de V*, et que celui-ci fait passer pour auteur du Dépositaire .

2 Dès que l'Assemblée du Clergé sera terminée .

3 Ce sont les Questions sur l'Encyclopédie .

4 Les ambassadeurs ; d'Argental est, lui, représentant à Paris du duc de Parme .

5 Contrôleur général des finances .

6 Argent confié par V* à Lacombe et placé en rescriptions . http://littre.reverso.net/dictionnaire-francais/definitio...

7 On possède un de ces Avis, avec indication de prix des montres, signé « Les Dufour et Céret / Entrepreneurs de la fabrique de Ferney ». http://www.worldtempus.com/fr/encyclopedie/index-encyclop...

 

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04/06/2011 | Lien permanent

Hosannah Obama, Koh Lanta et coetera !

Je n’ai pas regardé, je n’ai pas été ému par les cérémonies d’accession à la présidence de M. Obama . J’ai eu seulement le temps et l’immense joie, avant de zapper sur TF1 pour voir Koh Lanta (avouez qu’il y a des priorités dans la vie d’un homme normalement constitué ! ), d’admirer (sic) le chapeau kitsch ( à mi-chemin entre la patisserie décorative pour gogos et la bouse de vache enrubannée !) d’une chanteuse dont je vais m’enquérir, bien que le ridicule ne tue plus de nos jours ( Aretha Franklin ? may be ?! Oh my God, it’s so funny brothers bloggers and sisters too !!)

       Après ça, revenons à la dure réalité : baston en Guyane . Moundir, gros tas de muscles aussi excité qu’une puce sur un fourneau, grand cœur primaire et courte compréhension, quand ce n’est pas court de souffle, carrosserie de poids lourd, moteur de cinque cento s’est heureusement fait éjecter . Sa nouvelle copine (ce qui pourrait expliquer la hargne de Moundir ; non, réflexion faite elle me semble être terriblement quotidienne chez lui ) Christelle a malheureusement été sur le siège éjectable . Bye bye Guyane et caïmans, épreuves de oufs, Brogniard and Co !

 

 

             Reprise du courrier .

 

«

« A Jean-Robert Tronchin

 

                        Mon cher correspondant, j’ai voulu voir une fois en ma vie comment on nourrit (non pas cinq mille gredins avec cinq pains d’orge et trois poissons) mais cent cinquante personnes de ce siècle-ci avec rien du tout.

Il y a un mois que je suis absolument sans un sou ; et encore ais-je acheté des prés, car j’aime mieux les prés que l’argent. Mon miracle est fort beau, mais il faut être sobre sur les miracles, sans quoi on les décrédite. Je vous demande donc cinq cents louis pour établir mon crédit. Je compte encore ce crédit au rang des prodiges. Je suis né assez pauvre, j’ai fait toute ma vie un métier de gueux, celui de barbouilleur de papier, celui de Jean-Jacques Rousseau, et cependant me voilà avec deux châteaux, deux jolies maisons, 70 000 livres de rente, deux cent mille livres d’argent comptant et quelques feuilles de chêne en effets royaux [ sans valeur ] que je me donne garde de compter .

 

                        Savez-vous bien qu’en outre j’ai environ cent mille francs placés dans ce petit territoire où j’ai fixé mes tabernacles ? Quelquefois je prends toute ma félicité pour un rêve. J’aurais bien de la peine à vous dire comment j’ai fait pour me rendre le plus heureux de tous les hommes . Je m’en tiens au fait tout simplement sans raisonner. Je plains le roi mon maître dont les finances n’ont pas été si bien administrées que les miennes, je plains Marie-Thérèse et le roi de Prusse, et encore plus leurs sujets. Pour accroître mon bonheur, il vient à votre adresse un pâté de perdrix aux truffes d’Angoulême que je voudrais manger avec vous, mais que je vous supplie de m’envoyer aux Délices où nous sommes pour quelque temps parce que vos chiens de gypsiers de Genève ont fait à Ferney des cheminées qui fument. Mme Denis, Mlle Corneille et moi vous embrassons tendrement, vous et les vôtres.

       

                        M. le marquis de Chimène [ le baron de Ximenès qui lui a volé en 1755 un manuscrit de La Guerre de 1741 et dont Voltaire s'est cruellement moqué ] n’est-il pas venu prendre langue chez vous pour arriver aux Délices ?

 

                        Votre très humble et très obéissant serviteur.

 

                V.

             1761,  21 janvier, Délices. »

 

Bien que j'aie   mangé   à ma faim     l'évocation d'un paté de perdrix me fait encore saliver . Et aux truffes en plus .  Quel régal pour ce célèbre édenté !

 

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21/01/2009 | Lien permanent

j'ai toujours envisagé la retraite comme le port où il faut se réfugier après les orages de cette vie

 

 

promesse à tenir sarko.jpg

Le " port" qu'évoque Volti, ici, se trouve à l'horizon , -ligne qui recule quand on avance, -à l'image de ces projets présidentiels sarkozyens qui ont le mérite de démontrer l'aspect démagogique du personnage, aspect que certains candidats dénoncent, tout en faisant de même .Seuls les malades atteints d'Alzheimer peuvent encore se laisser berner .

Il n'y a pas que les religions qui promettent le paradis, les politiciens sont même assez forts pour le faire connaitre sur terre .  Mais il y a longtemps que je ne crois plus à la poupée qui tousse, et au candidat désintéressé .

 "Grande politique de la fin de vie " promise par un individu qui, par la politique, mène la grande vie .

Bast'd !!...

 

 

 

«  A Monsieur le maréchal duc de Richelieu

Au château de Prangins, près de Nion, au pays de Vaud, le 5 janvier [1755]

 

Je vous souhaite, monseigneur, la continuation durable de tout ce que la nature vous a prodigué ; je vous souhaite des jours aussi longs qu'ils sont brillants, et je ne souhaite à moi chétif que la consolation de vous revoir encore . Il fallait , pour arriver ici, m'y prendre un peu de bonne heure . Le mont Jura est couvert de neige au mois de janvier, et vous savez que je ne pouvais demeurer dans une ville où l'homme le plus considérable 1 n'avait pas seulement daigné me recevoir avec bonté, mais avait encore publié son peu de bienveillance . Je suis loin de me repentir d'un voyage qui m'a procuré le bonheur de vous retrouver ; bonheur trop court pour moi , après lequel je soupirais depuis si longtemps .

 

J'ose espérer qu'on ne m'enviera pas la solitude que j'ai choisie, et qu'on trouvera bon que je ne la quitte que pour vous faire encore ma cour, quand vous reviendrez dans votre royaume  2. Vous savez que j'ai toujours envisagé la retraite comme le port où il faut se réfugier après les orages de cette vie . Vous savez que je vous aurais demandé la permission de finir mes jours à Richelieu , s'il eût été dans la nature d'un grand seigneur de France de pouvoir vivre sans dégoût dans son propre palais ; mais votre destinée vous arrête à la cour pour toute votre vie .

Un homme tel que vous jamais ne s'en détache ;

Il n'est point de retraite ou d'ombre qui le cache

Et , si du souverain la faveur n'est pour lui,

Il faut ou qu'il trébuche, ou qu'il cherche un appui .3

 

Ce sont des vers de Corneille que vous me citiez autrefois, et que sans doute vous vous rappelez encore . Appelez-moi du fond de mon asile, quand il vous plaira ; et, tant que j'aurai des forces, je viendrai encore jouir du plaisir de vous renouveler le tendre respect et l'inviolable attachement que j'ai pour vous .

 

On ne dira pas que je n'aime point ma patrie, puisque celui qui lui fait le plus d'honneur est celui qui peut tout sur moi .

 

Mme Denis partage mes sentiments et vous présente les mêmes hommages . Elle paraît bien ferme dans la résolution de supporter ma solitude . Les femmes ont plus de courage qu'on ne croit . »


 

 

2 Richelieu est parti en Languedoc , comme gouverneur de Guyenne .

 

3 Othon, I, 1.Les vers originaux sont : « … ou qu'il périsse ou qu'il prenne un appui . » http://fr.wikipedia.org/wiki/Othon_(Corneille)

et : http://www.mediterranees.net/histoire_romaine/empereurs_1...

 

 

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03/11/2011 | Lien permanent

Ce serait aujourd'hui une trop grande impertinence d'entreprendre de faire rire le public

 

 

 

« A Henri-Louis Lekain

 

20è janvier 1770

 

L'oncle et la nièce, mon cher ami, sont aussi sensibles à votre souvenir qu'ils doivent l'être. Nous savons à peu près ce que c'est que la petite drôlerie dont vous parlez i. C'est une ancienne pièce qui n'est point du tout dans le goût d'à présent. Elle fût faite par l'abbé de Châteauneuf quelque temps après le mort de Mlle Ninon Lenclos . Je crois même qu'elle ne pourrait réussir qu'autant qu'on saurait qu'elle est du vieux temps. Ce serait aujourd'hui une trop grande impertinence d'entreprendre de faire rire le public, qui ne veut, dit-on, que des comédies larmoyantes ii.

 

Je crois qu'il n'y a dans Paris que M. d'Argental qui ait une bonne copie du Dépositaire . Je sais de gens très instruits que celle qu'on a lue à l'Assemblée iii est non seulement très fautive, mais qu'elle est pleine de petits compliments aux dévots que la police ne souffrirait pas . L'exemplaire de M. d'Argental est, dit-on, purgé de toutes ces horreurs . Au reste, si on la joue on pourra très bien s'arranger en votre faveur avec Thieriot ; mais il faut que le tout soit dans le plus profond secret, à ce que disent les parents de l'abbé de Châteauneuf qui ont hérité de ses manuscrits.

 

Je ne sais encore ce qu'on fait des Guèbres en province iv, encore moins ce qu'on en fera à Paris, et pour Les Scythes je m'en rapporte à votre zèle, à votre amitié et à vos adorables talents. »

 

ii Référence aux « tragicomédies de La Chaussée » que l'on retrouve dans une lettre à d'Argental du même jour .Page 428 : http://books.google.fr/books?id=kRJEAAAAYAAJ&pg=PA428...

 

iii Assemblée des Comédiens-Français.

 

iv Lettre à d'Argental du 20 janvier 1770 (cf. ci-dessus): « J'ignore encore si on osera jouer à Toulouse la tragédie de La Tolérance ; ce serait prêcher l'Alcoran à Rome . Je sais seulement qu'on la répète actuellement à Grenoble, mais il n'est pas sûr qu'on l'y joue. »

 

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20/01/2011 | Lien permanent

Mes anges, mes anges rit-on encore à Paris ?

... En pensant à la déculottée du PSG face au Barça ? moi, oui !

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Grosses têtes et mous du genou , footeux d'opérette, dégonflés !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

4 avril [1762]

Mes anges, mes anges rit-on encore à Paris ? Va-t-on en foule au Savetier Blaise 1 et au Maréchal 2? Pour moi je pleure . Vos Parisiens ne voient que des Parisiennes et moi je vois des étrangers , des gens de tous les pays et je vous réponds que toutes les nations nous insultent et nous méprisent . Voilà un commencement bien douloureux pour MM. de Choiseul . Ce n'est certainement pas la faute de monsieur le comte si Pierre s'unit avec Luc 3. Ce n'est pas la faute de monsieur le duc si les Anglais nous ont pris la Martinique , et s'ils vont peut-être détruire la seule flotte qui nous restait . Mais ces évènements funestes doivent percer le cœur des deux ministres que vous aimez et à qui je suis attaché . Que faire ? jouer Le Droit du seigneur . Il n'y a pas d'autre parti à prendre après le saint temps de Pâques . Les Anglais auront dépouillé le vieil homme 4, on aura oublié la Martinique, il ne sera plus question de rien . Je ne crains que Blaise et Les Amours de Nanette 5. Le Droit du seigneur en d'autres temps devrait plaire à une nation qui ne laisse pas d'avoir du bon, et qui avait autrefois du goût . Nous avons Lekain . Il a l'air d'un gros chanoine,

Et son corps ramassé dans sa courte grosseur

Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur 6.

Faites comme il vous plaira, messieurs, mais allons nous réjouir pour oublier vos tribulations . Nous allons jouer Cassandre, Le Droit du seigneur, Sémiramis et L’Écossaise . Notre ami Lekain nous dit que le tripot ne va pas mieux que le reste de la France, que les quatre premiers gentilshommes ont la grandeur d'âme d'entrer à la comédie pour rien, eux, leurs parents, leurs laquais et les commères de leurs laquais . Cela est tout à fait noble . Les grands seigneurs d'Angleterre sont d'une pâte un peu différente . Ils ont de leur côté la gloire, et nous avons la petite vanité .

Pendant que nous sommes la chiasse du genre humain, on parle français à Moscou et à Yassi 7. Mais à qui doit-on ce petit honneur ? à une douzaine de citoyens qu'on persécute dans leur patrie .

Mes chers anges, je vous remercie très humblement, très tendrement pour notre artilleur 8. J'aurai l'honneur d'écrire à M. le comte de Choiseul, mais dans la crise où je le crois je lui épargne mes importunités pour le présent .
Je crois qu'on est si occupé des désastres publics qu'on ne songe pas à mon roué .

Nous sommes tous à vos pieds et à vos ailes.

V. »

1 Blaise le savetier, opéra-comique de Sedaine, musique de Philidor, avait été représenté pour la première fois le 9 mars 1759 à la Foire Saint-Germain .Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57808472

2 Le Maréchal ferrant, opéra-comique de Quétant, Anseaume et Serrière, musique de Philidor, avait été représenté le 22 août 1761 au Théâtre-Italien .Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b103089282

3 Entente entre la Russie et Frédéric II .

4 Lettre aux Ephésiens, IV, 22 ; lettre aux Colossiens , III, 9 : Nouveau testament . Voir : https://www.aelf.org/bible/Ep/4

et : https://www.aelf.org/bible/Col/3

5 On ne connait pas de pièce de ce nom ; V* pensait sans doute aux Amours de Nanterre, une pièce composée pour la Foire par Le Sage, et dont une nouvelle version, remaniée par Jacques Fleury avait été représentée pour la première fois le 3 février 1752 à la Foire saint-Germain . Voir : http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/DORNEVALLESAGE_AMOURSDENANTERRE.xml

6 Le lutrin, I, 67-68 ; Boileau . Voir page 3 : https://www.atramenta.net/lire/le-lutrin/695/1#oeuvre_page

7 Iassi est la capitale de la Moldavie .

 

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10/03/2017 | Lien permanent

L'argent et les cœurs se resserrent quand la poudre à canon se dilate

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« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA
Aux Délices, 8 décembre 1759
Madame, j'ai eu l'honneur d'écrire à Mlle de Pestris ou Pertris 1, à Gotha, par Nuremberg. J'ai peut-être mal orthographié le nom et celui de Mme de Beckolsheim 2; mais je me flatte que l'on aura suppléé à l'ignorance d'un pauvre habitant de la Suisse française, et que la lettre aura été rendue. Elle était accompagnée, madame, d'un petit billet d'avis que j'eus l'honneur d'écrire à Votre Altesse sérénissime, touchant votre banquier de Leipsick 3, et son compte était dans une lettre jointe à ce billet d'avis. Votre Altesse sérénissime sait combien les temps sont difficiles. L'argent et les cœurs se resserrent quand la poudre à canon se dilate : c'est une expérience de physique qui n'est aujourd'hui que trop commune. J'ai peur d'ailleurs que votre banquier, madame, n'ait eu trop de confiance, et qu'il n'ait perdu le moment de s'accommoder avec ses créanciers 4. Et j'avoue que je crains qu'un jour vous ne souffriez quelque perte de la faillite à laquelle il est exposé. Mais les affaires de votre auguste maison sont si bien réglées, votre prudence et celle de monseigneur le duc les gouverne avec une économie si sage, et en même temps si noble, que Vos Altesses sérénissimes ne peuvent souffrir beaucoup des malheurs des particuliers. Pour les affaires publiques, je ne sais rien de nouveau depuis la perte qu'ont faite les Français de leur vaisselle et de leurs flottes. Voilà de bons catholiques privés de morue pour leur carême, et n'ayant plus de castors pour couvrir leurs têtes, qu'on disait légères et qui sont à présent appesanties.
Je ne sais rien de la position du roi de Prusse depuis l'aventure de Maxen. J'ignore s'il est vrai que les Russes rentrent en Silésie ; tout ce que je sais, c'est que je voudrais que la grande maîtresse des cœurs me présentât un matin à Votre Altesse sérénissime, et mît à ses pieds son courtisan, pénétré du plus profond respect. »

1 Ici commencent les nouvelles négociations de Voltaire pour obtenir la paix. Voyez la lettre de novembre à d'Argental (seul) : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/11/25/un-principe-aussi-vrai-que-triste-c-est-qu-il-n-y-a-rien-a-g-5496848.html

  On se sert du nom de Pertris ou Pertriset pour correspondre. (Georges Avenel.)

2 La lettre de V* à Frédéric II avait été portée par Bechtolsheim ; voir la lettre d'accompagnement de la duchesse à Frédéric du 15 novembre 1759 (Œuvres de Frédéric ) : page 195 : http://friedrich.uni-trier.de/fr/oeuvres/18/195/

Pour « Mlle de Pestris ou Pertris » voir la lettre du 29 avril 1759 à la duchesse : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/06/13/les-maux-de-la-guerre-influent-sur-tout-on-parle-de-paix-et-on-couvre-la-te.html

La duchesse de Saxe-Gotha répondra dans sa lettre du 18 décembre 1759 : « La demoiselle Pertriset n'est guère aimable mais son adresse est excellente . » Voir dans : https://archive.org/stream/voltaireferney00volt/voltaireferney00volt_djvu.txt

3 Frédéric II.

4 Ses ennemis.

 

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16/12/2014 | Lien permanent

gentilhomme savoyard, par conséquent pauvre ; et en qualité de pauvre, grand faiseur d’enfants

... Ce qui donne les "allocations braguette" à la Réunion et quelques autres départements, dont l'un , Mayotte, reçoit notre président ce jour . " J'ai connu plus agréable comme déplacement " doit-il penser en toute sincérité, après avoir baragouiné quelques mots  en shimaoré: «Maore na farantsa pakatcho», assure-t-il. «Mayotte, c’est la France jusqu’au bout.» Le bout du bout même . Trump en accepterait-il le don , plutôt que d'acheter le Groenland ?

https://www.liberation.fr/france/2019/10/22/macron-mayott...

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Et notre président l'a fait ?

 

 

« A Bernard-Louis Chauvelin

A Ferney 28 auguste [1764] 1

Le petit ex-jésuite, auteur des Roués n’a pas une santé bien brillante, et n’est pas dans la première jeunesse. Ce vieux pauvre diable présente ses très sincères respects à leurs excellences . Il vous supplie de lui renvoyer soit à lui, soit aux anges, certain drame qu’il a tâché de rendre moins indigne de votre suffrage . Quand vous aurez une occasion , renvoyez, dit-il, ce croquis, afin qu’on tâche de vous présenter un tableau.

Nous avons eu M. de La Tremblaye, qui fait de fort jolies choses, et M. le prince Camille, qui en sent le prix . M. le duc de Lorges est toujours à Genève . Il a mal par devant et par derrière, et moi j’ai mal partout . Ainsi je lui fais peu ma cour. Mais voici M. le duc de Randan qui arrive aussi avec dix-sept ou dix-huit amis qui jouent tous la comédie. Ils prétendent représenter sur le théâtre de Ferney ; je le leur abandonne de tout mon cœur, pourvu que je ne sois pas de la troupe. Voilà qui est fait . J’ai renoncé au théâtre. Il faut prendre congé, à soixante-dix ans passés. Si c’était madame l’ambassadrice qui jouât Phèdre, encore pourrai-je faire Théramène, et puis mourir à ses pieds ; mais c’est un effort que je ne ferai que pour elle.

Dirai-je à Votre Excellence qu’il m’est venu un M. de La Balle ? point ; c’est M. de La Balme, surnommé de L’Échelle, gentilhomme savoyard, par conséquent pauvre ; et en qualité de pauvre, grand faiseur d’enfants. Ce M. de La Balme est oncle de ce jeune homme à qui j’ai donné mademoiselle Corneille. J’ai un fils haut de cinq pieds et demi, m’a-t-il dit, et je ne sais qu’en faire ; vous êtes connu de M. l’ambassadeur de France à Turin ; il a pour vous des bontés ; il est sans doute ami du ministre de la guerre . Ainsi mon fils sera enseigne . Il a déjà un frère et deux oncles dans le service, et ses ancêtres ont servi dès le temps de César . Je m’en prendrai à vous si mon fils n’est pas enseigne. Monsieur, lui ai-je répondu, je doute fort que M. de Chauvelin se mêle des enseignes de Savoie, et je ne suis pas assez hardi pour abuser à ce point des bontés dont il m’honore. Alors le bon M. de La Balme m’a embrassé tendrement : mon cher monsieur de Voltaire, écrivez à M. l’ambassadeur, je vous en conjure. Monsieur, je n’ose, cela passe mes forces. Enfin il m’a tant prié, tant pressé, il était si ému, que j’ai la hardiesse d’écrire ; mais je n’écris qu’en cas que la chose soit facile, qu’elle s’accorde avec toutes vos convenances, qu’elle ne vous compromette en rien, et que vous me pardonniez la liberté que je prends.

Que Vos Excellences agréent les respects du bonhomme

V. »

1 L'édition de Kehl date de 1766 , corrigé par Beuchot .

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22/10/2019 | Lien permanent

Le comble de la douleur, à mon gré, est d’être terrassé par des ennemis absurdes.

...

 

« A Claude-Adrien Helvétius

à 1

4è octobre 1763

Mon frère, le hasard m’a remis sous les yeux le décret de la Sorbonne, et le réquisitoire de maître Omer 2. Je vous exhorte à les relire, pour vous exciter à la vengeance en regardant votre ennemi. Je ne crois pas qu’on ait entassé jamais plus d’absurdités et plus d’insolences, et je vous avoue que je ne conçois pas comment vous laissez triompher l’hydre qui vous a déchiré. Le comble de la douleur, à mon gré, est d’être terrassé par des ennemis absurdes. Comment n’employez-vous pas tous les moments de votre vie à venger le genre humain, en vous vengeant ? Vous vous trahissez vous-même, en n’employant pas votre loisir à faire connaître la vérité. Il y a une belle histoire à faire ; c’est celle des contradictions 3. Cette idée m’est venue en lisant l’impertinent décret de la Sorbonne. Il commence par condamner cette vérité que toutes les idées nous viennent par les sens, qu’elle avait adoptée autrefois, non parce qu’elle était vérité, mais parce qu’elle était ancienne. Ces marauds ont traité la philosophie comme ils traitèrent Henri IV, et comme ils ont traité la bulle, que tantôt ils ont reçue, et qu’ils ont tantôt condamnée.

Ces contradictions règnent depuis Luc et Matthieu, ou plutôt depuis Moïse. Ce serait une chose bien curieuse que de mettre sous les yeux ce scandale de l’esprit humain. Il n’y a qu’à lire et transcrire ; c’est un ouvrage très agréable à faire ; on doit rire à chaque ligne. Moïse dit qu’il a vu Dieu face à face, et qu’il ne l’a vu que par derrière 4; il défend qu’on épouse sa belle-sœur, et il ordonne qu’on épouse sa belle-sœur 5; il ne veut pas qu’on croie aux songes 6, et toute son histoire est fondée sur des songes.

Enfin, dans chaque page, depuis la Genèse jusqu’au concile de Trente, vous trouverez le sceau du mensonge.

Cette manière d’envisager les choses est palpable, piquante, et capable de faire le plus grand effet. Ne seriez-vous pas charmé qu’on fît un tel ouvrage ? Faites-le donc, vous y êtes intéressé ; vous devez décréditer ceux qui vous ont traité si indignement.

Si l’idée que je vous propose n’est pas de votre goût, il y a cent autres manières d’éclairer le genre humain. Travaillez, vous êtes dans la force de votre génie ; je me charge de l’impression, vous ne serez jamais compromis.

Adieu ; soyez sûr que votre Fontenelle n’eût jamais été aussi empressé que moi à vous servir. »

1 L'adresse est laissée en blanc, certainement pour être complétée par Damilaville en cas de besoin ; voir la fin de la lettre du même jour à Damilaville : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1763-partie-32.html

2 Du 23 janvier 1759 , contre le livre De l'Esprit . Voir lettre du 7 février 1759 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/02/26/ce-qui-est-neuf-n-est-pas-toujours-vrai-5308752.html

3 Voir les Notebooks, Index sous le mot « contradictions », ainsi que le Pot-pourri, chap. X . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Pot-pourri

4 Respectivement Exode , XXXIII, 11, et Exode , XXXIII, 20 et 23 . Voir : https://saintebible.com/exodus/33-11.htm

et : https://saintebible.com/exodus/33-20.htm

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29/09/2018 | Lien permanent

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