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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je ne sais pas ce qui est arrivé à notre nation qui donnait autrefois de grands exemples en tout , mais nous sommes bie

... C'est d'actualité, hélas .

Heureusement les Jeux paralympiques vont nous redonner un peu d'espoir aux qualités humaines .

 

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

26è février 1769 à Ferney 1


Cette belle et noire pelisse

Est celle que perdit le pauvre Moustapha,2

Quand notre brave impératrice

De ses musulmans triompha ;

Et ce beau portrait que voilà,

C’est celui de la bienfaitrice

Du genre humain qu’elle éclaira.

Voilà ce que j’ai dit, madame, en voyant le cafetan dont votre majesté impériale m’a honoré, par les mains de M. le prince Kouslowsky, capigi bachi 3 de vos janissaires, et surtout cette boite tournée de vos belles et 4 augustes mains, et ornée de votre portrait.

Qui le voit et qui le touche

Ne peut borner ses sens à le considérer ;

Il ose y porter une bouche

Qu’il n’ouvre désormais que pour vous admirer.

Mais quand on a su que la boite était l’ouvrage de vos propres mains, ceux qui étaient dans ma chambre ont dit avec moi :

Ces mains, que le ciel a formées

Pour lancer les traits des Amours,

Ont préparé déjà ces flèches enflammées,

Ces tonnerres d’airain dont vos fières armées

Au monarque sarmate 5 assurent des secours ;

Et la Gloire a crié, de la tour byzantine,

Aux peuples enchantés que votre nom soumet :

Victoire à Catherine !

Opprobre 6 à Mahomet !

 Qu’est devenu le temps où l’empereur d’Allemagne aurait, dans les mêmes circonstances, envoyé des armées à Belgrade, et où les Vénitiens auraient couvert de vaisseaux les mers du Péloponnèse ? Eh bien ! madame, vous triompherez seule. Montrez-vous seulement à votre armée vers Kiovie, ou plus loin, et je vous réponds qu’il n’y a pas un de vos soldats qui ne soit un héros invincible. Que Moustapha se montre aux siens, il n’en fera que de gros cochons comme lui.

Quelle fierté imbécile dans cette tête coiffée d’un turban à aigrette ! Tous les rois de l’Europe ne devraient-ils pas venger le droit des gens, que la Porte ottomane viole tous les jours avec un orgueil si grossier 7 ?

Ce n’est pas assez de faire une guerre heureuse contre ces barbares, pour la terminer par une paix telle quelle ; ce n’est pas assez de les humilier, il faudrait les détruire 8. Un homme à idées neuves me disait il y a quelques jours qu'on pourrait aisément dans les vastes plaines où vos troupes vont marcher se servir avec succès des anciens chariots de guerre en les rectifiant . Il imaginait des chars à deux timons bordés à leur extrémité d'un large chanfrein qui couvrirait le poitrail des chevaux . Chaque char très léger serait conduit par deux fusiliers postés derrière le char sur une soupente 9. Ces chars précéderaient la cavalerie . Ce spectacle étonnerait les Turcs , et tout ce qui étonne subjugue . Ce qui ne vaudrait rien dans un pays entrecoupé ou montagneux pourrait être merveilleux en plaine, au moins pour une campagne . L’essai coûterait fort peu de chose . Il pourrait beaucoup servir sans nuire ; voilà ce que me disait mon songe-creux, et je le répète à l'héroïne de notre siècle . Elle en jugera d'un coup d’œil . Elle pourra en rire, mais elle pardonnera au zèle .

Pendant qu'Elle se prépare contre le Turc Elle forme un corps de lois 10. Je lis l'instruction préliminaire que Votre Majesté Impériale a la bonté de m'envoyer et je n'interromps ma lecture que pour achever ma lettre 11. Madame, Numa et Minos 12 auraient signé votre ouvrage, et n'auraient pas été peut-être capables de le faire . Cela est net, précis , équitable, ferme et humain . Soyez sûre que personne n'aura dans la postérité un plus grand nom que vous 13 , mais au nom de Dieu, battez les Turcs, malgré le nonce du pape en Pologne qui est si bien avec eux .

De tous les préjugés destructrice brillante,

Qui du vrai dans tout genre embrassez le parti,

Soyez à la fois triomphante

Et du saint Père et du muphti .

Ah ! Madame, quelle leçon Votre Majesté 14 donne à nos petits Français 15, à notre ridicule Sorbonne, à nos charlatans disputeurs 16 dans les écoles de médecine ! Vous vous êtes fait inoculer avec moins d'appareil qu'une religieuse prend un lavement 17 . Le prince impérial a suivi votre exemple . M. le comte Orlof va à la chasse dans la neige après s'être fait donner la petite vérole . Voilà comme Scipion en aurait usé si la petite vérole 18 venue d'Arabie avait existé de son temps .

Pour nous autres nous avons été sur le point de ne pouvoir être inoculés que par arrêt du Parlement . Je ne sais pas ce qui est arrivé à notre nation qui donnait autrefois de grands exemples en tout 19 , mais nous sommes bien barbares en certains cas et bien pusillanimes dans d'autres .

Madame, je suis un vieux malade de soixante et quinze ans . Je radote peut-être, mais je vous dis au moins ce que je pense, et cela est assez rare quand on parle à des personnes de votre espèce . La majesté impériale disparaît sur mon papier devant la personne . Mon enthousiasme l'emporte sur mon profond respect . Je révère la législatrice, la guerrière, la philosophe . Je prends la liberté de mettre dans ce paquet des niaiseries indignes d'elle 20. J'ai ramassé sur-le-champ ce que j'ai pu . S'il paraît quelque chose qui puisse l’amuser, comment pourrai-je l'envoyer ? Est-ce par la poste ? Mais je serai mort d'étisie 21 avant d'avoir reçu vos ordres . Battez les Turcs et je meurs content 22.

Vous n'avez que faire , madame, des formules ordinaires des lettres . Votre Majesté Impériale est de toutes façons trop au dessus du profond respect du vieil ermite .

V.

P.S. – Ce vieux habitant des Alpes qui a osé se présenter l'année passée à Votre Majesté Impériale avec son hommage au cou, était en porcelaine . On ne l'émaille point, parce que l'émail cause des reflets qui empêchent de discerner les figures . C'est un art assez agréable et que Votre Majesté peut aisément introduire dans les manufactures, avec tous les autres arts qu'elle fait naître . Mais le premier des arts est d'apprendre à vivre à Moustapha . »



1 Le problème du texte de cette lettre est complexe . À défaut de l’original, on dispose de plusieurs manuscrits et du texte de l'édition de Kehl . Grosso modo, on peut distinguer ceux qui donnent le texte réellement envoyé à Catherine et ceux qui représentent un texte élaboré en vue d'une publication . Un manuscrit tient une place à part . Il s'agit de la minute, entièrement autographe, qui servit à la fois à l’établissement de la lettre effectivement envoyée et à l’établissent, ap

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27/08/2024 | Lien permanent

M. de Richelieu a trouvé mauvais apparemment que je ne lui aie pas sacrifié une cuisse de nièce

 ... N'insistez pas ma chère nièce, et cessez de me regarder ainsi . En aucun cas je ne vous embrasserai pour rompre le mauvais sort !

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A M. le comte d'ARGENTAL.
Aux Délices, [vers le 30 mars 1758].
Mon cher et respectable ami, je ne devrais être étonné de rien à mon âge. Je le suis pourtant de ce testament. Je sais, à n'en pouvoir douter, que le testateur 1 était l'homme du sacré collège qui avait le plus d'argent comptant. Il y a sept ou huit ans que l'homme de confiance dont vous me parlez 2 lui sauva cinq cent mille livres qui étaient en dépôt chez un homme d'affaires dont le nom ne me revient pas; c'est celui qui se coupa la gorge pour faire banqueroute, ou qui fit croire qu'il se l'était coupée. On eut le temps de retirer les cinq cent mille livres avant cette belle aventure.
Certainement, si Mme de Grolée 3 ne se retire pas à Grenoble, si elle reste à Lyon, l'homme de confiance sera l'homme le plus propre à vous servir; et vous croyez bien, mon cher ange, que je
ne manquerai pas à l'encourager, quoiqu'un homme qui vous a vu et qui vous connaît n'ait assurément nul besoin d'aiguillon pour s'intéresser à vous.
Je suis charmé que M. le maréchal de Richelieu ait exigé du cardinal, votre oncle, l'action honnête qu'il fit quand il vous assura une partie de sa pension; mais s'il faut toujours envoyer de nouvelles armées se fondre en Allemagne, il est à craindre qu'à la fin les pensions ne soient mal payées. Heureux ceux dont la fortune est indépendante . Je ne reviens point de votre singulière aventure de cette maison dans une île que les Anglais ont brûlée 4. Il faut au moins que, par un dédommagement très-légitime, la pension vous soit payée exactement.
Je ne sais si M. le maréchal de Richelieu a beaucoup de crédit à la cour; je crois que vous le voyez souvent. Je ne suis pas trop content de lui. Je vous ai déjà dit qu'il s'était figuré que je devais
courir à Strasbourg pour le voir à son passage, lorsqu'il alla commander cette malheureuse armée. Mme Denis était alors très-malade elle avait la fièvre. Vous vous souvenez que le roi de Prusse lui avait fait enfler une cuisse 5 il y a cinq ans; cette cuisse renflait encore; les maux que les rois causent n'ont point de fin. M. de Richelieu a trouvé mauvais apparemment que je ne lui aie pas sacrifié une cuisse de nièce. Il ne m'a point écrit, et le bon de l'affaire est que le roi de Prusse m'écrit souvent. Cependant je veux toujours plus compter sur M. de Richelieu que sur un roi. Il est vrai que, dans mon agréable retraite, ni les monarques ni les généraux d'armée ne troublent guère mon repos.

Quant à l'Encyclopédie, mon cher ange, voici ce que je vous supplie de faire entendre à Diderot s'il est assez heureux pour vous voir .

Quand d'Alembert m'a envoyé des articles à faire j'ai toujours cru et j'ai dû croire que Diderot et compagnie étaient de concert avec lui . S'ils veulent que je donne ces articles destinés au huitième volume la chose vaut bien peu, si elle ne vaut la peine que Diderot m'en prie .

Mais en ce cas il faudra toujours me les renvoyer par Bouret ou quelqu'autre contresigneur 6 afin que je les corrige . Et supposé que Diderot et compagnie me chargent de ces articles , je dois supposer encore 7 que d'autres ne travailleront pas 8.
Je suis toujours affligé que Diderot, d'Alembert, et autres, ne soient pas réunis, n'aient pas donné des lois, n'aient pas été libres, et je suis toujours indigné que l'Encyclopédie soit avilie et défigurée par mille articles ridicules, par mille déclamations d'écolier qui ne mériteraient pas de trouver place dans le Mercure. Voilà mes sentiments, et, parbleu, j'ai raison.
Mille tendres respects à tous les anges. Je vous embrasse tant que je peux.

Le Suisse V. »

1  Le cardinal de Tencin .

2  Jean-Robert Tronchin banquier à Lyon .

3   Françoise de Guérin de Tencin épouse de Jacques-Laurent du Gros, comte de Grolée, sœur du cardinal de Tencin et tante de d'Argental.

Les iles de Ré et d'Aix, qui appartenaient alors à M. d'Argental, avaient été ravagées par les Anglais. Le roi en a fait depuis l'acquisition. (Kehl.)

6  Par Bouret ou quelqu'autre contresigneur est ajouté en marge sur le manuscrit .

7  Encore est ajouté au dessus de la ligne .

8   Les trois paragraphes depuis Quant à l'Encyclopédie … supprimés sur la copie Beaumarchais manquent dans l’édition de Kehl et suivantes .

 

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27/07/2013 | Lien permanent

si vous protégez quelque petit jurisconsulte qui ait de l'esprit, qui ne soit pas fâché de gagner cent louis d'or, et qu

François_Jean_de_Chastellux.jpg

Je suis sans doute encore influencé par la fête de l'Armistice 14-18, c'est mon côté "poilu" ou velu (vous choisirez à l'occasion ! ) qui se manifeste . Petit saut vers une période où mon père avait des culottes courtes et ma mère de longs cheveux ondulés :

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« Au chevalier François-Jean de Chastellux i

 

12è novembre 1777

 

J'ai donc l'honneur, Monsieur, de vous envoyer mon petit programme suisse ii. Si vous connaissez, et si vous protégez quelque petit jurisconsulte qui ait de l'esprit, qui ne soit pas fâché de gagner cent louis d'or, et qui aime à dire hardiment la vérité, vous contribuerez peut-être à faire changer nos lois ; vous aurez travaillé de toutes façons à la félicité publique iii.

 

Il y a un endroit dans lequel je ne parais pas assez respecter le sentiment de M. le chancelier d'Aguessau. Je vous demande pardon si j'ai tort, mais je compte sur votre suffrage si j'ai raison. C'est dans le chapitre affreux de la torture iv.

 

Vous daignez me parler d'ouvrages d'un autre genre qui ne conviennent pas plus à un homme de quatre-vingt-quatre ans que la correction du Code criminel ne convient à un poète. Mais nous marions à Ferney M. de Villette v. Nous avons voulu célébrer sa conversion par quelques amusements. Les folies de notre petit théâtre ont percé  jusqu'à Paris. Ce sont des amusements de campagne vi qui ne sont pas dignes assurément d'être connus à la ville vii.

 

Si jamais vous avez quelques ordres à me donner, je vous supplie de vouloir bien mettre un C et un S à la fin de votre lettre ; car votre écriture étant semblable à celle d'un homme qui m'écrit quelquefois et qui ne vous ressemble pas, j'ai été sur le point de faire une grosse bévue.

 

Conservez vos bontés, Monsieur, pour le vieux malade qui vous sera bien respectueusement dévoué jusqu'au dernier moment de sa vie.

 

V. »

 

ii La Société économique de Berne, dont V* fait partie, veut réformer le Code et offre un prix ; V* propose un plan à ceux qui concourent pour ce prix ; c'est le Prix de la justice et de l'humanité.

http://www.arche-editeur.com/arche.php?page=fick&num=390

http://books.google.fr/books?id=MTQHAAAAQAAJ&printsec=frontcover&dq=Prix+de+la+justice+et+de+l%27humanit%C3%A9&source=bl&ots=goZstcnr8j&sig=kazxf8skFkcHX9z4Zcbqpum2yTc&hl=fr&ei=_hLcTICLOoPOhAfHo7jPAg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBcQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false

Cf. lettre à Catherine II du 28 octobre et du 16 juillet à Frédéric de Hesse.

 

iii Allusion à l'ouvrage de Chastellux De la félicité publique dont V* fit un compte-rendu et fut à l'origine d'une polémique sur L'Esprit des lois de Montesqieu ; cf. lettre à Chastellux le 7 juin 1777.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k405727p.pdf

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4057282.pdf

 

iv Chapitre XXIV , page 103 du Prix de la justice .

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5705868k.image.r=Pr...

 

Chastellux descendait de d'Aguessau par sa mère .

 

v Ce même jour est signé le contrat de mariage. Cf. Lettre à Beaulieu de Barneville du 9 .

vi Irène qu' « on jouera derrière des paravents au coin du feu » pour « l'essayer » écrit-il vers le 10 à Thibouville.

 

vii Cf. lettre à d'Argental du 25 octobre.

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12/11/2010 | Lien permanent

Ne pourrait-on pas en même temps imaginer une nouvelle manière de payer ses dettes ? Il est bon de songer à tout .

 

payer ses dettes.jpg

http://www.bibliotheque-desguine.fr/desguine/Notice/Z+01291

 

 

« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey i

Monsieur le Président de Ruffey etc. à Dijon

 

 

27è février 1771, à Ferney

 

Mon cher président, je sais bien que j'aurais dû vous écrire plus tôt ; mais avec soixante-dix-sept ans, des fluxions horribles sur les yeux et la goutte, on ne fait pas toujours ce qu’on voudrait.

 

Je crois que tous les présidents du parlement de Dijon ont actuellement des choses plus importantes que celles de l'Académie française . On a persuadé à M. de Brosses que je m'étais opposé à son élection, parce que j'avais écrit plusieurs lettres en faveur de M. Gaillard . Mais je le prie de considérer que j'avais écrit ces lettres longtemps avant que j'eusse appris que M. de Brosses voulût être notre confrère ii. Il nous fera certainement bien de l'honneur à la première occasion . Multae sunt mansiones in domo patris mei iii, j'ai fait ce que j'ai pu pour mériter son amitié, et excepté le tort que j'ai peut être de vivre encore iv, je n'ai rien à me reprocher .

 

On prépare à Paris un nouveau code, un nouveau parlement v. Ne pourrait-on pas en même temps imaginer une nouvelle manière de payer ses dettes ? Il est bon de songer à tout .

 

Savez-vous qu'on établit un conseil supérieur à Lyon ? qu'il y a déjà des juges de nommés vi? On parle aussi de Poitiers et de Clermont en Auvergne vii.

 

Voilà tout ce que je sais ; mais vous en savez sans doute davantage à Dijon . Conservez-moi toujours un peu d'amitié, mon très cher président ; cela me fera finir plus gaiement . Si vous voyez M. Legouz viii, je vous prie de lui dire que je lui suis toujours très tendrement attaché .

 

V. »

 

ii Voir lettres du 10 décembre 1770 à d'Alembert : http://www.monsieurdevoltaire.com/ext/http://voltaireatho...

19 décembre aux d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/ext/http://voltaireatho...

et celle à Richelieu du 4 février 1771 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/03/j...

iii Il y a de nombreuses demeures dans la maison de mon père ; évangile de Jean .

iv L'achat du comté de Tournay s’arrêtait à la mort de V* ; pour ses démêlés avec de Brosses, voir lettres précédentes et celles de 1761, et celle du 6 avril 1768 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/04/07/v...

v Le parlement de Paris a été dissous dans la nuit du 21 au 22 janvier et ses membres exilés suite à une nouvelle grève le 18 janvier (voir la mention de phases antérieures du conflit dans la lettre du 7 décembre 1770 à Mme d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/12/09/v... ) .

L'édit de Maupéou du 23 février 1771 supprime la vénalité des charges, les épices, décentralise la justice et restreint le ressort du parlement de Paris en créant des conseils supérieurs ; il simplifie aussi la procédure .

Voir : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=17710...

vi Le 25 février, V* écrivait : « On me mande de Lyon que monsieur le chancelier a déjà nommé onze conseillers du Conseil Suprême qu'il veut établir à Lyon ... N'était-il pas horrible d'être obligé de s'aller ruiner en dernier ressort à cent lieues de chez soi, devant un tribunal qui n'entend rien au commerce, et qui ne sait pas comment on file la soie ? Monsieur le chancelier parait un homme d'esprit très éclairé et très ferme ... »

vii L’Édit du roi portant création de conseils supérieurs, du 23 février 1771, établissait des cours de justice à Arras, Blois, Châlons, Clermont-Ferrand, Lyon et Poitiers qui étaient jusqu'alors du ressort du parlement de Paris.

viii Conseiller au parlement de Dijon, que V* a prétendu pendant un certain temps en 1761 être l'auteur du Droit du seigneur. En 1766, il est devenu le beau-père du président de Brosses : http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9nigne_Le_Gouz_de_Sain...

 

 

 

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27/02/2011 | Lien permanent

malgré ma faiblesse,...secouer le joug

Actualité du château : ça bouge, ça remue, il se passe toujours quelque chose au domaine de Volti !! Qu'on se le dise (HautetFort, bien sûr ! )....

vernissage 30mai2009025.jpg

 

 

 

Comme évidemment, il faut parler des évènements importants de ce monde, je ne peux passer sous silence "l'effondrement de Nadal", vous m'en auriez voulu ! Non ? Ah  bon ! Je respire...

C'est vrai que quand on pense à la super prime qui lui passe sous le nez, il  a de quoi avoir les boules !

Pour le commun des mortels qui ne gagne pas des millions d'euros (même en toute une vie de travail), il reste le RSA ... qui va concerner à peu près 3 millions de foyers français . Sept millions de  personnes qui disposeront de 454,63 Euros (pour une personne seule sans enfant) ou un complément de salaire pour ceux qui n'atteignent pas la barre de salaire de 880 euros mensuels.

Je vous recommande d'utiliser une raquette à grand tamis et à très petites mailles, sinon les pièces de 1 centime passent au travers ! Déjà qu'elles sont rares, n'en perdont point ...

Monsieur Nadal, laissez-moi encore pleurer sur vous et vos semblables sportifs qui ont le grand malheu-eu-eur de perdre un match, ou une course, dont le succès envisagé, outre la renommée  apporte une somme ridiculement, insolemment, outrageusement élevée, un pactole !

Sponsors de tout poil, que ne faites vous votre publicité en vendant vos produits à des prix plus raisonnables, plutôt qu'en gavant quelques divas de la raquette ou de la baballe !

Fédérations de sports, arrêtez d'engraisser quelques dirigeants poussifs et que les millions libérés permettent l'accès du plus grand nombre aux sports qui ne sont accessibles actuellement qu'aux mieux lotis .

 

 

En parlant de "lotis", n'oublions pas que les beaux jours qui ne le sont pas pour tous, font refleurir les papiers bleus d'huissiers qui vous annoncent votre expulsion. Véritable temps de guerre en temps de paix, exode qui n'a pas de nom !

Madame la Ministre, qu'est devenue votre louable intention de ne déloger quelqu'un, mettre dehors une famille, expulser et briser des vies, que si on offre dans le même temps un nouvel abri digne de ce nom ? Hâtez-vous, il y a urgence !

Tous les jours voient leurs lots de pauvres jetés à la rue par des propriétaires forts de leur "bon droit" ! J'ai terriblement envie de leur faire connaître aussi ma "bonne droite" au foie ou au menton (je n'ai pas d'a priori, je peux fournir les deux, question de goût !)...

 

Revenons au calme... Marcher, souffler ...

Mais c'est vrai qu'il est bon de s'exprimer : "Il y a longtemps que j’ai envie de combattre ce géant" , dit Volti, et il l'a fait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Jean-Baptiste-Nicolas Formont

 

 

Rempli de goût, libre d’affaire,

Formont, vous savez sagement

Suivre en paix le sentier charmant

De Chapelle et de Sablière ;

Car vous m’envoyez galamment

Des vers écrits facilement,

Dont le plaisir seul est le père,

Et quoiqu’ils soient faits doctement,

C’est pour vous un amusement.

Vous rimez pour vous satisfaire,

Tandis que le pauvre Voltaire,

Esclave maudit du parterre,

Fait sa besogne tristement.

Il barbote dans l’élément

Du vieux Danchet et de La Serre.

[censeurs royaux et auteurs]

 Il rimaille éternellement,

Corrige, efface assidûment,

Et le tout, Messieurs, pour vous plaire.

 

                   Je vous soupçonne de philosopher à Canteleu avec mon cher, aimable et tendre Cideville. Vous savez combien j’ai toujours souhaité d’apporter mes folies dans le séjour de votre sagesse.

 

Atque utinam ex vobis unus, vestrique fuissem

Aut custos gregis, aut maturae vinitor uvae !

Hic gelidi fonts, hic mollia prata, Lycori,

Hic nemus, hic ipso tecum consumerer aevo.

[Ah si j’avais été l’un de vous, ou gardien de votre troupeau, ou vendangeur de votre raisin mûr ! Ici il y a des sources fraiches, ici il y a de moelleuses prairies, Lycoris, ici il y a un bois, ici avec toi c’est l’âge même qui me consumerait.]

 

                   Mais je suis entre Adélaïde du Guesclin, le seigneur Osiris [personnage de son opéra Tanis et Zélide] et Newton. Je viens de relire ces Lettres anglaises moitié frivoles, moitié scientifiques. En vérité, ce qu’il y a de plus passable dans ce petit ouvrage, est ce qui regarde la philosophie ; et c’est, je crois ce qui sera le moins lu. On a beau dire : le siècle est philosophe. On n’a pourtant pas vendu deux cents exemplaires du petit livre de M. de Maupertuis, où il est question de l’attraction,[Discours sur les différentes figures des astres … avec une exposition abrégée des systèmes de M. Descartes et de M. Newton, 1732] et si on montre si peu d’empressement pour un ouvrage écrit de main de maître, qu’arrivera-t-il aux faibles essais d’un écolier comme moi ? Heureusement j’ai tâché d’égayer la sécheresse de ces matières et de les assaisonner au goût de la nation. Me conseilleriez-vous d’y ajouter quelques petites réflexions détachées des Pensées de Pascal ?[25ème Lettre philosophique] Il y a longtemps que j’ai envie de combattre ce géant. Il n’y a guerrier si bien armé qu’on ne puisse percer au défaut de la cuirasse ; et je vous avoue que si malgré ma faiblesse, je pouvais porter quelques coups à ce vainqueur de tant d’esprits, et secouer le joug dont il les a affublés, j’oserais presque dire avec Lucrèce :

 

Quare supersticio pedibus subjecta vicissim

Obteritur, nos exaequat victoria coelo.

[Par là, la superstition est à son tour renversée et foulée aux pieds, et nous la victoire nous élève jusqu’au ciel.]

 

                   Au reste, je m’y prendrai avec précaution, et je ne critiquerai que les endroits qui ne seront point tellement liés avec notre sainte religion qu’on ne puisse déchirer la peau de Pascal sans faire saigner le christianisme. Adieu. Mandez moi ce que vous pensez des lettres imprimées et du projet sur Pascal. En attendant je retourne à Osiris. J’oubliais de vous dire que le paresseux Linant échafaude son Sabinus.[il entreprit Sabinus, « Ramessès » et fera représenter Alzaïde en décembre 1745]

 

 

                   Voltaire

                   1er juin 1733. »

 

 

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elle ne veut point de second rang , et préfère sa gloire aux intérêts de sa patrie . Tout le monde doit se rendre à des

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Puisque le citoyen qui est censé mener la patrie vers des jours meilleurs, -avec l'aide (?) d'un parti  dont il n'a jamais cessé d'être le chef occulte, -  se lance dans la course à sa succession, je pense également à trois candidates qui correspondent au titre de cette note : préférer sa gloire aux dépends des intérêts de la patrie . Je les mets tous dans le même panier (de crabes, inmangeables ) .

 

Les-Sentiers-de-la-gloire.jpgA tous ceux qui rêvent seulement de gloire !

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

 

23è avril 1764 aux Délices

 

Quoique Mme de Pompadour eût protégé la détestable pièce de Catilina i, je l'aimais cependant tant j'ai l'âme bonne ; elle m'avait même rendu quelques petits services ii, j'avais pour elle de l'attachement et de la reconnaissance, je la regrette, et mes divins anges approuveront mes sentiments . Je m'imagine que sa mort iii produira quelque nouvelle scène sur le théâtre de la cour ; mes anges ne m'en diront rien, ou peu de choses . Olympie est morte pour Versailles iv, et je pense que Mlle Clairon veut l'enterrer aussi à Paris . Elle est comme César, elle ne veut point de second rang v, et préfère sa gloire aux intérêts de sa patrie . Tout le monde doit se rendre à des sentiments si nobles .

 

J'envoie à mes anges pour leur divertissement un petit extrait qui peut être inséré dans la Gazette littéraire vi, pour laquelle ils m'ont inspiré un grand intérêt . J'espère que leur protection y fera insérer ce mémoire, quand même les auteurs auraient déjà parlé du sujet . Je me résigne à la volonté de Dieu sur toutes les choses de ce monde, et particulièrement sur les droits des pauvres terres du pays de Gex . Je tremble d'être obligé de plaider à Dijon . Je demande en grâce à mes anges de me dire bien nettement à quoi je dois m'attendre . Les bontés de M. le duc de Praslin me sont encore plus chères que mes dîmes vii,et cependant mes dîmes me tiennent terriblement à cœur . Mes divins anges, priez pour nous en ce saint temps de Pâques .

 

Je reconnais la bonté de mes anges à ce qu'ils font pour Pierre Corneille , je crois qu'on peut donner quelques exemplaires à Lekain, et qu'on ne peut mieux les placer, quoique dans mes remarques je condamne quelquefois les comédiens qui mutilent les pauvres auteurs . »


i De Crébillon . Voir lettre du 18 janvier 1749 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/18/v...

et du 28 août 1749 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/08/28/0...

ii Elle l'avait protégé en 1745 particulièrement, aurait été favorable à son retour en 1759, et l'aurait encore aidé pour obtenir la conservation des droits seigneuriaux à Ferney .

iii Le 15 avril 1764 .

iv Le 6 janvier, V* écrivit aux d'Argental : « On m'a écrit qu'on voulait voir Olympie à Versailles ... »

v Elle fit tant de difficultés pour accepter ce rôle d'Olympie que V* avait changé le titre de sa pièce ( Statira, puis Cassandre, puis Olympie ) et donné le nom de ce personnage pour la persuader que c'était le premier rôle ; voir lettre du 22 février 1762 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/02/22/v...

vi Article paru dans la Gazette littéraire du 6 juin . V*, profitant du compte-rendu d'un ouvrage de Hooke paru dans la Gazette du 28 mars, expose sa conception de l'histoire ancienne ; voir sa Philosophie de l'histoire et la polémique qui s’ensuivit avec Larcher : http://www.archive.org/stream/laphilosophiedel01volt#page...

);

voir billet à Moultou vers juin 1764 : « Tout ce qui est contre la vraisemblance doit au moins inspirer des doutes, mais l'impossible ne doit jamais être écrit .... »

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/28/temp-53c91fc1590e46c128995688ad1d44b0.html

vii Ce sont les dîmes que V* ne veut toujours pas payer au curé de Ferney ; affaire qu'il veut mener devant le Consil du roi avec la protection du duc de Praslin, alors que le curé la porte devant le parlement de Dijon .

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23/04/2011 | Lien permanent

les juges qui ont rendu l’horrible arrêt, sont intimidés eux-mêmes . Remercions-les des armes qu'ils donnent contre eux

... Félicitons le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin en particulier, et le gouvernement en général, d'avoir le courage (sic) de s'attaquer (le mot est un peu fort) à un avantage disproportionné et immérité : le jour de carence de paiement du premier jour d'arrêt maladie dans la fonction publique . Ô  vraiment quel "horrible arrêt" pour ces centaines de milliers de fonctionnaires qui coinçaient la bulle sans souci pour leur paye ; ils n'ont plus que moins de six mois pour encore en abuser ; prions,  mes frères du privé, pour ces malheureux .

http://www.ladepeche.fr/article/2017/07/08/2608725-foncti...

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  A Philippe Debrus

[août 1762] 1

Je vous renvoie, mon cher monsieur, toutes les lettres que vous avez bien voulu me confier, avec la pièce concernant le malheureux accusé d'avoir tué son père . Vous sentez combien il importe de ne point mêler à notre juste cause une cause si étrangère et si mauvaise . Gardons-nous de présenter aux juges la cruelle idée que les parricides sont communs en Languedoc, et que le parlement est aussi sévère envers les catholiques qu'envers les réformés .

Laissons aussi dans les anciens recueils de la ligue l'arrêt rendu contre Henri IV . Le parlement de Paris en fit tout autant . Ne réveillons point ces anciennes horreurs . Il vaut encore mieux songer à rendre notre veuve intéressante qu'à rendre le tribunal de Toulouse odieux . Il le sera assez quand on aura démontré l'innocence de la famille .

Bénissons Dieu des démarches indignes et absurdes qu'on fait faire aux filles de Mme Calas . On leur dicte des lettres pour engager leur mère à trahir son devoir et la mémoire de son mari . On veut l’intimider . Il est bien clair que les juges qui ont rendu l’horrible arrêt, sont intimidés eux-mêmes . Remercions-les des armes qu'ils donnent contre eux .

J'ai toujours pensé que M. de Saint-Florentin ne rendrait les filles à la mère qu'après le jugement en révision . Il faudrait tâcher de calmer l'esprit de la mère sur cet article . Elle parle dans toutes ses lettres du couvent où ses filles sont bien traitées et bien nourries . Elle ne prononce jamais le nom de son mari . Jamais elle ne rappelle son horrible mort, l'iniquité affreuse des juges, leur fanatisme, son innocence . Il me semble que si on avait roué mon père, je crierais un peu plus fort .

Voici une lettre de M. le procureur général de Bretagne concernant MM. Cathala et de La Serre . Elle pourra vous amuser . Renvoyez-la moi je vous prie , dès que M. Cathala l'aura lue, sans en prendre copie . Ce point est essentiel . Dieu vous conserve la santé et que votre belle et bonne âme habite longtemps son étui .

V. »

1 L'édition Lettres inédites, 1863, place cette lettre entre le 31 juillet et le 5 août 1762, ce qui paraît un peu tôt .

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09/07/2017 | Lien permanent

Vous pensez en excellent citoyen, et vous vous exprimez en grand poète

... Voilà bien ce que l'on ne dira jamais sans rire à Arnaud Montebourg, montagnard hors pair qui a juste omis de mettre une cravate pour la redoutable ascension des 821m du mont Beuvray . Pale imitation de François Mitterand .

Pourquoi aller en altitude pour énoncer autant de platitudes ! Vu le lieu, son perchoir anachronique m'a furieusement fait penser à Abraracourcix , grand couillon devant l'éternel , sans potion magique . On est bien loin du Saint Esprit et très  près du simple d'esprit .

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Et pour être raccord avec la lettre suivante ...

 

 

« A Jacques Delille 1

A Ferney 19 juin 1761

On est bien loin, monsieur, d'être inconnu comme vous le dites quand on a fait d'aussi beaux vers que vous 2, et surtout quand on y répand d'aussi nobles vérités et des sentiments si vertueux . Vous pensez en excellent citoyen, et vous vous exprimez en grand poète . Je m'intéresse d'autant plus à la gloire que vous assurez à M. Laurent, que je m'avise de l'imiter en petit dans une de ses opérations . Je dessèche actuellement des marais ; mais j'avoue que je ne fais point de bras . Cependant vous avez daigné parler de moi dans votre belle épître à cet étonnant artiste . J'avais déjà lu votre ouvrage qui a concouru pour le prix de l'Académie . Je ne savais pas que je dusse joindre le sentiment de la reconnaissance à celui de l'estime que vous m'inspirez . Je vous félicite, monsieur, d'être en relations avec M. Duverney . Il forme un séminaire de gens 3 dont quelques-uns demanderont probablement un jour à M. Laurent des bras et des jambes . La noblesse française aime fort à se les faire casser pour son maître .

Je fais aussi mon compliment à M. Duverney d'aimer un homme de votre mérite , il en a trop pour ne pas distinguer le vôtre . Je me vante aussi, monsieur, d'avoir celui de sentir tout ce que vous valez . Recevez mes remerciements, non seulement de ce que vous avez bien voulu m'envoyer vos ouvrages, mais de ce que vous en avez faites de si bons .

J'ai l'honneur d'être etc.

Voltaire. »

2 Jacques De Lille : Épître à M. Laurent , chevalier de l'Ordre de Saint Michel, à l'occasion d'un bras artificiel qu'il a fait pour un soldat invalide, 1761 ; était à l'origine ingénieur hydraulique .

Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5451602j

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Joseph_Laurent

3 L’École militaire, fondée par le financier Pâris-Duverney ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_militaire_%28France%29

 

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17/05/2016 | Lien permanent

La France est honnêtement ridicule

... Au présent, comme au passé et sans doute à l'avenir, grâce à nos politiciens de tous bords, la palme revenant évidemment à ceux des extrêmes .

Est-ce une consolation de savoir que nous ne sommes pas le seul pays dans cet état ?

 

 

« A Gabriel Cramer

Il est essentiel mon cher ami que vous fassiez tenir l'errata et qu'on en fasse usage . Je vous prie de prendre les mesures les plus efficaces pour cette bagatelle, ainsi que pour les essentielles . Je vous embrasse . »

 

« Il est expédient que j'aie un petit entretien avec monsieur Caro . J'irais le voir dans son château de Tournay, si je pouvais sortir , et comme il est plus ingambe que moi, je le prie de vouloir bien à son loisir se transporter chez le vieux malade qui lui fait les plus tendres compliments . 

Jeudi au soir .»

 

« Il est nécessaire que monsieur Cramer ait la bonté de m'envoyer les deux pièces, ou manuscrites ou imprimées afin que j'y mette les chiffres correspondants aux chiffres des notes ; je lui serai très obligé .

Le tout pourra faire une petite brochure de trois à quatre feuilles .

J'étais si malade, que j'oubliai dans mon dernier billet de vous dire que le nouveau Jésus-Christ qui était venu de Lorraine à Paris, a été renvoyé paisiblement dans sa province, et qu'on ne le crucifiera point . »

 

« Cher Gabriel,

Il faut rajouter ce post-scriptum . Les Genevois n'en seront pas fâchés . »

 

« Il faut que le livre contienne au moins vingt-cinq feuilles sans quoi il serait trop mince . Je crois que ce recueil sera assez intéressant .1 »

 

« Mon cher ami,

Il n'y a pas une faute dans la feuille C.

Je vais faire l'errata du quatrième tome .

J'ai envoyé Athénée .

La France est honnêtement ridicule .

Je vous embrasse . »

 

« Il y a des réglets à un tome . Il n'y en a point à l'autre . Cette différence est d'un bien mauvais goût et gâte une édition .

On ne m'envoie jamais la dernière feuille corrigée et je ne peux jamais voir si la présente se raccorde avec la précédente .

Je ne peux jamais juger si on n'a rien oublié d'une feuille à l'autre .

Je donne tous mes soins . Je ne fais jamais attendre les imprimeurs . Mais je crains bien que cette édition ne soit très fautive . »

 

« Il y aura un peu à remanier . J'en demande pardon, mais il faut toujours aller au bien de la chose . »

1 L'édition Crowley , suite à un contresens sur le mot feuilles, date la lettre de 1760 . Vingt cinq feuilles donnent 600 pages in-8°, ou 200 pages in-4° .

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27/10/2020 | Lien permanent

Il s'agit ici de ne pas se condamner soi-même à une vie courte et malheureuse

... Elisabeth II semble bien y avoir réussi, Charles III doit  bien désirer suivre cet exemple , prendre ses fonctions à un âge où l'on est d'ordinaire retraité depuis belle lurette, c'est quelque chose ! Mais rassuré par la longévité de mère et grand-mère, simple ornement de la vitrine royale britannique, il ne risque sûrement pas le burn out . God save the haves ! :-(

https://www.opinion-internationale.com/wp-content/uploads/2022/09/bonne-pioche-pour-charles.jpg

Montant des droits de succession ?

 

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine, marquise de Florian

24è mars 1767 1

Voici, ma chère nièce, l'état où nous sommes. Toute communication avec Genève est interrompue. Il faut tout faire venir de Lyon, et les voitures de Lyon ne peuvent passer, plus de carrosses, plus de messageries, plus de rouliers. Nous faisions venir tout ce qui nous était nécessaire par le courrier, et on vient de saisir ce courrier. Si j'étais plus jeune, j'abandonnerais Ferney pour jamais, j'irais chercher ailleurs la tranquillité ; mais le moyen de déménager à soixante-quatorze ans ! Sans doute votre fils doit manger peu et marcher beaucoup, ou souffrir, il faut opter. Il s'agit ici de ne pas se condamner soi-même à une vie courte et malheureuse.

Je vous remercie bien tendrement de votre assistance aux répétitions des Scythes avec votre brave Persan, grand écuyer de Babylone. Je voudrais bien qu'on ne gâtât pas, qu'on ne mutilât pas indignement ces Scythes, comme on a défiguré toutes les pièces dont j'ai gratifié les comédiens . J'ai été mal payé par eux de mes bienfaits.

Venez vers le quinze de mai, ma chère enfant, nous ne serons libres et arrangés que dans ce temps là, nous sommes tout bouleversés .

Tronchin hasarde trop en pronostics de maladies, en affaires et en propos . Votre sœur a été très malade, on l'a saignée deux fois, quoique Tronchin lui ait ordonné de ne se faire jamais saigner , elle était en très grand danger si elle n’avait pas pris cette précaution . Pour moi je supporte tout le fardeau de la vieillesse . Il n'y a plus de soupers, ni pour elle ni pour moi . Nous mangeons un pigeon à nous deux à dîner ; les Dupuits, les Racle, les La Harpe, trois ménages dînent ensemble avec les enfants . Comment ferez-vous ?

Nous avons fermé notre porte heureusement aux Anglais, aux Allemands, et aux Genevois. Il faut finir ses jours dans la retraite, la cohue m'est insupportable. Vous accommoderez-vous de notre couvent? Ne comptez pas sur la bonne chère elle est devenue impossible. »

1 L'édition Pièces inédites est incomplète de l'avant-dernier paragraphe et du dernier jusqu'à Comment ferez-vous ?, de même toutes les éditions .

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10/09/2022 | Lien permanent

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