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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il arrive souvent que ceux à qui on montre une inscription qu'ils ont demandée la veulent changer

... Et c'est ainsi qu'on se retrouve avec des affiches électorales avec des niaiseries toutes  plus affligeantes les unes que les autres .

 Enfin, passons !

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« A Jacques-Honoré MOREAU 1

Aumônier du roi de Pologne

Lorraine, Lunéville

Aux Délices 12 décembre [1757]

Monsieur, je suis toujours prêt à exécuter vos ordres et dès que tout est prêt j'aurai l'honneur de vous envoyer l'épitaphe 2, soit en vers soit en prose , soit latine soit française, à laquelle je me serai déterminé . Je compte que le marbre pourra contenir au moins cinq ou six lignes . Il arrive souvent que ceux à qui on montre une inscription qu'ils ont demandée la veulent changer et qu'un autre se présente pour donner la sienne . Je compte être à l'abri de ce désagrément puisque c'est vous qui me chargez de cet emploi .

A l'égard des ornements, je crois qu'il est convenable d'y placer quelque génie avec les attributs des mathématiques . Si je savais quels ornements on a employés je serais plus à portée d'y conformer l'inscription 3. Je vous réponds tard parce que j'ai été moi-même tout prêt d'avoir besoin d'épitaphe . J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur,

Voltaire. »

2 Marie-Josèphe d'Autriche, femme de Frédéric Auguste II de Saxe (Auguste III de Pologne) fille de l'empereur Joseph, est morte à Dresde le 17 novembre 1757. (Beuchot.) . Voir lettre du 2 décembre 1757 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/02/09/vous-pourriez-bien-entendre-parler-encore-d-une-bataille-ne.html

3 Rappel au sujet de la tombe de Mme du Châtelet ; voir : http://www.ot-lunevillois.com/UserFiles/File/emilie-du-chatelet.pdf

 

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21/02/2013 | Lien permanent

je porte en fardeau immense, et j'en suis charmé

...Charmée, je le crois Mam'zelle Wagnière, LoveVoltaire , sous votre clavier l'oeuvre de notre ami Voltaire est mise au jour pour tous, travail de Romain (NDLR - pas de Fred ;-), private joke ) . Plus modestement je m'en tiens à la correspondance, travail de Bénédictin ( avec renfort de Bénédictine ) .

 Notre cher Fanfoué , lui, Président Normal (pas Sup), au contraire , est comme le 'Tit Gibus : "Si j'aurais su j'aurais pas venu !" ; alors : "Ciao et bon vent ! on ne vous retient pas ."

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Le charme opère, je me sens pousser des ailes !

 

 

« A Pierre-Joseph Thoulier abbé d'Olivet, de

l’Académie française

à Paris

Ferney 19è septembre 1761

Je vous demande deux grâces, mon cher maître, la première, de convenir que les remords de Cinna auraient fait un effet admirable, s'il les avait éprouvés dans le temps même qu'Auguste lui dit Je partagerai l'empire avec vous, et je vous donne Émilie . Une fourberie lâche et abominable dans laquelle Cinna persiste, ôte à ses remords tardifs toute la beauté, tout le pathétique, toute la vérité même qu'ils devraient avoir ; et c'est sans doute une des raisons qui font que la pièce est aussi froide qu'elle est belle . M. le duc de Villars vient d'en raisonner avec moi . Il connait le théâtre mieux que personne . Il ne conçoit pas comment on peut être d'un autre avis ; relisez je vous en prie mes observations sur Cinna que je renvoie à M. Duclos . Je vous dirai, comme à lui, qu'il faut à la fois de l'encens à Corneille, et des vérités au public .

L'impératrice de Russie souscrit comme le roi pour deux cents exemplaires . L'empressement pour cet ouvrage est sans exemple .

La seconde grâce que je vous demande est de vouloir bien mettre M. Watelet dans la liste de nos académiciens qui encouragent les souscriptions pour Mlle Corneille . Non seulement M. Watelet prend cinq exemplaires, mais il a la bonté de dessiner et de graver le frontispice . Il nous aide de ses talents et de son argent . Gardez donc que l'ami Thieriot ne l'oublie . Ces petits soins peuvent vous amuser dans votre heureux loisir ; je porte en fardeau immense, et j'en suis charmé . Aidez-moi, instruisez-moi, écrivez-moi .

V. »

 

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peut-être dans ce moment-ci où les finances mettent tous les esprits en fermentation, on ne veut pas qu'ils s’échauffent

... Reste à savoir qui est ce "on" . Les complotistes patentés savent . Grand bien leur fasse, il y a de grands messieurs en blanc qui viennent les chercher .

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Ah Fanfoué ! tu as failli nous faire rire .

 

 

«A Jean Le Rond d'Alembert

31è décembre 1763

Mon cher philosophe, vous ne me dîtes point si vous avez reçu la Tolérance . Je ne sais plus où j'en suis . On a arrêté à la poste, consécutivement, deux exemplaires de cet ouvrage, que les Cramer envoyaient à M. de Trudaine, et à M. de Montigny son fils . Comment accorder cette rigueur avec l'approbation que Mme de P*** et plus d'un ministre d’État ont donnée à ce petit livret, qui est si honnête ? Deux paquets adressés à M. Damilaville sont restés entre les griffes des vautours . Il faut que le vôtre n'ait point échappé à leur barbarie , puisque je n'ai aucune nouvelle de vous . Tout cela m'embarrasse . Je vois qu'on ne tolère ni la tolérance, ni les tolérants . On a beau se contraindre dans des matières si délicates, jusqu'au point d'être sage, les fanatiques vous trouvent toujours trop hardi ; et peut-être dans ce moment-ci où les finances mettent tous les esprits en fermentation, on ne veut pas qu'ils s’échauffent sur d'autres objets .

On parlait d'un mandement de votre archevêque que le roi a fait, dit-on, supprimer amicalement . Ce mandement n’était pourtant pas tolérant . De quelque côté que vous vous tourniez à Paris, vous avez de quoi exercer votre philosophie ; vous vous contentez de rire des sottises des hommes , ils ne méritent pas que vous les éclairiez ; cependant il est toujours bon de couper de temps en temps quelques têtes de l'hydre, dussent-elles renaître . Ce monstre, en se souvenant du couteau, en est moins hardi et moins insolent ; il voit que vous tenez la massue prête à l'écraser, et il tremble .

J'ai été si dégoûté depuis peu de ce qu'on appelle les choses sérieuses, que je me suis mis à faire des contes de ma mère l'Oye . J'en suis un peu honteux à mon âge ; mais ce qui convient à tous les âges, c'est de vous aimer et de vous admirer .

V. »

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02/01/2019 | Lien permanent

qui prend le plus long n’arrive jamais le premier

...

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

11è septembre 1763 1

Mes divins anges, puisque vous êtes assez lambins pour ne pas renvoyer le premier acte à M. Marcel, il vous en envoie cinq . Il se flatte d'avoir fait tout ce que votre comité exigeait de lui . Il faut que M. le duc de Praslin se donne avec vous le plaisir d'attraper le public . C'est une vraie opération de ministre . M. Marcel vous enverra une lettre soumise pour la reine Clairon, qui sera de la même écriture que la pièce . Je ne connais point de conspiration mieux arrangée . Nous verrons si celle de Rousseau contre Genève, réussira le mieux ; il est vrai qu'il a sept ou huit cents personnes dans son parti ; mais je tiens que les trois conspirateurs valent mieux que les associés de Jean-Jacques .

J’ignore absolument si on fait une Gazette littéraire. Tous les ouvrages nouveaux faits depuis trois mois en Allemagne, en Angleterre et en Italie sont déjà annoncés pour la plupart dans les journaux. Mon travail et ma bonne volonté pourraient bien devenir inutiles. Des paquets de livres doivent être arrivés chez M. le duc de Praslin par Strasbourg et par Londres ; mais qui prend le plus long n’arrive jamais le premier. J’attends les ordres de M. le duc de Praslin sur tout cela.

Souffrez, mes très chers anges, que je lui présente ici mes très humbles respects, et recevez les miens.

Comment vont les yeux de M. d’Argental ? pour moi, je n’en ai plus.  Celles qui se mettaient à la fenêtre ne s’y mettent plus, les mouleuses cessent de moudre ; l’amandier fleurit, la corde d’argent est cassée sur la fontaine 2.  Adieu les tragédies. »

1 L'édition Cayrol est limitée à la partie manquante dans Kehl ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1763-partie-29.html

2 Toute cette phrase est adaptée de l'Ecclésiaste, XII, 5-8 : http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/commentair...; dans l'édition de Kehl, on trouve cet alinéa à la fin d'une lettre à d'Argental du 11 février 1764 .

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06/09/2018 | Lien permanent

il s'intéresse à tout ce que le magnifique Conseil peut lui recommander

... Edouard Philippe ?

 

 

« A Jacob Favre

Je me hâte, monsieur, de vous envoyer la copie de la lettre 1 que je reçois dans le moment de M. le duc de Praslin . Elle vous fera voir combien il s'intéresse à tout ce que le magnifique Conseil peut lui recommander . Cette nouvelle marque des bontés dont M. le duc de Praslin m'honore augmente encore mon respectueux attachement et ma reconnaissance pour le magnifique Conseil et particulièrement pour vous , monsieur, aussi bien que pour M. Lullin, secrétaire d’État .

J'envoie à M. de Boisy copie de la lettre ; je crois qu'elle lui fera plaisir . Si ma santé me le permettait, je n'aurais pas manqué de venir vous assurer à Genève du respect avec lequel j'ai l'honneur d'être

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire .

Ferney 25è octobre 1763 2»

1 Elle est conservée ; en voici la teneur qui donnait satisfaction à V* : « A Fontainebleau, 10è octobre 1763 . / Je me fais un plaisir , monsieur, de vous annoncer que je viens de prendre la décision du roi sur les différentes réclamations que les curés du pays de Gex ou autres ecclésiastiques ont faites depuis quelque temps des dîmes inféodées . Sa Majesté voulant maintenir à cet égard les choses dans l'état où elles ont été jusqu'à présent, m'a ordonné d’écrire au premier président du Parlement de Bourgogne, qu'il ait à ne plus admettre à l'avenir aucune requête à ce sujet . Par ce moyen, votre curé sera contraint de vous laisser tranquille, et Mme Denis, ainsi que vous, monsieur, jouirez en toute assurance des privilèges qui vous ont été accordés . Je suis très parfaitement, etc. /Le duc de Praslin. »

Voir aussi la lettre du 21 septembre 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/09/17/il-cherit-ses-sujets-comme-il-est-aime-d-eux-c-est-un-pere-e-6085187.html

et celle du 16 octobre à Fyot de La Marche : « C'est à propos de ces dimes, monsieur, que vous avez sans doute reçu une lettre de M. le duc de Praslin, de la part du roi . Vous savez sans doute sur quoi cette lettre est fondée . »

2La lettre fut en effet lue au conseil le 17 octobre 1763 .

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09/10/2018 | Lien permanent

je ne peux lui ôter ce petit travail, qu’il ne fait que par amitié pour moi

... aurait dit le président Miguel Diaz-Canel à propos de Raul Castro, mais à 89 ans le vieillard secrétaire et maître du parti communiste cubain se retire : enfin !

Quel dictateur suivra ?

raul castro

Barman, fait péter un Cuba-libre ! https://www.1001cocktails.com/recettes/recette_cuba-libre...

 

 

« A Jacob Bouthillier de Beaumont

M. de La Borde, banquier du roi, me mande du 25, monsieur, que les trente-six billets ne lui ont pas été remis par MM. Necker 1 et Thelusson 2, suivant vos ordres et suivant la prière que je leur en avais faite. Je suppose que cette affaire est actuellement consommée. En tout cas, je vous prie de les en faire souvenir par cet ordinaire.

M. Jean Maire, trésorier de Montbéliard et terres adjacentes, est prêt à donner un demi pour cent par mois, tous les trois mois, pour l’argent que vous avancerez, vous ou un autre banquier à Genève, le change toujours au pair, sans aucun autre frais. Mandez-moi votre dernière résolution. Il n’y aura rien d’ailleurs à payer pour moi, ni comptes à faire ; tous mes petits déboursés, pour ce que j’achète à Genève, sont faits par M. Souchay, négociant, depuis longtemps, et je ne peux lui ôter ce petit travail, qu’il ne fait que par amitié pour moi.

Je vous souhaite la bonne année. J’ai l’honneur d’être bien sincèrement, monsieur, votre très-humble et très obéissant serviteur.

À Ferney, 31 décembre 1765

N. B. Ne sachant pas la demeure de MM. Necker et Thelusson, j’ai mis simplement à Paris 3; je vous supplie de les en instruire, et de les prier de retirer la lettre, qui est, je crois, du 18è . Ils me feraient beaucoup de plaisir de faire donner mes trente-six billets à M. de La Borde le plus tôt qu’ils pourront.»

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20/04/2021 | Lien permanent

Je suis toujours en peine que quelque malin ne mette le nez dans notre correspondance littéraire, qui est assurément bie

...  La malin est protéiforme : simple hacker bordélique, escroc ou institution gouvernementale , l'espionnage croit à vitesse exponentielle facilité par cette magnifique-merveilleuse-indispensable (sic. sic. sic.) Intelligence Artificielle . Les murs ont désormais des yeux et des oreilles sur le Net , vive le courrier papier !

Que risquent les truands voleurs de données ? Que dit la loi ?  https://www.ssi.gouv.fr/publication/legislation-en-matiere-doutils-despionnage/

Voici ce qui arrive quand on met son nez dans les affaires des autres -

Crime et châtiment

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

26 mai 1766 1

Il faut aujourd’hui, mon cher ami, que je vous parle d’une petite négociation typographique. Vous savez peut-être qu’un homme d’esprit, qui était de l’ordre des avocats, s’est mis de l’ordre des libraires. Il a rassemblé quelques morceaux de moi, qu’il a imprimés fort correctement. Je vous supplie de lui donner une marque de ma reconnaissance en lui envoyant une collection complète de mes œuvres.

Si vous avez deux exemplaires de la nouvelle édition avec des notes, à Amsterdam chez Varberg 1765, commençant par ces mots : Où allez-vous monsieur l'abbé 2 , je vous restituerai fidèlement cet exemplaire avec usure . Le libraire en question s'appelle Lacombe et demeure sur le quai de Conti . Il est bon d'avoir des philosophes dans tous les états .

Je suis toujours en peine que quelque malin ne mette le nez dans notre correspondance littéraire, qui est assurément bien innocente . Ayez donc la bonté, pour me rassurer, de m'accuser réception du petit buste d'ivoire, la lettre pour notre cher Élie, celle pour M. Du Molard, la Défense du président de Thou par Boursier et enfin le petit billet ci-joint pour l'avocat libraire .

J'attends de vos nouvelles . Je vous embrasse . Je vous souhaite une meilleure santé que la mienne . »

2 Allusion à l'édition Varberg, Amsterdam 1765, du Dictionnaire philosophique portatif, où ces mots se trouvent au début de l'article - Abbé ; voir : http://www.lechasseurabstrait.com/revue/IMG/pdf/Voltaire_-_Dictionnaire_philosophique.pdf

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16/08/2021 | Lien permanent

le grand art des silences ; si elle sait dire de ces non qui veulent dire oui ; si elle sait accompagner une cruauté d’u

... On ne trouvera pas ces paroles dans le discours d'Emmanuel Macron ce soir, mais il les pense, les souhaite même,  Mme Borne étant son élue, elle ne doit pas faillir . Après les hors-d'oeuvres électoraux, il est temps de passer  au plat de résistance : gouverner !

https://cdn-s-www.leprogres.fr/images/C34BFF0A-6468-40FB-AF95-5CD9B26CBE2D/NW_raw/title-1652761814.jpg

https://www.lemonde.fr/politique/live/2022/06/22/l-actual...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI

11 février 1767, à 8 heures du matin

Les plus importantes affaires de ce monde, sans doute, sont des tragédies, car elles poursuivent l’âme le jour et la nuit. Ma première idée, quand on veut m’ôter un vers que j’aime, c’est de murmurer et de gronder ; la seconde, c’est de me rendre, J’aimais ce vers :

Elle n’a plus coûté que vous ne pouvez croire 1;

mais il était 6 heures du matin ; et, actuellement qu’il en est 8, j’aime mieux celui-ci :

Me dompter en tout temps est mon sort et ma gloire.

Ainsi donc, mes anges, n’en croyez point mes deux paquets qui sont partis ce matin ; croyez ce billet-ci qui court après. Je vous demande bien pardon, mes anges, de vous donner tant de peine pour si peu de chose 2.

Si Mlle Durancy entend, comme je le crois, le grand art des silences ; si elle sait dire de ces non qui veulent dire oui ; si elle sait accompagner une cruauté d’un soupir, et démentir quelquefois ses paroles, je réponds du succès ; sinon je réponds des sifflets. J’avoue qu’un grand succès serait nécessaire pour faire enrager les ennemis de la raison, sans parler des miens. La pièce dépend entièrement des acteurs 3. »

1 Je ne sais à quelle scène ce vers appartient. (Beuchot.)

2 Dans Beuchot on trouve ici des phrases qui appartiennent à la lettre précédente. : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/06/22/voici-le-temps-de-copier-les-roles-et-de-les-apprendre.html

3 « Cet alinéa est, sans aucun doute, un fragment d’une lettre postérieure » affirme , par erreur, Georges Avenel.)

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22/06/2022 | Lien permanent

On augmente son crédit quand on l'emploie pour la justice et pour l'amitié

... J'en toucherai deux mots à mon banquier . Je crains bien que mes bons sentiments lui soient inconnus , sans valeur, comme il est ordinaire de le penser "chez ces gens-là" (comme dit le grand Jacques Brel : https://www.youtube.com/watch?v=_XrO-kBidNI&ab_channe... ).

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

15 janvier 1768

Je réponds en hâte, mon cher ami, à votre lettre du 7. Je ne conçois pas comment M. d'Argental peut hésiter un moment à faire parler M. le duc de Praslin. On augmente son crédit quand on l'emploie pour la justice et pour l'amitié. La timidité en pareil cas serait une lâcheté dont il est incapable.

M. Boursier m'a dit que vous vouliez avoir je ne sais quel rogaton d'un nommé Saint-Hyacinthe 1. Il demande par quelle voie il faut vous le faire tenir. Il dit que, s'il tombait en d'autres mains, cela pourrait vous nuire dans les circonstances présentes. Je vous demande en grâce de ne point trop effaroucher ceux qui protègent le jeune Mabille 2. Vous connaissez cet excellent vers de La Motte

Un ennemi nuit plus que cent amis ne servent .3

La protectrice de Mabille paraît se rendre à la raison, et ne veut point du tout qu'on vous laisse sans récompense. Que le titulaire vive encore seulement six semaines, et j'ose croire que M. le duc de Choiseul parlera.

Je vous embrasse de tout mon cœur. »

2Ce protecteur de Mabille , rival de Damilaville, est Berthier de Sauvigny ; voir lettre du 13 janvier 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/06/comptez-qu-un-homme-en-place-peut-toujours-nuire-6455686.html

3 Vers de La Motte dans ses Fables, V, iv, 51 : « Le Chien et le Chat » : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8613373p/f365.item

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16/08/2023 | Lien permanent

je vous renouvelle mon tendre et inviolable attachement

... Chère Mam'zelle Wagnière, votre oeuvre vit encore et votre courage modèle me soutient pour tenir ma promesse de rester fidèle à notre ami Voltaire . Je ne vous oublierai jamais : http://www.monsieurdevoltaire.com/2023/01/triste-nouvelle...

https://image.over-blog.com/-lAx7HKq0hfNWml2dDA0oPUxPTI=/940x320/smart/filters:no_upscale()/image%2F1011780%2F20140506%2Fob_a36147_photo-blog.jpg

La Charmille que vous aimiez ... 

 

 

« A Paul-Claude Moultou fils

à Genève

29 décembre 1767, à Ferney.

Eh bien! le diable qui se mêle de toutes les affaires de ce monde, et qui détruit toutes les bonnes œuvres, ne vient-il pas d'arrêter tout net M. de Chardon, lorsqu'il allait rapporter l'affaire des Sirven? Le Parlement ne lui fait-il pas une espèce de procès criminel pour avoir rapporté devant le roi l'affaire de la Cayenne 1? Le roi est, à la vérité, indigné contre le Parlement; mais le procès des Sirven n'en est pas moins retardé. Je vais animer M. de Chardon, il est un de nos philosophes, et l'on verra peut-être à la fin que la philosophie est bonne à quelque chose.

La facétie de la Sorbonne contre Bélisaire paraît enfin 2. Elle ressemble aux pièces nouvelles de cet hiver, elle est sifflée ; mais le nonce la dénonce à Rome comme scandaleuse, et cette dénonciation  dudit nonce est encore sifflée. La condamnation de Rome le sera aussi. Et de rire!

Je ne ris point sur les Sirven, je suis surtout très sérieux quand je vous renouvelle mon tendre et inviolable attachement. »

1 Chardon est devenu un pion dans la querelle qui oppose le Parlement au roi . Le 23 décembre, le Parlement délivra un arrêt lui interdisant l'accès aux cours tant que l'affaire de Cayenne n'aurait pas été éclaircie . Le roi répliquera par un arrêt du Conseil du 25 décembre 1767 .

Voir : https://www.cairn.info/revue-histoire-economie-et-societe-2010-3-page-57.htm

et : https://data.bnf.fr/fr/see_all_related_documents/11970408/15322447/page1

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22/07/2023 | Lien permanent

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