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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je m’en suis guéri avec de l’eau .C’est un cordial qui guérit tout

Café des Délices : http://www.youtube.com/watch?v=f22oesdlRjI : pourquoi pas ?

 Volti était un grand buveur de café !

C'est un alibi pour placer cette chanson qui est moin d'être ma préférée, mais ma foi, encore, pourquoi pas ?

Délices d'aujourd'hui !délices.jpg

 

délices gravure.jpg

 Délices voltairiennes !

Oui! amours, délices et orgues sont féminines au pluriel et masculines au singulier !!

Ou  : amour, délice et orgue sont masculins au singulier et féminins au pluriel !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

 

A Prangins 13 février [1755]

 

                            Mon héros,

 

                            J’apprends que monsieur le duc de Fronsac [fils de Richelieu qui a eu la variole ; le 1er mai V* vantera à Richelieu les mérites de l’inoculation, comme il le fait depuis longtemps et qui est pratiquée à Genève par Théodore Tronchin ; il dira : « Heureusement, la nature a servi M. le duc de Fronsac aussi bien que s’il avait été inoculé. »] est tiré d’affaire, et que vous  êtes revenu, de Montpellier [Richelieu est gouverneur du Languedoc] avec le soleil de ce pays là sur le visage, enluminé d’un érésipèle. J’en ai eu un, moi indigne, et je m’en suis guéri avec de l’eau [à Potsdam en juin 1752 : « Je me baigne, je prends les eaux » disait –il à la comtesse  Bentinck.] . C’est un cordial qui guérit tout. Il ne donne pas de force aux gens nés faibles comme moi. Mais vous êtes né fort, et votre corps est tout fait pour votre belle âme. Peut-être  êtes-vous à présent quitte de vos boutons

 

                            J’eus l’honneur en partant de Lyon d’avoir une explication avec M. le cardinal de Tencin sur le concile d’Embrun. Je lui fournis des preuves que les écrivains ecclésiastiques appellent petits conciles les conciles provinciaux, et grands conciles les conciles œcuméniques. Il sait d’ailleurs mon respect pour lui et mon attachement pour sa famille [Tencin est l’oncle de d’Argental]. Etc.

 

                            Je n’ai qu’à me louer à présent des bontés du roi de Prusse, etc. ; mais cela ne m’a pas empêché d’acquérir sur les bords du lac de Genève une maison charmante et un jardin délicieux [le 29 janvier, il écrit à la duchesse de Saxe-Gotha qu’il ne se laisserait pas « ramener » et qu’il ne retournerait pas en Prusse malgré ce qu’on lui écrivait]. Je l’aimerais mieux dans la mouvance de Richelieu. J’ai choisi ce canton séduit par la beauté inexprimable de la situation, et par le voisinage d’un fameux médecin [Théodore Tronchin], et par l’espérance de venir vous faire ma cour quand vous irez dans votre royaume. Il est plaisant que je n’aie de terres que dans le seul pays où il ne m’est pas permis d’en acquérir . La belle loi fondamentale de Genève est qu’aucun catholique ne puisse respirer l’air de son territoire. La république a donné en ma faveur une petite entorse à la loi, avec tous les petits agréments possibles [à Saint-Jean, face à Genève, il a acheté une maison, (qu’il baptise les Délices), sous le nom de Tronchin en prenant des garanties : il « prête 87 200 livres de France à l’acquéreur réel ; lequel ne viole la loi en aucune manière » écrivait-il à François Tronchin le 7 février]. On ne peut ni avoir une retraite plus agréable ni être plus fâché d’être loin de vous. Vous avez vu des Suisses, vous n’en avez point vu qui aient pour vous un plus tendre respect que

 

                                                                  V. et D. »

 

 

 

 

 

 

 

Volti connaissait-il cette station thermale ? Va savoir : http://www.auvergne-thermale.com/fr/der-dermatologie.php

A recommander à Richelieu ? A vous ? A moi ?

 

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13/02/2010 | Lien permanent

je hais et je méprise trop les persécuteurs pour m’abaisser à l’être

"... je hais et je méprise trop les persécuteurs pour m’abaisser à l’être" : ce ne sont pas des hommes politiques qui pourraient franchement dire ceci, en tout cas pas ceux dont on entend malheureusement trop parler .

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Oserai-je donner des noms qui me viennent spontanément ?

calomnie plantu souris.jpg

Oui ! alors Sarkozy, Villepin, Frèche (dont le visage ressemble décidément de plus en plus à un cul un peu défait ), Le Pen (qui minaude comme une vieille punaise de sacristie quand il n'invective pas ), Ben Laden (qui explose plus blanc ! comme disait ma machine à laver ), Brice H. (dans le pays de Gex et le canton de Vaud, je propose qu'on le nomme Brice-laid, quoique ça ne soit pas flatteur pour cette délicieuse gaufrette qu'est le bricelet ), ...etc. La liste ne peut être exhaustive, et j'ai fait quelques rapprochements que les sus-nommés n'aimeront pas . Tant pis !

calomnie 100 100.jpg

Parole de vautour affamé !!

 

 

 

« A Pierre Lullin

 

                   Monsieur,

 

                            Parmi les sottises dont ce monde est rempli, c’est une sottise fort indifférente au public qu’on ait dit que j’avais engagé le Conseil de Genève à condamner les livres du sieur Jean-Jacques Rousseau, et à décréter sa personne , mais vous savez que c’est par cette calomnie qu’ont commencé vos divisions . Vous poursuivîtes le citoyen [Charles Pictet ] qui, étant abusé par un bruit ridicule, s’éleva le premier contre  votre jugement, et qui écrivit que plusieurs conseillers avaient pris chez moi et à ma sollicitation le dessein de sévir contre le sieur Rousseau, et que c’était dans mon château qu’on avait dressé l’arrêt. Vous savez encore que les jugements portés contre ce citoyen et contre le sieur Jean-Jacques Rousseau ont été les deux premiers objets des plaintes des représentants ; c’est là l’origine de tout le mal .

 

                            Il est donc absolument nécessaire que je détruise cette calomnie. Je déclare au Conseil et à tout Genève que s’il y a un seul magistrat, un seul homme dans toute votre ville, à qui j’aie parlé, ou fait parler contre le sieur Rousseau, avant ou après sa sentence , je consens à être aussi infâme que les secrets auteurs de cette calomnie doivent l’être. J'ai demeuré onze ans près de votre ville, et je ne me suis jamais mêlé que de rendre service à quiconque a eu besoin de moi . Je ne suis jamais entré dans la moindre querelle. Ma mauvaise santé même pour laquelle seule j’étais venu dans ce pays, ne m’a pas permis de coucher à Genève plus d’une seule fois .

 

                            On a poussé l’absurdité de l’imposture jusqu’à dire que j’avais prié un sénateur de Berne de faire chasser le sieur Jean-Jacques Rousseau de Suisse. Je vous envoie, Monsieur, la lettre de ce sénateur  [Freudenreich, à qui il a demandé le 11 janvier de témoigner qu’il n’a « jamais sollicité personne … de faire chasser »  Rousseau « du territoire " et qu’il n’a jamais écrit au pasteur Bertrand d’engager Freudenreich à le faire.] . Je ne dois pas souffrir qu’on m’accuse de persécution ; je hais et je méprise trop les persécuteurs pour m’abaisser à l’être . Je ne suis point ami de M. Rousseau, je dis hautement ce que je pense de bien ou de mal de ses ouvrages, mais si j’avais fait le plus petit tort à sa personne, si j’avais servi à opprimer un homme de lettres, je me croirais trop coupable, etc.

 

                            Voltaire

                   gentilhomme ordinaire

                   de la chambre du roi.

 

Au château de Ferney 30è janvier 1766.  

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30/01/2010 | Lien permanent

Vous ne voulez donc pas qu'une femme soit aussi friponne que Tartuffe, il ne faut donc les représenter que faibles et p

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Prenons notre poèle fermement par la queue (plutôt que le diable !) et faisons un voeu en retournant nos crêpes :

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

Conseiller au parlement, rue Grange-Batelière à Paris

 

Ce 2 février [1740]

 

C'est moi qui me donne aujourd'hui à tous les diables pour y avoir presque envoyé hier mes bons anges. Vous mandez par votre lettre à Mme du Châtelet que vous avez une mauvaise santé . Vous ne pouviez mander une nouvelle plus affligeante pour nous. Je consens que mes ouvrages meurent, mais je veux que vous viviez.

 

Ce qui est plus de votre goût sera plus du mien. Je ferai de Pandore i ce qu'il vous plaira.

 

Une scène de Mahomet vaut certainement mieux que tout Zulime. Je vous enverrai l'un et l'autre en deux paquets sous le couvert de M. de Pont-de-Veyle, ou sous celui de M. de Maurepas selon les ordres que vous me donnerez.

Vous exercerez votre empire absolu sur les deux pièces, mais si j'ose avoir mon avis, Mahomet, malgré son faible cinquième acte qui sera toujours faible, est un morceau très singulier et Zulime un peu in communi martirum.

 

Vous ne voulez donc pas qu'une femme ii soit aussi friponne que Tartuffe, il ne faut donc les représenter que faibles et point méchantes ? Dites-moi donc pourquoi on souffre Cléopâtre dans Rodogune, et dites-moi pourquoi on ne peut pas peindre une femme friponne ? S'il ne tenait qu'à adoucir les teintes et à ne donner à M. Scrupulin d'autre crime que d'avoir épousé la maîtresse de son ami, ce serait l'affaire d'une heure . Il me parait que le personnage d'Adine est bien intéressant et je vous défie de nier que Mme Ballet ne soit une bonne diablesse. Je crois qu'avec les corrections cette pièce serait assez suivie . Mais la physique ne s'accommode pas de tout cela et j'y retourne . Je vous supplie de faire ma cour à M. de Solare iii, et de vouloir bien lui présenter mes très humbles remerciements.

 

A propos, est-ce qu'Eugénie iv est dans le terrible ? Vous me dites qu'on est las des horreurs, mais qu'importe dans quel goût soit Eugénie ? Je vous envoie le gros vin de Mahomet, et la crème fouettée de Zulime. Vous choisirez.

 

Je baise les ailes de mes anges . La maison d'Ussé se souvient-elle de moi ?

 

Un petit mot. C'est sur Pandore . Vous ne goûtez pas la scène de la friponnerie de Mercure qui lui persuade d'ouvrir la cassette . Mais Mercure fait là office du serpent qui persuada Ève. Si Ève eût mangé par pure gourmandise, cela eût été bien froid, mais le discours avec le serpent réchauffe l'histoire.

 

Je sais fort bien que l'aventure de Pandore n'est pas à l'honneur des dieux . Je n'ai pas prétendu justifier leur providence, surtout depuis que vous êtes malade. »

 

i Pandore, son opéra ; il sera imprimé en 1748, mais non représenté. http://baroquelibretto.free.fr/pandore.htm 

Le 5 janvier, V* demandait à Helvétius de le lire, puis de l'envoyer à Pont-de-Veyle, frère de d'Argental.                                                                                                                             Lettre CMXIV page 53 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80031w/f58.image.pa...

 

ii Mme Prudise ou Dorfise dans la pièce intitulée alors La Dévote, puis La Prude.                              Cf. Page 315 : http://books.google.fr/books?id=MwHgAAAAMAAJ&pg=PA315...

 

iii Solaro di Breglio, ambassadeur de Sardaigne.                                                                           Cf. page 357 : http://books.google.be/books?id=E61y6E8ZRyYC&pg=PA357...

 

iv Édouard III, pièce de Gresset créée le 22 janvier 1740.                     http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Gresset                        http://cesar.org.uk/cesar2/people/people.php?fct=edit&...

 

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02/02/2011 | Lien permanent

Le fond de mon amitié pour lui n'a point été altéré par les violents chagrins qu'il m'a causés

Amitiés particulières de Serge Lama , chanson que je ne connaissais pas :

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Un peu d'amour et d'amitié :

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Dans le domaine de l'amitié, Volti me laisse pantois par sa fidèle amitié à la limite du déraisonnable , et avec la plus grande sincèrité .

 

"Est-il possible que nous ne ferons du bien que dans les pays étrangers !"

Là, Volti pense aux intellectuels, à ceux qui travaillent pour la vérité et le bon  goût, les Lumières  qui éclairent l'Europe, et, par là, le monde de ce temps .

De nos jours j'applique cette citation aux efforts sans fin, nécessaires au soulagement des misères de pays parfois lointains .

Et terrible dilemme, comment aider ces pays et résoudre dans le même temps les problèmes de la pauvreté sur notre territoire ?

Comment donner le beurre et l'argent du beurre ?

De quel côté de la tartine se retrouve le clochard, celui qui doit encore et encore faire appel aux Restos du Coeur ? Comment faire du bien partout ?

 

le-doute-est-partout.jpg

 

 

Est-il possible que nous  ferons du bien partout ?

 

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Rendez-vous, à Lyon ?  http://www.deezer.com/listen-7311007

Oui, la harpe  ...



 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

 

6è mars 1768, à Ferney

 

Jugez, mon très cher philosophe, si j'ai envie de faire du tort à M. de La Harpe, et si j'ai mérité qu'il m'en fît i. J'écrivis à monsieur le contrôleur général pour les affaires du pays de Gex au commencement du mois d'août . Je pris cette occasion pour le prier d'accorder à M. de La Harpe la moitié d'une ancienne pension que j'ai, et dont je n'avais point sollicité le paiement depuis le commencement de la guerre, et même depuis la paix . Monsieur le contrôleur général me répondit sur les affaires du pays, et non sur M. de La Harpe ; mais il dit à M. de Boullongne ii qu'il lui ferait accorder une gratification . M. de Boullongne me le manda par sa lettre du 14 août, et j'en ai toujours gardé le secret à M. de La Harpe jusqu'au jour de son départ .

 

Il sait qu'en envoyant à M. le duc de Choiseul son Éloge de Charles V,iii je lui représentai le mérite et le peu de fortune de l'auteur . Il sait que sur le champ M. le duc de Choiseul eut la générosité de lui donner une pension . Je suis toujours dans la même résolution par rapport à la pension sur le roi que je voulais lui faire partager . Le fond de mon amitié pour lui n'a point été altéré par les violents chagrins qu'il m'a causés .

 

Tronchin iv, procureur général de la petite république ma voisine, fut assailli hier au soir à la porte de sa maison par plus de cinq cents personnes, dont plus de la moité criait qu'il fallait le mettre en pièces. Les commissaires du peuple eurent beaucoup de peine à le tirer de leurs mains, et le firent garder toute la nuit par cinquante bourgeois . Il n'y a plus là de plaisanterie . Voyez combien il est cruel que le chant v où il est question des Tronchin très mal voulus à Genève paraisse pendant des mouvements si violents .

 

Si M. de La Harpe avait eu assez d'amitié pour moi pour m'avouer au moins dans son premier voyage à Paris qu'il avait emporté ce manuscrit de ma maison, qu'il vous l'avait donné à vous, à M. de Rochefort, à M. Dupuits et à une autre personne, il aurait prévenu le désagrément que j'éprouve . Je l'aurais conjuré de prier ceux à qui il avait donné cette plaisanterie devenue si dangereuse, de n'en point donner de copie . Ces balivernes sont d'ailleurs fort insipides pour Paris qui ne se soucie point du tout de Genève, et très désagréables pour moi dans le pays que j'habite . Mais M. de La Harpe, au lieu de réparer le mal qu'il avait fait , m'écrivît de sa chambre à la mienne une lettre fort dure dans laquelle il m'insultait sans se justifier vi. Je ne lui ai fait à son départ aucun reproche ni sur ses procédés envers moi, ni sur sa lettre . Voilà où nous en sommes .

 

Je l'avais chargé en partant d'un paquet pour vous dans lequel il y avait une partie des choses que vous demandiez vii, et une lettre pour vous dans laquelle je vous rendais un compte succinct de cette aventure, et que je vous priais même de lui montrer .

 

Je suppose que vous avez reçu le tout et que vous en aurez fait l'usage que vous aurez cru convenable .

 

Je vous réitère encore que j'oublie entièrement cette petite imprudence de M. de La Harpe qui m'a été si préjudiciable ; que je lui rendrai tous les services qui dépendront de moi ; que ma grande passion est que je veux que ceux qui cultivent les beaux-arts avec succès soient tous unis, et qu'il faut oublier tous les sujets de plainte en faveur de la vérité et du bon goût dont ils doivent être les soutiens . Est-il possible que nous ne ferons du bien que dans les pays étrangers !

 

Je vous embrasse avec douleur, et avec la plus vive amitié .

 

V. »

 

i Pour les torts de La Harpe, voir les lettres

du 1er mars à Mme Denis :

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/03/05/5...

et du 2 mars à Damilaville :

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/03/02/i...

ii Intendant des finances . On accorda 50 louis à La Harpe .

M. de Boullongne : voir page 20 : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/be...

iii Éloge de Charles V, roi de France, discours qui a remporté le prix de l'Académie française en 1767, par M. de La Harpe . Voir note 18 : http://www.ville-ge.ch/bge/imv/gazette/26/a_propos.html#_...

iv Jean-Robert Tronchin-Boissier .http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Robert_Tronchin

Une élection de syndics avait été programmée pour le 5 mars et il y eut une sorte d'émeute . Les Représentants refusaient notamment l'obligation d'élire les syndics parmi les membres du Petit-Conseil . Plusieurs mois auparavant, ils avaient « jeté dans quelques boutiques des billets portant qu'on pendra les Négatifs (patriciens réactionnaires) avec les boyaux des Tronchin. »

v Le deuxième chant de La Guerre civile de Genève, que La Harpe avait volé à V* et répandu dans Paris pendant son séjour à l'automne 1767.

http://www.voltaire-integral.com/Html/09/09GUERCI.htm#CHANT DEUXIÈME

vi Le 11 avril, à d'Alembert : « Vous m'alléguez que vous ne l'avez donné à personne (le 2è chant), je vous crois, mais quelle raison auriez-vous de ne pas me croire lorsque je vous dis que c'est à Paris qu'on me l'a donné ? ... Ce n'est pas un homme lié avec vous qui a du être le plus empressé à posséder ce manuscrit ... Si vous faisiez de moi des plaintes qui me fussent injurieuses, vous me forceriez d'avoir avec vous une sorte de procès public. »

vii Sans doute les dernières brochures que d'Alembert réclamait entre autre pour Boullongne .

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07/03/2011 | Lien permanent

Nous commençons à prendre les systèmes des Anglais mais il faudrait apprendre aussi à les battre sur mer

 ... Ou plus précisément , en ce moment, en ces jours de bagarre sur le gazon ukrainien, les battre , les piler, leur faire regretter d'avoir un aussi désagréable et cynique premier ministre, en un mot comme en cent leur foutre la pâtée . C'est à cet instant que je réalise que je ne sais absolument rien des matchs à venir, que je ne sais absulument pas si l'équipe d'Angleterre est encore en course pour le titre européen, ni si la décevante prestation des Français nous mettra à un moment ou à un autre face aux roastbeefs . Oui, je l'avoue avec une certaine fierté, je me fiche complètement de la coupe d'Europe en particulier, et du foot en général .

De plus les footeux les plus grassement payés n'ont pas attendu l'annonce du taux d'imposition voulu par François Hollande , ni les offres d'accueil à bras ouverts de la "perfide Albion", pour se trouver des petits paradis fiscaux, dont fait partie la Suisse ma voisine . Non, je n'ai pas de voisine Suisse, mais bien des Helvètes habitent mon village et font monter les prix de l'immobilier, de bleu ! de bleueueueu ! ( locution typiquement romande, proche de notre palsambleu si couramment prononcé quand une marquise se casse un ongle ).

 Pour en revenir à un sport que j'aime , le rugby

http://coupe-du-monde.tf1.fr/928/video/lievremont-battre-anglais-49eid_3u0t1_.html

 Battre les Anglais ! quel pied !!

 

7724596086_marc-lievremont-est-heureux-apres-la-victoire-du-xv-de-france-face-a-l-angleterre-samedi-en-quart-de-finale-de-la-coupe-du-monde-de-rugby.jpg


 

« A madame Marie -Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG,
à Strasbourg.

Aux Délices, près de Genève, 12 avril [1756]

J'ai déchiffré votre lettre, madame, avec le plus grand plaisir du monde. Ne jugez point, s'il vous plaît, de mon attachement pour vous par mon long silence. Ma mauvaise santé, ma profonde retraite, l'éloignement où je suis de tout ce qui se passe dans le monde, le peu de part que j'y prends, tout cela fait que je n'ai rien à mander aux personnes dont le commerce m'est le plus cher. Je n'ai presque plus de correspondance à Paris. Le célèbre Tronchin, qui gouvernait ici ma malheureuse santé, m'a abandonné pour aller détruire des préjugés en France, et pour donner la petite vérole à nos princes 1. Je ne doute pas qu'il ne réussisse, malgré les cris de la cour et des sots. Tout allait à merveille le 5 du mois. Mme de Villeroi 2 attend la première place vacante pour être inoculée. Les enfants de M. de La Rochefoucauld et de M. le maréchal de Belle-Isle se disputent le pas. Il a plus de vogue que la Duchapt 3, et il la mérite bien. C'est un homme haut de six pieds, savant comme un Esculape, et beau comme Apollon. Il n'y a point de femme qui ne fût fort aise d'être inoculée par lui. Nous commençons à prendre les systèmes des Anglais mais il faudrait apprendre aussi à les battre sur mer. Je crois actuellement M. de Richelieu en chemin pour aller voir s'il y a d'aussi beau marbre à Port-Mahon qu'à Gênes, et si on y fait d'aussi belles statues. Il pourra bien rencontrer sur sa route quelque brutal d'amiral anglais qu'il faudra écarter à coups de canon; mais je me flatte que le gouvernement a bien pris ses mesures, et que les Français arriveront avant les Anglais. Ceux-ci ont plus de deux cents lieues de mer à traverser, et M. de Richelieu n'a qu'un trajet de soixante-dix lieues à faire, ce qui peut s'exécuter en quarante heures très-aisément, par le beau temps que nous avons.
Quoique je ne sois pas grand nouvelliste, il faut pourtant, madame, que je vous dise des nouvelles de l'Amérique. Il est vrai qu'il n'y a pas de roi Nicolas; mais il n'en est pas moins vrai que les jésuites sont autant de rois au Paraguai. Le roi d'Espagne envoie quatre vaisseaux de guerre contre les révérends pères. Cela est si vrai que moi, qui vous parle, je fournis ma part d'un de ces quatre vaisseaux. J'étais, je ne sais comment, intéressé dans un navire considérable qui partait pour Buenos-Ayres, nous l'avons fourni au gouvernement pour transporter des troupes; et, pour achever le plaisant de cette aventure, ce vaisseau s'appelle le Pascal; il s'en va combattre la morale relâchée. Cette petite anecdote ne déplaira pas à votre amie 4: elle ne trouvera pas mauvais que je fasse la guerre aux jésuites, quand je suis en terre hérétique.
Avouez, madame, que ma destinée est singulière. Je vous assure que nous regrettons tous les jours, Mme Denis et moi, que mes Délices ne soient pas auprès de l'ile Jard. Mais songez, s'il vous plaît, que je vois le lac et deux rivières 5 de ma fenêtre, que j'ai eu des fleurs au mois de février, et que je suis libre. Voilà bien des raisons, madame mais elles ne m'empêchent pas de regretter l'île Jard. Daignez faire souvenir de moi monsieur votre fils. Je vous renouvelle mon tendre respect. »

1 Le duc de Chartres, et Mlle d'Orléans, sa sœur, née en 1750.

2 Jeanne-Louise-Constance, fille du duc d'Aumont. Sa mère était morte de la petite vérole en 1753. Née en 1731, mariée, en 1747, à Gabriel-L.-F. de Neuville, duc de Villeroi, dont le père était mort de la même maladie vers la fin de 1732.

3 Marchande de mode dont la boutique était près de l'Opéra ..

4 Mme de Brumath.

5 Le confluent du Rhône et l'Arve, visible depuis la colline de St Jean où sont les Délices .

 

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22/06/2012 | Lien permanent

Il n' a jamais fait faire autant de chemin à ses maitresses, quoiqu'il les aient menées toujours fort loin .

 Les maîtresses des présidents de la république française font fantasmer le bon peuple, qu'elles soient réelles ou supposées, celles des présidentiables aussi .

J'attends avec impatience ( pardonnez moi de vous mentir aussi effrontément ici ! ), plus exactement ,  j'attends donc , en me brossant le nombril avec le pinceau de l'indifférence, le jour où nous aurons une présidente pour que le peuple électeur puisse lui supposer des amant(e)s . Je mets amantes car je n'ai aucun préjugé à ce sujet .

Si jamais Mme Aubry est l'heureuse élue, je n'imagine pas une seconde , un être vivant, qui ne soit ni sourd ni aveugle, qui puisse partager sa couche . Vision d'enfer , vade retro Satanas !

Mais bon, je ne suis pas objectif ; heureusement !

Ces cabrioles extraconjugales présidentielles, ou presque , lorsqu'elles sont avérées, n'ont pas de suites aussi élégantes que celles de ce cavaleur duc de Richelieu . Nous avons affaire à des gagne petits, des cachottiers , des trouillards inquiets de perdre la place la plus haute du perchoir aux beaux parleurs ( déf . : en 4 lettres : aras !). 

Il arrive cependant que des maîtresses parlent ...

maitresse-de-sarkozy.jpg

 

 

 

« A Sébastien Dupont 1

avocat

 

A Lyon, au Palais Royal 2 , ce 18 novembre [1754]

 

Me voilà donc, monsieur,

 

… Lugdunensem rhetor dicturus ad aram;3

(Juvénal )

 

et j'ai quitté la première Belgique pour la première Lyonnaise . Il y a ici deux académies, mais il n'y a point d'hommes comme vous ; je vous jure que je vous regretterai partout . J'ai quitté Colmar bien malgré moi, puisque c’est vous qui m'y aviez attiré, et vous pourrez bien m'y attirer encore . Vous trouverez bon que monsieur le premier président 4 et madame entrent beaucoup dans mes regrets ; parlez-leur quelquefois de moi, je vous en prie ; je n'oublierai jamais leurs bontés . Je vous supplie encore de vouloir bien dire à M. de Bruges combien je l'estime et combien je le regrette . Je commençais à regarder Colmar comme ma patrie ; il a fallu en partir dans le temps que je voulais m'y établir . C'est une plaisanterie trop forte pour un malade, de faire cent lieues pour venir causer , à Lyon, avec M. le maréchal de Richelieu . Il n' a jamais fait faire autant de chemin à ses maitresses, quoiqu'il les aient menées toujours fort loin .

 

Il faut que je vous dise un petit mot de notre affaire concernant l'homologation de l'acte sous seing privé de M. le duc de Wurtemberg . Je pense qu'il faut attendre ; il serait piqué d'une précaution qui marquerait de la défiance . Je vous écrirai quand il sera temps de consommer cette petite affaire, qui d'ailleurs n'éclatera point ; et je tâcherai de conserver ses bonnes grâces . Gardez toujours la pancarte précieusement, aussi bien que celle de Schoepflin . Je fais plus de cas de la première que de la seconde 5, et toutes les deux sont bien entre vos mains . Je me flatte que vous me direz te amo, tua tueor 6; mais je répondrai, ego quidem non valeo 7.

 

Adieu, mon cher ami ; mille respects à Mme Dupont . Adieu ; je ne m'accoutume point à être privé de vous . Mme Denis vous fait à tous deux les plus sincères compliments .

 

V. »

1 Sébastien Dupont, ami et relation d'affaires de V*, avocat au Conseil d'Alsace à Colmar, membre du Conseil du duc de Wurtemberg.

2 Nom de l'auberge où loge V*, qu'il appelle parfois « cabaret », au coin de la rue du Plat, à Lyon , rive gauche de la Saône, face à l'archevêché où demeurait Pierre Guérin du Tencin, cardinal oncle de d'Argental ; se trouvera près du pont Tilsitt construit au XIXè (actuellement pont Bonaparte). Il se distinguait par ses tours carrées, et datait du XVIIè siècle ; V* y demeura 25 jours . Voir : http://ruesdelyon.wysiup.net/PageRubrique.php?ID=1005237&...

3 (Au jour) où de Lyon il affronte l'autel .

4 Christophe de Klinglin, frère de Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lützelbourg .

5 Cette "seconde pancarte" était probablement une reconnaissance de dettes de 10 000 livres prêtées à Schoepflin le jeune par V* qui lui avait en outre donné les Annales de l'empire ; les mauvaises affaires de cet imprimeur, dont la papeterie (celle de Luttenbach) ne tarda pas à être vendue, ne lui permirent pas sans doute de rembourser , au moins en entier, son bienfaiteur .

6 J'aime votre regard ( ou votre vue)

7 Je ne suis pas en mesure de ; sous entendu : faire autrement dans cette affaire .

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15/10/2011 | Lien permanent

je me livre à vous en liberté au plaisir de voir réussir ce que vous avez approuvé

Il est toujours dit qu'il faut adopter une ligne de conduite et que d'autre part il ne faut pas franchir la bande blanche , je vous laisse apprécier celle -ci :

 http://www.youtube.com/watch?v=k8gvO4_T4mE&feature=re...

Je suis un fan de la Linéa , vous comprenez évidemment pourquoi : humour et qualité poêtique ; vous aussi grapillez ces gentils ou grinçants moments ... Merci Oswaldo Canandoli !

Episode 1 :découverte de cet oiseau rare génial : http://www.youtube.com/watch?v=skb2gKR7rOk&eurl=http%...

 

See you later, disais-je ce matin de bonne heure (euh ! n'exagère pas James ! il était déjà 9h passées...)

 Here I am ! Now ...

 

la_linea_main.jpg

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville,

Conseiller au parlement,

rue de l’Écureuil à Rouen

et

à Jean-Baptiste-Nicolas Formont

 

 

 

                            Mes chers et aimables critiques, je voudrais que vous puissiez être témoins du succès de Zaïre, vous verriez que vos avis ne m’ont pas été inutiles et qu’il y en a peu dont je n’aie profité. Souffrez, mon cher Cideville, que je me livre à vous en liberté au plaisir de voir réussir ce que vous avez approuvé. Ma satisfaction s’augmente en vous la communiquant. Jamais pièce ne fut si bien jouée que Zaïre à la quatrième représentation [première le 13 août : succès « prodigieux », mais Formont a noté des négligences dans cette pièce écrite en 22 jours ; V* fit des corrections qu’il put faire admettre à l’acteur Dufresne ; la 4ème représentation et les six suivantes firent salle comble et Zaïre sera reprise en novembre]. Je vous souhaitais bien là. Vous auriez vu que le public ne hait pas votre ami. Je parus dans une loge et tout le parterre me battit des mains. Je rougissais, je me cachais, mais je serais un fripon si je ne vous avouais pas que j’étais sensiblement touché. Il est doux de n’être pas honni dans son pays. Je suis sûr que vous m’en aimerez davantage.

 

 

                            Mais, Messieurs, renvoyez moi donc Eriphyle dont je ne peux me passer et qu’on va jouer à Fontainebleau [Eriphyle ne sera jamais jouée à la cour]. Mon Dieu ce que c’est que de choisir un sujet intéressant ! Eriphyle est bien mieux écrite que Zaïre mais tous les ornements, tout l’esprit et toute la force de la poésie ne valent pas à ce qu’on dit un trait de sentiment. Renvoyez-moi cependant mon paquet par le coche. J’en ai un besoin extrême. J’en ai encore plus de vos avis. Adieu mes chers Cideville et Formont.

 

Quod si me tragicis vatibus inseres,

Sublimi feriam sidera vertice.

[Si tu me donnes une place parmi les tragiques inspirés,

je frapperai là-haut de ma tête les astres.]

 

                            Je vous demande en grâce de passer chez Jore, et de vouloir bien le presser de m’envoyer les exemplaires de l’édition de Hollande [l’édition Ledet des ses Œuvres complètes, dont il disait à Formont le 10 juillet : « Je n’ai pu me dispenser de fournir quelques corrections et quelques changements au libraire qui avait déjà mes ouvrages et qui les imprimait sur des copies défectueuses qui étaient entre ses mains. Mais ne sachant pas précisément quelles pièces fugitives il avait de moi, je n’ai pu les corriger toutes. Non seulement je ne réponds point de l’édition, mais j’empêcherai qu’elle n’entre en France. Nous en aurons bientôt une corrigée avec plus de soin… »] .

 

 

                            Adieu, je vous embrasse bien tendrement.

 

 

                            V.

                            23 août 1732. »

 

 De même que Volti heureux du son succès, je suis assez satisfait de mes visites de ce jour, et requinqué je me dédicace ceci (d'abord pour le titre, -immense autosatisfaction direz-vous, à juste titre-, justement !!) : http://www.youtube.com/watch?v=wFb7lJ38cXw&feature=re...

 

 

                           

 

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On dira peut-être qu’il faut attendre que le procès soit fini ; non, il ne faut point attendre

... Les fans de Johnny crèvent d'envie d'écouter les derniers enregistrements de leur idole, et ils se fichent bien que quelques millions d'euros, habilement placés pour éviter l'érosion fiscale, aillent à l'un plutôt que l'autre membre de la tribu Smet-Halliday . Quant à moi, je m'en brosse le nombril avec le pinceau de l'indifférence .

 Image associée

Les avocats, en choeur,  se régalent  : " A tort ou à raison / Nous aurons du pognon ! "

 

« A Claude-Henri de Fuzée de Voisenon

Aux Délices, 19 mars 1763 1

En qualité de quinze-vingts, je vous prie à tâtons, mon cher confrère, de me rendre un très grand service. Vous m’avez fait un si bel éloge de Mme la duchesse de Gramont, vous me l’avez peinte d’un esprit si solide et d’un cœur si généreux, que votre enthousiasme m’a enhardi à lui demander une nouvelle grâce après toutes celles qu’elle a daigné m’accorder . J’abuse extrêmement, il est vrai de ses bontés ; mais il faut qu’elle m’accorde ce que je lui demande. C’est de se joindre à Mme de Pompadour, ou plutôt de joindre Mme de Pompadour à elle, pour obtenir du roi une aumône en faveur de la pauvre veuve Calas. Je dis une aumône sur sa cassette ; la plus légère, la plus mince nous suffira, et s’il n’a point d’argent, il faut qu’on lui en prête pour faire cette bonne œuvre. J’ai dans l’idée que l’Europe battrait des mains, que les protestants et catholiques applaudiraient, que tous les cœurs seraient touchés, que cette seule marque de bonté de la part de Sa Majesté ouvrirait les yeux à je ne sais combien de sots huguenots qui croient toujours qu’on veut les manger sur le gril , comme saint Laurent 2.

Je m’adresse à vous, mon cher petit évêque [Voisenon, qui fit son discours de réception à l’Académie française le 22 janvier, signait « évêque de Montrouge » parce qu’il fréquentait la maison du duc de La Vallière à Montrouge], avec la plus grande confiance, et je recommande cette petite négociation à votre humanité, à l’amitié dont vous m’honorez depuis si longtemps et à votre discrétion. Volez chez Mme la duchesse de Gramont, quand vous seriez asthmatique. Dites-lui que je vous ai fait confidence de l’extrême liberté que j’ai osé prendre avec elle ; que j’en suis bien honteux, que je lui en demande bien pardon ; mais faites réussir mon affaire, ayez-en la gloire ; je le dirai à tous les huguenots. N’aurez-vous pas d’ailleurs bien du plaisir à donner cet énorme soufflet aux huit juges de Toulouse, qui ont fait rouer, pour s’amuser, le père de famille le plus vertueux et le plus tendre qui fut dans ce pays des Visigoths ? D’ailleurs il y a une des filles assez jolie, qui s’est évanouie deux fois à Versailles, il faut que le roi lui donne de quoi acheter de beau point de la reine de Hongrie.3 Faites mon affaire, mon charmant confrère, Dieu vous bénira, et moi je vous adorerai.

Voltaire

 

On dira peut-être qu’il faut attendre que le procès soit fini ; non, il ne faut point attendre ; quand même Calas aurait pendu son fils, il faudrait encore soulager la veuve ; vingt personnes l’ont fait, pourquoi le roi ne le ferait-il pas ? en un mot, réussissez.

Donnez votre bénédiction à Voltaire. »

1 A cette époque, Moultou tentait de réconcilier JJ Rousseau et V*, à l'indignation du premier . Il lui écrivait le 19 mars 1763 : « [...] je compte d e^partir pour aller vous voir [...] je vous parlerai aussi beaucoup de Voltaire, il a une passion extrême de se réconcilier avec vous, je ne comprends rien à cela . Quelles sont ses vues ? Est-il de bonne foi ? C'est à l'occasion des calas que je l'ai vu, Mme la duchesse de Gramont que j'ai intéressée dans cette affaire m’avait fait charger par mon ami l'abbé Quesnel de conférer sur certaines choses avec lui . Je le vis deux fois , il ne me parla point de vous, mais il y a trois jours qu'il me fit dire qu'il était malade, qu'il avait à me parler, qu'il ne pouvait venir chez moi ; je crus qu'il s'agissait des Calas, il ne me parla que de vous [...] je vous jure que je n'y compris rien, c'est un comédien bien habile , j'aurais juré qu'il vous aimait » ; puis encore, le 23 mars 1763 : « Soyez tranquille sur Volt[aire] : je le reverrai, je le connais, et c'est avec votre réputation qu'il veut se réconcilier [...] »

2 Une telle phrase dévoile certainement l'une des intentions de V* ; cette opinion sur les protestants correspond à celles qu'il exprime vers la même période dans le Pot-pourri .

3 Sans doute un jeu de mot de V*, le point de Hongrie est une dentelle fine ; l'eau de Hongrie est une liqueur qu'on donnait à respirer aux femmes qui avaient des vapeurs . V* fond en une seule les deux expressions . Faut -il penser à l'expression jeter le mouchoir ?

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15/03/2018 | Lien permanent

mon esprit tâchera de profiter de vos leçons

...cher Patriarche, de vous et vos amis .

Harry Potter : lecture simplifiée pour FLE- FLSCO - La ptite ecole du FLE

 

 

 

« A Etienne-Maurice Falconet 1

18 décembre 1767, au château de Ferney par Genève 2

Je vous réponds tard, monsieur, parce que j'ai été très malade ; je le suis encore, mais je n'en suis pas moins touché de votre souvenir .

Je n'ai point entendu parler dans mes déserts de votre dispute avec M. Diderot , mais je lirai avec grand plaisir tout ce que des hommes d'un aussi grand mérite que vous et lui auront écrit ; vous devez être plus instruit que lui sur un art auquel vous faites tant d'honneur, et, quoique je sois prêt de perdre les yeux, mon esprit tâchera de profiter de vos leçons .

J'ai l'honneur d'être, avec toute l'estime que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi . »

2 Manuscrit olographe (musée historique lorrain, Nancy, Papiers de Falconet ) ; édition Charles Cournault « Etienne-Maurice Falconet et Marie-Anne Collot », Gazette des Beaux Arts, 1869 .

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10/07/2023 | Lien permanent

Votre Sorbonne est toujours la Sorbonne ; je ne dis rien de votre parlement, car je suis trop sage

... Il y aurait trop à dire sur l'une et sur l'autre .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

10 décembre 1764 1

On a parlé au médecin, il a répondu qu'il n’avait point été consulté, qu'il était très sûr par ses correspondances qu'actuellement on se portait bien , mais qu'il ne voudrait pas mettre des rentes viagères sur la tête de la personne en question .

On prend, mes divins anges, d’autres mesures pour être plus exactement informé 2.

Je vous écrivis, le samedi 8 , par M. l’abbé Arnaud 3. De nouvelles provisions pour les emplois comiques étaient dans ma lettre. Je soupçonne violemment M. l’abbé d’avoir égaré les premières. Il doit être si occupé de ses deux gazettes 4, et si entouré de paperasses, qu’on peut sans injustice le soupçonner d’égarer des paquets. Il a négligé deux paquets qu’on lui avait adressés pour moi. Je vous supplie de lui redemander non seulement la lettre du 8 décembre, mais celle de novembre, qu’il pourra retrouver.

Vous savez sans doute que vous avez perdu l’abbé de Condillac 5 mort de la petite-vérole naturelle et des médecins d’Italie, tandis que l’Esculape de Genève assurait les jours du prince de Parme par l’inoculation. Nous perdons là un bon philosophe, un bon ennemi de la superstition : l’abbé de Condillac meurt, et Omer est en vie ! Je me flatte qu’il n’aura pas l’impudence de faire de nouveaux réquisitoires contre l’inoculation, après ce qui vient de se passer à Parme. La plupart de vos médecins ne savent que cabaler. Votre Sorbonne est toujours la Sorbonne ; je ne dis rien de votre parlement, car je suis trop sage.

J’ignore ce qui s’est fait à votre assemblée de pairs, s’il s’est agi des jésuites dont personne ne se soucie, ou d’affaires d’argent après lesquelles tout le monde court grands yeux ouverts, bouche béante 6.

Le marquis 7 demande quelles feuilles il faut envoyer à M. Pierre pour le prince. Je vous ai déjà dit que cela est au-dessous de lui ; et quod de minimis non curat princeps 8.

On m’a envoyé un Arbitrage fort honnête entre M. de Foncemagne, le défenseur du préjugé, et moi, pauvre avocat de la raison 9. Cet arbitrage me donne un peu gain de cause. Je ne serais pas fâché d’avoir cassé quelques doigts à une idole qu’on admirait sans savoir pourquoi.

Mes divins anges, conservez-moi vos bontés, qui font le charme de ma vie.

V. »



1 L'édition de Kehl ne comporte pas les deux premiers paragraphes biffés sur la copie Beaumarchais .

2 Ceci pourrait se rapporter à Frédéric II ; voir lettre du 19 décembre 1764 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/09/correspondance-annee-1764-partie-41.html

Les « mesures prises » pourraient consister dans la lettre du 9 décembre 1764 à Frédéric II.

3 Il s'agit probablement de la lettre du 7 décembre 1764 à d'Argental :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/02/05/je-n-en-suis-pas-mieux-informe-que-des-vingt-edits-qu-on-enregistre-ou-qu-o.html ; datée du 7 mais pouvant bien avoir été envoyée seulement le 8 .

4 Il ne s'agit pas du Journal étranger qui a cessé de paraître (voir lettre du 23 juin 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/08/09/il-y-a-des-occasions-ou-c-est-n-avoir-pas-le-sens-commun-que-de-vouloir-tro.html) mais de la Gazette de France (voir lettre du 26 décembre 1764 à François Arnaud : « Voyez si vous voulez insérer dans votre Gazette littéraire la lettre ci-jointe lettre du 24 décembre 1764 à la Gazette littéraire : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/09/correspondance-... --

, et dans la Gazette de France l'article que je propose . »)

5 La nouvelle est fausse, Condillac mourra le 3 août 1780 .

7 Gabriel Cramer .

8 Adage : Que le prince ne se soucie pas des affaires mineures .

9 Sur cet arbitrage par l'une des parties, ce qui est nouveau, voir lettre du 27 novembre 1764 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/01/23/je-trouve-que-plus-on-est-vieux-plus-on-doit-etre-hardi-je-s-6207334.html

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11/02/2020 | Lien permanent

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