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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

il faut dans toutes les nouvelles attendre le sacrement de confirmation

... Ainsi de "La Grèce sort de l'Europe" sera peut-être aussi vrai que "La Grèce ne payera pas ses dettes" ou "Enfin , les Grecs cessent de frauder le fisc " , n'en déplaise à ce foutraque Jean-Luc Mélenchon supporter de Tsipras  . A suivre ...

 

 

 

« A François de Chennevières

23è juin 1760 1

On parle d'un gros magasin pris au roi de Prusse à Landshut , et de cinquante mille Autrichiens dans la Silésie ; il faut dans toutes les nouvelles attendre le sacrement de confirmation . Les Délices sont plus charmantes que jamais . Nous n'y vendons point d'orviétan comme les jésuites 2. Voilà donc des bons pères reconnus apothicaires ; gare qu'ils ne soient empoisonneurs . Vous qui êtes à la tête des hôpitaux militaires, vous devez vous intéresser, mon cher monsieur, à cette découverte . Voulez-vous bien avoir la bonté de faire mettre deux enveloppes aux incluses ?

Je me flatte que le roi de Prusse ne sera pas longtemps en état de donner 1200 livres à d'Alembert, et que le roi de France qui est le véritable roi lui en donnera 4000 ; en attendant , il faut lui épargner des ports de lettres, aussi bien qu'à l'ami Thieriot, qui n'a point de pension . [Je vo]us remercie , et je vous embrasse, vous et la [soeur du] pot . »

1 Manuscrit original légèrement troué .

2 Ce mot est à rapprocher de la note de V* sur Le Russe à Paris, 74 . en outre on y voit l'amorce du thème fondamental du Pot pourri qui commence à germer dans l'esprit de V* vers cette époque .

Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-satires-le-russe-a-paris-partie-1-123258991.html

et : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64819016/f5.image

 

 

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29/06/2015 | Lien permanent

Ma jouissance est de savoir qu'on jouit

... but I can't get no satisfaction , and I try

https://www.youtube.com/watch?v=nrIPxlFzDi0

 

 

« Marie-Louise Denis et Voltaire

à Charles-Joseph, prince de Ligne

A Ferney 26 novembre [1763] 1

Vous ne vous contentez pas monsieur d'être aimable et d'avoir honoré de votre présence deux personnes dont vous avez gagné les cœurs, vous daignez encore vous en ressouvenir et leur en donner des marques . C'est mettre le comble à leur satisfaction .

Pouvez-vous douter du plaisir extrême que nous a fait votre lettre et du désir de mon oncle de connaître les remarques que vous avez faites pendant cette malheureuse guerre ? La seule consolation qu'on éprouve étant privé de l'honneur de vous voir est celle de vous lire .

Vous nous promettez monsieur de revenir l'année prochaine dans nos montagnes . Je vous somme d'une parole aussi agréable . Si je pouvais être sûre du temps où nous vous posséderons vous trouveriez à votre arrivée une belle tragédie toute prête à jouer . Pour rendre la pièce plus intéressante, il faudrait que vous daignassiez y prendre un rôle . Si le cœur vous en dit mandez-le moi, nous conviendrons de la pièce et du rôle qui vous plairait davantage , vous l'apprendriez avant votre arrivée et vous augmenteriez nos plaisirs en voulant bien les partager . Je n'aurais pas tardé si longtemps monsieur à répondre à votre obligeante lettre si ma santé me l'avait permis . Elle est toujours fort languissante mais je retrouve des forces pour vous assurer combien j'ai l'honneur d'être monsieur

votre très humble et très obéissante servante

Denis .

 

Tous nos enfants sont bien flattés de l'honneur de votre souvenir et me chargent de vous en faire leurs très humbles remerciements .

Agréez aussi monsieur le Prince, ceux d'un vieillard, car tous les âges sont également sensibles à votre mérite . Il est vrai que je ne peux plus jouer la comédie, mais il en est de ce plaisir comme de tous ceux auxquels il faut que je renonce, je les aime fort dans les autres . Ma jouissance est de savoir qu'on jouit . Je désire plus que je n'espère de vous revoir entre nos montagnes . L'apparition que vous y avez faite nous a laissé des regrets qui dureront longtemps . Nous serions trop heureux si nous étions faits pour vous posséder comme nous le sommes pour vous aimer et pour vous respecter . Le vieux malade s'acquitte parfaitement de ces deux devoirs .

… V. »

1 L'édition de Kehl est limitée au post scriptum de V*, avec un mot d'introduction inventé, suivant la copie Beaumarchais-Kehl .

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18/11/2018 | Lien permanent

Comptez , quand on a la gloire [pour] soi, que le reste vient tôt ou tard.


Une Catherine ! Sauvage !

http://www.deezer.com/listen-10097856

 

Et puis Asa :

http://www.deezer.com/listen-7369966

http://www.deezer.com/listen-7369967

 ... and C° :

http://www.deezer.com/listen-4162829

De la guitare à ... la harpe, il n'y a qu'un saut ... de doigts agiles ...

http://www.youtube.com/watch?v=8Tfoto7sokk

 

 

 

 

 

« A Jean-François de La Harpe

à Paris

 

24è mai 1773

 

Je souhaite que la calomnie ne députe point quelques-uns de ses serpents à la cour pour perdre ce génie naissant, en cas que la cour par hasard entende parler de ses talents . Page 10 de l'épître morale et instructive de Guillaume Vadé 1, etc.

 

Vous voyez, mon cher ami que Guillaume était très instruit qu'il y avait des préjugés contre celui qui a donné quelquefois de si bonnes ailes aux talons de Mercure 2, et dont le génie alarme ceux qui n'en ont pas . J'ai ouï dire que Guillaume Vadé avant sa mort avait essuyé quelques injustices un peu plus fortes, qu'un commentateur avait interprété fort mal ses discours auprès d'un satrape de Perse 3, lorsque Guillaume était à la campagne à quelques lieues d'Ispahan . Mais ce n'est point de cela que Guillaume mourut ; il était accoutumé à tous ces orages, et il en riait . On s'était imaginé qu'il était fort sensible à toutes ces misères, on se trompait beaucoup . Sa nièce, Catherine Vadé, que vous avez connue 4, vous dira qu'il avait le plus profond mépris pour les tracasseries persanes . Il était quelquefois un peu malin, soit quand il écrivait à Nicolas 5, soit quand il écrivait à Flaccus 6 mais il fut très sensible et reconnaissant pour le secrétaire intime de Flaccus 7, lequel avait l'esprit et les grâces de son maître . Il m'a même chargé en mourant de dire à ce secrétaire intime qu'il ne l'oubliait point, quoiqu’il allât boire les eaux du fleuve de l'oubli . Il me recommandait en présence de Catherine sa nièce de vous exhorter à ne point craindre vos envieux, à marcher toujours dans le sentier épineux de la gloire, entre le général d'armée Warwick et le ministre Barmécide 8. Comptez , quand on a la gloire [pour] soi, que le reste vient tôt ou tard. Je pense comme Guillaume, je vous suis très sincèrement dévoué, et j'en prends à témoin Catherine . J'espère trouver l'occasion de vous le prouver ; il y a longtemps que je vous ai dit : macte animo generose puer 9. »

 

1 C'est-à-dire l’Épître dédicatoire des Lois de Minos ; voir lettre à d'Alembert du 27 mars 1773 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/03/27/mon-vieux-cœur-qui-pour-etre-vieux-n-en-est-pas-plus-dur.html

2 La Harpe contribue au Mercure de France .

3 Encore allusion à l’Épître dédicatoire des Lois de Minos à Richelieu et à la réaction qu'elle provoqua ; voir lettre à d'Alembert du 19 mai : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/05/11/mon-degout-pour-tout-ce-qui-n-est-que-vanite-faux-air-affect.html#more

4 Pour ces noms, voir par exemple le titre du Pauvre Diable, 1758, 

: « ouvrage ... de feu M. Vadé, mis en lumière par Catherine Vadé, sa cousine ... » http://www.voltaire-integral.com/Html/10/24_Pauvre.html;

voir aussi les Contes en vers (lettres et notes du début de 1764) : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113266/f3.image

; le Discours aux Welches : http://www.voltaire-integral.com/Html/25/12_Welches.html

6 Allusion à l’Épître à Horace ; http://www.theatre-classique.fr/pages/theorie/VOLTAIRE_EP...

9 Haut les cœurs, noble enfant .

 

 

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25/05/2011 | Lien permanent

On paye cher les malheurs de nos généraux

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

Aux Délices 24 octobre 1759

 

Le théâtre de Polichinelle [i] est bien petit, je l’avoue, mais mon divin ange, nous y tînmes hier neuf en demi-cercle assez à l’aise. Encore avait-on des lances, des boucliers, et on attachait des écus à l’armet de Mambrin [ii], à nos bâtons verts et clinquants, qui passeront si on veut pour pilastres vert et or. Une troupe de racleurs et de sonneurs de cor saxons chassés de leur pays par Luc composaient mon orchestre. Que nous étions bien vêtus ! que Mme Denis a joué supérieurement les trois quarts de son rôle ! Je souhaite en tout que la pièce soit jouée à Paris comme elle l’a été dans ma masure de Tournay. Madame Scaliger ! votre pièce a fait pleurer les vieilles et les petits garçons, les Français et le Allobroges. Jamais le mont Jura n’a eu pareille aubaine. Le billet adultère n’a choqué personne [iii.]. C’est le mot propre. La Sicilienne est mariée par paroles de présent comme disent nos vieux romans . Vamir [sic] Spartacus [iv], passez les premiers . Je ne suis nullement pressé . Je vous enverrai, mon cher ange, pièce, rôles et notes dans quelque temps et vous en ferez ce qu’il vous plaira.

 

Si M. et Mme de Chauvelin viennent dans mon ermitage des Délices [v], nous les mènerons à la comédie à Tournay. Une tragédie nouvelle et des truites sont tout ce qu’on peut leur donner dans mon pays. Mais j’ai bien peur que vous ne gardiez vos amis . Vous me mandez que M. de Chauvelin sera le jour de tous les saints chez moi . Mais ne se pourrait-il pas faire qu’il fut secrétaire d’État en attendant ? Mon cher ange, si vous n’êtes pas aussi secrétaire d’État, venez nous voir en allant à Parme . Car il faudra bien que vous alliez à Parme [vi] . Vous verrez en passant votre étrange tante [vii]. Vous ferez un fort joli voyage.

 

Que dites-vous de Luc [viii] qui, après avoir été frotté par mes Scythes, veut entreprendre le siège de Dresde ? Cette guerre ne finira point . En voilà pour dix ans . On me mande qu’on est tout consterné et tout sot à Paris . On paye cher les malheurs de nos généraux. Mais le parlement sur les conclusions d’Omer Joly raccommodera tout en faisant brûler de bons ouvrages [ix].

 

Votre abbé Zachée [x] est donc incurable ! Heureusement sa maladie ne fait pas de tort à son frère l’ambassadeur, les folies sont personnelles . Et le vieillard d’Espagnac, qu’en ferons-nous ? Il me paraît que ce grave personnage marche à pas bien mesurés [xi]. Je vous demande bien pardon de vous avoir embâté de cette négociation .

 

On m’écrivait que le chose du Portugal, comme dit Luc qui ne voulait pas l’appeler roi, avait renvoyé tous ses jésuites à l’abbé Rezzonico [xii], et en gardait seulement 18 pour les pendre, mais ces bonnes nouvelles ne se confirment pas . Je baise le bout de vos ailes , mon divin ange.

 

 

V. »

i Théâtre du château de Tournay.

ii Roi maure légendaire dont le casque (l’armet) rend invulnérable et qui doit augmenter la notoriété de Don Quichotte.

http://www.deezer.com/listen-2296934

iii La pièce de Tancrède qu’a critiquée Mme d’Argental et corrigée dans un « beau mémoire » « tout entier de sa main ». Elle y critiquait l’expression « billet adultère » qui devait se trouver acte IV, et V* lui répondait le 18 juin : « ces mots "billet adultère" ne révolteront point quand il n’y aura pas de petits maitres sur le théâtre » ; il semble qu’il les ait remplacés par "billet plein d’horreur". « De présent » = « à présent »

v Le marquis de Chauvelin devait passer en rejoignant son poste d’ambassadeur à Turin

vi Il a obtenu le poste d'envoyé à Parme.

vii Mme de Grolée, de Lyon, sœur du cardinal de Tencin, tante de d'Argental ; il faudrait lui plaire pour obtenir l'héritage du cardinal ; cf. lettre du 24 mai 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/13/a...

viii Frédéric a été battu par les Russes le 12 août à Kunersdorf et en octobre son frère le prince Henri marche sur Dresde.

ix Condamnation récente de son Poème sur la loi naturelle, du livre d'Helvétius De l'esprit, et la suspension de l'Encyclopédie.

x L'abbé Henri-Philippe Chauvelin, de très petite taille (environ quatre pieds) comme Zachée dans l'évangile de St Luc.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Philippe_de_Chauvelin

 

xi Cf. lettre du 29 juin 1759 ; il s'agit de la conservation des droits seigneuriaux de la terre de Tournay en faveur de V*.

xii Au pape Clément XIII ; ils avaient été impliqués dans l'attentat contre le roi le 4 septembre 1758 ; cf. lettre aux Cramer du 10 février 1759 : les jésuites avaient été chassés le 19 janvier 1759 par Pombal qui renvoya même par la suite le nonce.

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24/10/2010 | Lien permanent

si vous y avez assez de liberté ( j'entends la liberté de penser, de parler et d'écrire ) on peut vivre à Pise comme ail

... Cette liberté semble diablement menacée quand on entend le chef d'Etat  :"C'est un gouvernement né sur la peur de lâcher son fauteuil, sans dignité, sans idéal", a dénoncé Matteo Salvini, décidément très doué pour la démolition ; voir : https://www.france24.com/fr/20190905-crise-politique-ital...

Le bon sens, comme sa tour de Pise, semble bien se casser la figure en Italie .

 

 

« A Lorenzo Guazzesi 1

à Pise

12è septembre 1764, à Ferney 2

Je paie bien tard, monsieur, une dette qui m'est chère ; mais vous savez que je ne peux écrire de ma main, et j'ai été très longtemps sans mon secrétaire . Je ne sais si vous êtes encore à Pise, vous me paraissiez, par votre dernière lettre, fort dégouté de ce séjour , mais si vous y avez assez de liberté ( j'entends la liberté de penser, de parler et d'écrire ) on peut vivre à Pise comme ailleurs dans le sein de sa famille . Tout ce que je soupçonne, c'est que l'Italie était plus agréable pour les gens de lettres, du temps de Cicéron et de Virgile qu'elle ne l'est du temps des dominicains et des autres moines . Il est bien étrange que le plus spirituel de tous les peuples soit précisément celui qui est le plus esclave . Je conçois que les philosophes ont beaucoup à souffrir dans un pays où l'on a mis Galilée en pénitence pour avoir reconnu que la terre tourne autour du soleil . La raison, monsieur, pour laquelle vous êtes peut-être mécontent de Pise, est la raison pour laquelle je n'ai jamais voulu aller en Italie, mais je ferais le voyage si le sacré collège était philosophe .

Je vous prie, monsieur, d'être persuadé de l'estime et de l'attachement de celui qui a l'honneur de vous écrire . »

2 Mention sur le le manuscrit original « f[ran]co Milano ».

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31/10/2019 | Lien permanent

Nous nous arrangerions pour que votre voyage ne vous coûtât rien

... Mme Denis a des arguments matériels qui touchent et s'ajoutent aux sentiments bienveillants . Elle m'amuse par cette petite cachotterie faite à son oncle bien-aimé, on dirait une gosse qui prépare un petit spectacle pour la fête des pères . Elle est touchante et je l'aime bien .

Frühling !

spira mirabilis 3519.JPG


 Je vous invite à passer un excellent moment musical avec Spira Mirabilis , et dites-moi si après ça vous n'avez pas une pêche d'enfer .

 http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=uvc2hlvEDiM

 Je suis fan de ces jeunes !

 

 

« De Madame Marie-Louise DENIS à Henri-Louis LEKAIN

[6] Février 1757. 1

Votre lettre, monsieur, m'a fait un plaisir extrême, l'éloignement ne me fait oublier ni vos grands talents, ni mon ancienne amitié pour vous. On nous mande de toute part que vous vous surpassez encore dans Sémiramis; on dit aussi que Mlle Dumesnil y fait des merveilles.
Mon oncle écrira certainement à M. le maréchal de Richelieu pour le congé que vous demandez, il n'a pu le faire jusqu'à présent, n'ayant pas cru convenable de lui parler de comédie dans un moment où le roi a donné de si justes alarmes à toute la France. Il me charge de vous dire qu'il lui écrira incessamment. Si vous passez par Lyon, vous seriez bien aimable de venir nous voir quelques jours aux Délices. Vous les trouveriez bien mieux nommés actuellement qu'ils n'étaient autrefois, et vous y trouveriez deux personnes qui vous aiment toujours. Nous nous arrangerions pour que votre voyage ne vous coûtât rien, et nous pourrions jouer ensemble devant mon oncle Alzire, Zaïre, Mérope, afin de lui donner envie de vous donner encore une pièce. Pensez à cela; nous saurons nos rôles à votre arrivée, et nous surprendrons tout le monde, pensez-y sérieusement; mais gardez-moi un secret inviolable, je vous le demande en grâce. Adieu, monsieur, soyez bien sûr que personne ne vous admire avec plus de plaisir que moi.
DENIS. »

1 Mémoires de Lekain, page 286 : elle y paraît datée du 6 février 1756, par erreur. http://books.google.fr/books?id=6OaxAybosCIC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

 

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26/09/2012 | Lien permanent

J'espère trouver dans cette tragédie le style et la morale de Télémaque

... A savoir: «N'oubliez jamais que les rois ne règnent point pour leur propre gloire mais pour le bien de leurs peuples.».

Et pour cela, rien de mieux qu'un engagement de chaque citoyen pour le bien de tous,  y compris le sien . C'est, ce me semble, ce qui motive l'engagement d'Alexandre Jardin . Plus sérieux que celui de Coluche, mais dû aux mêmes causes, l'insatisfaction devant l'impuissance peureuse des politiques et l'envie de redonner le pouvoir à ceux qui savent faire .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Jardin

 Telemachus_and_Mentor

Présentation de la mode mai 2017 . Messieurs, finissons-en avec la frilosité !

 

 

« A Philibert-Charles-Marie Varenne de Fénille , Commis de

Mgr le Contrôleur général

4 décembre 1761 , Ferney

J'ai reçu, monsieur, la tragédie dont M. de Fénelon a bien voulu enrichir notre théâtre 1 . Si c'est vous qui me l'envoyez, recevez mes remerciements ; si c'est M. de Fénelon qui me fait ce présent, je vous supplie de vouloir bien avoir la bonté de l'en remercier de ma part . Je ne doute pas que le petit-neveu du grand archevêque de Cambray , ne soit digne en vers de la prose de son grand-oncle . J'espère trouver dans cette tragédie le style et la morale de Télémaque, et que la lecture que je vais en faire augmentera l'obligation que j'ai à l'auteur de l'attention dont il m'a honoré .

J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

 

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05/12/2016 | Lien permanent

j'aimerais mieux qu'ils eussent mangé autrefois un ou deux petits garçons que de faire brûler tant d'innocents, et de se

... Toutes les religions, ou plutôt tous leurs adeptes ont du sang sur les mains , qu'ils se présentent comme des messagers de paix et d'amour ou comme des soldats d'un dieu exigeant, fous d'Allah, catholiques intégristes, protestants sectaires, bouddhistes , animistes , tous sont exclusifs, tous sont/ont été violents ; je n'en connais pas d'exception , je serais heureux si on pouvait me prouver le contraire .

 

 

 

« A Paul-Claude Moultou

à Genève

Vraiment, monsieur, je ne savais pas qu'à l'heure de midi etc. on eût laissé 27 volumes au public etc. Les hommes sont bien sots, bien fous, et quelquefois bien fripons . L'erreur que vous avez découverte mérite d'être relevée, et vous pourrez aisément en parler dans la belle histoire des premiers siècles que vous préparez . Le passage d'Athénagoras prouve formellement que les empereurs romains n'avaient point été persécuteurs . Les vrais persécuteurs ont été chez nous . Il fallait que les premiers chrétiens donnassent une bien mauvaise idée d'eux, pour qu'on les accusât d'être anthropophages . Pour moi, je vous avoue que j'aimerais mieux qu'ils eussent mangé autrefois un ou deux petits garçons que de faire brûler tant d'innocents, et de se rendre coupables des massacres des Albigeois, de Mérindol et de Cabrières, de la Saint Barthélémy, et de tant d'autres horreurs . Cette abomination nous est particulière . Il faut que notre religion soit bien vraie, puisqu'on n'a jamais craint de lui nuire en la prêchant ainsi .

Mettez-moi, monsieur, je vous en conjure , aux pieds de Mme la duchesse d'Anville ; je lui suis respectueusement attaché pour le reste de ma vie . Je n'avais pas imaginé que ces rogatons dont vous me parlez pussent l'amuser ; mais puisqu’elle daigne descendre à des bagatelles, on aura l'honneur de lui en envoyer .

Adieu, monsieur, je regarde comme la consolation de ma vie, l'amitié d'un philosophe tel que vous, comptez de ma part sur un attachement égal à ma respectueuse estime .

V.

2è mars 1764. »

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29/03/2019 | Lien permanent

c'est le plus infâme calomniateur qui ait jamais barbouillé du papier

... Jon Stewart , esprit infâme et capable de voir les pires mauvaises intentions chez les autres alors qu'elles ne sont que les siennes . Il faut être bien naze pour confondre fiction et réalité, voir de l'antisémitisme dans un film de haute fantaisie : https://www.lefigaro.fr/culture/j-k-rowling-jugee-antisem...

Il est aussi fondamentalement lâche .

Jon Stewart | Villain, Funny caricatures, Caricature

 

 

 

« A Jacques Lacombe, Libraire

Quai de Conti

à Paris

1er octobre 1766

Mon ami, monsieur, m'envoie encore une petite correction qui lui paraît nécessaire aussi bien qu'à moi . C'est à la fin du quatrième acte .

C’est ainsi qu'à Pompée il faut être fidèle.

Nous verrons, si le ciel après tant de malheurs

Ne voudra pas enfin seconder mes fureurs .

Je lui avais dit que je trouvais ces deux derniers vers trop communs, et qu'il faut éviter ces expressions et ces rimes qui trainent partout . Voici comme il les a corrigés .

C'est ainsi qu'à Pompée il faut être fidèle,

Pour moi, digne de vivre et mourir votre époux,

Je leur vendrai bien cher des jours qui sont à vous.

etc.

Vous aurez probablement,monsieur, le temps de porter ce petit changement sur la pièce que vous voulez bien imprimer . Si ma lettre arrive trop tard vous êtes prié d'ordonner un carton d'un feuillet entier afin que cela soit plus propre . Pardonnez à mon zèle pour mon ami si je vous donne tant de peine pour si peu de chose . J'espère recevoir bientôt la déclaration que je vous ai demandée 1 sur une lettre que je vous écrivis il y a longtemps à propos de la reine Christine . Je vous serais très obligé si vous pouviez me donner quelques notions sur l'éditeur . C'est sûrement quelque regrattier du Parnasse de Paris , car il paraît assez bien connaître votre littérature, mais c'est le plus infâme calomniateur qui ait jamais barbouillé du papier .

Je vous embrasse de tout mon cœur en supprimant toujours les cérémonies en faveur du sentiment . »

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07/01/2022 | Lien permanent

Vous auriez la bonté d'avoir un compte courant avec moi, et j'en serais très flatté

... Nous sommes là bien loin du langage des banquiers raccoleurs et qui ne trouvent rien de plus attirant que de changer le nom de leur piège à monnaie, comme l'a fait le Crédit Lyonnais = LCL et comme vient de faire la Société Générale = SG . Moins de lettres, est-ce pour économiser l'encre, être à la mode de la Télé style NPLP ou TLMVSP,  ou pour faire oublier certaines opérations déshonorantes ?

Quoiqu'il en soit, le client se fait arnaquer à coups de frais gonflés sans mesure ni contrôle . Toutes les banques ont en commun un animal totem --qui est loin d'être  le lion--, le rat, rongeur détestable .

 

 

 

« A Gaspard-Henri Schérer 1

A Ferney 27è juin 1768 2

J'ai reçu , monsieur, votre lettre du 22 . J'ai l'honneur de vous envoyer deux lettres de change pour le paiement de Pâques, l'une de 1221 livres, l'autre de 623 livres . Je vous prie de vouloir bien les inscrire sur votre livre, et de me permettre de vous adresser toutes celles que je pourrai recevoir .

J'ai l'honneur d'être avec bien de la reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

 

P.S. – Voudriez-vous bien avoir la bonté de payer pour moi au sieur Serran fils aîné, fabricant près des Terreaux, quarante-cinq livres pour le compte du sieur Briasson, libraire à Paris, à qui je les dois . Je vous serai très obligé . Je vous demande bien pardon de cette peine que je vous donne .

Je pense, monsieur, qu'il serait plus commode pour vous de faire un total de six mille livres des derniers envois , et de garder le reste pour le joindre aux nouveaux envois que je compte avoir l'honneur de vous faire le mois prochain . Vous auriez la bonté d'avoir un compte courant avec moi, et j'en serais très flatté . »

2 Original signé, endossé «  […] reçue le 28 . Les relations postales de l'époque sont particulièrement sûres et rapides .

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10/02/2024 | Lien permanent

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