Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

En vérité, je fais trop de bien pour qu’on me fasse du mal

...  Ô optimiste que tu es ! La malice humaine prouve incessamment  le contraire .

Me revient à l'esprit, à ce sujet, l'exemple de l'assassinat du père Charles de Foucauld, en 1916, ermite à Tamanrasset qui s'était mis au service de ses frères humains touaregs, sans zèle de conversion, simplement prêcher par l'exemple . Le Vatican  le déclare saint après enquête, des guérisons miraculeuses lui étant attribués . Personnellement , j'estime que le seul miracle valable serait que la malveillance disparaisse . Les bas-de-plafond ont bien sûr mis en avant la "coupable conquête coloniale" française, comme l'estime l’universitaire Ladji Ouattara . Devinez où il a fait ses études ? Il fut doctorant en histoire à l’Institut d’études européennes et en Master de Sciences politiques à l’Ecole des sciences politiques et sociales de l’Université Catholique de Louvain (Belgique) ; s'il est des gens de mauvaise foi qui le surpassent, mandez le moi .

Je pense aussi aux moines de Tiberine et tous les humanitaires qui se font enlever, torturer, tuer, au nom de quoi , de qui ? Et tant d'autres ...

Etre bon n'est pas un talisman .

Père de Foucauld ,1915, moitié abbé Pierre, moitié mère Térésa, moitié soeur Emmanuelle !

 

 

«  A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

17è janvier 1766

Je vous envoie, mes divins anges, le consentement plein de respect et de reconnaissance que les citoyens de Genève, au nombre de mille, ont donné à la réquisition que le Petit conseil a faite de la médiation. Je leur ai conseillé cette démarche, qui m’a paru sage et honnête, et vous verrez que je les ai engagés encore à faire sentir qu’ils sont prêts à écouter les tempéraments que le Conseil pourrait leur proposer ; mais j’aurais voulu qu’ils eussent proposé eux-mêmes des voies de conciliation. Quoi qu’il en soit, on a bien trompé la cour quand on lui à dit que tout était en feu dans Genève. Je vous répète encore qu’il n’y a jamais eu de division plus tranquille. C’est moins même une division qu’une différence paisible de sentiments dans l’explication des lois. Quoique j’aie remis à M. Hennin la consultation de vos avocats, quoiqu’il ne m’appartienne en aucune manière de vouloir entrer le moins du monde dans les fonctions de son ministère, cependant, comme depuis plus de trois mois je me suis appliqué à jouer un rôle tout contraire à celui de Jean-Jacques, j’ai continué à donner mes avis à ceux qui sont venus me les demander. Ces avis ont toujours eu pour but la concorde. Je n’ai caché au Conseil aucune de mes démarches, et le conseil même m’en remercia par la bouche d’un conseiller du nom de Tronchin, la veille de l’arrivée de M. Hennin.

En un mot, tout est et sera tranquille, je vous en réponds. Je vous prie de l’assurer à M. le duc de Praslin. La médiation ne servira qu’à expliquer les lois.

Je redouble mes vœux de jour en jour pour que vous soyez le médiateur ; M. Hennin le désire comme moi, et vous n’en doutez pas. Je sais que M. le comte d’Harcourt est sur les lieux, je sais qu’il a un mérite digne de sa naissance ; mais M. le duc de Praslin sait aussi que ce n’est pas le mérite qu’il faut pour concilier des lois qui semblent se contredire, pour en changer d’autres qui paraissent peu convenables, et pour assurer la liberté des citoyens sans offenser en rien l’autorité des magistrats.

Je ne cesserai de vous dire que ce doit être là votre ouvrage, et je me livre dans cette espérance à des idées si flatteuses que je ne sais pas comment je pourrais supporter le refus. Venez, mes chers anges, je vous en conjure.

Il faut vous dire encore un petit mot de ces lettres 1 qui ont amusé tous les honnêtes gens, et jusqu’à des prêtres . Elles ne sont ni ne seront jamais de moi, elles n’en peuvent être. Je vous renvoie à la lettre 2 que je vous ai écrite sous l’enveloppe de M. le duc de Praslin. Je ne puis pas répondre que la fréronnaille 3 ne me calomnie quelquefois, mais je vous réponds bien que j’aurai toujours un bouclier contre ses armes . L’imposture peut m’accuser, mais jamais me confondre. Je ferais beau bruit si on s’avisait de s’en prendre à un homme de soixante-douze ans, à qui toute sa petite province rend témoignage de sa conduite chrétienne, de ses bons sentiments, et de ses bonnes œuvres, et qui, de plus, est sous les ailes de ses anges. En vérité, je fais trop de bien pour qu’on me fasse du mal.

Respect et tendresse.

V.»

1 Les Questions sur les miracles .

3 Néologisme, se rapprochant de prétraille, dont use volontiers V* .

Lire la suite

06/05/2021 | Lien permanent

cet évêque prouve que Moïse était inspiré de Dieu, parce qu'il n'enseignait pas l'immortalité de l'âme

... Ce qui n'est guère plus curieux que de rapporter la qualité remarquable de Mohammed, autre inspiré de Dieu, au fait qu'il a voyagé dans les airs avec son copain Gabriel l'emplumé . Nos premiers cosmonautes , Jésus-Christ et Mohammed , prédécesseurs de Youri Gagarine, voila de quoi nous rendre modestes, non ?

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

A Ferney le 21 janvier [1761] 1

Reçu le petit livre royal de moribus Brachmanorum 2. Me voilà plus confirmé que jamais dans mon opinion que les livres rares, ne sont rares que parce qu'ils sont mauvais ; j'en excepte seulement certains livres de philosophie qui sont lus des seuls sages, que les sots n'entendraient pas et que les sots persécutent .

Je reçois aussi La Divine Légation de Moïse 3, de l'évêque Warburton, dans laquelle cet évêque prouve que Moïse était inspiré de Dieu, parce qu'il n'enseignait pas l'immortalité de l'âme . »

1 Il ne s'agit sans doute que d'un extrait de lettre, fondu, sur la copie de Kehl, avec des extraits de la lettre du 25 janvier 1761 à Damilaville et Thieriot .

2 De saint Ambroise .

3 Sur The Divine Legation of Moïse..., voir lettre de janvier-février 1756 à Gabriel et Philibert Cramer où V demande cet ouvrage ; The Divine Legation of Moïse demonstrated on the principles of a religion deist, 1755, que V* après deux ans de requêtes finira par obtenir d'un voyageur anglais ; voir lettre à George Keate du 26 octobre 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/15/ni-moise-ni-les-prophetes-ne-connurent-jamais-rien-de-l-immo.html

 

 

Lire la suite

21/01/2016 | Lien permanent

Pardon des importunités, monsieur; vous en aurez bien d'autres

... Voilà ce que peuvent dire et écrire tous ceux qui ont François Hollande comme sujet/objet d'étude .

Qu'il se le tienne pour dit ! A vouloir être au sommet, on montre son cul plus aisément que ses sentiments et le spectateur rapporte plus facilement les choses vues que les états d'âme .

Nos présidents ne sont pas des exemples de vertus, peut-être est-ce pour ça qu'ils ont un tel succès ? Hommes d'élite, laissez-moi rire !

La vague qui les a apportés peut les noyer aussi facilement .

 emploi-surf-carrière-600x375.jpg

 

J'attends l'élection d'une femme pour voir si elle se conduira avec la même inconséquence . A suivre ...

 

 

« A Charles de BROSSES, baron de Montfalcon

29 décembre [1758].

Pardon des importunités, monsieur; vous en aurez bien d'autres. Il ne s'agit ici ni de vignes ni de prêtres il est question de notre chemin de Genève jusqu'à Prégny.1

L'illustre et sérénissime république n'est point en état de faire cette dépense. Tous nos vassaux se cotisent, et on nous demande notre portion pour le bien public et pour vous et vos hoirs. Voulez-vous, monsieur, me donner permission de concourir jusqu'à mille francs sur les douze mille livres que je dois employer?2 Vous ne sauriez mieux faire. Soyez bien convaincu que je suis homme à pousser la chose au delà de vingt-quatre mille. C'est ma façon, et surtout avec vous. Je suis connu pour tel dans le pays. J'ai déjà vingt ouvriers qui réparent les délabrés vignobles que noble ivrogne Chouet a négligés. Je ne suis pas comme le roi de Prusse. Je n'aime point la destruction. On va incessamment réparer votre château. Vous ne le reconnaîtrez pas. On donne un cours aux eaux. Votre forêt est dans un état affreux. J'y mettrai ordre; tout est arrangé.

Je vous disais qu'il ne s'agissait point de vignes Eh eh ! si fait, de par saint Martin et saint Jean des Entommeures 3, il s'en agit : le temps est beau, et sera beau. Pour Dieu! quatre mille ceps, et plutôt cinq mille ! Vous gagnerez le centuple. Je ne veux que le bien de la chose; ce sera votre fils qui en boira le vin avec vous.

Je compte faire travailler les paysans à notre chemin du château, et je suppose que vous avez donné vos ordres et vos instructions pour cette besogne nécessaire. N'allez pas cependant, s'il vous plaît, vous dire seigneur de Tournay avec les Genevois car c'est moi qui le suis, et vous m'ôteriez le plus beau fleuron de ma couronne.

 

Quand je ne serai plus Sosie,

Sois-le : j'en demeure d'accord. 4

Mais tant que je le suis... je suis et serai plein d'attachement, d'estime et de respect pour vous. J'attends vos ordres pour les mille livres.

V. »

Le château de Tournay est sur la commune de Prégny-Chambésy, république de Genève . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pregny-Chamb%C3%A9sy

4 Amphytrion, de Molière, acte I, sc. II , vers 512-513 : http://www.toutmoliere.net/acte-1,405349.html

 

Lire la suite

17/01/2014 | Lien permanent

Si tous ceux à qui il fait peur avaient la cuisse enflée, il faudrait élargir bien des chausses

... Peur de qui, peur de quoi , aujourd'hui ?

 Je suppose que si l'on veut donner le maximum de travail aux couturiers et cousettes, le sujet de peur qui offre le meilleur marché est celui de l'intégrisme religieux et du terrorisme qui s'en réclame .

 

chausses-a-fond-plein-xveme-en-laine.jpg

Selon le dicton "plus le pantalon est large, plus l'homme est fort !", d'accord, mais  je dois ici rappeler que Volti parle seulement  de "cuisse enflée" . En tout état de cause, comme bien souvent, c'est l'épouse qui tient les cordons de la bourse !

 

« A Françoise-Paule d'Issembourg d'Happoncourt Huguet de Graffigny

Aux Délices, le 22 mars [1758]

Dieu conserve votre santé madame ! Je vous tiens ce propos parce que je suis revenu malade à ma retraite des Délices et je sens que sans la santé on n'a ni plaisir ni philosophie ni idées .

Si j'étais capable de regretter Paris , je regretterais surtout de ne me pas trouver à la naissance de La Fille d'Aristide 1 et de ne pas faire ma cour à madame sa mère . Melpomène et Thalie sont donc logées dans la même maison ! Vous dites que M. de La Touche 2 connait les livres et très peu le monde, mais c'est le connaître très bien que de vivre avec vous . Vous lui apprendrez comme le monde est fait et il verra en vous ce que le monde a de meilleur . Vous le peindrez tous deux : vous , madame, avec le pinceau de Ménandre 3, et lui avec ceux d'Euripide, car vous voilà tous deux grecs .

Vous avez voulu mettre un homme juste sur le théâtre, il a fallu chercher dans l'ancienne Grèce . Nous n'avons eu que Louis XIII qui ait eu ce beau surnom . Dieu sait comme il le méritait . Ce titre de juste fut la définition d'Aristide, et le sobriquet de Louis XIII .

Quant au très estimable et très brillant petit-neveu du ministre plus grand que juste de Louis le juste 4, je vous félicite tous deux de ce qu'il vient oublier avec vous les tracasseries de la cour et de l'armée . Je ne puis pas me vanter à vous de recevoir de ses lettres comme vous vous vantez de jouir des charmes de sa conversation . Il m'a abandonné : c'est depuis qu'il est allé guerroyer chez les Cimbres. Il m’avait donné rendez-vous à Strasbourg, mais précisément dans ce temps là une des cuisses de ma nièce s'avisa de devenir aussi grosse que son corps 5. Elle avait déjà été à la mort de cette maladie ; c'était une suite de la belle peur que le roi de Prusse lui avait faite à Francfort . Si tous ceux à qui il fait peur avaient la cuisse enflée, il faudrait élargir bien des chausses . Je ne sais pas si M. le maréchal de Richelieu m'a trouvé un oncle trop tendre de ne lui pas sacrifier une cuisse pour le voyage de Strasbourg, mais depuis ce temps-là il a eu la barbarie de ne me plus écrire .

Je me suis dépiqué avec le roi de Prusse qui est beaucoup plus régulier que lui . Mais je sens cependant que je ferais plus volontiers un voyage pour revoir mon héros français que mon héros prussien .

Je voudrais bien, madame, me trouver entre vous deux ; ma destinée ne le veut pas, elle m'a fait Suisse et jardinier . Je m’accommode très bien de ces deux qualités . Heureux qui sait vivre dans la retraite ! Cela n'est pas aisé aux grands de ce monde mais cela est très facile pour les petits .

Je me trouve fort bien et je suis toujours, madame, votre très fidèle Suisse .

Voltaire. »

1 Cette comédie en cinq actes, en prose, de Mme de Graffigny, fut jouée la première fois le 29 avril 1758 .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7oise_de_Graffigny

et : http://books.google.fr/books?id=hFhbAAAAQAAJ&printsec...

2 Auteur d'Iphigénie en Tauride ; voir lettre du 5 janvier 1758 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/13/ils-me-donnent-quelquefois-des-articles-peu-interessants-a-f.html

4 Richelieu .

Lire la suite

19/07/2013 | Lien permanent

je suis bien surpris que son humanité ait résisté à vos sollicitations

... Mais pas surpris de voir qu'il y a des limites à la résistance . Vous  députés, vous vous permettez de bloquer un projet de loi , puis vous sautez comme des cabris enragés en hurlant "déshonneur" parce que le président qui en a marre de vos gesticulations, a la franchise suicidaire de dire "Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu'au bout. C’est ça, la stratégie" .

Quand la manière douce est inefficace , il faut bien faire un électrochoc ; déplaisant ? Oui .

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/pas...

 

 

 

« A Louis-Jules Baron Mancini-Mazarini, duc de Nivernais 1

Au château de Ferney, par Genève, 29 septembre 1766 2

Oserai-je, monseigneur le duc, prendre la liberté de vous importuner ? Vous me le pardonnerez, car il s’agit de faire du bien et de mettre le comble à vos bienfaits envers une famille que vous avez daigné tirer de l’état le plus horrible.

Vous avez, monseigneur, fait sortir des galères par votre protection le sieur d’Espinas 3, d’une très bonne famille de Languedoc. Il avait subi ce supplice pendant vingt-trois années, et il était condamné aux galères perpétuelles pour avoir donné à souper et à coucher à un prédicant. Son bien fut confisqué selon l’usage, et le tiers du revenu fut retenu pour la nourriture de ses enfants, qui n’en ont jamais rien touché. Sa femme, qui est respectable par sa vertu et par ses malheurs, est retirée à Lausanne, où elle est au pain des pauvres. Je sais que votre bonté, qui ne s’est point lassée, s’est employée encore en faveur de cette famille infortunée. Vous avez fait ce que vous avez pu pour lui obtenir grâce entière et pour lui faire rendre son bien. Vous en avez parlé à M. de Saint-Florentin, et je suis bien surpris que son humanité ait résisté à vos sollicitations généreuses. Je le crois actuellement adouci, et l’on me fait espérer qu’un mot de votre bouche achèvera de le rendre favorable à une si juste demande.

Permettez donc que je vous supplie de vouloir bien encore lui parler de cette affaire, avec ce don de la persuasion que la nature vous a donné parmi tant d’autres.

Vous verrez incessamment le mémoire de M. de Beaumont en faveur d’une famille encore plus malheureuse ; vous en jugerez. Votre suffrage servira beaucoup à déterminer celui du public, et par conséquent celui du Conseil. Le style et le fond des choses sont également soumis à votre pénétration. Je ne suis que votre confrère à l’Académie, mais je vous reconnais pour mon supérieur en tout le reste. J’achève ma vie sans avoir le bonheur de vous faire ma cour ; mais ce n’est pas sans vous être sincèrement attaché.

Je suis avec un profond respect, monseigneur, etc. »

2 Le manuscrit olographe est passé à la vente Dubrunfaut à Paris le 12 décembre 1884 .

Lire la suite

05/01/2022 | Lien permanent

il me semble que le Conseil cherche réellement le bien de l'État

... Ce que ne confirment pas les sondages en notre grognon pays :

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc...

https://www.publicsenat.fr/sites/default/files/styles/pse_rte_moyen/public/thumbnails/image/2lus_1.jpg?itok=3MpQe6h9

https://www.publicsenat.fr/actualites/non-classe/barometr...

 

 

 

«  A François-Louis-Claude Marin

Mon cher bienfaiteur de la littérature, je ne manquerai pas d'envoyer votre petit billet à son adresse sitôt que l'homme à qui vous écrivez sera revenu de Lausanne où il est pour quelques jours .

J'ai lu les Lettres sur Rabelais 1 et autres grands personnages. Ce petit ouvrage n'est pas assurément fait à Genève . Tout ce que j'en sais, c'est qu'il est imprimé à Bâle et non point chez Marc-Michel Rey comme le titre le porte. Il y a, en effet, des choses assez curieuses ; mais je voudrais que l'auteur ne fût point tombé quelquefois dans les défauts qu'il semble reprocher aux auteurs hardis dont il parle.

Parmi une grande quantité de livres nouveaux qui paraissent sur cette matière, il y en a un surtout dont on fait un très grand cas. Il est intitulé Le Militaire philosophe, et imprimé en effet chez Marc-Michel Rey 2, ce sont des lettres écrites au Père Malebranche, qui aurait été fort embarrassé d'y répondre.

On a débité en Hollande, cette année, plus de vingt ouvrages dans ce goût. Je sais que la fréronaille m'impute toutes ces nouveautés mais je m'enveloppe avec sécurité dans mon innocence et dans le Siècle de Louis XIV, que je fais réimprimer, augmenté de plus d'un tiers.

Je profite de la permission que vous me donnez de vous adresser une copie de l'errata que l'exacte et avisée veuve Duchesne a perdu si à propos. Je mets tout cela sous l'enveloppe de M. de Sartines , parce qu'il m'a paru que messieurs de la poste avaient eu quelques soupçons sur le contreseing de monsieur le vice-chancelier . Vous en jugerez par l’adresse que je vous renvoie . Elle a été taxée à la poste ; il est probable qu'elle a été ouverte .

Je pense que quand on contresigne pour monsieur le vice-chancelier, il faut un papier plus grand, et qui ait plus l'air ministre ; mais je peux me tromper .

Vous me demandez, mon cher monsieur, si je m'intéresse aux édits qui favorisent le commerce et les huguenots ; je crois être de tous les catholiques celui qui s'y intéresse le plus. Je vous serai très obligé de me les envoyer ; il me semble que le Conseil cherche réellement le bien de l'État ; on n'en peut pas dire autant de messieurs de Sorbonne !

Adieu, monsieur vous ne sauriez croire combien votre commerce m'enchante, il ranime ma vieillesse, et augmente les sentiments que je vous ai voués.

V.

27è novembre 1767. 3»

3 L'édition de Kehl donne un texte corrrompu .

Lire la suite

14/06/2023 | Lien permanent

Êtes vous bien fâché que les jésuites aient perdu leurs procès contre les apothicaires ?

... Nos apothicaires modernes ne sont pas loin de vendre, eux aussi, de l'eau bénite tant leurs officines sont comme chez Casto : "Y'a tout c'qui faut", jusqu'à des médicaments ! Para-pharmacie = Para-chute de trésorerie .

 

Ludovic tabata mey restaurant les apothicaires - Les Apothicaires

Des Apothicaires selon mon coeur ! https://lesapothicairesrestaurant.com/accueil/ludovic-tabata-mey-restaurant-les-apothicaires/

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 23/9/2015

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

23 septembre [1760]

Je vous envoie donc , mon cher correspondant, l'approbation authentique que vous ne verrez jamais en bas de mes livres . C'est que mes livres ne sont pas si bons que vos comptes .

Je viens de marier le résident à Ferney . En vérité on ne peut être mieux reçu dans un château où il n'y avait encore ni chapelle ni salle à manger .

Je vous ai prévenu de dix mille livres tournois prêtés à mon voisin Pictet Varambé . J'ai fait les lettres de change au nom de M. Gallatin Rola 1 de 2000 livres, de 1000 livres, à trois jours de vue . N'ai-je point abusé de vos bonté en prenant un temps si court ?

Êtes vous bien fâché que les jésuites aient perdu leurs procès contre les apothicaires ?2 Pour moi je ne veux point acheter ma casse chez frère Berthier .

Mme Denis et moi nous vous embrassons .

V . »

2 Cet épisode fameux dont il est question dans Le Russe à Paris, joue également un rôle dans le Pot Pourri, chap. II . Les apothicaires avaient intenté un procès aux jésuites en les accusant de les concurrencer par la vente de certains médicaments . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Pot-pourri

Lire la suite

23/09/2015 | Lien permanent

Je vois bien que le lieu où il est à présent est pour lui un petit théâtre.

... Un petit théâtre pour un petit homme, une UMP pour un Sarkozy, un théâtre de Guignols pour un Polichinelle ou un Gnaffron.

La version féminine est pour Marine Le Pen, un Front National qui veut se camoufler sous un nouveau nom, -si possible-, pour la tante d'une nièce aux dents longues .

Les acteurs sont heureux, ils n'ont aucun mal à apprendre leur texte, l'improvisation et le rabachage sont de mise, et ils sont bien payés . Sans moi !

 

le-petit-theatre-marionnet.jpg

 

 

« A Ivan Ivanovitch SCHOUVALOW.
Aux Délices, 22 novembre 1759
Monsieur, j'ai reçu aujourd'hui le paquet dont vous m'avez honoré, par les mains de M. de Soltikof 1, qui me paraît de jour en jour plus digne de son nom et de vos bontés. Je peux assurer Votre Excellence que rien ne vous fera plus d'honneur que d'avoir développé ce mérite naissant. Vous avez la réputation de répandre des bienfaits ; mais vous ne pouviez jamais les placer ni sur une âme qui les méritât mieux, ni sur un cœur plus reconnaissant. Il se formera très-vite aux affaires, et vous aurez un jour en lui un homme capable de vous seconder dans toutes vos vues, de rendre votre patrie aussi supérieure par les arts qu'elle l'est par les armes. Je vois bien que le lieu où il est à présent est pour lui un petit théâtre. Votre Excellence le fera voyager en France, en Italie : je regretterai sa perte; mais tout ce qui sera de son avantage fera ma consolation.
Je me flatte, monsieur, que vous avez reçu à présent tout ce que vous avez permis que je vous envoyasse ; le premier volume de Pierre le Grand, un autre paquet assez gros de livres et de manuscrits, et une caisse d'eau de Colladon 2, que je ne vous ai présentée que comme un des meilleurs remèdes pour les maux d'estomac, aussi agréable à boire que l'eau des Barbades 3, et qui peut servir à vos amis dans l'occasion, car, pour vous, je sais que vous joignez à vos vertus celle d'être sobre. Votre Excellence m'honore de présents plus dignes d'elle et de sa cour. Je brave, avec vos belles fourrures, les neiges des Alpes, qui valent bien les vôtres. Un présent bien plus cher est celui des manuscrits que je reçois : ils me serviront beaucoup pour le second tome auquel je vais me mettre. Je n'ai point de temps à perdre. Mon âge et ma faible santé m'avertissent qu'il ne faut pas négliger un instant. Pierre le Grand mourut avant d'avoir achevé ses grandes entreprises ; son historien veut achever sa petite tâche.
Le catalogue de tous les livres écrits sur Pierre le Grand me servira peu, puisque, de tous les auteurs que ce catalogue indique, aucun ne fut conduit par vous. La triste fin du czarovitz 4 m'embarrasse un peu : je n'aime pas à parler contre ma conscience. L'arrêt de mort m'a toujours paru trop dur. Il y a beaucoup de royaumes où il n'eût pas été permis d'en user ainsi. Je ne vois dans le procès aucune conspiration ; je n'y aperçois que des espérances vagues, quelques paroles échappées au dépit, nul dessein formé, nul attentat. J'y vois un fils indigne de son père ; mais un fils ne mérite point la mort, à mon sens, pour avoir voyagé de son côté, tandis que son père voyageait du sien. Je tâcherai de me tirer de ce pas glissant, en faisant prévaloir, dans le cœur du czar, l'amour de la patrie sur les entrailles de père.
Je suis bien surpris de voir, dans les Mémoires que je parcours, ces mots-ci : « Les biens du monastère de la Trinité ne sont point immenses, ils ont deux cent mille roubles de rente. » En vérité, il est plaisant de faire vœu de pauvreté pour avoir tant d'argent ; les abus couvrent la face de la terre.
Quelques lettres de Pierre le Grand seront bien nécessaires ; il n'y a qu'à choisir les plus dignes de la postérité. Je demande instamment un précis des négociations avec Görtz et le cardinal Albéroni, et quelques pièces justificatives. Il est impossible de se passer de ces matériaux. Ayez la bonté, monsieur, de me les faire parvenir. Donnez-moi vite, et vous recevrez vite. Vous êtes cause que j'ai fait une tragédie, et que j'ai bâti un théâtre dans mon château, n'ayant rien à faire. J'en suis honteux; j'aurais mieux aimé travailler pour vous. J'aime mieux traiter l'histoire de votre héros que de mettre des héros imaginaires sur la scène. N'allez pas me réduire à m'amuser, quand je ne veux m'occuper qu'à vous servir. Regardez-moi comme votre secrétaire tendrement attaché.

V. »

1La lettre de Scouvalov est consevée ; voir lettre du 6 octobre 1759 à Schouvalov : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/25/la-vie-est-bien-courte-et-tout-ouvrage-est-bien-long-5475952.html

 

Lire la suite

30/11/2014 | Lien permanent

Je ne vous demande du vin monsieur qu'en cas que vous en ayez de semblable à celui que vous m'avez envoyé les premières

... De ce Beaujolais nouveau dont une bouteille -oubliée trois ans dans ma cave-  voulu vieillir bien, au point de passer pour un bon Bourgogne au goût de mes invités . Las, ne reste que cet excellent souvenir, et , au fond , ce n'est pas rien .

Vivent les vins nouveaux ! ils ont le mérite d'encourager à se réunir en bonne compagnie , sans modération .

A propos de vin , extrait du  poème Comme, de Robert Desnos :

Poème, je vous demande un peu?
Poème? je vous demande un peu de confiture, encore un peu de gigot
Encore un petit verre de vin
Pour nous mettre en train...
Poème, je ne vous demande pas l'heure qu'il est
Poème, je ne vous demande pas si votre beau père est poilu comme un sapeur
 

 

« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Conseiller de Grand-chambre

à Dijon

A Ferney 12 novembre 1761 1

Je ne vous demande du vin monsieur qu'en cas que vous en ayez de semblable à celui que vous m'avez envoyé les premières années . À mon âge le bon vin vaut mieux que M. Tronchin . Il y a près de deux ans que je bois du vinaigre, et le président De Brosses n'y met pas de sucre . Je suis devenu délicat mais pauvre . Je me recommande monsieur à votre goût et à votre compassion .

Je vous demande en grâce de vouloir bien me procurer deux mille barbues 2, c'est le mot je crois, de ceps bourguignons . Le tout m'arriverait par les mêmes voitures . Tout ce que je reçois de Bourgogne me fait grand plaisir excepté les exploits du président De Brosses . Il veut vendre cher ses fagots . Tâchez monsieur de me vendre bon marché votre vin dont je fais plus de cas 3 que de cette grande forêt de quarante arpents de la magnifique terre du président . Je sais qu'il y a vin et vin , comme il y a fagots et fagots . C’est du bon que je demande . Il serait doux d'avoir l'honneur de le boire avec vous et que ce terrible président n'y mît point d'absinthe . Il fait d’étranges hypothèses ; il suppose des ventes ; et il argumente a falso supponente 4. Vous ne m'avez pas répondu, monsieur, sur l'arbitrage que je proposais . Aussi je n'en demande plus, et je le tiens condamné dans le cœur de tous ses confrères . Quod erat demonstrandum .5

J'ai l'honneur d'être très respectueusement

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Le Bault a ajouté sur le manuscrit : « Répondu le 28 novembre, offert du Rully soutiré à 200 livres et promis de lui envoyer les 2000 [pieds] de chapons. »

2 Il s'agit d'un mot dialectal signifiant plant de vigne ; pour sa part Le Bault parle de chapons .

3 V* semble avoir écrit d'abord fagots, mot en partie gratté, ce qui est très rare dans ses manuscrits .

4 A partir de fausses suppositions .

5 Ce qui était à démontrer .

 

Lire la suite

19/11/2016 | Lien permanent

Mes contemporains n’ont qu’à se bien tenir

... Et pour une fois, je prônerai une conduite qui me semblait de prime abord détestable lorsque j'en avais des échos venant de la Suisse voisine  : la délation .

Eh ! quoi James ? la délation ?

Oui, je suis agacé, pour ne pas dire plus, des réflexions de mes compatriotes et de tous les interviewés, suite aux divers attentats , qui mettent en cause une inaction des forces de l'ordre . Que veulent-ils : un "flic" derrière chaque citoyen , et râler qu'on bafoue la liberté et que ça coûte trop cher? Ou alors oser se prendre en main et dénoncer les projets délictueux dont inévitablement des proches des meurtriers ont connaissance ? J'exagère , me diront certains , mais je ne peux pas supporter les assassins, et de deux maux je choisis le moins détestable !

"Je suis Charlie" : oui ? Alors comme Charlie dénonçons l'infâme/les infâmes !

 Résultat de recherche d'images pour "délation humour"

Je suis véner !

http://kamizole.blog.lemonde.fr/2009/09/22/denonciations-...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Mes divins anges, vous voyez que la tragédie de Calas m’occupe toujours. Daignez faire réussir cette pièce, et je vous promets des tragédies pour le tripot. Permettez-vous que je vous adresse ce petit paquet pour l’abbé 1 du grand conseil ?

Avez-vous daigné lire la préface et les notes de ce M. Palissot ? Mais comment M. le duc de Choiseul a-t-il pu protéger cela, et faire le pacte de famille ? Hélas ! le cardinal de Richelieu protégeait Scudéry , mais Scudéry valait mieux.

Je n’ai point assez remercié madame d’Argental, qui a eu la bonté d’ordonner un petit bateau 2 pour Tronchin.

Je baise plus que jamais le bout des ailes de mes anges.

V.

Elie de Beaumont ne pourrait-il pas soulever le corps ou l’ordre des avocats en faveur de mon roué ? Je crois que ce Beaumont-là vaut mieux que le Beaumont votre archevêque. Cet archevêque et ses billets de confession m’occupent à présent ; je rapporte son procès 3, ces temps-là sont aussi absurdes que ceux de la Fronde, et bien plus plats. Mes contemporains n’ont qu’à se bien tenir. »

1 Mignot .

3V* parle de l'affaire des « billets de confession » au chapître LIV de l'Essai sur les moeurs , maintenant incorporé au chapitre XXXVI du Précis de siècle de Louis XV .

 

Lire la suite

07/06/2017 | Lien permanent

Page : 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66