24/04/2011
Retour des cloches, retour vers le passé
Pâques ! c'est bien quand les cloches ont guidé les rois-mages vers Rome pour être filmés en mondio-vision ? Non ?
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Avec ma bénédiction urbi et orbi ....
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Point de lettre nouvelle datée du 24 avril .
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Je vous invite à lire celle du 20 janvier 1778, rédigée ce jour, à cette adresse :
http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/04/24/m...
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23/04/2011
elle ne veut point de second rang , et préfère sa gloire aux intérêts de sa patrie . Tout le monde doit se rendre à des sentiments si nobles .
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Puisque le citoyen qui est censé mener la patrie vers des jours meilleurs, -avec l'aide (?) d'un parti dont il n'a jamais cessé d'être le chef occulte, - se lance dans la course à sa succession, je pense également à trois candidates qui correspondent au titre de cette note : préférer sa gloire aux dépends des intérêts de la patrie . Je les mets tous dans le même panier (de crabes, inmangeables ) .
A tous ceux qui rêvent seulement de gloire !
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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
23è avril 1764 aux Délices
Quoique Mme de Pompadour eût protégé la détestable pièce de Catilina i, je l'aimais cependant tant j'ai l'âme bonne ; elle m'avait même rendu quelques petits services ii, j'avais pour elle de l'attachement et de la reconnaissance, je la regrette, et mes divins anges approuveront mes sentiments . Je m'imagine que sa mort iii produira quelque nouvelle scène sur le théâtre de la cour ; mes anges ne m'en diront rien, ou peu de choses . Olympie est morte pour Versailles iv, et je pense que Mlle Clairon veut l'enterrer aussi à Paris . Elle est comme César, elle ne veut point de second rang v, et préfère sa gloire aux intérêts de sa patrie . Tout le monde doit se rendre à des sentiments si nobles .
J'envoie à mes anges pour leur divertissement un petit extrait qui peut être inséré dans la Gazette littéraire vi, pour laquelle ils m'ont inspiré un grand intérêt . J'espère que leur protection y fera insérer ce mémoire, quand même les auteurs auraient déjà parlé du sujet . Je me résigne à la volonté de Dieu sur toutes les choses de ce monde, et particulièrement sur les droits des pauvres terres du pays de Gex . Je tremble d'être obligé de plaider à Dijon . Je demande en grâce à mes anges de me dire bien nettement à quoi je dois m'attendre . Les bontés de M. le duc de Praslin me sont encore plus chères que mes dîmes vii,et cependant mes dîmes me tiennent terriblement à cœur . Mes divins anges, priez pour nous en ce saint temps de Pâques .
Je reconnais la bonté de mes anges à ce qu'ils font pour Pierre Corneille , je crois qu'on peut donner quelques exemplaires à Lekain, et qu'on ne peut mieux les placer, quoique dans mes remarques je condamne quelquefois les comédiens qui mutilent les pauvres auteurs . »
i De Crébillon . Voir lettre du 18 janvier 1749 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/18/v...
et du 28 août 1749 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/08/28/0...
ii Elle l'avait protégé en 1745 particulièrement, aurait été favorable à son retour en 1759, et l'aurait encore aidé pour obtenir la conservation des droits seigneuriaux à Ferney .
iv Le 6 janvier, V* écrivit aux d'Argental : « On m'a écrit qu'on voulait voir Olympie à Versailles ... »
v Elle fit tant de difficultés pour accepter ce rôle d'Olympie que V* avait changé le titre de sa pièce ( Statira, puis Cassandre, puis Olympie ) et donné le nom de ce personnage pour la persuader que c'était le premier rôle ; voir lettre du 22 février 1762 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/02/22/v...
vi Article paru dans la Gazette littéraire du 6 juin . V*, profitant du compte-rendu d'un ouvrage de Hooke paru dans la Gazette du 28 mars, expose sa conception de l'histoire ancienne ; voir sa Philosophie de l'histoire et la polémique qui s’ensuivit avec Larcher : http://www.archive.org/stream/laphilosophiedel01volt#page...
);
voir billet à Moultou vers juin 1764 : « Tout ce qui est contre la vraisemblance doit au moins inspirer des doutes, mais l'impossible ne doit jamais être écrit .... »
http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/28/temp-53c91fc1590e46c128995688ad1d44b0.html
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22/04/2011
Il faut être bien avec son curé, fût-il un imbécile, ou un fripon
"Ô c'est bien vrai ça !!" comme disait la mère Denis .
Elle parlait, certes de machine à laver le linge, et moi par la voix de Volti, j'en reviens aux laveurs de péchés patentés . Dieu les garde s'il sait le fond de leur âme, et qu'il m'en garde autant que possible .
Période pascale, période de repentance, et de pardon aux repentis sincères (?) .
Période qui ne signifie plus grand chose à mes yeux de catho non praticant . Le son des cloches me rappelle en écho les sermons, liquoreux dans le meilleur des cas, insipides le plus souvent, imbéciles parfois .
Le progrès n'a pas laissé les gens d'Eglise sur la touche , aussi je vous propose un lien vers Le CyberCuré : trop forts ! Galilée n'est plus condamné, les femmes ont une âme, Voltaire est béatifié !.. Oups ! je crois que je m'emporte ...
http://catholique-nanterre.cef.fr/faq/faq.htm
Ce vendredi dit "saint", n'est pas sain pour tous, je peux vous l'assurer après un passage dans un supermarché du pays de Gex ; il faut savoir que c'est un jour férié chez nos voisins calvinistes- capitalistes helvétiques et qu'ils n'ont, en de telles occasions, qu'une envie "s'en mettre plein la panse" pour le moins cher possible, d'où le succès jamais démenti de la vente de boustifaille en ces veilles de fêtes . Belle affaire côté français . Il va y avoir de la viande saoule ce week end, et des taux de cholestérol d'un niveau à faire envie pour un sondage de président (Sarko dit " le pieux hypocrite " ) ou candidats (que je ne nommerai pas, faute de place ) .
Pour en revenir aux curés, il en est un qui est cher à mon coeur : dom Camillo qui n'est ni imbécile ni fripon, lui .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
22 avril 1768
Mon divin ange, mes raisons pour avoir changé ma table ouverte contre la sainte table i pourront ennuyer un excommunié comme vous ii; mais je me crois dans la nécessité de vous les dire . Premièrement, c'est un devoir que j'ai rempli avec Mme Denis une fois ou deux, si je m'en souviens bien iii.
Secondement il n'en est pas d'un pauvre agriculteur comme vous autres seigneurs parisiens qui en êtes quittes pour vous aller promener aux Tuileries à midi . Il faut que je rende le pain bénit en personne dans ma paroisse ; je me trouve seul de ma bande contre deux cent cinquante consciences timorées ; et quand il n'en coûte qu'une cérémonie prescrite par les lois pour les édifier, il ne faut pas s'en faire deux cent cinquante ennemis .
3° Je me trouve entre deux évêques iv qui sont du XIVè siècle, et il faut hurler avec ces sacrés loups .
4° Il faut être bien avec son curé, fût-il un imbécile, ou un fripon, et il n’y a aucune précaution que je ne doive prendre après la lettre de l'avocat Caze v.
5° Soyez sûr que si je vois passer une procession de capucins j'irai au devant d'elle chapeau bas pendant la plus forte ondée vi.
6° M. Hennin, résident à Genève, a trouvé un aumônier tout établi ; il le garde par faiblesse . Ce prêtre est un des plus détestables et des plus insolents coquins qui soient dans la canaille à tonsure . Il se fait l'espion de l'évêque d'Orléans, de l'évêque d'Annecy et de l'évêque de Saint-Claude . Le résident n'ayant pas le courage de le chasser, il faut que j'aie le courage de le faire taire vii.
7° Puisque l'on s'obstine à m'imputer les ouvrages de Saint-Hyacinthe viii, de l'ex-capucin Maubert ix, de l'ex-mathurin Laurent x et du sieur Robinet xi, tous gens qui ne communient pas, je veux communier ; et si j'étais dans Abbeville xii je communierais tous les quinze jours .
8° On ne peut me reprocher d'hypocrisie, puisque je n'ai aucune prétention .
9° Je vous demande en grâce de brûler mes raisons après les avoir approuvées ou condamnées . J'aime beaucoup mieux être brûlé par vous qu'au pied du grand escalier xiii.
Je rends de très sincères actions de grâce à la nature et au médecin qui l'a secondée, d'avoir enfin rendu la santé à Mme d'Argental .
Je vous amuserai probablement par la première poste de La Guerre de Genève, imprimée à Besançon xiv. C'est un ouvrage, à mon gré , très honnête et qui ne peut déplaire dans le monde qu'à deux ou trois mille personnes ; encore sont-elles obligées de rire .
Je suis hibou, je l'avoue, mais je ne laisse pas de m'égayer quelquefois dans mon trou, ce qui diminue les maux dont je suis accablé . C'est une recette excellente .
Je suis comme votre ville de Paris, je n'ai plus de théâtre . Je donne à mon curé les aubes des prêtres de Sémiramis ; il faut faire une fin . Je me suis retiré sans pension du roi dans ma soixante-quinzième année . Je ne compte pas égaler les jours de Moncrif ; mais si j'ai les moyens de plaire xv à mes deux anges, je me croirai pour le moins aussi heureux que lui . Je me mets à l'ombre de vos ailes avec une vivacité de sentiments qui n'est pas d'un vieillard .
V. »
ii D'Argental est envoyé de Parme à Paris . Et le 30 janvier 1768, le pape Clément XIII , le 30 janvier a excommunié Ferdinand duc de Parme (qui a expulsé les jésuites, promulgué des édits visant à libérer le duché de la tutelle pontificale) et tous ses conseillers .
iii Le 29 juin, à Richelieu : « Mme Denis doit se souvenir qu'elle a communié avec moi à Ferney (en 1761 sans doute ; il le lui rappellera le 27 avril), et qu'elle m'a vu communier à Colmar (en 1754) » .
Voir lettre page 131 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80039n/f136.image.r...
v Sans doute « Cassen », expéditeur prétendu de la Relation du chevalier de La Barre à monsieur le marquis de Beccaria .
vi Rappel du procès et de la condamnation du chevalier de La Barre ; voir lettre du 14 juillet 1766 à Damilaville .
Voir page 19 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f24.image.r=...
viii Que V* prétend auteur du Dîner du comte de Boulainvilliers, et du Militaire philosophe qui est lui de Naigeon notamment .
Voir : http://www.voltaire-integral.com/Html/26/27_Boulainvillie...
et : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques-Andr%C3%A9_Naigeon
Le Militaire philosophe : Ou Difficultés sur la religion proposées au père Malebranche : de Paul-Henri Thiry d' Holbach et Jacques Naigeon
x Laurent que V* prétend auteur de La Théologie portative qui est en fait du baron d'Holbach, et de la Relation du bannissement des jésuites de la Chine qui est de V*.
Voir : http://fr.wikisource.org/wiki/Th%C3%A9ologie_portative,_o...
xi Il a soupçonné Jean-Baptiste Robinet, censeur royal, et naturaliste, d'avoir publié les Lettres secrètes de M. de Voltaire, 1765, et surtout des Lettres de Voltaire à ses amis du Parnasse, 1766 .
Voir page 85 : http://books.google.fr/books?id=NdUUAAAAQAAJ&pg=PA86&...
xiv Titre de La Guerre civile de Genève : La Guerre civile de Genève ou les Amours de Robert Covelle, poème héroïque avec des notes instructives . A Besançon, chez Nicolas Grandvel (Cramer à Genève, en réalité, 1768)
xv Référence à l'ouvrage de François-Augustin de Moncrif intitulé Essais sur la nécessité et sur les moyens de plaire, Paris, 1738.
http://books.google.fr/books?id=ZLmz3XtsqbwC&printsec...
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20/04/2011
les dames du bon ton ne seraient pas fâchées de voir une bégueule doucement punie et corrigée
Complètement kitch : Mario le charbonnier ( je peux vous assurer qu'il n'a rien de super, mais ma maman était fan de Georges Guétary ! alors ... ) : http://www.deezer.com/listen-3471334
Et pendant ce temps là, pour se rapprocher du peuple j'en connais un qui rame (pour lui, pas pour nous ! hélas ! ) , mais je ne crains pas le naufrage pour celui qui a une confortable bouée ( bouée de taille présidentielle modèle Ego XXXL ) ...
Petite note sur le style : il s'y prend comme un manche, pas de médaille olympique à espérer, je pense qu'il n'a jamais tenu une pagaie de canoé avant (ni après ) la photo ; il est vrai qu'il y a handicap notable : un déséquilibre dû au poids de la Rolex ?
Admirez le style , un coup à gauche, un coup à droite, etc ., etc.
Plus près de l'ouvrier , tu meurs !
2012 en vue !
« A Claude-Henri de Fuzée de Voisenon
Mon très cher, et très aimable confrère, quoique je sois mort au monde, je sens cependant que je suis encore en vie pour vous . Je présente à votre révérendissime gaieté, ce petit conte i qui m'est tombé entre les mains . Je crois avoir entendu dire que vous aviez un ami qui daignait quelquefois inspirer les muses badines de l'opéra-comique ii et leur prêter des grâces . Il me parait que cet ami pourrait faire un drôle d'opéra de ce petit conte . Peut-être le contraste du palais de Psyché et d'un charbonnier ferait un plaisant effet . Peut-être les dames du bon ton ne seraient pas fâchées de voir une bégueule doucement punie et corrigée .
Quoi qu'il en soit, je vous envoie le conte pour avoir une occasion de vous dire que je vous serai attaché jusqu'au dernier moment de ma vie .
V.
A Ferney 20è avril 1772 »
i La Bégueule, conte moral , de V* . http://www.voltaire-integral.com/Html/10/09_Begueule.html
ii Favart, qui s'en inspirera effectivement dans La Belle Arsène représentée à Fontainebleau en 1773, puis sous une autre forme à la Comédie-Italienne en 1775 .
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Simon_Favart
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5697456v/f1.image.r...
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18/04/2011
Il est beau à Votre Majesté d'avoir fait le panégyrique d'un cordonnier dans un temps où depuis l'Elbe jusqu'au Rhin les peuples vont nu-pieds
Point de lettre en date du 18 avril, inédite, à mettre sous le museau du mulot . Tant pis, celle-ci, du 22 mars me convient .
http://www.deezer.com/listen-299072
http://www.deezer.com/listen-277405
http://www.deezer.com/listen-7271030
« A Frédéric II, roi de Prusse
Au château de Tournay par Genève,
ce 22 mars 1759
Je vous le dirai jusqu'à la mort, content ou mécontent de Votre Majesté, vous êtes le plus rare homme que la nature ait jamais formé . Vous pleurez d'un œil et vous riez de l'autre ; vous donnez des batailles, vous faites des élégies ; vous enseignez les peuples et les rois ; vous faites en noble satirique le procès de la satire, et enfin en faisant marcher cent soixante mille hommes vous donnez l'immortalité à Jacques Mathieu Reinhart, maitre cordonnier i. On croirait d'abord sur le titre de cette oraison funèbre que votre ouvrage ne va pas à la cheville du pied ; mais quand on le lit avec un peu de réflexion, on voit bien que vous jouez plus d'un trône et plus d'un autel par dessous la jambe . Je voudrais avoir été un des garçons de Mathieu Reinhart ; mais comme à vos yeux tous les hommes sont égaux, j'aime autant faire des vers que des souliers . Il est beau à Votre Majesté d'avoir fait le panégyrique d'un cordonnier dans un temps où depuis l'Elbe jusqu'au Rhin les peuples vont nu-pieds . C'est bien dommage que maître Reinhart n'ait pas fait des bottes, ou que vous ayez oublié ce grand article dans son oraison funèbre . Un héros toujours en bottes comme vous aurait bien dû faire un chapitre des bottes , comme Montaigne ii; rien n’eût été plus à sa place .
Quelques talons rouges de Versailles se plaignent que vous n'ayez pas fait mention d'eux dans le panégyrique de cet immortel cordonnier ; ils disent qu'ayant vu leurs talons, vous deviez bien en parler un peu .
Je suis très édifié de la piété de Mathieu Reinhart qui ne voulait lire que l'Apocalypse et les prophètes . Certainement , il aurait chaussé gratis les auteurs de ces beaux livres ; car il est à croire que ces messieurs n'avaient pas de chausses . Le discours sur les satiriques iii est très beau et très juste ; mais permettez-moi de dire à Votre Majesté que ce ne sont pas toujours des gredins obscurs qui combattent avec la plume ; vous n'ignorez pas que c'est un des chefs du bureau des affaires étrangères qui a fait les Lettres d'un Hollandais iv. Votre Majesté connait les auteurs des invectives imprimées en Allemagne ; elle a vu ce qu'avait écrit milord Tyrconnel v.
C'est l'évêque du Puy vi qui avec un abbé de condition nommé Caveirac vient donner l'apologie de la révocation de l’Édit de Nantes vii, livre dans lequel on parle de votre personne avec autant d'indécence, de fausseté et de malignité que de vos Mémoires de Brandenbourg viii. Vous forcerez vos ennemis à la paix par vos victoires et au silence par votre philosophie . La postérité ne juge point sur les factums des parties ; elle juge, comme Votre Majesté le dit très bien, sur les faits avérés par l'histoire de mon siècle ; ce sera un grand honneur pour moi, et une grande preuve de vérité, si dans ce que j'oserai avancer, je me rencontre avec ce que Votre Majesté daignera certifier . La voix dans le désert annonçait qui vous savez ; et quoiqu'on ne soit pas digne de chausser certaines gens, cependant on est précurseur .
Je ne peux écrire de ma main, parce qu'il fait un vent de bise qui me tue, et que d'ailleurs je ne veux pas que les housards connaissent mon écriture . Si vous aviez connu mon cœur, j'aurais vécu auprès de vous sans m’embarrasser des housards.
A vos pieds avec un profond respect .
V. »
i Panégyrique du sieur Jacques Mathieu Reinhart, maitre cordonnier, prononcé le 13è mois de l'an 2899 dans la ville de L’Imagination, par Pierre Mortier, diacre de la cathédrale, avec permission de monseigneur l'archevêque de Bonsens , 1759, de Frédéric. Page 93 : http://books.google.fr/books?id=baNBAAAAYAAJ&pg=RA3-P...
ii Le chapitre de Montaigne est « Des Boiteux » ; page 1 : http://books.google.fr/books?id=jzpGAAAAcAAJ&pg=PA1&a...
iii Discours sur les satiriques, 1759, de Frédéric . Page 691 : http://books.google.fr/books?id=Kdlm5NC_eTgC&pg=PA698...
iv Jacob-Nicolas Moreau, avocat, ne semble pas avoir rempli ses fonctions aux Affaires étrangères ; voir lettre du 19 février 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/20/s...
; le 24 février, d’Alembert avait écrit que Moreau était « pensionné de la cour pour ses Lettres hollandaises » ; page 221 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80034x/f5.image.r=....
v V* évoque-t-il le fait qu'il attribue à Tyrconnel, envoyé de France en Prusse, ce pamphlet Idée de la personne, de la manière de vivre et de la cour du roi de Prusse, 1753 . En septembre 1753, V* attribuait ceci à La Beaumelle alors qu'on l'attribuait à V*. Page 362 : http://books.google.fr/books?id=BfRq68poYGoC&pg=PA362...
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toutes les querelles de cette espèce ont commencé par des gens oisifs et qui étaient à leur aise ; quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu
Note rédigée et mise en ligne le 12 juin 2011 .
« A Etienne-Noël Damilaville
1 avril 1766
Le Philosophe sans le savoir 1, mon cher ami , n'est pas à la vérité une pièce faite pour être relue, mais bien pour être rejouée . Jamais pièce, à mon gré, n'a dû favoriser davantage le jeu des acteurs, et il faut que l'auteur ait une parfaite connaissance de ce qui doit plaire sur le théâtre, mais on ne relit que les ouvrages remplis de belles tirades, de sentences ingénieuses et vraies, en un mot que des choses éloquentes et intéressantes .
Je crois que nous ne nous entendons pas sur l'article du peuple que vous croyez digne d'être instruit 2. J'entends par peuple la populace qui n'a que ses bras pour vivre . Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ou la capacité de s'instruire, ils mourraient de faim avant de devenir philosophes, il me parait important qu’il y ait des gueux ignorants . Si vous faisiez valoir comme moi une terre, et si vous aviez des charrues vous seriez bien de mon avis, ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois, c'est l'habitant des villes, cette entreprise est assez forte et assez grande . Il est vrai que Confucius a dit qu'il avait connu des gens incapables de sciences, mais aucun incapable de vertu ; mais il ne doit pas perdre son temps à examiner qui avait raison de Nestorius ou de Cyrille, d'Eusèbe ou d'Athanase, de Jansénius ou de Molina, de Zwingle ou Œcolampade, et plût à Dieu qu'il n'y eût jamais eu de guerre de religion, nous n'aurions jamais eu de St Barthélémy, toutes les querelles de cette espèce ont commencé par des gens oisifs et qui étaient à leur aise ; quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu . Je suis de l'avis de ceux qui veulent faire de bons laboureurs des enfants trouvés 3, au lieu d'en faire des théologiens ; au reste, il faudrait un livre pour approfondir cette question, et j'ai à peine le temps, mon cher ami, de vous écrire une petite lettre .
Je vous prie de vouloir bien me faire un plaisir, c'est d'envoyer l'édition complète de Cramer à M. de La Harpe ; ce n'est pas qu'assurément je prétende lui donner des modèles de tragédies ; mais je suis bien aise de lui montrer quelques petites attentions dans son malheur 4 en cas que je ne lui aie pas déjà fait ce présent, car il me vient un scrupule en vous écrivant . Gardez donc l'exemplaire, mon cher ami, jusqu'à ce que je sois instruit s'il en a eu de ma part .
Je suis beaucoup plus inquiet du mémoire pour les Sirven 5, je vous supplie de m'en dire des nouvelles . Je vais faire retirer les lettres pour M. d'Alembert 6, qui probablement ne pourront partir que vendredi prochain 4 avril . J'ai été si malade que je n'ai pu vous écrire la poste dernière .
Je n'ai point reçu le panégyrique fait par M. Thomas 7. Surement on fait examiner secrètement le Dictionnaire des sciences 8, puisqu'il n'est pas encore délivré aux souscripteurs . Mais qui sont les examinateurs en état d'en rendre un compte fidèle ? Faudrait-il qu'un scrupule mal fondé ou la malignité d'un pédant fit perdre aux souscripteurs leur argent, et aux libraires leurs avances ? J’aimerais autant refuser le paiement d'une lettre de change, sous prétexte qu'on en pourrait abuser .
J'attends toujours quelque chose de Fréret 9. on dit que ma nièce de Florian passera son temps bien agréablement à Hornoy ; vous irez la voir, elle est bien heureuse . Adieu, mon très cher ami .
Je vous prie de me dire s'il y a eu en effet une troisième remontrance du parlement de Paris sur les affaires du parlement de Bretagne 10; je ne le crois pas, cela serait bien peu convenable . »
1 De Sedaine ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Philosophe_sans_le_savoir
Et voir lettre du 14 décembre 1765 aux d'Argental: http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/12/13/j...
2 V* reviendra sur cette question le 13 avril : « Le bas peuple en vaudra certainement mieux quand les principaux citoyens cultiveront la sagesse et le vertu... » ; voir page 392 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f397.image.r...
3 Idée du physiocrate François-Thomas Moreau de La Rochette, auquel V* écrira le 1er juin : « Il est vrai que j'avais fort applaudi à l'idée de rendre les enfants trouvés et ceux des pauvres utiles à l’État et à eux-mêmes . J'avais dessein d'en faire venir quelques uns chez moi pour les élever. » Moreau de La Rochette , inspecteur des pépinières royales, fit planter près de Melun une grande pépinière modèle où travaillaient des enfants trouvés.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Thomas_Moreau_...
http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnair...
4 La tragédie de La Harpe, Gustave Vasa, jouée le 3 mars 1766, fut un échec. Le 12 mars, à Damilaville : « Je plains ce pauvre La Harpe ... » ; page 378 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f383.image.r...
Le 12 mai, à d'Argental : « La Harpe n'a pas pu trouver cinquante (écus d'un libraire ) pour son beau Gustave Vasa » ; page 405 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f410.image.r...
6Cette phrase est éclairée par la lettre du 5 à d'Alembert : « J'avais ordonné ... qu'on retirât toutes (les lettres) qui vous seraient adressées d'Italie . Je n'ai trouvé que celle-là dans mon paquet ( qu'il a décachetée par erreur et qu'il lui envoie ) »
7 Éloge de feu mgr le dauphin de France, 1766 . V* l'a reçu le 4 avril et il écrira le Petit commentaire sur l'éloge du dauphin de France par M. Thomas, ce qui n'est pas une critique ; voir page 237 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800238/f242.tableDe...
9 Examen critique des apologistes de la religion chrétienne, 1766 : http://www.archive.org/stream/examencritiquede00fruoft#pa...
Sur l'exemplaire que possédait V*, il a écrit : « Je ne crois pas que ce livre soit de M. Fréret, il est très dangereux pour la foi. » La copie de la lettre qui a été conservée porte « quelques choses ».
10 Dans son lit de justice du 3 mars, Louis XV avait affirmé l'autorité royale ; son discours fut publié sous le titre Réponse faite par le roi, tenant son parlement de paris, le 3 mars 1766, aux remontrances de ladite cour suprême sur ce qui s'est passé à Pau et en Bretagne, et V* en fit l'éloge à ses correspondants . Le parlement de Paris soutenait contre le duc d'Aiguillon, représentant du roi, (et contre le roi) le parlement de Bretagne et son procureur général La Chalotais, alors emprisonné . Voir lettre aux d'Argental du 27 novembre 1765 : page 306 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f311.image.r...
Après le lit de justice le parlement de Paris ne dit mot .
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