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15/03/2022

ne faisons plus de jugements téméraires, et contentons-nous d'être innocents sans chercher à faire des coupables

... Entendez-vous, ô Corses qui vous comportez , ni plus ni moins comme des djihadistes . Vous êtes vraiment cinglés . Ecoeurants !

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Puisque vous êtes si courageux, allez manifester en Russie

 

 

 

« A Jacques Lacombe, Libraire

Quai de Conti

à Paris

15è décembre 1766 1

Il n'y a que deux hommes au monde, monsieur, qui puissent avoir écrit la Lettre à Pansophe : l'un est l'abbé Coyer, qui était alors en Angleterre, l'autre est de M. de Bordes, Lyonnais de beaucoup d'esprit qui était en Angleterre aussi . Ce M. de Bordes est l’auteur d'une Ode sur la guerre qui m'a été attribuée dans plusieurs journaux . Il pourrait bien m'avoir fait l'honneur de m'attribuer sa prose comme ses vers . N'accusons donc plus M. l'abbé Coyer, ne faisons plus de jugements téméraires, et contentons-nous d'être innocents sans chercher à faire des coupables .

Voici le temps de faire paraître vos proscriptions 2, il n'y a pas un moment à perdre . Je ne me soucie point du tout d'en avoir des premiers . Je vous enverrai incessamment un semblable ouvrage de mon ami 3 dont vous pourrez tirer cinq cents exemplaires ; c'est tout ce qu'il faut dans le temps présent ; et je suis très fâché de vous avoir conseillé d’en tirer 750 du premier . Mais quand je vous aurai fait parvenir la nouvelle pièce de mon ami, ce ne sera qu'à condition que vous ne mettrez pas plus de huit jours à l'imprimer .

Je vous fais mille compliments très sincères.

V. »

1 Original, initiale autographe .

2 Octave .

3 Les Scythes .

Il y a de la destinée en tout : la vôtre est de faire du bien, et même de réparer le mal que la négligence des autres a pu causer

... Qui sera celui/celle qui assumera cette destinée ?

Comment Wole Soyinka, prix Nobel de littérature voit notre actualité guerrière :

https://www.lepoint.fr/livres/wole-soyinka-poutine-donne-dans-l-esclavage-de-masse-14-03-2022-2468139_37.php

Ne pas oublier qu'un autre homme de lettres remarquable, Voltaire, est pro-ukrainien : https://www.lepoint.fr/culture/quand-voltaire-exaltait-l-ame-ukrainienne-14-03-2022-2468151_3.php

Le devoir individuel de santé : simple cygne noir ou véritable changement  de paradigme en droit de la santé ? - Actu-Juridique

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

15 Décembre [1766] 1

J’ai reçu à la fois, mon cher ami, vos lettres du 6 et du 8 de décembre. Il y a de la destinée en tout : la vôtre est de faire du bien, et même de réparer le mal que la négligence des autres a pu causer. Il est très certain que si M. de Beaumont n’avait pas abandonné pendant dix-huit mois la cause des Sirven, qu’il avait entreprise, nous ne serions pas aujourd’hui dans la peine où nous sommes. Il ne lui fallait que quinze jours de travail pour achever son mémoire : il me l’avait promis. Ce mémoire lui aurait fait autant d’honneur que celui de M. de La Luzerne a pu lui donner 2. Ce fut dans l’espérance de voir paraître incessamment le factum des Sirven que l’on composa l’Avis au Public. C’est cet Avis au Public qui a valu aux Sirven les deux cent cinquante ducats que vous avez entre les mains, les cent écus du roi de Prusse, et quelques autres petits présents qui aideront cette famille infortunée. J’ai empêché, autant que je l’ai pu, que le petit avis entrât en France, et surtout à Paris ; mais plusieurs voyageurs y en ont apporté des exemplaires ; ainsi ce qui nous a servi d’un côté nous a extrêmement nui de l’autre.

Voilà le triste effet de la négligence de M. de Beaumont. Je vous prie de lui bien exposer le fait, et surtout de lui dire, ainsi qu’aux autres avocats, que s’il y a dans ce petit imprimé quelques traits contre la superstition de Toulouse, il n’y a rien contre la religion. L’auteur tout protestant qu’il est, ne s’est moqué que des reliques ridicules portées en procession par les Visigoths . Il n’a dit que ce que tous les gens sensés disent dans notre communion. Si ce petit ouvrage, fait pour les princes d’Allemagne, et non pour les bourgeois de Paris, révolte quelques avocats, ou si plutôt il leur fournit un prétexte de ne point signer la consultation de M. de Beaumont, c’est assurément un très grand malheur. Il n’y a que vous qui puissiez le réparer en leur faisant entendre raison, et les faisant rougir du dégoût qu’ils donnent à leurs confrères. Vous mettez le comble à toutes vos bonnes actions, en suivant avec chaleur cette affaire, qui sans vous échouerait entièrement. Ce dernier trait de votre vertu courageuse m’attache à vous plus que jamais.

Je voudrais bien savoir le nom de l'auteur du petit ouvrage sur les commissions 3, on dit qu'il est de M. Lambert, conseiller du Parlement, mais c'est ce dont je doute beaucoup 4

Adieu, mon cher ami ; il ne reste que la place de vous dire à quel point je vous chéris. »

1 Copie Beaumarchais-Kehl , suivie par l'édition de Kehl . Copie du XIXè siècle conforme à l'édition Correspondance littéraire . Le premier texte a été expurgé, le second semble complet et il est suivi ici ; voir lettre du 11 décembre 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/03/11/on-fera-une-partie-de-ce-qu-il-desire-c-est-a-dire-qu-on-exe-6370785.html

2 A la suite de la copie Beaumarchais-Kehl, l'édition Besterman omet et assurément qu'il aurait eu un honoraire plus fort que celui de M. de La Luzerne a pu lui donner . Il faut donc bien le restituer ici .

3Des commissions extraordinaires en matière criminelle, 1766, de Pierre-Louis Chaillou : https://books.google.fr/books?id=LW-F42e8rUsC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

4 Paragraphe omis dans l'édition de Kehl .

il est souvent contraint, obscur, insolent, hérissé de sophismes, et plein de contradictions

... Zemmour ? Mélenchon ? Dupont-Aignan ? Poutou ? Roussel ?  Jadot ? Lassalle ? Macron ?

Qui remporte la palme du plus mauvais, détestable  sur le fond ? et sur la forme ?

Amis téléspectateurs , notre purgatoire ne fait que continuer avec un degré de plus en plus désagréable , avec un seul recours salvateur dont il faut user sans remords: la zapette .

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« A Charles Bordes

A Ferney , 15 Décembre 1766 1

Je vous suis très obligé, monsieur, des deux livres que vous voulez bien me confier, et que je vous rendrai très fidèlement dès que je les aurai consultés. J’espère les recevoir incessamment. L’abbé Coyer me jure qu’il n’est point l’auteur de la Lettre à Pansophe : c’est donc vous qui l’êtes ? Vous dites que ce n’est pas vous : c’est donc l’abbé Coyer ? Il n’y a certainement que l’un de vous deux qui puisse l’avoir écrite. Le troisième n’existe pas. De plus, vous étiez tous deux à Londres à peu près dans le temps que cette lettre parut. Il n’y a que vous deux qui puissiez connaître les Anglais dont on trouve les noms dans cette pièce. Le style en est parfaitement conforme à la profession de foi très plaisante que vous fîtes, il y a quelques années, entre les mains de Jean-Jacques 2.

Vous avez très grande raison d’avouer que ce Jean-Jacques a quelquefois de la chaleur dans ses déclamations, et qu’il est souvent contraint, obscur, insolent, hérissé de sophismes, et plein de contradictions. Si vous vouliez ajouter à cette confession générale, que vous vous êtes réjoui fort agréablement à ses dépens dans la Lettre à Pansophe, vous auriez une absolution plénière, sans être obligé ni à la pénitence ni au repentir, et vous seriez certainement sauvé chez tous les gens de goût.

Je ne trouve donc dans cette publication de la Lettre à Pansophe d’autre défaut, sinon qu’elle me met en contradiction avec moi-même comme Jean-Jacques. Je dis à M. Hume qu’il y a plus de sept ans, que je n’ai écrit à ce polisson, et cela est très vrai. La Lettre à Pansophe semble me convaincre du contraire. Vous m’avez toujours marqué de l’amitié ; je vous en demande instamment cette preuve. La Lettre à Pansophe vous fait honneur, et me ferait du tort. Vous avouez l’ode 3 que vous avez mise sous mon nom ; avouez donc aussi la prose 4, et croyez qu’en vers et en prose je connais tout votre mérite, et que je vous suis tendrement attaché. »

1 Voir lettre de Bordes du 9 décembre 1766 , et : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_de_Voltaire_%C3%A0_Jean-Jacques_Pansophe

2 Voir : Discours sur les avantages des sciences et des arts prononcé dans l'assemblée publique de l'Académie des sciences et belles-lettres de Lyon, le 22 juin 1751. Avec la Réponse de Jean-J. Rousseau, citoyen de Genève (1752) : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k83791d.pdf

et : https://www.rousseauonline.ch/pdf/rousseauonline-0138.pdf

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Borde

et Profession de foi philosophique, 1753 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70706d.pdf

3 L’Ode sur la guerre. (Georges Avenel.)

Cette ode est de Borde. Le Journal encyclopédique du 1er août 1761, dans lequel on trouve cette ode, dit qu’elle a été attribuée à un « illustre auteur », qui la désavoue.

4 V* veut-il que Bordes assume la paternité de la Lettre au docteur Pansophe ? Ou qu'il lui écrive une lettre qui puisse donner l'impression que Bordes est l'auteur ? Sur la Lettre à Pansophe, voir lettre du 2 juin 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/27/puisque-l-ordre-seraphique-se-mele-d-assassiner-il-est-bon-d-6334139.html