29/01/2013
Je puis souffrir les injures et la misère, mais je ne peux vivre avec les injures, la misère, et l'ignominie ensemble
... Il y a des limites à toute souffrance .
Déchirement
« A FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
13 novembre [1757].
Sire, votre Épître 1 à d'Argens m'avait fait trembler; celle 2 dont Votre Majesté m'honore me rassure. Vous sembliez dire un triste adieu dans toutes les formes, et vouloir précipiter la fin de votre vie. Non-seulement ce parti désespérait un cœur comme le mien, qui ne vous a jamais été assez développé, et qui a toujours été attaché à votre personne, quoi qu'il ait pu arriver, mais ma douleur s'aigrissait des injustices qu'une grande partie des hommes ferait à votre mémoire.
Je me rends à vos trois derniers vers, aussi admirables par le sens que par les circonstances où ils sont faits
Pour moi, menacé du naufrage,
Je dois, en affrontant l'orage,
Penser, vivre, et mourir en roi.
Ces sentiments sont dignes de votre âme et je ne veux entendre autre chose par ces vers, sinon que vous vous défendrez jusqu'à la dernière extrémité avec votre courage ordinaire. C'est une des preuves de ce courage supérieur aux événements, de faire de beaux vers dans une crise où tout autre pourrait à peine faire un peu de prose. Jugez si ce nouveau témoignage de la supériorité de votre âme doit faire souhaiter que vous viviez. Je n'ai pas le courage, moi, d'écrire en vers à Votre Majesté dans la situation où je vous vois; mais permettez que je vous dise tout ce que je pense.
Premièrement, soyez très-sûr que vous avez plus de gloire que jamais. Tous les militaires écrivent de tous côtés qu'après vous être conduit à la bataille du 18 3 comme le prince de Condé à Senef, vous avez agi dans tout le reste en Turenne. Grotius disait « Je puis souffrir les injures et la misère, mais je ne peux vivre avec les injures, la misère, et l'ignominie ensemble. ». Vous êtes couvert de gloire dans vos revers; il vous reste de grands États; l'hiver vient, les choses peuvent changer. Votre Majesté sait que plus d'un homme considérable pense qu'il faut une balance, et que la politique contraire est une politique détestable, ce sont leurs propres paroles.
J'oserai ajouter encore une fois 4 que Charles XII, qui avait votre courage avec infiniment moins de lumières et moins de compassion pour ses peuples, fit la paix avec le czar sans s'avilir. Il ne m'appartient pas d'en dire davantage, et votre raison supérieure vous en dit cent fois plus.
Je dois me borner à représenter à Votre Majesté combien sa vie est nécessaire à sa famille, aux États qui lui demeureront, aux philosophes qu'elle peut éclairer et soutenir, et qui auraient, croyez-moi, beaucoup de peine à justifier devant le public une mort volontaire, contre laquelle tous les préjugés s'élèveraient. Je dois ajouter que, quelque personnage que vous fassiez, il sera toujours grand.
Je prends, du fond de ma retraite, plus d'intérêt à votre sort que je n'en prenais dans Potsdam et dans Sans-Souci. Cette retraite serait heureuse, et ma vieillesse infirme serait consolée, si je pouvais être assuré de votre vie, que le retour de vos bontés me rend encore plus chère.
J'apprends que monseigneur le prince de Prusse est très-malade, c'est un nouveau surcroît d'affliction, et une nouvelle raison de vous conserver. C'est très-peu de chose, j'en conviens, d'exister pour un moment au milieu des chagrins, entre deux éternités qui nous engloutissent; mais c'est à la grandeur de votre courage à porter le fardeau de la vie, et c'est être véritablement roi que de soutenir l'adversité en grand homme. »
1 Celle du 23 septembre 1757 . Voir lettre du 15 octobre 1757 à Frédéric II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/08/26/du-haut-rang-ou-vous-etes-vous-ne-pouvez-guere-voir-qu-elle.html
2 De FRÉDÉRIC II, roi de PRUSSE
(Buttstedt) 8 octobre 1757.
Je suis homme, il suffit, et né pour la souffrance;
Aux rigueurs du destin j'oppose ma constance.
Et particulier comme lui,
Me contentant du nécessaire,
Je verrais voltiger la fortune légère,
Et m'en moquerais aujourd'hui.
Je connais l'ennui des honneurs,
Le fardeau des devoirs, le jargon des flatteurs,
Ces misères de toute espèce,
Et ces détails de petitesse
Dont il faut s'occuper dans le sein des grandeurs.
Je méprise la vaine gloire,
Quoique poète et souverain.
Quand du ciseau fatal, en tranchant mon destin,
Atropos m'aura vu plongé dans la nuit noire,
Qu'importe l'honneur incertain
De vivre après ma mort au temple de Mémoire?
Un instant de bonheur vaut mille ans dans l'histoire.
Nos destins sont-ils donc si beaux?
Le doux plaisir et la mollesse,
La vive et naïve allégresse,
Ont toujours fui des grands la pompe et les travaux.
Ainsi la fortune volage
N'a jamais causé mes ennuis,
Soit qu'elle me flatte ou m'outrage,
Je dormirai toutes les nuits
En lui refusant mon hommage.
Mais notre état fait notre loi
Il nous oblige, il nous engage
A mesurer notre courage
Sur ce qu'exige notre emploi.
Voltaire dans son ermitage,
Dans un pays dont l'héritage
Est son antique bonne foi,
Peut s'adonner en paix à la vertu du sage,
Dont Platon nous marqua la loi.
Pour moi, menacé du naufrage,
Je dois, en affrontant l'orage,
Penser, vivre, et mourir en roi. »
4 Il l'avait déjà dit dans la lettre du 25 septembre 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/28/je-me-borne-a-lui-dire-cette-verite-sans-la-gater-par-aucune.html
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Je ne suis point encore assez heureux pour être en état d’aller rendre mes devoirs
... Dit l'élève Ducobu au retour de vacances qu'il a trouvé trop courtes . Tout comme ses profs, d'ailleurs !
Froncement de sourcil
« A Denis-Joseph LA LIVE, seigneur d'EPINAY 1
et
Louise-Florence-Pétronille de TARDIEU d'ESCLAVELLES d'EPINAY
Je ne suis point encore assez heureux pour être en état d’aller rendre mes devoirs à monsieur et madame d'Epinay . On m'assure que madame se porte déjà beaucoup mieux, nous l’assurons Mme Denis et moi de l'intérêt vif que nous y prenons et notre empressement à recevoir ses ordres. »
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28/01/2013
On paraît actuellement déterminé à des partis terribles.
... Mariage pour tous ou non ? Gens de toutes religions, allez vous faire voir chez les Grecs ( qui ne demandent pas mieux pour ranimer le tourisme ! si ! si ! ) .
Plus sérieusement je pense aux décisions guerrières qui sont le dernier argument, non le meilleur, pour faire cesser des conflits au sein de pays déchirés par les extremistes, et les fanatiques, et les voleurs de tous bords .
Par exemple, entre mille : http://www.courrierinternational.com/article/2012/03/15/jours-terribles-dans-un-village-du-delta
Folie meurtrière en chaine en Egypte : si j'ai bien compris , suite à des émeutes lors d'un match de foot, il y eut des morts , des présumés coupables viennent d'être condamnés à mort, la foule imbécile se mobilise et tue à nouveau , les présumés coupables arrêtés vont être condamnés à mort, la foule indécrottablement fanatique (faute de travail, on a tout le temps pour faire des con... ) va tuer de nouveau policiers, etc., etc.
Et le combat cessera faute ce combattants . Populace stupide, reflet du pouvoir et vice-versa .
« A M. [Jean-]Robert TRONCHIN
de Lyon
11 novembre [1757].
« On 1 est aigri par l'infortune; on dit qu'on hasarderait une seconde démarche, si on avait quelque succès qui pût ne pas jeter d'humiliation sur ce qu'on propose. On paraît actuellement déterminé à des partis terribles. »
Voilà ce qu'on me mande, mon cher correspondant. C'est le précis de deux longues lettres bien singulières 2. Vous pouvez en faire part à la personne respectable 3 et sage dont on doit suivre
les lumières. Ses conseils seront des ordres pour moi et jamais elle ne sera compromise.
Au reste on me mande du 30 octobre que le frère est très mal, mais non pas qu'il soit mort comme on le dit .
Je vous embrasse bien tendrement .
V.
P.S. - On parle toujours beaucoup d'une convention secrète . Cela n'est pas impossible; mais je n'y crois pas encore, attendu que cet événement serait bien contradictoire avec tout ce qu'on m'écrit. »
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Tout hérétique que vous êtes, votre argent est catholique
... Pas plus qu'il n'a d'odeur , l'argent n'a de religion et sert indifféremment Mère Théresa, soeur Emmanuelle et tous les dictateurs et tyrans du monde .
Devenu, avec un zeste de réflexion , totalement irreligieux, je me permets de rappeler l'utilité de l'oeuvre d'un catholique, l'abbé Pierre qui n'eut pas la lâcheté de nombre de bien-pensants et agit pour ses frères humains en détresse sans chercher à les convertir à d'autre foi qu'en eux-mêmes . Il est rejoint par l'abbé Guy Gilbert, le prêtre de loubards, qui remit à sa place (celle de punaise de sacristie intégriste) une soi-disant bonne catholique qui lui reprochait, au cours d'une conférence à Gex, d'avoir parfois des jeunes musulmans comme enfants de choeur ; Jésus Christ, juif, avait des apôtres juifs, ce que bien des chrétiens oublient .
« A Jean-Robert Tronchin
Chez vous vendredi 11 novembre [1757]
Vos Délices recevront à belles baisemains 1 vos pommiers mon cher correspondant, mais songez qu'il faut que vous mangiez des pêches aussi bien que des pommes et que je commence à désespérer des Chartreux . J'ai fait vos espaliers il serait triste qu'ils fussent nus . On ne sait pas quand M. Chaban 2 reviendra . Si vous voulez manger des pêches croyez- moi, écrivez en droiture au procureur du couvent . Tout hérétique que vous êtes, votre argent est catholique et en vous recommandant de ce M. Chaban vous aurez tout le clos des Chartreux .
Vous savez qu'il ne nous faut que quatre-vingt pêches d'espèces qui se suivent, dix abricotiers, dix beurrés, dix virgouleuses, dix figues . Si je n'ai pas d'abord fait ce compte dans mes précédentes supplications, je le fais aujourd'hui par le conseil des jardiniers . Cela est égal pour MM. les Chartreux . Regardez je vous prie cette affaire comme importante . Celles de l'Allemagne iront comme elles pourront, mais il faut que vous mangiez des pêches et des figues que j'aurai plantées .
En vous remerciant des baguettes dorées . Point d'agrafes . C'est pour des tableaux d'antichambre et de vestibule . Vous voyez que je partage mes hommages entre Genève et Lausanne, mais je suis toujours fidèle à mon lac comme à vous .
M. de Laleu m'a mandé il y a longtemps qu'il a payé les 25 000 livres tournois . »
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27/01/2013
Poco e bene devrait être la devise des barbouilleurs de papier et des lecteurs ; c'est justement tout le contraire
... Peu et bon ! paroles de gourmet des mots comme des mets .
Hélas, de nos jours, beaucoup et indigeste est plus à la mode ! Vite et mal, ses corollaires .
Passé de glace,
Présent de feu,
Lendemains de cendre .
(Modeste tentative de haïku)
« A Claude-Etienne Darget
Aux Délices 9 de novembre [1757]
Vous aurez votre part mon cher et ancien ami à l’histoire de Russie si ma mauvaise santé me permet d'achever cet ouvrage . Je vous remercie de votre nouveau présent . Ce gros Manstein 1 est, je pense, celui qui a été massacré par des pandours 2. Il est plaisant que lui qui était aussi pandour qu'eux, se soit avisé d'être auteur . Je lui avais conseillé de retrancher au moins le récit de son bel exploit de recors 3 quand il alla saisir le maréchal de Munich et qu'il l'emmena garrotté avec son écharpe . Je me souviens que le maréchal Keith était de mon avis et qu'il trouvait fort mauvais qu'un lieutenant-colonel se vantât de cette action d’huissier à verge . Mais je vois par votre manuscrit qu'il n'a pu résister au plaisir que donne la gloire . Son nouveau maître 4 l'a toujours aimée et ne l'a pas toujours bien connue . Ce Pyrrhus n'a pas toujours écouté ses Cinéas . Je ne suis pas surpris qu'il vous ai rendu votre fils, mais pourquoi n'a-t-il pas permis que tout le bien de cet enfant sortît avec lui ? Apparemment qu'en cas de malheur (ce qui n'arrivera pas à ce que j'espère) ce bien devrait revenir aux parents de sa mère ; mais les parents de sa mère n'étaient pas , ce me semble, ses sujets .
Enfin vous voilà fixé . Votre fils fait votre consolation, vous êtes tranquille et il parait que vous avez borné vos désirs . Car si je ne me trompe, vous étiez à portée de faire une fortune assez considérable dans bien des emplois dont vos anciens amis ont disposé . Je vous prie de ne me pas oublier auprès de M. de Croismare et de vouloir bien recevoir en échange de vos manuscrits ( je vous les renverrai dans quelques semaines) le fatras de mes rêveries imprimées que les Cramer de Genève sont chargés de vous faire remettre. Si on m'avait consulté pour l'impression, il y en aurait quatre fois moins ; mais la manie des gens à bibliothèque est aussi grande que celle des auteurs . Poco e bene devrait être la devise des barbouilleurs de papier et des lecteurs ; c'est justement tout le contraire . Je joins à mes anciennes folies celle de bâtir près de Lausanne et de planter des jardins près de Genève . Chacun a son Sans-Souci ; mais les housards ne viendront pas dans le mien . Je voudrais que vous pussiez voir mes retraites : nous avons tous les jours du monde de Paris et vous êtes l'homme que je désirerais le plus de posséder . Mais il faut y renoncer et me contenter de vous aimer de loin . Adieu, conservez-moi un souvenir qui m'est bien cher . »
1 V* parlait de lui déjà en 1751 à Hénault le 8 décembre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/12/06/o...
Sans doute Christoph Hermann von Manstein dont les Mémoires, écrits en français furent publiés d'abord en anglais par David Hume sous le titre de Memoirs of Russia, historical, political and military, from the year 1727 to 1744 . Voir : http://encyclopedia2.thefreedictionary.com/Christoph+Herm...
et :
et : http://books.google.fr/books?id=1VoPAAAAQAAJ&printsec...
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26/01/2013
mettons-nous à l'eau de rose pour leur plaire
... Mais moi, je suis plutôt du genre à envoyer sur les roses quand je ne suis pas d'humeur à en offrir .
Voir : http://caroleaubert.blogspot.fr/2010/07/texte.html
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
Aux Délices 8 novembre [1757]
Cela est d'une belle âme mon cher ange de m'envoyer de quoi vous faire des infidélités . Je veux avoir des procédés aussi nobles que vous . Vous trouverez le premier acte assez changé . C'est toujours beaucoup que je vous donne des vers quand je suis abîmé dans la prose, dans les bâtiments et dans les jardins . J'ai bien moins de temps à moi que je ne croyais, on s'est mis à venir dans mes retraites; il faut recevoir son monde, dîner, se tuer, et, qui pis est, perdre son temps. J'en ai trouvé pourtant pour votre Fanime; mais je vous avertis que je la veux un peu coupable, c'est-à-dire coupable d'aimer comme une folle, sans avoir d'autres motifs de sa fuite que les craintes que l'amour lui a inspirées pour son amant. Je serai d'ailleurs honteux pour le public s'il reçoit cette tragédie amoureuse plus favorablement que Rome sauvée et qu'Oreste ; cela n'est pas juste. Une scène de Cicéron, une scène de César, sont plus difficiles à faire, et ont plus de mérite que tous les emportements d'une femme trompée et délaissée. Le sujet de Fanime est bien trivial, bien usé mais enfin vos premières loges sont composées de personnes qui connaissent mieux l'amour que l'histoire romaine. Elles veulent s'attendrir, elles veulent pleurer, et avec le mot d'amour on a cause gagnée avec elles. Allons donc, mettons-nous à l'eau de rose pour leur plaire.
Oublions mon âge. Je ne devrais ni planter des jardins, ni faire des vers tendres; cependant j'ai ces deux torts, et j'en demande pardon à la raison. Je ne décide pas plus entre Brizard 1 et Blainville 2 qu'entre Genève et Rome 3. Je vous envoie, selon vos ordres, mon compliment à l'un et à l'autre, et vous choisirez.
Vraiment, on 4 m'a demandé déjà la charpente de mon visage pour l'Académie. Il y a un ancien portrait 5 d'après La Tour, chez ma nièce de Fontaine il faut qu'elle fasse une copie de ce hareng sauret; mais elle est actuellement avec son ami 6 et ses dindons dans sa terre, et ne reviendra que cet hiver. Vous aurez alors ma maigre figure. D’Alembert s'était chargé auprès d'elle de cette importante négociation. Je ne suis pas fâché que mon Salomon du Nord ait quelques partisans dans Paris, et qu'on voie que je n'ai pas loué un sot. Je m'intéresse à sa gloire par amour-propre, et je suis bien aise en même temps, par raison et par équité, qu'il soit un peu puni. Je veux voir si l'adversité le ramènera à la philosophie. Je vous jure qu'il y a un mois qu'il n'était guère philosophe; le désespoir l'emportait; ce n'est pas un rôle désagréable pour moi de lui avoir donné dans cette occasion des conseils très-paternels. L'anecdote est curieuse. Sa vie et, révérence parler, la mienne sont de plaisants contrastes; mais enfin il avoue que je suis plus heureux que lui c'est un grand point et une belle leçon. Mille respects à tous les anges. »
1 Jean-Baptiste Britard , acteur qui a débuté en juillet 1757: voir lettre du 12 septembre 1757 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/17/s-il-n-est-pas-ars-il-est-en-lieu-ou-il-doit-se-repentir.html
2 Pierre-Jean Fromentin de Blainville , acteur de la Comédie Française , 142è sociétaire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9taire_de_la_Com%C3%A9die-Fran%C3%A7aise
3Souvenir de la Henriade II, 5 : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-la-henriade-chant-second---partie-1-73660943.html
4 Voir lettre du 22 août 1757 à Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/11/c-est-peu-de-chose-d-exister-en-peinture.html
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25/01/2013
Les Autrichiens font tout . Les Français semblent se borner aux quartiers d'hiver
... Ah ! si Voltaire avait connu le ski , qu'aurait-il dit ?
Toutes mes excuses aux skieurs français dont malheureusement je ne suis pas les performances, étant régulièrement à l'écoute de RSR 1 (radio suissse romande) qui, d'une manière très chauvine, ne parle que de ce qui lui chatouille le nombril et ignore superbement les exploits des étrangers .
Autre domaine où, comme on dit, je ne touche pas ma bille : l'économie
« A Jean-Robert Tronchin
à Lyon
7 novembre 1757
Voici une goute d'eau, monsieur, pour la mer de M. de Montmartel 1. Ces trois mille livres serviront pour les pitons dorés et pour les colifichets de Mme Denis, et pour les forêts que je plante dans vos jardins . Je ne sais d'autres nouvelles sinon que je crois Leipsik secouru après avoir payé . Les Autrichiens y sont venus quelques jours trop tard . On est ivre de joie à Vienne d'avoir été deux jours dans Berlin et d'avoir emporté deux cent mille écus à celui qui prenait tout . Ils ont bien promis d'y revenir . L'impératrice a dit Dawn 2 m'a fait plus de bien, mais Hadisk 3 m'a fait plus de plaisir .La révolution va grand train . Les Autrichiens font tout . Les Français semblent se borner aux quartiers d'hiver . Le temps dévoilera ce mystère . Si vous en savez davantage instruisez votre fermier qui vous aime de tout son cœur .
V.
Votre fermier et votre fermière renouvellent leur humble requête pour certaines larges baguettes dorées 4, ainsi que pour les pitons dorés et pour le prix des tapis d'Aubusson 5, et se recommandent dévotement au portier des Chartreux 6.
Plus voici un petit billet de Cadix que je retrouve . Plus je vous supplie de me mander par l'ordinaire prochain si je vous avais envoyé le mois passé en billets de Turkeim 9708 livres tournois ou 8708 livres tournois . »
1 Jean Pâris de Montmartel, financier : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_P%C3%A2ris_de_Monmartel
2 Le maréchal Dawn , bataille du 17 juin 1757 ; voir page 595 : http://books.google.fr/books?id=6jEaAAAAYAAJ&pg=PA595...
3 Le feld-marchal Andréas Hadik : voir lettre du 5 novembre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/23/l...
4 Voir lettre du 27 octobre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/18/q...
5 Voir lettre du 12 octobre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/07/la-casse-absorbe-toutes-mes-idees.html
6 Qui doit fournir des arbres fruitiers ; voir lettre du 6 juillet 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/18/c...
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