13/11/2013
ce qui est complet c'est le malheur des peuples ; et ce qui est décidé c'est que nous sommes des fous
... Et j'en fais partie, dans une aussi modeste part que possible .
« A Jean-Robert Tronchin
à Lyon
4 octobre [1758]
Voici mon cher correspondant, une goutte d'eau dont je vous prie de m'accuser la réception . Je me flatte que M. de Laleu aura fourni une autre goutte . Cadix est sec, et je vois qu'il me faudra donner en 1759 plus de 200 000 livres . Ce ne sont que bagatelles pour vous qui faites avec la cour des affaires de six millions .
Je compte tirer sur vous pour commencer, environ 70 000 livres au mois de décembre . Je crois qu'on voudra bien permettre que cela soit pour le paiement des Rois, et le reste pour le paiement de Pâques, et de Saint Jean .
Les batailles décisives et complètes n'ont été ni complètes ni décisives . Mais ce qui est complet c'est le malheur des peuples ; et ce qui est décidé c'est que nous sommes des fous . Je tâche d'être philosophe dans ma retraite, mais je suis bien plus sûr de mon amitié pour vous que de ma philosophie . Adieu, mon cher correspondant .
V.
Cours à l'incluse je vous en supplie port payé . »
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12/11/2013
messieurs; je vous ai comparés aux petites filles, qui s'imaginent que les hommes sont toujours debout
... Un peu de gaudriole ne peut nuire quand elle vient à propos chez Voltaire, soit ! dans la vie courante , idem , avec tact et mesure .
Mesdames et damoiselles vous le savez bien, l'homme est plus souvent roseau que chêne !
« A Claude-Etienne DARGET.
Aux Délices, 4 octobre [1758]
Je vous remercie, mon cher et ancien compagnon de Potsdam, d'avoir renvoyé la pancarte. Elle ne m'a pas paru si terrible; mais il est bon de prendre ses précautions dans un temps où l'on pend les gens pour des paroles.1
Est-il permis du moins de vous écrire que, tous tant que vous êtes à Paris, vous ne savez ce que vous dites avec votre prétendue seconde bataille des Russes, et leur prétendue victoire? Chimères toutes pures, messieurs; je vous ai comparés aux petites filles, qui s'imaginent que les hommes sont toujours debout 2. Vous pensez qu'on donne des batailles tous les jours. Cette cruelle guerre n'est pas prête à finir. Je m'unis à votre Te Deum pour la déconfiture des pirates anglais près de Saint-Malo ; c'est toujours une consolation.
Vous souvenez-vous du petit Francheville, qui avait passé de mon taudis au palais du prince de Prusse?3 Le prince Henri lui conserve ses appointements il m'a promis de me venir voir. Le roi de Prusse m'a écrit deux lettres depuis son affaire avec les Russes. Je vous assure qu'il n'a pas le style d'un homme vaincu.
Je n'abandonne point du tout Pierre le Grand, quoiqu'on ait battu les troupes de sa fille; je suis trop fidèle à mes engagements.
Je n'ai jamais reçu le paquet du 25 de juillet 4 dont vous parlez; mais je recevrai avec la plus grande satisfaction les lettres que vous voudrez bien écrire à votre ancien ami le campagnard, et heureux campagnard. »
1 Voir lettre du 3 octobre 1758 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/03/vous-croyez-donc-qu-on-s-egorge-tous-les-jours-comme-les-pet.html
2 Ce passage a sans doute été adouci par l'éditeur ; voir le début de la lettre du 3 octobre 1758 à Thieriot .
3 Voir lettre 2973 tome III Les Lettres de Voltaire Pléiade page 521, note 5 . André du Fresne de Francheville, fut secrétaire de V* en 1752 : voir page 628 : http://books.google.fr/books?id=CHJVaqS5BzEC&pg=PA628&lpg=PA628&dq=andr%C3%A9+de+francheville+henri+de+prusse+voltaire&source=bl&ots=FhgPf22BLT&sig=9K8bnLWtD07HvsKMJ_mE1eqSpLM&hl=fr&sa=X&ei=LTuCUq3pIqml0QWYsoD4CQ&ved=0CDAQ6AEwAA#v=onepage&q=andr%C3%A9%20de%20francheville%20henri%20de%20prusse%20voltaire&f=false
et : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/264-joseph-dufresne-de-francheville
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11/11/2013
j'ai besoin d'un honnête procureur normand. En connaîtriez-vous quelqu'un dont je pusse employer la prose ?
... Tout comme le grand François, à Oyonnax, qui nous a régalé [sic] d'un discours lui aussi en prose pondu, je le pense à 95%, par un pisse-copie élyséen . Sans aucun risque, je mettrais ma main au feu que ce n'était pas Sérillon [ouf ! ] qui tenait la plume .
Ce discours va donner du grain à moudre à tous les exégètes en mal d'analyses de coupeurs de cheveux en douze , et, pour une fois ne sera pas suivi d'une rétractation, coutumière hélas !
Qu'on l'aime ou pas, je suis bien certain qu'il y a peu de ses critiques qui oseraient prendre sa place .
A Chevry
« A Pierre-Robert le Cornier de CIDEVILLE.
ancien conseiller au parlement de Rouen
rue Saint Pierre
à Paris
et s'il n'y est pas
à sa terre de Launay
à Rouen
Aux Délices, 4 octobre [1758]
Que les Russes soient battus, que Louisbourg soit pris, qu'Helvétius ait demandé pardon de son livre, qu'on débite à Paris de fausses nouvelles et de mauvais vers, que le parlement de Paris ait fait pendre un huissier pour avoir dit des sottises, ce n'est pas ce dont je m'inquiète; mais M. Angot de Lézeau,1 et quatre années qu'il me doit, sont le grave sujet de ma lettre. Peut-être M. Ango me croit-il mort; peut-être l'est-il lui-même. S'il est en vie, où est-il ? S'il est mort, où sont ses héritiers? Dans l'un et l'autre cas, à qui dois-je m'adresser pour vivre?
Pardonnez, mon ancien ami, à tant de questions. Je me trouve un peu embarrassé; j'ai essuyé coup sur coup plus d'une banqueroute. Notre ami Horace dit tranquillement
Det vitam, det opes; aequum mi animum ipse parabo.2
Vraiment je le crois bien . Voilà un grand effort! Il n'avait pas affaire à la famille de Samuel Bernard et à M. Ango de Lézeau. Ce petit babouin crut faire un bon marché avec moi, parce que j'étais fluet et maigre; vivimus tamen, et peut-être Ango occidit dans son marquisat.3
Qu'il soit mort ou vivant, il me semble que j'ai besoin d'un honnête procureur normand. En connaîtriez-vous quelqu'un dont je pusse employer la prose ?
Mais vous, que faites-vous dans votre jolie terre de Launai ? bâtissez-vous? plantez-vous? avez-vous la faiblesse de regretter Paris ? ne méprisez-vous pas la frivolité, qui est l'âme de cette grande ville? Vous n'êtes pas de ceux qui ont besoin qu'on leur dise
Omitte mirari beatae Fumum et opes strepitumque Romae 4.
Cependant on dit que vous êtes encore à Paris ; j'adresse ma lettre rue Saint-Pierre, pour vous être renvoyée à Launai, si vous avez le bonheur d'y être. Adieu; je vous embrasse.
Nisi quod non simul essem, caetera laetus.5
V. »
1 Vers le mois de juin 1733, V* donna à rente viagère au marquis Angot ou Ango de Lézeau, qui s’était marié en 1732, la somme de 18000 francs ; mais, comme on dit il lui joua le tour de vivre encore quarante cinq ans après ce marché . Au mois de juillet 1755 le marquis devait encore 2300 francs d'arréage à V*. Voir lettre du 19 juin 1733 à Cideville, page 391 : http://books.google.fr/books?id=CKQGAAAAQAAJ&pg=PA327&lpg=PA327&dq=Angot+de+L%C3%A9zeau&source=bl&ots=QI_LhDLv13&sig=CJOIg7xNwE5Q4kQFtiJCojGIKEI&hl=fr&sa=X&ei=YW2BUoWpEIL20gWkpYDYDw&ved=0CDoQ6AEwAw#v=onepage&q=Angot%20de%20L%C3%A9zeau&f=false
2 Avec quelques inversions : Que [Jupiter] me donne la vie, qu'il me donne des ressources : pour l'égalité d'âme, c'est à moi-même à me l'assurer . Horace, Épîtres, I, xviii, 112 .
3 Pourtant nous vivons, [et peut-être Angau] a péri [dans son marquisat .]
4 Voir lettre du 3 octobre 1758 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/03/v...
Cesse d'admirer la fumée, les richesses et le bruit de l'opulente Rome.
5 Si ce n'est que nous ne sommes pas ensemble, pour le reste je suis heureux .Horace, Épîtres, I, x, 50.
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10/11/2013
allez vous faire f... avec votre Paris, je ne l'aime point, je ne l'ai jamais aimé
... Bon , c'est dit ! je ne le répèterai pas cent fois car il y a des choses nettement plus importantes .
Je me dois tout d'abord de vous informer sur l'actualité : Nouveau miracle à Lourdes
Les baptisés (premiers chrétiens qui s'ignoraient ) ont commencé à célèbrer Jésus Christ , le dimanche , -plutôt que d'aller au bistrot, au foot ou brûler des portiques éco-taxes,- alors qu'il était encore enfant, si j'en crois les écritures . Trop fort ces catholiques ! Pour preuve de ce que j'avance, l'homélie de ce jour à Lourdes faite par Mgr Georges Pontier qui emporté par son élan lyrique, sinon poétique, assène cette énorme coïonnerie, digne d'un politicien en mal d'élection .
Si « le Père prépare le repas du Ressuscité » comme l'évêque prépare son homélie, il y a du souci à se faire, au moins pour l'assaisonnement ; les à-peu-près des mesures ne me rassurant pas du tout , je préfère rester en république plutôt qu'aller en son royaume .
Le Christ est peut-être un soleil levant, mais aujourd'hui l'évêque n'est pas une lumière du sud, il a oublié de mettre de l'eau dans son pastis et veut nous faire croire que la sardine bouche le Vieux-Port !
« Témoigner de notre foi en Christ Ressuscité, par la manière même de vivre notre vie, nos épreuves, nos joies, nos engagements, les moments où la mort menace et frappe. Faisons-le de manière fidèle le dimanche, ce jour où depuis plus de 2000 ans, les Baptisés se rassemblent pour fêter le Christ, soleil levant, vainqueur du péché et de la mort, pour participer au repas du Ressuscité, signe de celui que le Père prépare en son Royaume ! »
- Prédicateur : évêque de Marseille Monseigneur Georges Pontier
- Références bibliques : 2 M 7, 1-2.9-14 ; Ps 16 ; 2 Th 2, 16-3,5 ; Lc 20, 27-38
- Paroisse :
- Basilique Notre-Dame du Rosaire
- Ville :
- Lourdes »
- Pour les amateurs de textes hautement édifiants : http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Homelies/Temps-Ord...
Reste une lueur d'espoir, fantôme du bonheur
« A Jean-Baptiste-Nicolas Formont
[vers le 3 octobre 1758]
Mon cher philosophe , votre souvenir m'enchante ; vous êtes un gros et gras épicurien de Paris, et moi un maigre épicurien du lac de Genève . Il est bon que les frères se donnent quelquefois signe de vie . Mme du Deffand est plus philosophe que nous deux puisqu'elle supporte si constamment la privation de la vue et qu'elle prend la vie en patience . Je m'intéresse tendrement, non pas à son bonheur, car ce fantôme n'existe pas, mais à toutes les consolations dont elle jouit, à tous les agréments de son esprit, au charme de sa société délicieuse . Je voudrais bien en jouir, sans doute, de cette société délicieuse, j'entends de la vôtre et de la sienne, mais allez vous faire f... avec votre Paris, je ne l'aime point, je ne l'ai jamais aimé . Je suis cacochyme ; il me faut des jardins , il me faut une maison agréable dont je ne sorte guère, et où l'on vienne . J'ai trouvé tout cela, j'ai trouvé les plaisirs de la ville et de la campagne réunis, et surtout la plus grande indépendance . Je ne connais pas d'état préférable au mien . Il y aurait de la folie à vouloir en changer . Je ne sais si j'aurai cette folie, mais au moins c'est un mal dont je ne suis pas attaqué à présent, malgré toutes vos grâces . Je ne regrette ni Iphigénie en Crimée 1 , ni Hypermnestre 2. Je crains seulement plus encore pour la perte des fonds publics que pour celle des talents . La compagnie des Indes, le commerce, la marine me paraissent encore plus en décadence que le bon goût . Jamais on n'a tant fait de livres sur la guerre et jamais nos armes n'ont été plus malheureuses . J'ai trente volumes sur le commerce, et il dépérit . Ni les livres sur l'esprit et sur la matière, ni les arrêts du conseil sur ces livres ne remédieront à tant de maux .
Que dites vous de la défaite de mes Russes ? C'est bien pis qu'à Narva 3 ; tout est mort ou blessé ou pris . Il y a eu trois batailles consécutives . Les Prussiens n'ont eu que trois mille hommes de tués, mais ils ont dix mille blessés au moins . Si le comte de Daun tombait sur eux dans ces circonstances, peut-être ferait-il aux Prussiens ce que ceux-ci ont fait aux Russes . Il y a une tragédie anglaise dans laquelle le souffleur vient annoncer à la fin que tous les acteurs de la pièce ont été tués 4 ; cette cruelle guerre pourra bien finir de même .
N[ota] qu'il n'est pas vrai qu'on ait battu trois fois les Russes, comme on le dit, c'est bien assez d'une .
Présentez je vous prie, mes très tendres respects à Mme du Deffand et souvenez-vous quelquefois du vieux Suisse V. qui vous aimera toujours . »
1De Claude Guymond de La Touche jouée avec un grand succès à partir du 4 juin 1757 ; voir lettre du 5 janvier 1758 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/13/ils-me-donnent-quelquefois-des-articles-peu-interessants-a-f.html
2Tragédie de Antoine Marin Le Mierre dont Thieriot entretenait V* dans sa lettre du 12 septembre 1758 : « On représente aux Français une noire tragédie d'Hypermnestre […] qui a remporté quatre fois le prix de l'Académie . Il me semble qu'elle a le premier sort heureux d'Iphigénie en Tauride pour la représentation, mais je crains qu'à la lecture elle ne soit pas distinguée de l'autre . Je ne l'ai point encore vue mais je l'ai entendue . La versification m'en a paru médiocre en général et la pièce m'a surpris et ne m'a point touché . » La pièce fut représentée le 31 août 1758 et eut douze représentations ; elle fut reprise plusieurs fois et demeura l'une des tragédies les plus populaires de son époque . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Marin_Lemierre
4 C'est Frédéric II qui s'était servi de cette image pour décrire la situation après la bataille de Zorndorf, mais la pièce qu'il invoque est La Thébaïde de Racine : « A peine y resta-t-il le moucheur de chandelles » dit-il dans sa lettre du 2 octobre 1758 . la modification qu'introduit V* est très significative : il substitue Hamlet à La Thébaïde .
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09/11/2013
Soyez heureuse, souvenez-vous-en bien, n'y manquez pas
Voilà des voeux que je fais miens à l'égard de Mam'zelle Wagnière qui le mérite bien , plutôt dix fois qu'une .
Epanouie for ever
« A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck
Aux Délices 3 octobre [1758]
L'oncle et les nièces sont à vos pieds, madame. Nous vous regrettons à chaque instant . Notre consolation est de parler de vous . Nous nous intéresserons toute notre vie à tous les évènements de la vôtre . Si j'avais un peu de santé et moins d'affaires, je viendrais vous faire ma cour avant que vous quittiez votre taudis de Montriond . Mme la marquise de Gentil vient habiter aujourd'hui cette petite chambre où vous avez si peu dormi, mais, madame, qui vous remplacera jamais ?
Ne croyez point du tout que la cour de France ait signifié à vos Autrichiens son impuissance et son abandon . Nous sommes fiers et fidèles, ce qu'on vous mande n'est ni vrai ni même vraisemblable . Nous pouvons être battus ; mais on ne manquera pas à Marie-Thérèse 1.
La révolution de Suède est bien plus probable, mais heureusement elle ne se confirme pas . Il n'y a rien de vrai que mon tendre et respectueux attachement pour vous .
V.
Si vous voulez cacheter cette lettre incluse avec une tête, vous la ferez mettre à la poste où et quand il vous plaira . Je vous demande bien pardon .
Adieu, madame, adieu, vous me rendez les yeux humides .
Soyez heureuse, souvenez-vous-en bien, n'y manquez pas . »
1 A savoir que la France restera fidèle à ses engagements envers la cour d'Autriche . Le jour même où V* écrivait cette lettre, la comtesse Bentinck écrivait de son côté de Montriond à Haller : « M. de Voltaire me paraît persuadé que la guerre en général durera encore cinq ou six bonnes années. »
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C'est à vous à vous accorder pour l'intérêt, pour votre commission, et pour son remboursement avec l'emprunteur
...En un mot comme en cent : demerden Sie sich !
High hopes !
Pour faire suite à la lettre précédente .
http://www.youtube.com/watch?v=BGBM5vWiBLo
« To M. Durade de l'Aloi
to the antigallican and Switzzerland coffee house / behind Roial exchange / London
Près de Genève 4 octobre 1758 1
Vous pouvez, monsieur, vous adresser en toute sureté à la personne qui vous fera parvenir cette lettre pour le prêt de trente mille livres sterling, ou pour la somme que cette personne vous indiquera . C'est à vous à vous accorder pour l'intérêt, pour votre commission, et pour son remboursement avec l'emprunteur . Vous ne sauriez trouver en Europe un emploi plus sûr, ni faire une affaire plus convenable . Je serai très aise de vous avoir procuré cette négociation . J'ai l'honneur d'être parfaitement ,
monsieur ,
votre très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire . »
1 Lettre rattachée à celle adressée à Beckers en date du 3 octobre 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/11/09/c...
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08/11/2013
Ce n'est pas dans le moment présent qu'un Français doit se promettre de réussir dans tout ce qu'il entreprend mais nous avons tous beaucoup de bonne volonté, chacun dans notre espèce
... Hélas la bonne volonté ne suffit pas, au contraire même l'enfer étant selon les dernières rumeurs pavé de bonnes intentions . Notre chef de l'Etat, notre chef de gouvernement sont encore au stade des promesses qui lassent .
AA dit Standard and Poors ! Ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent, ils sont discrédités depuis des années par leurs notations irréalistes et favorables de pays en réalité au bord de la faillite . Toutes les lettres de l'alphabet ne suffiront pas à décrire le ridicule état de l'économie mondiale qui ne prône que la croissance .
AAAA+++ Ah ! laissez-moi rire encore un peu , avant que tout ça nous mène dans le mur
We dont need now teachers like this
http://www.youtube.com/watch?v=xpxd3pZAVHI
http://www.youtube.com/watch?v=0ISBnBkivjk
« Au baron Heinrich Anton von Beckers 1
Aux Délices près de Genève 3 octobre 1758
Monsieur, l'agent de change pour qui vous trouverez l'incluse 2 dans ce paquet m'a promis en partant de Genève pour Londres de faire trouver jusqu'à 50 mille livres sterling s'il le faut . C'est à Votre Excellence à juger si elle veut se servir de cette voie, vous verrez son adresse et vous pourrez vous en servir, et lui faire écrire si vous le jugez à propos . J'ignore si cet homme a autant de crédit qu'on veut me le faire croire . Je ne réponds que de mon zèle pour votre adorable maître à qui je voudrais assurément prouver mon zèle par des services plus considérables . Je suis bien loin de répondre du succès . Ce n'est pas dans le moment présent qu'un Français doit se promettre de réussir dans tout ce qu'il entreprend mais nous avons tous beaucoup de bonne volonté, chacun dans notre espèce .
Les relations que donnent les Russes de la bataille de Zondorf me font trembler sur la vérité des mémoires qu'on m'envoie de Pétersbourg concernant la vie de Pierre le Grand . Je ne sais plus que croire dans ce monde . La révolution de Suède me parait aussi fort douteuse . Je ne peux vous assurer autre chose sinon que je serai toute ma vie, de Votre cour et de Votre Excellence
Monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire . »
1 Voir aussi lettre du 4 mai 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/10/28/ma-principale-vue-est-d-assurer-huit-mille-livres-de-rente-a.html
et du 12 janvier 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/18/je-vous-supplie-de-vouloir-bien-me-mander-si-c-est-votre-com.html
2 Lettre « To M. Durade de l'Aloi
to the antigallican and Switzzerland coffee house / behind Roial exchange / London
Près de Genève 4 octobre 1758
Vous pouvez, monsieur, vous adresser en toute sureté à la personne qui vous fera parvenir cette lettre pour le prêt de trente mille livres sterling, ou pour la somme que cette personne vous indiquera . C'est à vous à vous accorder pour l'intérêt, pour votre commission, et pour son remboursement avec l'emprunteur . Vous ne sauriez trouver en Europe un emploi plus sûr, ni faire une affaire plus convenable . Je serai très aise de vous avoir procuré cette négociation . J'ai l'honneur d'être parfaitement /monsieur/ votre très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire . »
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