17/12/2020
Ces petites notices sont nécessaires aux barbouilleurs comme moi
...
https://www.20minutes.fr/actus
https://www.lemonde.fr/actualite-en-continu/
https://www.linternaute.com/actualite/
https://news.google.com/topstories?hl=fr&gl=FR&ceid=FR:fr
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
23 auguste ou août [1765] 1
Il faut d’abord rendre compte à mes anges du voyage de Mlle Clairon. Elle a joué supérieurement Aménaïde ; mais, dans l’Electre, elle aurait ébranlé les Alpes et le mont Jura 2. Ceux qui l’ont entendue à Paris disent qu’elle n’a jamais joué d’une manière si neuve, si vraie, si sublime, si étonnante, si déchirante. Voilà ce que vous perdez, messieurs les Welches : mais vraiment j’apprends que vous en faites bien d’autres . Vous ne voulez pas qu’on grave madame Calas et ses enfants ; vous craignez que cela ne déplaise à M. David et à huit conseillers de Toulouse. Graver madame Calas ! la grande police ne peut souffrir un pareil attentat. Ma foi, messieurs les Welches, on vous siffle d’un bout de l’Europe à l’autre, et il y a longtemps que cela dure ; cependant je vous pardonne en faveur des âmes bien nées et véritablement françaises qui sont encore parmi vous, et surtout en faveur de mes anges. J’espère que l’attention polie qu’on a eue pour messieurs de Toulouse n’empêchera pas que l’estampe ne soit très bien débitée.
J’ai deux grâces à vous demander : la première, de vouloir bien me dire ce que c’est qu’un M. Barrau 3 que je soupçonne être employé dans les bureaux des Affaires étrangères. Il m’a envoyé de Versailles quelques remarques sur le Siècle de Louis XIV qui me paraissent d’un homme parfaitement instruit de tous les détails. C’est une bonne connaissance à cultiver.
Vous pourriez encore me dire s’il y a eu des secrétaires d’ambassade en titre d’office avant qu’on eût proposé ce titre à cet étonnant et extravagant d’Éon de Beaumont, qui travaillait aux feuilles de Fréron avant d’être capitaine et plénipotentiaire. M. de Saint-Foix , ou celui qui est chargé du dépôt, pourrait vous dire s’il y a eu en effet des secrétaires d’ambassade à Venise nommés par la cour, s’il y a eu un traitement et des honneurs affectés à cette place, et si Jean-Jacques Rousseau en a joui lorsqu’il accompagna M. de Montaigu dans son ambassade à Venise 4.
Ces petites notices sont nécessaires aux barbouilleurs comme moi, qui se mêlent d’être historiens, et à qui l’on fait toujours des chicanes. Vous me ferez un extrême plaisir de me fournir quelques instructions sur ces bagatelles comme vous m’en avez fourni sur la prétendue ambassade du marquis de Talleyrand en Russie.
A propos de Russie, l’impératrice a écrit une lettre charmante au neveu de l’abbé Bazin 5. Vous voyez comme elle en use avec les Français, et vous sentez bien que feu monsieur son mari aura tort dans la postérité. »
V.
Respect et tendresse.
Ayez donc la bonté de me renvoyer l'ouvrage du jeune ex-jésuite contresigné duc de Praslin . Je reçois tous les jours de gros paquets contresignés . On ne fait nulle difficulté quand des paquets sont pour ceux auxquels ils sont destinés.»
1 Date complétée par d'Argental.
2 Le même jour, Théodore Tronchin écrit à d'Albaret, à Paris, regrettant de n'avoir pas été là pour voir Mlle Clairon « broyer [les] âmes » : « Vous auriez vu trembler Mme Denis, vous auriez entendu hurler Voltaire. ». Il annonce encore « de beaux vers que Voltaire a faits pour elle, forgés sur l'enclume d'Electre . Ils seront imprimés aujourd'hui . »
3 Le chevalier Pierre de Taulès signe de ce nom une longue lettre du 16 juillet 1765 à laquelle se réfère V* et qui contient d'intéressantes de détail sur Le Siècle de Louis XIV . Taulès vient à Genève quelques mois plus tard comme secrétaire de Beauteville, médiateur de France . Lorsque V* lui écrira en mars de l'année suivante ( https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire... ) il le soupçonnera déjà d'être l'auteur de ces remarques, mais n'en sera sûr qu'en novembre 1767 ( https://books.google.fr/books?id=gveLiBo_CxEC&pg=PA18... ).
Et voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56240393.texteImage#
4 Voir lettre du 12 juin 1765 à François Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/10/12/tout-ce-qui-est-a-ferney-vous-dit-les-choses-les-plus-tendre-6269139.html
5 Voir lettre du 16 juillet 1765 à d'Argence : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/21/je-sais-que-les-lois-le-conseil-d-etat-la-france-et-l-europe-6278960.html
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
16/12/2020
Il va partir
... Tchô Donald Trump ! Une main devant une main derrière ? Pas de souci pour ce prétendu président , jamais great, sauf en gueule, toujours minus en esprit .
Out !
« Au marquis Francesco Albergati Capacelli
Sentez, monsieur , combien je suis à plaindre de n'avoir pas l'honneur d'accompagner M. le duc de La Rochefoucauld 1. C'est un jeune homme digne de son grand nom, et digne de vous voir . Il aura un bonheur que j'ai désiré depuis longtemps . Il va partir, et je n’ai que le temps de vous assurer de mon respect .
V.
A Ferney 22è auguste 1765. »
1 Louis-François-Armand, duc de La Rochefoucauld est à Genève depuis le 26 mai 1765, accompagné de sa femme ; voir lettre du 20 mai 1765 à Théodore Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/09/12/mon-cher-esculape-vous-etes-entoure-de-vos-devots-et-devotes-6262977.html
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
15/12/2020
Vous me ferez plaisir de vouloir bien m’avertir quand ces lettres de change auront été acquittées
... Appel du pied au trésorier payeur général par tous ceux qui restent , sans travail et donc sans revenu, sur la touche pour encore au moins un mois .
LCR = Lettre de Change Relevé ( à ne pas confondre avec Liquide Céphalo-rachidien, beaucoup plus vital, qui ne rapporte aucun intérêt, et absolument nécessaire pour accomplir les démarches de la précédente ).
« A Jacob Bouthillier de Beaumont
21 auguste 1765
Je suis monsieur très sensible à vos bontés mais je ne veux point en abuser ; et je ne prétends recevoir mes 6500 livres que quand elles auront été payées . Le temps est court, j'attendrai très volontiers . Vous me ferez plaisir de vouloir bien m’avertir quand ces lettres de change auront été acquittées .
J'ai l'honneur d'être monsieur avec tous les sentiments que je vous dois votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire .
Pardon je me suis pas aperçu que la feuille était coupée . »
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
14/12/2020
Ayez la bonté de donner cours à l'incluse
... Je n'en demande pas plus à Hautetfort qui s'est trouvé overbooké ce matin , puis rupture de connexion avec Orange, et enfin retour à la normale . Ouf !
« A Gabriel Cramer
[vers le 20 août 1765]1
Je vous prie Caro de me renvoyer quand vous pourrez la tragédie sainte intitulée David et Saül.
Ayez la bonté de donner cours à l'incluse . Mille compliments à vos dames .
V.
Préparez je vous prie mes Czars relié[s,] M. de Shouvalow arrive 2. »
1 L'édition Jean-Daniel Candeaux place à tort ce billet en 1763 .
2 Voir lettre de Schouvalov à V* « A Lyon le 16 août 1765 » qui annonce sa venue . Le mot relié a été partiellement recouvert par le cachet de la lettre .
17:39 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/12/2020
faire compter l'argent quand elles auront été payées
... et nous verrons alors si les femmes sont enfin rétribuées à l'égal de leurs collègues masculins .
- A travail égal, paye égale !
- Ouaich ! Père Noël , tu as entendu ? Voici mes lettres :
https://www.arte.tv/fr/videos/093029-008-A/gymnastique/
« A Jacob Bouthillier de Beaumont
J'ai l'honneur monsieur de vous envoyer cinq lettres de change ci-jointes sur Paris et Lyon pour la somme de 6500 livres sauf erreur . Je vous supplie de m'en faire compter l'argent quand elles auront été payées . Vous obligerez sensiblement, monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire .
A Ferney 20è auguste 1765 . »
09:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/12/2020
Je vous supplie de lui rendre tous les services qui dépendront de vous
... Qui : Miss Bachelot .
A qui ? France Inter qui reste mon média audiovisuel préféré , en particulier pour ses chroniqueurs-chroniqueuses , comme Constance dont je fais une petite cure , avec Morel, VDB, etc., ce qui fait plaisir quand on est confiné
https://www.youtube.com/watch?v=h3hhbWcYp2w
« A Cosimo Alessandro Collini, Secrétaire intime, Historiographe 1
de S.A.E. Mgr l’Électeur palatin
à Schwetzingen
ou à Manheim 2
Je vous présente, mon cher ami, un des enfants de Mme Calas, une victime innocente échappée au fanatisme et vengée par l'Europe entière . Il va en Allemagne pour son commerce . Leurs Altesses Électorales voudront peut-être le voir . Je vous supplie de lui rendre tous les services qui dépendront de vous 3. Il vous dira le triste état où il m'a vu . Si je n'étais pas toujours dans mon lit, je serais assurément à Schwetzingen aux pieds de Leurs Altesses Électorales . Milord Abington 4 a dû leur rendre compte de mes souffrances et de mes regrets .
Mlle Clairon est chez moi ; elle joue sur mon théâtre que j'ai rebâti pour elle, mais à peine puis-je me traîner pour l'aller entendre , et à peine mes yeux peuvent-ils la voir . Parlez-moi des plaisirs de votre cœur pour me consoler .
Je vous embrasse bien tendrement .
V.
A Ferney 19è auguste 1765.5»
1 Sur le manuscrit, suit un mot fortement rayé .
2 A propos, voir : https://c18.net/vo/vo_pages.php?nom=vo_sc_collini
3 Collini explique , page 281 de https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k86428j/f301.item : « Je présentai à Son Altesse ... »
4 Lord Willoughby Bertie , quatrième comte d'Abingdon a rendu visite à V* le 29 juillet en compagnie de John Wilkes ; voir page 179 (lettre du 29 juillet ), 184 (lettre du 6 août ) et 204 ( lettre du 18 août 1765 ) de https://books.google.bf/books?id=5gkFAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
5 L'édition Collini date la lettre du 4 octobre, erreur peut-être due au fait que la lettre suivante de V* est du 4 octobre 1765 .
01:34 | Lien permanent | Commentaires (0)
11/12/2020
adressé à la « maîtresse des comptes , à Lons-le-Saulnier »
... Par qui, je vous le donne en mille ? Un justiciable présumé innocent et prétendument persécuté : M. Bismuth ! Je l'aurais bien vu se nommer Bromure de Bismuth ( lui qui de son vrai nom a une particule ) compte tenu de la débandade de ses troupes (ceux qui ont connu l'armée et les monastères comprendront ).
Prémonitoire ? ou : avec quoi se tirer dans le pied ?
« A Marie-Jeanne Pajot de Vaux
Ferney, 16 auguste 1765 1
[Lettre sur les représentations théâtrales de Mlle Clairon à Ferney ; V* la regarde comme faisant partie de la famille .]
V. »
1 Le manuscrit olographe adressé à la « maîtresse des comptes , à Lons-le-Saulnier » est passé à la vente Saint-Aubin à Paris le 25 mars 1879 .
11:30 | Lien permanent | Commentaires (0)