13/02/2022
Permettez-moi de vous prier de m'envoyer la note des frais, que je vous conjure de ne pas épargner
... Petit message de Bolloré [Chantal, soeur du milliardaire Vincent ] à Eric Zemmour ?
Des renvois d'ascenseur semblent bien programmés par celui qui se croit déjà l'élu : https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/01/22/pour-eric-zemmour-vincent-bollore-est-tres-conscient-du-danger-de-civilisation-qui-nous-guette_6110496_6059010.html
Dédicace pour l'Eric Ier : PIHPOH : Je m'voyais déjà (version qui me plait ; trop entendu Charles ! ): https://www.youtube.com/watch?v=eO0U9fBYpNI
Drôle de trinité
« A Antoine Maillet du Clairon
J'ai l'honneur, monsieur, de vous envoyer l'écrit ci-joint 1 , que je vous supplie de faire insérer dans les papiers publics . Les noms de M. le prince de Soubise et de plusieurs seigneurs, insultés dans les lettres en question, méritent les précautions que je prends et les peines que vous avez la bonté de vous donner . Permettez-moi de vous prier de m'envoyer la note des frais, que je vous conjure de ne pas épargner . Je vous écris sur ce petit papier, pour ne pas grossir les ports de lettres . Supprimons les cérémonies .
Votre très humble et très obéissant serviteur
V.
A Ferney, 7 novembre 1766.2
Je ne supprime pas ma reconnaissance . »
1 L'Appel au public, contre les Lettres de M. de Voltaire à ses amis du Parnasse .
2 L'original avec le post-scriptum autographe était aux archives de l'Académie de Mâcon mais n'a pas été retrouvé ; ici, version de l'édition Gaudier : « Communication […] destinée à être lue au prochain congrès des sociétés savantes », Annales de l'Académie de Mâcon, 1870 .
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12/02/2022
souvenez-vous que Judas n’a pas décrédité les apôtres
... Et les désertions de politicards, et leurs ralliements à un quelconque parti adverse, ne rend leurs partis d'origine ni meilleurs ni pires . Quant aux partis ralliés, je ne crois pas qu'ils doivent s'en glorifier, ils n'héritent que de fruits pourris qui tomberont au gré de leurs intérêts .
Treize à table ? Méfiat !
« A Claude-Adrien Helvétius
7è novembre 1766, à Ferney
Connaissez ce malheureux Jean-Jacques ; voyez quel a été le prix de vos bienfaits 1. On a découvert bien d’autres infamies. Je ne pouvais deviner pourquoi il conseillait à Émile d’épouser la fille du bourreau ; mais je vois bien à présent que c’était pour se faire un ami dans l’occasion.
Adieu , souvenez-vous que Judas n’a pas décrédité les apôtres. »
1 Manifestement V* a envoyé à Helvétius une copie de la lettre du 24 octobre 1766 à Hume : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/01/20/il-est-vrai-qu-a-la-sagesse-toujours-consequente-de-sa-conduite-et-de-ses-e.html .
Voltaire envoyait à Helvétius le Recueil de Lettres de M. J.-J. Rousseau et autres pièces, etc. ; 1766, in-12. On y trouve une lettre de Montmolin, du 25 septembre 1762, où il est question d’une réfutation projetée par Rousseau du livre d’Helvétius, intitulé De l’Esprit ; voyez pages 51 et 53 : https://www.google.fr/books/edition/Oeuvres_compl%C3%A8tes_de_Voltaire/YfRPAQAAIAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Recueil+de+Lettres+de+M.+J.-J.+Rousseau,+et+autres+pi%C3%A8ces+relatives+%C3%A0+sa+pers%C3%A9cution+et+%C3%A0+sa+d%C3%A9fense,+le+tout+transcrit+d%E2%80%99apr%C3%A8s+les+originaux+%3B+Paris,+1766,+in-12.&pg=PA53&printsec=frontcover
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11/02/2022
Le secrétaire d’ambassade n’y parle que des coups de bâton
...
Aéroport fermé : vol en rase motte seulement
« A Etienne-Noël Damilaville
7 novembre 1766 1
Pas la moindre nouvelle de Meyrin, mon cher ami, et la tête me tourne. Nous avons ici les lettres originales de Jean-Jacques 2, écrites de sa main. Monsieur l’ambassadeur me les a fait voir. Le secrétaire d’ambassade n’y parle que des coups de bâton que M. le comte de Montaigu voulut lui faire donner. M. du Theil ne répondit point à ses lettres, et lui donna l’aumône. Ce secrétaire d’ambassade, ce grand ministre, était copiste chez M. le comte de Montaigu, à deux cents livres de gages. Voilà un plaisant philosophe ! Diderot lui criera-t-il encore : Ô Rousseau ! dans le Dictionnaire encyclopédique 3? Les enfants crient en Angleterre : Ô Rousseau ! mais dans un sens différent.
Au nom de Dieu, songez à votre paquet, et dites-moi ce que vous pensez de Mlle Durancy.
P. S. Consolons-nous, consolons-nous ; le paquet est arrivé. On avait oublié de le mettre à Meyrin ; on l’a porté à Genève, où il est resté. Il m’arrive. L’adresse était à Genève, voilà la source de tout le malentendu, et d’un si long délai.
Le pauvre Boursier a versé des larmes en lisant la lettre de votre ami. Pour lui, il a fait son marché ; il est prêt à partir à la première occasion. Il dit qu’il mourra avec le regret de n’avoir point vu l’homme du monde qu’il vénère le plus. Il fera toutes vos commissions exactement et sans délai.
Mon cher ami, je n’ai pu lire votre lettre sans des transports de tendresse et d’horreur.
Comment vouliez-vous que je visse votre jeune joueur de clavecin 4? Mme Denis était malade. Il y a plus de six semaines que je suis au lit. Ah ! nous sommes bien loin de donner des fêtes Quand revient le défenseur des Calas et des Sirven ? Il est indispensable qu’il donne son mémoire au plus vite.
Je vous serre entre mes bras malades. Embrassez pour moi vos amis. »
1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; l'édition Correspondance littéraire la donne toujours sans destinataire .
2 Voir page 33 : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_de_Voltaire_%C3%A0_Hume/1766
Voir lettre du 22 avril 1761 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/03/31/il-faut-connaitre-ses-gens-avant-de-leur-prodiguer-des-louan-5782185.html
3 Article Encyclopédie. Voir lettre du 15 octobre 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/01/13/m-6360082.html
4 Mozart. Voyez Voltaire musicien, par M. Ed. Van der Straeten, Paris, 1878, in-8°, page 23 : ( https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Page:Straeten_-_Voltaire_musicien,_1878.djvu/31&action=edit&redlink=1 )
Beuchot écorche ce glorieux nom, et écrit Mazar. (Note de Moland, édition Garnier, 1887 )
Voir lettre du 26 septembre 1766 à Mme d'Epinay : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/01/02/si-vous-etes-chevre-madame-il-n-y-a-personne-qui-ne-veuille-6358063.html
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10/02/2022
On a reçu ses perdrix et ses idées
... Protéines et fruits , bon appétit . Bonne base pour avoir des idées . Bonnes elles aussi, tant qu'on y est .
Nicolas de Largillière a peint ce tableau , je pense, bien après le portrait magnifique du jeune Voltaire (dont il existe une copie au château de Ferney ).
« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin fils
Avocat en parlement
à Saint-Claude
Toute la maison de Ferney a été malade et l'est encore mais toute la maison aime monsieur Christin, malade ou saine .
On a reçu ses perdrix et ses idées . Les unes et les autres sont fort bonnes . Il est prié de faire de sincères compliments à M. Guirand 1. Ils font sans doute ensemble de très bonnes œuvres .
Si monsieur Christin a quelque occasion de voir M. le marquis de Marnésiac 2 , ou de lui écrire, je le supplie de ne me pas oublier auprès de lui .
Bonsoir mon cher avocat de la raison et de l'humanité . J'espère que vous ne serez pas l'avocat des causes perdues . Je vous embrasse bien tendrement .
V.
7è novembre, à Ferney 1766. »
1 Ce mot est lourdement biffé sur l'original ; de même que dans la lettre du 29 novembre 1766 .
2 Voir lettre du 10 mars 1766 à Villevielle : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/06/21/le-roi-stanislas-monsieur-est-mort-comme-hercule-dont-il-ava-6322827.html
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09/02/2022
Vraiment cela n’allait pas mal ; j’étais en train. Je me disais : Il y a là des choses qui plairont ... Mais ô mes anges ! les tracasseries viennent en foule
... Et de ce fait je suis à la bourre pour mettre cette note en ligne . Scusi !
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
7è novembre 1766
Vraiment cela n’allait pas mal ; j’étais en train. Je me disais : Il y a là des choses qui plairont à mes anges ; cette idée me soutenait. Mais ô mes anges ! les tracasseries viennent en foule : elles tarissent la source qui commençait à couler. On me conteste la turpitude de notre ami Jean-Jacques. On soutient que Jean-Jacques était secrétaire d’ambassade à Venise, et qu’il avait seul le secret du ministère. M. le chevalier de Taulès m’a apporté les originaux des lettres de Jean-Jacques, où il n’est question que de coups de bâton, et point du tout de politique. Il est avéré que ce grand homme, loin d’avoir le secret de la cour, était copiste chez M. le comte de Montaigu, à deux cents livres de gages. Monsieur l’ambassadeur et M. le chevalier de Taulès sont d’avis qu’on imprime ces lettres pour les joindre à l’éducation d’Émile, dès qu’Émile sera reçu maître menuisier, et qu’il aura épousé la fille du bourreau 1.
Je conçois bien que la publication de la honte de Jean-Jacques pourrait servir à ramener à la raison le parti qu’il a encore dans Genève, et refroidirait des têtes qu’il enflamme, et qui s’opposent à la médiation. Mais, comme ces lettres sont tirées du dépôt des Affaires étrangères, je n’ose rien faire sans le consentement de M. le duc de Praslin et de M. le duc de Choiseul. Je remets cette affaire, mes divins anges, comme toutes les autres, à votre prudence et à vos bontés. Il me paraît essentiel que le ministère de France soit lavé de l’opprobre qui rejaillirait sur lui d’avoir employé Jean-Jacques , c’est trop que des d’Éons et des Vergys. La manière insultante dont ce malheureux Rousseau a parlé, dans plusieurs endroits, de la cour de France 2 exige qu’on démasque ce charlatan, aussi méchant qu’absurde. Nous verrons si Mme la duchesse de Luxembourg 3 et Mme de Boufflers le soutiendront encore. On me mande qu’il est en horreur à tous les honnêtes gens, mais je sais qu’il a encore des partisans.
Dites-moi, je vous en prie, des nouvelles de Mlle Durancy. On est toujours fou d’Olympie à Genève, ou la joue tous les jours, le bûcher tourne la tête , il y avait beaucoup moins de monde au bûcher de Servet, quand vingt-cinq faquins le firent brûler.
Je me mets au bout de vos ailes.
V.»
1 Voir lettre du 22 juin 1762 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/05/08/vous-etes-fait-pour-proteger-le-merite-c-est-la-dans-tous-le-5941636.html
2 Voir la lettre. du 6 novembre 1766 à de Taulès : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/02/07/de-petits-brouillons-de-petits-intrigants-a-qui-les-petits-t-6364880.html
3 Voir la lettre du 9 janvier 1765 à Mme de Luxembourg : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/03/17/c-est-un-exercice-qui-apprend-a-la-fois-a-bien-parler-et-a-bien-prononcer-e.html
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08/02/2022
de petits brouillons, de petits intrigants, à qui les petits talents qui font parvenir aux grandes places ne servent qu’à montrer leur ineptie aussitôt qu’ils y sont parvenus
... J'en demande pardon à Voltaire, mais pour une fois Rousseau dit juste, il n'est qu'à s'en remettre à notre passé récent, sans remonter à l'Ancien Régime, pour en avoir moult exemples . Il en est même qui prétendent devenir président . Bande de toxiques juste bons à se tirer dans les pattes et nous gaver de promesses .
«Au chevalier Pierre de Taulès
6 novembre 1766
J’ai l’honneur, monsieur, de vous renvoyer les lettres originales du très original Jean-Jacques 1. Ne pensez-vous pas qu’il serait convenable que je donnasse 2 à M. le duc de Choiseul la permission de faire imprimer l’extrait de ces lettres, et de mettre au bas : par ordre exprès du ministère de France ? Ne serait-ce pas en effet un opprobre pour ce ministère qu’un homme tel que Jean-Jacques Rousseau eût été secrétaire d’ambassade ? Les aventures de d’Éon, de Vergy, de Jean-Jacques, sont si déshonorantes qu’il ne faut pas ajouter à ces indignités le ridicule d’avoir eu un Rousseau pour secrétaire nommé par le roi. Je m’en rapporte à Son Excellence. J’ose me flatter qu’il pensera comme vous et comme moi sur cette petite affaire, et je vous supplie de m’envoyer ses ordres et les vôtres. J’écris à M. le duc de Choiseul ; il n’est pas juste que Jean-Jacques passe pour avoir été une espèce de ministre de France, après avoir dit dans son Contrat insocial, page 163 , que ceux qui parviennent dans les monarchies ne sont 3 que de petits brouillons, de petits intrigants, à qui les petits talents qui font parvenir aux grandes places ne servent qu’à montrer leur ineptie aussitôt qu’ils y sont parvenus 4.
Je ne sais si monsieur l’ambassadeur pourrait en dire un mot dans sa dépêche ; je m’en remets à sa prudence, à ses bontés, et à la bienveillance dont il daigne m’honorer.
Par ma foi, monsieur, vous aurez de ma part du respect autant que d’amitié : mais je vous demande en grâce de ne vous plus servir de ces formules qui blessent le cœur, et un cœur qui est à vous.
Voltaire. »
1 Voir ibid .
2 Curieuse erreur pour demandasse .
3 Le texte du Contrat social, livre III, chapitre vi, porte : « Ne sont le plus souvent, » ; voir pages 163- 164 : https://fr.wikisource.org/wiki/Du_contrat_social/%C3%89dition_1762/Livre_III/Chapitre_6
4 Voir lettre du 18 mai 1766 au duc de Choiseul : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/12/des-animosites-des-aigreurs-reciproques-de-l-orgueil-de-la-v-6331813.html
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07/02/2022
On a plusieurs choses à lui dire et à lui remettre qui demandent la plus grande célérité
... message d'Emmanuel Macron à Vladimir Poutine : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-e...
« A Gabriel Cramer
Vous m'avez envoyé M. Jean-Louis ; je l'aime beaucoup, mais j'aime aussi M. Gabriel . J'ai quelque chose à vous communiquer, je vous prie de vouloir bien passer chez le vieux malade qui ne peut aller à Tournay .
6 novembre [1766 ] 1. »
1 Ce billet ainsi que la lettre du 6 novembre suivante ont été datées de 1766, en partant de l'hypothèse que la manuscrit dont on parle est celui de d'Alembert .
« A Gabriel Cramer
à Tournay
ou à Genève
Monsieur Caro est prié de vouloir bien venir pour affaire pressante qui le regarde . On a plusieurs choses à lui dire et à lui remettre qui demandent la plus grande célérité .
A Ferney, 6è novembre au soir [1766 ?]. »
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