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31/03/2022

le chemin est bien escarpé . En vérité cela décourage . Le bon temps est passé

... Past : Le temps passé : https://www.youtube.com/watch?v=2AFuhQnx6X8

and now : Le bon temps qui passe : https://www.youtube.com/watch?v=SrxyXn-Ekt4

Haut les choeurs/coeurs !

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

29 décembre [1766] 1

Mon cher et vrai philosophe, ma petite école de campagne est heureuse . La Harpe a le prix de prose, et fait une bonne tragédie .
Les doubles courbures seront bientôt prêtes, et, malgré les troubles de Genève, on trouve encore quelques mathématiciens . La grande difficulté sera de pouvoir arriver jusqu’à l’Académie des sciences . Non licet omnibus adire Corinthum 2 : le chemin est bien escarpé . En vérité cela décourage . Le bon temps est passé . Votre académicien de Berlin a de très bonnes idées . Mais qui les remplira ? Il fait des vers et de la prose, mais pas si bien que La Harpe . Et moi je suis accablé de vieillesse, de maladies et de chagrins , et je ne vous en aime pas moins . Bonsoir, homme charmant . »

1 Au verso du manuscrit, on lit ces quelques phrases d'une autre main : « Je rouvre ma lettre pour vous remercier d'avoir lu mon petit La Harpe, et pour vous le recommander . Vous savez qu'il n'est pas riche . Il faut que maître Renard lui donne quelques [ trois mots barrés] ne pourrait-il lui donner 20 ou 25 louis d'or, pour l'impression de son discours ? »

2 Il n'est pas permis à tout le monde de parvenir jusqu'à Corinthe ; pour cette citation voir lettre du 28 mars 1760 à Cideville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/19/encore-une-fois-je-n-aime-point-la-guerre-mais-quand-on-est-6278376.html

Défaites-vous seulement de votre édition le plus tôt que vous pourrez

... Conseil d'ami aux éditeurs de la prose des candidats à la présidentielle 2022 ; voir : https://www.franceculture.fr/litterature/zemmour-hidalgo-sarkozy-quand-les-ventes-litteraires-du-box-office-se-calquent-sur-les-sondages

 

 

« A Jacques Lacombe

27 Décembre, partira le 29

Je reçois, monsieur, votre lettre du 20. Je vous demande en grâce de me dire combien vous avez tiré d’exemplaires de la pièce 1 de mon ami. Je vais bientôt vous en donner une de moi, intitulée Les Scythes. Je vous supplierai très instamment de n’en pas tirer plus de 750 exemplaires, et de laisser, si vous pouvez, les deux dernières feuilles composées, parce que, suivant les remarques et les critiques que l’on fera, je corrigerai la pièce pour une seconde édition ; et ces deux feuilles n’étant point déformées, vous coûteront moins de temps et moins d’argent. Je suis enchanté d’avoir trouvé un homme de lettres tel que vous, qui peut être à la fois mon libraire et mon juge.

M. de La Harpe, qui est chez moi, a remporté, comme vous savez, le prix de l’Académie 2. Je suis heureux cette année en libraires et en élèves.

Je vous aurai, monsieur, une très grande obligation, si vous voulez bien faire imprimer dans L’Avant-Coureur et dans le Mercure, le petit avis ci-joint 3.

Je ne peux encore vous dire à qui il faudra envoyer des exemplaires du Triumvirat . Défaites-vous seulement de votre édition le plus tôt que vous pourrez. »

1 Le Triumvirat.

2 Discours des malheurs de la guerre et des avantages de la paix. (Georges Avenel.)

Voir lettre du 2 décembre 1766 à d'Alembert , note 2 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/03/05/quand-deux-gens-qui-pensent-sont-d-accord-sans-s-etre-donne-le-mot-il-y-a-b.html

3 La « Déclaration » relative à La Lettre au docteur Pansophe ; elle fut publiée dans L'Avant-Coureur du 12 janvier 1767, et dans Le Mercure de France de janvier 1767 . L'original est à la Bibliothèque nationale . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_de_Voltaire_%C3%A0_Jean-Jacques_Pansophe

un paquet qu'il lui envoya ces jours passés

... Il = Kim Jung-un, le paquet = un missile , envoyé comme menace pour le reste du monde, est retombé comme une bouse, et c'est tant mieux : https://korii.slate.fr/tech/coree-nord-kim-jong-menti-mis...

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry

M. de Voltaire et Mme Denis souhaitent la bonne année à monsieur et madame Fabry .

M. de Voltaire demande si monsieur Fabry a reçu un paquet qu'il lui envoya ces jours passés 1.

27è décembre 1766. »

30/03/2022

Nous ne demandons point grâce, nous demandons justice ... Une conversation suffira.

... Si c'est vrai, le président Macron est sur la bonne voie . Sinon le guerrier russe va n'en faire qu'à sa tête ( mauvaise )...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

J’allais partir 1, tout malade que je suis, et je ne suis point encore parti, mon divin ange. Mme Denis, dans son inquiétude et dans sa douleur, avait donné l’alarme à son frère. Je vous prie de le rassurer d’être très tranquille ; il doit venir vous voir. Mme Lejeune est en lieu de sûreté ; elle n’a rien à craindre, elle n’est coupable de rien. Elle m’a dit qu’elle est sœur de ce célèbre capitaine Thurot, qui est mort si glorieusement au service du roi 2. Quelle destinée pour la sœur d’un si brave homme !

Elle m’a dit encore que Mme d’Argental ne sait rien . Ainsi vous ne l’inquiéterez point. J’espère que tout ira bien. Nous faisons un procès criminel à la Doiret 3, qui est une friponne, et à son compère, qui est un scélérat. Voici la copie de la lettre que j’écris aujourd’hui à monsieur le vice chancelier 4. Nous ne demandons point grâce, nous demandons justice . Il n’y a certainement d’autre démarche à faire, sinon que vous parliez à M. de Maupéou, que vous lui fassiez voir l’absurdité qu’il y aurait à imaginer que je vends des livres étrangers et que j’envoie des cinquante et soixante volumes de dix ou douze ouvrages différents , qu’on a pris indignement mon nom , que cette affaire ne peut se traiter que judiciairement , que nous demandons en justice la mainlevée de nos effets volés , que le directeur du bureau a agi contre les ordonnances en n’arrêtant pas la dame Doiret et son complice, qui était venu avec elle dans le même carrosse , que Mme Denis est en droit de répéter 5 ses effets volés, etc., etc. Une conversation suffira. Je me flatte qu’on n’étourdira pas le roi de cette misère, et que tout sera fini, mon cher ange, par votre sagesse et votre activité.

Cela ne m’empêche point de finir les Scythes . Les malheurs de l’homme ne font jamais rien au poète. L’homme et le poète vous adorent.

27 [décembre 1766] 6. »

1 Il s’apprêtait à fuir. (Georges Avenel.)

3 C’était le faux nom que madame Le Jeune avait pris. (G.A.) Voir : http://www.leschroniquesdemichelb.com/2010/10/voltaire-contrebandier-2eme-partie.html

4 Cette lettre au vice-chancelier Maupéou n'est pas connue.

5 Terme juridique qui signifie «  réclamer », « reprendre une chose qui vous appartient. »

6 La date est précisée par celle de la lettre qu'écrit Mme Denis le 26 décembre 1766 à d'Argental pour lui relater toute l'affaire de Mme Lejeune . Elle précise en terminant : « A l'égard de mon oncle qui est très malade il va consulter un fameux médecin en Suisse . Il est bien à plaindre et moi aussi . Vous connaissez sa sensibilité, il mourra peut-être de cette affaire-là. »

J'embrasse tendrement le ministre de paix . Je lui souhaite un bel olivier pour l’année

... Mais qui est-il ? qui sera-t-il ?

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

[vers le 25 décembre 1766]

J'embrasse tendrement le ministre de paix . Je lui souhaite un bel olivier pour l’année 1767 . A l'égard des myrtes il y en aura autant qu'il voudra . Je lui envoie le fatras latin . Les livres rares sont rarement de bons livres .

Je le supplie de me mettre aux pieds de Son Excellence, quoique ses pieds ne soient pas trop fermes . On dit qu'il ne peut encore marcher, c'est la statue de Nabuchodonosor, tête d'or et pieds d'argile 1 . Dites-lui , je vous en prie, que je lui serai tendrement dévoué toute ma vie .

Ne m'oubliez pas auprès du chevalier béarnais 2 , aussi vif que Henri IV , mon héros, et qui l'emporte, je crois, sur Henri IV en vigueur de tempérament . Je vous souhaite à tous deux que vous partagiez les filles de Genève cet hiver, attendu que cet amusement vaut mieux que celui de la comédie . La pièce suisse de Guillaume Tell n'a pas trop réussi, quoiqu'elle soit, dit-on, écrite dans la langue du pays .

Je suis dans la joie, mon petit de La Harpe vient de remporter le prix de l'Académie 3.

J'attends une autre joie, celle de lire le discours de M. Thomas.»

2 Taulès .

29/03/2022

Je ne perdrai pas patience  ... Quiconque désire passe sa vie à attendre

... No comment.

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

24 Décembre 1766 1

Voici, mon cher ami, la lettre que m’a écrite M. de Courteilles à votre sujet. Il faudra bien, tôt ou tard, qu’on fasse quelque chose pour vous ; mais il est bien nécessaire que M. de Courteilles vive.

Je ne perdrai pas patience ; j’attendrai le mémoire de M. de Beaumont. Quiconque désire passe sa vie à attendre.

Je suis très fâché de la maladie du pauvre Thieriot. Il est seul ; les dernières années de la vie d’un garçon sont tristes. Il faudrait qu’il fût dans le sein de sa famille.

Il y a, mon cher ami, actuellement à Genève cent pauvres diables qui écrivent beaucoup mieux que M. Totin, et qui ne sont pas plus riches. Tout commerce est cessé. La misère est très grande. Je suis d’ailleurs entouré de pauvres de tous côtés. Si vous voulez pourtant donner un louis pour moi à ce Totin vous êtes bien le maître.

On dit que la tragédie suisse 2 ne vaut rien, quoiqu’on y parle le langage de la nation. Il n’y a, de toutes les histoires de pommes, que celle de Pâris qui ait fait fortune.

Je me doutais bien que Sa Majesté trouverait la convocation des pairs au parlement de Paris, pour un procureur général au parlement de Rennes, extrêmement ridicule. Il y a assurément plus de raison dans sa tête que dans toutes celles des enquêtes.

Je vous embrasse très tendrement. »

1 La copie contemporaine Darmstadt B. omet le premier et le quatrième paragraphe ; l'édition Correspondance littéraire n'indique toujours pas la date .

2 Le Guillaume Tell de Lemierre.

28/03/2022

ils ont saisi les malles, la voiture et les chevaux

... les yachts, les châteaux, les comptes, etc., etc., mais ça ne fait pas frémir Poutine, pour lui ce sont des babioles , il est maître du plus vaste pays au monde, et peut faire affamer tous les autres . C'est un héritier infernal de Staline , expert es horreurs, en 1932-1933 , qui a déjà orchestré une effarante famine, véritable génocide, en s'en prenant à l'Ukraine, vidée de ses céréales vendues à l'étranger : https://www.geo.fr/histoire/grande-famine-en-ukraine-orch...

Malheureux Ukrainiens, décidément, rien de bon ne vient de Moscou !

https://static.lexpress.fr/medias_12393/w_1925,h_1444,c_crop,x_75,y_0/w_640,h_358,c_fill,g_center/v1647702474/poutine-27_6345654.jpg

Trois des plaies contemporaines

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

23 décembre 1766 

Voici, mes anges, une aventure bien cruelle. Cette femme 1 que vous m’avez recommandée fait un petit commerce de livre avec des libraires de Paris. Elle est venue chez moi, comme vous savez ; elle m’a dit qu’elle pourrait me défaire de quelques anciens habits de théâtre, et d’autres trop magnifiques pour moi. Elle en a rempli trois malles ; mais au fond de ces trois malles elle a mis quelques livres en feuilles qu’elle avait achetés à Genève. On dit qu’il y a quatre-vingt petits exemplaires d’un livre intitulé Recueil nécessaire de chansons 2, et d’autres livres pareils.   C’est l’usage, comme vous savez, que l’on fasse plomber ses malles au premier bureau, pour être ouvertes ensuite à la douane de Lyon ou de Paris.

Elle est donc allée faire plomber ses malles au bureau de Collonges 3, à la sortie du pays de Gex. Les commis ont 4 visité ses malles, ils y ont trouvé des imprimés  ils ont saisi les malles, la voiture et les chevaux. Cette femme pouvait aisément se tirer d’affaire en disant : « Il n’y a point là de contrebande, rien qui doive payer à la ferme ; je n’ai de vieux papiers imprimés que pour couvrir de vieilles hardes. Vous pouvez , si vous le voulez , ne pas plomber mes hardes5 , mais vous n’êtes pas en droit de saisir ce qui m’appartient. » Elle avait avec elle un homme qu’on croyait intelligent, et qui a manqué de tête. Celle de la femme a tourné. Elle a pris la fuite parmi les glaces et les neiges, dans un pays affreux. On ne sait où elle est. Elle a fait là un bien cruel voyage. Je ne sais point quels autres livres en feuilles elle a achetés à Genève . J’ignore même si les rogatons qu’elle a achetés à Genève ne sont point des maculatures, des feuilles imparfaites qui servent d’enveloppe. En tout cas, je crois que les fermiers-généraux chargés de ce département peuvent aisément faire restituer les effets dans lesquels il n’y a rien de sujet aux droits du roi. Ces fermiers-généraux sont MM. Rougeot, Faventine et Poujaut . Ils peuvent aisément étouffer cette affaire.

A l’égard de la femme, sa fuite la fait croire coupable. Mais de quoi peut-elle l’être ? elle ne sait pas lire ; elle obéissait aux ordres de son mari ; elle ne sait pas si un livre est défendu ou non. Je la plains infiniment ; je la fais chercher partout : j’ai peur qu’elle ne soit en prison, et qu’on ne l’ait prise pour une Genevoise à qui il n’est pas permis d’être sur les terres de France. Tandis que je la fais chercher de tous côtés, je pense bien qu’à la réception de cette lettre, vous parlerez, mes divins anges, à Faventine, à Poujaut , à Rougeot. Il n’y a pas certainement un moment à perdre. Un mot d’un fermier-général au directeur du bureau de Collonges, suffira ; mais ce mot est bien nécessaire . Il faut qu’on écrive sur-le-champ.

Tout ce qui serait à craindre, ce serait que le directeur du bureau de Collonges n’envoyât les papiers à la police de Lyon ou de Paris, et que cela ne fît une affaire criminelle qui pourrait aller loin. »

2 Beuchot qui avait l'original sous les yeux, note que ces deux derniers mots ont été écrits par V* au dessus de la ligne . Bien entendu il s'agit du fameux Recueil nécessaire, le plus violent des ouvrages antichrétiens de V*, et ce détail établit, s'il en est besoin, la complicité de celui-ci dans l'affaire . Du reste, les « trois malles », la voiture et les chevaux avec lesquels voyage cette femme qui « ne sait pas lire » indiquent qu'il s'agit d'une opération d'importance . Voir lettre du 29 décembre 1766 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/03/correspondance-annee-1766-partie-56.html

3 Il y a aux environs de Genève plusieurs lieux portant ce nom, mais il s'agit ici de celui qui est frontière avec la France .

4 Selon Beuchot, tout ce qui suit est de la main de V*, preuve de importance qu'il attache à garder le secret .

5 Ce début de phrase a été omis par Beuchot, par saut du même au même » sur hardes . Sa présence dans la copie indique que celle-ci provient aussi de l'original et ne doit rien à Beuchot .