27/03/2010
Je tremble toujours pour la Tolérance, quoi qu’on die, quoi qu’on die
"Je tremble toujours pour la Tolérance" : oui, et pour les "maisons de tolérance", qui tremble de nos jours ?
Maisons de tolérance,-je traduis pour les jeunots-,= bordels (nous sommes très riches en périphrases et euphémismes en France, comme "technicien de surface" pour balayeur !) .

J'ai donc entendu ces jours-ci qu'un député avait (re)lancé l'idée d'ouvrir des maisons closes, -ce qui est paradoxal dans les termes, mais Marthe Richard avait, elle, fait fermer les maisons closes ouvertes- pour protéger les artisan(e)s du sexe tarifé .
Je crois savoir qu'il y a une autre appellation pour le "protecteur" de ces dames (et messieurs): maquereau, proxénète .
L'Etat , et ça n'étonnera personne, sera directement le releveur de compteur national, comme il l'est déjà par la voie du fisc qui prend sans barguigner sa part de la comptée du "pain de fesses".
Sans oublier l'URSSAF qui ne doit pas appliquer des tarifs plancher pour ceux et celles qui passent une partie de leur vie professionnellle à regarder le plafond !
Pour autant que je sache, ces travailleurs et travailleuses ne désirent pas se retrouver en maisons. Ils et elles savent mieux que moi pourquoi. A suivre ...
« A Gabriel Cramer
[Février-Mars 1764]
Voici copie. Que Dieu répande ses bénédictions sur ce petit recueil de Guillaume Vadé, et de Jérôme Carré [Les Contes de Guillaume Vadé, recueil d’écrits mis sur le compte de Guillaume Vadé et Jérôme Carré.]. Ce sont mes deux bons amis ; monsieur Gabriel et moi nous leur servons de père. Tout Paris donne la préférence aux Trois manières de Jérôme sur la Reine Berthe [Ce qui plait aux dames] de Guillaume. Pour moi, je ne décide point, je ne veux point faire de jaloux.
Je tremble toujours pour la Tolérance, quoi qu’on die, quoi qu’on die [cf. Les femmes savantes]; et je conseille à M. Gabriel de glisser Jérôme et Guillaume dans Pierre.[envoyer les Contes dans un colis contenant l’Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre le Grand.] »
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26/03/2010
Débauchez-moi ce grand drôle-là
« A Jeanne-Françoise Quinault
Ce 26 [mars 1739]
Je suis pénétré de vos bontés, Mademoiselle. Eh bien ! connaissez-moi donc. Vous croyez que le poison dont mes ennemis répandent des tonneaux sur moi est un poison froid qui glace mon faible génie. Non ; il l’échauffe, et je me ranime par leur rage. Zulime a été faite au milieu des mouvements où ils m’ont forcé, et à travers cent lettres à écrire par semaine. La douleur d’être accablé par ceux qui devaient me défendre s’est tournée en sentiments tragiques et les conseils de M. d'Argental joints aux vôtres m’ont fait naître l’envie de donner une tragédie intéressante pour me venger. Le secret n’a point transpiré, et j’attends tous les jours vos leçons. Vous craignez, Mademoiselle, que je n’aie pas l’esprit assez libre pour corriger Zulime ! Sachez que j’ai été si impatienté de ne point recevoir vos critiques que j’ai commencé une autre tragédie dans l’intervalle. Sachez qu’il y a quatre actes d’ébauchés. Vous serez terriblement étonnée du sujet. En un mot, je suis dans vos fers, jouissez de votre victoire, et accablez-moi si vous voulez. Mais apprenez que vous l’avez emporté sur les Bernoulli, les Maupertuis, et les plus grands géomètres de l’Europe qui viennent de partir de Cirey. J’ai fait des vers à leur nez, et j’ai chaussé le cothurne en dépit des machines de l’abbé Nollet qui remplissent ma galerie. Connaissez donc un peu la vie de votre esclave : ou je souffre, ou j’étudie, et quand mes maladies me persécutent au point de m’empêcher de lire, j’ai la ressource des vers. Tous mes moments sont consacrés au travail. Est-il juste qu’une telle vie soit si cruellement persécutée ? Vous me parlez des grimauds qui écrivent contre mes ouvrages. J’ai toujours ignoré les sifflements de ces petits serpents cachés sous terre, mais je me plains des monstres qui veulent flétrir mes mœurs, et des magistrats qui laissent ces horreurs impunies. Je n’ai jamais répondu à une critique, mais en vérité j’ai l’amour-propre de croire que je méritais d’être un peu autrement traité dans ma patrie. Je vous assure, Mademoiselle, que vous me consolez bien de tant de chagrins. Si on me proposait de perdre à la fois mes ennemis et votre suffrage, je n’accepterais pas le marché.
Pour que je puisse mériter ce suffrage, dites-moi donc ce que vous trouvez à refaire à Zulime. J’ai, ce me semble, obéi à une partie de vos ordres, mais ne vous rebutez point d’en donner, je ne ma lasserai point de les suivre. Mme du Châtelet vous fait ses compliments. J’aurai l’honneur de vous envoyer un Ramire, et vous nous donnerez la merveille des chiens que vous promettez. Adieu, Mademoiselle, vous connaissez mon tendre et sincère attachement pour vous, je vous aime autant que je vous estime.
Ma foi ce grand Degouve doit se faire comédien. Débauchez-moi ce grand drôle-là, il ne déclame pas mal, vous me le dégourdirez … Il a été jésuite. »
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Je suis fâché que vous ayez acheté cette bagatelle
« A Laurent-François Prault fils,
Quai de Conti à Paris.
26 [mars 1739]
Faites vous imprimer La Henriade, mon cher Prault ? quand, et comment ?
Je serai fort aise que vous donniez incessamment un petit recueil [ Recueil de pièces fugitives en prose et en vers, 1740] contenant mes épîtres, quelques odes, le commencement de l’Histoire de Louis XIV, une lettre sur Neuton, etc. Je retravaille encore les épîtres [Discours sur l’homme], et tous ces petits morceaux, ce sera pour votre quasimodo.
Est-il vrai que vous avez acheté du sieur Degouve mon Essai sur la vie de Molière et un catalogue raisonné de ses ouvrages ?[Prault imprimera la Vie de Molière avec des jugements sur ses ouvrages, avec un privilège du 29 février 1739]. Je suis fâché que vous ayez acheté cette bagatelle. Je vous l’aurais donnée ; mais je ne vous en aurais fait présent que pour l’imprimer à la tête des œuvres de Molière, seule place qui lui convienne, et je vous avoue que je serais bien mortifié qu’elle parût séparément. Comptez que cet ouvrage ne peut faire honneur ni à vous, ni à moi .Imprimez-vous Mahomet [la pièce de La Noue]?
Quid movi ?
Je vous prie de rendre l’incluse à M. Degouve.[cf. la lettre suivante] »
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25/03/2010
la lettre à laquelle je réponds ...est d’un cuistre de ministre
"un cuistre de ministre" : c'est ce qu'un président qui se la pète a du penser tout récemment en renvoyant (peut-être avec de bonnes raisons, puisque ce sont des raisons économiques et financières ! ) une ministre dans ses 22 mètres.J'emploie le vocabulaire du rugby, que le dit président compte ses abattis si sa ministre utilise le langage du karaté !
(http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.lepoint....)
Plus que jamais, il semble qu'un ministre doive "fermer sa gueule ou démissionner" comme il avait été dit par Chevènement (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Chev%C3%A8nement ).

Plus sérieusement -quoi que !- le "ministre" évoqué par Volti est un ministre du culte, ce qui n'enlève rien à sa cuistrerie , au contraire .
« A Gabriel Cramer
[vers le 25 mars 1760]
Je vous avais bien dit, Caro Gabriele, que vous ne deviez pas faire une édition de la Réponse civile et honnête,[V* avait demandé le 3 mars, à Cramer de n’en tirer que deux douzaines d’exemplaires à son compte, pour quelques savants de Paris] car sur un seul exemplaire envoyé à Paris on en a fait deux éditions et la lettre à laquelle je réponds est inconnue [la Critique de l’histoire universelle de M. de Voltaire au sujet de Mahomet et du mahométisme , parue anonymement]. Elle est d’un cuistre de ministre. Donc votre édition n’est bonne que pour l’étranger. Mais où sont les Quand ? [Les Quand, notes utiles sur un discours prononcé devant l’Académie française le 10 mars 1760, réponse de V* à J.-J. Lefranc de Pompignan qui avait attaqué l’Encyclopédie et les philosophes]»
Sourions :
http://i39.tinypic.com/2a6qqsn.jpg
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24/03/2010
je ne peux être utile qu’en disant la vérité.
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental
et
à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental
24 mars 1763
La lettre de mes anges du 15 mars est vraiment un bien bon ouvrage, et mes anges ont tout l’air d’avoir raison ; mais je voudrais qu’on leur donnât par plaisir à commenter Othon, La Toison d’or et Sophonisbe, etc. etc. La patience leur échapperait comme à moi [en commentant l’œuvre de Pierre Corneille]; et si pour se consoler ils relisaient Iphigénie, ils se mettraient à genoux devant Jean Racine.
Que m’importe que Pierre soit venu avant ou après ! Cela n’entre pour rien dans mes plaisirs ou dans mes dégoûts. C’est l’ouvrage que je juge et non pas l’homme. Je veux que Pierre ait cent fois plus de génie que Jean. Pierre n’en est que plus condamnable d’avoir fait un si détestable usage de son génie dans la force de son âge. Je ne peux me plaindre de la bonté avec laquelle vous parlez d’un Brutus ou d’un Orphelin [Brutus et L’Orphelin de la Chine, pièces de V*]; j’avouerai même qu’il y a quelques beautés dans ces deux ouvrages ; mais encore une fois, vive Jean ! Plus on le lit et plus on lui découvre un talent unique, soutenu par toutes les finesses de l’art. En un mot, s’il y a quelque chose sur la terre qui approche de la perfection, c’est Jean. Je n’ai commenté Pierre que pour être utile à ma pupille et au public [Marie-Françoise Corneille doit bénéficier de la vente de l’édition faite par souscription, ce qui constituera sa dot]; et je ne peux être utile qu’en disant la vérité.
Comme il faut joindre l’agréable à l’utile, voici quelques exemplaires de la Relation du marquis de Pompignan faite par lui-même [ la Relation du voyage de M. le marquis Lefranc de Pompignan depuis Pompignan jusqu’à Fontainebleau adressée au procureur fiscal du village de Pompignan, libelle de V*]. Il y a là je ne sais quoi de naïf qui me fait plaisir.
Vous m’ordonnez de vous envoyer une certaine Olympie, pour laquelle je me refroidissais beaucoup. C’est un enfant que j’étouffais de caresses. Quand il était au berceau je l’aimais trop, et peut-être à présent je ne l’aime pas assez ; je crains qu’on ne lui donne du ridicule dans le monde ; car à moins que le bûcher ne soit le plus beau des spectacles, il peut devenir grande matière à sifflets [cf. lettre du 8 mars 1762 aux d’Argental et celle du 30 août 1762 à Collini où il précise les détails de mise en scène]. Je vais sur le champ faire chercher Olympie ; je dois en avoir encore une assez mauvaise copie ; mais je vous l’enverrai telle qu’elle est pour ne pas vous faire attendre.
V. »
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23/03/2010
apprendre à la France que nous avons plus besoin de cultivateurs que de moines.
« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault
Aux Délices, 23 mars 1763
Vous faites de moi, monsieur, un petit Noé. Grâces à vos bontés je plante des vignes dans ma vieillesse. Si je ne bois pas du vin qu’elles produiront, ceux qui viendront après moi le boiront à ma santé. Agréez, je vous prie, mes très humbles remerciements.
Je crois que vous avez à présent plus d’une affaire ; vous devez être surchargé ; les jésuites vont surtout vous occuper ; vous ne pourrez guère vous dispenser de leur donner un habit court, et d’en faire des citoyens [le parlement de Dijon mettait des réserves à la dissolution de la Compagnie de Jésus . Le parlement de Paris (7 août 1762) et autres parlements de province avaient prononcé sans réserve la dissolution de cet Ordre et interdit aux membres d’en porter l’habit.]; mais après tout, ils ne font point de marché pour bâtir des palais de dix-sept cent mille livres, comme dom l’Enfant trouvé [jeu de mot sur dom Lenfant, supérieur de Cîteaux qui fait des travaux d’agrandissement]. On lapide aujourd’hui les fils de Loyola avec les pierres de Port-Royal [cf. lettre du 12 février 1763 à Fyot de La Marche]. Ils ont été persécuteurs, et ils sont persécutés ; ils recueillent ce qu’ils ont semé, rien n’est plus juste. Puisse ce premier pas apprendre à la France que nous avons plus besoin de cultivateurs que de moines.
Vous me feriez un très grand plaisir, Monsieur, de vouloir bien m’apprendre si on peut compter que les tailleurs bourguignons rogneront, comme ailleurs, les robes des jésuites. Ils ont un petit bien, un domaine rural dans le pays de Gex qui pourrait faire quelque bien au canton, en étant remis dans la circulation,[le 25, V* demande à Balleidier, procureur à Gex « s’il est vrai que les jésuites abandonneront Ornex , si l’on pourrait acquérir quelque terre de leur domaine ». Des ordonnances des 3 et 5 février 1763 fixaient les attributions du bureau des économats pour la gestion et la vente des biens appartenant aux jésuites.] et en n’étant plus mainmortable. Il se trouverait des voisins qui paieraient la valeur de ce domaine, et on prendrait dès à présent, des mesures pour rassembler la somme nécessaire, que l’on déposerait ensuite, ainsi qu’il serait ordonné par le parlement. Si cette affaire n’est pas encore mûre, j’ose pourtant vous demander ce que vous en prévoyez, et je vous promets le secret.
J’ai l’honneur d’être, avec l’attachement le plus respectueux, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire
Permettez-moi d’en dire autant à Madame Le Bault. »
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22/03/2010
Voici une petite aventure qui n’est qu’une bagatelle ... Souveraine sans faste, et femme sans faiblesse.
« A Louise-Dorothée von Meiningen,
duchesse de Saxe-Gotha
Aux Délices près de Genève
ce 22è mars 1756
Madame,
Voici une petite aventure qui n’est qu’une bagatelle, mais qui me devient importante et pour laquelle j’ai recours au cœur noble et généreux de Votre Altesse Sérénissime. Elle se souvient peut-être que j’achevai dans mon heureux séjour à Gotha un petit poème sur la religion naturelle, que j’avais commencé et esquissé à Berlin pour le roi de Prusse. Je le finis à vos pieds[f1] , et je l’adressai à celle dont les bontés me sont si chères, et le suffrage si précieux. Mme la margrave de Bareith a répandu depuis quelques mois des copies de l’ouvrage tel qu’il était quand je l’avais donné au roi son frère [la première version, en 4 parties, que Frédéric tiendrait du marquis d’Adhémar, secrétaire de la margravine]. Enfin , j’apprends que l’ouvrage est imprimé à Paris ; il est plein de fautes, et ce qu’il y a de plus triste pour moi, c’est qu’il n’est point adressé à cette adorable princesse que j’appelais, avec tant de raison,
Souveraine sans faste, et femme sans faiblesse.
C’est avec le nom du roi de Prusse qu’il parait[f2] . Je ne sais s’il conviendrait à présent que je fisse réimprimer l’ouvrage dédié à un autre qu’au roi de Prusse. Cet hommage ne serait d’aucun prix pour Votre Altesse Sérénissime et déplairait peut-être à un roi qui est votre voisin. Je ne sais de plus s’il conviendrait que la descendante d’Ernest le pieux adoptât ce que le roi de Prusse un peu moins pieux peut adopter. J’ignore si Votre Altesse Sérénissime souffrirait que la dédicace fût commune à vous et à lui. Vous savez, Madame, combien le sujet est délicat, et je pense que Votre Altesse Sérénissime souhaitera que son nom ne paraisse qu’à la tête de quelque ouvrage qui ne pourra être une source de disputes. Vous êtes une divinité à laquelle on ne doit présenter que des offrandes pures et sans taches.
Il y a un petit article dans la pièce qui est entre vos mains qui sera dans un éternel oubli [Certainement le portait de « Théodore », que V* n’imprimera pas quand il publiera le poème en amalgamant les deux versions.].
Les bruits abominables qui couraient se sont trouvés faux. Le médecin Tronchin était à Paris, dans le temps qu’on le disait à Cassel [« Apollon Esculape » y « déracin(ait) des préjugés et … inocul(ait) nos princes » et il y « était fêté » (à Paris, bien sûr)]. Le public est né calomniateur ; il saisit toujours cruellement les plus légers prétextes. Ce n’est qu’à des vertus comme les vôtres qu’il rend toujours justice, et ce n’est qu’à un cœur comme le vôtre que je serai toujours attaché, Madame, avec le profond respect, la reconnaissance que je dois à Votre Altesse Sérénissime.
Pardonnez, Madame, si j’ai dicté cette lettre. Je suis très malade, et très faible. Mais les sentiments qui m’attachent avec tant de respect et de zèle à Votre Altesse Sérénissime et à votre auguste maison n’en sont pas moins forts.
V. »
[f1]En fait , il y a deux versions de l’œuvre :
-la première composée en Prusse de 1751 à 1752, revue avec Frédéric et sa sœur la margravine, comportant quatre parties et dédiée au roi,
- la deuxième, composée à gotha en avril-mai 1753, avec trosi chants seulemennt, et une Prière, et dans le deuxième chant, le portrait mordant d’un Théodore qui ressemblait à Frédéric ; elle était plus ou moins explicitement dédiée à la duchesse.
[f2]V* ne semble pas savoir que les deux versions sont imprimées. Le 24, il écrira à la duchesse qu’il l’ « apprend dans l’instant ». Il semble sincère et ne doit pas penser qu’il ment pour la ménager et lui apprendre la vérité en deux fois. D’après le vers cité, la dédicace n’était pas nominative. On croira qu’il s’agit de la margravine à qui est dédiée l’autre version . V* persuadera la duchesse que « ce sera un petit mystère entre la divinité et le sacrificateur » ; il en sera remercié !
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