06/11/2008
la bourse en feu
"-Papa, explique moi ce que c'est que la Bourse et les actions.
-Eh bien, voici, mon fils. La Bourse c'est le jeu de l'allumette auquel tu joue quelquefois avec tes petits camarades. L'action, c'est l'allumette. Elle passe de main en main. Le dernier qui l'a se brûle.Tous ceux qui se sont brûlés crient et hurlent. Voilà pourquoi la Bourse est un endroit bruyant."
Explication qui en vaut de plus savantes et qui le croirez-vous date de 1926. Qu'a pensé l'auteur lors du krach de 1929 ? En tout cas, l'année 2008 ne donne pas une ride à cette image teintée d'humour après les horreurs de la Grande Guerre.
On écrivait aussi en 1926 :" L'avarice des Ecossais est aussi célèbre que l'égoïsme des Anglais, l'obséquiosité des Allemands, la paresse des Russes, l'amour du lucre des Grecs, les fanfaronnades des Italiens et l'incapacité des ministres des Finances français." Toujours vrai ? Peut-on encore le dire dans notre Europe à 27 ? Je vous laisse juges. Cependant, pour le dernier point, rien de neuf sous le soleil du fisc et du fric ...
Et pour ne pas laisser Voltaire de coté, lui qui a été plutot bon homme d'affaires, une adresse instructive : http://www.ville-ge.ch/bge/imv/gazette/19/clin_d_oeil.html
14:27 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bourse, actions
03/11/2008
le président y croit !
Il y a eu Mitterand qui consultait Elisabeth Teissier astrologue pour canards boiteux et gobeurs de bobards en tous genres, un président donc qui a eu le mérite d'être un menteur fieffé guidé par une fieffée effrontée ( essayez de le dire dix fois de suite le plus vite possible ;-) ). Il avait une excuse, nous n'étions encore qu'au vingtième siècle .
Le vingt-et-unième est arrivé et Sarko l'invincible, le grand pourfendeur de "pauvre cons", l'admirateur secret de Mc Cain et sa colistière, en est réduit à attaquer un créateur de poupée "vaudou" . Pourquoi ? Parce qu'il croit que la France entière va le "quimboiser" comme on dit aux iles antillaises. Il croit aux petites aiguilles et autres traitements dévastateurs sur une marionnette avec répercussions inéluctables pour sa petite personne . Pourtant ses tics , hochements de tête, haussements d'épaules, grimaces diverses (qui ne font pas rire les petits enfants ) ne datent pas d'hier et précèdent de longtemps la fumeuse poupée. A moins que le méchant parti socialiste ait fait déjà oeuvre de sorcellerie pour ruiner la vie de ce pauvre hère , le faire divorcer, épouser contraint et forcé un mannequin qui chante sans qu'on la touche , et voyager autour du globe pour oublier qu'il est seul au monde . Pauvre Caliméro !!
Ces prétendus grands de ce monde auraient bien fait rire et écrire Voltaire qui , ayant vécu sous la férule du "Bien Aimé" Louis XV, distributeur de lettres de cachet au gré de sa seule volonté, a été capable de résister à des prètres obtus et laisser un testament moral qui tient en une ligne :"Je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne détestant pas mes ennemis et en haïssant la superstition ". Cette superstition qui fait que certains en se moquant des peuples "crédules et ridicules" des pays sous-développés (appelons un chat, un chat!) sont tout à fait capables, sans souciller, de rendre grace à la Française des jeux et aux tickets d'Astro et Numéros de la Chance !
Du pain et des jeux !! That's all , folks!!
10:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarko, vaudou, superstition
10/10/2008
Sainte Barbe priez pour Voltaire
J'ai un vieux parent qui a servi le roi cinquante-deux ans. Il s'est retiré dans la Haute Alsace, où il a une petite terre qu'il cultive dans le diocèse de Porentru. Il voulut un jour faire donner un dernier labour à son champ; la saison avançait, l'ouvrage pressait, ses valets refusèrent le service, et dirent pour raison que c'était la fête de la ste Barbe, la sainte la plus fêtée à Porentru.
"Eh! mes amis , leur dit mon parent, vous avez été à la messe en l'honneur de Barbe, vous avez rendu à Barbe ce qui lui appartient; rendez moi ce que vous me devez : cultivez mon champ, au lieu d'aller au cabaret. Ste Barbe ordonne-t-elle qu'on s'enivre pour lui faire honneur, et que je manque de blé cette année ?"
Me maitre-valet lui dit :" Monsieur, vous voyez bien que je serai damné si je travaillais dans un si saint jour. Ste Barbe est la plus grande sainte du paradis ; elle grava le signe de la croix sur une colonne de marbre avec le bout du doigt, et du même signe, elle fit tomber toutes les dents d'un chien qui lui avait mordu les fesses : je ne travaillerai pas le jour de la ste Barbe ."
Mon parent envoya chercher des laboureurs luthériens, et son champ fut cultivé. L'évêque de Porentru l'excommunia. Mon parent en appela comme d'abus ; le procès n'est pas encore jugé. Personne assurément n'est plus persuadé que mon parent qu'il faut honorer les saints ; mais il prétend aussi qu'il faut cultiver la terre .
Je suppose en France environ cinq millions d'ouvriers, soit manoeuvres, soit artisans, qui gagnent chacun, l'un portant l'autre, vingt sous par jour, et qu'on force saintement à ne rien gagner pendant trente jours de l'année, indépendemment des dimanches : cela fait cent cinquante millions de moins dans la circulation, et cent cinquante millions de moins en main-d'oeuvre. Quelle prodigieuse supériorité ne doivent point avoir sur nous les royaumes voisins qui n'ont ni la Ste Barbe, ni l'évêque de Porentru ! On répondrait à cette objection que les cabarets ouverts les saints jours de fête, produisent beaucoup aux fermes générales. Mon parent en convenait ; mais il prétendait que c'est un léger dédommagement ; et que d'ailleurs, si on peut travailler après la messe, on peut aller au cabaret après le travail. Il soutient que cette affaire est purement de police, et point du tout épiscopale ; il soutient qu'il vaut mieux labourer que de s'enivrer. J'ai bien peur qu'il ne perde son procès .
Qui est l'auteur de ce texte que l'on peut facilement mettre au goût du jour ?

16:21 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : barbe, chien, fesses
03/10/2008
comédie comédie
Le jeudi 25 septembre, j'ai assisté à la représentation de la pièce "Le Droit du Seigneur", écrite par Voltaire il y a 236 ans, au théatre de La Comédie à Ferney-Voltaire.
Dans la représentation donnée par l'auteur lui-même, ce dernier n'avait pas pris le premier rôle, il y était le baillis et non pas le seigneur. Qu'aurait-il pensé de la mise en scène de M. Frédéric Souterelle assisté de Mlle Isabelle Bosq ? Je ne parlerai pas en son nom, on fait dire tant de choses aux défunts !
Je dois avouer que lorsque l'on parle de texte dépoussiéré et de mise en scène enlevée, évoquant souvent la comedia d'el arte, on est parfaitement servi par F. Souterelle et sa troupe. C'est d'ailleurs ce qui m'a fait rire, et je n'étais pas le seul, vous pouvez me croire, et ce qui après coup m'a déçu. Trop de mouvement et trop de gags tuent en effet le texte, et vous avouerez que le texte voltairien vaut quand même le coup d'être perçu et non pas aperçu.
Bilan : à voir, pour l'inventivité du metteur en scène et le feu des acteurs,
- avec un bémol,
- et une précaution : lisez le texte avant de voir la pièce . Vous le trouverez sur http://www.voltaire-integral.com/Html/06/01LEDROI.htm
Acteurs
- Julie ANDRE = Berthe ( 2ème femme de Dignant) et Dormène
- Lucas BLEGER = Mathurin : fermier
- Marc-Antoine FREDERIC = chevalier Gernance
- Gwenaelle JULIEn = Colette
- Etienne LOUIT = le baillis
- Antoine TOME = le marquis du Carrage
- Emilie VIE = Acanthe : élevée chez Dignant
- ? (qui se cache sous son capuchon) =Dignant : ancien domestique
10:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, droit, seigneur, théatre
30/09/2008
note
En blogger débutant, je teste les possibilités mises à disposition, et ce jour je note juste un lien qui me semble mériter d'être noué : www.ernancy.org/elements/documents/protlum/3.html.
Comme disait François-Marie de Voltaire : "Les beaux esprits se rencontrent"
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17:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/09/2008
il y a une vie après l'été
Après un long sommeil de Belle au bois dormant, le chateau de Voltaire s'est enfin réveillé le 8 mai 2008 , pour accueillir près de 9000 visiteurs de 66 nationalités différentes , jusqu'au soir du 21 septembre . Désormais, seuls les groupes constitués, effectuant une réservation par écrit, auront accès au chateau pour une visite commentée (et payante ). Le parc prend ses couleurs d'automne avec une magnifique floraison de cyclamens et de colchiques, des rouges éclatants pour la vigne vierge qui tapisse le coté sud de la chapelle . Cela vaut le détour.
J'ai le plaisir de pouvoir en profiter sans compter, laissez vous tenter . Voltaire avait table ouverte, il ne tient qu'à vous de mettre vos pas dans les siens...
Contacts : ferney-voltaire@monuments-nationaux.fr et voir site officiel des Monuments Nationaux : http://voltaire.monuments-nationaux.fr/fr/
A bientot
19:22 Publié dans voltaire intime | Lien permanent | Commentaires (0)
25/05/2025
Ah ! Ne persécutons point .
...
« A Gabriel Cramer
[vers le 5 avril 1766]
Voici D , qui voudra connaître Spinoza lise D1 . J'attends E.
J'ai lu le panégyrique delp[h]inois 2 , ce qui m'a fait le plus de plaisir, c'est que le dauphin disait : « Ne persécutons personne 3. » Au reste il savait par cœur la moitié de La Henriade .
J'ai remercié M. de Taulès . Il est l'ami de l'auteur , et moi aussi .
Il y a certainement à la bibliothèque un Éginhard 4 que je n'ai point , et que j'ai besoin de consulter . Je ne sais si ce livre est isolé ou s'il se trouve dans les capitulaires de Charlemagne . Je demande en grâce à M. Caro de vouloir bien me faire avoir Éginhard et de me l'envoyer le plus vite qu'il pourra .
M. de Capperonnier se plaint de ce que la bibliothèque du roi n'a pas les deux derniers volumes des œuvres complètes de V. »
1 On n'a pu retrouver dans quel ouvrage la signature D correspond à une référence à Spinoza ; voir aussi la lettre du même jour à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/08/je-parle-des-honnetes-gens-qui-n-ont-point-de-principes-fixe-6325909.html
2 Il faut lire delphinois, du dauphin, nouveau néologisme ; voir lettre du 1er avril 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/06/m-6325583.html
3 Les termes exacts, rapportés par Thomas sont « Ah ! Ne persécutons point . »
4 La bibliothèque publique et universitaire de Genève possède l'ouvrage d'Eginhard intitulé De vita Carolimagni commentarius, 1755 . Voir : https://data.cerl.org/thesaurus/cnp01318762
07:47 | Lien permanent | Commentaires (0)