05/07/2023
Il n'y a plus de lois, plus d'honneur, plus de reconnaissance
... chez ces émeutiers de France , voyous avérés, à punir sans trainer . Et que ceux qui parleront de justice expéditive se mettent un moment dans la peau des victimes des vandales . Entendez-vous , mélenchonistes qui approuvent les violences des casseurs et vilipendent les forces de l'ordre . Mélenchon, décidément tu es puant .
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
13è décembre 1767 à Ferney
Votre malingre et affligé serviteur ne peut écrire de sa main à son héros. Tout languissant qu'il est, il compte bien donner non-seulement La Fiancée du roi de Garbe 1, quand il aura quatre-vingts ans, mais encore Le Portier des Chartreux 2 pour petite pièce, que monseigneur fera représenter à la cour avec tout l'appareil convenable.
La prison du prince de Condé, la mort de François second, seraient à la vérité un sujet de tragédie; mais je ne réponds pas de l'approbation de la police. La pièce serait très froide si elle n'était pas très insolente; et, si elle était insolente, on ne pourrait la jouer qu'en Angleterre.
En attendant, si j'avais quelque chose à demander au tripot, ce serait qu'on achevât les représentations des Scythes. On ne les a données que quatre fois 3, et elles ont valu six cents francs à Lekain. Il n'y a plus de lois, plus d'honneur, plus de reconnaissance dans le tripot. J'oserais implorer votre protection comme les Génois mais monseigneur vient à Paris passer six semaines, et partager son temps entre les affaires et les plaisirs ; ensuite il court dans le royaume du prince Noir 14 pour le reste de l'année, et je ne puis alors recourir aux lois, du fond de mes déserts des Alpes.
On m'a mandé que vous aviez abandonné tout net le département dudit tripot; alors je me suis adressé à M. le duc de Duras, afin que mes prières ne sortissent point de la famille. On m'a fait un grand crime dans Paris, c'est-à-dire parmi sept ou huit personnes de Paris, d'avoir ôté un rôle à Mlle Durancy, pour le donner à Mlle Dubois. Le fait est que j'ai écrit une lettre de politesse et de plaisanterie à Mlle Dubois, et qu'il m'est très indifférent par qui tous mes pauvres rôles soient joués. Je ne connais aucune actrice. Le bruit public est que le cul de Mlle Durancy n'est ni si blanc ni si ferme que celui de Mlle Dubois, je m'en rapporte aux connaisseurs, et je n'ai acception de personne.
Vous ne connaissez pas d'ailleurs ma déplorable situation. Si j'avais l'honneur de vous entretenir seulement un quart d'heure, mon héros poufferait de rire. Il sait ce que c'est que l'absence, et combien on dépend quand on est à cent lieues de son tripot . Mais il sait aussi que je voudrais ne dépendre que de lui, et que c'est à lui que je suis attaché jusqu'au dernier moment de ma vie.
A l'égard du jeune homme 5 dont vous avez eu la bonté de me renvoyer la lettre , il est vrai que c'est un des seigneurs les mieux mis et les plus brillants. J'ai peur que sa magnificence ne lui coûte de tristes moments. Je ne me mêle plus en aucune manière de ses affaires. J'ai eu pour lui, pendant un an, toutes les attentions que je devais à un homme envoyé par vous; je n'ai rien négligé pour le rendre digne de vos bontés . C'est maintenant à M. Hennin uniquement à se charger de son sort et de sa conduite. Si vous avez quelques ordres à me donner sur son compte, je les exécuterai avec exactitude; mais je ne ferai absolument rien sans vos ordres précis.
Agréez, monseigneur, avec autant de bonté que de plaisanterie, mon très tendre et très profond respect. »
1 Titre d'un conte de La Fontaine : https://fr.wikisource.org/wiki/%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_de_La_Fontaine_(Marty-Laveaux)/Tome_2/La_Fianc%C3%A9e_du_roy_de_Garbe
2Sur Le Portier des Chartreux, « livre infâme » selon V*, voir lettre du
3 Sur la carrière des Scythes, voir la lettre du 1er avril 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/09/16/j-apprends-qu-une-horde-de-barbares-a-fait-beau-bruit-6401521.html
4 La Guyenne dont le duc de Richelieu est toujours gouverneur .
5 Gallien .
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04/07/2023
Plût à Dieu qu’il fût encore à la tête de la littérature !
... Voltaire ?
- Oui, sans doute .
https://lelephant-larevue.fr/thematiques/art-et-litteratu...
« A André Morellet
12è Décembre 1767 1
Vous êtes, mon cher docteur philosophe, le modèle de la générosité; c’est un éloge que les simples docteurs méritent rarement. Vous prévenez mes besoins par vos bienfaits. Je vous dois les belles et bonnes instructions que M. de Malesherbes a bien voulu me donner. Cette interdiction de remontrances sous Louis XIV, pendant près de cinquante années est une partie curieuse de l’histoire, et par conséquent entièrement négligée par les Limiers 2 et les Reboulets 3 , compilateurs de gazettes et de journaux. Je ne connais qu’une seule remontrance, en 1709, sur la variation des monnaies ; encore ne fut-elle présentée qu’après l’enregistrement, et on n’y eut aucun égard.
Je vous supplie, mon cher philosophe, d’ajouter à vos bontés celle de présenter mes très humbles remerciements au magistrat philosophe 4 qui m’a éclairé. Plût à Dieu qu’il fût encore à la tête de la littérature ! Quand on ôta au maréchal de Villars le commandement des armées, nous fûmes battus, et lorsqu’on le lui rendit, nous fûmes vainqueurs.
Je suis accablé de vieillesse, de maladies, de mauvais livres, d’affaires. J’ai le cœur gros de ne pouvoir vous dire aussi longuement que je le voudrais tout ce que je pense de vous, et à quel point je suis pénétré de l’estime et de l’amitié que vous m’avez inspirées pour le reste de ma vie.
V. »
1 En guise d'adresse, on lit, de la main de Wagnière : « Pour le Dictionnaire du commerce. »
2Henri-Philippe de Limiers : https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjsjeKNtfT_AhVaVKQEHfz0AOwQFnoECBAQAQ&url=https%3A%2F%2Fdata.bnf.fr%2F10631745%2Fhenri-philippe_de_limiers%2F&usg=AOvVaw2474JvyS6jy58QCjj2Ys6v&opi=89978449
Voir lettre de 1750 : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1750/Lettre_2164
et lettre du 30 octobre 1738 à l'abbé Dubos : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome35.djvu/39
Voir : https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2008-1-page-447.htm
3Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Reboulet
Sur Reboulet, voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2017/02/siecle-de-louis-xiv-chapitre-xxvi-suite-des-particularites-et-anecdotes-partie-2.html
et lettre au baron de Marshall de 1751 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1751-partie-4-109303745.html
et lettre du 29 avril 1752 à La Condamine : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1752-partie-10-111072197.html
du 8 janvier 1752 à Hénault : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1752-partie-1-110802448.html
4 Malesherbes .
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03/07/2023
Il y a des gens qui ont imprimé que si on avait joué la tragédie de Mahomet devant Ravaillac, il n'aurait jamais assassiné Henri IV
... Pour ceux qui ne le savent pas encore "Le Fanatisme ou Mahomet le prophète" est une des plus remarquables pièces du clairvoyant et toujours jeune Voltaire :
https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/20356
Maintenant vous pouvez comprendre le titre de la note de ce jour .
La censure dont je parlais hier s'est évidemment jetée bec et ongles sur cette pièce dérangeante pour tous les hypocrites de la terre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Fanatisme_ou_Mahomet_le_Proph%C3%A8te
Voir la censure de cette miniature : https://www.lemonde.fr/blog/correcteurs/2022/01/21/jouissance-et-rififi-en-arabie/
« A Charles-Georges Fenouillot de Falbaire de Quingey
11 décembre 1767 à Ferney
Je ne peux trop vous remercier, monsieur, de la bonté que vous avez eue de m'envoyer votre pièce 1, que l'éloquence et l'humanité ont dictée. Elle est pleine de vers qui parlent au cœur, et qu'on retient malgré soi. Il y a des gens qui ont imprimé que si on avait joué la tragédie de Mahomet devant Ravaillac, il n'aurait jamais assassiné Henri IV. Ravaillac pouvait fort bien aller à la comédie; il avait fait ses études, et était un très bon maître d'école. On dit qu'il y a encore à Angoulême des gens de sa famille qui sont dans les ordres sacrés, et qui par conséquent persécutent les huguenots au nom de Dieu. Il ne serait pas mal qu'on jouât votre pièce devant ces honnêtes gens, et surtout devant le parlement de Toulouse. M. de Marmontel vous en demandera probablement une représentation pour la Sorbonne.
Pour moi, monsieur, je vous réponds que je la ferai jouer sur mon petit théâtre.
Je suis fâché que votre prédicant Lisimond 2 ait eu la lâcheté de laisser traîner son fils aux galères. Je voudrais que sa vieille femme s'évanouît à ce spectacle, que le père fût empressé à la secourir, qu'elle mourût de douleur entre ses bras; que pendant ce temps-là la chaîne partît; que le vieux Lisimond, après avoir enterré sa vieille prédicante, allât vite à Toulon se présenter pour dégager son fils. Le fond de votre pièce n'y perdrait rien, et le sentiment y gagnerait.
Je voudrais aussi (permettez-moi de vous le dire) que, dans la scène de la reconnaissance, les deux amants ne se parlassent pas si longtemps sans se reconnaître, ce qui choque absolument la vraisemblance.
N'imputez ces faibles critiques qu'à mon estime. Je crois que vous pouvez rendre au théâtre le lustre qu'il commence à perdre tous les jours; mais soyez bien persuadé que Phèdre et Iphigénie feront toujours plus d'effet que des bourgeois. Votre style vous appelle au grand.
J'ai l'honneur d'être, avec toute l'estime que vous méritez, votre très-humble . »
1 Charles-Georges Fenouillot de Falbaire, né à Salins en 1727, mort à Sainte-Menehould le 28 octobre 1800, avait envoyé à Voltaire son ouvrage intitulé la Piété filiale, ou l'Honnête Criminel, drame en cinq actes et en vers, imprimé dès 1767, in-8°, joué sur des théâtres de société, mais qui ne fut représenté sur le Théâtre-Français qu'en 1790.
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Georges_Fenouillot_de_Falbaire_de_Quingey
2 Nom d'un personnage dans L'Honnête Criminel : https://books.google.fr/books?id=Q3Y-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
et voir : https://www.my.arenbergauctions.com/catalogue/detail/3030
Voir lettre du 1er décembre 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/06/16/par-quelle-fatalite-deplorable-faut-il-que-des-ennemis-du-ge-6447905.html
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02/07/2023
Les commis à la douane des pensées sont inexorables
... Et on en arrive à la stupide auto-censure pour satisfaire l'égo hypertrophié de minorités qui se victimisent faute d'être assez intelligentes. Le crétinisme de la révision du titre des Dix petits nègres n'en est qu'un petit exemple . On continue à châtrer des oeuvres remarquables, et les éditeurs sont alors d'une lâcheté infinie pour garder une clientèle de cloportes qui se croient phares de la bienséance . Comme dit maître Rabelais, compissons tous ces aigre-pisseux !
Gardons notre respect et notre amour pour ceux qui ont écrit, comme Voltaire, qu'un chat est un chat !
« A Daniel-Marc-Antoine Chardon
11è décembre 1767
Monsieur, vous m'étonnez de vouloir lire des bagatelles, quand vous êtes occupé à déployer votre éloquence sur les choses les plus sérieuses mais Caton allait à cheval sur un bâton avec un enfant, après s'être fait admirer dans le sénat 1. Je suis un vieil enfant; vous voulez vous amuser de mes rêveries, elles sont à vos ordres mais la difficulté est de les faire voyager. Les commis à la douane des pensées sont inexorables. Je me ferais d'ailleurs, monsieur, un vrai plaisir de vous procurer quelques livres nouveaux qui valent infiniment mieux que les miens; mais je ne répondrais pas de leur catholicité. Ce qui me rassurerait, c'est que le meilleur rapporteur du conseil doit avoir sous les yeux toutes les pièces des deux parties.
Si vous pouvez, monsieur, m'indiquer une voie sûre, je ne manquerai pas de vous obéir ponctuellement.
J'ose me flatter que vous ferez bientôt triompher l'innocence des Sirven 2, que vous serez comblé de gloire; soyez sûr que tout le royaume vous bénira . Vous détruirez à la fois le préjugé le plus absurde, et la persécution la plus abominable.
J'ai l'honneur d'être, avec autant d'estime que de respect,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
Vous me pardonnerez de ne pas vous écrire de ma main, mes maladies et mes yeux ne me le permettent pas. »
1 Anecdote rapportée par Tite-Live, XXXIX, 40 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Caton_l%27Ancien
et page 329 et suiv. : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57745863/f334.item.r=caton
2 Voir lettre du 2 février 1767 à Chardon : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/05/31/il-faudrait-etre-le-maitre-absolu-de-son-terrain-pour-fonder-6384733.html
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01/07/2023
Je ne le connais pas, mais j'ai un ami qui le connaît
...C'est l'homme qui a vu l'ours, sur les réseaux sociaux, c'est vous dire si ses sources sont fiables et par conséquent les miennes s'il me prenait la folie d'en tenir compte .
https://www.youtube.com/watch?v=BCpGg5n9I_Q&ab_channel=Mus%C3%A9edesbeaux-artsdeSherbrooke
« A François-Louis-Henri Leriche
10 décembre 1767 1
Une maladie assez violente, mon cher monsieur, ne m'a pas permis de répondre plus tôt à vos bontés, et à celles de M. le marquis de Marnésia . Je crois qu'il est très aisé de trouver des protections auprès de M. de Calonne a qui on a donné depuis peu la place de premier président du parlement de Douai 2. Je ne le connais pas, mais j'ai un ami qui le connaît, et à qui j'ai écrit . Vous m'avez bien vivement intéressé pour cet honnête homme persécuté par des coquins . Je me flatte que vous voudrez bien m'instruire du succès de son affaire .
Comptez sur les sentiments, etc. »
1 Copie Beaumarchais-Kehl . La lettre a été finalement omise dans l'édition de Kehl .
2 Louis Dominique de Calonne est devenu premier président du parlement des Flandres, siégeant à Douai, le 5 décembre 1767 .Voir Maurice Braure, Lille et la Flandre wallonne au XVIIIè siècle, 1932 : https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1933_num_19_76_1627_t1_0325_0000_3
et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3347536x/f19.item
Et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Alexandre_de_Calonne
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30/06/2023
ce peuple, dont nous tenons les échecs, le trictrac, les théorèmes fondamentaux de la géométrie, est malheureusement d'une superstition qui effraye la nature
... Les Indiens maitrisent bien des sciences et pourtant ont toujours une vie régie par le système des castes né de leur religion, ce qui est d'une injustice crasse : https://fr.euronews.com/2016/02/23/cinq-minutes-pour-comp...
Etat le plus peuplé du monde, avec des champions du domaine informatique et des enfants qui crèvent dans les ordures, ils sont les rois de la pollution, de l'injustice et la misère sociale .
Ce naïf Voltaire n'a malheureusement pas connu le quotidien des intouchables, les parias, pour le dénoncer .
« A Peacock
A Ferney, 8 décembre 1767 1
Je ne saurais, monsieur, vous remercier en anglais, parce que ma vieillesse et mes maladies me privent absolument de la facilité d'écrire. Je dicte donc en français mes très sincères remerciements sur le livre instructif que vous avez bien voulu m'envoyer 2. Vous m'avez confirmé de vive voix une partie des choses que l'auteur dit sur l'Inde, sur ses coutumes antiques, conservées jusqu'à nos jours; sur ses livres, les plus anciens qu'il y ait dans le monde; sur les sciences, dont les brachmanes ont été les dépositaires, sur leur religion emblématique, qui semble être l'origine de toutes les autres religions. Il y a longtemps que je pensais, et que j'ai même écrit, une partie des vérités que ce savant auteur développe. Je possède une copie d'un ancien manuscrit 3 qui est un commentaire du Veidam, fait incontestablement avant l'invasion d'Alexandre. J'ai envoyé à la Bibliothèque royale de Paris l'original de la traduction faite par un brame, correspondant de notre pauvre compagnie des Indes, qui sait très bien le français.
Je n'ai point de honte, monsieur, de vous supplier de me gratifier de tout ce que vous pourrez retrouver d'instructions sur ce beau pays où les Zoroastre, les Pythagore, les Apollonius de Thyane, ont voyagé comme vous.
J'avoue que ce peuple, dont nous tenons les échecs, le trictrac, les théorèmes fondamentaux de la géométrie, est malheureusement d'une superstition qui effraye la nature . Mais, avec cet horrible et honteux fanatisme, il est vertueux ce qui prouve bien que les superstitions les plus insensées ne peuvent étouffer la voix de la raison, car la raison vient de Dieu, et la superstition vient des hommes, qui ne peuvent anéantir ce que Dieu a fait.
J'ai l'honneur d'être, monsieur, avec une très vive reconnaissance. »
1 Copie Beaumarchais-Kehl ; édition de Kehl . Il n'a pas été possible d'identifier plus exactement le correspondant de V* , nommé « ci-devant fermier général du roi de Patna. » . Peut-être Thomas Peacock : https://www.wikitree.com/wiki/Peacock-4598
Voir lettre du 25 décembre 1767 à Chabanon :7109 :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut
2 Ouvrage de Holwell ; voir lettre du 7 décembre 1767 à Chabanon : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/06/25/nous-sommes-plus-savants-sur-certains-chefs-interessants-que-6449246.html
3 Sur ce prétendu manuscrit ancien, voir lettres du 21 décembre 1760 à Le Roux Deshautesrayes : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/12/26/on-dit-qu-il-y-a-des-aveugles-qui-donnent-des-coups-de-pied.html
et du 25 août 1761 à Vernes : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/25/on-n-avait-donne-que-quelques-soufflets-au-genre-humain-dans.html
, et : https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878)/Brachmanes,_Brames
et : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/402
et : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome29.djvu/119
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29/06/2023
Je ne puis trouver à emprunter, n'ayant que du viager
... Très chers, trop chers banquiers, vous ne changerez jamais .
" Le plus mauvais système est donc celui qui entraîne beaucoup de frais et faux frais, beaucoup de pertes d’hommes, travaux et denrées ».
https://www.institutcoppet.org/idees-dun-citoyen-presque-...
« Au Conseil suprême de Montbéliard
Au château de Ferney 8 décembre 1767
Messieurs,
Je reçois la lettre dont vous m’honorez du 4 décembre . Permettez-moi d'abord de vous dire que le compte de M. Jeanmaire n'est pas juste . Il prétend par votre lettre qu'au 1er octobre dernier on me doit environ cinquante-cinq mille sept cents livres qu'on m'a fait passer en lettres de change sur Lyon payables au 12 novembre . Or, messieurs, par le compte de MM. Jeanmaire et Surleau du 30 septembre 1767 et par leur compte joint à leur lettre, il m'est dû d'une part soixante et un mille quarante et une livres, et de l'autre cent cinquante ; le tout faisant soixante et un mille cent quatre- vingt-onze livres .
De ces soixante et un mille cent quatre-vingt-onze livres il faut déduire quatre mille cinq cents livres que j'ai touchées à Lyon à la fin de novembre sans préjudice de mes droits . Reste cinquante-six mille six cent quatre-vingt onze livres qui me sont dues .
Et à la fin du mois où nous sommes il me sera dû un quartier montant à la somme de quinze mille cinq cent trente et une livres .
Total au 1er janvier 72222 £
Ajoutez à ce compte qui est très juste neuf cents livres qu'il m'en a coûté tant à Besançon qu'à Colmar pour m'opposer aux poursuites illégales de mes cocréanciers et pour soutenir l'antériorité de mes hypothèques, desquelles neuf cents livres, je produirai l'état .
Le tout se monte au 1er janvier à 73122 £
Voilà, messieurs, sur quoi vous pouvez tabler . Il s'agit donc maintenant de me payer cette somme et de m'assurer le courant . J'entre dans ma soixante et quinzième année . Je n'ai pas de temps à perdre et ce courant ne vous sera ps longtemps à charge . Vous ne pouvez m'envoyer actuellement que dix mille livres, soit . Ayez donc la bonté de les faire envoyer en lettres de change sur Lyon payables à vue .
Vous me promettez dix mille francs au mois de janvier ; très volontiers encore . Donnez-moi donc, messieurs, des délégations acceptées, pour le reste délégations en bonne forme, délégations irrévocables tant pour ma vie durant que pour celles de mes neveux et nièces, pour ce qui leur appartiendra après ma mort . Cela finira toute discussion .
Vous sentez, messieurs, à quel triste état vous m'avez réduit en ne me payant point . Je dois actuellement plus de vingt-cinq mille livres . Je suis un père de famille à la tête d'une grosse maison . Je ne puis trouver à emprunter, n'ayant que du viager . Je me flatte que vous ne voudrez pas remplir de tant d'amertume la fin de ma vie .
J'ai l'honneur d'être avec tous le sentiments que je vous dois,
messieurs,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
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