04/05/2023
que toute l'Europe soit livrée à l'agriculture sous la forme de champs séparés par des haies . On aurait plus de cultivateurs et moins de soldats
... Même les écologiste de nos jours ne disent pas mieux . Les marchands de canons , eux dont la fortune s'accroit sans cesse, ne sont pas d'accord .
« A Éthis de Novéau 1
Commissaire provincial des guerres
à Besançon
[Il souhaite que toute l'Europe soit livrée à l'agriculture sous la forme de champs séparés par des haies .] On aurait plus de cultivateurs et moins de soldats […]. »
1 Le manuscrit olographe est passé à la vente August Pattberg, chez Henrici, Berlin 21-22 juin 1926 .
Note de Beuchot : « Lettre de Voltaire (dictée à Wagnière), à M. Éthis, commissaire provincial des guerres à Besançon, Ferney, 25 septembre 1767, signalée dans un catalogue d'autographes. Voltaire exprime le désir que de dix en dix arpents tout fût haie ou plantation dans toute l'Europe, afin d'empêcher les batailles rangées. « On aurait plus de cultivateurs et moins de soldats. »
Réponse après avoir reçu un mémoire : https://c18.net/vll/vll_fiche.php?id_vo_vll=7111
A propos d'Ethis voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_%C3%89this_de_Corny
et https://www.gazette-drouot.com/article/l-esprit-incarne-dans-le-marbre/8782
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03/05/2023
J'ai bien peur que cette affaire ne s'en aille en fumée
... C'est ce que les parlementaires de l'opposition de gauche auraient dû pressentir s'ils n'étaient pas aussi bornés et menés par un gugusse comme Mélenchon .
Exit pour la deuxième fois : RIP ((Requiescat in pace ) pour le RIP (Référendum d'Initiative Partagée ) : https://www.liberation.fr/politique/retraites-le-conseil-...
« A Etienne-Noël Damilaville
23 septembre 1767
Le malade de Ferney est bien en peine du malade de Paris, et il attend avec impatience de ses nouvelles. Il soupçonne qu'on a fait une faute dans la dernière lettre, où il est question de la Comtesse de Givry. On a fait dire à Charlot dans la dernière scène: Ô destins inouïs ! et c'est à la belle Julie de le dire. Le malade des champs recommande à la bonté du malade de la ville, la comtesse, Charlot, Julie, et l'intendant faiseur de contes. Puisse cette pièce vous amuser autant qu'elle nous amuse, et être utile à l'enchanteur Merlin
Que faut-il faire pour Sirven ? J'ai bien peur que cette affaire ne s'en aille en fumée. »
19:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vous verrez que mes dernières volontés sont la liberté de conscience pour tous les hommes
... Ce qui doit aller de pair avec la liberté de la presse , évidemment ! quoique pas si évident que ça puisque la France , patrie de Voltaire s'il est besoin de le rappeler, n'est que 24è au classement mondial : https://rsf.org/fr/classement
« Au comte Alexandre Romanovitch Vorontsov
22 septembre 1767 à Ferney
Monsieur, je reçois aujourd’hui la lettre dont vous m'honorez, du 12 septembre . J'étais fort malade, quand je reçus les mémoires en question . Je travaillai sur-le-champ, comme si je faisais mon testament . Je vous envoyai huit jours après mes petites idées imprimées 1, que j'adressai à La Haye . Je supplie Votre Excellence de les regarder comme mes dernières volontés . En voici un autre exemplaire que je vous adresse à tout hasard à Spa . Vous verrez que mes dernières volontés sont la liberté de conscience pour tous les hommes, et des statues pour l'impératrice . Puisse-t-elle vivre longtemps et augmenter vos honneurs et vos plaisirs !
J'ai l'honneur d'être avec les plus respectueux sentiments, monsieur,de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire . »
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exactitude et diligence
... Est-ce trop demander à nos fonctionnaires ?
« A Etienne-Noël Damilaville
21 septembre 1767 1
Le malade demande comment se porte le malade. Il le supplie de faire coller sur la pièce cette dernière leçon, qui est la meilleure. Il demande à Merlin exactitude et diligence. Le Huron du sieur du Laurens est défendu à Paris; mais on espère que la Comtesse de Givry aura permission de paraître.
Dernière leçon du commencement de la dernière scène du troisième acte :
Madame Aubonne
J'ai mérité la mort.
La comtesse
C'est assez, levez-vous.
Je dois tout pardonner, puisque je suis heureuse :
Tu m'as rendu mon sang.
Charlot (dans l'enfoncement )
Ô destinée affreuse !
Où me conduisez-vous?
La comtesse (courant à lui)
Dans mes bras mon cher fils .
Charlot
Vous, ma mère !
Le duc
Oui, sans doute.
Julie
Ô destins inouïs !
La comtesse, (l'embrassant )
Oui, reconnais ta mère ; oui, c'est toi que j'embrasse. »
1 Copies contemporaines Darmstadt B. et B. H. , limitées au premier paragraphe, amputé de sa deuxième phrase .
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02/05/2023
elles pourraient lire le testament expliqué par Ésope , et régler le différend entre elles comme elles l'entendraient
... Si jamais différend il y avait entre celles-ci, la presse people en ferait ses choux gras : https://www.msn.com/fr-fr/divertissement/actualite/la-des...
« A Marie-Madeleine Blouin Dubois
[vers le 20 septembre 1767] 1
[ Il l'informe qu'il a partagé les rôles féminins de sa pièce entre elle et Mlle Durancy . Cela doit être regardé comme sa dernière volonté et son testament . Si, après sa mort, elles n'étaient pas satisfaites de leur part respective, elles pourraient lire le testament expliqué par Ésope 2, et régler le différend entre elles comme elles l'entendraient .]
1 Ces détails sont donnés d'après les lettres de V* à d'Argental du 30 septembre 1767 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/06/correspondance-annee-1767-partie-49.html
et du 14 octobre 1767 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/06/correspondance-annee-1767-partie-51.html
; voir aussi lettre à Richelieu du 9 septembre 1767 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/04/22/j-avoue-monseigneur-que-l-impertinence-est-extreme-6439598.html
2 La Fontaine, Fables, II, 20 : Le Testament expliqué par Ésope : https://www.youtube.com/watch?v=roF5KKfd5Qk&ab_channel=MonLivreAudio
19:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
Je commence à croire que vous serez libres . Conservez bien ce trésor qu'on ne trouve que parmi les rochers et dans les marais
... Encouragement pour une bonne partie de la population mondiale , il serait bon que ce futur ne soit pas trop lointain .
« A Paul-Claude Moultou fils
à Genève
J'ai été malade, mon très cher philosophe, comme tout le monde l'a été dans notre ville sainte et damnée ; mais je ne suis pas mort comme le conseiller Mallet 1. J’écrirai au jeune avocat toulousain dès que j'existerai . Je commence à croire que vous serez libres . Conservez bien ce trésor qu'on ne trouve que parmi les rochers et dans les marais .
L'affaire des Sirven est toujours prête à être rapportée et ne se rapporte point . N'importe, je vous réponds que je ne me découragerai pas plus que vous . Je vous embrasse en Platon, en Aristide, et naturellement en Paul .
V.
20 [septembre 1767 ] au soir . »
1 Abraham Mallet est mort ce 20 septembre 1767 ; « I.9.2.3.1.2 - Abraham MALLET est né en 1716. Il épouse Andrienne GUINAND et décède en 1767. » ; voir : https://www.genea-bdf.org/BasesDonnees/genealogies/mallet.html
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01/05/2023
Je vous prédis que vous serez malheureux si vous ne vous dérobez pas à l'envie et à la malignité; et je vous répète que vous n'avez d'autre parti à prendre que de vivre avec un petit nombre d'amis dont vous soyez sûr
... Je trouve ces paroles plus franches que celle de la politicarde Marine Le Pen qui fait son numéro grand-guignolesque ce jour : bête à pleurer, franche comme un âne qui recule .
« A Charles Michel, marquis du Plessis-Villette
Ferney, le 20 septembre 1766 [1767] 1
Je vous pardonne, mon cher marquis, d'avoir oublié un vieillard malade et inutile, longtemps pénétré, dans sa retraite, de l'affliction la plus profonde; mais je ne vous pardonne pas de vous livrer au public 2, qui cherche toujours une victime, et qui s'acharne impitoyablement sur elle ; on ne vous dit peut-être pas à quel point il enfonce le poignard dans les plaies qu'il a faites lui-même. Je vous prédis que vous serez malheureux si vous ne vous dérobez pas à l'envie et à la malignité; et je vous répète que vous n'avez d'autre parti à prendre que de vivre avec un petit nombre d'amis dont vous soyez sûr.
Vous vous plaignez de quelques tours qu'on vous a joués . J'aimerais mieux qu'on vous eût volé deux cent mille francs que de vous voir déchirer par les harpies de la société, qui remplissent le monde. Il faut absolument que vous sachiez que cela a été poussé à un excès qui m'a fait une peine cruelle. On dit : « Voilà comme sont faits tous les petits philosophes de nos jours. » On clabaude à la cour, à la ville. Vous sentez combien mon amitié pour vous en a souffert. Vous êtes fait pour mener une vie très heureuse, et vous vous obstinez à gâter tout ce que la nature et la fortune ont fait en votre faveur.
Je vous dirai encore qu'il ne tient qu'à vous de faire tout oublier. Je vous demande en grâce que vous soyez heureux. Je ne veux pas qu'un beau diamant soit mal monté. Pardonnez ma franchise; c'est mon cœur qui vous parle; il ne vous déguise ni son affliction, ni ses sentiments pour vous, ni ses craintes . Je vous aime trop pour vous écrire autrement.
Je vous invite plus que jamais à vous livrer à l'étude. L'homme studieux se revêt à la longue d'une considération personnelle que ne donnent ni les titres, ni la fortune. Celui qui travaille n'a pas le temps de faire mal parler de soi. Je vous parle ainsi, parce que vous me devez compte de cette heureuse facilité, et de vos belles dispositions pour les lettres. Je vous pardonne si vous écrivez, et surtout si vous m'écrivez. Vous voilà quitte de ma morale; mais, si vous étiez ici, je vous avertis qu'elle serait beaucoup plus longue.
Mme Denis pense absolument de même ; quiconque s'intéressera à vous vous dira les mêmes choses.
Pardonnez, encore une fois, aux sentiments qui m'attachent à vous. »
1 Copie-Beaumarchais-Kehl qui dérive de l'édition ; édition Œuvres du marquis de Villette, 1782 quia été suivie, sauf la date , corrigée par Beuchot .
2 Le marquis de Villette venait de faire imprimer son Éloge historique de Charles V , 1767, in-4°. C'était le sujet du prix d'éloquence proposé l'année précédente par l'Académie française, et que remporta La Harpe . V* en possédera la seconde édition de 1770 .
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