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21/05/2023

Il est indubitable qu'il faut pendre les géomètres

... C'est du second degré, nulle haine pour ces gens de terrain . Pendons plutôt un Poutine voleur de territoires sans mesures , le plus tôt sera le mieux : à la mort, et allons dîner .

 

 

« A Gabriel Cramer

[octobre 1767]

Il est indubitable qu'il faut pendre les géomètres, et cela est même prouvé par la note : à la mort, et allons dîner 1.

La petite Marianne m'avait dit dans son petit langage : « Saint Jean a tué un enfant et la mère aussi . »

Et voilà justement comme on écrit l'histoire .2

Monsieur Cramer aura incessamment La Comtesse de Givry avec vers nouveaux et des notes 3. »

3 Pour le volume V des Nouveaux mélanges, dans lequel Charlot est imprimé .

Souvenez-vous que je n'ai pas attendu les suffrages des princes et les cris de l'Europe en votre faveur, pour me déclarer. Dieu confonde ceux qui attendent la voix du public pour oser rendre justice à leurs amis

... D'Emmanuel Macron à Volodymyr Zelensky, paroles, seules armes qu'on puisse réellement fournir actuellement.

 

 

« A Jean-François Marmontel

de l'Académie française etc.

Mon cher ami, qui m'appelez votre maître, et qui êtes assurément le mien, je reçois votre lettre du 8 d'octobre dans mon lit où je suis malade depuis un mois; elle me ressusciterait si j'étais mort. Ne doutez pas que je ne fasse tout ce que vous exigez de moi, dès que j'aurai un peu de force. Souvenez-vous que je n'ai pas attendu les suffrages des princes et les cris de l'Europe en votre faveur, pour me déclarer. Dieu confonde ceux qui attendent la voix du public pour oser rendre justice à leurs amis, à la vertu et à l'éloquence .

Il est bien vrai que la Sorbonne est dans la fange, et qu'elle y restera, soit qu'elle écrive des sottises, soit qu'elle n'écrive rien. Il est encore très vrai qu'il faudrait traiter tous ces cuistres-là comme on a traité les jésuites. Les théologiens, qui ne sont aujourd'hui que ridicules, n'ont servi autrefois qu'à troubler le monde ; il est temps de les punir de tout le mal qu'ils ont fait. Cependant votre approbateur reste toujours interdit 1 ; et la défense de débiter Bélisaire n'est point encore levée. Coger a encore ses oreilles, et n'a point été mis au pilori, c'est là ce qui est honteux pour notre nation. Croiriez-vous bien que ce maroufle de Coger a osé m'écrire 2? Je lui avais fait répondre par mon laquais, la lettre était assez drôle; c'était la Défense de mon Maître 3. Elle pouvait faire un pendant avec la Défense de mon Oncle; mais j'ai trouvé qu'un pareil coquin ne méritait pas la plaisanterie et qu'il valait mieux lui faire dire par mon laquais tout uniment qu'il est un maraud qui mérite punition 4.

Bonsoir, mon cher ami , resserrez bien les nœuds qui doivent unir tous les gens qui pensent; inspirez-leur du courage. Mes tendres compliments à M. d'Alembert; ne m'oubliez pas auprès de Madame de Geoffrin.

14è octobre 1767.

Mme Denis vous fait mille tendres compliments autant en disent MM. de Chabanon et de La Harpe. »

 

1 Bret .

3 Voir le lettre du 4 octobre ci-dessus.

4 La fin de la phrase depuis et qu'il valait mieux […] est supprimée dans l'édition de Kehl . Elle est en effet embarrassante puisqu'elle se réfère encore à la Défense de mon maître.

20/05/2023

Je vous sais très bon gré d'avoir quitté les criailleries du barreau et les épines de la chicane

... Petit aparté de félicitation du président glissé dans l'oreille d' Eric Dupont Moretti ?

Eric Dupond-Moretti, le ministre de la justice, reste mis en examen pour «  prise illégale d'intérêts »

Content ! Pas content ! Fâché ! Content quand même ?

 

 

« A Marc-Antoine-Jean-Baptiste Bordeaux de Belmont

Directeur des spectacles

à Bordeaux

Votre gouverneur des Andelys, monsieur, ne paraît pas avoir l'esprit de votre gouverneur de Guyenne 1 . Je crois, comme vous, qu'il se trompe 2, mais il faudrait ne pas se tromper en mauvaise prose et en mauvais vers . M. le maréchal de Richelieu doit avoir eu la bonté de vous faire remettre la dernière édition des Scythes, imprimée à Lyon chez les frères Périsse. Je vous sais très bon gré d'avoir quitté les criailleries du barreau et les épines de la chicane pour un des plus beaux arts qui rendent notre nation recommandable, et je ne pardonne point aux barbares, et surtout aux impertinents faiseurs de monologues qui endorment leur auditoire, l'insolence qu'ils ont de vouloir décrier l'art du dialogue. Soyez bien persuadé, monsieur, de l'estime inaltérable avec laquelle je serai toujours votre très humble et très obéissant serviteur .

V.

A Ferney, 14è octobre 1767 .»

1 Richelieu .

19/05/2023

that's all folks !

...

 

« A Daniel-Marc-Antoine Chardon

Ferney 14 octobre 1767

[Sur les affaires Calas et Sirven.] »1

1 L'original de deux pages, signé, est passé à la vente Gable, à New York le 10 mars 1924, acheté par Madigan .

Voir : https://francearchives.gouv.fr/fr/agent/286558593

Il y avait longtemps qu'on vous préparait ce tour

... Disent les organisateurs de la méga-teuf du Teknival hors-la-loi . Et ce qui devait arriver arrive : dix-sept blessés à cette heure, et ce n'est qu'un début ! Je me pose la question : trente mille teufeurs qui pissent et défèquent pendant trois jours au moins, où mettent-ils tout ça ? On va les reconnaitre facilement , ils vont puer . Bande de salopiots ! Qui  tire les marrons du feu ?

https://www.20minutes.fr/societe/4037548-20230519-indre-t...

Teknival : 30 000 personnes, interdictions préfectorales... pourquoi le  festival de techno fait-il autant polémique ? - midilibre.fr

Sourdingues et cirrhotiques ...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

14è octobre 1767 à Ferney

Mon cher ange, j'apprends qu'on vous a saigné trois fois . Voilà ce que c'est que d'être gras et dodu. Si on m'avait saigné deux fois, j'en serais mort. On dit que vous vous en êtes tiré à merveille. J'apprends en même temps votre maladie et votre convalescence ; tout notre petit ermitage aurait été alarmé, si on ne nous avait pas rassurés. Vous voilà donc au régime avec Mme d'Argental, et sous la direction de Fournier. Pour moi, je suis dans mon lit depuis un mois ; je suis plus vieux et plus faible que vous ; il faut que je me prépare au grand voyage, après un petit séjour assez ridicule sur ce globe.

La Comédie-Française me parait aussi malade que moi. Je me flatte qu'après les saignées qu'on vous a faites, votre sang n'est plus aigri contre votre ancien et fidèle serviteur. Vous avez dû voir combien on a abusé de ma lettre à Mlle Dubois 1, qui n'était qu'un compliment et une plaisanterie, mais dans laquelle je lui disais très-nettement que j'avais partagé mes rôles entre elle et Mlle Durancy. Il y avait longtemps qu'on 2 vous préparait ce tour ; on aurait beaucoup mieux fait de me payer beaucoup d'argent qu'on me doit. Je suis vexé de tous côtés c'est la destinée des gens de lettres. Ce sont des oiseaux que chacun tire en volant, et qui ont bien de la peine à regagner leur trou avec l'aile cassée.

Je vous embrasse du fond de mon trou, avec une tendresse qui ne finira qu'avec moi, mais qui finira bientôt.

V. »

2 « On » = Richelieu .

18/05/2023

on plaide tous les jours en France contre le roi

... Et quand le roi des entourloupes est un ancien président de la République, il ne faut surtout pas hésiter à le juger urbi et orbi , et le condamner en conséquence . Nicolas Sarkozy va être raccord avec sa réputation de président bling bling en portant un joli bracelet  .

Manuel Lachat on Twitter: "Ce côté Bling-bling qui colle à la peau de  @NicolasSarkozy. Dessin satirique d'Alex dans @laliberte, journal suisse de  renom. https://t.co/2LdiN5jqDn" / Twitter

https://twitter.com/ManuelLachat/status/1367385875886321665

 

 

« A Sébastien Dupont

13è octobre 1767 à Ferney

Depuis ma dernière lettre, mon cher ami, j'ai reçu de nouveaux éclaircissements touchant les terres dépendantes du comté de Montbéliard, situées en France. Les tristes connaissances que j'ai acquises me mettent dans la nécessité indispensable d'assurer mes droits et mon revenu par des actes juridiques . J'ai besoin même de la plus grande célérité. Je suis comptable à ma famille de ce bien, qui est presque la seule chose qui me reste. Je vous prie donc de faire agir sans délai mon fondé de procuration, de m'envoyer son nom, et d'avoir l'œil sur lui.

Je vous prie aussi très instamment de me faire avoir une copie authentique des anciens actes de M. le duc de Virtemberg, énoncés dans les contrats que vous avez passés en mon nom. Ces anciens actes sans doute doivent tenir lieu de contrats, et vous n'aurez pas manqué de les faire homologuer au conseil d'Alsace. Je m'en rapporte à vous pour assurer mes droits et ceux de ma famille .

Je vous demande en grâce d'envoyer la copie de ces contrats bien conditionnée à l'adresse de M. Damilaville, premier commis des bureaux du vingtième, quai Saint-Bernard, à Paris, avec une double enveloppe, l'une à moi, l'autre à lui.

En même temps, ayez la bonté de m'écrire ce que vous aurez fait. Vous m'avez mandé que vous aviez bien voulu solliciter en ma faveur la chambre des finances de Montbéliard mais sachez que cette chambre des finances est la chambre de la confusion et de la pauvreté . M. de Montmartin m'a fait cet aveu ; c'est un naufrage, il me faut une planche pour me sauver, et je ne puis trouver ma sûreté que par la voie de la justice. Je ne prétends point en cela manquer de respect à M. le duc de Virtemberg, je ne m'attaque qu'à ses fermiers et à ses régisseurs; on plaide tous les jours en France contre le roi . Je ne dois point trahir les intérêts de ma famille par une vaine considération en un mot, je vous prie d'agir sans délai. Mme Denis joint ses remerciements aux miens . Je vous embrasse bien tendrement, et je fais mes compliments à toute votre famille.

V. »

 

je serais mort en quatre jours, s'il me fallait vivre en homme du monde ; je suis tranquille au milieu du tintamarre, et solitaire dans la cohue

... "Le monde est peuplé d'imbéciles qui se battent contre des demeurés pour sauvegarder une société absurde." Jean Yanne, le génial .

https://www.topito.com/top-citations-jean-yanne

 

 

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine, marquise de Florian

12è octobre 1767, à Ferney

Il n'y a pas moyen, ma chère nièce, que je vous blâme de penser comme moi. Je vous sais très bon gré de passer votre hiver à la campagne . On n'est bien que dans son château. Consultez le roi; c'est ainsi qu'il en use, il ne passe jamais ses hivers à Paris. Le fracas des villes n'est fait que pour ceux qui ne peuvent s'occuper. Ma santé a été si mauvaise que je n'ai pu aller à Montbéliard, quoique ce voyage fût indispensable. Il y a un mois que je ne sors presque pas de mon lit. Je ne me suis habillé que pour aller voir une petite fête que votre sœur m'a donnée. Vous jugerez si la fête a été agréable, par les petites bagatelles ci-jointes 1. On vous enverra bientôt de Paris la petite comédie qu'on a jouée 2. M. de La Harpe et M. de Chabanon n'ont pas encore fini leurs pièces; et quand elles seraient achevées, je ne vois pas quel usage ils en pourraient faire dans le délabrement horrible où le théâtre est tombé.

Ferney est toujours le quartier général. Nous avons le colonel du régiment de Conti dans la maison, et trois compagnies dans le village. Les soldats nous font des chemins, les grenadiers me plantent des arbres ;Mme Denis, qui a été accoutumée à tout ce fracas à Landau et à Lille, s'en accommode à merveille. Je suis trop malade pour faire les honneurs du château. Je ne mange jamais au grand couvert ; je serais mort en quatre jours, s'il me fallait vivre en homme du monde ; je suis tranquille au milieu du tintamarre, et solitaire dans la cohue.

S'il me tombe quelque chose de nouveau entre les mains, je ne manquerai pas de vous l'envoyer à l'adresse que vous m'avez donnée.

Je m'imagine que M. de Florian ne perd pas son temps cet automne ; il aligne sans doute des allées , il fait des pièces d'eau et des avenues. Les pauvres Parisiens ne savent pas quel est le plaisir de cultiver son jardin, il n'y a que Candide 3 et nous qui ayons raison.

Je vous embrasse tous de tout mon cœur. »



1Les vers de Chabanon, qui sont imprimés à la page 142 de son Tableau de quelques circonstances de ma vie, 1795, in-8°; et sans doute quelques autres pièces de vers en l'honneur de Voltaire, dont la fête se célébrait le 4 octobre, jour de saint François son patron.

Voir lettre du 4 octobre 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/05/12/ces-marauds-la-ne-valent-pas-la-plaisanterie-il-ne-faut-poin-6442855.html

2 Charlot, ou la Comtesse de Givry.