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17/05/2023

Ne nomen ejus vilesceret / Pour que son nom ne soit pas avili

... Il aurait suffi que Nicolas Sarkozy se comporte honnêtement et n'abuse pas de son pouvoir pour n'être pas inscrit à jamais dans le livre des records de poursuites judiciaires contre un président de la République ; mais c'est infiniment trop demander à ce vaniteux profiteur . Et dire qu'on  paye encore sa pension plein pot ! Il a encore de quoi engraisser ses avocats , lui , comme ses amis Balkany .

Nicolas Sarkozy, mercredi à la sortie du tribunal de Paris, après la confirmation de sa condamanation.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/affaire-des-ecoutes-nicolas-sarkozy-condamne-en-appel-a-trois-ans-de-prison-dont-un-an-ferme-20230517

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

12 octobre 1767 1

Mon cher ami, je vous parlerai de Henri IV avant de vous entretenir de Mlle Durancy .

Premièrement , je savais qu'on avait défendu de faire paraître Henri IV sur le théâtre . Ne nomen ejus vilesceret 2, et en cas que jamais les comédiens voulussent jouer Charlot, il ne fallait pas les priver de cette petite ressource, supposé que c'en soit une dans leur décadence et leur misère .

En second lieu, Henri IV étant substitué au duc de Bellegarde n'aurait pu jouer un rôle digne de lui . Il aurait été obligé de rentrer dans des détails qui ne conviennent point du tout à sa dignité . De plus tout ce que le duc de Bellegarde dit de son maître est bien plus à l'avantage de ce grand homme que si Henri IV parlait lui-même .

Enfin il est nécessaire que celui qui fait le dénouement de la pièce soit un parent de la maison, et voilà pourquoi j'ai restitué les vers qui fondent cette parenté, au Ier acte . Ils sont d'une nécessité indispensable . Je vous supplie d'exiger un carton .

Je recommande toujours à l'enchanteur Merlin de ne point mettre mon nom à cette bagatelle et de ne point demander de privilège .

Mandez-moi, je vous prie, mon cher ami, quand vous croyez que M. Chardon pourra rapporter le procès de Sirven, afin que j'aie l'honneur de lui écrire .

Si Élie de Beaumont est condamné à rembourser les améliorations, la terre pourra lui coûter cher, car on dit que les acquéreurs l'avaient fort embellie , et y avaient fait de grandes dépenses . Ces liquidations, d'ailleurs, entraînent des frais considérables .

Je ne connais rien de nouveau dans la littérature, sinon quelques ouvrages d'une liberté extrême, imprimés en Hollande . Il y en a une douzaine depuis trois ans . La Théologie portative 3 n'est nullement théologique ; ce n'est qu'une plaisanterie continuelle par ordre alphabétique ; mais il faut avouer qu'il y a des traits si comiques que plusieurs théologiens même ne pourront s'empêcher d'en rire . Les jeunes gens et les femmes lisent cette folie avec avidité . Les éditions de tous les livres dans ce goût se multiplient . Les vrais politiques disent que c'est un bonheur pour tous les États et pour tous les princes ; que plus les querelles théologiques seront méprisées ; , plus la religion sera respectée, et que le repos public ne pouvait naître que de deux sources , l'une l’expulsion des jésuites, et l’autre le mépris pour les écoles d'arguments . Ce mépris augmente heureusement pour la victoire de Marmontel . Le collège Mazarin pourra bien tomber dans un décri universel : tout le monde dira : point de Mazarin . Le procédé des cuistres est si infâme qu'il n'y a plus moyen de se moquer d'eux . On ne peut pas rire de coquins qui méritent le carcan ; il faut les dénoncer comme des scélérats . La lettre de mon laquais à Coger me paraît nécessaire, et il faut qu'elle lui soit rendue . Vous avez dû voir, mon cher ami, par mon mémoire sur La Beaumelle que rien me m'engagera jamais à ménager les fripons .

Soyez très persuadé que je n'ai nulle part à la retraite de Mlle Durancy ; M. d'Argental a été très mal informé . J'ai soutenu le théâtre pendant cinquante ans ; ma récompense a été une foule de libelles et

de tracasseries . Ah ! que j'ai bien fait de quitter Paris, et que je de tracasseries . Ah ! que j'ai bien fait de quitter Paris, et que je suis loin de le regretter ! Votre correspondance me tient lieu de tout ce qui m'aurait pu plaire encore dans cette ville .

Adieu . Il n'y a de remède pour moi que celui de la patience . »

 

 

1 Copies contemporaines : Darmstadt B. ; B.H. ; édition de Kehl qui amalgame des extraits de cette lettre et de la lettre du 16 octobre 1767 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/06/correspondance-annee-1767-partie-52.html

2 Pour que son nom ne soit pas avili .

Sur les difficultés avec le duc de Wurtemberg

... Pas de difficultés pécuniaires, ni sentimentales , apparemment, de nos jours dans cette famille qui au fond doit beaucoup au prêteur Voltaire .

Soyons people, voyons le carnet blanc - rose  du duc Eberhard : http://www.noblesseetroyautes.com/fiancailles-du-duc-eberhard-de-wurtemberg-et-gaby-maier/

et le carnet gris de la duchesse Marie : http://www.noblesseetroyautes.com/marie-de-wurtemberg-sin...

 

 

« A [Sébastien Dupont ? ]1

10 octobre 1767

[ Sur les difficultés avec le duc de Wurdu temberg .]

V. »

1 Original de quatre pages avec une ligne et l'initiale autographes, passé à la vente Charavay de Paris , 21 avril 1869 . Cette lettre pourrait avoir été adressée à Christin .

16/05/2023

Je m'imagine qu'il est occupé de son triomphe

... Nintendo ! pour la sortie de « The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom » : https://www.lemonde.fr/pixels/video/2023/05/07/comment-ze...

The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom | Jeux Nintendo Switch | Jeux |  Nintendo

Pour oublier le présent

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

9 octobre 1767 1

Mon cher ami, je n'ai point encore de nouvelles de Marmontel. Je m'imagine qu'il est occupé de son triomphe 2; mais le pauvre Bret 3, son approbateur, reste toujours interdit. On commença donc par en croire les Riballier et les Coger, et on finit par bafouer la Sorbonne et les marauds du collège Mazarin, sans pourtant rendre justice ni à M. Marmontel ni à l'approbateur. Ainsi les gens de lettres sont toujours écrasés, soit qu'ils aient tort, soit qu'ils aient raison. Tachez de faire courir la lettre à Coger et de lui en faire tenir des premiers.

Mandez-moi des nouvelles de Charlot, et surtout,songez bien que ce n'est pas moi qui ai donné Charlot à l'enchanteur Merlin ; la Sorbonne ne manquerait pas de dire que Charlot est déiste .

Va-t-on entamer l'affaire des Sirven à Fontainebleau ? Puis-je en être sûr ? car je ne voudrais pas fatiguer M. Chardon d'une lettre inutile. Ma santé va toujours en empirant, et je suis bien inquiet de la vôtre .

Adieu, mon cher ami nous savons tous deux combien la vie est peu de chose, et combien les hommes sont méchants.

Voulez-vous bien avoir la bonté d'envoyer ce paquet à M. de Laleu et cet autre à M. Pinon Ducoudrai  4? »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. la plus complète a été suivie ; B. H. ; l'édition de Kehl y insère trois paragraphes venant de la lettre du 4 octobre 1767 et y omet, suivie de toutes les éditions, les passages Tâchez de faire courir […] que Charlot est déiste, et Voulez-vous […] Ducoudrai ?

2 La Sorbonne est embarrassée car le chapitre de l'Examen de Bélisaire relatif à la tolérance soulève des objections de la part du pouvoir civil . C'est ce que d'Alembert a annoncé à V* dans une lettre du 22 septembre 1767 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/03/correspondance-avec-d-alembert-partie-47.html

Note de l'édition Garnier : Le gouvernement venait d'arrêter la censure de la Sorbonne et le mandement de l'archevêque de Paris contre Bélisaire.

3 Ms. 2 et toutes éditions : Lebret.

Une assez longue maladie ne m'a pas permis encore de lire le nouveau livre dont vous me faites l'honneur de me parler ; mais j'en ai grande opinion, puisque vous l'approuvez

... Ainsi va le monde littéraire et sa cohorte de prix plus ou moins baroques . Bruno Le Maire et Eric Zemmour , grands gâcheurs de papier, comptent bien évidemment sur leurs cours à leur dévotion pour éviter le ridicule de la mise au pilon dès parution de leurs élucubrations . Nul besoin pour moi de connaître l'opinion de quiconque .

 

 

« Au prince Dimitri Mikhailovitch Golitsin

7è octobre 1767 à Ferney 1

Monsieur le prince,

Il y a quelques semaines que M. le comte de Voronzoff, ambassadeur à la Haye, me fit l'honneur de m'envoyer les lettres de M. le prince de Repnin 2. Je reçus, l'ordinaire suivant, par la poste de France, un gros paquet contre-signé Choiseul, contenant plusieurs mémoires imprimés et manuscrits concernant toutes les grandes choses que fait l'impératrice pour la gloire de la Russie et pour le bonheur de la Pologne. Je crois que ce paquet venait de la part de Votre Excellence, et j'eus l'honneur de vous en donner avis.

Le titre de mère de la patrie restera à l'impératrice malgré elle. Pour moi, si elle vient à bout d'inspirer la tolérance aux autres princes, je l'appellerai la bienfaitrice du genre humain. Le mérite des Français est qu'on célèbre ses louanges dans leur langue, qui est devenue, je ne sais comment, celle de l'Europe. Puissions-nous l'imiter comme nous la célébrons.

J'ai l'honneur d'être, avec bien du respect, monsieur le prince, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.

L'Admirateur de Catherine II.

P. S. Une assez longue maladie ne m'a pas permis encore de lire le nouveau livre dont vous me faites l'honneur de me parler 3; mais j'en ai grande opinion, puisque vous l'approuvez . »

1 Original avec post-scriptum autographe ; édition baron Th. A. Bühler, « Lettres inédites de Voltaire » dans les Publications de l'Association historique impériale russe (en russe), 1875.

Voir : Collection de Documents, Mémoires et Correspondances relatifs à l'histoire de l'empire de Russie, tome XV, page 623.

3 Le livre de Le Mercier de La Rivière ; voir lettre du 8 août 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/03/29/je-vous-l-avais-bien-dit-qu-il-fallait-passer-sa-vie-a-comba-6435778.html

15/05/2023

La moitié de votre nation est composée de petits singes qui dansent, et l'autre de tigres qui déchirent

... Qui gagnera dans cette foire d'empoigne turque ?

https://www.ouest-france.fr/monde/turquie/elections-en-tu...

 

 

« A Jacques-Marie-Bertrand Gaillard d'Étallonde 1

6 octobre 1767

Celui à qui vous avez écrit, monsieur, du 23 septembre, prendra toujours un intérêt très vif à tout ce qui vous regarde. Le roi que vous servez l'honore quelquefois de ses lettres. Il prendra toujours la liberté de vous recommander à ses bontés, et il fera agir ses amis en votre faveur. Il vous supplie de penser qu'il n'y a d'opprobre que pour les Busiris 2 en robe noire, et pour ceux qui assassinent juridiquement l'innocence. Tous les hommes qui pensent sont indignés contre ces monstres et contre la détestable superstition qui les anime. La moitié de votre nation est composée de petits singes qui dansent, et l'autre de tigres qui déchirent. Il y a des philosophes ; le nombre en est petit mais à la longue leur voix se fait entendre. Il viendra un temps où votre procès sera revu par la raison, et où vos infâmes juges seront condamnés avec horreur à son tribunal.

Consolez-vous; attendez le temps de la lumière; elle viendra . On rougira à la fin de sa sottise et de sa barbarie. Si vous avez quelque ami à peu près dans le même cas que vous, ayez la bonté, monsieur, d'en donner avis par la même adresse. »

Je plante des noyers, des châtaigniers, sur lesquels je ne verrai jamais ni noix ni châtaignes mais la folie des gens de mon espèce est de travailler pour la postérité

...Petite dédicace à Greta Thunberg : tu n'es pas seule, jeune fille, à penser à l'avenir de la planète, et ses habitants , déjà bien avant toi notre Patriarche Voltaire joignait le geste à la parole en plantant des fruitiers dont lui n'aurait jamais l'occasion de goûter les fruits . Qui dit mieux ? ou au moins autant ?

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« A François-Thomas Moreau, seigneur de La Rochette

Monsieur, voici le mois d'octobre ; il est dans nos cantons le vrai mois de décembre. J'ai fait tous les préparatifs nécessaires pour planter, et je plante même dès aujourd'hui quelques arbres qui me restaient en pépinière.

J'attendrai l'effet de vos bontés pour planter le reste. Je crois que la rigueur du climat ne permet guère de faire un essai aussi considérable, et qu'il ne faut hasarder que ce qui pourrait remplir une charrette . Si elle peut contenir plus de cent arbres, à la bonne heure; mais je crois que vingt-cinq tiniers 1, vingt-cinq ormes, autant de platanes, autant de peupliers d'Italie, suffiront pour cette année.

Je réclame donc, monsieur, les bontés que vous avez voulu me témoigner. J'enverrai une charrette à Lyon pour prendre ces arbres et si la gelée était trop forte chez moi lorsqu'ils arriveront à Lyon, je les ferais mettre en pépinière à Lyon même, chez un de mes amis. Il n'y aura pas de soin que je ne prenne pour ne pas rendre vos bontés inutiles.

Il est certain qu'on a trop négligé jusqu'ici les forêts en France, aussi bien que les haras. Je ne suis pas de ceux qui se plaignent à tort et à travers de la dépopulation; je crois au contraire la France très peuplée, mais je crains bien que ses habitants n'aient bientôt plus de quoi se chauffer. Personne n'est plus persuadé et plus touché que moi du service que vous rendez à l'État, en établissant des pépinières. Je voulus, il y a trois ans, avoir des ormes à Lyon de la pépinière royale; il n'y en avait plus. Je plante des noyers, des châtaigniers, sur lesquels je ne verrai jamais ni noix ni châtaignes mais la folie des gens de mon espèce est de travailler pour la postérité. Vous êtes heureux, monsieur, de voir déjà le fruit de vos travaux, c'est un bonheur auquel je ne puis aspirer mais je n'en suis pas moins sensible à la grâce que vous me faites.

J'ai l'honneur d'être, avec bien de la reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Au château de Ferney, par Genève ,le 4 octobre 1767 2»

1 Nom vulgaire du pin cembro.

2 Copie du XIXè siècle faite d'après l'édition, Arsenal ; édition Nicolas-Louis-François de Neufchâteau : « Correspondance de Voltaire avec feu M. Moreau de La Rochette, inspecteur général des lapinières de France », Mémoires d'agriculture […] publiés par la Société d'agriculture du département de la Seine, an X (1801-1802) , qui a été suivie .

14/05/2023

Il lui sera plus aisé d'avoir des prix de l'Académie que des pensions

... Ce qui est l'exact inverse de Bruno Le Maire qui se permet d'éditer ses poétiques visions culières , le crâne "dilaté comme jamais", plus près d'avoir une retraite ministérielle dorée qu'un fauteuil avec les académiciens .Il faudra bien qu'il vive le reste de ses jours avec "dilaté comme jamais" , ce sera sa casserole garantie inusable : https://www.20minutes.fr/politique/4036648-20230512-refor...

Le passage érotique du dernier livre de Bruno Le Maire n'a pas échappé... |  TikTok

Ou "Comment devenir ridicule en une demi-ligne Pour les Nuls "

 

 

« A Charles Michel, marquis de Villette 1

Votre sage héros2, très peu terrible en guerre ,

Jamais dans les périls ne voulut s'engager

II ne ravagea point la terre,

Mais il la fit bien ravager. 3

Votre amitié, monsieur, pour M. de La Harpe vous a empêché de composer pour l'Académie mais vous avez travaillé pour le public, pour votre gloire, et pour mon plaisir. Je vous ai deux grandes obligations celle de m'avoir témoigné publiquement l'amitié dont vous m'honorez 4, et celle de m'avoir fait passer une heure délicieuse en vous lisant. Puissiez-vous être aussi heureux que vous êtes éloquent! Puissiez-vous mépriser et fuir ce même public pour lequel vous a[vez] écrit!

M. de La Harpe reviendra bientôt vous voir ; il a été un an chez moi . S'il avait autant de fortune que de talents et d'esprit, il serait plus riche que feu Montmartel 5. Il lui sera plus aisé d'avoir des prix de l'Académie que des pensions du roi. Lui et sa femme jouent ici la comédie parfaitement .M. de Chabanon aussi. Notre petit théâtre a mieux valu que celui du faubourg Saint-Germain 6. Vous nous avez bien manqué. Vous devez être un excellent acteur, car, sans rire, vous jouez tous vos contes à faire mourir de rire 7.

Conservez vos bontés pour un vieillard dont elles feront la consolation, et qui vous sera véritablement attaché jusqu'au dernier moment de sa vie.

A Ferney ce 4è octobre 8 1767. »

1 Copie contemporaine B.H. ; édition «  A M. de V... sur son éloge de Charles V. », Nouveaux mélanges, 1768 limitée aux vers ; Œuvres du marquis de Villette, 1782 ; Kehl , XV . Tous ces textes sont sensiblement les mêmes ; on a suivi celui du manuscrit . Une autre édition Œuvres ud marquis de Villette, 1788 comporte des additions considérables qui sont probablement autant d'interpolations : Villette est en effet coutumier du fait . Ces additions seront indiquées en notes en négligeant=t des variantes de détail.

2 Charles V, voir lettre du 20 septembre 1767 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/05/01/je-vous-predis-que-vous-serez-malheureux-si-vous-ne-vous-der-6440990.html

L'édition 1 et les éditions de V* donnent ensuite : si peu terrible [ ...]

3Addition de l'édition de 1788 : « Il doit tout à son Bertrand. Ce bon connétable, le meilleur des hommes, tailla en pièces nombre de ses ennemis. Il fut comparé, dans le temps, à Ituriel l'exterminateur, qui, de son épée flamboyante, chassa les anges rebelles.

Vous mettez sur la même ligne du Guesclin et Turenne. Mais quelle prodigieuse différence pour les mœurs Le premier recevait des balafres dans les tournois, et voyait jouer les Mystères; le second assistait aux carrousels de Louis XIV et aux représentations d'Athalie et de Cinna.

Pourquoi ne dites-vous pas que votre paisible monarque avait une fort belle marine royale sans sortir de chez lui? Il prit dans les mers de la Rochelle neuf mille Anglais, avec le comte de Pembrock leur amiral

Pourquoi ne dites-vous pas que le fastueux empereur des Germains, ce roi des rois, qui se faisait servir par sept souverains dans une cour plénière, vint abaisser son orgueil devant la sagesse de Charles? Il fit le pèlerinage de Prague à Paris, pour le visiter, comme la reine de Saba était venue voir Salomon. Vous pouviez aussi rappeler ce trait si touchant le jour de sa mort, il supprima la plupart des impôts et quelques heures avant d'expirer, comme un bon père de famille, il fit ouvrir les portes de sa chambre afin de voir encore une fois son peuple, et de le bénir. »

4 En lui dédiant l’Éloge de Charles V.

6 Addition de l'édition de 1788 :  « On a joué Zaïre avec une grande perfection. Pour moi, je vous avoue que j'aime mieux une scène de César ou de Cicéron que toute cette intrigue d'amour que je filais il y a trente-cinq ans. Mais le parterre de Paris et les loges sont plus galants que moi ils donnent la préférence à ma Quinauderie. »

7 Addition de l'édition de 1788 : « Me voilà bloqué par mon grand ennemi, qui est l'hiver. On me fait peur ici d'une fièvre qui court. On me tourmente pour aller passer six mois à Lyon toute la maisonnée en brûle d'envie. Mais je resterai où je suis bien calfeutré. J'ai plus de courage que de force. Je sens bien que cette expédition est impossible. Je ne suis pas, comme Frédéric, un héros de toutes les saisons. »

8 L'édition de 1788 donne novembre pour octobre, sans doute pour rendre la date plus cohérente avec l'addition relative à l'hiver.