15/11/2016
Il doit savoir que ce n'est point ainsi qu'on écrit l'histoire , qu'on est comptable de la vérité à toute l'Europe ... on ne peut attaquer de front l'opinion publique qu'avec des monuments authentiques
... Souvient -en Sarko !
Si la première dégelée de 2012 ne t'a pas suffit, tu as le droit de prendre une deuxième portion , c'est ainsi que j'interprète ta parabole des frites , et je ne te serre pas la main, tu aurais pu te les laver à la sortie de la cantine , sagouin !
Je semble tenter de remettre dans le droit chemin ce politicard,[sic . NDLR : figure de style que semble affectionner James , allergique aux malfaisants faisans .], et dire qu' il n'est que le sommet de l'iceberg, une quantité non négligeable de candidats à la présidence le valant, dans la médiocrité , hélas .
« A Ivan Ivanovitch Schouvalov
A Ferney par Genève 7 novembre 1761
Monsieur, quoique je ne vous aie promis qu'à Pâques de 1 nouveaux cahiers de l'Histoire de Pierre le Grand, le désir de vous satisfaire m'a fait prévenir d'assez loin le temps où je comptais travailler ; mon attachement pour Votre Excellence et mon goût pour l'ouvrage entrepris sous vos auspices l'ont emporté sur des devoirs assez pressants qui m'occupent . J'ai remis 2 entre les mains de Votre Excellence 3 une copie de ce que je viens de hasarder uniquement pour vous sur ce sujet si terrible et si délicat de la condamnation et de la mort du czarovits 4. J'ai été bien étonné du mémoire qui était joint à votre dernier paquet . Ce mémoire n'est qu'une copie presque mot pour mot de ce qu'on trouve dans le prétendu Nesterusanoy . Il semble que ce soit cet Allemand dont j'ai déjà reçu des mémoires qui ait envoyé celui-là . Il doit savoir que ce n'est point ainsi qu'on écrit l'histoire , qu'on est comptable de la vérité à toute l'Europe, qu'il faut un ménagement et un art bien difficile pour détruire des préjugés répandus partout, qu'on n'en croit pas un historien sur sa parole, qu'on ne peut attaquer de front l'opinion publique qu'avec des monuments authentiques, que tout ce qui n'aurait même que la sanction d'une cour intéressée à la mémoire de Pierre le Grand, serait suspect ; et qu'enfin l'histoire que je compose ne serait qu'un fade panégyrique, qu’une apologie qui révolterait les esprits au lieu de les persuader . Ce n'est pas assez de croire et de flatter le pays où l'on est, il faut songer aux hommes de tous les pays . Vous savez mieux que moi monsieur tout ce que j'ai l'honneur de vous représenter, et vos sentiments ont sans doute prévenu mes réflexions dans le fond de votre cœur .
J'ai eu par un hasard heureux des mémoires de ministres accrédités qui ont suppléé aux matériaux qui me manquaient, et sans ce secours à quoi aurai-je été réduit ? J'ai ramassé dans toute l'Europe des manuscrits, j'ai été plus aidé que je n'osais l'espérer .
Je ne cacherai pas à Votre Excellence que parmi ces manuscrits , parmi ces lettres de ministres, il y en a de plus atroces encore que les anecdotes de Lamberti 5 . Je crois réfuter Lamberti assez heureusement à l'aide des manuscrits qui nous sont favorables, et j'abandonne ceux qui nous sont contraires . Lamberti mérite une très grande attention par la réputation qu'il a d'être exact, de ne rien hasarder, et de rapporter des pièces originales ; et comme il n'est pas à beaucoup près le seul qui ait rapporté des anecdotes affreuses répandues dans toute l'Europe, il me paraît qu'il faut une réfutation complète de ces bruits odieux . J'ai pensé aussi que je ne devais pas trop charger le czarovits , que je passerais pour un historien lâchement partial qui sacrifierait tout à la branche établie sur le trône dont ce malheureux prince fut privé . Il est clair que le terme de parricide dont on s'est servi dans le jugement de ce prince, a du révolter tous les lecteurs parce que , dans aucun pays de l'Europe, on ne donne le nom de parricide qu'à celui qui a exécuté ou préparé effectivement le meurtre de son père . Nous ne donnons même le nom de révolté qu'à celui qui est en armes contre son souverain, et nous appelons la conduite du czarovits, désobéissance punissable, opiniâtreté scandaleuse, espérance chimérique dans quelques mécontents secrets qui pourraient éclater un jour, volonté funeste de remettre les choses sur l’ancien pied, quand il serait le maître . On force après quatre mois d'un procès criminel ce malheureux prince, à dire, à écrire que s'il y avait eu des révoltés puissants qui se fussent soulevés et qui l'eussent appelé il se serait mis à leur tête .
Qui jamais a regardé une telle déclaration comme valable, comme une pièce réelle d'un procès ? Qui jamais a jugé une pensée, une hypothèse, une supposition d'un cas qui n'est point arrivé ? Où sont ces rebelles ? Qui a pris les armes ? Qui a proposé à ce prince de le mettre un jour à la tête des rebelles ? À qui en a-t-il parlé ? Et à qui a-t-il été confronté sur ce point important ? Voilà monsieur ce que tout le monde dit, et ce que vous ne pouvez empêcher de vous dire à vous-même . Je m'en rapporte à votre probité, à vos lumières . Ce que j'ai l'honneur de vous écrire est entre vous et moi, c'est à vous seul que je demande comment je dois me conduire dans un pas si délicat . Encore une fois nous ne nous faisons point illusion . Je vais comparaître devant l'Europe en donnant cette Histoire . Soyez très convaincu monsieur , qu'il n'y a pas un seul homme en Europe, qui pense que le czarovits soit mort naturellement . On lève les épaules quand on entend dire qu’un prince de vingt-trois ans est mort d'apoplexie à la lecture d'un arrêt qu'il devait espérer qu'on ne l'exécuterait pas . Aussi s'est-on bien donné de garde de m’envoyer aucun mémoire de Petersbourg sur cette fatale aventure . On me renvoie au méprisable ouvrage d'un prétendu Netsesaranoi . Encore cet écrivain aussi mercenaire que sot et grossier ne peut dissimuler que toute l'Europe a cru Alexis empoisonné . Voyez donc monsieur , examinez avec votre prudence et votre bonté pour moi, et avec le sentiment de ce qu'on doit à la vérité et aux bienséances si j'ai marché avec quelque sûreté sur ces charbons ardents .
Ce que j'ai l'honneur de vous envoyer n'est qu’une consultation , un mémoire de mes doutes que je vous supplie de résoudre . C'est pour vous que je travaille monsieur, c'est à vous à m'éclairer et à me conduire . Un mot en marge me suffira, ou une simple lettre avec quelques instructions sur les endroits qui me font peine .
Vous daignez sans doute compatir à mon extrême embarras, mais comptez sur tous mes efforts, sur l'envie extrême que j'ai de vous satisfaire, sur les sentiments pleins de respect et de tendresse que vous m'avez inspirés . Reconnaissez à ma franchise mon extrême attachement pour Votre Excellence, et soyez sûr que c'est du fond de mon cœur que je serai toute ma vie de Votre Excellence, monsieur, le très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire . »
1 V* avait d'abord écrit le .
2 Je remets changé en j'ai remis .
3 de v. E. ajouté au dessus de la ligne .
5 Voir page 502 et suiv. : https://books.google.fr/books?id=kVE2AQAAMAAJ&pg=PA503&lpg=PA503&dq=lamberti+pierre+1er+alexis&source=bl&ots=OwwDWa9SnV&sig=o7xH55IyrwVCoTpivI1Ib9y-wBY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwivx5vFlKTQAhUEExoKHULkAbwQ6AEIJDAA#v=onepage&q=lamberti%20pierre%201er%20alexis&f=false
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14/11/2016
non content d’avoir fait mettre dans le contrat que ma vaisselle d'argent et mes chemises qui seraient à Tournay à ma mort , lui appartiendraient
... Le président, via son percepteur, veut ma peau ! c'est sans doute le sentiment de bien de mes honorables concitoyens , et de droite ou gauche, du centre ou extrêmes confondus, tous nos présidents ont besoin, parfois exagérément, de ce qui est dans nos poches . Et le pire, c'est que ce racket vaut non seulement pour leur(s) quinquennat(s) mais jusqu'à leur dernier souffle !
A propos, petite question au gouvernement, ou plus exactement aux fonctionnaires que cela concerne : y a-t-il une pension de reversion pour la veuve d'un président ? si oui, de quel montant ?
A propos de chemises, voyons ce qui se cache sous la jaquette de ce bouquin !
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2015/02/fred...
« Voltaire, Marie-Louise Denis et Jean-Louis Wagnière
à
Jean-Philippe Fyot de La Marche
Je me souviens très bien qu'environ le douzième décembre de l'année 1758 le président De Brosses ayant vendu sa terre de Tournay à mon oncle, il dina avec nous aux Délices ; notre provision de bois n'était pas encore faite , mon oncle nous dit à table : Remercions M. le président De Brosses de douze moules de bois qu'il nous donne pour le vin du marché 1; monsieur le président répondit : c'est une bagatelle qui ne vaut pas un remerciement .
Denis .
A Ferney , 8 novembre 1761
Je certifie la même chose ; et tous les domestiques savent que quand on envoya chercher cinq ou six moules de bois dans la forêt de Tournay, on ne s'adressa jamais à Charles Baudy, que nous ne connaissions point .
Wagnière.
Mme de Fontaine et M. de Florian certifieront la même chose, et cela est public dans tout le pays .
Je demande pourquoi le président De Brosses non content de m'avoir vendu sur sa parole d'honneur pour cent arpents de bois un bouquet de bois tout dévasté, qui ne contient pas en tout quarante arpents, non content de m'avoir vendu sur le pied de 3500 livres de rente, une chétive terre qu'il appelle comté, que je viens d'affermer douze cents livres et trois quarterons de paille 2, avec bien de la peine, non content d’avoir fait mettre dans le contrat que ma vaisselle d'argent et mes chemises qui seraient à Tournay à ma mort , lui appartiendraient ; non content de m'avoir envoyé des exploits pour quelques chênes employés au bâtiment de Tournay, non content de m'avoir fait assigner moi et mes vaches qui mangeaient de l'herbe, dit-il, dans sa prétendue forêt, non content dis-je de tous ces procédés, y ajoute celui de vouloir me faire payer aujourd’hui mon propre bois de chauffage, qui non seulement m'avait été cédé par lui en présence de douze personnes, mais qui m'appartient indépendamment de cette cession .
Je me demande pourquoi il suppose une vente de ces bois à un nommé Charles Baudy, tandis qu'il est connu, prouvé , démontré que cette vente est simulée, et que Charles Baudy était son commissionnaire .
Je demande pourquoi il me fait sous le nom de ce Charles Baudy un procès pour 144 livres qu'il fait monter à 300 livres, après m'avoir lésé de plus de 25000 livres .
Il répondra ce qu'il m'a déjà répondu : Auri sacra fames 3. Mais moi je lui répondrai que cette réponse est d'un fétiche, et non pas d'un président .
Je répondrai qu'un président de Toulouse qui vint il y a quelque temps aux Délices avec M. le duc de Villars fut effrayé à la vue de l'exploit de M. le président De Brosses , qu'il trouva la preuve de la vente simulée dans cet exploit même ; je ne répéterai pas ce que ce magistrat dit de fort et d'accablant sur cette affaire . Mais je répéterai qu'il me dit : Implorez l'équité et l'autorité de M. le premier président de Dijon, il empêchera certainement un homme de sa compagnie de faire éclater une action qui … Je supprime par respect le nom qu'il donna à cette action .
Et je supplie monsieur le premier président de juger dans le fond de son cœur . »
1 Le vin du marché est un cadeau que fait le vendeur à son acheteur .
2 Le quarteron étant le quart de cent, on a ici 75 bottes de paille .
3 Maudite soif de l'or ; Virgile, Enéide, III, 57 .
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13/11/2016
Il doit savoir que ce n'est point ainsi qu'on écrit l'histoire , qu'on est comptable de la vérité à toute l'Europe, qu'il faut un ménagement et un art bien difficile pour détruire des préjugés répandus partout
... A quoi lui sert-il d'avoir fait l'ENA, et qui plus est sortir dans la promotion Voltaire, pour être aussi inconséquent Fanfoué ?
Est-ce ton inconscient qui te pousse vers ce rêve ...
"Sitôt sorti de l'Elysée, il se sentit pousser des ailes, enfin libre, en scooter ."
« A Ivan Ivanovitch Schouvalov
A Ferney par Genève 7 novembre 1761
Monsieur, quoique je ne vous aie promis qu'à Pâques de 1 nouveaux cahiers de l'Histoire de Pierre le Grand, le désir de vous satisfaire m'a fait prévenir d'assez loin le temps où je comptais travailler ; mon attachement pour Votre Excellence et mon goût pour l'ouvrage entrepris sous vos auspices l'ont emporté sur des devoirs assez pressants qui m'occupent . J'ai remis 2 entre les mains de Votre Excellence 3 une copie de ce que je viens de hasarder uniquement pour vous sur ce sujet si terrible et si délicat de la condamnation et de la mort du czarovits 4. J'ai été bien étonné du mémoire qui était joint à votre dernier paquet . Ce mémoire n'est qu'une copie presque mot pour mot de ce qu'on trouve dans le prétendu Nesterusanoy . Il semble que ce soit cet Allemand dont j'ai déjà reçu des mémoires qui ait envoyé celui-là . Il doit savoir que ce n'est point ainsi qu'on écrit l'histoire , qu'on est comptable de la vérité à toute l'Europe, qu'il faut un ménagement et un art bien difficile pour détruire des préjugés répandus partout, qu'on n'en croit pas un historien sur sa parole, qu'on ne peut attaquer de front l'opinion publique qu'avec des monuments authentiques, que tout ce qui n'aurait même que la sanction d'une cour intéressée à la mémoire de Pierre le Grand, serait suspect ; et qu'enfin l'histoire que je compose ne serait qu'un fade panégyrique, qu’une apologie qui révolterait les esprits au lieu de les persuader . Ce n'est pas assez de croire et de flatter le pays où l'on est, il faut songer aux hommes de tous les pays . Vous savez mieux que moi monsieur tout ce que j'ai l'honneur de vous représenter, et vos sentiments ont sans doute prévenu mes réflexions dans le fond de votre cœur .
J'ai eu par un hasard heureux des mémoires de ministres accrédités qui ont suppléé aux matériaux qui me manquaient, et sans ce secours à quoi aurai-je été réduit ? J'ai ramassé dans toute l'Europe des manuscrits, j'ai été plus aidé que je n'osais l'espérer .
Je ne cacherai pas à Votre Excellence que parmi ces manuscrits , parmi ces lettres de ministres, il y en a de plus atroces encore que les anecdotes de Lamberti 5 . Je crois réfuter Lamberti assez heureusement à l'aide des manuscrits qui nous sont favorables, et j'abandonne ceux qui nous sont contraires . Lamberti mérite une très grande attention par la réputation qu'il a d'être exact, de ne rien hasarder, et de rapporter des pièces originales ; et comme il n'est pas à beaucoup près le seul qui ait rapporté des anecdotes affreuses répandues dans toute l'Europe, il me paraît qu'il faut une réfutation complète de ces bruits odieux . J'ai pensé aussi que je ne devais pas trop charger le czarovits , que je passerais pour un historien lâchement partial qui sacrifierait tout à la branche établie sur le trône dont ce malheureux prince fut privé . Il est clair que le terme de parricide dont on s'est servi dans le jugement de ce prince, a du révolter tous les lecteurs parce que , dans aucun pays de l'Europe, on ne donne le nom de parricide qu'à celui qui a exécuté ou préparé effectivement le meurtre de son père . Nous ne donnons même le nom de révolté qu'à celui qui est en armes contre son souverain, et nous appelons la conduite du czarovits, désobéissance punissable, opiniâtreté scandaleuse, espérance chimérique dans quelques mécontents secrets qui pourraient éclater un jour, volonté funeste de remettre les choses sur l’ancien pied, quand il serait le maître . On force après quatre mois d'un procès criminel ce malheureux prince, à dire, à écrie que s'il y avait eu des révoltés puissants qui se fussent soulevés et qui l'eussent appelé il se serait mis à leur tête .
Qui jamais a regardé une telle déclaration comme valable, comme une pièce réelle d'un procès ? Qui jamais a jugé une pensée, une hypothèse, une supposition d'un cas qui n'est point arrivé ? Où sont ces rebelles ? Qui a pris les armes ? Qui a proposé à ce prince de le mettre un jour à la tête des rebelles ? À qui en a-t-il parlé ? Et à qui a-t-il été confronté sur ce point important ? Voilà monsieur ce que tout le monde dit, et ce que vous ne pouvez empêcher de vous dire à vous-même . Je m'en rapporte à votre probité, à vos lumières . Ce que j'ai l'honneur de vous écrire est entre vous et moi, c'est à vous seul que je demande comment je dois me conduire dans un pas si délicat . Encore une fois nous ne nous faisons point illusion . Je vais comparaître devant l'Europe en donnant cette Histoire . Soyez très convaincu monsieur , qu'il n'y a pas un seul homme en Europe, qui pense que le czarovits soit mort naturellement . On lève les épaules quand on entend dire qu’un prince de vingt-trois ans est mort d'apoplexie à la lecture d'un arrêt qu'il devait espérer qu'on ne l'exécuterait pas . Aussi s'est-on bien donné de garde de m’envoyer aucun mémoire de Petersbourg sur cette fatale aventure . On me renvoie au méprisable ouvrage d'un prétendu Netsesaranoi . Encore cet écrivain aussi mercenaire que sot et grossier ne peut dissimuler que toute l'Europe a cru Alexis empoisonné . Voyez donc monsieur , examinez avec votre prudence et votre bonté pour moi, et avec le sentiment de ce qu'on doit à la vérité et aux bienséances si j'ai marché avec quelque sûreté sur ces charbons ardents .
Ce que j'ai l'honneur de vous envoyer n'est qu’une consultation , un mémoire de mes doutes que je vous supplie de résoudre . C'est pour vous que je travaille monsieur, c'est à vous à m'éclairer et à me conduire . Un mot en marge me suffira, ou une simple lettre avec quelques instructions sur les endroits qui me font peine .
Vous daignez sans doute compatir à mon extrême embarras, mais comptez sur tous mes efforts, sur l'envie extrême que j'ai de vous satisfaire, sur les sentiments pleins de respect et de tendresse que vous m'avez inspirés . Reconnaissez à ma franchise mon extrême attachement pour Votre Excellence, et soyez sûr que c'est du fond de mon cœur que je serai toute ma vie de Votre Excellence, monsieur, le très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire . »
1 V* avait d'abord écrit le .
2 Je remets changé en j'ai remis .
3 de v. E. ajouté au dessus de la ligne .
5 Voir page 502 et suiv. : https://books.google.fr/books?id=kVE2AQAAMAAJ&pg=PA503&lpg=PA503&dq=lamberti+pierre+1er+alexis&source=bl&ots=OwwDWa9SnV&sig=o7xH55IyrwVCoTpivI1Ib9y-wBY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwivx5vFlKTQAhUEExoKHULkAbwQ6AEIJDAA#v=onepage&q=lamberti%20pierre%201er%20alexis&f=false
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Je ne peux ici que vous réitérer les mêmes sentiments , le même embarras, la même défiance de mon travail
... Cette phrase manque dans les interviews de Fanfoué, en tout cas aussi clairement exposée, elle y est peut-être en filigrane, mais je ne sens pas le coeur de lire les confidences/aveux/vérités/mensonges/couillonnades de Fanfoué .
A qui le dis-tu ?!
Si je me souviens bien, tu l'as voulu !
« A Ivan Ivanovitch Schouvalov
A Ferney 6 novembre 1761
Monsieur, c'est pour donner avis à Votre Excellence que je viens d'envoyer chez M. de Soltikof un chapitre de 44 pages accompagné d'une lettre de deux feuilles dans laquelle je vous expose mes doutes . Si malheureusement ce paquet 1 j'en garde un double . Je ne peux ici que vous réitérer les mêmes sentiments , le même embarras, la même défiance de mon travail, la même confiance en vos bontés que j'expose dans ma lettre . Soutenez-moi monsieur dans un travail si long, et si difficile ; vous êtes l'architecte qui devez conduire l'appareilleur de votre marbre .
Je suis avec le plus tendre respect monsieur
de Votre Excellence
le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
1 V* a oublié quelque chose comme se perd ou s'égare .
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/11/2016
Je vous prie de vouloir bien , en attendant , me donner un passeport de votre main, je vous serai très obligé
...
Queen Mum' a-t-elle besoin d'un passeport depuis le Brexit ?
« A Louis-Gaspard Fabry, Maire et subdélégué
à Gex
Ferney 6è novembre 1761
J'oubliai de vous dire , monsieur, quand j'eus l'honneur de vous voir ces jours passés, que j'avais écrit deux lettres à M. Dubu pour avoir des passeports pour mon blé ; il ne m'a point encore fait de réponse . Voici les neiges qui m'obligent à retourner aux Délices ; je n'y ai pas un sac de graine . Je vous prie de vouloir bien , en attendant , me donner un passeport de votre main, je vous serai très obligé . J'ai l'honneur d'être avec le plus tendre attachement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
00:42 | Lien permanent | Commentaires (0)
nous vous prions de vouloir bien ne nous pas laisser dans l'incertitude où nous sommes
... Ôte moi un doute ! Connais-tu bien don Diègue ? Eh ! ça y est, Corneille n'a pas seulement donné du travail à l'ami Voltaire, il me contamine aussi .
En fait, le doute qui me taraude concerne la candidature de Fanfoué qui pourtant est aussi improbable que celle de Sarkozy et dont l'annonce sera une aussi grande surprise que celle d'icelui . Non ? bon ! je croyais que vous partagiez mes angoisses . Tant pis, je retourne préparer ma soupe , au moins je sais de quoi elle est faite plus facilement que le rata politique .
« A Pierre-Michel Dubu de Longchamp 1
Au château de Ferney, 6 novembre [1761] 2
Ma famille et moi, monsieur, nous ressentons quelque peine, et nous sommes dans un assez grand embarras en ne recevant point de réponse à la lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire . Nous ne pouvons retourner aux Délices sans y faire transporter nos grains . Nous attendons les passeports que nous avons toujours eus, et nous vous prions de vouloir bien ne nous pas laisser dans l'incertitude où nous sommes . Je suis fâché de l'importunité que je vous cause . Je vous supplie , monsieur, d’être persuadé de tous les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
gentilhomme ordinaire du roi . »
1 Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Administration_g%C3%A9n%C3%A9rale_des_loteries
et : http://www.e-enlightenment.com/person/dubudpierr001400/?lives=occ&s=postal%20official&r=4
et lettre du 28 juin 1760 à Fabry : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/07/01/on-me-fait-payer-bien-cher-de-tous-cotes-le-malheur-d-avoir-5648954.html
2 L'édition Beuchot indique pour destinataire « M. le subdélégué général de l'intendance de Bourgogne, à Dijon », que Moland traduit par Fabry alors que celui-ci est subdélégué de Gex, ce qui est bien différent . D'ailleurs Vµ écrit une lettre à Fabry le même jour .
00:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
11/11/2016
Quand madame la présidente saura cela, elle se fâchera, car les femmes aiment à se fâcher contre leurs maris
... Hey Donald, te voilà prévenu ! Quel que soit le motif de la fâcherie, je suppose qu'il sera justifié, avec un énergumène de ton acabit, il n'y a que l'embarras du choix .
Question demande de money, elle maîtrise le sujet !
« A Jean-Baptiste, marquis d'Albertas
[vers le 5 novembre 1761] 1
Monsieur le premier président des comptes, vous comptez mal, car vous avez compté quarante-cinq louis à un homme pour les compter à madame votre femme , et il les a comptés à une autre, et ce n'est pas là le compte . Quand madame la présidente saura cela, elle se fâchera, car les femmes aiment à se fâcher contre leurs maris ; et elle dira : si mon mari m'a fait voyager de petits Suisses, j'en ferai voyager de grands et cela ruinera la maison car les Suisses sont chers .
Envoyez-lui donc bien vite beaucoup d'argent , car elle n'en a point, et il ne faut pas qu'une femme soit sans argent, car on ne sait point ce qui peut arriver .
Ne croyez plus, parce que vous êtes couleur de rose et blanc, et le plus honnête homme du monde, qu'un Suisse couleur de rose et blanc soit aussi honnête homme, car il y a des fripons de toutes les couleurs . Ne confiez plus votre cher argent à ceux qui vivent aux dépens d'autrui, car pour ces gens-là rien n'est plus prochain que l'argent .
Croyez qu'il est presque nécessaire de connaître les hommes pour connaître les Suisses, car aujourd’hui rien ne ressemble plus à un homme qu’un Suisse . Il en a été de même, comme vous voyez, qui commencent à se former, car ils prennent les mœurs des nations polies .
Réparez vite vos torts, car c'est le moyen de faire qu'on vous les pardonne, et surtout qu'on vous garde le secret .
Consolez-vous aussi le plus tôt que vous pourrez, car rien n'est plus triste que d’avoir du chagrin ; et pour vous consoler croyez que vous n'êtes ni le seul ni le premier qui ait été attrapé par le petit Suisse, car malheureusement le malheur d'autrui console . »
1 L'édition de Kehl place la lettre fin 1765 suivie par toutes les éditions . Mais on sait que Mme d'Albertas séjourna à Genève en 1761-1762, et la présente lettre se réfère manifestement à un incident rapporté par Charlotte Constant de Rebecque le 1er novembre 1761 . d'Albertas avait confié à un nommé Mingard de Lausanne, divers objets à porter à sa femme, avec une somme de 45 écus . Cette somme avait été dilapidée par Mingard qui n'avait alors pas pu la remettre à la destinataire . Voir page 87 et suiv. : http://www.archivesfamillepictet.ch/bibliographie/documen...
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