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25/02/2012

C'est aux gens tranquilles, et qui ont un heureux loisir, à assister ceux qui n'en ont pas.

 http://www.deezer.com/music/track/5836147

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« A M. THIERIOT

Genève, le 22 juillet |1755]

Les curieux, mon ancien ami, se sont saisis, à ce que je vois, de votre paquet, et ma toile cirée est perdue. J'apprends que l'ancien manuscrit,1 tronqué et défiguré, court tout Paris. Qui m'aurait dit qu'au bout de trente ans cette pauvre Mme du Châtelet me jouerait ce tour ?2 Pour comble de bénédiction, on dit que je vous envoyais l'ouvrage afin de l'imprimer, c'est bien assurément tout le contraire. Je ne sais plus comment m'y prendre. Ce n'est pas l'affaire d'un jour de faire copier tout cela. Tous mes scribes sont occupés à L'Orphelin de la Chine. Je tâche de faire ma cour à Sa Majesté tartaro-chinoise, on dit que c'est un très-bon prince, et dont je serai fort content.
Je voudrais vous écrire de longues lettres, mais un pauvre malade, avec une Histoire générale sur les bras et trente ouvriers qui lui rompent la tête3, n'est guère en état de parler longtemps à ses amis. C'est aux gens tranquilles, et qui ont un heureux loisir, à assister ceux qui n'en ont pas.
Écrivez-moi, et aimez-moi; je vous embrasse. »

1 De La Pucelle d'Orléans .

2 Du vivant de Mme du Châtelet, celle-ci retint jusqu'au bout tout ce que V* écrivait sur La Pucelle ; on soupçonne Mlle du Thil, ancienne dame de compagnie de la marquise du Châtelet d'avoir dérobé ou fait une copie du XIXè chant, dit chant de l'âne ; voir lettre du 6 février 1755 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/02/06/cette-pucelle-pour-qui-on-m-a-tant-fait-trembler.html

3 Les Délices sont en plein travaux pour pouvoir offrir des chambres à sa famille et visiteurs .

 

23/02/2012

Je me suis un peu mêlé du passé, mais j'avoue en général ma profonde ignorance sur l'avenir

 

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 Un vase pour mettre le passé, un présent fleuri, un vase source du futur .

Voilà mes voeux aux humains de bonne volonté .

 

 

« A M. Gaspard Le COMPASSEUR de CRÉQUI-MONTFORT, marquis de COURTIVRON1

Aux Délices, 22 juillet [1755].

Votre Traité d'optique, monsieur, ne peut devenir meilleur que par des augmentations, et ne peut l'être par des changements.
Je vous renouvelle mes remerciements pour cet ouvrage, et je vous en dois de nouveaux pour la bonté que vous avez de vous intéresser aux vérités historiques qui peuvent se trouver dans le Siècle de Louis XIV. Ces vérités ne sont pas du genre des démonstrations. Tout ce que je peux faire, c'est de croire ce que m'a assuré M. de Fénelon, neveu et élève de l'archevêque de Cambrai, que les vers imputés à Mme Guyon 2 étaient de l'auteur du Télémaque, et qu'il les lui avait vu faire; ce peut être la matière d'une note.
A l'égard de la poudre de diamant, comme cette question est du ressort de la physique expérimentale, elle peut mieux s'éclaircir. Le verre et le diamant n'étant que du sable, il redevient sable fin quand il est réduit en poudre impalpable, et cette poudre n'est pas plus nuisible que la poudre de corail. De là vient que tant d'ivrognes ont été dans l'habitude d'avaler leur verre après l'avoir vidé. J'ai eu le malheur de souper quelquefois, dans ma jeunesse, avec ces messieurs, ils brisaient leurs verres sous leurs dents, et ni le vin ni le verre ne leur faisaient mal. Si les fragments de verre ou de diamant n'étaient pas assez broyés, assez pilés, on ne pourrait les avaler, ou du moins on sentirait au passage un petit déchirement, une douleur qui avertirait. Je n'ai point sous les yeux l'article où Boerhaave parle des poisons ; j'ai celui d'Allen 3, qui dit en effet que la poudre de diamant est un poison. Mais le docteur Mead 4 disait: « Qu'on me donne deux gros diamants à condition que j'en avalerai un en poudre, et je ferai le marché. » En un mot, il est très-certain que la poudre de diamant impalpable ne peut faire de mal, et que, grossière, on ne l'avalerait pas. Du verre pilé tue quelquefois des souris, et souvent les manque, mais une princesse, dont le palais est délicat, n'avalerait point du verre mal pilé.
Je viens de parler de tout cela à M. Tronchin 5, qui est entièrement de mon avis, ce peut encore être l'objet d'une note.
Je vous aurai obligation, monsieur, d'éclaircir ces deux faits dont vous me faites l'honneur de me parler.
La prédiction des tremblements de terre sera un peu plus difficile à constater. Je me suis un peu mêlé du passé, mais j'avoue en général ma profonde ignorance sur l'avenir.
Tout ce dont je suis bien sûr, pour le présent, c'est de la sensibilité que vos attentions obligeantes m'inspirent, et de l'estime infinie avec laquelle j'ai l'honneur d'être, etc. »

2 Mme Guyon ; voir http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411331n/f66.image et pages suivantes .

3 Probablement Thomas Allen, mathématicien , dont les ouvrages se sont perdus, né en 1542, mort en 1632.

4 Richard Mead , mort le 16 février 1754, et que V* a connu à Londres en 1726 ; Mead figure à la fin du conte Histoire de Jenni . Voir : http://en.wikipedia.org/wiki/Richard_Mead

et : page 104 et 105 : http://books.google.fr/books?id=xjEHAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=mead&f=false

5 Théodore Tronchin, médecin à Genève .

 

22/02/2012

... la Chine. Je ne vois plus que ce pays où l'on puisse me rendre un peu de justice

 ... Comme pensait sans doute ce matin un certain Dirty Silly Keutard de triste renommée .

You Tube avale l'information !youtube avale l info .JPG

Dans un autre domaine, la radio Rires et Chansons sanctionne Gérald Dahan, en le limogeant, pour avoir piègé Dupont-Aignan et l'avoir fait savoir via le net :

http://www.youtube.com/watch?v=00BzOkG2Fvo

Les dirigeants de cette radio sont de fieffés hypocrites doublés de lâches imbéciles .

Il est habituel de dire qu'un petit dessin vaut mieux qu'un grand discours, on peut ajouter qu'une petite bande son éclaire sur la malveillance et l'égo surdimensionné d'un certain candidat . Allez ! à la trappe le Dupont-gnan-gnan !! ( je ne dis pas: la Trappe, car je ne veux aucun mal à ces moines qui préfèrent le silence ) .

 

Côté féminin, Eva Joly et Corinne Lepage : un petit moment de grâce :

http://www.20minutes.fr/politique/884475-presidentielle-e...

Mme Joly, vous avez cent fois raison, il faut savoir être brève et précise face à une outre enflée donneuse de leçons ; pour résumer : tournons le page ! (qui a dit "chic ! chic !!" ?)

 

 

 

 

 

« A M. le comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, 21 juillet [1755]

Mon cher ange, vous avez dû recevoir les cinq Chinois par M. de Chauvelin, et une petite correction au quatrième acte, par la poste1. Il est juste que je vous rende compte des moindres particularités de la Chine. Celles qui regardent l'ouvrage 2 que Darget et bien d'autres personnes ont entre les mains sont bien tristes. Il n'est que trop vrai que ce Grasset, dont vous aviez eu la bonté de me parler, en avait un exemplaire mais ce qu'il y a de plus cruel, c'est le bruit qui court3, et dont M. le maréchal de Richelieu m'a instruit. Cette idée est aussi funeste qu'elle est mal fondée. Comment avez-vous pu croire que je songeasse à me priver de l'asile que j'ai choisi, et qui m'a tant coûté? comment avez-vous pensé que je voulusse publier moi-même ce que j'ai envoyé à Mme de Pompadour, et perdre ainsi tout d'un coup le mérite de ma petite confiance? J'ai embelli assurément l'ouvrage, au lieu de le gâter et je suis d'autant plus en droit de condamner les éditions défigurées qui pourraient paraître de l'ancienne leçon. J'ai soigné cet ouvrage; je l'ai regardé comme un pendant de l'Arioste; j'ai songé à la postérité, et je fais l'impossible pour écarter les dangers du temps présent. Je vous conjure, mon cher et respectable ami, de détruire de toutes vos forces le bruit affreux qui n'est point du tout fondé, et qui m'achèverait. Vous avez confié vos craintes à M. de Richelieu et à Mme de Fontaine. L'un et l'autre ont pris pour certain l'événement que votre amitié redoutait. Ils l'ont dit, la chose est devenue publique; mais c'est le contraire qui doit être public.
Ma consolation sera à la Chine. Je ne vois plus que ce pays où l'on puisse me rendre un peu de justice. Adieu, mon cher ange. »

 

2 La Pucelle .

3 V* est soupçonné de faire éditer sa Pucelle à Genève .

 

20/02/2012

Je pense que le petit morceau ci-joint est moins mauvais que celui auquel je le substitue, et voici mes raisons

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J'ai vu, il y a environ deux ans, l'Orphelin de la Chine, et spontanément , au sortir du spectacle, j'avais dit, à qui voulait bien l'entendre, que cette pièce m'avait semblé trop longue, diluée, redondante . Je n'ai su qu'après que Volti ne la voulut d'abord qu'en trois actes, et qu'il eut la faiblesse de faire plaisir aux d'Argental et alliés en ajoutant deux actes, avec bien de la peine ; la vivacité d'esprit de ce génial auteur ne luit alors plus que par quelques scènes et répliques . Dommage …

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De nos jours, il est parfois heureux de pouvoir regarder la TV ! et profiter d'un spectacle au langage international, puisque sans paroles , ou presque ; humour, poésie, rêve, délire sont présents et je me suis régalé (comme ils disent dans le midi ) . C'est le Slava's Snowshow , que je vous recommande : http://www.tv-replay.fr/player/19-02-12/slava-s-snowshow-arte-9216151.html

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«  A monsieur le comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, 18 juillet [1755]

Vous devez, mon cher ange, avoir reçu et avoir jugé notre Orphelin1. Je n'étais point du tout content de la première façon, je ne le suis guère de la seconde. Je pense que le petit morceau ci-joint est moins mauvais que celui auquel je le substitue, et voici mes raisons. Le sujet de la pièce est l'Orphelin, plus on en parle, mieux l'unité s'en trouve. La scène m'en parait mieux filée, et les sentiments plus forts. Il me semble que c'était un très- grand défaut que Zamti et Idamé eussent des choses si embarrassantes à se dire, et ne se parlassent point.
Plus la proposition du divorce est délicate, plus le spectateur désire un éclaircissement entre la femme et le mari. Cet éclaircissement produit une action et un nœud, cette scène prépare celle du poignard, au cinquième acte. Si Zamti et Idamé ne s'étaient point vus au quatrième acte, ils ne feraient nul effet au cinquième: on oublie les gens qu'on a perdus de vue. Le parterre n'est pas comme vous, mon cher ange; il ne fait nul cas des absents. Zamti, ne reparaissant qu'à la fin seulement, pour donner à Gengis occasion de faire une belle action, serait très- insipide il en résulterait du froid sur la scène du poignard, et ce froid la rendrait ridicule. Toutes ces raisons me font croire que la fin du quatrième acte est incomparablement moins mauvaise qu'elle n'était, et je crois la troisième façon préférable à la seconde, parce que cette troisième est plus approfondie. Après ce petit plaidoyer, je me soumets à votre arrêt. Vous êtes le maître de l'ouvrage, du temps, et de la façon dont on le donnera. C'est vous qui avez commandé cinq actes, ils vous appartiennent. Notre ami Lekain doit avoir un habit. Il faudra aussi que Lambert ait le privilège, pour les injures que nous lui avons dites, Mme Denis et moi, et pour l'avoir appelé si souvent paresseux. Thieriot-Trompette me mande que M. Bouret ne lui a point encore fait remettre son paquet. Il soupçonne que les commis en prennent préalablement copie.
J'en bénis Dieu, et je souhaite qu'il y ait beaucoup de ces copies moins malhonnêtes que l'original défiguré et tronqué qui court le monde. Je suis toujours réduit à la maxime qu'un petit mal vaut mieux qu'un grand. A propos de nouveaux maux, pourriez-vous me dire si un certain livre édifiant contre les Buffon, Pope, Diderot, moi indigne, et ejusdem farinae homines, a un grand succès, et s'il y a quelques profits à faire ? Il serait
bien doux de pouvoir se convertir sur cette lecture, et de devoir son salut à l'auteur. Adieu, mon cher et respectable ami, je vous dois ma consolation en ce monde.
Je dois vous mander que M. de Paulmy et M. de La Valette, intendant de Bourgogne, ont pleuré tous deux à notre Orphelin. M. de Paulmy n'a pas mal lu le quatrième acte. Nous le jouerons dans ma cabane des Délices, nous y bâtissons un petit théâtre de marionnettes. Genève aura la comédie, malgré Calvin. J'ai envoyé à M. le maréchal de Richelieu, par M. de Paulmy, quinze chants honnêtes de ce grave poème épique. Je lui ai promis que vous lui communiqueriez l'Orphelin. Voilà un compte très-exact des affaires de la province. Donnez-nous vos ordres, et aimez-nous.
M. le maréchal de Richelieu nous apprend le bruit cruel qui court que je fais imprimer à Genève cet ouvrage, qu'on vend manuscrit à Paris à tout le monde, et que je le gâte. Il n'y a rien de plus faux, ni de plus dangereux, ni de plus funeste pour moi, qu'un pareil bruit. »

 

1 L'Orphelin de la Chine , vu au XXIè siècle : http://www.chinatoday.com.cn/lachine/2004/0402/08.htm

 

 

celui qui a déjà été plus d'une fois le complice des ses friponneries littéraires

Quatre protagonistes : orchestre, violon, piano, violoncelle dans cette oeuvre tonique d'un de mes compositeurs préférés, Beethoven : http://www.musicme.com/Herbert-Von-Karajan/albums/Beethov... .

Ce concerto me semble illustrer ce moment de la vie de Volti qui donne de la plume à tout va pour se défendre, et sauver sa réputation déjà bien écornée, il faut le reconnaître . Cris et chuchotements ...

 

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Friponneries domestiques : Nala, Top Chef !

Volti fait appel à ses relations, dont Marc-Pierre de Voyer , comte d'Argenson, qu'il connait depuis le collège Louis Le Grand, pour le défendre dans cette sulfureuse affaire d'édition de La Pucelle en version trafiquée . Lequel comte aide Volti à sa manière, en gardant un fond de méfiance , en supposant toujours de la malice de la part de l'auteur de tant d'ouvrages déniés et répréhensibles , « friponneries littéraires » qui font trembler l'ordre établi .

 

« Du comte d'ARGENSON 1

A M. BERRYER, lieutenant général de police.2

A Compiègne, ce 7 juillet 1755.

J'ai, monsieur, des avis certains de Genève que Voltaire doit envoyer incessamment à Thieriot une copie manuscrite et complète du poème de la Pucelle 3; vous savez toutes les craintes affectées que Voltaire et Mme Denis marquent depuis longtemps que cet ouvrage ne perce dans le public par l'infidélité prétendue d'un domestique chez qui nous avons eu la complaisance d'envoyer faire des recherches infructueuses. Aujourd'hui, c'est Voltaire lui-même qui en envoie une copie. Peut-on présumer que ce soit à autre intention que pour la faire imprimer par celui qui a déjà été plus d'une fois le complice des ses friponneries littéraires ? C'est ce qu'il est, je crois, important d'approfondir, en usant à cet effet de la prudence et des précautions dont vous êtes capable. Faites donc examiner Thieriot avec soin, et vous découvrirez par là dans ses allures l'usage qu'il fera du manuscrit en question, qu'il doit ou avoir maintenant reçu, ou qu'il recevra certainement dans peu de jours. Je ne doute pas qu'il ne voie à cette occasion quelque libraire; vous connaissez ceux qui sont capables de se charger d'une pareille besogne, soit Lambert, qui a été l'imprimeur de confiance de Voltaire, soit quelque autre. Peut-être aussi Thieriot, avant de donner l'ouvrage à l'imprimeur, voudra-t-il en faire faire une seconde copie, et, en ce cas, les démarches qu'il faudra qu'il fasse pour avoir un copiste n'échapperont pas à votre vigilance. Si vous faites quelques découvertes dans ce genre, je suis persuadé que vous ne laisserez pas échapper l'occasion de saisir l'ouvrage et de faire mettre à la Bastille ceux qui s'en trouveraient chargés. Comme je compte toujours que nous nous verrons dimanche, si d'ici là vous ne parvenez pas au but que je vous propose, nous nous entretiendrons alors des mesures que vous aurez prises, et de ce que vous espérez de leur succès. »

 

1 Marc-Pierre de Voyer, comte d'Argenson, surnommé « la chèvre », à qui V* a demandé d'intervenir pour faire cesser la publication des versions indécentes de La Pucelle . http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc-Pierre_de_Voyer_de_Paulmy_d%27Argenson 

et , à propos de cette lettre , pages 99 et suivantes : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208006v/f103.image....

3 Cette affirmation laisse supposer qu'on a lu la lettre de V* à d'Argental datée du 6 juillet ; voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/02/18/il-vaut-mieux-se-faire-desirer-que-de-se-jeter-a-la-tete.html

 

 

Répétez avec moi : Bon anniversaire Voltaire !!

Cette année, il en est qui vont , grâce au 29 février , pouvoir avoir le plaisir (?) d'éteindre quatre bougies supplémentaires , d'avance bon anniversaire et rendez-vous dans quatre ans !

Personnellement, je fête, pour obéir à son bon plaisir, le trois cent dix huitième anniversaire de François-Marie Arouet, monsieur de Voltaire, qui revendiqua haut et fort, le 20 février 1694 comme jour de naissance, à la grande surprise de ses contemporains , et depuis, au grand étonnement des historiens et biographes de cette Lumière qui nous éclaire encore .

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Bon anniversaire Volti !

 

 

 

19/02/2012

J'ai mis le bonnet de la Liberté sur ma tête mais je l'ôte honnêtement à de jolis esclaves que j'aime

A propos de liberté lisez ceci , qui est facilement actualisable : http://books.google.fr/books?id=qjEUAAAAQAAJ&pg=PA19&...

 En chanson révolutionnaire :   http://www.youtube.com/watch?v=VTpsAA-0kO8

 En image : http://nababuloscope.over-blog.com/5-categorie-131730.html

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Inspiré par Volti et le paraphrasant :

"Liberté ! liberté ! Ton trône est en ces lieux élyséens,

 ...

 Mais l'ouvrier à pied, rampant dans l'esclavage ,

Te regarde , soupire, vote et meurt dans la douleur."

James, à tous les électeurs de tous bords .

 

 

« A M. de BRENLES.

Aux Délices, 6 juillet [1755]

M. de Bochat est bien heureux; il y a plaisir à être mort, quand on a son tombeau couvert de vos fleurs. J'ai lu, monsieur, avec un plaisir extrême cet Éloge1, qui fait le vôtre. Vous trouvez donc que je suis trop poli avec ma patrie. Il n'y avait pas moyen de reprocher des fers à des esclaves si gais, qui dansent avec leurs chaînes2. J'ai mis le bonnet de la Liberté 3 sur ma tête mais je l'ôte honnêtement à de jolis esclaves que j'aime. Eh bien ! mon cher philosophe, vous voulez donc aussi vous mêler d'être malade, et vous avez en accident ce que j'ai en habitude. Guérissez vite; pour moi, je ne guérirai jamais; je suis né pour souffrir. Votre amitié et un peu de casse me soulagent.
J'ai chez moi M. Bertrand4, de Berne, et je m'en vante. M. le banneret Freudenreich5 me paraît un homme bien estimable; mais mes maladies ne me permettent pas de jouir de leur société autant que je le voudrais. Je ne sais si j'aurai la force d'aller jusqu'à Berne6; mais vous me donnerez celle d'aller à Monrion.
On dit que les douze chants dont vous m'avez parlé sont une rapsodie abominable7. Ce n'est point là, Dieu merci, mon ouvrage il est en vingt chants, et il y a vingt ans que j'avais oublié cette triste plaisanterie, qui me fait aujourd'hui bien de la peine.
Vale, amice.

V. »

1 Éloge historique de M. Charles-Guillaume Loys de Bochat (né à Lausanne en 1695, mort en 1754); Lausanne, 1755, in-8°. http://books.google.fr/books?id=G_Y_AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

2 Allusion à quelques vers de l’Épître sur le lac de Genève, dans lesquels Voltaire parlait des bourgeois de Paris rampant dans l'esclavage. « Liberté  ! liberté ! Ton trône est en ces lieux … / Mais le bourgeois à pied, rampant dans l'esclavage , / Te regarde , soupire et meurt dans la douleur. » : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-34308349.html

4 Élie Bertrand : pasteur ; http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lie_Bertrand

6 Il ira en 1756 .

7 La Pucelle dans la version frauduleuse et scabreuse éditée au grand dam de V* .