04/09/2012
La France joue à présent un beau rôle dans l'Europe. On sent encore mieux cette gloire dans les pays étrangers qu'à Paris
... 1756 ?
... 2012 ?
Les deux mon général ! En tout cas, c'est ce que je souhaite, je n'aimerais pas que ce soient des images de politique-fiction .
Pour le "respect" des Anglais évoqué ci-dessous , je veux bien attendre, mais pas trop longtemps quand même .
Comme j'ai quelques faiblesses, en voici une ; je vous laisse le soin de trouver ma voiture
Un indice musical : http://www.youtube.com/watch?v=L9nliELzH64
« A M. T H I E R I O T.
Aux Délices, 28 novembre [1756].
Je suis persuadé, mon ancien ami, que vous ne serez pas privé du petit legs que vous a fait Mme de La Popelinière 1. Son mari, qui en avait usé si généreusement avec elle, en usera de même avec vous. Il aime à faire des choses nobles. Je compterais autant sur son caractère que sur son billet. Je n'ose vous prier d'ajouter au petit paquet de livres que vous m'envoyez cette infâme édition de la Pucelle qu'on dit faite par La Beaumelle et par d'Arnaud 2. Je ne devrais pas infecter mon cabinet de ces horreurs; mais il faut tout voir. Je me flatte que les honnêtes gens ne m'imputeront pas de telles indignités. En vérité, il faudrait faire un exemple de ceux qui en imposent ainsi au public, et qui répandent le scandale sous le nom d'autrui.
On me parle encore de je ne sais quels vers 3 qui courent contre le roi de Prusse. Ceux qui me soupçonnent me connaissent bien mal. C'est le comble de la lâcheté d'écrire contre un prince à qui on a appartenu.
Je vous fais mon compliment de quitter vos moines 4. Il n'y a que leur bibliothèque de bonne et vous avez à deux pas celle du roi, qui est meilleure.
Mes respects à Mme de Sandwich 5; je crois qu'elle n'est pas fâchée des humiliations que les whigs essuient 6. La France joue à présent un beau rôle dans l'Europe. On sent encore mieux cette gloire dans les pays étrangers qu'à Paris. On entend la voix libre des nations elles parlent toutes avec respect, jusqu'aux Anglais mêmes; il leur manquait d'être humbles.
Adieu; la goutte et la calomnie me tracassent. Je vous embrasse. »
2 Voltaire a reconnu son erreur quant à d'Arnaud; voir lettre du 19 décembre 1756 à Thieriot : page 141 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f144.image :
« Ceux qui m'avaient mandé, mon ancien ami, que La Beaumelle et d'Arnaud avaient fabriqué cette œuvre d'iniquité, se sont trompés, du moins à l'égard de d'Arnaud. Il n'est pas possible qu'un homme qui sait faire des vers ait pu en griffonner de si plats et de si ridicules. »
3 La pièce en vers « 0 Salomon du Nord. » dont il est déjà question dans la lettre du 9 novembre à Mme de Klinglin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/08/31/pourquoi-donc-les-francs-les-gaulois-ne-marchent-ils-pas.html
Voir tome X., page 557 , poésie 12 :http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113266/f559.image.r=o+salomon+du+nord
6 16 Novembre 1756 : Début du ministère whig de William Cavendishduc de Devonshire, premier ministre du Royaume Uni (fin en 1757). En fait c'est William Pitt, appelé en novembre qui va diriger la guerre selon son programme de réveil national, partageant le pouvoir avec Newcastle et Fox .
Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_whig_(Royaume-Uni)
et : http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Cavendish_(4e_duc_de...)
23:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
03/09/2012
au printemps, cent cinquante mille court-vêtus de Prussiens, traînant après eux les Saxons pour leur faire la cuisine
... Vision dantesque ! à moins que ça ne se passe sur des plages, le Prussien n'étant pas frileux peut affronter une eau à 13° et goûter la cuisine saxonne sans coup férir .
http://www.sachsen.de/fr/240.htm
Cela est un rêve d'hotelier, un cauchemar de restaurateur, un souhait de plagiste . S'il y en a plus de cent cinquante mille, tant mieux pour notre balance commerciale . Question existencielle : ces cent cinquante mille paires de mollets teutons seront-elles accompagnées de cent cinquante mille paires de tétons teutons ?
Mollet : http://www.keldelice.com/guide/specialites/le-gateau-mollet
Mollets : http://fr.wiktionary.org/wiki/yccroy
« A madame de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg.
Aux Délices, 23 novembre [1756].
Ah! madame, je ne compte pas sur les Russes; qui les payerait ? Mais s'ils veulent se payer par leurs mains, ce seront de chers barbares. Dieu aide et bénisse Marie-Thérèse ! Mais je vois contre elle, au printemps, cent cinquante mille court-vêtus de Prussiens, traînant après eux les Saxons pour leur faire la cuisine; je vois les Hanovriens, les Hessois, et des guinées. Il fallait avoir mieux pris ses mesures; toutefois j'espère encore en la Providence. Le dernier mémoire de Salomon, avec pièces justificatives 1, en impose beaucoup; il faut lui opposer des succès; les raisons ne donnent pas un pouce de terrain. On m'a envoyé bien des papiers tous sont inutiles. Vivons doucement. Prions Dieu pour Marie, vous, votre amie, et moi. Si vous savez quelque chose, souvenez-vous de l'ermite qui vous est attaché jusqu'au tombeau."
1 C'est le comte de Hertzberg, né en 1725, mort en 1795, qui est auteur du Mémoire raisonné sur la conduite des cours de Vienne et de Saxe, et sur leurs desseins dangereux contre le roi de Prusse, avec les pièces originales et justificatives qui en fournissent les preuves; 1756, in-4° : http://books.google.fr/books?id=Tve9Ud3mxc4C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
22:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
à Marseille, la troupe aurait grand besoin de vos leçons, et il serait fort utile que les bons acteurs de Paris allassent tous les ans inspirer le bon goût en province
… Ou inversement, car au XXIè siècle , siècle du foot roi (entre autres), le glorieux (sic) OM en remontre au PSG poussif .
http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/L-om-vole-paris-decolle/310613
Ce sport m'ennuie . Je ne suis pas le seul ! Et que font les hommes qui s'ennuient ?
http://www.deezer.com/music/track/56889671
Pourquoi faut'il que les hommes s'ennuient ?
http://www.youtube.com/watch?v=r8xcUbkQ8b4
En cette veille de rentrée scolaire, souhaitons ne plus voir cela :

« A M. LEKAIN.
Aux Délices, 20 novembre 1756.
Votre souvenir m'est bien agréable, mon cher monsieur; un malade n'est pas trop exact à répondre; mais je n'en suis pas moins sensible à vos succès, et à ce qui vous regarde. On a dû porter chez vous, depuis longtemps, l'exemplaire dont vous parlez. Il n'y a pas d'apparence que je puisse hasarder encore de nouveaux ouvrages pour votre théâtre, il vient un temps où l'on ne doit songer qu'à la retraite. Nous serions charmés, Mme Denis et moi, de vous voir encore dans mon ermitage, que vous trouveriez assez embelli.
Il faudrait que monseigneur de Villars vous engageât à faire un voyage à Marseille, la troupe aurait grand besoin de vos leçons, et il serait fort utile que les bons acteurs de Paris allassent tous les ans inspirer le bon goût en province. Nous vous faisons mille compliments, Mme Denis et moi.
V. »
17:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
de quel prix peuvent être à vos yeux les sentiments d'un ermite inutile ?
... Il aurait pû en être un -ermite inutile ! Il se borne à être inutile .
Qui donc ? Sarko qui envisageait une retraite monacale en cas de défaite . Mais en ce domaine comme en tant d'autres, ce faux jeton ne tiens pas parole . Et ses sentiments sont ceux d'un nanti qui se moque du monde . Ses sentiments sont sans intérêt, ses placements boursiers , si .
« A madame la duchesse de SAXE-GOTHA
Aux Délices, près de Genève, 14 novembre [1756].
Madame, j'eus hier l'honneur d'écrire à Votre Altesse sérénissime, par un Anglais nommé M. Keat 1, qui se propose de voir, en Allemagne, ce qu'il y a de plus digne d'un être pensant, et par conséquent de vous faire sa cour. Mais ne sachant pas trop quand il partira, je ne veux pas laisser arriver l'année 1757 sans renouveler à Votre Altesse sérénissime, à monseigneur le duc et à toute votre auguste maison, les respectueux sentiments qui m'attachent pour jamais à elle. Je me flatte que les princes vos enfants vous donneront toujours de plus en plus, madame, des sujets de consolation et de joie. Puisse la grande maîtresse des cœurs jouir d'une santé qui tienne de l'égalité de son âme . La vôtre, madame, aura peut-être de quoi s'exercer au milieu des orages qui semblent prêts à fondre de tous côtés dans le voisinage de ses États. Je me flatte qu'elle n'aura à faire usage que de son humanité et de sa compassion pour ses voisins, et que ses propres États seront à l'abri. C'est tout ce que peut dire un solitaire qui voit de loin toutes ces tempêtes. La Saxe paraît bien malheureuse, mais aussi la patrie que Votre Altesse sérénissime gouverne parait jusqu'à présent bien fortunée; c'est à quoi je
m'intéresse le plus. Mais de quel prix peuvent être à vos yeux les sentiments d'un ermite inutile ? Il n'y a que votre bonté qui puisse leur en donner. Conservez cette bonté, madame, à un serviteur attaché à Votre Altesse sérénissime avec le plus profond respect. »
1 George Keate, poète anglais avec qui V* correspondait ; il écrira « j'ai chez moi un Anglais qui sait boire » .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Keate
15:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
joignez-y ce qu'il vous plaira de curieux
... Chat alors !
« A M. THIERIOT.
Aux Délices, 10 novembre [1756].
La vie est un songe, mon ancien ami; Mme de La Popelinière vient donc de finir le sien 1; je rêve encore un peu, mais je suis bientôt à bout. Notre grand Tronchin aurait guéri votre amie; il a rendu la santé à Mme de Fontaine, mais il n'en a pas fait autant à son oncle; je suis perclus, pour le présent, de la moitié du corps. J'ai engagé M. le duc de Villars à venir se faire guérir ici d'un petit rhumatisme nous l'avons crevé de truites et de gelinottes. Il s'en est retourné dans sa province avec la santé d'un athlète. Il n'en est pas de même de votre ancien ami: Je ne suis plus qu'une ombre paralytique. Il est triste de s'en aller pour jamais chacun de son côté, sans se revoir.
Si l'envie vous prend de faire un pèlerinage pour votre santé et de venir prendre des lettres de vie signées Tronchin, je vous hébergerai dans mon château de Gaillardin 2, aux Délices, ou à Monrion; je vous voiturerai, je vous crèverai. Qu'allez-vous devenir à présent? Logerez-vous chez la fille 3 du comte de Rochester, ou chez M. de La Popelinière, ou chez les moines de Saint-Victor ?
Envoyez-moi toujours Philippe V 4 et le bonhomme Derham; joignez-y ce qu'il vous plaira de curieux. Je ne sais actuellement quels livres vous demander. Je suis si malade que je ne peux plus guère lire, et je fais plus de cas d'une prise de rhubarbe que de l'Enéïde. Je ne crois pas même avoir la force de lire les excommunications de votre archevêque, ni les solécismes de la Sorbonne; on dit qu'elle a mis supplicaturi, pour supplicaturos; mais qu'ils soient ridiculi ou ridiculos, cela ne m'importe guère.
Mandez-moi quels beaux legs Mme de La Popelinière vous a laissés, et quelle belle nouvelle action son mari a faite. Si vous m'envoyez une cargaison de livres, adressez-la par la diligence à M. Robert Tronchin, banquier à Lyon. Adieu, bonsoir, je n'en peux plus. En vérité, il faudrait revoir ses vieux amis. N'avez-vous pas par hasard soixante ans, et moi soixante-deux ?
Allons, allons. »
2 Gaillardin (supposé en Brie) est le lieu de la scène des Vacances, comédie de Dancourt. Voir : http://books.google.fr/books?id=WZUrAAAAMAAJ&pg=PA224&lpg=PA224&dq=gaillardin+vacances+dancourt&source=bl&ots=CQMeNbvCbr&sig=KKKP2QhYYDtFa7CUo-WeOB2EfeE&hl=fr#v=onepage&q=gaillardin%20vacances%20dancourt&f=false
4 Voir la lettre du 14 octobre 1756 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/08/25/pendant-que-tronchin-conserve-la-vie-a-trois-ou-quatre-perso.html
07:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
31/08/2012
On prétend que les Russes marchent. Vos États auront donc, au printemps prochain, trois ou quatre cent mille meurtriers dans leur voisinage
... Je reconnais bien là la haute estime de Volti envers la soldatesque !

Ces Russes qui marchent, sur les trottoirs parisiens, sont de pacifiques acheteurs de produits de luxe qui dépensent les roubles/dollars/euros acquis grâce à la sueur des moujiks des heureux temps post-communistes . Et s'il est "difficile encore de répliquer à cent cinquante mille hommes" en temps de guerre armée, il est aussi difficile, en temps de guerre économique, de donner des leçons de démocratie aux dirigeants de millions/milliards de clients potentiels .
Dans un tout autre domaine, l'actualité permet des angles de vue où le tragique est parfois étouffé par l'ironie du sort . C'est le cas pour cette nouvelle donnée à la télé : "la centrale thermique d'Ajaccio est menacée par les incendies du maquis " . Je suis rouge de confusion d'avoir ri en pensant que ce "fourneau" pourrait être détruit par le feu, situation paradoxale comme celle de noyer le poisson . Pourtant, je n'irai pas jeter de l'huile (même frelatée venant de divers pays de la communauté européenne ) sur ce coin d'île que Louis XV a achetée plus que conquise et où l'on sait faire voter les morts et parler la poudre .
« A Madame la duchesse de SAXE-GOTHA
Aux Délices, près de Genève, 9 novembre [1756].
Madame, madame, madame, la pièce que Votre Altesse sérénissime m'envoie est terrible Il est difficile d'y répliquer; il est plus difficile encore de répliquer à cent cinquante mille hommes. Le jugement de ce grand procès est entre les mains du Dieu des armées. Qui sait si un jour la branche ainée.? Je me tais, madame, je me borne toujours à faire des vœux pour votre auguste personne. Je ne sais point où est le roi de Pologne j'ignore ce qu'est devenu le comte de Brühll avec ses trois cents paires de bottes et ses trois cents perruques. On prétend que les Russes marchent. Vos États auront donc, au printemps prochain, trois ou quatre cent mille meurtriers dans leur voisinage. Puissent Gotha et Altembourg être comme la toison de Gédéon, qui était sèche quand il pleuvait autour d'elle!
Cette guerre n'a pas la mine de finir sitôt. Aurait-on jamais pensé que l'Autriche, la France et la Russie, marcheraient contre un prince de l'Empire? Dieu seul sait ce qui arrivera. Le comte
d'Estrées et l'intendant de l'armée de France doivent déjà être à Vienne. Ah! sans ma nièce, je serais à Gotha, je serais à vos pieds, et, de ce beau rivage, je contemplerais les tempêtes j'apprendrais de la bouche de Votre Altesse sérénissime ce qu'on doit penser de ces grands événements. On dit que M. de Broglie et M. de Valori retournent à Paris, et qu'on enverra à leur place quatre-vingt mille ambassadeurs. Et c'est une querelle de Canada qui ébranle ainsi l'Europe! Ah! que ce meilleur des mondes possibles est aussi le plus fou! Mais il faut aimer un monde dont Votre Altesse sérénissime est l'ornement.
Daignez, madame, agréer mon profond respect. »
22:42 | Lien permanent | Commentaires (0)
Pourquoi donc les Francs, les Gaulois, ne marchent-ils pas?
... Eh ! oui, que diable !
Pourquoi ne pas marcher dès maintenant, s'y habituer en attendant la mirifique baisse des tarifs des carburants, annoncée, attendue, espérée, mais qui est comme la ligne d'horizon qui recule au fur et à mesure de notre avance !
Faute de marcher en ce jour pluvieux, je furète sur le net, et j'évite les nouvelles trop sérieuses .
Euréka ! Ah ! qu'il est jouissif de suivre les aventures extraordinaires-ment médiocres des Amis de Sarko ! Ont-ils la prétention de tenir encore cinq ans en soutenant un petit gros (je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'il va devenir gros, un peu à la Maradonna quand il a arrêté le foot ) qui pense essentiellement à faire du fric, vite , vite et en abondance . Voyez vous-même : http://www.rue89.com/rue89-politique/2012/08/25/amis-de-nicolas-sarkozy-ce-que-vous-navez-pas-vu-la-tele-234834
« A Madame de Klinglin,comtesse de Lützelbourg.
Aux Délices, 9 novembre [1756].
Eh bien madame, est-il vrai que ces Russes, ces Tartares marchent ? Pourquoi donc les Francs, les Gaulois, ne marchent-ils pas? Est-il vrai que le primat de Pologne a dit à la diète que son roi était empêché, et que la diète s'est séparée sur-le-champ? Il faut avoir la tête tournée pour vouloir régner sur ces gens-là. On bafoue leur roi, on pille sa maison, on le fait prisonnier, on lui donne à manger par une chatière, et les Polonais vont boire chacun chez soi. M. le comte d'Estrées vous a-t-il donné quelques espérances de redresser tant de torts? Mon Dieu! que je m'intéresse à cette bagarre . Votre cœur et le mien ont pris parti. Je suis fâché d'être si loin du théàtre où cette grande tragédie se joue. On sèche en attendant des nouvelles. M. de Broglie 1 et M. de Valori 2 reviennent-ils? Le roi de Pologne est-il en sûreté? a-t-il un lit? est-il à Kœnigstein? est-il à Varsovie? Le comte de Brühl s'est-il sauvé? M. de Brown a-t-il livré un nouveau combat ? Tachez donc, madame, d'avoir des nouvelles d'Allemagne. Daignez m'en faire part. Il me paraît que Salomon-MANDRIN 3 est le maître en Saxe comme à Berlin. L'Angleterre fera des efforts pour lui. Le nord de l'Allemagne lui fournira des soldats. Il y aura deux cent mille hommes de part et d'autre. Cette belle affaire n'est pas prête à finir.
Que dites-vous de Salomon, qui, étant à Dresde, dans le palais du roi de Pologne, se montrait à la fenêtre, ayant à ses côtés deux gros ministres luthériens ? Le peuple criait Vivat! Ah ! le saint roi ! On m'a promis une singulière pièce 4; mais oserais-je vous l'envoyer ? On craint son ombre en pareil cas.
Il fait un vent du nord qui me tue. Calfeutrons-nous bien, madame; point de vent coulis. Mille tendres respects à vous, madame, et à votre amie. »
1 Voir : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1870_-_tome_87.djvu/795#cite_note-1
2 Le marquis de Valori, auquel fut adressée la lettre du 1er mai 1745, page 353 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411352q/f356.image.r=1717
3 Allusion aux chansons qui coururent les rues de Versailles et de Paris à cette époque, et dans lesquelles Frédéric était appelé Mandrin.
4 C'est la pièce de vers qui commence ainsi
0 Salomon du Nord, etc.
Voir tome X., page 557 , poésie 12 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113266/f559.image.r=o+salomon+du+nord
17:45 | Lien permanent | Commentaires (0)

