16/10/2011
http://www.monsieurdevoltaire.com/article-24971305.html
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Je me plais à saluer, non pas la naissance , mais le jour de la conception de l'enfant chéri de LoveVoltaire : 16 octobre 2008 .
Tout parent digne de ce nom se souvient de cet instant là, ce moment où l'on se dit : on le fait !
Je reviendrai pour la naissance , ce que joliment , en astronomie, pour un télescope, on nomme la " première prise de lumière" .
BON ANNIVERSAIRE
MONSIEURDEVOLTAIRE
Trois ans déjà que ce BB (lire : Beau Blog) fait la joie et les soucis de LoveVoltaire
Trois ans qu'il nous régale des écrits , de la pensée de Voltaire .
A cet âge, il ne marche plus, il court
Si vite que souvent j'en suis pris de court .
LoveVoltaire, qu'il me plait de nommer Mam'zelle Wagnière,
Sans cesse, et pleine de feu,
Rend hommage et met en lumière
Celui qui, à l'égal d'un bon Dieu,
Fait des hommes des frères.
Longue et heureuse vie à la mère
Que tour à tour j'embrasse et j'admire,
Et à cet enfant déjà grand, qui sait plaire
Et par ses élans et par ses rires.
V I V E
M O N S I E U R D E V O L T A I R E
V I V E
L O V E V O L T A I R E
10:42 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
15/10/2011
Il n' a jamais fait faire autant de chemin à ses maitresses, quoiqu'il les aient menées toujours fort loin .
Les maîtresses des présidents de la république française font fantasmer le bon peuple, qu'elles soient réelles ou supposées, celles des présidentiables aussi .
J'attends avec impatience ( pardonnez moi de vous mentir aussi effrontément ici ! ), plus exactement , j'attends donc , en me brossant le nombril avec le pinceau de l'indifférence, le jour où nous aurons une présidente pour que le peuple électeur puisse lui supposer des amant(e)s . Je mets amantes car je n'ai aucun préjugé à ce sujet .
Si jamais Mme Aubry est l'heureuse élue, je n'imagine pas une seconde , un être vivant, qui ne soit ni sourd ni aveugle, qui puisse partager sa couche . Vision d'enfer , vade retro Satanas !
Mais bon, je ne suis pas objectif ; heureusement !
Ces cabrioles extraconjugales présidentielles, ou presque , lorsqu'elles sont avérées, n'ont pas de suites aussi élégantes que celles de ce cavaleur duc de Richelieu . Nous avons affaire à des gagne petits, des cachottiers , des trouillards inquiets de perdre la place la plus haute du perchoir aux beaux parleurs ( déf . : en 4 lettres : aras !).
Il arrive cependant que des maîtresses parlent ...
avocat
A Lyon, au Palais Royal 2 , ce 18 novembre [1754]
Me voilà donc, monsieur,
… Lugdunensem rhetor dicturus ad aram;3
(Juvénal )
et j'ai quitté la première Belgique pour la première Lyonnaise . Il y a ici deux académies, mais il n'y a point d'hommes comme vous ; je vous jure que je vous regretterai partout . J'ai quitté Colmar bien malgré moi, puisque c’est vous qui m'y aviez attiré, et vous pourrez bien m'y attirer encore . Vous trouverez bon que monsieur le premier président 4 et madame entrent beaucoup dans mes regrets ; parlez-leur quelquefois de moi, je vous en prie ; je n'oublierai jamais leurs bontés . Je vous supplie encore de vouloir bien dire à M. de Bruges combien je l'estime et combien je le regrette . Je commençais à regarder Colmar comme ma patrie ; il a fallu en partir dans le temps que je voulais m'y établir . C'est une plaisanterie trop forte pour un malade, de faire cent lieues pour venir causer , à Lyon, avec M. le maréchal de Richelieu . Il n' a jamais fait faire autant de chemin à ses maitresses, quoiqu'il les aient menées toujours fort loin .
Il faut que je vous dise un petit mot de notre affaire concernant l'homologation de l'acte sous seing privé de M. le duc de Wurtemberg . Je pense qu'il faut attendre ; il serait piqué d'une précaution qui marquerait de la défiance . Je vous écrirai quand il sera temps de consommer cette petite affaire, qui d'ailleurs n'éclatera point ; et je tâcherai de conserver ses bonnes grâces . Gardez toujours la pancarte précieusement, aussi bien que celle de Schoepflin . Je fais plus de cas de la première que de la seconde 5, et toutes les deux sont bien entre vos mains . Je me flatte que vous me direz te amo, tua tueor 6; mais je répondrai, ego quidem non valeo 7.
Adieu, mon cher ami ; mille respects à Mme Dupont . Adieu ; je ne m'accoutume point à être privé de vous . Mme Denis vous fait à tous deux les plus sincères compliments .
V. »
1 Sébastien Dupont, ami et relation d'affaires de V*, avocat au Conseil d'Alsace à Colmar, membre du Conseil du duc de Wurtemberg.
2 Nom de l'auberge où loge V*, qu'il appelle parfois « cabaret », au coin de la rue du Plat, à Lyon , rive gauche de la Saône, face à l'archevêché où demeurait Pierre Guérin du Tencin, cardinal oncle de d'Argental ; se trouvera près du pont Tilsitt construit au XIXè (actuellement pont Bonaparte). Il se distinguait par ses tours carrées, et datait du XVIIè siècle ; V* y demeura 25 jours . Voir : http://ruesdelyon.wysiup.net/PageRubrique.php?ID=1005237&...
5 Cette "seconde pancarte" était probablement une reconnaissance de dettes de 10 000 livres prêtées à Schoepflin le jeune par V* qui lui avait en outre donné les Annales de l'empire ; les mauvaises affaires de cet imprimeur, dont la papeterie (celle de Luttenbach) ne tarda pas à être vendue, ne lui permirent pas sans doute de rembourser , au moins en entier, son bienfaiteur .
23:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
14/10/2011
la grande dévotion dans laquelle vous aviez donné ne vous permettait plus que de penser à votre salut
Ce jour, c'est Volti qui reçoit du courrier , qu'il n'a dû recevoir qu'à Lyon .
Décodage :
NP= Nouvelle Partie (juste après Game over ! )
JVM = Je veux manger, notez le bien, répété dix fois de suite
GP = rien à voir avec la F1, bien que le chef romain roule en papamobile
SA = j'hésite entre San Antonio père et fils, et Société Anonyme ; Dieu reconnaitra les siens !
Et maintenant, priez en toute connaissance de cause, si vous pouvez ...
à
M. de Voltaire
Le 14 novembre [1754]
Le roi 2 a reçu, monsieur, la lettre que vous avez eu l’honneur de lui écrire . Sa Majesté m'a ordonné de vous répondre que vous vous seriez adressé à elle avec raison pour lui demander un passe-port, si vous aviez dû venir dans quelque ville de ses États ; et qu'au reste Montpellier 3 étant situé dans un pays libre, tout le monde pouvait y aller lorsqu'il n'y avait aucun empêchement particulier . Le roi croyait que les conférences que vous avez eues avec dom Calmet à Sénones vous avaient fait oublier la vieille affaire dont vous lui parlez encore, et que la grande dévotion dans laquelle vous aviez donné ne vous permettait plus que de penser à votre salut . M. de Maupertuis va à la messe, mais il n'a point de crucifix pendu à sa ceinture, et sa dévotion ne fait pas de bruit dans le monde .
En exécutant les ordres du roi, permettez-moi de vous renouveler les sentiments de la considération infinie avec laquelle j'ai l'honneur d'être, monsieur, etc . »
1 Cette lettre est extraite des archives du Cabinet de Berlin et figure dans les Oeuvres de Frédéric le Grand , tome XXIII, page 6, éd. 1753 , Berlin .
3 Le 31 décembre 1754, Frédéric écrira à milord Maréchal : « Plus de Voltaire , mon cher milord . Ce fou est allé à Avignon, où ma soeur l'a mandé ; je crains fort qu'elle ne s'en repente bientôt . »
V* n'alla ni à Montpellier, ni à Avignon, mais seulement à Lyon, d'où il écrira le 20 dévembre 1754 à d'Argental : « J'ai été plus accueilli et mieux traité que la margrave de Baireuth, qui est encore à Lyon. »
23:12 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/10/2011
très embarrassés, et toujours dans la crainte de cette Pucelle
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
Colmar, le 10 novembre [1754]
Nous partons pour Lyon 1, mon cher ange ; M. de Richelieu nous y donne rendez-vous . Je ne sais comment nous ferons, Mme Denis et moi ; nous sommes malades, très embarrassés, et toujours dans la crainte de cette Pucelle . Nous vous écrirons dès que nous serons arrivés . Je dois à votre amitié compte de mes marches comme de mes pensées, et je n'ai que le temps de vous dire que je suis très attristé d'aller dans un pays où vous n’êtes pas . Que n'êtes-vous archevêque de Lyon, solidairement avec Mme d'Argental ! Mille tendres respects à tous les anges . »
1 Arrivé dans l'ancienne capitale de la haute Alsace au début octobre 1753, V* quitte Colmar le 11 novembre 1754, après un séjour de plus de treize mois, y compris le temps passé à Senones et à Plombières . Accompagné de Mme Denis et de Cosimo Alessandro Colini, il arrivera à Lyon le 15 novembre et y sera reçu avec enthousiasme . Il en partira pour Genève où il arrivera le soir du 12 décembre .
V* avait eu l'intention de s'établir aux environs de Colmar, mais les intrigues des jésuites Merat, Kroust, Ernest, etc., concertées avec celles des confesseurs de la dauphine et du roi Stanislas, parvinrent à le dégoûter d'une ville « où un brave iroquois jésuite , nommé Aubert », avait fait un auto-da-fé des Oeuvres de Bayle quelques années auparavant .
20:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
le coeur me conduit ; on dit qu'il donne des forces
« A M. le maréchal duc de Richelieu
A Colmar, ce 10 novembre [1754]
Malgré ce que je vous ai écrit 1, monseigneur, malgré l'état où je suis, malgré la mauvaise santé de ma nièce, nous partons . Le plaisir de vous revoir l'emporte . Dieu veuille encore que j'en jouisse ! Mme Denis prétend que vous nous ferez tous eux enterrer en arrivant . J'ai peur seulement que ce ne soit pas en terre sainte . En un mot, je pars, etle coeur me conduit ; on dit qu'il donne des forces . Si vous pouviez voir mon état et nos embarras, vous auriez pitié de deux chétives créatures . »
12:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/10/2011
Le comble de mon malheur, c'est que l'amitié la rende malheureuse
A peaufiner ...
"... séparer sa destinée de la mienne"...
Pour la question de la destinée, lire et relire "Zadig ou La Destinée" (et non pas les étiquettes des fringues de Zadig et Voltaire que semble tellement apprécier un ministre inculte ), dans une belle version , mise en lumière par Mam'zelle Wagnière dont j'admire le travail :
http://www.monsieurdevoltaire.com/article-conte-zadig-ou-la-destinee---partie-1-68775925.html
« A M. le maréchal duc de Richelieu
A Colmar, le 7 novembre [1754]
Voici, monseigneur, une lettre que Mme Denis reçoit aujourd'hui . On m'en écrit quatre encore plus positives 1. Ce n'est pas là un rafraichissement pour des malades . J'ai bien peur de mourir sans abolir la consolation vous revoir . Nous sommes forcés et tout prêts à prendre un parti bien triste . Quelque chose que je dise à Mme Denis, je ne peux la résoudre à séparer sa destinée de la mienne . Le comble de mon malheur, c'est que l'amitié la rende malheureuse . Si vous aviez quelque chose à me dire , quelque ordre à me donner, je vous supplie d'adresser toujours vos ordres à Colmar ; vos lettres me seront très exactement rendues .
Je ne crois pas que le cérémonial ait entré dans la tête de Mme la margrave de Baireuth . Elle ne fait point difficulté d'aller affronter un vice-légat italien ; elle serait beaucoup plus aise de voir celui qui fait honneur et les honneurs de la France ; elle voyage incognito . On n'est plus au temps où le puntiglio 2 faisait une grande affaire, et vous êtes le premier homme du monde pour mettre les gens à leur aise . Je crois qu'elle ne m'a point trompé quand elle m'a dit qu'elle craignait la foule des états3 et l'embarras du logement . Elle n'est pas si malingre que moi, mais elle a une santé très chancelante , qui demande du repos sans contrainte . Elle trouverait tout cela avec vous , avec les agréments qu'on ne trouve guère ailleurs . Reste à savoir si elle aura la force de faire le petit chemin d'Avignon à Montpellier, car on dit qu'elle est tombée malade en route . Elle a un logement retenu dans Avignon, elle n'en a point à Montpellier . Pour moi, je voudrais être caché dans un des souterrains du Merdenson 4, et vous faire ma cour le soir, quand vous serez las de la noble assemblée . Mais je suis, de toutes façons, dans un état à n'espérer plus dans ce monde d'autre plaisir que celui de vous être attaché avec le plus tendre respect, de vous regretter avec larmes, et de souffrir tout le reste patiemment . »
4 Nommé de nos jours, plus joliment, Verdanson ; voir : http://www.rolandjolivet.com/08verd3.htm
22:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
11/10/2011
si vous me conservez une amitié à laquelle je suis mille fois plus sensible qu’à mes infortunes
A fignoler ...
Le chant de l'âne, tourment pour ce coquin de Volti qui a laissé aller un peu trop loin sa plume .
Plus contemporain, moins leste, mais moqueur , à juste titre aussi, L'Âne et le Gendarme, du Fou chantant, Charles Trénet :
http://www.deezer.com/listen-7302409
J'ai une grande affection pour les chats, et un goût immodéré pour Le Chat du Rabbin de Johann Sfar, d'où vient cette image .
http://www.chat-du-rabbin.com/fre/Serie/Les-personnages/L...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
Colmar, le 7 novembre [1754]
Je reçois deux lettres aujourd'hui, mon cher et respectable ami, par lesquelles on me mande qu'on imprime la Pucelle, que Thieriot en a vu des feuilles, qu'elle va paraître ; on écrit la même chose à Mme Denis . Fréron semble avoir annoncé cette édition . Un nommé Chévrier en parle . M. Pasquier 1 l'a lue tout entière en manuscrit chez un homme de considération avec lequel il est lié par son goût pour les tableaux . Ce qu'il y a d'affreux, c'est qu'on dit que le chant de l'âne 2 s'imprime tel que vous l'avez vu d'abord, et non tel que je l'ai corrigé depuis . Je vous jure , par ma tendre amitié pour vous, que vous seul avez eu ce malheureux chant . Mme Denis a la copie corrigée ; auriez-vous eu quelque domestique infidèle ? Je ne le crois pas . Vos bontés, votre amitié, votre prudence, sont à l'abri d'un pareil larcin, et vos papiers sont sous la clef . Le roi de Prusse n'a jamais eu ce maudit chant de l'âne de la première fournée . Tout cela me fait croire qu'il n'a point transpiré, et qu'on n'en parle qu'au hasard . Mais si ce chant trop dangereux n’est pas dans les mains des éditeurs, il y a trop d'apparence que le reste y est . Les nouvelles en viennent de trop d'endroits différents pour n'être pas alarmé . Je vous conjure, mon cher ange, de parler ou de faire parler à Thieriot . Lambert est au fait de la librairie, et peut vous instruire . Ayez la bonté de ne pas me laisser attendre un coup après lequel il n'y aurait plus de ressource, et qu'il faut prévenir sans délai . Je reconnais bien là ma destinée ; mais elle ne sera pas tout à fait malheureuse si vous me conservez une amitié à laquelle je suis mille fois plus sensible qu’à mes infortunes . Je vous embrasse bien tendrement ; Mme Denis en fait autant . Nous attendons de vos nouvelles avant de prendre un parti . »
1 Denis-Louis Pasquier , conseiller au parlement, sous-doyen en 1754 ,première chambre des enquêtes, chargé d'instruire le procès de Damien (attentat contre Louis XV), inventeur du baillon que l'on mettra dans la bouche de Lally-Tollendal en 1766 ; aïeul d'un ministre de la justice du règne de Louis XVIII, Etienne-Denis Pasquier .
2 Toujours dans le dernier chant de La Pucelle, variantes du chant XXI, voir la version qui dans les premières éditions formait tantôt le XVè, tantôt le XVè, tantôt le XVIIIè.
Voir page 342 et suivantes : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411325t/f344.image
Pour lire La Pucelle , voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-la-pucelle-d-orleans-avertissement-82684665.html
20:48 | Lien permanent | Commentaires (0)