11/09/2012
la paix, la concorde, l'union, la douceur d'une vie égale, espèce de félicité qu'on trouve rarement dans les cours
... De récréation .
http://www.dailymotion.com/video/x865t1_alain-souchon-laurent-voulzy-j-ai-d_music
... Royales !
Quoique !
... Luxe, calme et volupté coexistent dans une même famille :
« A madame la duchesse de SAXE-GOTHA.
Aux Délices, 14 décembre [1756].
Madame, le jeune gentilhomme anglais nommé M. Keat 1, qui aura l'honneur de rendre cette lettre à Votre Altesse sérénissime, me fait crever de jalousie. Ce n'est pas que son mérite, qui n'inspire que des sentiments agréables, fasse naître en moi la triste passion de l'envie; mais il a le bonheur de voir et d'entendre Votre Altesse sérénissime. Ce bonheur m'est refusé; il y a là de quoi mourir de douleur. Il peut du moins rendre bon témoignage de mon chagrin il peut dire si je regrette autre chose dans le monde que le séjour de Gotha.
Il arrivera peut-être dans le temps qu'on donnera quelque bataille, qu'on prendra quelque ville dans le voisinage de vos États. Mais il verra dans la cour de Votre Altesse sérénissime ce qu'il aime, la paix, la concorde, l'union, la douceur d'une vie égale, espèce de félicité qu'on trouve rarement dans les cours, félicité que vous donnez, madame, et que vous goûtez.
Puisse l'année 1757 être aussi heureuse pour elle et pour toute son auguste famille qu'elle commence malheureusement pour ses voisins ! Je me mets à ses pieds pour cette année et pour toutes celles de ma vie. »
1George Keate, poète anglaisdont V* parle dans sa lettre du 14 novembre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/03/d...
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10/09/2012
le cri public nous autorise à nous rendre sévères, et à passer dorénavant par-dessus toute autre considération
... Auraient pu dire François Hollande, Ayrault et Vals réunis .
Et d'ajouter "Ah! ça ira ! ça ira !..."
(NDLR - La cédille prend ici toute sa valeur pour éviter, autant que possible, de retomber dans les excès de langage sarkoziens "Ah ! caïra! caïra !" que la faune délinquante de Marseille pourrait encore prendre comme une insulte et tabasser les forces de l'ordre, encore une fois)

« DE M. D'ALEMBERT.
A Paris, ce 13 décembre [1756].
Vous avez, mon cher et illustre maître, très-grande raison sur l'article Femme 1 et autres; mais ces articles ne sont pas de mon bail: ils n'entrent point dans la partie mathématique, dont je suis chargé, et je dois d'ailleurs à mon collègue 2 la justice de dire qu'il n'est pas toujours le maître ni de rejeter ni d'élaguer les articles qu'on lui présente. Cependant le cri public nous autorise à nous rendre sévères, et à passer dorénavant par-dessus toute autre considération; et je crois pouvoir vous promettre que le septième volume n'aura pas de pareils reproches à essuyer.
J'ai reçu les articles que vous m'avez envoyés, dont je vous remercie de tout mon cœur. Je vous ferai parvenir incessamment l'article Histoire contresigné. Nos libraires vous prient de vouloir bien leur adresser dorénavant vos paquets sous l'enveloppe de M. de Malesherbes, afin de leur en épargner le port, qui est assez considérable. Quelqu'un s'est chargé du mot Idée. Nous vous demandons l'article Imagination; qui peut mieux s'en acquitter que vous? Vous pouvez dire comme M. Guillaume 3 : Je le prouve par mon drap.
Le roi tient actuellement son lit de justice pour cette belle affaire du parlement et du clergé;
Et l'Église triomphe ou fuit en ce moment 4.
Tout Paris est dans l'attente de ce grand événement, qui me parait à moi bien petit en comparaison des grandes affaires de l'Europe. Les prêtres et les robins aux prises pour les sacrements vis-à-vis 5 les grands intérêts qui vont se traiter au parlement d'Angleterre, vis-à-vis la guerre de Bohême et de Saxe, tout cela me parait des coqs qui se battent vis-à-vis des armées en présence.
Personne ne croit ici que les vers contre le roi de Prusse 6 soient votre ouvrage, excepté les gens qui ont absolument résolu de croire que ces vers sont de vous, quand même ils seraient d'eux. J'ai vu aussi cette petite édition de la Pucelle; on prétend qu'elle est de l'auteur du Testament politique d'Albéroni 7; mais, comme on sait que cet auteur est votre ennemi, il me parait que cela ne fait pas grand effet. D'ailleurs les exemplaires en sont fort rares ici, et cela mourra, selon toutes les apparences, en naissant. Je vous exhorte cependant là-dessus au désaveu 8 le plus authentique, et je crois que le meilleur est de donner enfin vous-même une édition de la Pucelle que vous puissiez avouer. Adieu, mon cher et illustre maître; nous vous demandons toujours pour notre ouvrage vos secours et votre indulgence.
Mon collègue vous fait un million de compliments. Permettez que Mme Denis trouve ici les assurances de mon respect. Vous recevrez, au commencement de l'année prochaine, l'Encyclopédie. Quelques circonstances, qui ont obligé à réimprimer une partie du troisième volume, sont cause que vous ne l'avez pas dès à présent. Iterum vale, et nos ama. »
1Voir lettre du 13 novembre 1756 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/11/13/8b7616856c4cc63e00eca0a0f081b4f5.html
et du 29 novembre 1756 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/06/il-est-difficile-d-etre-court-et-plein-de-discerner-les-nuan.html
3 Dans l'Avocat Patelin, comédie de Brueys, acte III, scène Il.Page 69 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5675024b/f72.image
4 Bajazet, acte I, scène 2 page 21 : http://readerv4.numilog.com/?BookId=07AC0D69-71D3-4ECA-9A47-A22650F965DF&ExpCode=bnf&cr
« Et le sultan triomphe ou fuit en ce moment . »
5 C'est par ironie que ce mot est employé ici; voir : page 413 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113219/f415.image
6 Voir lettre du 29 novembre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/06/il-est-difficile-d-etre-court-et-plein-de-discerner-les-nuan.html
7 Maubert de Gouvest : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Henri_Maubert_de_Gouvest
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09/09/2012
En fait d'amour, il faut parler et faire
... L'un et l'autre sont parfaitement nécessaires, variables, inconstants, faciles ou non, au fil du temps .

« A M. DE CHENEVIÈRES 1.
[décembre 1756]
Grand merci, mon cher confrère, de votre petite pastorale 2.
Vous possédez la langue de Cythère;
Si vos beaux faits égalent votre voix,
Vous êtes maître en l'art divin de plaire.
En fait d'amour, il faut parler et faire;
Ce dieu fripon ressemble assez aux rois
Les bien servir n'est pas petite affaire.
Hélas il est plus aisé mille fois
De les chanter que de les satisfaire.
Il se peut pourtant que vous ayez autant de talents pour le service de Mysis 3 que vous en avez pour faire de jolis vers en ce cas, je vous fais réparation d'honneur.
Si vous avez quelque nouvelle intéressante, je vous prie de m'en faire part, quoique en prose. Je vais faire lire Mysis à Mme Denis la paresseuse, qui n'écrit point, mais qui vous aime véritablement. »
1 François de Chenevières, premier commis au bureau de la guerre, né le 22 novembre 1699, à la Rochefoucauld, mort le 13 novembre 1779, a publié Détails militaires, 1750-68, six volumes in-12°, et les Loisirs de M. de C* 1764, deux volumes petit in-12°. (Beuchot.) Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_de_Chennevi%C3%A8res
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08/09/2012
Il est triste pour la capitale qu'elle n'ait pas assez d'émulation pour imiter au moins la province.
... Pourquoi mon démon intérieur me souffle-t-il quelques paroles d'une chanson de Brassens ? Le subconscient est décidément un grand maître de l'humour/humeur noir(e) .
http://www.youtube.com/watch?v=IKGl2mWju_4&feat...

Ne m'en tenez pas rigueur !
Sourire malgré tout, pour ne pas pleurer .
« A M. PALISSOT.
30 novembre [1756].
Votre lettre, monsieur, est venue très à propos pour me consoler du départ de M. d'Alembert et de M. Patu. Ils ont passé quelques jours dans mon ermitage 1, qui est un peu plus agréable que vous ne l'avez vu 2. Il mériterait le nom qu'il porte si j'y jouissais d'un peu de santé. Pardonnez à l'état où je suis, si je ne vous écris pas de ma main. Je dois sans doute à votre amitié les bontés dont M. le duc d'Ayen 3 et Mme la comtesse de La Marck veulent bien m'honorer; je me flatte que vous voudrez bien leur présenter mes très-humbles remerciements. Je suis si sensible à leur souvenir que je prendrais la liberté de leur écrire si je n'étais pas tenu au lit par mes souffrances, qui ont beaucoup redoublé. Mon dessein était d'accompagner M. Patu jusqu'à Lyon, et d'y entendre Mlle Clairon sur le plus beau théâtre de France. Il est triste pour la capitale qu'elle n'ait pas assez d'émulation pour imiter au moins la province. Adieu, monsieur; conservez- moi les sentiments d'amitié que vous me témoignez. Je vous assure qu'il me sont bien chers.
M. Vernes 4, qui vient de m'envoyer votre adresse, que vous ne m'aviez pas donnée, vous fait ses compliments. »
3 Louis de Noailles, né à Versailles le 21 avril 1713; connu, de 1737 à 1766, sous le titre de duc d'Ayen, et ensuite sous celui de duc de Noailles; nommé maréchal de France le 30 mars 1777. La Correspondance contient, à son adresse, une lettre du 30 mars 1777. La comtesse de La Marck (Marie-Anne-Françoise de Noailles), nommée dans la lettre du 1er décembre 1755, à Palissot, était une des soeurs du duc d'Ayen. (CL.) Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/22/c-est-le-jugement-dernier-pour-ce-pays-la-il-n-y-a-manque-qu.html
4 Jacob Vernes, auquel est adressée la lettre du 9 février 1755 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/11/24/je-deteste-l-intolerance-et-le-fanatisme-je-respecte-vos-loi.html
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07/09/2012
il est difficile d'être court et plein, de discerner les nuances, de ne rien dire de trop et de ne rien omettre
... Comme disaient Passe-Partout et Passe-Muraille après leur douzième pastis en compagnie du père Fouras .

Je n'en dirai pas plus à ce propos , afin de ne pas vous ennuyer, mais sachez cependant qu'il s'en passe de belles à Fort Boyard quand les tigres sont encagés . Il en est qui m'ont affirmé que le fort tanguait (Félindra et la Luciole ), et je n'en doute pas .
« A M. D'ALEMBERT.
29 novembre [1756].
J'envoie, mon cher maître, au bureau qui instruit le genre humain, Gazette, Généreux, Genre de style, Gens de lettres, Gloire et Glorieux, Grand et Grandeur, Goût, Grâce, et Grave 1.
Je m'aperçois toujours combien il est difficile d'être court et plein, de discerner les nuances, de ne rien dire de trop et de ne rien omettre. Permettez-moi de ne traiter ni Généalogie ni Guerre littéraire; j'ai de l'aversion pour la vanité des généalogies je n'en crois pas quatre d'avérées, avant la fin du XIIIe siècle, et je ne suis pas assez savant pour concilier les deux généalogies absolument différentes de notre divin Sauveur 2.
A l'égard des Guerres littéraires, je crois que cet article, consacré au ridicule, ferait peut-être un mauvais effet à côté de l'horreur des véritables guerres. Il conviendrait mieux au mot Littéraire, sous le nom de Disputes littéraires, car, en ce cas, le mot guerre est impropre, et n'est qu'une plaisanterie.
Je me suis pressé de vous envoyer les autres articles, afin que vous eussiez le temps de commander Généalogie à quelqu'un de vos ouvriers. On a encore mis ce maudit article Femme dans la Gazette littéraire de Genève, et on l'a tourné en ridicule tant qu'on a pu. Au nom de Dieu, empêchez vos garçons de faire ainsi les mauvais plaisants croyez que cela fait grand tort à l'ouvrage. On se plaint généralement de la longueur des dissertations; on veut de la méthode, des vérités, des définitions, des exemples.
On souhaiterait que chaque article fut traité comme ceux qui ont été maniés par vous et par M. Diderot.
Ce qui regarde les belles-lettres et la morale est d'autant plus difficile à faire que tout le monde en est juge, et que les matières paraissent plus aisées c'est là surtout que la prolixité dégoûte le lecteur.
Voudra-t-on lire dans un dictionnaire ce qu'on ne lirait pas dans une brochure détachée? J'ai fait ce que j'ai pu pour n'être point long mais je vous répète que je crains toujours de faire mal, quand je songe que c'est pour vous que je travaille. J'ai tâché d'être vrai c'est là le point principal.
Je vous prie de me renvoyer l'article Histoire, dont je ne suis point content, et que je veux refondre, puisque j'en ai le temps. Vous pourriez me faire tenir ce paquet contre-signé chancelier, à la première occasion.
Vous ou M. Diderot, vous ferez sans doute Idée et Imagination; si vous n'y travaillez pas, et que la place soit vacante, je suis à vos ordres. Je ne pourrai guère travailler à beaucoup d'articles d'ici à six ou sept mois j'ai une tâche un peu différente à remplir mais je voudrais employer le reste de ma vie à être votre garçon encyclopédiste. La calomnie vient de Paris par la poste me persécuter au pied des Alpes. J'apprends qu'on a fait des vers sanglants 3 contre le roi de Prusse, qu'on a la charité de m'imputer. Je n'ai pas sujet de me louer du roi de Prusse mais, indépendamment du respect que j'ai pour lui, je me respecte assez moi-même pour ne pas écrire contre un prince à qui j'ai appartenu.
On dit que La Beaumelle et d'Arnaud ont fait imprimer une Pucelle de leur façon, où tous ceux qui m'honorent de leur amitié sont outragés; cela est digne du siècle. Il y aura un bel article de Siècle à faire, mais je ne vivrai pas jusque-là. Je me meurs je vous aime de tout mon cœur et autant que je vous estime.
Mme Denis vous en dit autant. »
1 Voir ces articles dans le Dictionnaire philosophique : voir : http://www.lechasseurabstrait.com/revue/spip.php?article7930
et : http://www.monsieurdevoltaire.com/390-categorie-10997180.html
3 Voir lettre du 9 novembre à Mme de Klinglin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/08/31/pourquoi-donc-les-francs-les-gaulois-ne-marchent-ils-pas.html
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06/09/2012
je regarderais comme une démence bien condamnable à mon âge des plaisanteries qui ont pu m'amuser il y a trente ans
... Mais , soit démence sénile prématurée, soit Alzheimer, je n'ai pas en mémoire des plaisanteries de trente ans que je puisse condamner de nos jours .
Il est vrai qu'une activité de père de famille banale ne permet pas d'écarts plaisants qu'on doive regretter avec le recul . Sage , trop sage .Tant pis !
Les plaisanteries que je peux pratiquer actuellement seront couvertes par la prescription avant que je sois à même de les condamner . Heureusement !
Des deux, lequel/laquelle est le/la plus joyeux/se ?
Black is black !
http://www.youtube.com/watch?v=VVWNZPOUhO8
« A M. Pierre ROUSSEAU 1
à Liège.
Aux Délices, 28 novembre [1756].
J'ai vu dans votre journal de novembre, monsieur, des vers qu'on m'attribue 2; ils commencent ainsi
C'est par ces vers, enfants de mon loisir,
Que j'égayais les soucis du vieil âge;
0 don du ciel, etc.
Sans examiner si ces vers sont bons ou mauvais, je peux vous jurer, monsieur, que non-seulement je n'en suis pas l'auteur, mais que je regarderais comme une démence bien condamnable à mon âge des plaisanteries qui ont pu m'amuser il y a trente ans. Ceux qui achèvent ainsi sous mon nom des ouvrages si peu décents sont assurément plus coupables que je ne le serais d'en faire mon occupation. Je ne me reconnais dans aucune des éditions qui ont paru du petit poème dont vous me parlez. J'ai encore vu dans vos précédents journaux une prétendue lettre de moi à M. le maréchal de Richelieu, où il est dit qu'on a perdu le Pinde 3 je n'ai jamais écrit cette lettre. Plus j'estime votre
journal, qui ne me parait fait que pour la vérité, et plus je crois de mon devoir de vous la faire connaître.
Je reçois dans ce moment une lettre de M. de Caussade 4, datée de Liège. Il me parle d'un projet d'abréger et de rectifier les Mémoires de Mme de Maintenon 5. Tout ce que je peux répondre, c'est
qu'il n'y a dans ces Mémoires que des choses triviales, entièrement défigurées, ou des anecdotes entièrement fausses. On peut s'en convaincre par les dates seules des événements. Ces sortes
d’ouvrages excitent d'abord la curiosité, et tombent ensuite dans un éternel oubli.
Je fais mes compliments à M. de Caussade, et j'ai l'honneur d'être, etc. »
1 Voir lettre du 12 novembre 1755 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/19/la-maniere-dont-vous-ecrivez-est-un-sur-garant-de-la-bonte-d.html
2 Ces vers sont l'épilogue de l'édition de 1756; ils sont maintenant placés avec les variantes du XXIè chant de La Pucelle d'Orléans . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-la-pucelle-d-orleans-chant-vingt-et-unieme-86642161.html
3 Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pinde
4 Prévost de La Caussade : voir : page 100 http://books.google.fr/books?id=Vz7MYIQgNPgC&pg=PA100&lpg=PA100&dq=monsieur+de+caussade+%C3%A0+li%C3%A8ge&source=bl&ots=bKGkww-YAK&sig=8ZS1_bxHgxmMsVicsAcIS_Rfu0k&hl=fr#v=onepage&q=monsieur%20de%20caussade%20%C3%A0%20li%C3%A8ge&f=false
5 Éditées par Laurent Angliviel de La Beaumelle, une des raisons qui l'ont mené à la Bastille . Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k206443s/f3.image.r=...
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05/09/2012
l'esprit se flétrit par la douleur
... Il n'y a guère que dans les livres, dans la Bible, que la douleur est source de plénitude . Quelle "coïonnerie" que l'autoflagellation , pour autant que l'on ne soit masochiste, bien sur ! Dans ce cas, je pense que c'est un esprit flétri qui martyrise un corps insupportable . Ni sadique, ni masochiste , je me contente d'une saine "normalité" qui suffit à mon bonheur .
« A M. le comte d'ARGENTAL.
Aux Délices, 28 novembre [1756].
Comment voulez-vous, mon cher ange, que je fasse des Zulime et des chevaleries, quand les calomnies de Paris viennent me glacer dans mes Alpes ? Cette infâme édition que La Beaumelle et d'Arnaud avaient, dit-on, faite de concert, n'a que trop de cours. Je vois les personnes à qui je suis le plus attaché, attaquées indignement sous mon nom. Mme de Pompadour y est outragée d'une manière infâme et comment encore se justifier de ces horreurs? comment écrire à Mme de Pompadour une lettre qui ferait rougir et celui qui l'écrirait et celle qui la recevrait ? On parle aussi de vers sanglants contre le roi de Prusse, que la même malignité m'impute 1. Je vous avoue que je succombe sous tant de coups redoublés. Le corps ne s'en porte pas mieux, et l'esprit se flétrit par la douleur. S'il me restait quelque génie, pourrais-je mettre à travailler un temps qu'il faut employer continuellement à détruire l'imposture ? Je n'ai plus ni santé, ni consolation, ni espérance et je n'éprouve, au bout de ma carrière, que le repentir d'avoir consacré aux belles-lettres une vie qu'elles ont rendue malheureuse. Si je m'étais contenté de les aimer en secret, si j'avais toujours vécu avec vous, j'aurais été heureux; mais je me suis livré au public, et je suis loin de vous: cela est horrible. »
1 Voyez la lettre du 9 novembre 1756 à Mme de Klinglin. : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/08/31/pourquoi-donc-les-francs-les-gaulois-ne-marchent-ils-pas.html
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