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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je viens d’entendre des morceaux de Pandore ; je vous assure qu’il y en a d’excellents

... Cher ami Voltaire , je vous crois sur parole, mais permettez-moi de trouver supérieur ce qui suit : https://www.youtube.com/watch?v=xbhCPt6PZIU

Pour Noël : Stairway to heaven ! Eviva Led Zepp'!

Led Zeppelin - Stairway To Heaven (NOT LIVE) (Perfect Audio) - YouTube

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

19è septembre 1766

Mes divins anges, je vous avouerai longtemps que j’ai été pénétré de l’aventure que vous savez. Le jugement flétrissant porté unanimement contre ce monstre de Broutet a été une goutte de baume sur une profonde blessure. J’étais dans une si horrible mélancolie que, pour me guérir, j’ai fait venir toute la troupe des comédiens de Genève, au nombre de quarante-neuf, en comptant les violons. J’ai vu ce que je n’avais jamais vu, des opéras-comiques . J’en ai vu quatre. Il y a une actrice très supérieure, à mon gré, à Mlle Dangeville ; mais ce n’est pas en beauté : elle est pourtant très bien sur le théâtre. Elle a, par-dessus Mlle Dangeville, le talent d’être aussi comique en chantant qu’en parlant. Il y a deux acteurs excellents ; mais rien pour le tragique ni pour le haut comique en aucun lieu du monde. Cela prouve évidemment que le cothurne est à tous les diables, et que la nation est entièrement tournée aux tracasseries parlementaires, aux horreurs abbevilliennes, et à la farce. J’ai vu jouer aussi Henri IV . Vous croyez bien que cela n’a pas déplu à l’auteur de la Henriade.

J’ai reçu une lettre charmante de M. le duc de Choiseul . En vérité, c’est une belle âme ; lui et M. le duc de Praslin sont de l’ancienne chevalerie ; mais je doute que M. Pasquier en soit.

Le petit Commentaire sur les Délits et les Peines 1, d’un avocat de Besançon, réussit beaucoup dans la province et chez l’étranger.

Il y a dans le parlement de Besançon un procureur général 2 qui est un bœuf . Le parlement lui fait souvent l’affront de nommer le greffier en chef pour faire les fonctions de procureur général dans les affaires difficiles. Ce bœuf alla mugir, ces jours passés, chez un libraire qui vendait ce que les sots appellent de mauvais livres ; il le fit mettre en prison, et requit qu’on le fît pendre, en vertu de la belle loi émanée en 1756 . Car les Velches ont aussi quelquefois des lois. Le Parlement, d’une voix unanime, renvoya le libraire absous, et le bœuf, en mugissant, dit au libraire ,  Mon ami, ce sont les livres que vous vendez qui ont corrompu vos juges. 

Voilà de beaux exemples. Ô Welches  profitez ! Mais cependant je n’ai point encore le factum pour les Sirven 3; mes anges l’ont-ils vu ? Je crois que je me consolerais de tout si je gagnais ce procès . Non, je ne me consolerais point : le monde est trop méchant.

Jean-Jacques Rousseau est un étonnant fou.

J’ai chez moi actuellement M. de La Borde, qui met en musique le péché originel, sous le nom de Pandore 4. Le bon de l’affaire, c’est que monsieur le dauphin lui avait proposé cet opéra quelques mois avant sa mort.

Respect et tendresse.

V.

N. B. -- Je viens d’entendre des morceaux de Pandore ; je vous assure qu’il y en a d’excellents. »

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24/12/2021 | Lien permanent

un dénoûment prévu par le spectateur ne peut jamais déplaire que quand ce même dénoûment est prévu par les personnages à

...En attendant Godot  le nouveau gouvernement , "La meilleure équipe"[sic] .

On poireaute, on poireaute ! Ceux qui sont sur siège éjectable ne sont pas contre .

 

 

« A Bernard-Louis Chauvelin 1

À Ferney, 26è janvier 1767

Vous m’inspirez, monsieur, bien des sentiments à la fois, la reconnaissance de vos bontés et l’étonnement des ressources de votre esprit dans un genre qui n’est chez vous qu’un amusement passager. Jamais lettre ne m’a fait plus de plaisir que celle dont vous m’honorez. Nous allions faire une répétition des Scythes à Ferney, quand je la reçus, à peu près comme on jouait aux échecs au siège de Troie pour faire diversion quand on mourait de faim. Nous avons sur-le-champ changé beaucoup de choses à la scène d’Obéide et de son père, au cinquième acte. Nous pensons, comme vous, que cette scène trop longue refroidirait l’action. Le cinquième acte nous fait actuellement un grand effet.

Si je n’étais pas pressé par le temps et par des affaires bien cruelles, je vous apporterais peut-être quelques raisons pour faire voir qu’un dénoûment prévu par le spectateur ne peut jamais déplaire que quand ce même dénoûment est prévu par les personnages à qui on veut le cacher . Je vous dirais que le spectateur ou le lecteur se met toujours, malgré lui-même, à la place des personnages : je vous en ferais voir cent exemples. Mais dans l’état où je suis, je vous avoue que je suis plus occupé de mes propres chagrins que de ceux d’Obéide. M. d’Argental vous a dit sans doute de quoi il s’agit ; il dit que vous pouvez tout auprès de M. de La Reynière ; il est très aisé à M. de La Reynière de faire envoyer ailleurs un nommé Jeannin, qu’il est important d’éloigner de l’endroit où il est . Ce Jeannin est un employé des fermes, contrôleur à un bureau nommé Saconnex, entre Gex et Genève. L’éloignement de cet homme, coupable de la perfidie la plus noire, était un préalable nécessaire qui seul pouvait me tirer d’une situation affreuse. Cet événement, joint au chagrin de me voir bloqué chez moi par des troupes pour les querelles des Genevois, un hiver intolérable, une santé ruinée, un âge avancé, un corps souffrant et affaibli, l’impossibilité de vivre où je suis et l’impossibilité de m’en aller, voilà ce qui compose actuellement ma destinée.

Votre lettre, monsieur, a été pour moi une consolation autant qu’une instruction. J’en profiterais davantage si ma pauvre âme avait dans ce moment quelque liberté . Il faut au moins qu’elle soit tranquille pour cultiver avec succès un art que vous me rendez cher par l’intérêt que vous daignez y prendre. Comptez que j’en prends un beaucoup plus vif à votre bonheur, à celui de Mme de Chauvelin et à toute votre famille . Je vous serai attaché jusqu’au dernier moment de ma vie avec le plus tendre respect. »

1 Le marquis de Chauvelin, lieutenant général et maître de la garde-robe de Louis XV, était un des esprits les plus cultivés et les plus aimables de la cour. Il mourut en faisant le piquet du roi. C’est le père du député qui, parmi les orateurs populaires de la Restauration, se fit remarquer par la facilité de sa parole et d’heureuses saillies. (A. F.)

https://data.bnf.fr/10696354/bernard_louis_chauvelin/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard-Louis_Chauvelin

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19/05/2022 | Lien permanent

je compte pour rien ceux qui n'ont fait que vivre et vieillir, et dont l'histoire ne parlera pas

... Ô combien sont-ils tous ceux qui se croyant chênes ne sont que chiendent !

La foule des politicards et des navrants influenceurs [sic], les "people" des premières pages ne seront qu'un pet de lapin au fond de l'océan de la mémoire . Par exemple qui , autre qu'elle même , tiendra Ségolène Royal pour un personnage historique quand elle se promeut chef de file d'une liste d'union avec LFI ? Immanquablement revient sa "bravitude" mais surtout pas son intelligence dont on est en droit de douter . Mariage de la carpe et du lapin , contrat avec le divorce en codicille, "Sego et Jean-Luc ont l'honneur horreur de ... ": https://www.rtl.fr/actu/politique/europeennes-2024-segole...

Le crétinisme toujours présent a de l'avenir.

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

18è janvier 1768 à Ferney

Ce n'est aujourd'hui ni au vainqueur de Manon, ni au libérateur de Gênes, ni au vice-roi de la Guyenne, que j'ai l'honneur d'écrire ; c'est à un savant dans l'histoire, et surtout dans l'histoire moderne.

Vous devez savoir, monseigneur, si c'était votre beau-père ou le prince son frère qu'on appelait le sourdaud 1. Si ce titre avait été donné à l'aîné, le cadet n'en était certainement pas indigne.

Voici les paroles que je trouve dans les Mémoires de Mme de Maintenon :

« La princesse d'Harcourt n'osait proposer à Mlle d'Aubigné son fils aîné le prince de Guise, surnommé le sourdaud. Pour le rendre un plus riche parti, elle lui avait sacrifié le cadet, qu'elle avait fait ecclésiastique. Cet abbé malgré lui ayant depuis trahi son maître, la mère alla se jeter aux pieds du roi, qui, la relevant, lui dit de ce ton majestueux de bonté qui lui était particulier « Eh bien madame, nous avons perdu, vous, un indigne fils, moi, un mauvais sujet ; il faut nous consoler .2»

Je soupçonne que l'auteur parle ici de feu M. le prince de Guise, qui avait été abbé dans sa jeunesse, et dont vous avez épousé la fille. Je n'ai jamais ouï dire qu'il eût trahi l'État. Je ne conçois pas comment cet infâme La Beaumelle a pu débiter une calomnie aussi punissable. Je vous supplie de vouloir bien me dire ce qui a pu servir de prétexte à une pareille imposture. Je m'occupe, dans la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, à confondre tous les contes de cette espèce, dont plus de cent gazetiers, sous le nom d'historiens, ont farci leurs impertinentes compilations. Je vous assure que je n'en ai pas vu deux qui aient dit exactement la vérité.

J'espère que vous ne dédaignerez pas de m'aider dans la pénible entreprise de relever la gloire d'un siècle sur la fin duquel vous êtes né, et dont vous êtes l'unique reste car je compte pour rien ceux qui n'ont fait que vivre et vieillir, et dont l'histoire ne parlera pas.

M. le duc de La Vallière enrichit votre bibliothèque de l'histoire du théâtre . Ce qu'il a ramassé est prodigieux. Il faut qu'il lui soit passé plus de trois mille pièces par les mains . Cela est tout fait pour un premier gentilhomme de la Chambre.

Conservez vos bontés, cette année 1768, au plus ancien de vos serviteurs, qui vous sera attaché le reste de sa vie, monseigneur, avec le plus profond respect. »

1 Anne-Marie-Joseph de Lorraine, connu sous le nom de prince de Guise, qui, de notoriété publique était sourd ; c'est lui qui avait été abbé . De ses trois frères, l'un était mort dans la petite enfance, et les autres jeunes encore .

Voir : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+lorraine+harcourt&oc=0&p=anne+marie+joseph

et https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=alphonse+henri+charles&n=de+lorraine

2 Laurent Angliviel La Beaumelle : Mémoires pour servir à l'histoire de Mme de Maintenon : https://books.google.fr/books?id=-R1SAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

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26/08/2023 | Lien permanent

Relisez ensuite votre ouvrage à tête reposée

... Est-il possible qu'un pratiquant des réseaux sociaux soit doté à la fois d'une tête reposée et de capacité à se relire ?

Statistiquement, je l'estime à un pour dix millions , tant pis si je me trompe .

Chat-J'ai-pété peut-il nous le dire ? Non : "Je ne dispose pas de données précises sur la proportion de personnes qui se relisent sur les réseaux sociaux. Cependant, il est toujours recommandé de se relire avant de publier du contenu en ligne pour éviter les fautes d'orthographe ou les erreurs de frappe. Cela contribue à une meilleure communication et à une image plus professionnelle." Pas mieux . Humain :1 - Ia :0 .

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon, de

l'Académie des belles-lettres,

rue du Doyenné saint-Louis du Louvre

à Paris

22è avril 1768 1

Votre lettre, mon cher ami, me donne mille remords. Consultez quelqu'un qui soit bien au fait de l'art des vers et de l'art tragique . Ne lisez point votre pièce dans un cercle , personne n'y dit jamais son avis . C'est de toutes les séductions la plus dangereuse . Donnez votre pièce à lire à quelque ami éclairé et sévère . Relisez ensuite votre ouvrage à tête reposée . Prenez une tragédie de Racine d'une main , et Eudoxie de l'autre . Dites-vous à vous même : Racine se serait-il permis ces vers ? aurait-il étranglé ces sentiments ? aurait-il laissé ce principal caractère indécis ? n'aurait-il pas donné à cet ambassadeur des vues plus développées ? n'aurait-il pas donné à Maxime un caractère plus ferme et plus noble ? n'aurait-il pas mis dans sa pièce de plus grands mouvements ? ne l’aurait-il pas enrichie d'une foule de vers qui restent sans effort dans la mémoire du lecteur ? Songez, mon cher ami, que c'est pour les lecteurs que vous travaillez . Un succès au théâtre n'est rien pour l’Académie française ; il n'y a jamais eu d'aussi grand succès que celui du Siège de Calais . Cet ouvrage ne fera certainement pas de son auteur un académicien 2.

Pardonnez encore une fois à ma tendre amitié . Ne m'en croyez pas, et jugez par vous-même .

Le Pandorien 3 m'avait promis de m'envoyer un mémoire pour son bon homme de père, je le désirais avec ardeur, je l'attends encore ; faites-l'en ressouvenir, je vous en prie .

Ma santé est bien mauvaise, mais je fais contre mauvaise fortune bon cœur . Comptez qu'on ne peut vous être attaché plus sincèrement que je le suis pour le peu de temps qui me reste à vivre . »

1 Original, cachet « de Lyon ». La lettre figure parmi les copies faites en vue de l'édition de Kehl mais n'a pourtant pas été imprimée.

2 En fait Buirette de Belloy entra à l'Académie française : https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/pierre-la....

3 Le musicien La Borde, auteur de Pandore, déjà cité .

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25/12/2023 | Lien permanent

Si ce texte, mal entendu... inspire malheureusement quelque indifférence, cette indifférence peut produire du moins un t

... Je vous laisse le choix , ci après, du projet de loi qui vous fait vous brosser le nombril avec le pinceau de l'indifférence

http://www.senat.fr/dossiers-legislatifs/textes-recents.h...

J'ai un faible , par exemple , pour le projet déposé par Bruno Retailleau qui atteint un sommet d'inutilité à l'heure actuelle et ne passionne que lui : http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppr18-156.html .

A vous la joie de découvrir ce qui se mijote au sénat et à l'assemblée nationale, ainsi qu'au parlement européen, c'est du lourd(dingue) .

Et puis, ne négligeons pas les sacro-saints Groupes d'amitié parlementaires, grands pourvoyeurs de gueuletons et de voyages plus ou moins exotiques , et amusez-vous à voir la composition de ces groupes selon les pays : surprises garanties, si tant est que des politicards puissent encore nous surprendre : http://www2.assemblee-nationale.fr/europe-et-internationa...

 

 

« A Élie Bertrand, Premier pasteur de l’Église

française, membre de plusieurs académies etc.

à Berne

30è décembre 1763 à Ferney

Mon cher philosophe, tandis que le traité de la Tolérance trouve grâce devant les catholiques, je serais très affligé qu’il pût déplaire à ceux mêmes en faveur desquels il a été composé. Il y aurait, ce me semble, peu de raison et beaucoup d’ingratitude à eux de s’élever contre un factum fait uniquement en leur faveur. Je ne connais point l’auteur de ce livre ; mais j’apprends de tous côtés qu’il réussit beaucoup, et qu’on a même remis entre les mains des ministres d’État un mémoire qu’ils ont demandé pour examiner ce qu’on pourrait faire pour donner un peu plus de liberté aux protestants de France.

J’ai cherché dans ce livre s’il y a quelques passages contre la révélation ; non seulement je n’en ai trouvé aucun, mais j’y ai vu le plus profond respect pour les choses mêmes dont le texte pourrait révolter ceux qui ne se servent que de leur raison. Si ce texte, mal entendu peut-être par ceux qui n’en croient que leurs lumières, et à qui la foi manque, inspire malheureusement quelque indifférence, cette indifférence peut produire du moins un très grand bien, car on se lasse de persécuter pour des choses ont on ne se soucie point, et l’indifférence amène la paix.

Je crois qu’on a envoyé un exemplaire de cet ouvrage à M. de Correvon 1, qui l’avait demandé plusieurs fois. Il y a longtemps que je n’ai eu de ses nouvelles. Vous me ferez le plaisir de lui dire que cet ouvrage a fait la plus grande impression dans l’esprit de nos ministres d’État qui l’ont lu.

J’espère d’ailleurs que nous viendrons à bout de notre jésuite intolérant, qui ne veut pas qu’un huguenot réussisse dans une demande très naturelle et raisonnable 2 à un prince catholique.

Je vous supplie, mon cher monsieur, de compter pour jamais sur mon attachement inviolable . 

V.»

2Les mots réussisse [,,,] raisonnable remplacent une première version, biffée et indéchiffrable .

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Pourquoi me donner ce qui est d'un autre ; n'ai-je pas assez de mes propres sottises ?

... Je ne connais aucun.e politicard.e assez modeste pour en dire autant, tous.tes se croyant infaillibles, perchés sur leurs ergots/egos, volailles piaillantes même pas bonnes à pondre autre chose que des invectives et des âneries ras les pâquerettes . Ségolène le coucou et Jean-Luc le vantard se la jouent Embrassons-nous Folleville , et dire qu'ils sont payés pour ça ! https://www.francetvinfo.fr/politique/nupes/elections-eur...

 

 

« A Jean-François Marmontel

Voici, mon cher ami, un petit rogaton 1 qui m'est tombé entre les mains. Il ne vaut pas grand'chose, mais il mortifiera les cuistres, et c'est tout ce qu'il faut. Je vous demande en grâce de ne jamais dire que je suis votre correspondant, cela est essentiel pour vous et pour moi . On est épié de tous côtés.

J'apprends, avec une extrême surprise, qu'on m'impute un certain Dîner du comte de Boulainvilliers, que tous les gens un peu au fait savent être de Saint-Hyacinthe. Il le fit imprimer en Hollande en 1728 . C'est un fait connu de tous les écumeurs de la littérature. J'attends de votre amitié que vous détruirez un bruit si calomnieux et si dangereux 2. Rien ne me fait plus de peine que de voir les gens de lettres, et mes amis mêmes, m'attribuer à l'envi tout ce qui paraît sur des matières délicates. Ces bruits sont capables de me perdre, et je suis trop vieux pour me transplanter. Pourquoi me donner ce qui est d'un autre ; n'ai-je pas assez de mes propres sottises ? Je vous supplie de dire et de faire dire à M. Suard, dont j'ambitionne l'amitié et la confiance, qu'il est obligé plus que personne à réfuter toutes ces calomnies.

Adieu, vainqueur de la Sorbonne, personne ne marche avec plus de plaisir que moi après votre char de triomphe.

Gardez-moi un secret inviolable. 

22è janvier 1768.»

 

1 Il peut s'agir de l’Épître écrite de Constantinople aux frères, ce qui est douteux , ou de la Prophétie de la Sorbonne de l'an 1530, voire même le Sermon prêché à Bâle le premier jour de l'an, 1768 ,(voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/583 )

publié sous le pseudonyme de Josias Rossette ; voir lettre du 11 février 1768 à Moultou : « Mon cher philosophe, je vous envoie un Sermon prêché à Bâle et imprimé à Genève chez Pellet."

Voir : https://www.voltaire.ox.ac.uk/publication/writings-1768-iii/

2 Une fois de plus V* est bien renseigné par ses amis de Paris . Selon la Correspondance littéraire, VIII, 52, du 15 avril 1768, Pasquier « avait dit cet hiver à M. l'abbé Chauvelin qu'il n'était pas possible de souffrir davantage les entreprises de M. de Voltaire contre la religion, et que si Le Dîner du comte de Boulainvilliers lui tombait entre les mains il le dénoncerait au Parlement et ferait décréter M. De Voltaire de prise de corps  » ; voir page 52 http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-23427&I=56&M=tdm

Il est vrai que cet ouvrage va plus loin dans le sens de l'athéisme que tous les autres écrits de V*, ou peu s'en faut .

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28/08/2023 | Lien permanent

il est des circonstances où un homme qui a eu le malheur d'écrire doit au moins, en qualité de citoyen, réfuter la calom

...

 

 

 

« A Pierre ROUSSEAU
au Journal Encyclopédique
[vers le 5 Janvier 1760]. 1
Quelque répugnance, messieurs, qu'on puisse sentir à parler de soi-même au public, et quelque vains que puissent être tous les petits intérêts d'auteurs, vous jugerez peut-être qu'il est des circonstances où un homme qui a eu le malheur d'écrire doit au moins, en qualité de citoyen, réfuter la calomnie. Il n'est pas bien intéressant pour le public que quelques hommes obscurs aient, depuis dix ans, mis leurs ouvrages sous le nom d'un homme obscur tel que moi ; mais il m'est permis d'avertir qu'on m'a souvent apporté, dans ma retraite, des brochures de Paris, qui portaient mon nom avec ce titre : imprimé à Genève.
Je puis protester que non-seulement aucune de ces brochures n'est de moi, mais encore qu'à Genève rien n'est imprimé sans la permission expresse de trois magistrats, et que toutes ces puérilités, pour ne rien dire de pis, sont absolument ignorées dans ce pays, où l'on n'est occupé que de ses devoirs, de son commerce et de l'agriculture, et où les douceurs de la société ne sont jamais aigries par des querelles d'auteurs.
Ceux qui ont voulu troubler ainsi ma vieillesse et mon repos se sont imaginé que je demeurais à Genève. Il est vrai que j'ai pris, depuis longtemps, le parti de la retraite, pour n'être plus en butte aux cabales et aux calomnies qui désolent, à Paris, la littérature ; mais il n'est pas vrai que je me sois retiré à Genève. Mon habitation naturelle est dans des terres que je possède en France, sur la frontière, et auxquelles Sa Majesté a daigné accorder des privilèges et des droits qui me les rendent encore plus précieuses. C'est là que ma principale occupation, assez connue dans le pays, est de cultiver en paix mes campagnes, et de n'être pas inutile à quelques infortunés. Je suis si éloigné d'envoyer à Paris aucun ouvrage que je n'ai aucun commerce, ni direct ni indirect, avec aucun libraire, ni même avec aucun homme de lettres de Paris; et, hors je ne sais quelle tragédie, intitulée l'Orphelin de la Chine, qu'un ami 2 respectable m'arracha il y a cinq à six années, et dont je fis le médiocre présent aux acteurs du Théâtre-Français, je n'ai certainement rien fait imprimer dans cette ville.
J'ai été assez surpris de recevoir, le dernier de décembre, une feuille 3 d'une brochure périodique, intitulée l'Année littéraire, dont j'ignorais absolument l'existence dans ma retraite. Cette feuille était accompagnée d'une petite comédie qui a pour titre la Femme qui a raison, représentée à Karonge, donnée par M. de Voltaire, et imprimée à Genève. Il y a dans ce titre trois faussetés. Cette pièce, telle qu'elle est défigurée par le libraire, n'est assurément pas mon ouvrage ; elle n'a jamais été imprimée à Genève ; il n'y a nul endroit ici qui s'appelle Karonge 4, et j'ajoute que le libraire de Paris qui l'a imprimée sous mon nom, sans mon aveu, est très- répréhensible.
Mais voici une autre réponse aux politesses de l'auteur de l'Année littéraire. La pièce qu'il croit nouvelle fut jouée, il y a douze ans, à Lunéville, dans le palais du roi de Pologne, où j'avais l'honneur de demeurer. Les premières personnes du royaume, pour la naissance, et peut-être pour l'esprit et le goût, la jouèrent en présence de ce monarque. Il suffit de dire que Mme la marquise du Châtelet-Lorraine représenta la Femme qui a raison avec un applaudissement général. On tait par respect le nom des autres personnes illustres qui vivent encore, ou plutôt parla crainte de blesser leur modestie. Une telle assemblée savait, peut-être aussi bien que l'auteur de l'Année littéraire, ce que c'est que la bonne plaisanterie et la bienséance. Les deux tiers de la pièce furent composés par un homme 5 dont j'envierais les talents, si la juste horreur qu'il a pour les tracasseries d'auteur et pour les cabales de théâtre ne l'avait fait renoncer à un art pour lequel il avait beaucoup de génie. Je fis la dernière partie de l'ouvrage ; je remis ensuite le tout en trois actes, avec quelques changements légers que cette forme exigeait. Ce petit divertissement en trois actes, qui n'a jamais été destiné au public, est très-différent de la pièce qu'on a très-mal à propos imprimée sous mon nom.

Vous voyez, messieurs, que je ne suis pas le seul qui doive des remerciements à l'auteur de l'Année littéraire, pour ces belles imputations de grossièreté tudesque, de bassesse, et d'indécence, qu'il prodigue 6. Le roi de Pologne, les premières dames du royaume, des princes mêmes, peuvent en prendre leur part avec la même reconnaissance ; et le respectable auteur que j'aidai dans cette fête doit partager les mêmes sentiments.
Je me suis informé de ce qu'était cette Année littéraire, et j'ai appris que c'est un ouvrage où les hommes les plus célèbres que nous ayons dans la littérature sont souvent outragés. C'est pour moi un nouveau sujet de remerciement. J'ai parcouru quelques pages de la brochure; j'y ai trouvé quelques injures un peu fortes contre M. Lemierre. On l'y traite d'homme sans génie, de plagiaire, de joueur de gobelets, parce que ce jeune homme estimable a remporté trois 7 prix à notre Académie, et qu'il a réussi dans une tragédie longtemps honorée des suffrages encourageants du public.
Je dois dire en général, et sans avoir personne en vue, qu'il est un peu hardi de s'ériger en juge de tous les ouvrages, et qu'il vaudrait mieux en faire de bons.
La satire en vers, et même en beaux vers, est aujourd'hui décriée ; à plus forte raison la satire en prose, surtout quand on y réussit d'autant plus mal qu'il est plus aisé d'écrire en ce pitoyable genre. Je suis très-éloigné de caractériser ici l'auteur de l'Année littéraire, qui m'est absolument inconnu. On me dit qu'il est depuis longtemps mon ennemi. A la bonne heure ! on a beau me le dire, je vous assure que je n'en sais rien.
Si, dans la crise où est l'Europe, et dans les malheurs qui désolent tant d'États, il est encore quelques amateurs de la littérature qui s'amusent du bien et du mal qu'elle peut produire, je les prie de croire que je méprise la satire, et que je n'en fais point. »

1 Cette lettre a été imprimée dans le Journal encyclopédique, daté du 1er janvier 1760, page 110, comme adressée aux auteurs de ce journal, que rédigeait Pierre Rousseau. Elle a été reproduite dans le Mercure de 1760, tome II de janvier, page 143.

Copie Beaumarchais-Kehl ; « Lettre de M. de Voltaire au sujet de La Femme qui a raison, adressée aux auteurs de ce journal » : Journal encyclopédique, Bouillon,1er janvier 1760, c'est le texte le plus ancien et qui , en conséquence, a té suivi de préférence à celui du Mercure de France de janvier 1760 que reprend la copie Beaumarchais . Malgré la date du 1er janvier que donne l'éditeur, la lettre correspond à celles des 4 et 7 janvier 176 à Thieriot et Mme d'Epinay , d'où la date proposée . Le Journal encyclopédique accompagne la lettre de la note suivante : Lorsque M. de Voltaire nous a fait l'honneur de nous adresser cette lettre, il n'avait pas sans doute encore reçu le volume de notre journal dans lequel nous rendons compte de cette comédie . Si sur la foi du titre, nous l'avons présentée comme étant de cet illustre auteur, du moins avons nous la consolation d'avoir rendu justice à ce qu'il y avait de bon . Pouvait-on, aux traits que nous avons cité, méconnaître sa plume ? Ces beautés nous ont induits en erreur ; nous en convenons de bonne foi ; et d'ailleurs nous ne présumions pas qu'il y eût des hommes assez impudents pour mettre le nom d'un auteur à un ouvrage qu'il n'a point fait . »

3Fréron avait commencé la guerre à l'occasion de Candide, puis de la Femme qui a raison. La lettre de Voltaire la décida. Fréron y répondit dans l'Année littéraire, 1700, tome IV, page 7. Il feint de croire que la lettre n'est pas de Voltaire. (Beuchot) . C'est la malsemaine dont Voltaire parle dans la lettre du 15 décembre 1759 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/12/25/quid-agis-dulcissime-rerum-que-fais-tu-toi-qui-m-est-cher-en-5520053.html

Voir aussi lettre du 4 janvier à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/01/11/j-aime-il-est-vrai-tirer-sur-le-jesuite-sur-le-moliniste-sur-5531064.html

4 L'édition de 1759 de la Femme qui a raison ne portait pas sur le titre Karonge, comme le dit Voltaire, mais Caronge, ainsi que Beuchot l'a dit page 573 du tome IV. Le nom du village, aujourd'hui ville de Carouge, près de Genève, étant ainsi défiguré, Voltaire faisait une observation juste, mais sévère, et sur laquelle il savait bien à quoi s'en tenir.

5 Sans doute Saint-Lambert, selon Clogenson . Mais rien de ce que dit V* ne s'applique à lui , ce qui est bien naturel puisque la pièce est toute de V* lui-même .

6 Le 12 novembre 1759, dans un article de l'Année littéraire, VII, 145-188, à l'occasion d'un compte rendu de la tragédie d'Hypermnestre, Fréon se vengea en publiant dans le numéro de son journal du 26 mai 1760 un compte rendu satirique de la présente lettre .

7 Lemierre, auteur entre autres de Guillaume Tell, obtint au total cinq prix académiques sans être pour autant un plus grand auteur dramatique .

 

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12/01/2015 | Lien permanent

quand deux gens qui pensent sont d’accord sans s’être donné le mot, il y a beaucoup à parier qu’ils ont raison

... Et c'est ainsi que lors des élections on retrouve autant de clans persuadés d'être chacun  les seuls détenteurs de la vérité . Autant d'avis que de fromages, autant de goûts bons et mauvais .

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

2 de décembre 1766 1

Mon cher philosophe, vous êtes mon philosophe ; plus je vous lis, plus je vous aime. Que de choses neuves, vraies, et agréables ! Votre idée du livre antiphysique est aussi neuve que plaisante 2. Vous parlez mieux médecine que les médecins 3. Puissent tous les magistrats apprendre par cœur votre page 79 4 ! Il y a un petit Commentaire sur Beccaria, dont l’auteur 5 est entièrement de votre avis. Or, quand deux gens qui pensent sont d’accord sans s’être donné le mot, il y a beaucoup à parier qu’ils ont raison. Chez les Athéniens il fallait, autant qu’il m’en souvient, les deux tiers des voix sur cinq cents, pour condamner un coupable ; je n’en suis pas sûr pourtant. En parlant de Craig 6 , vous marchez sur des charbons ardents, et vous ne vous brûlez point. Pourquoi vous étonnez-vous tant que les Turcs n’aient point rebâti le temple de Jérusalem 7? Il y a une mosquée à la place, et il n’est pas permis de détruire une mosquée.

C’est, je crois, de Sanderson 8 qu’on a dit qu’il jugeait que l’écarlate ressemblait au son d’une trompette, parce ce que l’écarlate est éclatant et le son de la trompette aussi ; mais malheureusement il n’y a point en anglais de mot qui réponde à notre éclatant, et qui puisse signifier à la fois brillant et bruyant ; on dit shining pour les couleurs, sou[n]ding pour les sons.

Bassesse au figuré vient de bas au propre, comme tendresse vient de tendre 9.

Vous donnez de belles ouvertures pour la géométrie. L’idée qu’on peut faire passer une infinité de lignes courbes entre la tangente et le cercle, m’a toujours paru une fanfreluche de Rabelais. Les géomètres qui veulent expliquer cette fadaise avec leur infini du second ordre, sont de grands charlatans. Dieu merci, Euclide, autant que je m’en souviens, ne traite point cette question.

Je vais lire le reste. Je vous remercie du plaisir que je vais avoir, et de celui que vous m’avez donné.

Permettez à présent que je vous parle de la petite affaire de M. Boursier ; il a essayé de trois ou quatre formules pour faire passer les ordonnées de ses courbes ; mais il dit que la géométrie transcendante qui règne aujourd’hui s’y oppose entièrement 10. Il n’y a aucun bon mathématicien à Lyon qui puisse l’aider ; cependant il ne désespère point de son problème, mais il faudra du temps.

Vous allez, je crois, bientôt examiner les discours présentés pour un nouveau prix à l’Académie ; le sujet n’est pas neuf assurément 11, et ne prête guère qu’à la déclamation, puisque je vous recommande une déclamation 12, dont la devise est humanum paucis vivit genus 13; il m’a paru qu’il y avait de bonnes choses. L’écriture n’en est pas agréable aux yeux. Cette négligence fait quelquefois tort. Si vous pouviez vous charger de la lire à la séance, après voir accoutumé vos yeux à ce griffonnage, elle acquerrait un nouveau prix dans votre bouche. Elle est de ce jeune homme à qui vous voulez bien vous intéresser ; mais je ne veux et je ne dois demander que justice.

Quel est le jean-f…. de janséniste qui a dit que c’est tenter Dieu que de mettre à la loterie du roi 14 ?

Quel est le conseiller usurier qui a fait banqueroute ?

Qu’a fait le duc de Mazarin 15? le cardinal de ce nom était un grand fripon.

Vous devriez bien au moins me mettre dans une partie de votre secret, et me dire à qui il faudrait que votre ami La Harpe écrivît une lettre en général. Il me semble que cela serait convenable. »

1 Edition de Kehl ; Renouard et Lettres inédites (1884) ajoutent toute la fin à partir de Quel est le jean-f..., tandis que la dernière édition citée corrige la date de 20 en 2 .

2 Dans le § VI des Éléments de philosophie, de d’Alembert. (Georges Avenel.) : http://www.corpus-philo.fr/alembert-elements-philosophie.html

Dans ses « Éclaircissements sur différents endroits des éléments de philosophie », Mélanges, V, p. 3 et suiv., d'Alembert propose la publication d'une Antiphysique contre ceux qui prétendent expliquer toute chose, attitude sympathique à V* ; voir : : https://fr.wikisource.org/wiki/D%E2%80%99Alembert/Texte_entier

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k15100650.image

3 Réflexions philosophiques et mathématiques sur l'application du calcul des probabilités à l'inoculation de la petite vérole », Mélanges, V, p. 305-430.Voir : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00004289/document

4 Vol. V, p. 79 des Mélanges, où d'Alembert traite de la peine capitale .

5 Voltaire lui-même. (G.A.)

6 John Craig a écrit des Theologiae christianae principia mathematica, 1699, que d'Alembert discute dans son Mélanges, V. Voir : http://www.jehps.net/juin2011/Craig.pdf

Auteur des Principes mathématiques de théologie chrétienne. Voyez encore les Éléments de philosophie, de d’Alembert, même paragraphe. (G.A.)

7 Le 8 décembre 1763, d'Alembert a écrit à V* qu'un envoyé du sultan se trouvait à la cour de Frédéric II ; il ajoutait : « J'écrivais l'autre jour en ce pays-là que si le roi voulait seulement dire un mot, ce serait une belle occasion pour engager le sultan à faire rebâtir le temple de Jérusalem. »

9 Voyez le § IX des Éléments de d’Alembert. (G.A.)

10 C’est-à-dire que Voltaire a essayé de quatre moyens pour envoyer à d’Alembert la Lettre à M. ***, mais qu’un redoublement de surveillance l’a empêché de réussir. (G.A.)

12 C’est le discours de La Harpe, alors à Ferney. Il remporta le prix. (G.A.)

13 Le genre humain vit pour un petit nombre d'hommes : Lucain, Pharsale, V, 343 . C'est la devise sous laquelle La Harpe a présenté le discours Des malheurs de la guerre et des avantages de la paix .

15 Louis-Marie-Guy d'Aumont, marquis de Villequier, devenu duc de Mazarin en épousant Charlotte-Antoinette de La Porte-Mazarini ; voir : http://www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locuti...  et http://www.chateauversailles-recherche-ressources.fr/jlbw... ; sur l'incident évoqué par V*, voir Croÿ, II, 240-241 :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2063813/f243.item.texteImage

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05/03/2022 | Lien permanent

La moitié de l'ouvrage est un tissu de calomnies; mais ce qu'il y a de vrai fera passer ce qu'il y a de faux à la postér

... Valérie Trierweiler  ! Valérie ... !!

Voltaire a lu ton livre , il n'a pas aimé !

Malheureusement il a diablement raison .

Moi, je ne l'ai pas lu , je lui fais confiance et je tiens à ne pas gaspiller mon temps  .

 J'ai mieux à faire , non ? joystick xbox.jpg

 http://www.ginjfo.com/espace-environnement/green-it/insolite/console-xbox-de-microsoft-du-bois-pour-la-posterite-20110609

 

« A Élie BERTRAND

premier pasteur de l’Église française

à Berne
7 janvier [1760]
Je vous souhaite une vie tolérable, mon cher philosophe, car pour une vie heureuse et remplie de plaisirs, cela est trop fort après tout ce qui arrive aux annuités, actions et billets de la Compagnie des Indes. Tout périt ; je laisse là mes bâtiments, et mea me virtute involvo 1.
On a imprimé mes lettres 2 que M. de Haller avait fait courir. Il a oublié apparemment cet article dans les principes de l'irritation 3 : Magis magnos clericos non sunt magis magnos sapientes 4. Je ne concois pas comment vos magis magni clerici peuvent accorder des lettres de naturalité à un voleur 5 avéré . Il me semble que la vertu de la république de Berne devait être inflexible.
A propos de vertu, mes tendres respects à M. et Mme de Freudenrick .
Ce n'est pas une affaire de vertu que trois éditions faites en Angleterre de la Vie de Mme de Pompadour 6. La moitié de l'ouvrage est un tissu de calomnies; mais ce qu'il y a de vrai fera passer ce qu'il y a de faux à la postérité.
Adieu : je lève les épaules quand on me parle du meilleur des mondes possibles. Je vous embrasse de tout mon cœur.

V. »

1 Horace, livre III, Odes ,XXIX, vers 54-55 : avec une inversion ; et je me drape dans ma vertu .

2 La lettre de Voltaire du 24 mars 1759 à Haller ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/05/09/v... ) et la réponse de Haller ( page 39, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f51.image.r=3782 ) à la lettre du 13 février 1759 ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/04/23/je-ne-dois-rien-faire-a-demi-5353273.html ) avaient été imprimées à la suite d'une édition encadrée du Précis de l' Ecclésiaste et du Cantique des cantiques, Liège, 1759, in-8°, avec un portrait de Voltaire sur le frontispice.

5 François Grasset. Les lettres de naturalisation ne lui furent pas accordées; voyez la lettre du 22 janvier 1760  : page 285 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f297.image.r=4030

.

6 La Vie de la marquise de Pompadour avait paru, en anglais, à Londres, en deux volumes in-16. Cette Vie, qui eut quatre éditions, fut traduite en français par P.-Ant. de La Place. Voir lettre du 18 décembre 1759 à Constant de Rebecque : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/12/29/on-ne-peut-s-empecher-de-lire-la-vie-bien-ou-mal-ecrite-vrai-5522273.html

 

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13/01/2015 | Lien permanent

ce qu’il y a de souverainement ridicule, c’est que cette belle idée est la cause unique de la dissension qui règne aujou

... Ce qui me fait instinctivement penser à la cause de l'écologie défendue par une foultitude , qui, à la croire, n'est composée que d'experts, et donc de chefs auto-proclamés, tirant à hue et à dia,  en tout cas en France .

Et tout ce beau monde prétend nous appeller aux urnes et veut notre bien coûte que coûte : kikaréson-c-nous !

Leadersheep : le jeu où l'on fait des promesses à des moutons-électeurs  pour devenir Président ! | Relations-Publiques.Pro : Agence RP & Attachée  de presse

https://www.relations-publiques.pro/190672/leadersheep-le...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

11è janvier 1766

Mes divins anges, j’aurais pu faire une sottise si j’avais mis ma dernière lettre d’hier1 sous l’enveloppe d’un autre ministre que M. le duc de Praslin, ou M. le duc de Choiseul, qui sont également vos amis ; quoi qu’il en soit, vous me pardonnerez de n’avoir pu résister à la passion qui est devenue chez moi dominante de vous voir médiateur à Genève. Je crois bien que cette nomination ne sera pas sitôt faite. Le conseil de Genève n’a écrit au roi et au conseil de Berne et de Zurich que pour réclamer la garantie, et il est probable que ce ne sera qu’après beaucoup de préliminaires que le roi daignera envoyer un médiateur.

Je vous répète que si les petites passions ne s’étaient pas opposées à la raison, dont elles sont les ennemies mortelles, les petites querelles qui divisent Genève se seraient apaisées aisément. Je crus devoir faire lire un précis de la décision judicieuse des avocats de Paris à quelques-uns des plus modérés des deux partis. Ils tombèrent d’accord que rien n’était plus sagement pensé. Ils commençaient à agir de concert pour faire accepter des propositions si raisonnables, lorsque M. Hennin arriva. Je sentis qu’il était de la bienséance que je lui remisse toute la négociation, et que mon amour-propre ne devait pas balancer un moment mon devoir. Les choses se sont fort aigries depuis ce temps-là, comme je vous l’ai mandé2, sans qu’on puisse reprocher à M. Hennin d’avoir négligé de porter les esprits à la concorde.

M. Hennin paraît penser, comme moi, qu’il y a un peu de ridicule à fatiguer un roi de France pour savoir en quels cas le conseil des Vingt-Cinq de Genève doit assembler le conseil général des Quinze-Cents. C’était une question de jurisprudence qu’on devait décider à l’amiable par des arbitres ; et, encore une fois, les avocats de Paris avaient saisi le nœud de la difficulté, et en avaient présenté le dénouement.

Plusieurs citoyens y ayant plus mûrement pensé sont venus chez moi aujourd’hui ; ils m’ont prié de leur communiquer la consultation, ou du moins le précis de cette pièce, me disant qu’ils espéraient qu’on pourrait s’y conformer. Je leur ai répondu que je ne pouvais le faire sans votre permission. Je me suis contenté de leur en lire le résultat tel que je l’avais lu il y a plus d’un mois à quelques magistrats et à quelques citoyens.

Je vous demande donc aujourd’hui cette permission, mes divins anges ; je crois qu’elle ne fera qu’un très-bon effet. Cette démarche me sera utile, en persuadant de plus en plus mes voisins de mon extrême impartialité, et de mon amour pour la paix.

Il faut que Jean-Jacques Rousseau soit un grand extravagant d’avoir imaginé que c’était moi qui l’avais fait chasser de l’État de Genève et de celui de Berne ; j’aimerais autant qu’on m’eût accusé d’avoir fait rouer Calas que de m’imputer d’avoir persécuté un homme de lettres ; si Rousseau l’a cru, il est bien fou ; s’il l’a dit sans le croire, c’est un bien malhonnête homme. Il en a persuadé Mme la maréchale de Luxembourg3, et peut-être M. le prince de Conti ; et ce qu’il y a de souverainement ridicule, c’est que cette belle idée est la cause unique de la dissension qui règne aujourd’hui dans Genève.

On dit que c’est un petit prédicant, originaire des Cévennes, qui a semé le premier tous ces faux bruits . Un prêtre en est bien capable. Il faudra tâcher que la paix de Genève se fasse, comme celle de Westphalie : aux dépens de l’Église. Je suis comme le vieux Caton, qui disait toujours au sénat : « Tel est mon avis, et qu’on ruine Carthage. »

Respect et tendresse.

V. »

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01/05/2021 | Lien permanent

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