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vous êtes plus sages que nous, vous laissez dormir les lois ridicules, faites dans les temps de barbarie, et nous sommes

...  Je crains bien que ça ne soit pas demain la veille que ces paroles soient dites par les intégristes religieux de tous bords, à ceux qui, tout autant religieux qu'eux mais heureusement fraternels, ont abandonné tous les dogmes mortifères . Ecrasons l'infâme !

A part celà, les lois ridicules de notre vie civile sont foisonnantes et remontent parfois à l'Ancien Régime . Notre Code Civil et notre Code du Travail ont une croissance qui me rappelle l'apport de scories des volcans les plus actifs, énormes et inabordables .

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« Au comte Francesco Algarotti

Au château de Ferney en Bourgogne

par Genève , 1er mai 1761 1

Si je suivais mon goût, j'écrirais toutes les semaines au cygne de Padoue, mais un vieux malade ne fait pas tout ce qu'il veut, la vieillesse est le partage des désirs impuissants . J'ai pourtant écrit une lettre de quatre pages en envoyant un petit paquet, qui doit être parvenu à Venise . Je crois que mon cygne fait actuellement entendre ses chants mélodieux à Bologne ; pourrait-il avoir la bonté de me mander, si en Italie c'est la coutume de jeter à la voirie les acteurs qui ont joué les opera de Métastasio ? C'est une querelle qui se renouvelle actuellement en France ; nous prétendons qu'on ne doit point refuser la sépulture à des citoyens qui sont aux gages du roi ; il est plaisant qu'on enterre le bourreau avec cérémonie, et qu'on ait jeté à la voirie Mlle Lecouvreur . Je sais bien que les rituels de l'Italie et des Gaules sont les mêmes, je sais que dans les uns et dans les autres on excommunie les sorciers, les farceurs qui vendent de l'orviétan dans la place publique pendant la messe, les sauterelles, et ceux qui ne paient pas les dîmes à l’Église ; mais vous êtes plus sages que nous, vous laissez dormir les lois ridicules, faites dans les temps de barbarie, et nous sommes assez barbares pour réveiller ces lois ; c'est que nous avons des jansénistes, et que vous n'en avez point . Les gouvernements tranquilles sont modérés ; et les gouvernements contredits sont de mauvaise humeur .

Je fais ce que je peux pour rendre les jésuites et les jansénistes ridicules . Dieu bénit quelquefois mes petits soins . S'il voulait bénir aussi les jardins que j'ai plantés, il me ferait grand plaisir, mais nous avons nous autres Allobroges des vents de bise, que vous autres Bolognais ne connaissez pas . Sans cet abominable vent du nord, qui gâte tout, notre petit pays vaudrait mieux que celui du pape . Nous allons avoir la paix, ferez-vous un petit tour à Sans-Souci ? Pour moi je ne crois pas que je refasse le voyage . Bonsoir, le plus aimable des hommes ; je suis le plus malingre, mais je ne suis pas le plus triste .Vi abbraccio teneramente 2.

V. »

1 Les derniers mots italiens sont autographes . Le même jour Mme du Bocage écrivait de Paris à Algarotti : « […] il [Voltaire] a mis en vers croisés le Tancrède, que j'ai, comme vous, peine à goûter ; Mlle Clairon le rend de façon qu'on ne sait comment il est rimé ; on croit qu'Apollon le dicte par la bouche de Melpomène ». L'indication sur la diction de Mlle Clairon est précieuse : elle montre que l'actrice dit les vers « comme de la prose », ce dont V* se plaindra dans une note de l'édition des Mémoires de Mme de Caylus .

2 Je vous embrasse tendrement .

 

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10/04/2016 | Lien permanent

Ah ! quel plaisir pour des âmes comme les vôtres, quand vous aurez retiré de l’abîme une famille entière ! Il ne vous en

...

 

 

«A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grace Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

25 juin 1762 1

Mes divins anges, Jean-Jacques est un fou à lier, qui a manqué à tous ses amis, et qui n’avait pas encore manqué à madame de Luxembourg 2. S’il s’était contenté d’attaquer l’infâme, il aurait trouvé partout des défenseurs, car l’infâme est bien décriée. Il a trouvé le secret d’offenser le gouvernement de la bourgade de Genève, en se tuant de l’exalter. On a brûlé ses rêveries dans la bourgade, et on l’a décrété de prise de corps comme à Paris ; heureusement pour lui, son petit corps est difficile à prendre. Il est, dit-on, à Amsterdam 3. Je suis fâché de tout cela. Eh ! que deviendra la philosophie ? Mes divins anges, ces messieurs de la poste sont plus rétifs que leurs chevaux. On va donc jouer Socrate ; Dieu veuille que Socrate ne soit pas aussi froid que sa ciguë !4

Verra-t-on Henri IV 5 à la comédie, ou se contentera-t-on de le voir sur le pont Neuf ?

Le Droit du Seigneur est-il oublié ? C’est pourtant un beau droit ; et il y avait une drôle de dédicace 6 pour M. de Choiseul.

J’ai accablé mes anges d’importunités et de mémoires pour des Suisses . Je leur en demande bien pardon.

Mais je les conjure plus que jamais de protéger de toutes leurs ailes la veuve du roué et la mère du pendu. Comptez que ces gens-là sont innocents comme vous et moi . Je ne doute pas que la veuve infortunée ne soit venue vous implorer ! Ah ! quel plaisir pour des âmes comme les vôtres, quand vous aurez retiré de l’abîme une famille entière ! Il ne vous en coûtera que de parler , vous serez comme les enchanteurs qui faisaient fuir les démons avec quatre mots.

Mes anges, c’est une étrange pièce que cette Zelmire 7, et le parterre est un étrange parterre.

Est-il vrai que M. le duc et madame la duchesse de Choiseul étaient en grande loge au triomphe de Palissot 8 ? et que ce Palissot avait donné à Bellecour un discours à prononcer quand on demanderait l’auteur, l’auteur, l’auteur ?

Et que dites-vous de cet autre Palissot de Fleury, qui crie 9 tant contre la tolérance 10, et qui dit que Jean-Jacques écrit contre l’existence de la religion chrétienne ? Quel est le plus fin de Jean ou d’Omer ?

Ah ! quel siècle, quel siècle ! »

1 Le manuscrit olographe est passé à la vente Dubrunfaut , le 22 décembre 1884 .

2 Elle avait protégé la publication de l'Emile .

3 Il était en fait à Yverdon .

4 Allusion à La Mort de Socrate, d'Edmée-Louis Billardon de Sauvigny, représentée le 9 mai 1762 .

5 La partie de chasse, de Collé .

6 On n'a pas cette dédicace qui ne fut jamais publiée, mais V* put s'en inspirer pour écrire celle des Scythes en 1767 .

7 Par du Belloy .

8 Le Rival par ressemblance ou les Méprises, (aussi connues sous le titre des Ménechmes) comédie en cinq actes, jouée le 7 juin 1762 .

9 Dans son réquisitoire contre l'Emile du 9 juin 1762 .

10 Dans la bouche de certains théologiens, tolérance était un terme péjoratif, comme dans l’accusation formulée par Rousseau dans l'Emile : « Que seraient, d'ailleurs, des sujets élevés dans de pareilles maximes, sinon des hommes préoccupés du scepticisme et de la tolérance?[...] »(Viridet, p. 6 )

 

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10/05/2017 | Lien permanent

Je ne propose que des doutes

... J'ai des doutes : https://www.youtube.com/watch?v=bJJl-rlYSPQ

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Il en est qui n'ont aucun doute et nous assomment de leurs certitudes par tous les média possibles, et de plus fous encore qui tuent par trouille d'un avenir qu'on leur décrit infernal . Vendeurs de paradis et promoteurs d'enfers, je ris de vos croyances niaises distillées à un peuple soumis et obtus .  Soyez sûrs d'une chose de plus : vous ne me couillonnerez plus .

 

 

 

« A Gabriel-Amable Sénac de Meilhan 1

Chez M. de Sénac Premier

médecin du Roi

à Versailles

Au château de Ferney par Genève

24è august 1761 2

Je me hâte , monsieur, de vous remercier au nom de Mlle Corneille, et au mien . J'espère que nous commencerons incessamment l'édition projetée, dès que l'Académie m'aura renvoyé les notes qu'elle a entre les mains, sur les principales pièces . Je ne propose que des doutes, et c’est à l'Académie à décider, afin que cet ouvrage puisse être un livre classique, utile aux étrangers qui apprennent notre langue par principes, et aux Français qui ne la savent que par l'usage . Les remarques sur l'art dramatique ne seront pas inutiles aux amateurs . Il me semble que je ne pouvais pas mieux finir ma carrière qu’en tâchant d'élever un monument à l'honneur des arts et de la nation . Je suis enchanté que vous vouliez bien y contribuer . Vous agissez comme bon citoyen, et comme un homme qui m'honore de son amitié . Ces deux motifs me sont bien sensibles .

La petite anecdote dont on vous a régalés sur Mlle Corneille, est tout juste le contraire de ses sentiments, et de sa conduite . Nous sommes, Mme Denis et moi, également contents de cette enfant . Elle fait la consolation de notre vie .

Pour l’anecdote de frère Menoux, j'ignore si elle est vraie . Je ne conçois pas trop comment on peut condamner aux galères dans un pays où il n'y a point de ports de mer ; c'est peut-être un miracle de Saint Ignace .

Adieu monsieur, je ne vous quitte que pour le grand Corneille . Nous aurons huit ou neuf volumes in-4° . Ils ne coûteront que deux louis d'or, on ne peut avoir du sublime à meilleur marché . Permettez-moi de faire mille compliments à monsieur votre père et à monsieur votre frère .

Votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

2 Quoique la copie Beaumarchais-Kehl de cette lettre existe, elle ne figure pas dans l'édition de Kehl . La copie de l'édition Mathurin-François-Adolphe de Lescure est du reste fort inexacte .

 

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31/07/2016 | Lien permanent

Je n'ai dit qu'un mot, et ce mot a fait éclore vingt brochures parmi lesquelles il y en a quelques unes de bonnes et bea

... Qu'en serait-il à l'heure du tweet qui ne ferait que brasser du vent médiatique en pure perte ?

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise du Deffand

14 juillet [1760] 1

Si vous aviez voulu, madame, avoir Le Pauvre Diable et Le Russe à Paris et d'autres drogues, vous m'auriez donné vos ordres, vous auriez du moins accusé la réception de mes paquets . Vous ne m'avez point répondu , et vous vous plaignez . J'ai mandé à votre ami que vous êtes assez comme les personnes de votre sexe qui font des agaceries et qui plantent là les gens après les avoir subjugués .

Il faut vous mettre un peu au fait de la guerres des rats et des grenouilles 2. Elle est plus sérieuse que vous ne pensez . Lefranc de Pompignan a voulu succéder à M. le président Hénault dans la charge de surintendant de la reine et être encore sous-précepteur ou précepteur des enfants de France, ou mettre son frère l’évêque dans ce poste . Ce Moïse et cet Aaron pour se rendre plus dignes des faveurs de la cour, ont fait ce beau discours à l'Académie qui leur à valu des sifflets de tout Paris . Leur projet était d'armer le gouvernement contre tous ceux qu'ils accusent d'être philosophes , de me faire exclure de l'Académie 3, de faire élire à ma place l'évêque du Puy et de purifier ainsi le sanctuaire profané . Je n'ai fait que rire, parce que Dieu merci, je ris de tout . Je n'ai dit qu'un mot, et ce mot a fait éclore vingt brochures parmi lesquelles il y en a quelques unes de bonnes et beaucoup de mauvaises .

Pendant ce temps là est arrivé le scandale de la comédie 4 des Philosophes . Mme de Robecq a eu le malheur de protéger cette pièce et de la faire jouer . Cette malheureuse démarche a empoisonné ses derniers jours . On m'a mandé que vous vous étiez jointe à elle ; cette nouvelle m'a fort affligé . Si vous êtes coupable avouez-le moi et je vous donnerai l'absolution .

Si vous voulez vous amuser lisez Le Pauvre Diable et Le Russe à Paris . J'imagine que Le Russe vous plaira davantage parce qu'il est d'un ton plus noble .

Vous lisez les ordures de Fréron . C'est une preuve que vous aimez la lecture, mais cela prouve aussi que vous ne haïssez pas les combats des rats et des grenouilles 5.

Vous dites que la plupart des gens de lettres sont peu aimables et vous avez raison . Il faut être homme du monde avant d'être homme de lettres . Voilà le mérite du président Hénault . On ne devinerait pas qu'il a travaillé comme un bénédictin .

Vous me demandez comment il faut faire pour vous amuser ? Il faut venir chez moi . On y joue des pièces nouvelles . On y rit des sottises de Paris et Tronchin guérit les gens quand on a trop mangé . Mais vous vous donnerez bien de garde madame de venir sur les bords de mon lac, vous n'êtes pas encore assez philosophe , assez détachée, assez détrompée . Cependant vous avez un grand courage puisque vous supportez votre état, mais j'ai peur que vous n'ayez pas le courage de supporter les gens et les choses qui vous ennuient . Je vous plains, je vous aime, je vous respecte et je me moque de l'univers 6 à qui Pompignan parle .

V. »

1 V* répond à une lettre du 5 juillet 1760 par laquelle la marquise reprend son commerce épistolaire avec lui .

2 Mme du Deffand écrit : «  […] je désapprouve si fort que vous soyez pour quelque chose dans la guerre des rats et des grenouilles (comme vous la nommez fort bien) que je ne puis consentir à flatter la vanité d'un des deux partis . », puis en conclusion : « Permettez-moi de finir par un conseil . Lisez la fable du Rat , de la grenouille et de l'aigle . » (voir La Fontaine : La grenouille et le rat : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/grenrat.htm)

3 La nouvelle concernant une candidature possible de Jean-Georges Lefranc de Pompignan à l'Académie avait été donnée par d'Argental dans une lettre du 30 juin 1760 .

4 V* avait commencé à écrire l'académie .

5 Sur les reproches de V*, voir ce que lui écrivait d’Alembert , dans la lettre du 6 juillet 1760 à d'ArgentaI : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/12/05/il-faut-qu-ils-sachent-que-je-suis-heureux-et-qu-ils-crevent-5732403.html

La marquise s'en défendra dans sa lettre du 23 juillet 1760 /

6 Pour cette allusion, voir note de la lettre du 13 juin 1760 à Jean-François Joly de Fleury : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/06/13/on-voit-que-la-place-meme-ou-se-commit-le-petit-delit-dont-il-est-question.html

 

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14/07/2015 | Lien permanent

Il en sait plus qu'il n'en dit ...

... le parrain de la nouvelle Marianne qui ornera, moyennant finances, le recto de nos lettres , en deux mots le président Macron au sujet de l'affaire Benalla . Statistiquement parlant, c'était fatal que cela arrive, à partir d'un certain nombre on est sûr d'avoir à son service un homme qui vous fera regretter de l'avoir engagé, que l'on soit président ou petit patron . Ne perdons pas de temps à savoir ce que sait ou ne sait pas big chief , et que passe la justice promptement (il est déjà loin le 1er mai ! non ? ).

 Alors , en parfait accord avec les Ogres de Barback  : Vous m'emmerdez : https://www.youtube.com/watch?v=eKBu3WDQEXs

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A écouter, plutôt que les brêles rappeuses et les braillards sans âmes

 Bonus, entre autres : https://www.youtube.com/watch?v=Xy66aSALt50

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

1er auguste [1763]

Ô anges de lumière, voici ce que M. de Thibouville me mande sous votre cachet :

Mais , j'aurai bien autre chose encore . Oui, oui, oui, j'en sais plus que je n'en dis, peut-être plus que vous même qui me tenez rigueur, entendez-vous ? Mon Dieu que cela sera beau !

Il en sait plus qu'il n'en dit ; donc il a lu mes roués [= Octave ou Le Triumvirat]. Il en sait plus que moi, donc il sait votre sentiment sur mes roués, que je ne sais pas encore. Il est donc dans la bouteille. Vous lui avez donc fait jurer de garder le secret. Ce secret est essentiel. C'est en cela que consiste tout l'agrément de la chose. Figurez vous quel plaisir de donner tout cela sous le nom d'un adolescent sortant du séminaire . Comme on favorisera ce jeune homme qui s'appelle, je crois, Marcel [+]! Voilà la vraie tragédie, dira Fréron . Les soldats de Corbulon [= les partisans de Crébillon, allusion aux vers de Rhadamiste et Zénobie de Crébillon : « De quel front osez-vous, soldats de Corbulon / M'apporter dans ma cour les ordres de Néron ? »] diront : ce jeune homme pourra un jour approcher du grand Crébillon ; et mes anges de rire. Si on siffle, mes anges ne feront semblant de rien quoi qu'il arrive. C'est un amusement sûr pour eux ; et c'est tout cela que je prétendais.

Mais me voici à présent bien loin de la poésie et de cette niche que vous ferez au public. Mon procès me tourmente [++]. Je prévois une perte de temps effroyable. Si je peux parvenir à raccrocher cette affaire au croc du Conseil dont on l'a décrochée, je suis trop heureux. Elle y pendra longtemps, et j'aurai toujours le plaisir de me moquer d'un homme d'Église, ingrat et chicaneur. Il y a un siècle que je n'ai reçu de nouvelles de mon frère Damilaville. Je ne sais comment le monde est fait.

Respect et tendresse. »

 

+Quelques jours avant, V* écrit à Choiseul-Praslin : « il faut mettre la conspiration sous le nom d'un jeune novice jésuite, qui, grâce à la bonté du parlement , est rentré dans le monde, et qui … attend son dîner du succès de son ouvrage. Je m'imagine que les girouettes françaises tournent actuellement du côté des jésuites ; on commence à les plaindre … on aimera passionnément un pauvre petit diable jésuite, qui donnera l'espérance d'être un jour un Lemierre, un Colardeau, un Dorat. Je persisterai toujours à croire qu'il faut donner un nom à ce jeune jésuite … Si on ne nomme personne on me nommera, et tout sera perdu. »

La « conspiration » est le code utilisé pour parler de la pièce et ce qui la concerne.

 

++ Le curé Pierre Gros de Ferney voulait faire payer la dîme à V*, propriétaire de la terre de Ferney, et avait porté l'affaire devant le tribunal de Dijon, à la suite de la condamnation du précédent propriétaire par défaut devant le Conseil du roi.

V* voulait « en vertu du traité d'Arau » la faire porter à nouveau devant le Conseil du roi, où le curé avait toutes les chances de perdre.

V* demandait à cet effet l'appui du duc de Choiseul-Praslin, ministre des Affaires étrangères, directement par lettre (6 juin) et indirectement par les d'Argental.

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20/07/2018 | Lien permanent

Il me paraît que la douane des pensées est beaucoup plus sévère que celle des fermiers-généraux, et qu’il est plus aisé

... Marre des intégristes de toutes sortes, politiques, alimentaires, religieux, musicaux, littéraires, ... Marre des intolérants soi-disant bien pensants !

Astérix — Wikipédia

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

13è avril 1765 1

Votre lettre du 6è avril mon cher frère, ne m'est parvenue que le 12 parce que j'ai manqué d'envoyer à Genève . Elle ne m'apprend point que vous avez reçu la sentence et l'arrêt contre Sirven , que probablement vous avez eu depuis . Si malheureusement ce paquet avait été arrêté à la poste comme un peu gros, je pense que M. Jeannel vous le ferait rende aisément, en lui faisant voir ce qu'il contient . Vous saurez que le bruit avait couru à Toulouse que l'arrêt des maîtres des requêtes ne regardait que la forme , et que moi votre frère je serait admonesté pour m'être mêlé de cette affaire . Il se trouve au contraire que c'est moi qui ai l'honneur d'admonester tout doucement Messieurs ; mais les meilleurs admonesteurs ont été M. d'Argental et et vous .

Si nous pouvons parvenir à faire une seconde correction à ceux qui ont pendu l'ami Sirven et sa femme, nous deviendrions très redoutables .

Ne trouvez-vous pas singulier que ce soit du fond des Alpes et du quai Saint-Bernard que partent les flèches qui percent les tuteurs des rois toulousains ?2

Je compte enfin à présent sur les bienfaits dont le roi honorera la pauvre veuve Calas ; et alors elle pourra en toute sûreté prendre à partie les juges qui auraient dû prévenir ce dernier affront, en indemnisant la famille qu'il ont persécutée . J'exhorte maintenant cette famille à la prise à partie ; ce sera une grande époque, et une grande leçon .

Je pense entièrement comme vous sur la pièce dont vous me parlez ; je trouve cet ouvrage aussi mal fait que mal écrit ; mais je ne le dis qu'à vous .

Il est bien triste assurément que Gabriel ait laissé échapper quelques exemplaires de la Destruction, mais je ne crois pas que ce soit cette imprudence qui ait produit les difficultés qu’Archimède éprouve. Il me semble que l’enchanteur Merlin n’aurait jamais pu s’empêcher de présenter ce livre à l’examen et n’aurait point hasardé d’être déchu de sa maîtrise. Il me paraît que la douane des pensées est beaucoup plus sévère que celle des fermiers-généraux, et qu’il est plus aisé de faire passer des étoffes en contrebande que de l’esprit et de la raison. La maxime du père Canaye 3 subsiste toujours , point de raison chez les Welches. Ils sont de toute façon plus welches que jamais.

Il n’y a qu’un très petit nombre de Français ; pusillus grex 4, comme dit l’autre  . Cependant ce petit troupeau augmente tous les jours. J’ai vu depuis peu des officiers et des magistrats qui ne sont point du tout welches, et j’ai béni Dieu. Entretenons le feu sacré. Je vous salue, je vous embrasse en esprit et en vérité . Ecr. l’inf. »

1 L'édition de Kehl , suivant la copie Beaumarchais et suivie des autres éditions, joint des extraits de cette lettre à un texte incomplet de celle du 16 avril 1765 ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/09/correspondance-annee-1765-partie-14.html

2 Allusion aux capitouls de Toulouse qui avaient contribué à la condamnation de Calas . V* les désigne par cette périphrase parce que les capitouls, représentants de la ville, avaient interposé leur autorité entre le comte de Toulouse, suzerain de la ville, et les bourgeois toulousains .

3 Dans la Conversation du maréchal d'Hocquincourt avec le père Canaye, de Saint-Evremond, 1706, le père Canaye félicite la maréchal de croire « sans savoir pourquoi » : « Point de raison ! Que Dieu vous a fait , monseigneur , une belle grâce ! » . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Conversation_du_mar%C3%A9chal_d%E2%80%99Hocquincourt_avec_le_p%C3%A8re_Canaye

4 Le petit troupeau ; évangile selon Luc, XII, 32 : https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/evangile/2016-08-07

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27/07/2020 | Lien permanent

Qui souffre ne peut guère écrire

... Je fais des voeux pour que ça ne soit pas le cas pour vous chère Mam'zelle Wagnière , le choix des citations est touchant, mais vous ne nous avez pas habitué à de si courtes mises en ligne . Je vous adresse mes tendres et amicales pensées .

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« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

à Bologna

10è janvier 1766 à Ferney 1

Les hivers me sont toujours funestes, monsieur . Qui souffre ne peut guère écrire. Je vous dis bien rarement combien je m’intéresse à vous, à vos plaisirs, à vos goûts, à vos peines, à tous vos sentiments.

Je reçus, ces jours passés, la traduction de la Mort de César et de Mahomet, par M. Cesarotti 2. Je ne sais si je tiens ce présent de vos bontés ou des siennes. Je lui écris à Venise, chez son libraire Pasquali. Je m’imagine que, par cette voie, il recevra sûrement ma lettre.

Il y a un philosophe naturaliste3, que je crois de Toscane, qui m’envoya, il y a quelques mois, un recueil d’observations faites avec le microscope ; il y combat les erreurs insensées d’un Irlandais nommé Needham, avec toute la politesse d’un homme supérieur qui a raison. J’ai malheureusement perdu la lettre dont ce philosophe aimable m’honora. Peut-être son livre sera parvenu jusqu’à vous, monsieur, quoiqu’il me semble que votre goût ne se tourne pas du côté de ces petites recherches. Mais si vous pouvez savoir, par quelqu’un de vos académiciens, le nom de cet ingénieux observateur, je vous supplie de vouloir bien m’en instruire, afin que je n’aie pas à me reprocher d’avoir manqué de politesse envers un homme qui m’a fait tant de plaisir.

Adieu, monsieur ; nous sommes transis de froid, et je suis actuellement en Sibérie. »

1 Albergati a écrit un mot à V* le 31 décembre 1765 pour lui demander s'il a reçu un livre envoyé depuis longtemps par Cesarotti , et se plaignant du silence de son correspondant . . Voir lettre du 10 janvier 1766 à Cesarotti : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/11/correspondance-annee-1766-partie-2.html

3 Spallanzani : « Saggio di osservazioni mocroscopiche concernenti il sistema della generazione de' signori di Needham e Buffon, 1765 . Il envoya aussi à V* un autre essai anonyme , De lapidibus ab aqua resilientibus dissertatio, 1765 . Voir lettre du 17 février 1766 à Spallanzani : «  Je reçus , il y a quelques semaines, par la voie de Genève, deux dissertations physiques, sans nom d'auteur. »

V* savait l' italien et le latin (entre autres ) . Voir : http://biochimica.bio.uniroma1.it/bspall1.pdf

et : https://books.google.fr/books?id=_YvdowoudjwC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

Ces travaux sont très importants pour consolider la pensée « fixiste » de V*. Voir : http://vetopsy.fr/comportement/evolution/fixisme-creationnisme.php

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29/04/2021 | Lien permanent

Tout annonce, Dieu merci, un siècle philosophique

... Oups !... pardon ! fake new ! so sorry .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

4è janvier 1764 1

M. Gabriel ne tâtera plus de mes contes, ils ne courront plus à Paris . Ces petites fleurs n'ont de prix que quand on ne les porte pas au marché . Mon cher frère a raison .

Voici donc au lieu de conte la lettre de mon petit secrétaire au grand secrétaire de M. Lefranc de Pompignan 2.

Mon petit secrétaire, qui a de l'esprit, a écrit cette lettre de son chef . Mes frères verront par la lettre quel en est le sujet .

J'ai été enchanté du discours de M. de Marmontel, quoiqu'il y ait un endroit qui m'a fait rougir 3. Il a pris avec une habileté bien noble et bien adroite le parti de nos frères contre les Pompignan . Tout annonce, Dieu merci, un siècle philosophique . Chacun brûle les tourbillons de Descartes avec l'Histoire du peuple de Dieu du frère Berruyer 4, Dieu soit loué .

Mais, quand aurai-je le mandement de M. de Beaumont, et l'Antifinancier ?

Orate fratres .

Écr l'inf. »

1 Copie par Wagnière ; l'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais amalgame des fragments de cette lettre avec une version abrégée de la lettre du 7 janvier 1764 à Damilaville : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1764-partie-2.html

3 Dans son discours de réception à l'Académie, Marmontel, parlant de l'amitié a dit : « Plusieurs en ont goûté les charmes auprès de ce génie aimable qui manque ici à mon bonheur ; auprès de cet homme universel qui m'a permis de l'appeler mon maîte, lui qui dans Athènes aurait eu pour disciples les Euripides et les Xénophons. » ; voir Discours prononcés dans l'Académie française, le jeudi 22 décembre MDCCLXIII à la réception de M. Marmontel, 1763 ; voir : http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-jean-francois-marmontel

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09/01/2019 | Lien permanent

On est aisément abandonné par ceux qui nous ont mis eux-mêmes dans le péril

... Notre gouvernement en est un exemple parlant , on ne manque ni de ministres mis en examen ni de démissionnaires . 

 

 

« A Marie-Louise Denis

chez M. d'Hornoy, Conseiller au

Parlement

rue d'Anjou au Marais

à Paris

19è avril 1768 à Ferney

On ne peut pas toujours écrire de sa main ; je vous écris ma chère nièce par celle de Wagnière qui est le confident de mes pensées, et le témoin de mes actions . Votre lettre du 15 avril me rassure sur celle du 24 mars qui m’avait attristé et inquiété . Vous ne vouliez, disiez-vous, voir M. le duc de … 1 que quand vous seriez satisfaite , vous ne l'étiez donc pas . Cela est clair comme le jour, et cela est assurément aussi triste qu’inintelligible . Mais la bonté de votre cœur a réparé ce qui est échappé à votre plume . Je ne demande point du tout que vous fassiez cette visite ; je n'exige autre chose sinon que vous meniez une vie douce et heureuse ; je me garderai bien de faire le marché de M. de Cideville ; il n'a songé qu'à lui, et je songe à vous .

Le mémoire que je vous ai envoyé sur mes affaires m'a paru indispensable, car je ne sais point du tout en quel état je suis avec M. de Laleu qui n'écrit jamais .

On m'a mandé de Paris qu'on trouvait étrange que j'eusse fait à Ferney ce que tous les habitants y font dans les jours prescrits 2, et ce que j'y avais déjà fait lorsque mon âge était moins avancé . Je laisse dire le monde . Je crois avoir répondu sur cet article aux plaisants en termes mesurés qui ne peuvent me compromettre . La conduite que je tiens était indispensable ; elle peut d'ailleurs fermer la bouche à la calomnie qui est beaucoup plus forte que vous ne pensez . On est aisément abandonné par ceux qui nous ont mis eux-mêmes dans le péril, il faut à la fin un bouclier à l'abri duquel on puisse finir avec tranquillité ses tristes jours . Je ne les coulerai pas dans l'amertume si vous me conservez cette amitié qui en a fait le charme . Vos lettres seront ma consolation ; vous pardonnerez à ma sensibilité toute la douleur où j’ai été plongé, et que la solitude ne dissipe pas .

Chennevières me mande qu'il vous a envoyé une Princesse ; ce sont des amusements qui ont occupé un moment mon loisir, et que j'oublie ensuite pour jamais ; ce qui nourrit le cœur est la seule chose qui reste . Ce cœur est à vous jusqu'au dernier moment de ma vie .

Fay arrive et va hériter . Il dit que M. Dupuits viendra bientôt . J'embrasse Mme Dupuits dont vous ne me parlez jamais .

V. »

2 Les fameuses pâques de V* qui ont inspiré à La Harpe le commentaire suivant dans une lettre à un correspondant non identifié le 14 avril 1768 : « Tout Paris a su la scène édifiante qui s'est passée dans l’église de Ferney . On en parle bien diversement . Quant à moi qui connais l'homme, je n'en suis point du tout étonné . Tout est permis pour la bonne cause ; mais les gens rigides ne pensent pas de même ici, et l'on traite cette action de fausseté inutile . »

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22/12/2023 | Lien permanent

Je vous en dirais mon avis avant les représentations ; c'est le seul temps où l'amitié puisse employer la critique

Rédigé le 15 septembre 2011 pour parution le 27 août 2011 .

 

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« A Henri Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville 1

 

Colmar, 27 août 1754

 

Oui, je pense plus à vous que je ne vous écris, monsieur ; l'état où je suis ne me permet pas même de vous écrire aujourd'hui de ma main . Mme Denis a fait une action bien héroïque de vous quitter pour venir garder un malade . Il est assez étrange que deux personnes qui voulaient passer leur vie avec vous soient à Colmar . Si la friponnerie, l'ignorance et l'imposture n'avaient pas abusé de mon nom pour donner deux impertinents volumes d'une prétendue Histoire universelle, votre Zulime s'en trouverait mieux ; mais l'injustice odieuse 2 que j'ai essuyée m'impose au moins le devoir de la confondre, en mettant en ordre mon véritable ouvrage . Votre Zulime ne peut venir qu'après les quatre parties du monde,3 qui m'occupent à présent . Ce serait pour moi une grande consolation, dans mes travaux et dans mes souffrances , de voir l'ouvrage dont vous me parlez 4. Je vous en dirais mon avis avant les représentations ; c'est le seul temps où l'amitié puisse employer la critique ; elle n'a plus qu'à applaudir ou à se taire quand l'ouvrage a été livré au parterre .

 

On avait fait courir un plaisant bruit : on disait que j'avais fait aussi le Triumvirat 5. Je vous assure que je suis très loin d'exciter une pareille guerre civile au théâtre . La bagatelle 6 dont vous a parlé M. d'Argental n'était d'abord qu'un ouvrage de fantaisie, dont j'avais voulu l'amuser aux eaux de Plombières . C'est lui qui m'a engagé à y travailler sérieusement ; j'en ai fait, je crois, une pièce très singulière . Mlle Clairon y aura un beau rôle ; mais il est impossible d’en faire cinq actes . Il vaut bien mieux en donner trois bons que cinq languissants . J'allais presque vous dire que nous en parlerons un jour ; mais je sens bien que je me réduirai à vous en écrire . L'absence ne diminuera jamais dans mon cœur les sentiments que je vous ai voués pour toute a vie .

 

Le malade V. 

 

P.S. de Mme Denis

 

Puisque l'oncle ne peut vous écrire de sa main, la nièce y suppléera tant bien que mal . Convenez que mon oncle a raison de ne vous point envoyer Zulime, puisqu'elle n'est pas encore à sa fantaisie , et qu'il n'a pas le temps d'y travailler actuellement . Celle dont M. d'Argental vous a parlé vous plaira d'autant plus qu'il y a deux très beaux rôles pour Lekain et Mlle Clairon . Cette pièce est très singulière, chaude et écrite à merveille ; mais vous n'aurez que trois actes . Nous espérons bien que , lorsqu’il sera question de la jouer, vous y donnerez tous vos soins .

 

L'Histoire universelle l'occupe actuellement tout entier ; c'est un ouvrage fait pour lui faire infiniment d'honneur ; dès qu'il sera fini, je ferai de mon mieux pour l'engager à reprendre ce théâtre que nous aimons, vous et moi, si constamment . Vous verrez encore des Alzire, des Zaïre, des Mérope, etc., etc. , de sa façon . Son génie est aussi brillant que sa santé est misérable . Adressez-moi toujours vos lettres à Colmar ; nous ne sommes pas encore déterminés sur le temps où nous irons à Strasbourg . Si mon oncle daigne me rendre une partie des sentiments que j'ai pour lui, tous les séjours me seront égaux; l'amitié embellit les lieux les plus sauvages .

 

Je ne doute pas que votre tragédie ne soit dans sa perfection ; M. de Voltaire serait sûrement étonné de la façon dont elle est écrite . Pourriez-vous la lui faire lire ? Pensez-y bien .

 

Vous fourrerez-vous cet hiver, dans la bagarre ? J'imagine que non ; vous êtes trop sage . Mon oncle veut aussi laisser passer les plus pressés . Je pense qu'il fera bien froid, cet hiver, au Triumvirat ; qu'en dites-vous ?

 

Puisque vous voulez savoir ce que je fais, je barbouille aussi du papier ; je travaille mal et lentement ; mon ouvrage 7 n'a pris, jusqu'à présent, aucune forme , et j'en suis si mécontente que je n'ai pas encore eu le courage de le montrer à mon oncle . Je me console en pensant que l'occupation la plus ordinaire d'une femme est de faire des nœuds, et qu'il vaut autant gâter du papier que du fil .

 

Dîtes moi si Ximenes demande encore la place vacante 8 à l'académie ; j'en serais fâchée ; ce serait une seconde imprudence . Si j'étais à Paris, je ferais l'impossible pour l'en empêcher . Il se presse trop, et détruit la petite fortune d'Amalazonie par un amour-propre mal entendu qu'on veut humilier .

 

Adieu, mandez-moi tout ce que vous savez, vous ferez grand plaisir à une solitaire qui aime vos lettres, et qui a pour vous la plus inviolable amitié .

 

Dîtes, je vous prie, monsieur, à Mme Sonning 9, que j'ai souvent le plaisir de parler d'elle avec Mme la comtesse de Lutzelbourg, qui est ici, et faites-lui pour moi mille tendres compliments. »


 

 

2 Louis XV, conseillé et excité par les prêtres, avait fait interdire le retour de V* à Paris .

3 La suite de l'Histoire universelle .

4 Sans doute la tragédie de Namir , qui ne sera jouée qu'en 1759 ;

voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113533/f151.image.r=.langFR

5 Crébillon était mort depuis un an quand V* commença à composer sa tragédie du Triumvirat jouée le 5 juillet 1764 .

6 L’Orphelin de la Chine, que V* finira par donner en cinq actes.

7 La tragédie d'Alceste.

8 Surian, évêque de Vence, était mort le 3 août et fût remplacé par d'Alembert, le 19 décembre 1754 à l'Académie française, où Ximenes avait précédemment essayé de succéder à Destouches .

9 Marie-Sophie Puchat des Alleurs, sœur de l'ambassadeur à Constantinople, mariée en 1728 à M. Sonning, nommé dans une lettre du 21 mai 1755 à Thibouville :

voir page 376 -377: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f379

 

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