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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Elle étonne l'Europe et ses sujets la bénissent

... Marine Le Pen bien entendu !

Devant elle, le grand lèche-bottes Bardella , fort de son score aux sondages .

Leurs inepties ont encore le vent en poupe, les Français sont spécialement doués pour rejouer Trafalgar , un Napoléon n'a pas suffi pour nos experts en naufrages ; la devise est de plus en plus fluctuat et cito fluit .

 

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https://www.lopinion.fr/de-qui-se-moque-t-on/dessin-jordan-bardella-lheritier-rassemblement-national-le-pen-fils-fille

 

 

« A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck

Au château de Ferney par Genève 19è avril 1768 1

J'ai toujours eu l'honneur, madame, de vous répondre très exactement quand vous m'avez fait celui de m’écrire de l'abominable château que vous habitiez . Vous voilà maintenant à Hambourg où vous ne resterez peut-être pas longtemps . Quand vous voudrez habiter un château où il y a des portes et des fenêtres comme dans celui du baron de Tonder Thentronck j'en ai un à votre service où vous serez la maîtresse absolue, et tant que je vivrai il sera à votre service . J'ai couru comme vous le monde, et je  me suis enfin bien trouvé de m'être fixé . Vous ne trouveriez nulle part une plus belle vue, ni des promenades plus agréables, ni plus de liberté ; et vous auriez de la société quand vous en voudriez . Mais je crains bien que vous ne regardiez mon château comme un château en Espagne .

Vous avez une héroïne par-delà Hambourg en tirant droit vers le nord qui pourrait bien avoir la préférence sur moi . Elle étonne l'Europe et ses sujets la bénissent . Mais peut-être êtes-vous dégoûtée des impératrices .

Quand vous n'aurez rien à faire, souvenez-vous d'un ancien ami qui vous sera attaché avec le plus tendre respect jusqu'au dernier moment de sa vie . Je vous promets que quand je mourrai ( ce qui arrivera bientôt ) je vous donnerai la préférence sur tous les curés et sur tous les prédicants du voisinage .

N. B. – Je vous avertis, madame, que le château de Ferney est pendant l’été un des plus beaux de la nature . Je vous défie d'avoir sur l'Elbe une aussi jolie maison.

Agréez encore une fois mon respect et mes regrets . 

V.»

1 Cette lettre de V* répond à une lettre très mélancolique de la comtesse, laquelle avait appris par un correspondant que V* s'était séparé de Mme Denis . Voici sa lettre :

« Hambourg le 28 mars 1768

Après plus de trois années d'oubli et de silence, à peine peut-être vous rappelez-vous de mon nom . Je fais encore une tentative, monsieur, pour essayer de réveiller chez vous cette bienveillance, cette amitié si chère, si flatteuse pour moi, qui avait résisté aux vicissitudes du temps ; au tourbillon des cours ; à l'absence ; au peu que je pouvais mériter ; et qui tout à coup a paru s'éteindre et s'anéantir, par un effet si triste pour moi, dont la cause m'est toujours restée inconnue.

Dussiez-vous vous impatienter contre une importunité que le sentiment seul a pu vous attirer ; dussiez-vous le garder encore ce silence qui m'afflige, qui me désole, il ne s'agit point de vanité ici, il s'agit d'amitié, d'estime, de vénération, enfin de tout ce que le cœur peut ressentir de plus intéressant . L'ami , le bienfaiteur de l'humanité serait-il insensible à la sincérité d'une des personnes du monde qui l'a de toute sa vie le plus sincèrement admiré ? dont l'hommage ne saurait lui être suspect d'aucun des faux jours qui déshonorent ceux que la fraude, la légèreté, l'intérêt, ou quelque autre mauvais motif peut arracher ? Je vais m'émanciper à vous parler un moment de moi, de ma présente situation comme si vous daigniez encore vous y intéresser . Vous verrez que c'est le cœur seul qui me fait parler ; et peut-être serez-vous touché du sentiment qui m'anime , peut-être aurai-je la douceur de vous retrouver le même pour moi .

Les dernières lettres que j'ai eu l'honneur de vous écrire, il y a près de trois ans du vieux château de Jever, et auxquelles je n'ai eu aucune réponse vous ont dit que j'y passais des jours assez doux, à cause du voisinage de ma bonne vieille mère ; mais du reste assez triste par le mauvais air, et le manque total de la moindre société .

Nos santés respectives s'en sont cruellement ressenties . Ma mère pouvait encore s’aérer et se refaire quelquefois, à son château ; mais j'ai si bien avalé les exhalaisons de ces marais croupissants que je suis presque aux abois . J'avais trois nièces charmantes qui faisaient la douceur de ma vie . Deux ont été placées à des cours, où elles ne sont point heureuses ; et la troisième, la plus aimable, est morte entre mes bras de la petite vérole . Les veilles, la douleur m'ont mises à deux doigts de la mort . J'ai eu deux ou trois maladies mortelles . Je ne me suis plus traînée pendant toute une année qu'à l'aide d'un bâton .

Enfin tant de peines, et d'autres inconvénients ; ce château quasi insoutenable en hiver, et qu'il ne dépendait pas de moi de faire réparer, m'a obligée de choisir un autre séjour l'année passée . Je verrai […] ma bonne mère à Brême, un couple de mois, et je passe le reste du temps à Hambourg . J'y ai une parente, des liaisons et assez de liberté . Ma santé ruinée me prive presque de tout . Je suis plus souvent au lit qu'ailleurs . Enfin je ne crois pas que je la ferai longue, ni que j'attendrai comme ma mère les quatre-vingt-onze ans, qu'elle porte plus lestement que moi mes cinquante . Me laisserez-vous mourir, monsieur, sans me donner encore une seule marque d’amitié ? Une ligne qui me dise que vous rendez justice à l'extrême attachement qui n'a jamais varié, jamais diminué pour vous, depuis que vous-même, avant de me connaître, m'aviez appris à essayer au moins de penser ?

Oui, monsieur, je ne sais si je souffrirai encore longtemps les maux physiques, et les dégoûts moraux de la vie, mais je sais bien que ce que j'ambitionne le plus , c'est d'obtenir encore un sentiment de bonté, un retour de souvenir de votre part .

Ce n'est point votre célébrité, l’orgueil de recevoir des lettres de l'homme du siècle qui me donne ce désir si vif . J'ai connu il y a trente ans peut-être cette vanité . Elle est morte en moi, comme la plupart des passions . L'attendrissement que m'inspire le bienfaiteur du genre humain, celui qui a passé sa glorieuse et utile vie à détruire les préjugés, qui seul m'a enseigné à les connaître, à m'en défier, qui m'a fait aimer la justice, la vérité et la vertu ; le grand homme à qui les Calas, les Sirven ont dû leur salut, celui qui mérite l'hommage, l'éternelle gratitude des protestants, de l'innocence opprimée le noble ennemi des erreurs, le bienfaiteur de tous mes contemporains et le mien, cet attendrissement si juste et si tendre que lui seul peut inspirer à de tels titres, voilà monsieur le mouvement qui me guide . On m'a dit l'autre jour que vous étiez malade², que vous aviez des chagrins ; mon cœur s'est senti déchiré , j'ai cru sentir tout cela moi-même pour vous . Eh bon Dieu qui est-ce donc qui doive aspirer au bonheur , si le ciel peut permettre qu'il manque quelque chose au vôtre ? Votre respectable vieillesse est l'objet qui doit intéresser tout le genre humain . C'est le père de l'humanité qu’elle doit honorer en vous . Chaque être pensant vous doit tout . Que la terre entière l'oublie, je ne l'oublierai jamais . Dédaignez, négligez-moi, si vous le pouvez, si vous le voulez . Refusez-moi l'unique consolation que je vous demande . Ce sera un tort, un tort unique que vous aurez, il m'affligera extrêmement ; mais il ne me paraîtra à moi-même qu'un point , qu'un atome, qui disparaîtra dans l’immensité de vos bienfaits, et qui ne m’ôtera rien de cet attachement, de cette vénération intime, qui vous appartient et que je compte d’emporter au tombeau, et peut-être au-delà, si vous me fâchez . Ah monsieur, que quelques lignes me feraient plaisir ; et voudriez-vous contre moi seule vous refuser au charme de faire des heureux ?

Comtesse de Bentinck née d'Altenburg.

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22/12/2023 | Lien permanent

you set me in flames with your courage

... Voila ce qu'aurait pu déclarer Donald Trump à Greta Thunberg s'il avait été un minimum honnête, mais c'est trop demander à un menteur professionnel . Selon ma brave femme de mère, il n'est qu'une gueule de raie !

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« A John Wilkes, Gentilhomme

anglais etc.

[vers le 25 novembre 1764] 1

Sr ,

I return you many thanks, you set me in flames with your courage, and you charm me with your wit .

Yr most h. ob. s. 2

V. »

1 Wilkes a écrit à V* le 23 novembre 1764 en lui envoyant quelques publications .

2 Monsieur, / Je vous retourne vos remerciements, votre vaillance m'enflamme, et votre esprit me charme . / Votre très humble et très obéissant serviteur. »

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22/01/2020 | Lien permanent

j'aurai toujours beaucoup de respect pour les belles et tout vieux que je suis, j'aime encore mieux en parler que des ho

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Je viens de voir Tim Burton's Corpse bride , dessin animé déjanté et poétique , comme je les aime. Comme Volti, j'ai bien du respect pour les belles, et même beaucoup plus pour l'une d'elles, ce qui n'empêche pas que je garderai toujours aussi mon attrait pour la BD et les dessins animés . Je vous laisse profiter d'une partie de la bande son ci-dessus.

 

 

« A Louise Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

 

Aux Délices 26 janvier [1760]

 

Madame,

 

Si mon petit commerce avec la personne que vous savez trouve quelques épines, il me vaut bien des fleurs de la part de Votre Altesse Sérénissime . Je la crois un peu coquette. Ce n'est pas vous, assurément que je veux dire, c'est la belle i dont Votre Altesse Sérénissime favorise les beautés et les prétentions. Elle a fait part de ses amours ii à un confident qui n'a pas le cœur tendre iii et je crois que son amant iv pourrait être un peu refroidi. Voilà, Madame, la première fois que j'ai parlé galanterie au milieu des neiges des Alpes . Je me sens plus à mon aise et plus dans mon naturel en parlant à Votre Altesse Sérénissime des talents de votre auguste famille, des grâces d'Alzire, et de celles de Gusman, d'un jupon à falbalas de plumes, et d'un habit à l'espagnole v. Je devrais bien être le souffleur. Ce rôle me conviendrait mieux que celui que je fais je ne sais comment. J'ai de la peine avec la coquette vi. Je sais bien qu'elle est faite pour séduire, et qu'avec tant de beauté on n'attend pas d'elle beaucoup de bonne foi. Je souhaite qu'on respecte ses caprices, et qu'elle ne s'en repente pas. Pour moi j'aurai toujours beaucoup de respect pour les belles et tout vieux que je suis, j'aime encore mieux en parler que des horreurs de la guerre, et des tigres de l'espèce mâle qui se déchirent dans les glaces vii.

 

On a imprimé, Madame, les Poésies du philosophe de Sans-Souci viii. Je n'ai pu encore parvenir à en avoir un exemplaire . Il serait plaisant qu'il eût imprimé ses vers pour en faire présent à M. de Daun ix, je crois que ces poésies seront mises à Rome à l'index x. Daignez agréer toujours, Madame, le profond respect du Suisse.

 

V. »

 

i Frédéric II.

ii Des négociations secrètes de paix avec la France, désignées sous le code de fiançailles dans les lettres précédentes.

iii William Pitt.                http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Pitt_l%27Ancien

iv La France, et plus précisément son Secrétaire d'État aux Affaires étrangères , Choiseul. Celui-ci, écrit à V* le 14 janvier, mécontent qu'une lettre privée adressée à V* se soit retrouvée jusqu'en Russie où l'on accuse alors la France de vouloir faire une paix séparée.

v La duchesse avait demandé à V* de dessiner les costumes afin que ses enfants puissent jouer Alzire. V* se contenta le 15 janvier de donner une description détaillée où il est question d'une jupe à plumes pour Alzire et d'un habit à l'espagnole pour son fils et Alvares.

vi Toujours Frédéric.

vii Guerre au Canada entre Français et Anglais.

viii Elles paraissent à Lyon chez Bruyset le 17 janvier 1760, puis à Paris le 30 janvier. C'est sans doute le chevalier de Bonneville qui avait vendu le manuscrit.

http://www.voltaire-integral.com/__La%20Bibliotheque/Tabl...

http://books.google.fr/books?id=dU4OAAAAQAAJ&printsec...

ix Quelques jours plus tard, V* citera à ses correspondants ( la duchesse, De Brosses, ...) ce vers de l'Épitre au maréchal Keit : « Allez, lâches chrétiens... » Voir page 272, et vers fin de page 285 : http://books.google.be/books?id=c38HAAAAQAAJ&pg=RA1-P...

Le marquis d'Argens sera plus timide et demandera l'autorisation à Frédéric de mettre « mortels craintifs » à la place                                                                                                                   CF. lettre du 1er avril 1761 : http://books.google.be/books?id=rc1WAAAAMAAJ&pg=PA227...

Frédéric malmenait du même ton l'Angleterre et la Russie. Ce qui fait que le gouvernement français n'empêcha pas la publication. V* ne craint pas qu'on le soupçonne d'être l'éditeur du recueil, écrira-t -il à Thieriot le 18 février , puisque « Salomon fit la niche de le défaire de ses œuvres à Francfort, et son ambassadeur en cette ville signa » un reçu ;                                                                           cf. lettres du 20 juin et 8 juillet 1753 :  http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/21/n...

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/07/08/b...

x Frédéric y revendiquait aussi son athéisme.

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26/01/2011 | Lien permanent

J'ai toujours un petit malheur, c'est que les choses les plus innocentes que j'écris sont presque toujours défigurées, f

 

 http://www.deezer.com/listen-9931164   Pas terrible, me direz-vous ! Je suis entièrement d'accord . N'est pas Chopin qui veut ....

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 Allons, encore un petit coup ... de poignard dans les oreilles :  http://www.deezer.com/listen-7847026

 Et pour vous achever, si vous fuyez, un Coup de poignard dans le dos (c'est lâche ! oui, mais il ne fallait pas fuir devant le danger ! ) : http://www.deezer.com/listen-8766629

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

5è avril 1776

 

Mon cher ange, ce vieux bonhomme vous fatigue de vers et de prose . J'ai toujours un petit malheur, c'est que les choses les plus innocentes que j'écris sont presque toujours défigurées, falsifiées, et deviennent de petits poignards dont on veut me percer . Je vous soumets la véritable lettre que j'ai écrite au roi de Prusse en dernier lieu 1, et dont malheureusement il a couru des copies très informes . S'il vous prend fantaisie de mettre cette copie véritable dans des mains sures qui puissent en faire un usage agréable, je vous serai très obligé . On connaitra deux choses, la manière dont je suis avec ce singulier monarque, et la manière dont je pense sur le temps présent . Qui sait si ces deux choses bien connues ne pourraient pas m'enhardir à faire quelque jour un petit tour à l'ombre des ailes de mon cher ange ? Il serait fort plaisant, à mon gré, que je vinsse dans ma quatre-vingt-troisième année vous embrasser en poste à la barbe des Pasquier et des Séguier 2. Il me semble que le maréchal de Richelieu n'a pas été traité bien favorablement dans la cour des pairs 3. J'ai bien peur que les neveux de Mme de Saint-Vincent, et le major, et les autres qui ont été emprisonnés à sa réquisition, et à ses risques, périls, et fortune , ne demandent de gros dommages, et de grandes réparations . Voilà une triste aventure . Le vainqueur de Mahon et de tant de belles femmes finit désagréablement sa carrière . Heureux qui sait rester en paix chez soi !

 

Serait-il bien vrai , mon cher ange, que l'auteur du Portier des Chartreux fût l'auteur du discours qu'a prononcé M. d'Aligre 4? Ce portier n'aurait-il pas mieux fait de s'en tenir à la règle de Saint Bruno qui ordonne le silence ? »

 

1 Lettre du 2 avril où V* fait l'éloge de Louis XVI et du gouvernement, et dont un passage est cité dans sa lettre du 23 mars à Vasselier :                  http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/03/29/il-etait-a-craindre-que-le-peuple-ne-se-revoltat-parce-qu-on.html

2 Dont les réquisitoires ont entrainé des condamnations par le parlement .

Pasquier : dans l'affaire du chevalier de La Barre, Voltaire est clairement visé durant le procès par le rapport du conseiller Pasquier qui appelle l’autodafé du « Dictionnaire philosophique » mais aussi l’éradication de son auteur « que Dieu demande en sacrifice ».

Antoine-louis Séguier : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Louis_S%C3%A9guier

3 La cour des pairs avait libéré Mme de Saint-Vincent, accusée d'avoir fait de faux billets au nom de Richelieu, et avait ordonné un nouvel examen du dossier ;                                                           voir lettres à d'Argental du 5 septembre 1774 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/05/2...

et                                                                                                                                              24 novembre 1774 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/11/23/vous-verrez-ce-que-peut-encore-un-jeune-homme-de-quatre-ving.html

 

4 Le 25 mars, V* a écrit dans les mêmes termes à De Lisle qui a noté sur le manuscrit : « M. d'Aligre (premier président) prononça, au lit de justice pour l'abolissement des corvées, un discours (contre les édits) composé, disait-on, par un avocat nommé Gervaise, auteur du livre infâme intitulé Le Portier des Chartreux. »

Marquis Etienne-François d'Aligre : voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Fran%C3%A7ois_d...                              et :                                                                                                             http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_des_Vaux...

Jean-Charles Gervaise de La Touche : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Charles_Gervaise_de_Lat...                                                                                                   et :                                                                http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Portier_des_Chartreux

 

 

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05/04/2011 | Lien permanent

Your prudence seconds the governement perfectly ; I do not doubt that your colleagues think as you do/Votre sagesse seco

... Mais diable ! à quelle assemblée peut-on parler de sagesse si elle soutient le gouvernement ? Je ne vois pas . Et vous ? Il faudrait, il est vrai déjà connaitre les "vues du gouvernement", qui me semblent bien courtes actuellement . A suivre ...

Que se passera-t-il au printemps naissant dans le secret de l'isoloir ?

 Un tête à queue ?

 DSCF5706 secret de l isoloir.png

 

« A Jean-Alphonse Rosset de Rochefort 1

[Les Délices, 11 février 1759]2

Sir, I learn obligations wich I owe, or rather wich religion, good order, and public tranquillity owe to you . I am assured, and I do not doubt, that you employ your talents and your idea of justice in proscribing a libel secretly printed in your town ; the éditor, named Grasset, is already greatly suspected, since he is known to have robbed the brothers Cramer at Geneva ; and his criminal suit has been commenced . It would matter little if suppositious works were imputed to me in this libel ; that would only be a piece of typographical roguery to wich one is sufficiently accustomed and wich is not worthy of attention ; but ther is a letter on my lord Bollingbroke wich formally attack religion . Whoever composede it is greatly to blame ; he who spreads it abroad is still more to blame, and it is punishable calumny to impute it to me .

The pretended letter written from Lausanne to M. Thieriot at Paris is not my letter at all ; I never wrote such nonsense as that wich has been printed .

The reply to this pretended letter by a society of library men in Geneva as an outrage to the state of Geneva ; it is an anonymous work under a fictitious name, and such publications are not permitted at Geneva .

The supposed quarrel with M. Vernet, professor of theology, is another insult to this professor, with whom I have never quarrelled and whom I esteem , and love .

That wich concerns the memory of the late Saurin is a scandal wich the wisdom of your academy wishes to stifle, and wich the sovereign council of Berne does not desire brought up again .

Your prudence seconds the governement perfectly ; I do not doubt that your colleagues think as you do ; I present my respectful acknowledgements to them, and return to you, sir, in particular the most tender and the most sincere thanks . I wish you and all your family good health . I hope to have the honour to thanking you in person very shortly, and assuring you of the sentiments full of esteem and respect with wich I have the honour to be, sir, your very humble and very obedient servant, ]

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi

comte de Tournay . »

1 Né le 6 mars 1709, mort le 25 mars 1766, professeur et recteur de l'Académie de Lausanne, où il enseigna l'hébreu . On ne sait d'où vient le nom de Rochefort qui fut porté par plusieurs membres de la famille Rosset au XVIIIè siècle . Grasset éditera Pensées générales sur le déisme, de Rosset de Rochefort en 1760 .

Voir : pages 396-397 : http://books.google.fr/books?id=hmuxbcYuD7MC&pg=PA396&lpg=PA396&dq=Jean-Alphonse+Rosset+de+Rochefort&source=bl&ots=DGXLzFJHrw&sig=z47_H-Dr32IYsY8U_vAvAlJw3rw&hl=fr&sa=X&ei=O_ccU_rMIsboywP2xIC4CQ&ved=0CD4Q6AEwBA#v=onepage&q=Jean-Alphonse%20Rosset%20de%20Rochefort&f=false

Il écrira aussi Remarques sur un livre intitulé Dictionnaire philosophique portatif, où il le taxe de sophisme ; page 292 : http://books.google.fr/books?id=uN76Lxi-hNUC&pg=PA400&lpg=PA400&dq=Jean-Alphonse+Rosset+de+Rochefort&source=bl&ots=uZo1r-Xhe0&sig=xi2O56n2hNAWI59Kie7WNIA7KUA&hl=fr&sa=X&ei=O_ccU_rMIsboywP2xIC4CQ&ved=0CEAQ6AEwBQ#v=onepage&q=Jean-Alphonse%20Rosset%20de%20Rochefort&f=false

2 « Monsieur, j'apprends les obligations que je vous dois, ou plutôt que la religion , le bon ordre et la paix publique vous doivent . On m'assure , et je n'en doute pas, que vous employez vos talents et votre sens de la justice à proscrire une brochure secrètement imprimée dans votre ville ; l'éditeur, nommé Grasset, est déjà hautement suspect, puisqu'on sait qu'il a volé les frères Cramer à Genève ; et son procès criminel est engagé . Ce serait peu de chose que des œuvres supposées me fussent imputées dans ce libelle ; ce ne serait qu'un trait de la friponnerie des libraires auquel on est suffisamment accoutumé et qui est à peine digne d'attention . Mais il est question d'une lettre sur milord Bollingbroke qui attaque expressément la religion . Quel que soit l'auteur de ce libelle, il est à blâmer ; celui qui le répand à l'étranger est encore plus blâmable, et c'est une calomnie punissable que de me l’imputer . La prétendue lettre écrite de Lausanne à M. Thieriot à Paris n'est pas celle que je lui ai écrite ; je n'ai jamais écrit de niaiseries comme celles qui ont été imprimées . La réponse à cette prétendue lettre par une société d'hommes de lettres de Genève est un outrage à l’État de Genève ; c'est une œuvre anonyme sous un nom fictif et de telles publications sont défendues à Genève . La querelle supposée avec M. Vernet, professeur de théologie est une autre insulte à l'égard de ce professeur avec lequel je ne me suis jamais querellé, et que j'estime et que j'aime .

Ce qui concerne la mémoire de feu M. Saurin est un scandale que la sagesse de votre Académie désire étouffer et que le Souverain Conseil de Berne ne veut pas réveiller . Votre sagesse seconde parfaitement les vues du gouvernement ; je ne doute pas que vos collègues pensent comme vous ; je leur présente mes remerciements respectueux , et je vous adresse à vous en particulier, monsieur, l'expression de ma gratitude la plus tendre et la plus sincère . Je vous souhaite à vous et à toute votre famille bonne santé . J'espère avoir l'honneur de vous remercier en personne très prochainement, et de vous assurer des sentiments pleins d'estime et de respect avec lesquels j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. »

 

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09/03/2014 | Lien permanent

C'est un homme rare, et très bon à fréquenter de loin

... Mais non, mais non, il ne s'agit pas de Poutine affirment en choeur 17 chefs d'états et de gouvernements , et,- tout aussi faux-culs,- jamais nous n'oserions dire cela en public .

6 juin 2014 , débarquement de chefs-chefs et chefs-un-peu-moins-chefs en Normandie . Heureusement François est là pour jouer les marieuses et Poutine va pouvoir converser avec Porochenko, Angela et Barak . Avec ce dernier, sans être un  psychologue diplômé,au vu de la vidéo, je peux vous dire que le csar était dans ses petits souliers et n'a fait que sauver la face, style écolier qui tente de faire croire qu'il a appris sa leçon . Il est loin d'avoir l'aisance, et la taille, de Barak Obama, il a encore beaucoup à apprendre , ce csar est plutôt un moujik parvenu  et qui ne craint pas de faire donner le knout .

 http://www.leparisien.fr/international/rencontre-poutine-porochenko-possible-cessez-le-feu-en-ukraine-06-06-2014-3902527.php

 Plus didactique pour le 6 juin 1944 : https://twitter.com/louiscastel44

 Louis Castel

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine

13 avril [1759]

J'espère, ma chère nièce, que ma lettre vous trouvera à Paris et que vous aurez fait un très agréable voyage vous et les vôtres . Je ne dis pas que vous soyez revenue avec un excellent estomac ; ce n'est pas je crois la pièce de votre corps dont vous êtes le plus contente . J'ai reçu votre aimable lettre , vous écrivez mieux que vous ne digérez quoique vous ne soyez pas encore parvenue à une orthographe parfaite . Mais orthographiez comme il vous plaira, je ne ferai pas comme l'abbé de Dangeau 1 qui renvoyait les lettres à sa maîtresse quand les points et les virgules manquaient . J'ai reçu le bulletin de Dijon que M. de Florian a pris la peine de copier . La moitié des nouvelles est toujours fausse . Cependant on est curieux et pour un louis par an on peut fort bien être trompé . Comment faut-il faire pour avoir ce rogaton ? Les nouvelles varient beaucoup sur la conspiration sainte du Portugal . Nous ne savons encore si nous mangerons du jésuite ou si les jésuites nous mangeront .

Il y a des gens qui prétendent à Genève que les huguenots de France prêtent cinquante millions au roi, et qu'ils obtiennent quelques privilèges pour l'intérêt de leur argent . Mais je doute que les bons huguenots aient cinquante millions ; et je souhaite que M. de Silhouette les trouve, fût-ce chez les Turcs […]

Tronchin a fait un miracle sur Daumart 2; il l'a rendu boiteux, mais j'espère qu'enfin il en viendra à son honneur, et qu'au moins il lui accourcira l'autre jambe pour égaler le tout .

Le roi de Prusse m'envoie toujours plus de vers qu'il n'a de bataillons et d'escadrons . Son commerce est un peu dangereux depuis qu'il est l'allié des Anglais . Il écrit aussi hardiment qu'eux et ne nous ménage pas plus avec sa plume qu'avec ses baïonnettes . Il fait ce qu'il peut pour me rattraper . C'est un homme rare, et très bon à fréquenter de loin .

Pour votre frère 3 du grand conseil je ne lui dis mot, quoique je ne sois point du tout parlementaire . Il me méprise parce qu'on lui a dit que je suis riche . Si j'étais pauvre il m'écrirait tous les jours . C’est un drôle de corps que votre frère . Bonsoir ma chère nièce, faites-moi écrire des nouvelles, c'est-à-dire des sottises, car on ne fait que cela dans Paris .

Persuadez d'Argental de faire jouer Oreste comme il est, car je n'y peux rien faire . Je suis occupé ailleurs . »

1 Louis de Courcillon de Dangeau :http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_de_Courcillon_de_Dangeau

. V* donnera une version un peu différente de cette historiette dans une lettre à Hornoy du 20 août 1770 .

2 Daumart, petit cousin maternel de V*, avait eu un accident de cheval qui devait le laisser infirme cloué au lit jusqu'à sa mort . Voir lettre du 17 janvier 1759 à de Brosses : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/02/06/je-peuplerai-le-pays-de-gex-de-perdrix-je-voudrais-le-peuple-5291835.html

et aussi celle du 5 janvier 1759 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/01/25/ce-sont-eux-qui-sont-les-dupes-car-ils-ne-savent-pas-jouir-5280721.html

3 Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy : né le 23 juillet 1742 à Abbeville, conseiller au parlement, dont il sera président en 1780, mourra en janvier 1828 ; Hornoy est à huit lieues d'Amiens . http://en.wikipedia.org/wiki/User:EE_Project/Alexandre_Marie_Fran%C3%A7ois_de_Paule_de_Dompierre_d%27Hornoy

Voir aussi : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=APTN&VALUE_98=Alexandre-Marie-Fran%E7ois%20de%20Paule%20de%20Dompierre%20&DOM=All%2F&REL_SPECIFIC=3

 

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06/06/2014 | Lien permanent

feu Mme du Châtelet qui n'a fini que par des infidélités

Feu ! feu ! sur tout ce qui bouge, comme dit le colonel Trautman à Rambo ! qui bien sûr réponds illico "ça va péter colonel !"

Comme je n'ai pas l'âme guerrière, en tout cas pas assassine, pour me réchauffer en ce jour neigeux, je me tourne vers l'Oiseau de feu . Sera-ce suffisant pour me dispenser de mettre les chaines à ma voiture ?

Galamment, d'abord réchauffer les jeunes filles :http://www.deezer.com/listen-5517634

Se faire admirer comme sage :http://www.deezer.com/listen-5517638

Glorifier la victime, si tant est que ça puisse la consoler :http://www.deezer.com/listen-5517643

Faire un viron chez Petrouchka , voir si elle a de la vodka :http://www.deezer.com/listen-5517648

Un peu pompette lui faire faire trois tours de valse :http://www.deezer.com/listen-5517649

Finir sans plus savoir qui est qui :http://www.deezer.com/listen-5517652

Et prendre l'Oiseau de feu pour sa lampe de chevet :http://www.deezer.com/listen-5517658

Bon, cette présentation d'une oeuvre magistrale est un peu limite hors sujet ! quoi que ...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

Conseiller d'honneur du Parlement

rue de la Sourdière à Paris

 

A Lyon 2 décembre [1754]

 

Est-il possible que je ne reçoive point de lettres de mon cher ange ? Les bontés qu'on a pour moi à Lyon et l'empressement d'un public de province i, beaucoup plus enthousiasmé que celui de Paris, le premier jour de Mérope, ne guérissent point les maladies dont je suis accablé, ne consolent point mes chagrins et ne guérissent point mes craintes. C'est de vous seul que j'attends du soulagement. On me donne tous les jours des inquiétudes mortelles sur cette maudite puc...ii Il est avéré que Mlle du Thil iii la possède. Elle la tient de feu Mme du Châtelet qui n'a fini que par des infidélités iv. Il n'est que trop vrai que Pasquier v avait lu le Chant de l'âne chez un homme qui tient son exemplaire de Mlle du Thil, et que Thiriot a eu une fois raison. Je me rassurais sur son habitude de parler au hasard. Mais le fait est vrai. Un polisson nommé Chevrier a lu tout l'ouvrage. Et enfin il y a lieu de croire qu'il est entre les mains d'un imprimeur, et qu'il paraitra aussi incorrect et aussi funeste que je le craignais. Cependant je ne peux ni rester à Lyon dans de si horribles circonstances, ni aller ailleurs dans un état où je ne peux me remuer. Je suis accablé de tous côtés dans une vieillesse que les maladies changent en décrépitude et je n'attends de consolation que de vous seul. Je vous demande en grâce de vous informer par vos amis, et par le libraire Lambert de ce qui se passe afin que du moins je sois averti à temps et que je ne finisse pas mes jours avec Talhouët vi. Je vous ai écrit trois fois de Lyon. Votre lettre me sera exactement rendue, je l'attends avec la plus douloureuse impatience et je vous embrasse avec larmes. Vous devez avoir pitié de mon état, mon cher ange.

 

V. »

 

iLe 9, il écrira qu'il va aller voir jouer Brutus et que « s'il avait de l'amour propre, (il) resterait à Lyon. »

Pages 475 et suivantes : http://books.google.fr/books?id=N4M-AAAAcAAJ&pg=PA475...

 

 

ii La Pucelle cf. lettre du 20 novembre

Lettre CCCLXXX page 478 : http://books.google.fr/books?id=24jDtGSdQnUC&pg=PA478...

 

 

iii Fut dame de compagnie de Mme du Châtelet.Ou plus exactement Mlle de Thiel qui fut aussi amie de Clairaut .http://www.clairaut.com/ncoijuillet1734cf.html#Voltaire68-

 

iv Les derniers mots sont barrés sur la copie Beaumarchais Kehl.

 

v ? Étienne Pasquier ? Alors conseiller à la première chambre des requêtes .

 

vi François-Joachim Lapierre de Talhouët, maître des requêtes, condamné à mort en 1723 comme prévaricateur puis seulement incarcéré à Pierre-Encise, aux portes de Lyon, sur la Saône.

Page 232 : http://books.google.fr/books?id=ntxQVAWPIWAC&pg=PA232...

 

Pierre-Encise,-Lyon.jpg

 

Pour rappeler une des vocations passées de Pierre-Encise , rien ne vaut ceci pour repousser les murs :

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01/12/2010 | Lien permanent

Il n'y a certainement que l'un de vous deux qui puisse l'avoir écrite . Le troisième n'existe pas

C_est_pas_moi_c_est_lui0.jpg

Faut-il que je vous fasse un petit dessin ?

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Il n'y a pas de Troisème homme, faut-il vous le répéter ?

        Quoique :

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Et pour le plaisir seulement , que j'espère partagé :

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« A Charles Bordes

 

A Ferney, 15è décembre 1766

 

Je vous suis très obligé, Monsieur, des deux livres que vous voulez bien me confier et que je vous rendrai très fidèlement dès que je les aurai consultés i. J'espère les recevoir incessamment . L'abbé Coyer me jure qu'il n'est point l'auteur de la Lettre à Pansophe, c'est donc vous qui l'êtes . Il n'y a certainement que l'un de vous deux qui puisse l'avoir écrite . Le troisième n'existe pas ii. De plus vous étiez tous deux à Londres dans le temps que cette lettre parut ; il n'y a que vous deux qui puissiez connaitre les Anglais dont on trouve les noms dans cette pièce . Le style en est parfaitement conforme à la profession de foi très plaisante que vous fîtes il y a quelques années entre les mains de Jean-Jacques iii.

 

Vous avez très grande raison d'avouer que ce Jean-Jacques a quelquefois de la chaleur dans ses déclamations, et qu'il est souvent contraint, obscur, insolent, hérissé de sophismes, et plein de contradictions. Si vous vouliez ajouter à cette confession générale que vous vous êtes réjoui fort agréablement à ses dépens dans la Lettre à Pansophe, vous auriez une absolution plénière, sans être obligé ni à la pénitence, ni au repentir, et vous seriez certainement sauvé chez tous les gens de goût.

 

Je ne trouve dans cette publication de la Lettre à Pansophe d'autre défaut sinon qu'elle me met en contradiction avec moi-même comme Jean-Jacques . Je dis à M. Hume qu'il y a plus de sept ans que je n'ai écrit à ce polisson, et cela est très vrai. La Lettre à Pansophe semble me convaincre du contraire . Vous m'avez toujours marqué de l'amitié ; je vous en demande instamment cette preuve . La Lettre à Pansophe vous fait honneur et me ferait du tort . Vous avouez l'ode que vous avez mise sous mon nom iv, avouez donc aussi la prose, et croyez qu'en vers et en prose je connais tout votre mérite, et que je vous suis tendrement attaché. »

 

i Le 29 novembre, il a demandé à Bordes « deux ... libelles de jésuites contre les parlements » : Il est temps de parler ou compte rendu au public des pièces légales de M. Ripert de Monclar et de tous les évènements arrivés en Provence à l'occasion de l'affaire des jésuites, de l'abbé Dazès, 1763 , et : Tout se dira ou l'esprit des magistrats destructeurs, de Balbany, 1763 : http://books.google.fr/books?id=FfSZq5-9XpkC&printsec...

 

ii La Lettre à Pansophe est attribuée à V*, publiée en novembre 1766 avec la Lettre de Voltaire à Hume. http://www.voltaire-integral.com/Html/26/02_Pansophe.html ; http://www.voltaire-integral.com/Html/26/03_Hume.html

 

iii Profession de foi philosophique, 1763, jugée « digne des Lettres provinciales », mais où V* reproche quand même que Bordes reconnaisse du génie à Jean-Jacques dans une note de dernière page .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Borde

Voir note page 35 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70706d/f2.image.pag...

 

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17/12/2010 | Lien permanent

Comme je sais que vous aimez passionnément les hypocrites

Fin d'un bonheur populaire déclaré officiellement ? Fin de l'hypocrisie ?

Si Volti n'a pas vu de sang couler en ce début de conflit franco-genevois, il en verrait en Afrique du Nord où le ras le bol populaire contre les dirigeants politiques vient de faire sauter le couvercle à propos de la cherté de la vie.

Affamer la population , dictateurs modernes, sachez- le, mène à la révolte si ce n'est la révolution . Seriez vous assez incultes pour oublier les leçons de l'histoire ? En mon fors intérieur, je le suppose . Seriez vous de banals tyrans ? Je le crois, itou !

Vous qui savez si bien faire suer le burnou, présidents et ministres, quand va-t-on , enfin, vous envoyer balayer le Sahara ?

Je crains cependant que, dans ces pays où l'oral et la tradition sont si forts, le couvercle du couscoussier ne retombe aussi vite qu'il est monté dès qu'un beau parleur armé caressera le peuple dans le sens du poil . Une manière de mai 68 avec nouveaux BO-BOs pour résultat . Les prisons garderont encore les mêmes locataires.

Le monde occidental ne râlera que pour des vacances annulées à Djerba, ou autre lieu pour amateur de bronzette, et plus si affinité ! 

 

 

 

« A Frédéric II, landgrave de Hesse-Cassel

 

A Ferney, le 13 janvier 1767

 

Monseigneur,

 

Comme je sais que vous aimez passionnément les hypocrites, je prends la liberté de vous envoyer pour vos étrennes un petit éloge de l'hypocrisie i, adressé à un digne prédicant de Genève. Si cela peut amuser Votre Altesse Sérénissime, l'auteur, quel qu'il soit, sera trop heureux.

Votre Altesse Sérénissime est informée sans doute de la guerre que les troupes invincibles de Sa Majesté Très Chrétienne font à l'auguste république de Genève ii. Le quartier général est à ma porte. Il y a déjà eu beaucoup

de beurre et de fromage d'enlevé, beaucoup d'œufs cassés, beaucoup de vin bu, et point de sang répandu. La communication étant interdite entre les deux empires, je me trouve bloqué dans ce petit château que Votre Altesse Sérénissime a honoré de sa présence. Cette guerre ressemble assez à la Secchia rapita iii, et si j'étais plus jeune, je la chanterais assurément en vers burlesques. Les prédicants, les catins et surtout le vénérable Covelle y joueraient un beau rôle iv. Il est vrai que les Genevois ne se connaissent pas en vers, mais cela pourrait réjouir les princes qui s'y connaissent. La seule chose que j'ambitionne à présent, Monseigneur, ce serait de venir au printemps vous renouveler mes sincères hommages.

J'ai l'honneur, etc.

Voltaire »

 

i Maître Guignard, ou De l'hypocrisie, diatribe par M. Robert Covelle, qui parut dans les Honnêtetés littéraires. http://books.google.be/books?id=7CwHAAAAQAAJ&pg=PA237...

 

 

ii Il y a eu échec de la médiation et par suite un blocus ; cf. lettre à Choiseul du 9 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/09/b...

 

iii Poême héroï-comique d'Alexandro Tassoni qui paru pour la première fois à Paris en 1622.

Tassoni : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alessandro_Tassoni

 

La Secchia rapita (Le Seau enlevé) : http://www.intratext.com/ixt/ITA1687/

mis en musique par Antonio Salieri : http://www.deezer.com/listen-1857902

 

http://books.google.be/books?id=DvgZAAAAYAAJ&printsec...

 

iv V* écrit La Guerre civile de Genève : http://www.voltaire-integral.com/Html/09/09GUERCI.htm...

cf. lettre aux d'Argental du 4 février 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/02/03/2...

 

 

 

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10/01/2011 | Lien permanent

”comme vous aimez à dire des choses agréables vous ne manquerez peut-être pas cette occasion” ou ”nous espérons que la

Souhait d'une princesse étrangère au XVIIIème :  "nous espérons que la France maintiendra toujours les droits des princes."

Je crois qu'elle a été exaucée et que la Révolution de 89 n'a pas suffit pour abolir les droits de certains princes : ceux de l'audiovisuel, ceux du fric, ceux des chefs de partis politiques et leurs séides , etc ;

Tiens pourquoi instinctivement ai-je mis l'audiovisuel en premier ? Dr Freud , dites-moi tout !

 

 

 

 

 

 

"...comme vous aimez à dire des choses agréables vous ne manquerez peut-être pas cette  occasion." : là, je fais appel à vous lecteurs et lectrices (je reste malgré moi politiquement correct ), avec un clin d'oeil particulier aux lectrices, ou plutôt, soyons franc, une lectrice .

orgueil.jpg

-Quel orgueil James !

-Non, "petite délicatesse de mon coeur"!

-Jusqu'où iras-tu James ?

-Aussi loin que vous me le permettrez, mon Dieu !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

 

                            Souvenez-vous, mon héros, que dans votre ambassade à Vienne  [1725 à 1729] vous fûtes le premier qui assurâtes que l’union des maisons de France et d’Autriche était nécessaire, et que c’était un moyen infaillible de renfermer les Anglais dans leur île, les Hollandais dans leurs canaux, le duc de Savoie dans ses montagnes, et de tenir enfin la balance de l’Europe.

 

                            L’événement doit enfin vous justifier. C’est une belle époque pour un historien que cette union si elle est durable [traité d’alliance France-Autriche  1er mai 1756 ; la Prusse s’étant alliée à l’Angleterre, ennemie de la France : c’est le renversement des alliances].

 

                            Voici ce que m’écrit une grande princesse plus intéressée qu’une autre aux affaires présentes par son nom et par ses États [sans doute la duchesse de Saxe-Gotha, déduction d’après sa lettre du 4 septembre]:

 

                   « La manière dont le R. de Pr. en use avec ses voisins excite l’indignation générale [invasion de la Saxe par Frédéric le 29 août 1756 et la manière dont il a traité le pays : lourdes contributions, incorporation forcée des hommes. Etc. Auguste III a dû rentrer en Pologne.]. Il n’y aura plus de sureté depuis le Veser jusqu’à la mer Baltique. Le corps germanique a intérêt que cette puissance soit très réprimée. Un empereur serait moins à craindre, car nous espérons que la France maintiendra toujours les droits des princes. »

 

                            On me mande de Vienne qu’on y est très embarrassé [les Autrichiens furent battus à Lobositz le 1er octobre 1756]. Apparemment qu’on ne compte pas trop sur la promptitude et l’affection des Russes.

 

                            Il ne m’appartient pas de fourrer mon nez dans toutes ces grandes affaires, mais je pourrais bien vous certifier que l’homme dont on se plaint [évidemment Frédéric] n’a jamais été attaché à la France, et vous pourriez assurer Mme de P. qu’en son particulier elle n’a pas sujet de se louer de lui [dans une lettre datée de Potsdam, mais récrite certainement à Colmar, V* raconte que Mme de Pompadour l’avait chargé « de présenter ses respects au roi de Prusse » et que celui-ci « répondit sèchement : Je ne la connais pas » .]. Je sais que l’Impératrice a parlé il y a un mois avec beaucoup d’éloge de Mme de P. Elle ne serait peut être pas fâchée d’être instruite par vous ; et comme vous aimez à dire des choses agréables vous ne manquerez peut-être pas cette  occasion.

 

                            Si j’osais un moment parler de moi, je vous dirais que je n’ai jamais conçu comment on [Louis XV et Mme de Pompadour] avait eu de l’humeur contre moi de mes coquetteries avec le roi de Prusse. Si on savait qu’il m’a baisé un jour la main toute maigre qu’elle est, pour me faire rester chez lui, on me pardonnerait  de m’être laissé faire ; et si on savait que  cette année on [Frédéric] m’a offert carte blanche, on avouerait que je suis un philosophe guéri de sa passion. J’ai, je vous l’avoue, la petite vanité de désirer que deux personnes le sachent. [Louis XV et Mme de P.  L’édition pirate de La Pucelle mettra fin en décembre à ces pourparlers et à ses espoirs de retour ] Et ce n’est pas une vanité, mais une délicatesse de mon cœur de désirer que ces deux personnes le sachent par vous. Qui connait mieux que vous le temps et la manière de placer les choses ? Mais j’abuse de vos bontés et de votre patience. Agréez le tendre respect du Suisse.

 

                            Je vous demande pardon du mauvais bulletin de Cologne que je vous envoyai dernièrement. On forge des nouvelles dans ce pays là.

 

 

                            Voltaire

                            Aux Délices 10 octobre 1756. »

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09/10/2009 | Lien permanent

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