Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

c'est à l'emprunteur de venir chercher le prêteur

... Valable au XVIIIè siècle ; on ne connaissait pas encore le racolage que font les banquiers actuels pour attirer le client, englué, qui va mal dormir pendant un bon laps de temps .

 Le costume a changé, mais l'état d'esprit est toujours, toujours le même .

 

 

« A Ami Camp

5è mars 1762

Je vous supplie, mon très aimable correspondant, de vouloir bien mander à votre mari, qu'il ne se donne pas la peine de chercher M. d'Albertas ; c'est à l'emprunteur de venir chercher le prêteur . Au reste, si un homme qui a quatre-vingts mille livres de rente est obligé de s'adresser au pays de Gex pour deux mille écus, les gens du pays de Gex doivent être un peu surpris, et très peu empressés .

Nous jouons samedi une pièce nouvelle 1. Cela est plus agréable que de prêter de l'argent à des premiers présidents de la chambre des comptes .

Je vous souhaite cent fois plus de succès dans vos affaires sérieuses, que nous n'en aurons dans nos plaisirs . »

1 Samedi, donc le lendemain ; Du Pan écrit le 8 mars 1762 à Freudenreich en rendant compte de la fête : « Avant hier M. de Voltaire donna une très belle fête à son château de Ferney . Il y eut environ soixante dames et cent hommes . L'assemblée se forma entre six et sept heures du soir . On servit des rafraichissements . Ensuite on passa au théâtre où l'on entendit représenter la comédie intitulée L’Écueil du sage . Voltaire jouait un des principaux rôles . M. et Mme d'Hermenches et M. de Saint-Cierge chantèrent un opéra-comique pour servir de petite pièce . L'orchestre était excellent ; ce plaisir dura jusqu'après onze heures ; quand on fut rentré dans les salles du château, les jeunes gens se mirent à danser pendant que les acteurs changeaient d'habit, à minuit on alla souper . Il y avait une table de soixante couverts, une autre de trente et plusieurs petites, on eut abondamment de toutes sortes de viandes froides, de bons vins, etc., à deux heures on se remit à danser jusqu'à six, que chacun remonta en carrosse pour retourner chez soi bien content. »

 

 

Dans la même veine ... parlons d'argent ( la parole étant d'argent, je crains bien d'avoir écrit un pléonasme )

Quentin Massys 001.jpg

François, et Pénélope en plein travail (parlementaire ?! )

Lire la suite

22/02/2017 | Lien permanent

la sangsue commise par les fermes générales exige le centième de cette bonne action . De quel droit ? sangsue !

... Sangsue mille fois  ! ô fisc français qui t'accapare sans trève une part des héritages des particuliers .

Ô la belle république qui fait subsister des droits féodaux !

Hyènes ! Chacals ! Vautours ! vous dépouillez les morts .

Si quelqu'un peut me dire une seule bonne raison pour ce brigandage, je veux bien l'entendre .

 

 

 

« A Jacques-Bernard Chauvelin

A Tournay 7 septembre 1759

non plainte,

non requête,

non procès,

mais très humble consultation,1

toujours centième denier .

Un peu d’attention, sil-vous-plait, monsieur.2

Par contrat passé le 20 august, V... a bien voulu donner 3125 livres comptant, pour tirer son vassal Betens de prison et le dit Betens abandonne son rural au pays de Gex , jusqu'à ce que V. soit remboursé sur les fruits de ce rural , et le tout sans intérêt . Ainsi spécifié au contrat . Or la sangsue commise par les fermes générales exige le centième de cette bonne action .

De quel droit ? sangsue ! Est-ce ici une aliénation ? Un bail à vie ? Est-ce une aliénation de fonds ? Est-ce un bail de plus de neuf ans ?

Le fonds dont je deviens régisseur vaut environ 700 livres par an . Comptez, vous trouverez qu'en quatre ans et demi tout est fini . Pourquoi fourrez-vous votre nez dans un plaisir que je fais à mon vassal de Tournay  ? pourquoi prenez vous votre part d'un argent prêté par pure charité ? Si vous m'échauffez les oreilles je me plaindrai à M. de Chauvelin .

Vous m'avez extorqué là 50 livres avec la petite oie 3. Sachez que je les retiendrai ( car M. de Chauvelin le jugera ainsi ) sur le centième de l'acquisition à vie de Tournay . Je ne veux pas importuner le roi pour avoir un brevet d'exemption . Je suis satisfait de ses bontés . L’État a besoin d'argent . Oui vous aurez votre centième d'acquisition à vie, en protestant que c'est au rusé président Des Brosses à le payer, non à moi . Patience . Mais pour les 50 livres extorquées, vous les rendrez s'il-vous-plait ; ou il n'y a point de justice sur la terre .

Vous êtes chicaneur et vorace, vous dégoûtez de faire du bien .

Si M. de Chauvelin met no en marge de ma pancarte, je me tais ; mais il mettra si .

Le laboureur V. présente ses respects à monsieur le protecteur des édits, et à monsieur l'abbé son frère examinateur des édits .

Il le supplie de permettre que cette lettre pour monsieur l'ambassadeur soit mise dans son paquet .

Du théâtre de Tournay, pays de Gex, pays charmant,

mais où la terre ne rapporte que trois pour un,

pays où j'entretiens les haras du roi à mes dépens

et où je n'ai point d'avoine, ainsi tout va . »

1Ces mots sont écrits dans la marge en face des trois premières lignes .

2 Ces mots sont écrits en marge en face du début du corps de la lettre .

3Avec la petite oie a été ajouté en marge ; cette expression désigne originairement les abattis de l'oie et est employée par figure pour désigner l'accessoire d'une chose ou d'une affaire, ici , les frais annexes .

 

 

Lire la suite

05/10/2014 | Lien permanent

Mettez votre gloire à faire réussir ce que vous avez approuvé

...Et assumez-en les conséquences !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental, Envoyé

de Parme, etc.

Quai d'Orsay

à Paris

et à

Henri-Louis Lekain

10 juin [1767]

Si vous vous portez bien, mon cher ange, j'en suis bien aise . Pour moi, je me porte mal . C'est ainsi qu'écrivait Cicéron, et je ne vois pas trop pourquoi on nous a conservé ces niaiseries . M. de Thibouville me mande que votre santé est meilleure et que vous n'êtes point au lait . Il dit grand bien de votre régime . Jouissez, mes anges, d'une bonne santé sans laquelle il n'y a rien . M. de Thibouville m'écrit une lettre peu déchiffrable, mais dans laquelle j'ai entrevu que Mlle Durancy a passé de Scythie au Canada 1 , qu'elle s'est perfectionnée dans les mœurs sauvages et qu'au lieu de se sacrifier pour son amant elle le tue par mégarde . C'est là sans doute un beau coup de théâtre, et digne du parterre velche . Voici ce que je dois répondre à M. de Thibouville sur Les Scythes et ce que je vous prie de lui communiquer .

Puisque vous renoncez à votre diabolique monologue, je vous aimerai toujours et il n'y aura rien que je ne fasse pour vous plaire . Je serai de votre avis sur tous les petits détails dont vous me parlez , du moins sur une bonne partie .

J'attendrai surtout Fontainebleau pour envoyer à peu près tout ce que vous désirez . Je me flatte toujours que la naïveté singulière des Scythes les sauvera à la fin, car la naïveté est un mérite tout neuf ; et il faut du neuf aux Velches . Mettez votre gloire à faire réussir ce que vous avez approuvé, et ne vous laissez jamais séduire par ces Velches 2 capricieux.

 

À vous , M. Lekain

Continuez, combattez pour la bonne cause, ne vous laissez point abattre par les cabales et par le mauvais goût . J'aimerai toujours vos talents et votre personne et, s'il me restait des forces, c'est pour vous que je les emploierais.

 

Voilà, mon cher ange, tous mes sentiments que je dépose entre vos mains, et que je vous supplie de faire valoir avec votre bonté ordinaire . Mais surtout ayez soin d'une santé si chère à tous ceux qui ont ou qui ont eu le bonheur de vivre avec vous . »

1 Allusion à Hirza ou les Illinois ; voir lettre du 16 mai 1767 à Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/12/02/nul-monarque-avant-moi-sur-le-trone-affermi-n-a-quitte-ses-e-6415043.html

Thibouville avait induit Voltaire en erreur. Le seul rôle de femme qu'il y ait dans la tragédie Hirza ou les Illinois n'était pas joué par M"' Durancy, mais par M"° Dubois.

2 Curieusement, V* a d'abord écrit sous ce mot squelettes.

Lire la suite

31/12/2022 | Lien permanent

mon unique occupation est de tacher de vous plaire; mais le pucelage de Jeanne me tue

 http://www.deezer.com/music/track/1121038

 En cette journée de LA Femme, il est des souvenirs charmants qu'on doit à leur fréquentation , ainsi qu'en témoigne Serge Lama .

 ... Et Dieu créa la femme , nom de Zeus !

http://www.deezer.com/music/track/1121074

 

rose blanche pucelage de jeanne1593.JPG

Chaque femme est une rose, ou ... Une Ile : http://www.deezer.com/music/track/1121040 ,

 chanson que je ne peux entendre sans avoir la chair de poule .


 

 


«  A M. le comte d'ARGENTAL

31 juillet [1755]

Mon cher ange, votre lettre du 25 juillet m'apprend que vous avez reçu la petite correction du quatrième acte, conformément à vos désirs et à vos ordres. Je ne doute pas que vous n'ayez reçu aussi celle du deuxième acte. Le violent chagrin que me cause cet abominable ouvrage qu'on fait courir sous mon nom me met hors d'état d'embellir, comme je le voudrais, une tragédie que vous approuvez. Pourquoi M. de Richelieu imagine-t-il que je lui envoyais un exemplaire rapetassé?
Je lui envoyais, comme à vous, quelque chose de bien meilleur que la rapsodie qui court. Il n'a point reçu son paquet. Apparemment que M. de Paulmy a voulu en prendre copie pour son droit de transit; à la bonne heure. M. de Richelieu me gronde sur la distribution des rôles, je ne m'en mêle point c'est à vous, mon cher ange, à tout ordonner avec lui. Gengis et Zamti sont deux rôles que Grandval et Lekain peuvent jouer. Faites tout comme il vous plaira, mon unique occupation est de tacher de vous plaire; mais le pucelage de Jeanne me tue. Je vous embrasse mille fois, mon ange.

Je rouvre ma lettre. J'apprends dans l'instant qu'on a encore volé le manuscrit de la Guerre de 17411, qui était dans les mains de M. d'Argenson, de M. de Richelieu, et de Mme de Pompadour. On a porté tout simplement le manuscrit à M. de Malesherbes, qui donne aussi tout simplement un privilège. Je vous conjure de lui en parler, et de l'engager à ne pas favoriser ce nouveau larcin. On dit que cela presse. Je n'ai d'espérance qu'en vous. Revenons aux Chinois. Grandval, à qui j'ai donné cinquante louis pour le Duc de Foix 2, refuserait-il de jouer dans l'Orphelin ? Au nom du Tien, arrangez cela avec monsieur le maréchal. »

 

Lire la suite

08/03/2012 | Lien permanent

mes éloges et mes remerciements de la manière honnête dont vous vous êtres servi dans cette occasion pour prouver que vo

... Non, non, vous ne trouverez jamais ce compliment dans la bouche de Miss Lepen Féminité-longueur-et-pointes après les élections au parlement européen car je compte bien que le "succès" du FN sera un mini-mini-mini succès, que j'espère très  proche du flop .

Quant à être sujet d'extrême droite, autant se poignarder avec une saucisse, de Francfort ou de Strasbourg, bien sûr .

 

bons français.jpg

 

 

« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul-Stainville

[vers le 30 mars 1759] 1

[Informe son correspondant qu'il a reçu de Frédéric II un poème contenant les deux strophes citées à propos de la lettre du 6 avril 1759 à d'Argental ; il l'invite à prendre en connaissance ainsi que de la réponse qu'il y a faite .]

1Le résumé ici donné peut être inféré de la lettre du 6 avril à d'Argental (http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/04/05/est-ce-l-infame-amour-propre-dont-on-ne-se-defait-jamais-bie.html ), de la réponse de Choiseul-Stainville du 20 avril 1759, ainsi que des Mémoires de V* lui-même . Voici les extraits de la réponse de Choiseul : « J'ai fait connaître au roi la façon dont vous vous êtes conduit à l'occasion de la pièce de vers du roi de Prusse, mais je n'ai pas mis sous les yeux de Sa Majesté cette pièce . Le roi de Prusse n'est pas meilleur poète qu'il n'est valeureux guerrier […] . Je n'imagine pas qu'il ait la hardiesse de faire imprimer son ode, ni de la divulguer, en tout cas, je vous envoie la réponse que je ferai imprimer sur le champ [...]

Si vous pouviez faire parvenir au roi de Prusse le conseil d'anéantir sa production, je crois que c'est ce qu'il y aurait de plus honnête . […] . Adieu, mon cher solitaire, je vous embrasse de tout mon cœur, et je vous laisse le maître de faire passer à Sa Majesté prussienne tout ce que je vous écris en vous renouvelant mes éloges et mes remerciements de la manière honnête dont vous vous êtres servi dans cette occasion pour prouver que vous êtes bon Français et bon sujet du roi . »

 

Lire la suite

20/05/2014 | Lien permanent

Patience, patience, et patience même avec les curés

... Les imams, les popes, les moines, les pasteurs, les gourous, les sorciers, les dictateurs et despotes, leur temps est compté , leur pouvoir ridicule ( mais malheureusement réel sur les faibles d'esprit ) . L'Infâme aux multiples visages crêvera de ses propres poisons .

 Patience.png

 http://ninapaley.com/mimiandeunice/2010/08/09/patience/

 

« A Jean-Robert Tronchin

Aux Délices 29 décembre [1758]

Et sept cent quarante huit livres à M. Le Bault conseiller de Dijon, et 5300 livres à M. le syndic Lullin de Châteauvieux 1 . Cela ne finira pas, mon cher ami . Les 748 sont pour de bon vin de Bourgogne . Les 5300 sont pour un prêt , et j'ai donné traite sur vous pour cette somme . Tout le monde se met à m'emprunter de l'argent depuis que je me suis épuisé à acheter des terres . Voilà dix mille francs que je prête depuis un mois . C'est comme si les emprunteurs me disaient, perdez quatre cents livres . Soit, il n'y a pas grand mal . Bientôt il ne me restera rien . Notre ami Labat n'a pas encore fini avec l'affaire des 90 mille livres 2 mais il la finira . Et la toile n'est donc pas encore venue ?3 Patience, patience, et patience même avec les curés qui ruinent mes vassaux . Voici deux lettres que je vous supplie de vouloir bien faire affranchir . Nous vous embrassons tous .

Votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

1 Michel Lullin de Châteauvieux, personnalité de premier plan dans le milieu genevois du XVIIIè siècle, n'est pas syndic en 1758, mais il l'a été et le sera encore à nouveau . Voir : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F26045.php

2 Prêt consenti au margrave de Saxe-Gotha ; voir lettre du 16 octobre 1758 à Labar : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/11/22/il-ne-faut-pas-faire-passer-de-mauvais-quarts-d-heure-a-de-p-5227891.html

 

 

Lire la suite

J'ai choisi Lausanne et Genève pour être libre, j'y ajoute la France pour l'être davantage

... Bon choix madame, bon choix mademoiselle, bon choix monsieur ! [dixit VGE]

 http://www.ina.fr/video/I00014068

 France_Libre_affiche.jpg

 France dépoitraillée, quasi avec du poil au menton, sans bonnet rouge, elle n'a pas froid aux fess yeux!

 

 

« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

à Lausanne

Aux Délices 13 décembre [1758]

Plus d'un tracas, je ne dis pas tracasserie, m'a empêché d'écrire au plus aimable colonel suisse qui ait jamais servi les Bataves . Je vous promets bien cependant, mon cher maître de notre scène lausannoise, de tenir mes rôles de vieillard tout prêts . Mme Denis sait Mérope . Mais quand ouvrirons-nous notre théâtre ? Il faut le demander à M. de Boisy qui a la goutte et qui n'a point encore signé le marché de Ferney, à M. le président de Brosses qui me vend aussi son Tournay, aux notaires, à l'architecte, à cinquante ouvriers en tout genre . Je me suis donné le plaisir malin d'entourer la république de Genève de mes terres . Ce n'est pas à dire qu'elles soient d'une seule étendue, mais je ris d'avoir juste pour mes vassaux deux prédicants dont je n'étais guère plus édifié que de celui de Vevey . J'ai choisi Lausanne et Genève pour être libre, j'y ajoute la France pour l'être davantage, mais Lausanne sera toujours mon séjour favori tant que vous y serez . J'attends les neiges et les glaces comme les autres attendent le printemps . Il faut qu'il gèle bien fort pour que je vienne vous voir . Je prendrai à peu près le temps où les trois Rois vinrent d'Asie . J'arriverai avec toute ma colonie et je serai à vos ordres quand il gèlera à pierre fendre . Ce n'est pas que je n'y sois toute l'année, mais cette fois-ci je ne suis le maître de mon temps que pendant les glaces . Mille respects à Mme d'Hermenches et à toute votre famille . Nos dames vous font force coquetteries .

V. »

 

Lire la suite

26/12/2013 | Lien permanent

Le travail et la bonne compagnie sont les deux meilleurs précepteurs que l'on puisse avoir

 

Je recommande à nos grands pondeurs de réformes de l'éducation nationale ces quelques lignes d'un homme sensé, du XVIIIè siècle, qui les dépasse de la tête et des épaules .

Je sais, pour l'avoir entendu dans le privé, que des enseignants sont d'accord avec ces idées voltairiennes, mais, mais , mais ... la trouille de la réforme véritable fait se racornir ces velléitaires . Ils gardent, ancré au fond d'eux-mêmes, la conviction qu'on peut tout apprendre à tout le monde, ou plus exactement, que si tout le monde n'apprend pas la même chose c'est la faute de l'élève et non du maître . Cette dernière option n'est pas très loin de la vérité du terrain ; mais de remède , point !

Le principe d'égalité scolaire perdure : toute tête bien faite doit trouver sa casquette (quel que soit le sens de la visière ! Yo !! ) et avoir le bac .

Le « mammouth » continue à brouter jusqu'à l'indigestion, -ce n'est pas la matière qui manque,- ce qui nous promet de formidables bouses sans nombre ( à fossiliser ?).

 

 

« A Nicolas-Anselme Collenot i

 

A Ferney 21 janvier 1765

 

La personne que Monsieur Collenot a consultée sent très bien qu'elle ne mérite pas de l'être . Elle croit qu'il ne faut consulter sur l'éducation de ses enfants que leurs talents et leurs goûts. Le travail et la bonne compagnie sont les deux meilleurs précepteurs que l'on puisse avoir . L'éducation des collèges et des couvents a toujours été mauvaise, en ce qu'on y enseigne la même chose à cent enfants qui ont tous des talents différents. La meilleure éducation est sans doute celle que peut donner un père qui a autant de mérite que Monsieur Collenot . Voila tout ce qu'un vieux malade peut avoir l'honneur de lui répondre. »


i Négociant d'Abbeville qui avait consulté V* sur l'éducation à donner à ses enfants.

 

Lire la suite

21/01/2011 | Lien permanent

il mangea comme un diable, et s'étant donné une indigestion, il mourut comme un chien . C'est peu de chose qu'un philoso

Note rédigée le 17 juillet 2011 pour parution le 26 décembre 2010

 

bulldog-anglais-d-guis-comme-un-diable-rouge.jpg

 

 

« A Philippe-Antoine de Claris , marquis de Florian

 

A Ferney 26è décembre 1776

 

Le ridicule procès qu'on vous suscite 1 ne vous fera probablement d'autre mal que celui que de vous faire attendre quelque temps vos hardes . J'ai ici des affaires plus embarrassantes et plus désagréables . La colonie va bien mal 2. Plus longtemps on vit , plus longtemps on souffre . Jean-Jacques a très bien fait de mourir 3. On prétend qu'il n'est pas vrai que ce soit un chien qui l'ait tué ; il était guéri des blessures que son camarade le chien lui avait faites ; mais on dit que le 12è décembre il s'avisa de faire l'Escalade 4 dans Paris avec un vieux Genevois nommé Romilly ; il mangea comme un diable, et s'étant donné une indigestion, il mourut comme un chien . C'est peu de chose qu'un philosophe .

 

Le vieux malade tout étonné d'être encore en vie vous embrasse de tout son cœur, et n'ose en faire autant à Mme de Florian .

 

V. »

 

1 Ce procès est suscité en fait à sa nouvelle femme, elle a un procès avec « M. de Damas » au parlement de Dijon .

2 Voir la lettre à Mme de Saint-Julien du 5 décembre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/12/06/g...

3 Il n'est mort qu'en juillet 1778 !

4 Le 12 décembre à Genève, on fête la commémoration de l'Escalade ; dans la nuit du 11-12 décembre 1602 les Genevois (avec la célèbre Mère Royaume) repoussèrent les assauts des gens du duc de Savoie . Rousseau aurait en réalité fait une chute .

Lire la suite

26/12/2010 | Lien permanent

D'ailleurs , il importe fort peu qu'on soit mangé après sa mort par des vers du pays de Genève, ou par des vers du pays

... Chers asticots de tous pays, vous n'aurez pas à ronger ma couenne, je suis un adepte de la crémation, me refusant à priver de quelque mètre carré arable que ce soit mes survivants .

Résultat de recherche d'images pour "bouffé par les asticots""

 

« A George Keate Esq.

Nandos Coffee house

London

14è novembre 1764 au château de Ferney

par Genève 1

J'ai une plaisante destinée, mon cher monsieur ; je suis presque entièrement aveugle quatre ou cinq mois de l'année . Il n'est pas juste qu'étant si éloigné d'égaler Milton je sois absolument aveugle comme lui . Je ne le sais que quand les neiges couvrent les Alpes et le mont Jura, que vous avez si bien chantés 2. C'est ce qui m'a privé du plaisir de lire moi-même les beaux vers dont vous avez honoré les Délices 3, mais j'ai trouvé heureusement un Anglais qui me les a lus, et qui a partagé mon admiration .

Je serai bientôt obligé, je crois, de quitter ces Délices que vous m'avez rendues si chères en les célébrant . Il faut que j'habite le printemps , l'été et l'automne, la terre de Ferney que je fais valoir, et dans l'hiver il ne me faut qu’une chambre bien chaude . D'ailleurs , il importe fort peu qu'on soit mangé après sa mort par des vers du pays de Genève, ou par des vers du pays de Gex .

Soyez sûr, monsieur, que tant que je vivrai, je vous serai attaché avec une reconnaissance égale à mon estime .

V. »

1 L'original est contresigné « Isaac Souchay », mention « de Genève f[ran]co Paris », cachet NO au dessus de 26 dans un cercle .

2 Sur le poème The Alps, voir la lettre du 26 juillet 1763 à Keate : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/07/11/vous-rendez-l-horreur-agreable-6065700.html

3 Ce n'est pas tout à fait exact, dans son poème Keate ne fait aucune référence spécifique aux Délices .

Lire la suite

11/01/2020 | Lien permanent

Page : 290 291 292 293 294 295 296 297 298 299 300