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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Y a-t-il une âme de boue aussi lâche , aussi méprisable ?

 

 

 

Voltaire

et

Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet-Lomont

à

Charles -Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

Cirey, ce 18 [janvier 1739]

 

Mon cher ange, pourquoi faut-il que le chevalier de Mouhy, qui ne me connait pas, agisse comme mon frère, et que Thieriot, qui me doit tout, se tienne les bras croisés dans sa lâche ingratitude ? Quoi ! Mouhy court déposer cher M. Hérault i et Thieriot se tait ! Lui qui a été traité avec tant de mépris par Desfontaines, lui qui m'a écrit cette lettre de 1726 et tant d'autres, où il avoue que Desfontaines fit un libelle contre moi au sortir de Bicêtre ! Il a aujourd'hui l'insolence et la bassesse d'écrire, de publier une lettre à Mme du Châtelet dans laquelle il désavoue ses anciennes lettres ii, il l'envoie au prince royal iii et pour se justifier il dit tranquillement que les Lettres philosophiques ne lui ont valu que 50 guinées, et qu'il ne m'a mangé que 80 souscriptions . Y a-t-il une âme de boue aussi lâche , aussi méprisable ? Ce malheureux dit froidement qu'il ne fera rien que vous ne lui ordonniez. Eh bien ! Ordonnez lui donc sur le champ de courir chez M. Hérault, et de confirmer sa lettre du 16 août 1726 , et les autres, dont voici copie.

 

Cela nous est de la dernière importance, mon cher ami, il y va du repos de ma vie. Je vous conjure avec autant d'insistance que M. de V. et je vous aime aussi tendrement. Nous disons mille choses à Mme d'Argental et à monsieur votre frère. »

 

i René Hérault, lieutenant de police.

 

iii Frédéric, futur roi de Prusse.

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18/01/2011 | Lien permanent

Vous verrez des gens très-instruits et de beaucoup d'esprit

... "Dans mon gouvernement" dit François ; enfin, je le suppose et je le souhaite ...

Pour l'instant nous avons Deux hommes dans la ville :

http://www.youtube.com/watch?v=ZMcpWue1UC4&feature=related

Pour le sortant, Nicolas, je dédie ceci, que l'on pourra lui appliquer d'ici une semaine, quand il quittera l'Elysée : Dernier domicile connu 

http://www.youtube.com/watch?v=mJ2FURhZgy8

 

adios presidente3074.JPG

 

 

 

« A M. François de CHENEVIÈRES 1

A Monrion, 15 janvier [1756]

En vous remerciant de votre souvenir, mon ancien ami. Si vous voulez me voir, comme vous le dites, dans le sein de ma famille, venez aux Délices; j'y ai déjà une nièce 2 que vous aimez, et j'en aurai une autre 3 dans quelque temps. Je vous mènerai d'un bout du lac de Genève à l'autre, et je vous ferai faire très-bonne chère aux Délices et à Monrion. Vous mangerez des truites aussi grosses que vous, et qui vous donneront des indigestions. Vous verrez des gens très-instruits et de beaucoup d'esprit, vous vous promènerez dans de grands et beaux jardins, d'où on voit le lac et le Rhône , vous aurez de la musique, et vous verrez qu'il ne me manque que de la santé.
Malgré cela, vous ne viendrez pas chez moi, ni moi chez vous; c'est bien assez que je vous donne des Orphelins de la Chine. Vous m'avouerez que cela est d'un bon cœur mais il n'y a pas d'apparence que je fasse souvent de ces présents-là à Paris. Je suis malingre et épuisé, et il ne me reste qu'à finir paisiblement ma vie dans le plus agréable séjour que j'aie pu choisir sur la terre , j'y aimerai toujours mes amis, et vous serez au premier rang. »

 

1 Premier Commis de la Guerre, il est aussi poète et librettiste ; V* lui a écrit le 8 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/02/08/des-armes-contre-les-sots.html

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_de_Chennevi%C3%A8res

2 Marie-Louise Denis, sœur de la suivante .

3 Marie-Elisabeth de Fontaine , née Mignot .

 

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08/05/2012 | Lien permanent

vous savez qu'une femme qui souffre sur sa chaise longue, au pied des Alpes, a peu de choses à mander

... Et que c'est à peu près la seule chose qui puisse la faire taire . Hélas !

 

 

 

« A M. Henri LAMBERT d'HERBIGNY, marquis de THIBOUVILLE.

Aux Délices, 20 novembre [1757].

Mme Denis est malade, mon cher ami je lui lis, d'une voix un peu cassée, vos histoires amoureuses d'Égypte et de Syrie 1. Vous faites nos plaisirs dans notre retraite. Mme Denis est, à la vérité, un peu paresseuse mais vous savez qu'une femme qui souffre sur sa chaise longue, au pied des Alpes, a peu de choses à mander, c'est à vous, qui êtes au milieu du fracas de Paris, au centre des nouvelles et des tracasseries, à consoler les malades solitaires par vos lettres. Nous avons renoncé au monde mais nous l'aimerions si vous nous en parliez. Nous pensons qu'un homme qui écrit si bien les aventures syriaques et égyptiennes pourrait nous égayer beaucoup avec les parisiennes mais vous ne nous en dites jamais un mot. Cela refroidit le zèle de Mme Denis; elle dit qu'elle s'intéresse presque autant à ce qui se passe entre Mersbourg 2 et Weissenfeld 3 qu'à ce qui s'est fait à Memphis. Nous sommes consternés de la dernière aventure 4. Ma nièce croyait que cinquante mille Français pourraient la venger des quatre baïonnettes de Francfort . Elle s'est trompée.
Elle vous fait mille tendres compliments et je vous renouvelle, du fond de mon cœur, les sentiments qui m'attachent à vous depuis si longtemps.
Nous avons une comédie nouvelle, que nous jouerons à Lausanne. Y voulez-vous un rôle ? »

1 Le danger des passions ou Anecdotes syriennes et égyptiennes, d'Henri Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville . Voir : http://thesaurus.cerl.org/record/cnp00878828

3 La bataille de Rossbach ne fut pas nommée ainsi tout de suite ; Rossbach est siué à l'est de la rivière Saale entre Merseboug et Weissenfels .

4 La défaite des troupes françaises face aux Prussiens à Rossbach : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Rossbach

 

 

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02/02/2013 | Lien permanent

C'est un charme de voir comme tout le monde me tire, et comme personne ne me paie

... Pourrait dire le président du Parlement européen aux députés FN, en général, et à Marine Le Pen en particulier . Celle-ci joue sur deux tableaux, dénoncer l'institution parlementaire et se gaver d'indemnités indues sans état d'âme : et il en est qui osent encore voter pour ça (sic) . Calamitas !

 http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/201702...

 

fn race gelluck.png

 

 

« A Ami Camp, Banquier

à Lyon

17 février [1762] , Délices 1

Voici encore monsieur une lettre de change de 2400 livres qui vous tombera sur le corps en faveur d'un pauvre homme nommé Croze 2 qui a un procès criminel avec un coquin de prêtre . Je prévois que vers le saint temps de Pâques j'aurai dépouillé le vieil homme 3 et qu'il restera bien peu de chose . C'est un charme de voir comme tout le monde me tire, et comme personne ne me paie . Le monde est ainsi fait .

Mille compliments je vous prie à votre mari . Conservez-moi vos bontés et les siennes .

Votre très humble et très obéissant serviteur

V.

On rouvre cette lettre pour supplier monsieur Camp de nous donner des nouvelles de la balle de café qu'on nous avait promise , et pour le prier de l'adresser à Meyrin 4. »

1 L'édition Gaullieur est limitée à la première phrase ; pour la date V* a d'abord écrit 15 corrigé en 17 .

2 Voir lettre du 7 janvier 1761 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/01/07/je-vous-remercie-de-l-interet-que-vous-prenez-a-la-chose-5740874.html ; V* payait ou avançait les frais du procès .

3 Ephésiens, IV, 22 ; Colossiens, III, 9 .

4 Meyrin est sur la route de Lyon à Genève , à peu près à 6 km de Ferney ; le café est donc pour Ferney .

 

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10/02/2017 | Lien permanent

Amusez-vous toujours des sottises du genre humain . Il faut ou en profiter ou en rire .

... Personnellement je serais plutôt partisan d'en profiter et d'en rire , mais bon, ça n'engage que moi . En réalité je n'en profite guère, pour ne pas dire pas du tout, je n'arrive pas encore à être assez truand, rire me convient suffisamment  . Donc, aucune carrière politique de haut vol ( que d'aucuns prennent au sens propre ) ne me tente , ni tentera .

 citation Jean Rostand - CIT008189

En dire, oui, peut-être, mais en faire ... nuit-grave !

 

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

[vers le 25 mars 1761] 1

Ma belle philosophe amusez-vous un moment de ce chiffon et si vous voyez M. Diderot priez-le de faire mes compliments au cher abbé Trublet . J'aime à mettre ces deux noms ensemble , les contrastes font toujours un plaisant effet quoi que le monde en dise .
Amusez-vous toujours des sottises du genre humain . Il faut ou en profiter ou en rire .

Rousseau Jean-Jacques, que j'aurais pu aimer s'il n'était pas né ingrat, Jean-Jacques qui appelle M. Grimm un Allemand nommé Grimm 2, Jean-Jacques qui m'écrit que j'ai corrompu sa ville de Genève , … c'est un fou vous dis-je, avec sa paix perpétuelle . Il s'est brouillé avec tous ses amis . C'est un petit Diogène qui ne mérite pas la pitié des Aristippe 3. Adieu madame, je suis plus fâché que jamais qu'il y ait cent lieues entre La Chevrette et Ferney . Mais il il y a bien plus loin encore entre vous et les plats personnages de ce siècle . »

1 Clogenson place cette lettre entre le 1er et le 3 avril 1761 ; elle est ici datée d'un peu plus tôt par l’allusion à Trublet .

3 Aristippe professait et mettait en application une philosophie du plaisir ; l'application à V* et à ses semblables est donc aisée . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aristippe_de_Cyr%C3%A8ne

 

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11/03/2016 | Lien permanent

Lisez, mon frère ; frémissez, pleurez et agissez

... Ce mot d'ordre est magnifiquement gradué , de l'information au sentiment, puis le point d'orgue : "agissez" . Eh ! oui, agissez , vous qui arrivez, tant au gouvernement qu'à la tête de quelque entreprise que ce soit ! cessez de couper le cheveux en quatre, de gloser sur ce que dit ou fait, ou ferait  l'opposition, un syndicat hostile .

Voltaire doit rester un modèle de réflexion, bien entendu, mais n'oublions jamais qu'il fut homme d'action . Alors, fini le sur-place, marchons : AGISSEZ ! AGISSONS !

 Résultat de recherche d'images pour "agissons ensemble"

Ensemble, c'est mieux .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

2 juillet [1762] 1

Lisez, mon frère ; frémissez, pleurez et agissez .

L'infortunée veuve demeure chez les banquiers auxquels vous avez adressé sa requête . Je vous supplie au nom de l'innocence opprimée, de tâcher de faire imprimer cette feuille au profit de cette infortunée veuve . Quand elle n'en aurait que trois louis, ce serait une petite consolation .

M. le marquis d'Argence, près d'Angoulême, a-t-il reçu le paquet ? »

1 Copie ancienne . Damilaville a écrit à V* le 29 juin 1762 : « Je n’ai point vu la veuve Calas, mais elle a été chez M. d'Argental avec M. Élie de Beaumont, son avocat […] On attend une expédition de l'arrête du parlement de Toulouse que l'on a beaucoup de peine à obtenir, et plusieurs autres pièces ; on ne veut rien entamer que toutes les armes ne soient rassemblées ; […] cette malheureuse mère voudrait que ses filles, que l'on retient au couvent à Toulouse, fussent transférées à Paris ; ce désir paraît juste et c'est la première chose que l'on demandera aussitôt qu'il sera convenable d'agir . Tous nos amis sont empressés de seconder les intentions de mon très digne et sublime Maître […] M. d'Argental m'a dit que la pauvre veuve avait l'air accablée de ses malheurs . »

 

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21/05/2017 | Lien permanent

J'ai eu la sottise de bâtir un piccolo palazzo nel gran gusto italiano

... Et ils sont toujours là plus de deux cent cinquante ans plus tard, Voltaire et le château . L'un et l'autre vieillissent bien, le château ayant, lui, plus besoin d'entretien et restauration que son premier propriétaire . Je recommande les pierres aux bons soins du CMN et de Fleur Pellerin et je recommande les écrits de Voltaire à tous ceux que j'aime, pour les réjouir, et paradoxalement à tous ceux que je déteste pour les ridiculiser .

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« A Cosimo Alessandro Collini

Mon cher Collini, j'ai été sur le point de perdre mes yeux noirs . Cependant j'ai fait un effort pour écrire à Son Altesse Électorale et à notre ami Pierron 1. Voilà les lettres . Si vous n'allez pas à Manheim je vous prie de mettre à la poste celle qui est pour Mgr l’Électeur 2.

J'ai eu la sottise de bâtir un piccolo palazzo nel gran gusto italiano 3. Mais je n'en jouirai guère .

Je vous embrasse .

12 octobre [1759] »

3 Petit palais dans le grand goût italien .

 

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27/10/2014 | Lien permanent

c’est la satire sans sel, la grossièreté sans esprit, l’envie sans aucune raison d’être envieux, la méchanceté dans tout

... Et ce ne sont pas les élucubrations diffusées larga manu sur les réseaux dits sociaux qui te feraient changer d'avis mon cher Voltaire .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

27è mars 1764 1

J’ai à peine le temps, mon cher frère, de vous remercier, en deux mots, de tout ce que vous m’avez écrit de charmant le 22è mars. Les belles-lettres sont dans un étrange avilissement à Paris ; mais je me trompe , ce ne sont pas les belles-lettres, ce sont les vilaines, les infâmes lettres ; c’est la satire sans sel, la grossièreté sans esprit, l’envie sans aucune raison d’être envieux, la méchanceté dans toute sa laideur . Plus on cherche à mordre notre ami Platon, et plus je lui suis attaché. Votre zèle pour la saine littérature est infatigable . Vous êtes bien loin de ressembler à ceux 2 qui ont le temps d’aller dîner tous les jours très loin de chez eux, et qui n’ont pas le temps, pendant six mois, d’écrire une seule lettre à leurs amis . Ceux-là glacent le cœur, et vous l’échauffez. Je serais fort étonné si l’on permettait actuellement la Tolérance. J’ai toujours pensé qu’il fallait attendre ; mais mon cher frère voit les choses de plus près, et mieux que moi . Je crois que le frère Gabriel Cramer a fini d’imprimer les Contes de Guillaume Vadé. Il y a des choses un peu vives ; on y a ajouté quelques morceaux 3 de Jérôme Carré. Jérôme et Guillaume sont des gens hardis ; mais la plaisanterie fait tout passer . Vous pouvez dire, dans l’occasion, aux gens difficiles, que c’est un recueil de plusieurs polissons, dont aucun, ne se donnant pour un homme sérieux ne mérite pas 4 d’être examiné à la rigueur. Adieu, mon très-cher frère. »

1 L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais supprime la phrase Voici le petit billet que vous avez la bonté de me demander, et date la lettre du 30 mars, après plusieurs tentatives de remaniements abandonnées .

2 Thieriot .

3 L'Appel à toutes les nations .

4 Sic .

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J'ai vu en ma vie des Russes et des Chinois, et j'ai trouvé les Russes beaucoup plus aimables

... Je n'ai pas à faire le même constat aussi tranché , n'ayant pas eu l'occasion de voir suffisamment de ces orientaux , mais je n'ai pas à m'en plaindre non plus, ceux que j'ai vus ayant été tous de bonne compagnie . Sans doute était-ce l' "effet Voltaire" qui agissait puisque c'était en son château , où je souhaite qu'ils viennent,  et reviennent ,nombreux dès le 30 mai 2018 .

 Image associée

 

 

 

« A François-Pierre Pictet

à Petersbourg .

18è janvier 1763, à Ferney 1

Que voulez-vous que je vous mande, mon cher géant, que j'ai soixante et dix ans, ou peu s'en faut ? que je suis accablé de maladies et de neiges ! ne savez-vous pas tout cela ? ne savez-vous pas que je vous aime, et que je vous regrette ? et Mlle Catau ne vous l'a-t-elle pas dit ? ne vous ai-je pas envoyé Le Droit du seigneur par elle ? c'est à vous d'écrire, s'il vous plait, à vous qui êtes dans la cour la plus brillante de l'Europe, qui vous portez bien, et qui n'avez que des choses agréables à mander .

Il y a des gens qui trouvent ici fort mauvais que vous n'alliez point à la Chine . Ils disent que vous manquez la plus belle occasion du monde de voir le pays de Confucius, et que vous leur rapporteriez des magots à votre retour . Je ne pense point du tout comme ces messieurs-là , et je donne , sans contredit , la préférence à l'impératrice de Russie sur l'empereur de la Chine . Je parie que ses yeux à la chinoise ne valent pas ceux de l'auguste Catherine , qu'il n'a ni son esprit, ni sa grandeur d’âme, ni ses grâces . Je parie encore qu'il n'a point encore de lettré à Pékin, qui s'approche de M. de Schouvalov .

J'ai vu en ma vie des Russes et des Chinois, et j'ai trouvé les Russes beaucoup plus aimables . Adieu mon cher géant , il n'y a pas d'apparence que je vous revoie, mais je vous aimerai tant que je vivrai .

V. »

1 Pictet a écrit à V* le 19/30 novembre 1763 .

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05/12/2017 | Lien permanent

Vous voyez que je me contente difficilement . Je fais vite, et je corrige longtemps

...

 

« A Cosimo Alessandro Collini, Secrétaire intime

de S. A. E. Mgr l’Électeur palatin

à Manheim 1

J'ai reçu votre Palatinat 2, mon cher historiographe . Me voilà au fait grâce à vos recherches de bien des choses que j'ignorais . Les Palatins vous auront de l'obligation .

Je vous prie de me mettre aux pieds de Leurs Altesses Électorales . Nous sommes ici dans les neiges jusqu'au cou . Cela gèle l'imagination d'un pauvre diable d'environ soixante-dix ans, et je n'ose écrire à monseigneur l’Électeur de peur de l'ennuyer .

Vous avez probablement reçu le petit paquet que je vous ai adressé . Je vous embrasse de tout mon cœur .

V.

Voudriez-vous à ces vers de la seconde scène du IVè acte  3:

La loi donne un seul jour ; elle accourcit le temps

Des chagrins attachés à ces grands changement :

Mais surtout attendez les ordres d'une mère ,

Elle a repris ses droits, ce sacré caractère, etc.

substituez ceux-ci :

Statira vit encor et vous devez penser

Que du sort de sa fille elle peut disposer.

Respectez les malheurs et les droits d'une mère,

Les lois des nations, le sacré caractère

Que la nature donne et que rien n'affaiblit .

Vous voyez que je me contente difficilement . Je fais vite, et je corrige longtemps .

Je vous embrase .

21 janvier [1763]. »

1 Date complétée par Collini sur le manuscrit olographe avec mention « f[ran]co Canstatt » . La première phrase du deuxième paragraphe manque dans les éditions . Le 22 janvier 1763 Collinni écrit à son tour pour accuser réception du « paquet ».

3 Collini a changé sur le manuscrit seconde en, ce qui est correct .

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10/12/2017 | Lien permanent

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