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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je ne puis souffrir les ricanements des étrangers quand ils parlent de flottes et d'armées

... Certes, nous ne sommes pas le pays le mieux doté quantitativement dans ces domaines délicats, mais qualitativement nous tenons le choc . Loin de moi l'idée d'une France-foudre de guerre, mais comme Voltaire je la préfère vainqueur que vaincue .

 Ah ! chat m'ira, chat m'ira, chat m'ira !....

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« A François de CHENNEVIÈRES
Du 23 avril 1760 aux Délices
Il est bien vrai, mon cher ami, que je ne suis pas mort 1; mais je ne puis pas non plus assurer absolument que je suis en vie.
Je suis tout juste dans un honnête milieu, et la retraite contribue à soutenir ma machine chancelante. Il faut qu'un vieillard malade soit entièrement à lui : pour peu qu'il soit gêné, il est mort ; mais tant que je respirerai un peu, vous aurez un ami aussi inutile qu'attaché sur les bords fleuris du lac de Genève.
Tout ce que vous me dites de M. le duc de Bourgogne 2 fait grand plaisir à un cœur français. J'attends avec impatience la paix ou quelque victoire, et je vous avoue que j'aimerais encore mieux, pour notre nation, des lauriers que des olives. Je ne puis souffrir les ricanements des étrangers quand ils parlent de flottes et d'armées. J'ai fait vœu de n'aller habiter le château de Ferney que quand je pourrai y faire la dédicace par un feu de joie.
C'est, par parenthèse, un fort joli château. Colonnades, pilastres, péristyle, tout le fin de l'architecture s'y trouve 3; mais je fais encore plus de cas des blés et des prairies. Nous sommes de l'âge d'or dans notre petit coin du monde, où toutes les Délices vous embrassent. »

 

 

 

2 Louis-Joseph-Xavier, alors dans sa neuvième année, frère ainé de celui qui sera Louis XVI. Il mourut le 22 mars 1761 .

 

 

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21/04/2015 | Lien permanent

il ne sera que son maître d'hôtel : c'est là tout le nœud et tout le dénouement

... Résultat de recherche d'images pour "il ne sera que son maître d'hôtel  humour"

Mode de pensée du Sénat qui décide (enfin) après mûre réflexion , après le parlement, qu'il n'est plus question d'employer un proche en temps qu'assistant(e) parlementaire

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/07/13/97001-201707...

 Du coup, ça serait pas mal si Trump appliquait cette consigne à son fils aîné et à son gendre qui, à l'égal du nouveau président, ne sont pas au dessus de tout soupçon .

 

 

« A François de Vosges

Aux Délices 18 auguste [1762] 1

J'ai toujours, monsieur, de nouveaux remerciements à vous faire des trois dessins que vous avez eu la bonté de m'envoyer dans votre dernier paquet . Deux sont entre les mains de MM. Cramer, qui les enverront à leurs graveurs . Le troisième est la ceinture de chasteté que vous mettez à cette Pulchérie . Je trouve cette idée allégorique très pittoresque . D'ailleurs c'est tout ce que fournit le sujet de cette pièce . Pulchérie déclare à son vieux Martian qu'il ne couchera point avec elle, et qu'il ne sera que son maître d'hôtel : c'est là tout le nœud et tout le dénouement .

Plus les dernière pièces de Corneille sont indignes de lui, plus on doit vous savoir gré de les embellir par vos dessins .

Vous trouverez ci-joint le dessin de l'estampe de Pulchérie, que vous comptez mettre dans la forme ordinaire . Je ne sais pas trop ce que signifie la personne enchaînée, mais je m'en rapporte à vous sur les attitudes que vous donnerez aux figures, comme sur tout le reste .

J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Une copie du XIXè siècle suggère 1761 pour date, suivie jusqu'à Moland qui rectifie ; on a ici la version de l'édition Clogenson .

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13/07/2017 | Lien permanent

Ne nous brouillons avec personne . Nous avons besoin d'amis

... Telle doit être la pensée d'Emmanuel Macron qui fait tout pour fédérer les nations européennes que certains fauteurs de trouble voudraient voir plutôt tirer à hue et à dia .

Chris Froome est du même avis, pas de victoire sans travail d'équipe .

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« A Philippe Debrus

[vers le 25 août 1762] 1

Je crois qu'on se trompe, que toute 2 cette aventure n'est pas de l'année 1762, mais du temps de la Saint-Barthélémy .

Dieu soit béni de ce que les deux lettres de la mère et du fils ont effrayé et attendri les hommes sur ces horreurs, et donnent des protecteurs à l'innocence . J'apprends qu'il y en a deux éditions à Paris . Cela sera joint au procès qui sera rendu public un jour . Donat Calas nous sera d'une grande ressource . Puissions-nous avoir ici Pierre .

On ne dégoûtera certainement pas M. Crommelin . On s'unira à lui . Il faut que tous les moyens s'entraident, que toutes les voix soient à l'unisson .

J'ai toujours pensé qu'il ne fallait pas si tôt parler des filles . Quiconque a donné une lettre de cachet veut la soutenir . Ne nous brouillons avec personne . Nous avons besoin d'amis . »

1 L'édition Lettres inédites, 1863, place la lettre en juin, ce qui est trop tôt . Pour la date, on sait que Pierre Calas était avec Voltaire le 26 juillet [voir lettre du 26 juillet 1762 à Audibert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/06/16/je-passe-les-jours-et-les-nuits-a-ecrire-a-tous-ceux-qui-peu-5954821.html ] ; et le 4 août 1762 il y avait encore quelque difficulté à faire imprimer les pièces à Paris [voir lettre du 4 août 1762 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/06/27/oh-je-crierai-pendant-ma-vie-si-on-ne-veut-pas-brailler-pour-5957992.html ] ; voir aussi l'allusion aux filles de Mme Calas dans la lettre du même jour à Mme Calas : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/07/19/tout-le-reste-se-fera-bien-facilement.html

2 toute est ajouté dans la marge par V*.

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23/07/2017 | Lien permanent

Il ne coûtera que deux louis parce que je veux que les pauvres connaisseurs le lisent, et que les rois le paient .

... Nos rois républicains ont une fâcheuse tendance à pratiquer l'inverse, tout imbus d'eux-mêmes qu'ils sont, et habitués à vivre aux dépens des recettes fiscales .

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« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise du Deffand

16è septembre 1761, Ferney

Puisque vous aimez l’histoire, madame, je vous envoie cinq cahiers de la nouvelle édition de l'Essai sur l'histoire générale . Vous y verrez des choses bien singulières, et entre autres l'extrait d'un livre indien 1 qui est peut être le plus ancien livre qui soit au monde . J'ai envoyé le manuscrit à la bibliothèque du roi , et je ne crois pas qu'il y ait un monument plus curieux .

Quand vous m'aurez rendu mes cinq 2 cahiers je vous en choisirai d'autres . Cette nouvelle édition ne m'empêche pas de travailler à Pierre Corneille . J'espère en consultant l'Académie , faire un ouvrage utile . Je me sens déjà toute la pesanteur d'un commentateur .

Ce n'est pas seulement, madame, parce que je possède le don d'ennuyer, comme tous ces messieurs, que je vous écris une si courte lettre, mais c'est réellement parce que je n'ai pas un moment de loisir . Comptez qu'il n'y a que la retraite qui soit le séjour de l'occupation . Si mes travaux pouvaient contribuer à vous délasser quelques moments, je serais encore plus pédant que je ne suis .
Vous me demandez ce que sera le commentaire de Corneille . Il sera une bibliothèque de douze à treize volumes, avec des estampes . Il ne coûtera que deux louis parce que je veux que les pauvres connaisseurs le lisent, et que les rois le paient .

Adieu, madame, supportez la vie et le siècle .

Quand vous vous faites lire, ayez soin qu'on vous lise d'abord les notes marginales qui indiquent les matières . Vous choisissez alors ce qui vous plait, et vous évitez l'ennui . Je vous demande un peu d'attention pour l'Ezour-Vedam .

Mille tendres respects .

V. »

1 L'Ezour Vedam, voir lettre du 13 juillet 1761 à Capperonnier :

et lettre du 12 février 1761 à Algarotti :

2 Le manuscrit porte d'abord quatre, biffé .

 

 

 

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27/08/2016 | Lien permanent

Je donne quelquefois des coups de pieds dans le ventre à Corneille, l'encensoir à la main, mais je serai plus poli

... Oui, messieurs et mesdames les politiciens restez polis, démolissez à votre gré vos chefs de partis sous couvert d'admiration et de respect mutuel .

 

Comme c'est beau et touchant un homme qui pense !

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« A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet

16è septembre 1761, Ferney

Je vous envoie, mon très cher maitre, ma lettre du 20è august, à laquelle j'ai ajouté des détails nécessaires, qui tiendront lieu d'un programme, que je n’aime point . Envoyez-moi quatre lignes en réponse, et faites imprimer le tout au moyen de frère Thieriot .

Je vous réitère que j'ai déjà mandé à notre secrétaire perpétuel, que je vous envoie mes ébauches, et que je travaillerai à tête reposée sur les observations que l'Académie veut bien mettre en marge . Je donne quelquefois des coups de pieds dans le ventre à Corneille, l'encensoir à la main, mais je serai plus poli .

Vous souvenez-vous de Cinna ? C'est le chef-d’œuvre de l'esprit humain, mais je persiste toujours, non seulement à croire, mais à sentir vivement qu'il fallait que Cinna eût des remords , immédiatement après la belle délibération d'Auguste . J'étais indigné, dès l'âge de vingt ans, de voir Cinna confier à Maxime qu'il avait conseillé à Auguste de retenir l'empire pour avoir une raison de ne plus l'assassiner . Non, il n'est pas dans le cœur humain qu'on ait des remords après s'être affermi dans cette horrible hypocrisie . Non, vous dis-je, je ne puis approuver que Cinna soit à la fois infâme et en contradiction avec lui-même . Qu’en pense M. Duclos ? Moi je dis tout ce que je pense, sauf à me corriger . Vale .

V. »

 

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29/08/2016 | Lien permanent

Adieu, monsieur, conservez-moi des bontés dont je sens tout le prix

... Aurait déclamé Marine Le Pen -décidément très vieille France- en raccompagnant un Dupont-Aignan-gnan,  en mal de reconnaissance et prêt à se vendre (au sens propre si j'ai bien compris la manoeuvre, les frais de la campagne lui restant sur le dos), et qui de Debout la France se retrouve à genoux , quelle gloire ! Du coup, je ne sais plus lequel des deux je dois prendre pour Perrette au pot au lait ( se répartissant le jack pot avant de l'avoir gagné ) tant je les trouve imbéciles , et plus encore magouilleurs de la pire espèce sous une franchise de façade . 

Et que dire du Jean-Luc, cocu et pas content, boudeur,  insoumis jusqu'à la déraison, incapable de décider un vote utile pour cette France qu'il se targuait de mener vers un avenir lumineux ? Peut mieux faire !

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Ô mon Nicolas, tu es éblouissant !

 

 

« A François-Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

à son château

près d'Angoulême .

11è juin 1762

Vous avez dû recevoir, monsieur un ouvrage fort curieux 1, et qui peut servir de commentaire à celui que vous lisez actuellement 2, ou plutôt que vous ne lisez plus . Car tout admirable qu'est ce livre, il lasse un peu à la fin, et l'uniformité des beautés ennuie .

J'ai rattrapé un peu de santé, et j'en ai grand besoin pour porter le fardeau insupportable des dernières pièces de Corneille . Je ne peux encore vous envoyer celle que nous avons jouée, nous n'avons fait que l’essayer . C'est une pièce presque toute de spectacles, et qui exige une vingtaine d'acteurs . Notre théâtre est si joliment entendu, qu'on y pourrait jouer l'opéra .

Voici une petite lettre assez curieuse 3, qui ne grossira pas trop le paquet, et qui pourra vous amuser . Il y a une affaire horrible à Toulouse, produite par le plus affreux fanatisme . Vous en entendrez bientôt parler si vous ne le savez déjà . Adieu, monsieur, conservez-moi des bontés dont je sens tout le prix .

V. »

1 Probablement le Testament de Jean Meslier ; voir lettre du 8 février 1762 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/01/30/que-socrate-platon-lucrece-epictete-marc-antonin-julien-bayl-5904903.html

2 Si la note 1 est juste, il s'agit cette fois de la Bible .

3 Lettre qui n'est pas connue .

 

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29/04/2017 | Lien permanent

On n'a besoin de personne . Il ne s'agira que de faire valoir la loi

... J'ose espérer que ce n'est pas purement l'état d'esprit de la future majorité parlementaire, faire valoir la loi, soit, se passer d'avis contraires non .

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 Dira le parlement au gouvernement . Peut-être ?

 

 

« A Philippe Debrus

29 juillet 1762

Je remercie Dieu qui a rendu la santé au généreux monsieur Debrus .

Je prie encore une fois Mme Calas de rester tranquille . Mme de Pompadour, toute sa cour sera pour elle . Elle sera bien servie , qu'elle voie seulement ses amis , et surtout M. Héron, premier commis du conseil, et M. Tronchin 1; qu'elle ne craigne point les prêtres de Toulouse . On, n'a que faire à présent de sa servante, on sait assez que cette servante a déposé en faveur de son maître 2. On n'a besoin de personne . Il ne s'agira que de faire valoir la loi qui ordonne que le témoignage des témoins nécessaires soit reçu en faveur des accusés, quoique ces témoins aient été accusés eux-mêmes .

Il ne tiendra donc qu'à impliquer, dans une accusation, tous les témoins favorables, pour perdre un innocent ! Cela est affreux et absurde .

C'est aux avocats à faire triompher ces raisons, et c'est à Mme Calas qui a tout le public pour elle, j'ose dire toute l'Europe, à conserver son repos et sa fermeté . »

2 Cette déposition ne semble pas avoir été publiée, mais plus tard parut une Déclaration de Jeanne Viguière, 1767 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040704b/f1.image

 

 

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18/06/2017 | Lien permanent

demander si dans une affaire aussi extraordinaire, on ne peut pas avec de la protection, agir d'une manière extraordinai

...On a un élément de réponse à l'attitude politique de M. Trump par la poignée de mains d'Emmanuel Macron , peu banale dans sa forme, qui montre à tous qu'il ne lâche rien, --ni personne--, que quand il le veut bien . Mister Trump ça vous change un peu d'avoir face à vous un président qui sort de l'ordinaire .

http://www.laprovence.com/article/france-monde/4469297/ma...

 France - Monde - Macron: Ma poignée de main avec Trump, ce n'est pas innocent

And the winner is ... Emmmaaaaa nueeeellll !

 

 

« A Philippe Debrus

J'envoie le mémoire ci-joint à monsieur Debrus, et je le prie de n'écrire qu'en conformité . L'avocat Élie Beaumont est ardent . Il nous faut de tels amis . D'ailleurs il s'est acquis depuis peu de la considération ; ne troublons point une pauvre infortunée , incapable d'affaire . Ménageons sa douleur, sa faiblesse et son embarras .

Laissons agir les amis à Paris, écrivons de tous côtés en sa faveur, soulevons le ciel et la terre .

Voilà ce que j'écrivais à 4 heures après midi 8 juillet . Je reçois la lettre de M. Mariette avec la lettre de Mme Calas que je renvoie à monsieur Debrus . Je vais écrire à M. Mariette de demander si dans une affaire aussi extraordinaire, on ne peut pas avec de la protection, agir d'une manière extraordinaire , et demander que le chancelier se fasse représenter les pièces du procès ; nous agissons fortement auprès de monsieur le chancelier .

J'insiste toujours sur la protection de M. de Chaban .

J'écris et je vais écrire à M. Tronchin .

Dès que Mme Calas aura besoin d'argent, je lui en ferai tenir .

Il importe peu à Paris de quelle religion sera le jeune Lavaysse . Il peut être mahométan ou juif, sans que personne s'en soucie, ce n'est pas comme à Toulouse, il faut absolument qu'il aille avec Mme Calas chez ses protecteurs . Je vais écrire à M. le duc de La Vallière et lui demander s'il peut présenter la veuve à Mme la marquise de Pompadour .

Soulevons toujours le ciel et la terre, c'est là mon refrain .

A 5 heures du soir, 8 juillet [1762].

On peut envoyer ces deux papiers à Mme Calas . »

 

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28/05/2017 | Lien permanent

la nécessité indispensable de s'accommoder avec la province pour le sel et pour la suppression des bureaux

... A savoir, nouveau découpage territorial et suppression d'une foule de fonctionnaires qui ne fonctionnent que pour appliquer des règlements amphigouriques . C'est non seulement souhaitable, mais absolument, vitalement nécessaire .

Que l'Alsace ait refusé de s'allier à la Lorraine et Champagne-Ardennes  ne m'étonne qu'à moitié , ils sont encore perturbés là-bas, trop fiers ou plutôt trop orgueilleux, trop favorisés par la zone frontière allemande,  et donc trop riches, surtout  ne voulant pas partager avec une région défavorisée ; en tout cas c'est comme ça que je le ressens, et c'est plus que déplaisant .

 alsace lorraine champagne ardennes.png

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry

subdélégué, et maire

à Gex

22 février 1760

Monsieur, j'ai l'honneur de vous donner avis que M. d'Epinay fermier général a parlé fortement à ses confrères au sujet du pays de Gex et de la nécessité indispensable de s'accommoder avec la province pour le sel et pour la suppression des bureaux . On me mande que l'affaire est en très bon train ; vous la finirez de la manière que vous jugerez la plus convenable . Peut-être n'est-il pas mal qu'on tienne en haleine la compagnie qui se présente, parce qu'il se pourrait bien faire que monsieur le contrôleur général acceptât les cent mille écus pour le roi, dans la disette où l'on est d'argent, en abandonnant d'ailleurs aux fermiers généraux 15000 livres sur le prix général de leur bail . Il y a cent manières de tourner la chose, mais la plus sûre sera de s'aboucher avec M. d'Epinay, qui probablement viendra traiter avec vous .

Je suis obligé de faire déclarer sous serment, par mes voituriers de Ferney, et par les témoins de Mollis, boucher, et par Soubairan, cabaretier, que les dits voituriers étaient en règle et n'avaient point passé le bureau de Saconnex, quand on nous fit l'avanie, à ma nièce et à moi, de saisir nos blés . Monsieur l'intendant nous a mandé que nos voituriers n'étaient pas en règle . Nous devons prouver qu'ils y étaient, et si monsieur l'intendant, par quelque motif que je ne puis concevoir ne nous rendait pas la justice qui nous est due, malgré la protection de M. le duc de Choiseul et de monsieur le contrôleur général, nous serions obligés de nous adresser au roi . Mais nous espérons que la bonté et l'équité de M. de Fleury ne nous réduira pas à cette nécessité .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

 

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23/02/2015 | Lien permanent

Comme vous avez , monsieur, la permission du saint Père de lire ces livres abominables

...

 

 

 

« Au marquis ALBERGATI CAPACELLI , senatore etc.

à Bologna
Par Genève aux Délices,

7 mars 1760
Je reçois, monsieur, la lettre dont vous m'honorez, en date du 20 février 1 ; elle finit par une chose bien agréable. Vous me faites entrevoir que vous pourriez vous arracher quelque jour à la terre sainte pour venir à la terre libre. En ce cas, je vous prierais de vous presser, car il y a quelque petite apparence que je ne serai pas longtemps in terra viventium 2. Mes maladies augmentent tous les jours. La nature s'est avisée de faire à mon âme un très-mauvais étui ; mais je lui pardonne de tout mon cœur, puisque cela entrait nécessairement dans le plan du meilleur des mondes possibles.
J'ai l'honneur de vous envoyer, comme je peux, par les marchands de Genève, le Bolingbroke 3 afin que vous le réfutiez . Comme vous avez , monsieur, la permission du saint Père de lire ces livres abominables, et que non seulement vous pouvez les avoir chez vous sans péché, mais que même vous gagnerez des indulgences plénières en les confondant, sous votre nom, ces insolents volumes .

Pour ma tragédie suisse, je ne peux la faire partir, pour deux raisons : la première, parce que je ne la crois point bonne ; la seconde, c'est que, toute mauvaise qu'elle est, mes amis, qui ont la rage du théâtre, veulent la faire jouer à Paris. Mais je vous envoie, en récompense, une comédie 4 qui n'est pas dans le goût français ; je souhaite qu'elle soit dans le vôtre. Les lettres que vous daignez m'écrire me font désirer de vous plaire plus qu'au parterre de notre grande ville.
J'ai l'honneur d'être, monsieur, sans cérémonie, mais avec la plus grande vérité, votre très humble et très obéissant serviteur

V...»

1 Cette lettre ne nous est pas parvenue .

2 Dans la terre des vivants .

3 Voltaire faisait passer des ouvrages anglais à Albergati, comme on le voit par la lettre du 21 juillet 1760 à Albergati Capacelli. : page 471 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f487.image...

4 Sans doute L'Ecossaise .

 

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06/03/2015 | Lien permanent

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