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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Les gens dont le métier est de faire du mal pourraient abuser de cette conformité

... Philippe Martinez -encore lui- tente encore, chefaillon d'un syndicat à la ramasse, de recruter des grévistes . Que n'essaie-t-il  de recruter des chômeurs pour en faire des travailleurs ? Mais cet homme est plus doué pour la démolition que pour la construction, le mensonge que la vérité, l'illusion que la réalité . Et dire que ce profiteur/fainéant est mieux payé qu'une infirmière : https://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/remuneratio...

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« A Elisabeth-Sophie Gilly, marquise de Jaucourt

Madame la marquise de Jaucourt ayant acheté ce livre à Genève est très humblement suppliée de vouloir bien rendre justice à la vérité . Comme M. le chevalier de Jaucourt veut bien travailler à l'Encyclopédie, et que la persécution excitée contre le Dictionnaire philosophique peut s'étendre jusqu'au dictionnaire de l'Encyclopédie, il y a quelque intérêt de connaître et de faire voir combien on a tort de m'imputer le petit dictionnaire en question . Je proteste sur mon honneur que je n'ai aucune part à cette édition misérable .

L'article Moïse qui est dans le petit dictionnaire se trouve probablement dans les tomes de l'Encyclopédie qui n'ont pas encore paru . Les gens dont le métier est de faire du mal pourraient abuser de cette conformité .

J'ose supplier madame la marquise de Jaucourt de communiquer ce mémoire à monsieur son oncle . Je lui demanderais pardon de la liberté que je prends si je ne connaissais sa bienfaisance . Je la prie aussi bien que toute sa famille d'agréer mon respect et ma reconnaissance .

V.

Aux Délices 19 octobre [1764] 1»

1 Les pages 3 et 4 de ce manuscrit comportent le mémorandum (mis en note ) dans la lettre du 12 octobre à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/11/29/une-main-comme-la-votre-doit-servir-a-ecraser-les-monstres-d-6194369.html

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06/12/2019 | Lien permanent

je ne croyais pas qu'il l'eût si grosse

... La tête, bien sûr ! what else ?

Image associée 

Selon moi : non ! on a la grosse tête avant de prendre le pouvoir, et celui-ci ne fait que permettre de gonfler l'ego .

 

 

« A Gabriel Cramer

[février-mars 1764]

Je savais bien que mon cher Caro avait une bonne tête, mais je ne croyais pas qu'il l'eût si grosse . Je me flatte que le beau temps dissipera sa fluxion . Je le remercie de toutes ses peines . Je trouve qu'il a raison en tout, et on suivra entièrement ses idées . »

 

 

« A Gabriel Cramer

Nous ne pûmes pas aller hier à Tournay voir la joue et le pied enflés . Nous espérons y aller aujourd'hui . Nous envoyons savoir comment se portent les deux malades . J'ai bien des choses à dire à monsieur Caro . 

Lundi [février-mars 1764]1

 

 

« A Gabriel Cramer

[février-mars 1764]

Comment va votre face, mon cher Caro ?

Je vous envoie les premières feuilles de cet insipide ouvrage que vous voulez imprimer à toute force .

Je crois que nos allons marier Paté 2. Corneille sera sa dot . Qui l'eût cru !... dans le pays de Gex !

Envoyez-moi je vous prie un pauvre Voltaire complet en feuilles . Si vous voulez le faire déposer chez Souchay je vous serai très obligé .

Combien pouvez-vous donner pour la dot ? Dites-le moi tout naturellement . Je vous embrasse de tout mon cœur . »

1 Datée non sans incertitude d’après la maladie de Cramer ; il est en effet curieux que Cramer soit allé en hiver à Tournay avec une fluxion .

2 Il s'agit de la sœur de Dupuits ( époux de Mlle Corneille ), Marie-Jeanne Dupuits dont le contrat fut signé le 21 mars 1764 pour épouser Pajot de Vaux ; voir : https://gw.geneanet.org/wikifrat?lang=en&pz=honore+gabriel&nz=de+riqueti+de+mirabeau&p=claude+ignace&n=de+pajot+de+vaux+de+gevingey

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22/03/2019 | Lien permanent

les sages qu'il a trompés pendant quelques années doivent s'assembler pour le dégrader

... Môssieur le candidat Zemmour Ier, se reconnaissant fidèle de Jeanne d'Arc, Napoléon et De Gaulle, devra aussi reconnaître le goût de la défaite . Son orgueil le poussera à se comporter en vainqueur même s'il n'a pas accès au podium, et on sera débarrassé de sa triste binette, que certains connaisseurs disent face de pet, et ses lamentables monologues mensongers . Ecr l'inf .

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

5 Septembre 1766

Oui, sans doute, mon digne philosophe, il faut publier la lettre de ce polisson 1 ; les sages qu'il a trompés pendant quelques années doivent s'assembler pour le dégrader . Il était tonsuré en philosophie ; il faut écorcher promptement sa tonsure des quatre mineurs 2. Envoyez-moi, je vous prie, sa lettre avec les commentaires que vous jugerez à propos d'y joindre, et si vous dédaignez de fournir des notes, envoyez le texte tout pur, c'est-à-dire dans toute sa turpitude . Frère Damilaville possède une copie authentique de celles que ce grand homme écrivit de Venise en 1744, dans lesquelles il avoue qu'il était domestique de M. le comte de Montaigu, qui le chassa de sa maison à coups de bâton .

Quand vous pourrez écrire à un très bel esprit d'Armorique 3, je vous prie de lui dire qu'il y a un Allobroge qui lui a été hardiment attaché envers et contre tout . Cet Allobroge est bien fâché de n'avoir qu'une horreur impuissante contre certains Velches ; à quoi sert de haïr les monstres , si on ne peut les écraser dans leurs tanières ? Je suis bien vieux, je n'ai plus de dents ; si j'en avais, je les dévorerais avant de mourir !

Mangez-les , vous qui vous portez bien . Vous avez sans doute instruit mon ancien disciple des derniers exploits des Velches . Il est bon qu'il reçoive de tous côtés des nouvelles qui soient conformes . Dites-lui que j'ai tout oublié, hors mon admiration et mon attachement pour lui ; ne montrez mes lettres à personne . Écrasez, si vous pouvez, l’infâme.

Je vous embrasse de tout mon cœur . »

1 J.-J. Rousseau .

2 « On appelle les quatre ordres mineurs, ou les quatre mineurs, les ordres qui ne sont point sacré ; qu'on reçoit entre la tonsure et le sous-diaconat, qui sont ceux de portier, de lecteur,d'exorciste et d'acolyte . » Dictionnaire universel, de Furetière .

3 La Chalotais .

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04/12/2021 | Lien permanent

deux puissances. Il n’y en a qu’une, madame, et c’est celle qui est bienfaisante

... Or bien faire ne me semble pas du tout le nerf de votre programme Mme Le Pen , non plus que ceux de Mme Hidalgo et de Mme Pécresse aux intentions irréalistes . Si ça peut vous rassurer , mesdames, les programmes masculins ne sont pas encore bien performants, ni attirants pour une majorité .

La citation du jour... | Le chat geluck, Chat humour, Dessin humoristique

Pour mémoire .

 

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

À Ferney, par Genève, 21 juin 1766

Madame,

C’est maintenant vers l’étoile du Nord qu’il faut que tous les yeux se tournent. Votre Majesté Impériale a trouvé un chemin vers la gloire, inconnu avant elle à tous les autres souverains. Aucun ne s’était avisé de répandre des bienfaits à sept ou huit cents lieues de ses États. Vous êtes devenue réellement la bienfaitrice de l’Europe, et vous avez acquis plus de sujets par la grandeur de votre âme que d’autres n’en peuvent conquérir par les armes.

Il y a peut-être de l’indiscrétion à oser implorer la protection de Votre Majesté pour les Sirven, après les bontés dont elle a comblé la famille Calas. Je sais ce que Votre Majesté fait de grand et d’utile pour ses peuples. Ce serait se rendre coupable envers eux que de vous supplier de détourner pour une malheureuse famille du Languedoc une partie de la source des biens que vous répandez en Russie. Je ne prends la liberté de vous écrire, madame, que pour vous prier de modérer vos bontés. Le moindre secours nous suffira. Nous ne demandons que l’honneur de placer votre auguste nom à la tête de ceux qui nous aident à écraser le fanatisme et à rendre les hommes plus tolérants et plus humains.

J’ai une autre grâce à demander à Votre Majesté, c’est de daigner permettre que je communique le mémoire dont elle m’a honoré au sujet de cet évêque de Rostow 1 puni pour avoir imaginé qu’il y avait deux puissances. Il n’y en a qu’une, madame, et c’est celle qui est bienfaisante.

Je suis avec le plus profond respect et la plus vive reconnaissance,

madame,

de Votre Majesté Impériale

le très humble, très obéissant et très obligé serviteur

Voltaire. »

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14/09/2021 | Lien permanent

j’en suis réduit là. Je suis comme les habitants de nos colonies *, qui ne savent plus comment faire quand ils attendent

... Conclusion temporaire après discussion du président Macron avec le dictateur-menteur Poutine : https://www.bfmtv.com/international/europe/tu-te-racontes...

* Ex-colonies (NDLR).

 

 

« A Charles Michel, marquis du Plessis-Villette

J’ai une plaisante grâce à vous demander. Je remarquai, lorsque vous me faisiez l’honneur d’être dans mon taudis, que vous ne soumettiez jamais votre visage à la savonnette et au rasoir d’un valet de chambre qui vient vous pincer le nez et vous échauder le menton. Vous vous serviez de petites pincettes fort commodes, assez larges, ornées d’un petit ciseau qui embrasse la racine du poil sans mordre la peau. J’en use comme vous, quoiqu’il y ait une prodigieuse différence entre votre visage et le mien. Mais il faut que cet art soit bien peu en vogue, puisque je n’ai pu trouver à Genève ni à Lyon une seule pince supportable ; il n’y en a pas plus que de bons livres nouveaux. Je vous demande en grâce de vouloir bien ordonner à un de vos gens de m’acheter une demi-douzaine de pinces semblables aux vôtres. Il n’y aurait qu’à les envoyer à M. Tabareau, en le priant de me les faire parvenir à Genève.

Il est vrai que voilà une commission très ridicule. J’aimerais bien mieux pincer tous les mauvais poètes, tous les calomniateurs, tous les envieux que de me pincer les joues. Mais enfin j’en suis réduit là. Je suis comme les habitants de nos colonies, qui ne savent plus comment faire quand ils attendent de l’Europe des aiguilles et des peignes. Enfin les petits présents entretiennent l’amitié, et je vous serai très obligé de cette bonté.

A Ferney, ce 1er décembre 1766 .1 »

1 Copie contemporaine incomplète de la dernière phrase du dernier paragraphe ; éditions Œuvres du marquis de Villette, 1782 . Cette lettre est placée par erreur , par Beuchot, en date du 8 juillet 1765 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1765/Lettre_6061

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04/03/2022 | Lien permanent

Les pays qui ne produisaient autrefois que des conquérants vont produire des sages, et, de la Chine jusqu’à l’Italie (ex

... Mon pauvre Voltaire, tu étais bien optimiste !

 

 

« Au prince Dmitri Mikhailovitch Golitsin 1

11è Avril 1767 au château de Ferney par Genève

Monsieur,

Votre Excellence ne doute pas à quel point son souvenir m’est précieux. Je vous suis attaché à deux grands titres, comme à l’ambassadeur de l’impératrice, et comme à un homme bienfaisant.

Je vous remercie de l’imprimé que vous avez bien voulu m’envoyer 2. Sa Majesté impériale avait déjà daigné m’en gratifier il y a trois mois, avant qu’il fût public. Je n’y ai rien trouvé ni à resserrer ni à étendre. Cet ouvrage me paraît digne du siècle qu’elle fait naître. J’oserais bien répondre qu’elle fera goûter à son vaste empire tous les fruits que Pierre-le-Grand a semés. Ce fut Pierre qui forma l’homme, mais c’est Catherine seconde qui l’anime du feu céleste.

J’ai une opinion particulière sur l’affaire de Pologne, quoiqu’il ne m’appartienne guère d’avoir une opinion politique. Je crois fermement que tout s’arrangera au gré de l’impératrice et du roi, et que ces deux monarques philosophes donneront à l’Europe étonnée le grand exemple de la tolérance. Les pays qui ne produisaient autrefois que des conquérants vont produire des sages, et, de la Chine jusqu’à l’Italie (exclusivement), les hommes apprendront à penser. Je mourrai content d’avoir vu une si belle révolution commencée dans les esprits.»

2 Manifeste de Catherine sur les dissensions de Pologne. (G.Avenel.)

Voir le quatrième paragraphe de la lettre de Catherine II du 20 janvier 1767, donnée à propos de la lettre du 27 février 1767 à l'impératrice : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/07/25/si-vous-voulez-faire-des-miracles-tachez-seulement-de-rendre-6393680.html

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01/10/2022 | Lien permanent

Calvin était un très-méchant homme, altier, dur, vindicatif et sanguinaire

... Et je me demande, au nom du dicton "qui se ressemble s'assemble" si tous ses disciples sont aussi détestables que ce redoutable maitre à penser, encore un gourou religieux qui a eu l'heur de plaire en promettant , lui-aussi, comme tout gourou de base, le paradis .

Luther, Calvin ! moi je préfère Claude Luter et Calvin et Hobbes pour faire mon salut plutôt que les deux protestants barbichus revêches .

http://www.youtube.com/watch?v=S9sE4B-Nm3I&feature=related

 

Calvin_wikiworld.jpg

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Calvin_et_Hobbes

 

« A M. Pierre ROUSSEAU,

A Liège.

A Monrion, près de Lausanne, 24 février [1757].

C'est pour la quatrième fois que j'écris aux frères Cramer, libraires, pour leur recommander de vous envoyer l'Essai sur l'Histoire générale depuis Charlemagne jusqu'à l756. Je suis en droit d'attendre cette attention de ceux à qui j'ai fait présent de mon ouvrage. L'aîné Cramer est à présent en Hollande, et doit sans doute vous faire parvenir cette histoire. Ce sont ces frères Cramer qui m'ont déterminé à m'établir où je suis. Ils voulaient imprimer mes ouvrages, il fallait que je veillasse à l'impression; la besogne a duré près de deux ans. J'ai des amis dans ce pays-ci. J'y ai trouvé des situations plus agréables que Meudon et Saint- Cloud, des maisons commodes je me suis établi, pour l'hiver, auprès de Lausanne, et, pour les autres saisons, auprès de Genève. Mais ce que j'ai trouvé de plus commode parmi ces calvnistes, très-différents de leurs ancêtres, c'est que j'ai fait imprimer à Genève, avec l'approbation universelle 1, que Calvin était un très-méchant homme, altier, dur, vindicatif et sanguinaire. C'est ce que vous verrez dans cette Histoire générale. Genève est peut-être à présent la ville de l'Europe où il y a le plus de philosophes. Je suis très-fâché que cette Histoire générale ne soit pas encore parvenue jusqu'à vous.
A l'égard de ce Portefeuille trouvé 2, c'est une rapsodie qu'un libraire affamé, nommé Duchesne, vend à Paris sous mon nom: c'est un nouveau brigandage de la librairie. On me mande que les trois quarts de ce recueil sont composés de pièces auxquelles je n'ai nulle part, et que le reste est pillé des éditions de mes ouvrages, et entièrement défiguré.
Il n'y a pas grand mal à tout cela, et je pardonne aux misérables à qui non nom vaut quelque argent.3

1 Voyez la lettre à Thieriot, du 26 mars 1757 page 194 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f197.image

2 Voir la note 1 , page 337 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411322p/f339.image.r=.langFR

Le Portefeuille trouvé ou tablettes d'un curieux (Genève 1757) fut aussi publié la même année sous le nom de Tablettes d'un curieux, passant habituellement comme étant une compilation de Pierre-Louis d'Aquin de Château-Lyon, sans preuve ; cet ouvrage fourmille d'inexactitudes et comporte surtout divers écrits de V* . Voir : http://books.google.fr/books?id=ESY6AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

3 Les trois quarts du second feuillet manquent .

 

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06/10/2012 | Lien permanent

On dit les nouvelles bonnes et on en attend de meilleures .

 ... Avec , hélas, cet inconvénient que "le mieux est l'ennemi du bien", comme dit celui qui vous donne cent sous quand vous en demandez mille .

 Quelles sont ces bonnes nouvelles lorsqu'on évoque la possibilité d'engagements guerriers en Syrie dans un proche avenir ? Les meilleures seront-elles qu'on y renonce ou qu'on y va ? Ne pas y mettre les pieds est regrettable, y pointer le bout de son fusil est détestable , c'est mon avis .

 Ah qu'il était doux le renversant flower power

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« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

Aux Délices le [19è] juin [1758] 1

J'ai fait mettre chez M. Cathala deux paquets de livres couverts de toile cirée . Ce sera mon cher monsieur pour la dernière fois que je vous importunerai pour de pareilles misères, mais sans vous je ne saurais comment m'y prendre . Le plus gros de ces paquets est pour M. l'abbé de La Tremblaye 2 à Cholet en Anjou, le second qui est le plus petit est pour M. Hippolite, 3 capitaine au régiment de Nice .

J'ose vous prier de vouloir bien ordonner qu'on écrive chaque adresse sur son paquet quand M. Cathala vous aura fait parvenir l'un et l'autre .

Je suis obligé d'aller faire un séjour de quelque jours au près de l’Électeur palatin . Vous savez que j'ai quelques obligations à ce prince, c'est un devoir dont je m'acquitte et une promesse que je remplis . Le roi m'a accordé un passeport que M. l'abbé de Bernis m'a envoyé avec tous les agréments imaginables 4 . C'est un voyage qui doit être fort agréable pour moi et que cependant je fais avec beaucoup de chagrin parce qu'il me privera pendant un mois de mes nièces et que je crains bien de me trouver dans le palatinat quand vous serez à Genève . Je serai certainement de retour au mois d'août . Je souhaite que vous ayez assez d'affaires pour ne revenir voir votre famille qu'au mois d'août . Ce serait alors que je ne me repentirais pas de mon voyage .

On dit les nouvelles bonnes et on en attend de meilleures .

Nous vous embrassons tous bien tendrement .

V. »

1 Sur le manuscrit V* avait laissé la date en blanc , complétée par le destinataire .

2  Claude-Amable-François Robin, chevalier de La Tremblaye : voir  : http://ressources-cla.univ-fcomte.fr/gerflint/MondeMed1/depasquale.pdf

Le jugement de Voltaire est: «Pour M. le chevalier de La Tremblaye, tout ce que je sais, c’est qu’il doit réussir auprès des hommes par la douceur de ses mœurs, et auprès des dames par sa figure »

4 « A Versailles ce 9 juin 1758 /J'ai l'honneur de vous envoyer, monsieur, le passeport que vous m'avez demandé pour votre passage dans le Palatinat . On ne saurait être plus sensible que je le suis aux sentiments que vous me conservez : je voudrais avoir l'occasion de vous donner des preuves de ceux avec lesquels j'ai l'honneur d'être [ …]/ l'abbé comte de Bernis. »

 

 

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31/08/2013 | Lien permanent

Je vous ai déjà dit que tout est français à Lausanne

Temps superbe, idéal pour le tir à l'arc ! Dommage, vilain blogger, archer du dimanche, aujourd'hui : boulot sans rémission . Cerise sur le gateau : visite du château par un groupe de jeunes de 4ème . Gentils mais très inégalement intéressés, c'est normal, le contraire m'aurait étonné . Ils ont pu se rendre compte de la fraicheur intérieure, d'autant plus que le soleil printanier dardait ses rayons en tête de gondole (ouh! là je pédale dans les primevères, je vois des petits oiseaux amoureux dans tous les azimuts, ça me nuit, -en plein jour !! Bof, oubliez ça !!). Il faut souligner que comme bien des galapiats de cet âge, ils avaient, pour la plupart, zappé le petit déj au profit d'un rab de dodo. Les vacances se présentent bien pour eux, je salue les enseignants qui les accompagnent.

Babeth m'a montré le bassin aux tritons : ça y est, ils sont bien réveillés et d'humeur folatre . Moi pas encore, quoi que, quoique si l'occasion se présentait .... couac!...

 

 

Volti joue les va-t-en-guerre ; il se prend pour Léonard de Vinci et voit déjà des hordes de Prussiens tomber grâce à son invention, le torchon brûle encore avec Fred et il faut se faire bien voir par Louis XV. On ne sait jamais, un pardon pour services rendus ça s'est déja vu ! Heureusement, il a été meilleur dans le domaine des lettres que dans celui de l'art de la guerre . Je m'aperçois que, comme un idiot, je dit "art" en évoquant la guerre ! Stupide animal ! pour moi qui comme des millions de Français ai accompli mon service national actif (= service militaire  : traduction pour les jeunes! ) je n'ai jamais trouvé à ce moment là d'artiste ! Il est vrai que je ne pouvais pas être très objectif !

 

 

«  A Marie-Élisabeth de Dompierre de Fontaine

 

                    Que devient le char de guerre ? [projet de char d’assaut confié au marquis de Florian en juin 1756 ; on devait en faire une maquette à présenter au roi]  tourne-t-il ? est-il  bien armé ? déconfira-t-il bataillons et escadrons ? C’est ce que je demande à mon capitaine. Je le félicite des changements utiles qu’il a faits. Un bon carrosse à Paris vaut bien un char de guerre. Je le supplie de se souvenir des habitants des Délices qui lui seront toujours attachés. Damiens est donc mort avec son secret ! Ce secret n’était donc autre chose que la démence d’une âme abominable !

 

                    Votre Paris aime les spectacles : tout le monde était à la Comédie le samedi et à la Grève le lundi [pour voir l’écartèlement de Damiens]. Je reconnais bien là mes Parisiens.

      

                    Je me flatte, ma chère nièce, que votre santé renaît avec les beaux jours, que vous jouissez d’une vie agréable avec votre frère, votre fils, et vos amis. Je les embrasse tous. Mme Denis vous a rendu compte de nos petites fêtes ; mais sa modestie ne lui a pas permis de vous dire avec quelle prodigieuse supériorité elle a joué le premier rôle de la pièce nouvelle [Fanime, qu’elle joua en grand panier] . Elle a fait verser bien des larmes françaises, et non des larmes suisses. Je vous ai déjà dit que tout est français à Lausanne ; et que c’est sans contredit la province de France où il y a le plus d’esprit. J’aurais voulu  que vous eussiez pu passer un été aux Délices, et un hiver à Lausanne. Votre maladie vous a empêchée de connaître ce que nous valons.

 

                    Bonsoir, ma chère nièce ; me voici aujourd’hui suisse tout à fait. Je viens d’acquérir une jolie maison à Lausanne pour neuf années [Le Grand Chêne, où il verra « de son lit, vingt lieues du beau lac Léman et toute la Savoie sans compter les Alpes »]. Cela est bien insolent à mon âge ; mais la maison est charmante ; elle donne envie d’y vivre ; je suis logé à la ville et à la campagne de façon à vous bien recevoir dans toutes les saisons.

 

             Voltaire

             A Montriond 3 avril 1757. »

 

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03/04/2009 | Lien permanent

On ne veut plus rien aujourd’hui que par extrait ; et voilà pourquoi on n’a pas fait un bon ouvrage, depuis trente ans

...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

6 juin [1764] 1

Anges célestes, quoi ! je ne vous ai pas mandé que Cornélie chiffon, que Chimène marmotte nous avait donné une fille ! il faut donc qu’il y ait eu une lettre de perdue, avec un petit cahier pour la Gazette littéraire. J’envoie ce paquet-ci, pour plus de sûreté, par M. le duc de Praslin, à qui je l’adresse. Il n’est pas douteux que M. l’abbé Arnaud aura un Corneille, aussi bien que les héros et les héroïnes tragiques . Mais il fallait que le ballot arrivât, et il faut 2 que les exemplaires soient reliés. Je n’ai pas la moitié, à beaucoup près, des exemplaires que j’avais retenus.

Si vous êtes curieux mes anges d'être au fait voici une lettre qui vous dira à peu près le mot de l'énigme 3. Elle est écrite à mon clerc par ce Guy Duchesne, libraire au temple du dégoût 4.

Vous n'aimez pas l’exterminé ni moi non plus . Puisque vos mains angéliques collent si proprement de petits papiers, eh bien collez donc celui-ci :

ANTOINE

Madame, il n'est plus temps, je n'en suis plus le maître,

Son trépas importait à notre sûreté,

Et l'arrêt aujourd'hui doit être exécuté . 5

Oui, je mourrai dans l’opinion que c’est une barbarie welche d’étrangler, de tronquer, de mutiler les sentiments . C’est l’Opéra-comique qui a mis à la mode cette abominable coutume. On ne veut plus rien aujourd’hui que par extrait ; et voilà pourquoi on n’a pas fait un bon ouvrage, depuis trente ans, en prose ou en vers. O Welches ! vous êtes dans la décadence, et j’en suis bien fâché.

J’ai mis enfin M. de Chauvelin, l’ambassadeur, dans la confidence de la conspiration. J’exige de lui et de madame sa femme le serment de ne rien révéler, mais mon paquet sera assurément ouvert par M. le comte de Viry 6. Voilà à quoi on est exposé dans les grandes affaires.

Je vous remercie bien, mes anges, des espérances que vous me donnez pour mes dîmes. Si je triomphe de l’Église, ce sera de votre triomphe. L’Église et le parterre sont des gens difficiles.

J’écrirai à M. de Lorenzi 7 et à M. Béliardi 8, s’il ne me vient rien par la voie de Cramer. M. Algarotti, qui m’aurait tout fourni, vient de mourir 9.

J’ai eu l’honneur de voir aujourd’hui Mme de Pusigneu 10 ; elle a voulu que je la reçusse en bonnet de nuit et en robe de chambre. Ma fluxion a un peu quitté mes yeux pour se jeter sur tout le reste. Je suis l’homme de douleur 11; mais je souffre le tout assez gaiement : c’est le seul parti qu’il y ait à prendre dans ce monde. Avez-vous vu les propositions de paix que m’a faites maître Aliboron 12, et ma petite réponse ?

Portez-vous bien surtout, mes divins anges. Ayez la bonté de présenter mes très sincères remerciements à M. Arnaud. Pardon.

V. »

1 Date complétée par d'Argental .

2 V* a ajouté il faut au-dessus de la ligne .

3 Lettre qui ne nous est pas parvenue , mais voir la réponse donnée à propos de la lettre du 21 mai 1764 à Damilaville [ http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/06/20/d-pourquoi-dieu-vous-a-t-il-cree-et-mis-au-monde-r-pour-le-servir-et-pour-e.html ] et surtout la seconde lettre signée Wagnière manifestement dictée par V* : « 4è juin 1764 aux Délices / « Monsieur, / « M. de Voltaire est toujours malade ; il vous prie très instamment pour votre intérêt, et un peu pour son honneur, de n'imprimer les pièces de théâtre qu'il a eu le malheur de faire à ce qu'il dit que suivant l’édition de Genève. . On avait horriblement mutilé à la comédie Le Droit du Seigneur par des scrupules chimériques qui ont disparu depuis . On avait aussi mutilé Zulime . Vous sentez combien il est désagréable pour l'auteur , pour le public et pour vous , d'imprimer la mauvaise leçon, tandis que l'auteur a fait lui-même imprimer la bonne . Il n’y a certainement d'autre remède que de substituer dans votre recueil, la bonne édition à la mauvaise, en vous servant de l'édition Cramer . M. de Voltaire vous offre de vous dédommager de vos frais, et il se flatte que vous ne ferez aucune difficulté de prendre un parti si raisonnable . La route de Dijon est très lente et très incertaine, celle de Lyon la plus commode et la plus sûre . J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur / Wagnière. »

4 Pierre Guy travaille pour les Duchesne, au Temple du Goût .

5 Ces vers figuraient au premier acte d'Octave, dans une scène supprimée ensuite . Depuis Si vous êtes curieux … , le passage biffé sur la copie Beaumarchais, manque dans les éditions ( voir :http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/correspondance-annee-1764-partie-19.html )

6 François Joseph, comte de Viry, ministre des Affaires étrangères de Sardaigne depuis mars 1764 .

7 Le comte Luigi Lorenzi, ministre de France à Florence .

8 Agostino Beliardi, agent de Choiseul en Espagne .

10 Une des nièces du comte d'Argental qui a épousé Boffin d'Argenson, marquis de Pusigneu .

11 Isaïe, LIII, 3-...

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12/07/2019 | Lien permanent

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